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Natacha ADLERFLIEGEL KPGC Nice Sophia Antipolis dossier d'histoire de l'art Ancien/Moderne.

Dossier Histoire de l'Art Ancien / Moderne

Pourquoi peut-on parler d'une interprétation nouvelle concernant


le Jugement Dernier dans la Chapelle Sixtine de Michel-Ange ?

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Natacha ADLERFLIEGEL KPGC Nice Sophia Antipolis dossier d'histoire de l'art Ancien/Moderne.

Le sujet qui nous intéresse aujourd'hui, est la fresque du Jugement Dernier dans la
Chapelle Sixtine à Rome, création de Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange en
français. Un Jugement Dernier, est, selon les religions monothéistes le jour où se
manifestera aux humains le jugement de Dieu sur leurs actes et leurs pensées. Certains
seront damnés alors que d'autres seront trouvés justes aux yeux de Dieu. Le devenir des
damnés et des justes n'est pas le même selon tous les textes. La chapelle Sixtine, est
appelé aussi Chapelle de Sixte, est un palais pontifical née d'une volonté du Pape Sixte
IV. Les travaux débutèrent en 1477 et se terminèrent en 1483. L'architecture se développe
avec un plan rectangulaire ( 40 mètres de longueur par 13 mètres de large,avec une
hauteur de 21 mètres). Cette chapelle est connue dans le monde entier à cause de son
emplacement, mais également à cause de l'importance de ses fresques qui l'habille crées
par Michel-Ange. Notamment celle sur le voutement de l'édifice : la Création. Mais
également celle sur le mur autel : le Jugement Dernier, que je vous propose de découvrir.
Michel-Ange, artiste de génie, appelé également « le Divin » est né en Toscane en Italie,
en 1475. Il travailla pour les plus grands, les Médicis, Comme Laurent Le Magnifique, mais
également Jules II, Léon X, Clément VII... Il était peintre, sculpteur, et même architecte,
avec le Dôme de Saint Pierre. Il peint durant la période Baroque. Ce baroque naît dans le
contexte du XVI à une époque de grande crise sur le plan moral et religieux. Les pensées
de la Renaissance aboutissent à cette époque. En 1517, nous avons les thèses
réformatrices de Luther, qui est également la date symbole de la Réforme. En 1527, c'est
le sac de Rome, et en 1545 et jusqu'en 1563 c'est le Concile de Trente, qui est une
réforme catholique. Il s'agit de réformer l’Église mais c'est aussi une opposition face à la
réforme de Luther. Les artistes s'inspirent des nouvelles « tendances » de la Renaissance.
C'est l'art de la Réforme catholique, qui prône une église universelle. L'église sera le
vecteur de cette la diffusion de cet art baroque. L'église encourage cet art car permet de
véhiculer la réforme catholique de l'église. C'est un art du sensible, fait pour émouvoir le
spectateur, qui n'était pas le but de la Renaissance qui était fait pour et par les érudits. On
voit le nom d'extase voir le jour. Ces artistes du baroque sont issus de la Renaissance, et
vont au delà de leurs limites. Ils poussent leur art jusqu'au paroxysme. Notre objet d'étude
se déroule à Rome, mais nous parlerons aussi de Florence en Italie. Nous sommes dans
le contexte de la contre-Réforme et des guerres d'Italie. En histoire de l'art, cette période
correspond au mouvement Baroque. Et plus précisément avec Ce qui nous intéresse,

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c'est à dire le Jugement Dernier de Michel-Ange à la période maniériste. On peut se poser


la question de savoir comment le maniérisme s’est mis en place. Tout d'abord au Xvème la
ville qui domine c'est Florence. C'est effectivement le principal centre artistique et politique
en Italie qui débute dès les premières années du Xvème, avec les Médicis. C'est un temps
de paix, et Florence va prospérer. Les deux facteurs seront économiques avec l'essor du
commerce du textile, dans l'Europe entière et ainsi que l'activité bancaire. La famille des
Médicis, longue lignée, on peut citer Côsme de Médicis, qui sera un mécène hors pair,par
exemple avec le couvent de San Marco, San Lorenzo, Florence. Laurent Le Magnifique,
petit fils de Côsme lui succède. C'est aussi un grand mécène et s'entoure de grand artiste
comme Botticelli. La famille ne va pas cesser de s’élever. Notamment au XVI, l'un des fils
de Laurent le Magnifique deviendra Pape, ( Léon X) et Clément VII est un Médicis
également. En 1594,nous sommes en pleine période des guerres d'Italie, et Florence va
être envahie par les troupes de Charles VII, et chasseront les Médicis hors de Florence.
Savonarle, va prêcher une Florence Républicaine, une République de la Vertu. Il a pour
ambition de de réformer l’Église et la société florentine va s'en prendre aux arts et au luxe.
Ce grand Conseil perdurera jusqu'au retour des Médicis en 1512. Au cours de ce XVI ce
n'est plus Rome qui domine l'Italie, mais Rome. Le Pape Jules II, redonnera sa place à
Florence. Il s'agit d'un Pape militaire, sa politique tend à l'accroissement de la puissance
Temporel de l’Église. Il n'hésita pas à utiliser les armes et le sang des chrétiens. Son idée
sera de renouer avec Rome avec sa Rome Impériale. Il va vouloir remettre l'art antique à
l'ordre du jour. Par exemple il va nommer Raphaël directeur des fouilles artistiques.
Michel-Ange fait parti de ces artistes qui ont travailler au cours de cette époque
maniériste. Tout Comme Pontormo, ou encore Rosso.

