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L’art gothique

Une architecture européenne


L'art gothique est le style de l'art de l'Europe occidentale de la période 12ème -
15ème siècle. Gothique a été le terme utilisé assez tardivement par les artistes de la
Renaissance italienne, comparant avec mépris cette architecture à la barbarie des
goths, totalement étrangers à ce style.
Il concerne essentiellement l'architecture des édifices religieux (églises, cathédrales,
abbayes, cloîtres), avec les sculptures (statues, tympans) et les nombreux vitraux.

Le style gothique se reconnaît par la forme des ouvertures (partie supérieure en


ogive), des édifices à la fois hauts et fins, des flèches souvent pointues et ciselées,
un transept nettement développé, des vitraux nombreux et colorés, représentant des
scènes très complètes des évangiles, la présence de rosaces dans les cathédrales,
des statues colonnes contre les murs à l'extérieur. On distingue quatre phases
chronologiques:

·         le gothique de transition, juste après le roman, 1130-1230,

·         le gothique de base, 13ème siècle, calqué sur le modèle de Chartres,

·         le gothique rayonnant, 14ème siècle,

·         le gothique flamboyant, 15ème siècle.

Le terme gothique lancéolé (en forme de lances) est quelquefois employé, il n'est
pas typique à un siècle.
La plupart des édifices ont en fait subi ces diverses influences, car leur construction
s'est souvent étendue sur plusieurs siècles.

Parmi les monuments les plus célèbres, on peut citer:

·         en Allemagne, la puissante cathédrale St Pierre de Cologne (construite à partir


de 1248), et Ulm dont la flèche centrale est la plus haute du monde,

·         en Espagne, les cathédrales de Burgos et Leon,

·         en Angleterre, l'abbaye de Westminster,

·         en Belgique, la cathédrale d'Anvers,

·         en Autriche, la cathédrale St Etienne, avec une seule flèche et un toit de tuiles
vernissées,
·         en Italie, style très rare, la cathédrale de Milan (construite tardivement à partir
de 1386), comptant pas moins de 135 flèches dentelées,

·         en France où l'art gothique est né, plus particulièrement au nord de la Loire,
les cathédrales décrites ci-dessous.

L'art gothique en France


De très beaux édifices témoignent de cette période. Les plus connus sont:

·         Notre-Dame de Chartres,

·         St Etienne de Bourges,

·         Notre-Dame de Reims,

·         Notre-Dame d'Amiens,

·         Notre-Dame de Paris,

·         Notre-Dame de Rouen,

·         Notre-Dame de Strasbourg,

·         St Etienne de Metz,

·         Ste Cécile d'Albi.

ainsi que :

·         le Mont Saint-Michel :


Le Mont Saint-Michel,
   
un soir au mois de mai.
Le cloître de l'abbaye
 
du Mont Saint-Michel.

·         les hospices de Beaune :

Les hospices de Beaune,


Détail de la toiture
 
couverte de tuiles vernissées.

Les cathédrales d'Auxerre, de Sens, de Troyes, de Bayeux et la collégiale de Thann


méritent un détour.

Une cathédrale particulière, moins connue que les précédentes, mais qui a une
caractéristique unique au monde, est la cathédrale de Clermont-Ferrand, construite
en pierre de lave; elle possède aussi d'intéressants vitraux.
L'art de la
Renaissance

LES FACTEURS QUI ONT MENÉ À


L'APPARITION DE L'ART DE LA
RENAISSANCE
Ce qui est décrit comme l'art de la Renaissance est apparu et s'est étendu au

cours de la période du XIIIe au XVIe siècle. L'art de la Renaissance se réfère à

l'art qui a émergé peu après le Moyen âge. Le cours de l'art de la Renaissance a

été suivi sur la résurgence des formes d'art qui prennent les racines aux Hellènes

et aux Romains. Dans l'époque de Moyen âge, tous les aspects de la société ont

été affectés par l'idéologie et la conscience dominantes de l'église. L'art est aussi

tombé sous cette influence et a connu un changement majeur par rapport à ce

qui était possible auparavant. L'ère de la Renaissance pourrait être décrite

comme une époque où l'homme a commencé à apprendre et à rechercher la

connaissance. C'était une période caractérisée par des gouvernements

relativement stables et une fascination incommensurable pour l'apprentissage.

