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1) Intro: Irem
Surnommé le “second Michel- Ange", Le Bernin est un sculpteur, un peintre et un
architecte. Fasciné par le théâtre, il écrit des pièces et des poèmes. Son nom est
associé au Baroque. Il réalise des portraits représentant aussi bien de puissants
mécènes papes, cardinaux, dirigeants et généraux que des artistes, des poètes et
des domestiques.
Gian Lorenzo Bernin naît à Naples le 7 décembre 1598. Son père est un sculpteur
maniériste d'origine florentine et sa mère napoléonienne. Ils se rendent en famille à
Rome en 1605 où le père Bernin travaille pour le compte du cardinal Scipione
Borghese. C’est a cette occasion que sera mis en lumière le talent précoce du fils,
qui travaille déjà au côté de son père.
A l'âge de 11 ans seulement, Le Bernin est reconnu pour son talent grâce à sa
première sculpture, un buste de Monseigneur Giovanni Battista Santoni. L'œuvre
épate le pape Léon XI et le jeune Bernin lui est présenté. Le Saint Père décide de
confier le jeune prodige au cardinal Maffeo Barbarini (futur pape Urbain VIII) qui
devient le grand mécène du sculpteur.
Son talent se distingue par sa capacité à retenir dans le marbre l’évanescence d’un
instant, tandis que ses tailles sont parfaitement exécutées. Très attentif à la qualité
des matériaux, l’artiste ne choisissait que les meilleurs marbres, quel qu’en soit le
prix.
Dès l'année 1615, Le Bernin sculpte un marbre pour son premier commanditaire,
Scipione Borghèse: La Chèvre Amalthée. Cette sculpture est considérée comme la
première œuvre connue de l’artiste.
Vers 1617, il réalise sa première sculpture religieuse, Le Martyre de Saint Laurent.
Pendant les trois années passées à Rome avec son père, le jeune Bernin copie
inlassablement les œuvres anciennes et celles de la Grèce Antique, les peintures de
Raphaël et de Michel-Ange.
Le nouveau pape Grégoire XV prend Le Bernin sous sa protection et le fait chevalier
de l’ordre du Christ. Urbain VIII, par la suite, lui voue une pareille admiration et
l’inclut parmi ses proches. Il confie au sculpteur de grands projets, le chargeant
notamment d’élever un immense baldaquin sous la coupole de Saint-Pierre de
Rome. Malgré la succession des papes, Le Bernin demeure toujours au sommet,
dépassant tous ses contemporains.
Il sera une figure éminente du mouvement baroque qui s’épanouit au XVIIe siècle.
Son art se caractérise par la quête du mouvement, les effets de torsion, la
dramaturgie des expressions, la polychromie des matériaux. Le sculpteur est
également à la recherche d’effets illusionnistes, de théâtralité, de grandiose.
2) Citation:
« Le Bernin, ah ! le délicieux Bernin [...]. Il est puissant et exquis, une verve
(imagination) toujours prête, une ingéniosité sans cesse en éveil, une fécondité
pleine de grâce et de magnificence !... »
Écrit Émile Zola dans Les Trois Villes, publié en 1898. Le célèbre auteur se vante
d’avoir contemplé, la Sainte Thérèse « des heures et des heures, sans jamais
épuiser l'infini précieux et dévorant du symbole ». Cette citation montre que les
plus grands auteurs s’émerveillent encore des siècles du génie du Bernin.
3) Analyse 1: Irem
L’extase de sainte Thérèse est une sculpture de marbre. Le Bernin a achevé
l’ensemble en 1652 alors qu’il était déjà dans sa maturité. Elle fait 350 cm de haut.
C’est une ronde-bosse, c’est à dire qu’elle n’est pas attachée à un fond mais repose
sur un socle.
Elle a été réalisée sous le commandement du cardinal Frederico Cornaro.
Elle se trouve dans l’église Santa Maria della vittoria de Rome, qui était sous le
pontificat de l'Innocent X. Le Bernin a conçu entièrement l’architecture de la chapelle
Cornaro dont l'œuvre constitue le groupe central. La chapelle est couverte de
marbres polychromes et de métal doré et est le summum de l’architecture baroque.
L’ensemble de la chapelle avait coûté une somme exorbitante à l’époque de 12 000
écus, ce qui équivaut aujourd'hui à environ 1,2 millions d’euros.
