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Thème 2 : XVe-XVIe siècles : un

nouveau rapport au monde, un


temps de mutation intellectuelle
Chapitre 2 : Renaissance, Humanisme et
réformes religieuses : les mutations de l’Europe
Introduction
Renaissance :
- Sens large : période d’effervescence artistique et culturelle des XVe et
XVIe siècles.
- Sens restreint : un mouvement artistique du début de l’époque moderne.

Problématique : Comment et pourquoi les mutations du regard porté sur


l’Homme bouleversent-elles l’Europe au XVe et XVIe siècles ?
I. Un renouveau intellectuel: l’être humain au
centre du monde à la Renaissance
A: Un renouveau intellectuel grâce à l’imprimerie
La diffusion de l’imprimerie et de l’humanisme en
Europe au XVIe siècle
Vésale, De Humani
corporis fabrica, 1543.
Nicolas Copernic, De la révolution des orbes célestes, 1543
« Après de longues recherches, je me suis enfin
convaincu que le Soleil est une étoile fixe,
entourée de planètes qui tournent autour d’elle et
dont elle est le centre et le flambeau ».

Nicolas Copernic, De la révolution des orbes


célestes, 1543.

En haut, le système de Ptolémée (astronome grec du IIe siècle) et en bas


celui de Copernic (astronome polonais du XVIe siècle).
Gravures d’Alain Manesson Mallet (1683), Paris, Bibliothèque des Arts
décoratifs.
B. L’Homme au centre du monde : l’idéal humaniste
Les voyages de Didier Erasme (1467-1536)
II: Les traductions artistiques et religieuses de
cette nouvelle place de l’Homme
A: L’artiste au cœur de l’art de la Renaissance
Document 1 : Des philosophes antiques
représentés par un artiste de la Renaissance
Source : Raphaël,
L’Ecole d’Athènes,
1509-1510, 440 sur 470
cm, musée du Vatican,
Rome. Fresque réalisée
pour le pape Jules II.

NB : pour comprendre
quelle est la technique
utilisée par Raphaël,
pensez à aller regarder
le vocabulaire.
Document 2 : Le plafond de la chapelle Sixtine, une commande du pape Jules II

« Pendant que Michel-Ange était retenu à Bologne […], le Bramante1, de concert avec Raphaël d’Urbino2, profita de son absence pour
conseiller à Jules II d’abandonner le projet de son tombeau […] et persuadèrent donc au pape de forcer Michel-Ange à peindre la chapelle du
palais, bâtie par son oncle Sixte IV. Bramante et les autres envieux de notre artiste voulaient le réduire au désespoir, en lui enlevant ses
travaux de sculpture qui l’immortalisaient, pour le contraindre à entreprendre un genre de peinture où il devait se montrer inférieur à Raphaël,
puisqu’il n’avait pas encore eu l’occasion de le pratiquer […]. Michel-Ange à peine de retour à Rome reçut du pape l’ordre de laisser de côté
son tombeau et de commencer les peintures de la Sixtine. Il employa en vain toutes les raisons les plus plausibles pour se dispenser
d’accepter une entreprise dont il connaissait toutes les difficultés Il alléguait son ignorance de la fresque et de la pratique des couleurs, pour
renvoyer l’ouvrage à Raphaël mais tout cela ne servit qu’à aiguillonner davantage le désir de Jules II dont les volontés étaient inflexibles […].
Michel-Ange voyant donc qu’il ne pouvait plus résister sans exciter la colère du pape, dont le caractère était extrêmement violent, résolut
d’obéir ».
1Architecte, au service de Milan, puis du pape
2Peintre, au service de Florence, puis du pape

Source : Giorgio Vasari, Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, 1550.