Avec les progrès dans la philosophie, l'innovation, l'astronomie, les

mathématiques, l'ingénierie et bien d'autres domaines, on s'attend à ce que la

forme d'art ait reflété les progrès de cette ère.


L'art de la Renaissance prend ses racines à une époque où les peurs, le

scepticisme, la superstition, l'appréhension et les conceptions dogmatiques de la

vie qui caractérisaient le Moyen âge ont été abandonnés pour la recherche de la

connaissance. Il y a eu une explosion dans l'avancement de l'apprentissage avec

une attraction irrépressible pour de nouvelles idées. Étant donné qu'il y a eu

beaucoup de nouvelles découvertes dans de nombreux domaines au cours de

cette période, on peut noter que l'art et la peinture ont connu des améliorations

majeures. Le style et les techniques adoptés dans les peintures d'art de la

Renaissance ont connu une croissance significative. Grâce aux techniques qui

ont été inventées à l'époque de la Renaissance, la création de grands œuvres

est devenue possible dans cette époque. Ces œuvres ont capturé le temps et les

idéaux de cette ère. Le développement de l'art de la Renaissance s'est

finalement répandu dans toute l'Europe. L'Italie, surtout les villes Florence et

Venise, a été le lieu de naissance de cette forme d'art. Les grands noms de cette

époque comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, Donatello, Sandro Botticelli et

plus encore ont été à l'avant-garde des créations artistiques époustouflantes de

la Renaissance.

Quels étaient les facteurs qui ont conduit à l'émergence de l'ère de la

Renaissance? Parmi les facteurs qui ont stimulé la Renaissance sont

l'émergence de l'intellectuel et la croisade. L'établissement d'églises a aussi

largement contribué à la Renaissance, car la plupart des œuvres d'art de la


peinture et de la sculpture étaient de nature religieuse et conçue pour l'église. On

pourrait dire que l'église était la clientèle principale. Un autre facteur est

l'économie florissante qui a été alimentée par la découverte de nouveaux terrains

et le commerce des marchands. Le système féodal et le nombre croissant de

nobles achetant des œuvres d'art de la Renaissance sont également cités

comme un facteur contributif. Bien qu'il y ait eu de nombreux facteurs qui ont

alimenté la montée de la Renaissance, le rôle des peintres de la Renaissance

italienne et la contribution globale de l'art de cette époque ne peuvent pas être

banalisés.

LES PARTICULARITÉS DE LA
RENAISSANCE EN ITALIE

Alors que la peinture d'art de la Renaissance s'est répandue dans toute l'Europe,

il faut mentionner que tout a commencé en Italie. Florence et Venise étaient les

deux berceaux de la Renaissance parce qu'il y avait beaucoup de commerce

dans ces régions situées sur les mers. En plus, l'abondance d'intellectuels était

en Italie dans cette époque avec la compréhension de la théologie, la

philosophie, l'astronomie, la science, la littérature et plus encore. Les écritures et

les travaux des célèbres intellectuels italiens sont devenus largement répandus

et accessibles à beaucoup de personnes au commencement de la Renaissance.

Il faut noter que les contributions de grands érudits comme Francesco Petrarca,
dont les écrits et les enseignements sur l'humanisme, ont encouragé l'abandon

de la superstition et de la doctrine tout en encourageant l'appréciation de

l'humanité, la pensée critique, et l'apprentissage. Les réalisations intellectuelles

de Niccolò Machiavelli qui sont vénérées jusqu'à ce jour ont été parmi de

nombreux écrivains qui ont attisé la flamme de la Renaissance. Cet historien,

politicien et philosophe a été l’auteur de certaines des plus percutantes citations

et s'est fait une réputation de père de la science politique contemporaine. Il y

avait beaucoup de personnes qui ont contribué de manière significative dans l'art

de la Renaissance comme sfumato de Léonard de Vinci, le raccourcissement et

le clair-obscur qui ont répandues dans la région et ont été utilisées en

collaboration et indépendamment pour créer des chefs-d'œuvre.

La liste des célèbres artistes de la Renaissance serait incomplète sans mention

de Giotto di Bondone. Cet artiste est né dans le commencement de la

Renaissance et il est souvent attribué à l'époque de Pré-Renaissance. La plupart

de ses peintures sur des thèmes religieux ont été créées pour l'église. Il a

perfectionné le style byzantin largement répandu du dessin. Certaines de ses

grandes œuvres comprennent la décoration de la chapelle de Scrovegni à

Padoue et le cycle de peinture murale dépeint la vie de la Vierge et la vie du

Christ. On pense qu'il est né en 1267 et qu'il est décédé à l'âge de 70 ans.