Cette œuvre à caractère religieux tire son origine d’un passage écrit par Thérèse
d'Avila, une religieuse carmélite, dans son autobiographie La vie de sainte Thérèse
du Jésus. Cette autobiographie décrit des visions divines de Thérèse d'Avila, y
compris le sujet de cette sculpture. Elle écrit: « J'ai vu dans sa main une longue
lance d'or, à la pointe de laquelle on aurait cru qu'il y avait un petit feu. Il m'a semblé
qu'on la faisait entrer de temps en temps dans mon cœur et qu'elle me perçait
jusqu'au fond des entrailles ; quand il l'a retirée, il m'a semblé qu'elle les retirait
aussi et me laissait toute en feu avec un grand amour de Dieu. La douleur était si
grande qu'elle me faisait gémir ; et pourtant la douceur de cette douleur excessive
était telle, qu'il m'était impossible de vouloir en être débarrassée. L'âme n'est
satisfaite en un tel moment que par Dieu et lui seul. La douleur n'est pas physique,
mais spirituelle, même si le corps y a sa part. C'est une si douce caresse d'amour
qui se fait alors entre l'âme et Dieu, que je prie Dieu dans Sa bonté de la faire
éprouver à celui qui peut croire que je mens ». La sculpture représente donc la
transverbération de Thérèse d’Avila. C’est un phénomène mystique qui symbolise
l’amour spirituel de Dieu qui transperce le cœur du fidèle à l’aide d’une flèche
enflammée.
Thérèse d’Avila est représentée dans une pose alanguie, la tête basculée en arrière.
La sainte s’offre à un angelot s’apprêtant à lui transpercer le cœur avec une flèche
en or, d’un geste élégant. Les deux corps ont l’air d’être propulsés par une force
invisible vers le ciel, qui est accentuée par le nuage qui les soutient. C’est une
sculpture qui est donc paradoxalement dynamique.
Yeux mi-clos, bouche entrouverte, tête pendante … La posture de Thérèse d’Avila
perdue dans les plis de sa robe mettent en évidence le titre de l'œuvre L’extase de
Sainte Thérèse.
La lumière est filtrée à travers une fenêtre, qui se trouve au-dessus de la statue et
est accentuée par les rayons dorés. Ainsi, le blanc du marbre ressort et reflète les
plis et surplis de la robe.
Le Bernin a même créé un auditoire fictif autour de la scène: sur les côtés se
trouvent des bancs semblables à des loges où des personnages, qui font partie de
la famille Cornaro (le commanditeur), assistent à la vision de sainte Thérèse.
Dans cette œuvre, Le Bernin a usé de tous les tours de magie artistiques qui
caractérisent le baroque, notamment l’exagération du mouvement et des éléments
décoratifs, la dramatisation des gestes et des émotions. Il a donc pu transmettre les
émotions de la Sainte Thérèse afin de surprendre et d’émouvoir son spectateur.
Est- ce une extase purement spirituelle? C’est la question que se posent certains
historiens de l’art. Ils y voient une toute autre forme de plaisir. La posture de
Thérèse d’Avila perdue dans les plis de sa robe de bure reflète pour certains le
plaisir sexuel ; mais d’autres réfutent cette hypothèse, argumentant que l’éducation
chrétienne stricte reçue par le sculpteur l’aurait empêchée de représenter des
jouissances fermement condamnées par l’Église.
4) Analyse 2: Ju
La sculpture d' Apollon et Daphné faite de 1622 à 1625 a été sculptée pour la
villa du cardinal Borghèse avec un groupe de quatre statues mythologiques
(Énée, Anchise et Ascagne,L'Enlèvement de Proserpine,David et Apollon et
Daphné). Cette œuvre en marbre de 2m43 est conservée à la Galerie
Borghèse à Rome. C’est une sculpture en ronde bosse.
Dans les œuvres du Bernin on voit un intérêt pour la mythologie grec mais aussi
une ambition d’atteindre la perfection des corps. Pour cela il étudie énormément les
détails, le mouvement et l'impression de capter l'instant.
5) Conclusion: Ju
Par son génie, le Bernin devient universellement considéré comme l’un des représentants
les plus importants et les plus polyvalents de l’art baroque italien.
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