Pourquoi peut-on parler d'une interprétation nouvelle concernant le Jugement Dernier

dans la Chapelle Sixtine de Michel-Ange ? Grâce à cette question, nous éclairerons, un


aperçu de la vie de Michel-Ange, puis l'histoire de la fresque. On se demandera ensuite,
comment était pouvait être représenter les Jugement Dernier, avec l'exemple, du tympan
de Conques, puis le Jugement Dernier de Roger Van Der Weyden. Nous décrirons et
analyserons la fresque par suite, pour enfin répondre à notre problématique.

Michelangelo Buonarroti Simoni, , sculpteur,peintre, architecte et poète florentin, né à

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Caprese le 6 mars 1475, mort à Rome le 17 février 1564. Michel-Ange annonça dès
l'enfance des dispositions extraordinaires pour les arts. Placé chez Dominique et David
Ghirlandajo, les peintres les plus célèbres de l'époque, il les quitta dès l'âge de 15 ans,
étant déjà supérieur à ses maîtres. Laurent le Magnifique, lui assigna peu de temps après
un logement dans son palais. La mort le priva bientôt de ce noble protecteur; mais déjà sa
réputation était établie : parmi ses morceaux de sculpture on admirait à Mantoue le
Cupidon endormi, à Rome le Bacchus, que plus tard Raphaël attribua, à cause de son
extrême perfection, à Phidias ou à Praxitèle. Le pape Jules II fixa Michel-Ange à Rome et
le chargea d'édifier son mausolée : quoique inachevé, ce monument est un de ses chefs-
d'oeuvre; à la même époque, il peignit à fresque pour la grande voute de la chapelle
Sixtine, le Jugement dernier, composition non moins admirable en son genre que la
précédente : il y travailla 8 ans. Il jouit également de la faveur des papes Léon X, Paul III
et Jules III. Il ne commença que vers 40 ans à s'adonner à l'architecture, et ne tarda pas à
y surpasser tous ses rivaux. Nommé en 1546, à 72 ans, architecte de la basilique de St-
Pierre, il réforma les plans de ses prédécesseurs et mit le sceau à sa réputation en
donnant le dessin de la Coupole, le plus bel ouvrage de l'architecture moderne. Il travaillait
encore lorsqu'il mourut. Outre la basilique de St-Pierre. Les historiens de l'art s'accordent
à placer Michel-Ange au premier rang comme peintre, comme sculpteur et comme
architecte; on ne se lasse pas d'admirer son Jugement dernier, sa statue colossale de
Moïse (destinée au mausolée de Jules Il), dans l'église de St-Pierre-aux-Liens, et enfin sa
magnifique coupole; il est considéré comme le plus parfait et le plus savant des
dessinateurs, ce qu'il faut attribuer à l'étude approfondie qu'il avait faite de l'anatomie en
disséquant lui-même. On trouve des beautés de tous les genres dans ses ouvrages;
cependant ce qui s'y fait remarquer surtout, c'est le grandiose, l'austérité, la fermeté, la
noblesse. Michel-Ange était aussi poète. Regarder l'oeuvre colossale de Michel-Ange,
sculpteur, peintre, et architecte enfin, mais seulement à l'heure tardive où il se sent en
possession définitive de l'art, l'auteur des Tombeaux des Médicis, de la Chapelle Sixtine et
du Dôme de Saint-Pierre apparaît hautement comme le plus grand créateur d'art des
temps modernes. Ayant tiré de la beauté antique une révélation de l'art, il donne à cet art
une forme nouvelle et à la suite de la formule plastique des anciens il trouve la formule
humaine des modernes. Parmi les hésitations de la sculpture de son temps. La sûreté de
sa conception devait lui donner une assurance d'exécution sans égale, lui permettre de