L'autre grand homme de cette époque était Giovanni Boccaccio, un écrivain qui a

ranimé la langue et la culture antique romaine et helléniste. Par sa littérature et


ses écrits, il a contribué immensément à la croissance de la Renaissance. Le

déclenchement de la pandémie connue sous le nom de "peste noire" a dénué

une grande partie de l'Europe, éliminant jusqu'à quarante pour cent de la

population. Il a eu un impact profond sur la propagation de la ferveur de la

Renaissance. Le fait qu'en Europe la plupart des nations étaient constamment en

état de guerre a ralenti le rythme de la Renaissance, cependant pas pour

longtemps. La période du XIVe siècle a vu certains des plus impressionnants

beaux-arts de la Renaissance. Lorenzo Ghiberti est dans la liste des sculpteurs

renommés de la Renaissance. Il est célèbre pour sa création des portes pour le

baptistère de Florence, connues sous le nom de portes du paradis. Il a contribué

de manière incommensurable à l'art de la Renaissance avec quelques-unes des

sculptures les plus frappantes. Ses contributions à l'art ont duré de 1378 à 1455

jusqu'à la fin de sa vie.

Filippo Brunelleschi était aussi un sculpteur renommé ; il a créé beaucoup de

grandes œuvres. Il a été également un célèbre architecte et il a été reconnu

comme le plus grand ingénieur moderne. Brunelleschi voulait rendre la

perception des thermes et des théâtres reconstruits par lui plus visibles. Il a

essayé de créer à partir de ses plans des peintures géométriques prometteuses

pour un certain point de vue. Dans cette quête, pour la première fois, a été
ouverte une perspective directe.

Quand on parle de sculpture de la Renaissance, il serait injuste de ne pas

mentionner Donatello. Il a vécu de 1386 à 1466 et reste l'un des sculpteurs les

plus célèbres de tous les temps, bien qu'il ait eu de nombreuses sculptures qui

ont été célébrées à l'époque. Il était surtout connu pour la Madeleine pénitente,

une œuvre sculpturale en bois polychrome, et son oeuvre la plus importante, la

statue de bronze de David.

Tommaso di Ser Giovanni di Simone connu sous le nom de Masaccio est un des

plus grands peintres de fresques de tous les temps. Parmi ses œuvres les plus

aimées, on peut citer la Sainte Trinité en 1428, triptyque San Giovenale daté de

1422, portrait d'un jeune homme en 1425 et bien d'autres. Bien que sa carrière

de peintre ait été courte, il a participé activement à de nombreux chefs-d'œuvre

et il se tient dans une lignée des plus grands peintres de la Renaissance

italienne.

La plupart des œuvres de la Renaissance ont été commandées et achetées par

l'Église catholique. Cependant, ils ont bientôt été rejoints par des nobles, des

fonctionnaires du gouvernement et la classe supérieure de la société. C'est dans


ce contexte que vous trouverez le même genre de Medici qui était un souverain

puissant et un amoureux des œuvres d'art de la Renaissance. Piero et Antonio

Del Pollaiuolo, Léonard da Vinci, Michel-Ange, Sandro Botticelli et bien d'autres

étaient quelques-uns des nombreux artistes qui faisaient partie de la cour de

Médicis. Ses peintres ont créé de puissantes techniques d'art et ils ont créé leurs

célèbres oeuvres en adoptant et en élaborant ces techniques.

La peinture du plafond de la chapelle Sixtine, la sculpture de David, la sculpture

de Bacchus, la peinture de Mona Lisa, la Cène, Autoportrait à la craie rouge,

l'École d'Athènes, toutes ces œuvres et bien d'autres ont montré le sommet de

l'art de la Renaissance et, en fait, font partie des oeuvres d'art des plus célèbres

dans l'histoire humaine. 

LA RENAISSANCE DOUCE

L'influence de la Renaissance s'est répandue dans toute l'Europe, cependant, les

pays différents n'ont pas été touchés de la même envergure. Alors que les

éléments de la Renaissance alimentent de nombreuses formes d'art, les

techniques et le style, le degré de cette influence était très faible. Un thème

principal de la Renaissance était l'idée de l'humanisme, mais des éléments

religieux forts sont restés palpables. 


