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Dans l’architecture :
Eglise Frauenkirche (église Notre Dame) à Dresde : Eglise Sainte-Agnès à Rome, façade de la place Navone.
architecture luthérienne, elle se présente comme un édifice Commencée en 1652, la façade a été conçue par
strictement centré. Détruite par les bombardements de Borromini. Elle alterne courbes et contre-courbes, créant
1945, elle vient d’être reconstruite à l’identique en 2006 un mouvement mettant en valeur la coupole. Elle inspirera
dans le cadre de la célébration du 800e anniversaire. la Karlskirche (église Saint-Charles-Borromée) de Vienne
en Autriche.
Fontaine des Quatre-Fleuves, place Navone à Rome, par le
Bernin, 1648-1651. Un obélisque antique est supporté par un
Karlskirche (église Saint-Charles-Borromée) de Vienne chaos de rochers, quatre statues de fleuves, des animaux
en Autriche, Johann Bernhard Fischer von Erlach, 1716. marins = symbole de l’ambition de la Rome des papes d’être
la « caput mundi » (la tête du monde).
Rome, Saint-Charles aux Quatre Fontaines : la Vienne (Autriche), colonne de la Peste sur le Graben,
petite église du couvent des Trinitaires est la plus 1687-1692. Voulue par l’empereur Léopold Ier à la suite
célèbre œuvre de Borromini (dernière œuvre de l’épidémie de peste de 1679, la colonne conçue par
réalisée avant son suicide en 1667). Fischer von Erlach présente un extraordinaire
amoncellement de marbres et de stucs (anges)
couronné par une Saint Trinité toute en dorures. Le type
de colonne votive, souvent dédié à la Vierge, devint
courant dans tout l’Europe centrale.
Rome, basilique Saint-Pierre, façade de Maderno.
Détail du David de
Bernini
Les décors de triomphe
Poème baroque : Sur les poux de sa dame Lamento della Ninfa Claudio
Monteverdi 1607
Les animaux errants dont vous êtes si riche (A 3, deux ténors et une basse) Phébus ne s’était pas
Semblent fauves d’ivoire en une forêt d’or Non havea Febo ancora recato al encore manifesté par le
Même, ce sont des diamants, quand vous mondo il dì, jour, qu’une jeune fille
les secouez Ch’una donzella fuora del proprio sortit de sa maison.
albergo uscì. Sur son pâle visage, son
Du trésor doré de vos beaux cheveux.
Sul pallidetto volto, scorgeasi il suo chagrin était visible, elle
dolor, poussait souvent
Ou bien ce sont jeunes Amours ainsi
Spesso gli venia sciolto un gran sospir un grand soupir du fond du
changés dal cor. coeur.
Et par vous occupés à de nobles travaux. Sì calpestando fiori, errava hor qua, Piétinant les fleurs, elle
Pour tisser de ces fils dorés le beau filet hor là, allait ici et là, pleurant ainsi
Dans les mailles duquel, bienheureux, je I suoi perduti amori così piangendo son amour perdu.
me meurs. va. O, Amour, dit-elle,
Amor regardant le ciel immobile.
(Anton Maria Narducci) (Dicea) Qu’est devenue la fidélité
Amor jurée par le traître ?
(Il ciel mirando, Malheureuse
il piè fermo)
Amor, amor(x2)
Dove, dov’è la fè
ch’el traditor (x2)
giuro ?
(miserella) …
I- Le baroque fils de la Renaissance
- La Renaissance optimiste avec le David de Michel Ange : l’Europe se construit, on redécouvre des œuvres
antique, on a confiance dans l’homme (humanisme, philosophie antique), l’homme est la création du divin.
- Après 1530 on entre dans un temps de tourmentes, d’angoisses, l’Europe se brise face à des réalités : reprise
des guerres entre princes chrétiens, menace ottomane, cassure avec le réforme protestante 1517 (Luther
lance des révoltes contre la papauté, les 95 thèses).
-
- Dans la peinture les historiens parlent de Renaissance maniériste : un art plus angoissé, plus compliqué et
plus énigmatique, remplie d’allégories. Les noces de Carna de Véronèse (1562) reflète cette renaissance
maniériste (surabondance des couleurs, des objets, des personnages, un goût du somptueux et de l’étrange).
Cette évolution annonce le baroque. On va aussi remarquer la mise en scène de cette toile (cf Philippe
BEAUSSANT). Chacun des 132 personnages tient un rôle précis dans le jeu de la scène = théâtralisation des
expressions, des regards et des gestes.