NB : avant d’entreprendre le plafond de la chapelle Sixtine, Michel-Ange était surtout connu comme un
sculpteur de génie et avait en charge le tombeau de Jules II dans la basilique Saint-Pierre de Rome. Il
entreprend finalement la réalisation de cette fresque en 1508 et la termine en 1511.
Document 3 : le plafond de la chapelle Sixtine
Détail : La Création d’Adam, 1511-1512, 280 x 570 cm.
Cette fresque illustre un célèbre passage de la Genèse dans lequel Dieu crée l’homme à son image. De son doigt levé, il
insuffle la vie à Adam.
Document 4 : L’affirmation de l’artiste face aux critiques

Michel-Ange avait presque achevé le Jugement dernier, lorsque Paul III [le
pape de l’époque] alla le visiter, accompagné de messire Biagio da Cesena,
son maître des cérémonies. Sa Sainteté ayant demandé à ce scrupuleux
personnage ce qu’il pensait de cette peinture, il répondit que cette foule de
figures nues était très mal placée dans un lieu si respectable, et qu’elle
convenait mieux à une salle de bain ou à une taverne qu’à la chapelle du
pape. Aussitôt que Paul III fut sorti, Michel-Ange, pour se venger de ce
méchant propos, jeta messire Biagio, sous la forme de Minos [un roi
antique], au milieu d’un groupe de démons.

Source : Giorgio Vasari, Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et


architectes, 1550.
Document 5 : Le jugement dernier

Cette fresque a été réalisée sur le mur orientale de la


chapelle Sixtine, entre 1536 et 1541, donc bien après le
plafond. Avec 340 personnages, l’artiste évoque la fin de
temps, ou l’Apocalypse. A droite de Jésus, les élus sont
emportés vers le ciel. A sa gauche, en bas, les damnés
sont poussés en enfer par Charon, le passeur des morts
de la mythologie grecque dont la présence choqua
certains des contemporains.

Source : Michel-Ange, Le Jugement dernier, fresque,


1370 cm sur 1220 cm, 1536-1541, Rome, Vatican,
Chapelle Sixtine.
Document 6 : une prouesse technique

Source : Florence, Archives Buonarrotti. Michel-Ange se


représente ici en train de peindre à plus de 20 m de haut. Il a
conçu lui-même l’échafaudage nécessaire à son entreprise.
Document 7 : L’affirmation du portrait

Source : Jan Van Eyck, Les Epoux Arnolfini, huile sur


bois, 82 sur 60 cm, 1434, Londres, National Gallery.

Ce portrait d’un couple de marchands italiens, établis à


Bruges, en Flandre, est l’un des plus anciens à ne pas
être consacré à un saint. L’artiste se représente dans le
miroir rond au fond.
Vues de la cité idéale, attribué à Piero della Francesca, v. 1475
B: L’Homme et la religion : le choc de la Réforme
« La Réforme en trois minutes »
https://www.youtube.com/watch?v=4NFxRTAFDdE
Les 95 thèses de Luther
Ces thèses sont diffusées très rapidement à travers le Saint-Empire,
notamment grâce aux étudiants de Luther, ce qui inquiète le pape.
28. Assurément, sitôt que l’argent résonne dans la caisse, le gain et la
cupidité augmentent. Mais le salut que peut accorder l’Église consiste
dans la grâce de Dieu. […]
32. Tous ceux qui pensent que des lettres d’indulgences leur
assurent le salut, et ceux qui l’enseignent, seront éternellement
damnés. […]
43. On doit enseigner aux chrétiens que celui qui fait du bien aux pauvres
est à préférer à celui qui achète des indulgences. […]
86. Pourquoi le pape n’édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre avec
ses propres deniers, plutôt qu’avec l’argent des pauvres fidèles, puisque
ses richesses sont aujourd’hui plus grandes que celles des plus gros
richards ? […]
Caricature du pape

Luther tente d’abord de promouvoir une réforme


respectueuse des autorités ecclésiastiques mais le
mouvement se radicalise rapidement. Le rejet de
l’autorité du pape devient un élément clé du
protestantisme.
Source : Caricature du pape, gravure, V. 1520.
Jean Calvin : le radical

Étudiant en théologie
et en droit, Jean Calvin
reçoit une solide formation humaniste
à Paris. Converti aux idées de Luther
en 1531, il essaye de les diffuser en
France mais il est rapidement menacé
de prison. Il se réfugie à Genève en
1536 où il crée une Église réformée
qui s’implante en Suisse, en France
et dans le reste de l’Europe.
L’art baroque

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