Dans les œuvres du hollandais Hieronymus Bosch, un peintre très renommé de

cette époque, on peut ressentir les éléments de la Renaissance. Beaucoup de

ses œuvres ont un thème religieux, mais il est souvent difficile à déchiffrer et à

expliquer avec précision l'idée de ses œuvres. Les œuvres de Joachim comme le

triptyque "Le Chariot de foin', le triptyque "Le jardin des délices terrestres", son

tableau "Le Portement de Croix" montrent que l'art de la Renaissance a pris une

nouvelle dimension, mais est encore évident dans toutes ses formes artistiques.  

LES TECHNIQUES UTILISÉES PAR


LES PEINTRES DE LA RENAISSANCE
ITALIENNE

De nombreux artistes ont été apparus pendant la Renaissance. Ils ont créé des

œuvres d'art impressionnantes qui ont l'influence sur les artistes même dans nos

jours. Ces techniques pouvaient être utilisées efficacement seulement par des

artistes expérimentés avec une grande maîtrise de l'art. Les différentes

techniques d'art de la Renaissance utilisées dans la création d'œuvres d'art de la

Renaissance comprennent la fresque. La fresque a été réalisée par un mélange


d'eau et de pigments combinés avec du plâtre humide. Le pigment est imprégné

dans les peintures murales parce qu'il se lie avec le plâtre. Le peintre devait

peindre très rapidement pour appliquer la technique correctement et créer une

œuvre appréciée.

La tempera était une autre technique utilisée à l'époque de la Renaissance. Elle

nécessitait le mélange de pigments et d'œufs dans la création de la peinture de

longue durée. Les peintres avaient très peu de couleurs pour travailler dans cette

époque. Cette forme de peinture a été largement utilisée jusqu'à la fin du XVe

siècle.

Alors que les peintures à l'huile étaient répandues dans de nombreuses régions

d'Europe, leur popularité en Italie n'a atteint son apogée qu'à la fin du XVe

siècle.  L'utilisation du raccourci était pertinente pour créer la perspective et cela

a été largement utilisé dans les œuvres d'art de la Renaissance. L'idée est de

créer des éléments et des visuels qui peuvent rester commodément dans

l'arrière-plan tout en ajoutant un sens aux visuels du premier plan. Sfumato était

une technique d'art de la Renaissance qui a été utilisée dans la création de

nombreux chefs-d'œuvre et cette technique est le favori de Léonard de Vinci.

Cette technique élimine tout contour tout en créant un mélange de tons et de

couleurs. Le clair-obscur est aussi largement adopté dans la peinture de la

Renaissance et utilise des teintes claires et foncées pour créer des contrastes et

des effets d'amplification.


L'ASSOCIATION ENTRE L'ART DE
LA RENAISSANCE ET
L'HUMANISME

On pourrait s'expliquer l'humanisme de la Renaissance comme une ferveur et un

mouvement vigoureux vers l'apprentissage, l'acquisition de valeurs et l'expansion

du savoir de l'être humain. Cette idéologie était, en fait, le contraire direct de la

société conservatrice et dogmatique qui caractérisait les associations humaines

avant le XIIIe siècle. L'humanisme de la Renaissance cherche à contribuer le

raisonnement et la connaissance en raison de l'introduction de nouvelles idées et

de nouveaux concepts dans divers domaines et entreprises. 

En cette époque l'art est devenu non seulement destiné à l'esthétique, mais aussi

à stimuler la pensée et à partager des valeurs. L'art a eu un sens beaucoup plus

profond que de l'embellissement ordinaire. L'art a commencé à défier aux points

de vue et aux opinions tout en stimulant les pensées et l'intellect des amateurs

d'art.

L'art a façonné la religion, la science et bien d'autres aspects de l'apprentissage

humain. Il a enhardi l'humanisme et a rendu l'idéologie facilement accessible aux

amateurs d'art.
Le néoclassicisme 
rococo et néoclassicisme (xviiie)
C’est au XVIIIe siècle, siècle des Lumières, qu’intervint la véritable rupture de
l’histoire de l’art. Cette dernière n’a pas pris place, comme l’on pourrait le croire, à
la Renaissance : le XVIe siècle renaissant a certes affirmé la place des artistes (qui
n’étaient plus dès lors considérés comme des artisans), mais les codes picturaux
n’ont pas été renversés. Ce ne fut le cas qu’au XVIIIe siècle : à partir d’une date que
l’on peut confondre avec la Révolution de 1789 en France, l’académisme a été
systématiquement discuté. Le XVIIIe, siècle de l’excès du rococo et des théories
normatives du néoclassicisme, fut aussi, par réaction, celui de la modernité.
Vers 1700, dans toute l’Europe catholique, c’est l’apogée du baroque. L’influence de ce
mouvement « chargé », dit « de l’ornement », connait encore aujourd’hui dans nos salons des
développements… hum… industriels.