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peindre la Sixtine presque sans modèles, même ces figures nues comme Luca Signorelli .
La vision déterminée de ce qu'il voulait faire, autorisait d'ailleurs son génie à oser
surpasser la nature comme la tête trop petite de la Madone dans la Pietà de Saint-Pierre.
En ce qui concerne la Fresque du Jugement Dernier, c'est en 1532, Michel-Ange revient à
Rome, où le Pape Clément VII, lui demande de remplacer les deux extrémités de la
chapelle Sixtine. En 1534, Clément VII meurt et Michel-Ange espère se remettre au travail,
pour le tombeau de Jules II, qu'il n'a pas pu terminer. Mais le successeur de Clément VII,
Paul III, veut qu'il finisse le travail et le nomme en 1535, architecte, peintre, et sculpteur du
Vatican. Il execturera alors le Jugement Dernier. sous le pape Paul III, l'artiste fait éclater
l'espace réel de la chapelle avec un ciel parcouru par la masse des corps des élus et des
damnés, qui semblent orbiter autour d'un centre, représenté par le Christ-juge, qui d'un
geste impérieux éloigne de lui les pécheurs. Nous avons donc, un Jugement Dernier, mais
ce n'est pas un Jugement Dernier « classique » comme on pourrait l'entendre en histoire
de l'art.

Généralement, on entends par là, une représentation plus géométrique. Les tympans
d'édifices, marquent comment on pouvait représenter le Jugement Dernier à l'époque
romane par exemple, avec les exemples de Autin, Beaulieu, Conques, ou Gothiques avec
Paris, Bourges, Amiens Reims. Je voudrais, tout d'abord, vous parler d'un Jugement
Dernier plus ancien, un qui n'a pas été fait sur une fresque, mais sur un tympan d'église,
un de plus connu à la période romane, celui de Conques. Ce Jugement Dernier, véritable
élément à part entière de l'architecture de l'église, et didactique. Avait pour vocation, de
renseigner les fidèles sur ce qu'ils les attendaient après le Jugement Dernier. La source
principale de cette œuvre, est l'évangile de Mathieu. L'artiste a voulu fixer dans la pierre
l'instant dramatique où le Christ prononcera les paroles gravées sur les petites banderoles
que deux anges déroulent de part et d'autre de sa tête : « Alors il dira à ceux qui seront à
sa droite : venez les bénis de mon Père, possédez le royaume préparé pour vous. Ensuite
il dira à ceux qui seront à sa gauche : éloignez-vous de moi, maudits, dans le feu éternel
préparé pour le diable... Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes à la vie
éternelle ». le Christ, est ponctuée d'un mouvement du bras droit levé pour les accueillir.
Celui de la main gauche abaissée, pour désigner l'enfer aux réprouvés, est bien celui du
juge. le Christ, est ponctuée d'un mouvement du bras droit levé pour les accueillir. Celui

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de la main gauche abaissée, pour désigner l'enfer aux réprouvés. Ses vêtements, tunique
et manteau, sont échancrés sur le flanc pour laisser voir la plaie du coup de lance. Il paraît
« entouré de tous ses anges ». A sa gauche, l'un balance un encensoir finement ciselé,
l'autre présente le Livre de Vie, grand ouvert. Deux anges-chevaliers. Le peuple des élus
est en marche vers la droite du Christ, sous la conduite de la Vierge. L'artiste à représenté
d'insérer dans cette procession triomphale les figures marquantes de l'histoire du
monastère de Conques : l'ermite Dadon, le fondateur de l'abbaye. Sous la figure du Christ,
on aperçoit la scène de la pesée des âmes. A gauche, la résurrection des corps. e registre
inférieur se divise en deux parties : à gauche, le paradis a été conçu sous l'aspect
architectural de la Jérusalem céleste, Au centre, siège Abraham Il est encadré de
personnages groupés. A la paix céleste, le sculpteur a su opposer violemment le chaos et
la confusion de l'enfer. Satan, le pendant d'Abraham au centre du linteau de droite,Au-
dessus du linteau, l'enfer occupe deux étages sur le registre médian. Le panneau de
droite est consacré à un horrible supplice : un damné assis, tombé entre les mains d'un
démon à la tête de mégère, est écorché vif, tandis qu'une autre créature satanique dévore
sa peau avec délectation. Voilà un aperçu de ce que le tympan, de Conques propose
comme Jugement Dernier, il s'agit, d'une des œuvres fondamentales de la sculpture
romane par ses qualités artistiques, son originalité et par ses dimensions.