II- Le tournant du concile de Trente (1545-1563) : grande réunion des évêques et des papes à Trente = prise en
charge d’une action de reconquête du protestantisme et d’une action profonde de réforme interne de l’Eglise
catholique. Les protestants dénoncent l’utilisation des images, « tu ne représenteras pas en image ton Dieu ». Le
concile réaffirme alors qu’il est légitime de représenter l’homme et Dieu. L’art est alors justifié théologiquement et
pour sa fonction pédagogique. L’Eglise attend beaucoup des arts et donc doit la contrôler.
- Perspectives : on va miser sur les images pour faire sentir le divin / le dire / affirmer que les œuvres de
l’homme ont une valeur.
- Contraintes : énorme responsabilité : il faut avoir une idée juste du divin, une idée conforme au
catholicisme. L’image doit être canalisée dans des normes beaucoup plus strictes.
Un premier art tridentin : l’église du Gesù à Rome témoigne d’un premier baroque tridentin assez austère au
lendemain du concile (réaction puritaine des jésuites).
Rome, façade église du Gesù, 1571 : parti-pris de Rome, église du Gesù, vue intérieure (1568-1584, décoration
sévérité de cette plate façade est conforme au baroque postérieure). Ce qui est radicalement nouveau c’est le plan
premier « art de la Contre-Réforme » et ne laisse Vignole : une coupole qui éclaire largement l’édifice, une nef
pas imaginer les formes baroques. profonde destinée à faciliter l’écoute des sermons et la vision
directe de l’autel majeur, en conformité avec les objectifs du
concile de Trente.
- Vérité historique
- Vérité théologique
- Sentiment triomphal pour la papauté car victoires diplomatiques et militaires : 1571 bataille de Lépante
contre les turcs au large de la Grèce (bataille vécue comme sacrée) + replis du protestantisme.
- Les Jésuites développent des couvents et des écoles.
- Rome bénéficie d’un renouveau spirituel.
- L’austérité laisse place aux choses beaucoup plus fastueuses.
Rome, l’Oratoire et la Chiesa Nuova : les deux visages du baroque romain pour les
compagnons de Philippe Néri. A droite architecture du Bernin, masse solennelle
(1575-1605), à gauche architecture de Borromini, formes incurvées de l’Oratoire où
se réunissent les « Philippins » pour les réunions de piété qui peuvent être l’audition
de pièces de musique sacrée dites oratorios (1637-1650). On y reconnait
l’exubérance.
IV – Ferveurs baroque
1571 : naissance de Michelangelo Merisi qui doit son surnom de Caravage à la cité lombarde, Caravaggio.
1584-87 : à l’âge de 13 ans il est placé en apprentissage à Milan chez Simone Peterzano, qui se réclame de l’art de
Titien.
1592 : arrivé à Rome grâce à son entourage, ses débuts sont difficiles. Il tente de se faire connaitre en peignant des
demi-figures, qui sont autant de prétextes à montrer son savoir-faire en matière de natures mortes.
1595-1596 : rencontre avec le cardinal Francesco Maria del Monte (fait cardinal en 1588 par le pape Sixte Quint) :
c’est dans ce climat favorable que le Caravage produit ses premières œuvres : Les tricheurs, Concert, Bacchus, Sainte
Catherine.
Les tricheurs 1594-1595, huile sur toile, 94,3x131,1 cm, Kimbel Art Museum, Fort Worth.
Contexte :
- Eglise qui se consacre aux pauvres / aide à entamer une nouvelle vie (St Charles Borromée).
- Le pape a reconquis son pouvoir suite à la Réforme de Luther / Concile de Trente / économie +++ / à Rome il
découvre la papauté : rend compte dans son art de la volonté religieuse d’aider et les codes à respecter
(faste). L’accent mis sur la charité avec le courant « paupériste » de la Contre-Réforme ers les plus pauvres et
sur la pureté et la simplicité de l’Eglise primitive orientera de façon décisive l’art du Caravage = volonté
inébranlable à vouloir représenter l’homme indépendamment de toute hiérarchie sociale.
Caravage doit à del Monte sa première commande publique (1599-1600) : décoration de la chapelle Contarelli à
Saint-Louis-des-Français où le sens dramatique de la lumière joint au réalisme des figures firent sensation et le
rendirent célèbre du jour au lendemain.
- Fidélité envers le modèle vivant : rejet envers une certaine culture mais aussi la remise en cause de la
traditionnelle hiérarchie des classes / Le concile de Trente réclamait pour les images de la religion plus de
sincérité, de décence et de vérité, c’est ce qu’il fait en s’y montrant fidèle.
- Privilégie l’acte mécanique de peindre, indépendance et génie de l’artiste face aux pressions sociales et
idéologiques de l’époque.