Plus tard à l'époque des flamands, un peintre, Roger Van Der Weyden, propose un
Jugement Dernier, sur un polyptyque, Il s'agit d'un retable polyptyque de 15 panneaux. LE
peintre commence son travail dès 1443 et le termine en 1452, pour l’Hôtel Dieu de
Beaune. Le commanditaire, n'est autre que Nicolas Rolin. A l'origine il était fermé les jours
de la semaine et ouvert le dimanche et les jours fériés. Il fut classé aux Monuments
Historique à la fin du XIXème siècle. A l'extérieur, le peintre, à utilisé de la grisaille pour
que les panneaux, soient reliés ensemble. 6 panneaux, sont présents. Les 4 du milieu
représente de manière naturaliste 4 anges, et de part et d'autre, les donateurs et les
fondateurs de l'Hospice de Beaune, Nicolas Rolin et son épouse. A l'intérieur des volets, 9
panneaux, avec au centre un Christ Juge, sur un demi-cercle, peut-être un arc en ciel
représentant les Cieux. En dessous de ce dernier, l'Archange Saint Michel, qui pèse les
âmes et de part et d'autre Marie, et Saint Jean Baptiste, les deux intercesseurs les plus
représenté dans l'iconographie chrétienne. Le peintre représente également les saints et

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les apôtres sur une sorte de cour céleste. A terre, c'est la résurrection des morts. Le christ
bénit de la main droite et de sa main gauche maudit les damnés. A gauche, on voit l'entrée
du Paradis, tandis qu'à droite, on voit les flammes de l'Enfer. Cette œuvre est originale,
car il n'y a pas de démons représentés dessus. L’œuvre se suffit à elle même pour que le
fidèle s'imagine ce qu'il attends. Ce retable avait également une fonction didactique.

Un siècle plus tard Michel-Ange proposa un tout autre Jugement Dernier. La composition
est divisée en bandes horizontales qui deviennent de plus en plus serrées du bas vers le
haut. A gauche, le mouvement vers le haut concerne les élus, à droite le mouvement
descendant représente la chute destructrice des damnés. Il propose son œuvre sur une
fresque de pas moins de 17m de haut sur 13m de large. La technique de la a fresca est
d'autant plus compliqué qu'il faut peindre vite, et sans erreurs, sous peine de devoir
recommencer. Michel-Ange exprime ce Jugement Dernier après le Sac de Rome, et la
terreur est marquée dans tous les esprits. Il choisit donc de montrer une représentation
remplit de terreur .Nous sommes en pleins dans la période maniériste. Ce mouvement
exprime toutes les torsions du corps,avec des formes serpentines, les allongements des
silhouettes, des doigts. Le visage n'est plus le même, il est emplie de terreur, comme on
peut le voir sur le personnage de Charon, personnage le la divine comédie.

La fresque dessine pas moins de 400 personnages, rayonnant autour d'un christ justicier
tout en muscle, ressemblant d'avantage à un Apollon. On ne sais pas exactement s'il est
debout ou assis, quoiqu'il en soit, il est un personnage imposant. Le peintre a voulu
représenter la grâce divine aussi terrible et fatale que le châtiment divin. Près de lui sa
mère, Marie, qui en signe de soumission tourne détourne le visage on dit aussi qu'el
regarde vers les élus, plutôt que les damnés.. Autour de lui semble être dessiné un
tourbillon de figure représentant les martyrs et les saints, patriarches, et prophètes qui
sont dotés de leur attributs. Ce qui dégage de ce groupe de personnage, c'est malgré leur
bienveillance, domine une tension extrême dans leur visage. Au-dessous du Christ, au
centre, les anges de l'Apocalypse réveillent les morts au son de longues trompettes ; dans
leur groupe, saint Michel, habituellement représenté avec la balance, tient en main le livre
des élus grand ouvert. Michel-Ange n’oubliait pas les paroles sévères de qu’il a reflétées

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dans la différence de taille des deux livres ; le petit s’ouvre au flot des élus ; tandis que le
grand supporté par deux anges, est recouvert des noms des damnés. C’est un monde en
tourbillon autour du Christ justicier, levant la main droite. Cette œuvre manque de tout
élément perspectif ou géométrique. Les personnages dans les différentes parties ont leur
propre perspective mais le tout est entraîné par ce tourbillon. À l'idée médiévale du salut
éternel, de la providence, du paradis et de ses délices succède chez Michel Ange celle du
« fatum », de la fatalité antique, pleine d'incertitudes et de frayeurs. Il abolit toute
hiérarchie et réunit élus et damnés dans un seul espace plat, ascensionnel. Occupant
toute l'étendue du grand mur, il ne laisse aucune place aux encadrements, pour mieux
plonger le visiteur dans le fourmillement humain dominé par la force énergétique du Christ.
La fresque se divise nettement en quatre parties: Tout en haut, les anges portent les
instruments de la Passion, rappellent l’œuvre de la rédemption par la mort du Christ
crucifié, en présentant les instruments de tortures: la colonne de la flagellation, la
couronne d'épines et la croix. La deuxième section, au niveau du Christ et de la Vierge,
montre l'arrivée des élus dans la lumière. L’ascension des élus : Ils s’élèvent différemment
vers le ciel suivant la qualité de leur âme. Un Arabe et un Noir s’agrippent désespérément
au chapelet tiré vers le ciel par un ange. Tandis qu’un autre élu ; comme un somnambule,
s’élève pesamment, soutenu par un de ses pairs., alors qu'à la troisième, s'opère, de
façon dynamique, la séparation entre les élus et les damnés, sous l'intervention des
anges: « Un grand nombre de ceux qui dorment au pays de la poussière s'éveilleront, les
uns pour la vie éternelle, les autres pour l'opprobre, pour l'horreur éternelle ». (Daniel XII,
2). Enfin, la dernière section présente la damnation des pécheurs dans les ténèbres
(l'Hadès où règne Minos) sous la conduite de Charon, le nautonier infernal. C’est à
l’Énéide que Dante emprunta l’épisode de la barque de Charon : Michel-Ange l’emprunta à
"la Divine Comédie". Il semble reprendre la description de Dante en représentant le
"Charon" comme un noir démon aux yeux de feu. L’un des damnés ; Image la plus
impressionnante du désespoir : il est difficile d’oublier ce damné irrésistiblement entraîné
vers le bas par un groupe de démons attaché à ses pieds, à ses cuisses, et qui dans sa
chute inéluctable se cache la moitié du visage, avec un regard de terreur vers les
profondeurs de l’enfer. Au centre, les anges, aident les élus à monter, et rejettent les
damnés. Au son des trompettes, on voit à terre, en bas de la fresque les tombeaux s’ouvrir
et les êtres humains en sortir dans des attitudes merveilleuses et variées. On dit que

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Michel-Ange a fait son autoportrait : juste en dessous du Christ. Un autoportrait peu


flatteur, qui met bien en avant la crise personnelle de l'artiste. Il aurait mis sa figure, dans
la représentation de Saint Barthélémy, qui garda le secret de la divinité du Christ.

En ce qui concerne la peinture, la dominante est le bleu au centre. Bleu qui nous emmène
vers les cieux. Cette couleurs est en étroit lien avec la figure du Christ. Aux extrémités de
la fresque, des nuages la parsème. La chair des hommes est représentée sur une grande
partie de la Fresque. Le terrestre est représenté par un vert, représentant des collines ou
des montagnes en bas à gauche de l’œuvre. Michel-Ange a utilisé des couleurs chaudes
telles que le orange, pour représenté les portes de l'Enfer. Il reste dans un choix classique
des couleurs. Mais les nuages, lie toutes les couleurs et formes un ensemble unis.

Cette œuvre, s'insère totalement, dans une œuvre originale, qui au vue de sa période
historique ne pouvait être reflétée qu'ainsi. Si on reprends les représentation vue
précédemment, on peut s’apercevoir que Michel-Ange a fait un travail totalement
nouveaux. Des personnages torturés, avec des expressions marquées sur leur visage. La
terreur règne dans cette fresque. Cependant, on peut y trouver une véritable sérénité, de
part sa composition. La fresque est étudiée, de façon à ce que le Christ, ressorte de tous
les personnages. Sa représentation, est magistrale aussi bien que pour la représentation
de l'anatomie, que du pouvoir qui s'en dégage. On peut parler d'une interprétation
totalement nouvelle pour ce Jugement Dernier. D'autres éléments nous permettent de
répondre à cette problématique, les deux intercesseurs ne sont pas près du Christ. Pas
de représentation de donateurs, de bienfaiteurs. Pour comprendre l’œuvre il faut
absolument la remettre dans son contexte historique. Cette fresque à subit des
restaurations courant du Xxème et l'on enleva les couleurs sombres et enfumées et on
découvrit des roses pastel, des jaunes citron, des verts acides, des bleus lapis-lazuli, des
mauves saturés, qui était témoin d'un maniérisme.

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