- Révolution dans la pratique : il n’avait pas recours à des dessins ni à des esquisses préparatoires avant de
commencer un tableau.
- Le recours à un clair-obscur impénétrable lui servait à masquer les imperfections de la perspective. Il fait
surgir de la toile grâce à une seule force expressive de la lumière, des êtres de chair et d’émotion aptes à
incarner les plus hautes vérités de la foi.
Deux évènements marquent le Caravage : Grand bucher de Giordano Bruno (théorie de l’héliocentrisme) et
l’affaire Béatrice Cenci (meurtre sordide). Exécution mise en scène et la douleur étudiée de prêt / frappé par
un élément visuel particulier : la lumière artificielle des torches : choix des perso / les types de costumes /la
mise en scène / la mise en lumière / le cadrage (cinéaste absolu)
Les photographes utilisent le Caravage ex : Cindy Sherman / importance à l’image / clair obscur + remise en
cause du pt de vue distancié (Philip Lorca di Corcia)
Le Caravage – tête de méduse – huile sur bois – 1601 – diamètre : 55 cm – musée des Offices – Florence.
Cette œuvre avait été commandée par le cardinal Francesco Maria del Monte, peinte sur un bouclier, pour
compléter une armure de parade qui devait être offerte au grand-duc de Toscane Ferdinand Ier de Médicis.
Il s'agit du thème mythologique de la Méduse (Selon les Métamorphoses d'Ovide), tuée par Persée et dont la tête
devait être présentée sur le bouclier qu'Athéna lui avait fourni pour la combattre (avec une face dorée comme miroir
pour en éviter le regard direct mortel). La tête ne fait pas face, car elle pétrifierait son observateur, ce qui est rendu
par la non-symétrie des deux parties gauche et droite du visage. Caravage se représente lui-même et met en scène
sa propre mort2 « en se posant également en premier regardeur de la tête de Méduse, l'artiste. » en hurlement
horrifié de lui-même.
Il fait appel à son rôle de peintre qui fige un moment du temps dans sa représentation du monde et ceci pour
l'éternité. Il regarde le bouclier (comme miroir d'Athéna) se voit lui-même, se voit mort et peint sa propre figure. Il
est Persée et Méduse, bourreau et victime.
Méduse
La Gorgone d’Hésiode
Médousa (Méduse), la fille de Phorcys et de Céto, est l’une des trois affreuses Gorgones qui
avaient le pouvoir maléfique de transformer instantanément en figure de pierre celui qui voyait
leur visage aux yeux étincelants. Méduse était mortelle, contrairement à ses sœurs, Sthenno et
Euryale. Aimée, malgré son aspect repoussant, par le dieu Poséidon « au milieu des fleurs
printanières », Méduse conçut Chrysaor, « Celui qui a une épée d’or », et Pégase, le cheval ailé,
qui jaillirent tous deux du cou de Méduse au moment où Persée lui trancha la tête (Hésiode,
Théogonie, 277-286).
La Gorgone d’Ovide
Selon Ovide, célèbre par sa beauté, la gorgone Méduse n’avait rien de plus admirable que sa
chevelure. Poséidon la viola dans un des temples d’Athéna. La déesse, pour punir ce sacrilège,
transforma l’admirable chevelure de Méduse en un buisson de serpents.
[Ovide, Métamorphoses, IV, 793-803]
Comme il l’avait imprudemment promis, Persée, le héros fils de Zeus et de Danaé, parvint à
trancher la tête de Méduse avec l’aide d’Athéna et d’Hermès. Du cou de Méduse, jaillirent alors
Chrysaor et Pégase.
[Ovide, Métamorphoses, IV, 772-786]
La tête de Méduse
Persée recueillit la tête de Méduse, qui avait conservé son pouvoir de pétrification, et s’en servit
pour « méduser » ses ennemis. Il la remit ensuite à Athéna qui l’accrocha sur l’égide, sa cuirasse
de peau ou, selon d’autres auteurs, au centre de son bouclier, afin d’effrayer ses ennemis. La tête
tranchée de Méduse prit alors le nom de Gorgonéion.
[Ovide, Métamorphoses, IV, 627-662]
Après la délivrance d’Andromède, la tête couronnée de serpents donna naissance au corail
lorsque Persée la posa sur des algues.
[Ovide, Métamorphoses, IV, 740-752]
Le sang qui coulait de la tête coupée avait des propriétés magiques. Aspergeant la Libye, il donna
naissance aux monstres rampants qui peuplent ce pays. Le sang qui s’écoulait de la veine droite
avait le pouvoir de ressusciter les morts, alors que le sang qui s’écoulait de la veine gauche était
un poison mortel.
Pistes de transpositions didactiques (cycle 1) :