Mais le baroque, en France et à la fin du XVIIe, c’était plutôt ça :

Galerie des glaces de Versailles, inaugurée en 1684.

Bref dans le contexte de l’époque, soit celui de l’affrontement de l’Europe catholique et de


l’Europe protestante, le baroque, faste et démonstratif, jouait dans le camp des premiers (pour en
savoir plus, se référer au cours sur le baroque). L’art sur les territoires protestants, où rappelons-
le de nombreuses églises bannissaient la représentation, était quant à lui fortement limité. Dans
l’Angleterre protestante, notamment, seul le portrait bourgeois se vendait véritablement en
peinture, la création se concentrant au niveau de l’architecture. En réaction au baroque dominant,
les Anglais développèrent une architecture d’une sobriété toute classique, autour d’un maître
mot : la mesure. Se référant aux ordres antiques, ces réalisations « néoclassiques » ont été le point
de départ de ce qui est devenu plus tard le néoclassicisme européen.
Le néoclassicisme architectural anglais (1ère moitié du XVIIIe) :
Première rupture face au baroque dominant, donc, l’architecture anglaise s’est faite plus épurée,
se référant notamment aux écrits du renaissantAndrea Palladio. Les jardins « paysagers »,
naturalistes, en opposition aux jardins à la française, entourèrent les villas palladiennes, inspirés
notamment par les paysages de Lorrain (un artiste du XVIIe baroque, mais appartenant au
courant des « classiques »).

La cathédrale Saint Paul de Londres, 1675-1710, Christopher Wren.

Jardin de la villa palladienne de Chiswick House à Londres, v.1725, Lord Burlington et William Kent.

La carrière du libertin, 1735, Hogarth.

Sur le marché contrarié de la peinture à cette époque en Angleterre, un certain nombre d’artistes
se limitèrent aux portraits et aux scènes de genre. La scène de genre de Hogarth représentée ci-
dessus était dans ce contexte une tentative de séduction (morale) autant que d’innovation.
Kedleston hall, 1760.

Portrait de Joseph Baretti, 1773, Sir Joshua Reynolds.

Sir Joshua Reynolds, nommé président de la Royal Academy, a imposé sa vision de


l’académisme : « Au lieu de s’efforcer de divertir par des imitations minutieuses, le véritable
peintre doit s’efforcer de perfectionner ses tableaux par la noblesse des idées » (Discours, v.1769).
Il a fait sienne la doctrine attribuée au Carrache : il faut étudier et garder le meilleur de chacun de
ses maîtres.

Portrait de miss Haverfield, v. 1780, Thomas Gainsborough.

Thomas Gainsborough proposait un trait moins concerté que celui de Reynolds (on peut
retrouver entre eux le parallèle qui existait entre Carrache et Caravage). L’artiste n’avait ici
aucune arrière-pensée intellectuelle.

Au XVIIIe siècle, les institutions anglaises furent ainsi un modèle pour tous les défenseurs du
principe de raison (de sobriété, CQFD).
Le rococo en France (XVIIIe)
Parallèlement au néoclassicisme anglais s’est développé, en France et dès le début du XVIIIe
siècle, un courant plus délicat et moins fastueux que le baroque traditionnel. Parfois qualifié de
« baroque tardif » – il est à la fois un développement et une réaction face au baroque – il sera
baptisé plus tard le rococo. Ce courant, dit « rocaille » pour son caractère très « orné », a été
annoncé par l’oeuvre de Watteau (voir ci-dessous). Ce style, qui a marqué notamment les arts
décoratifs, s’est diffusé autour de 1725. Il a connu son apogée dans les années 30 et 40 et fut
démodé en France dès les années 50.

Caractéristiques du rococo :

 Nature
 Éléments aquatiques
 Stucs et ornements

Divertissements champêtres, v. 1719, Antoine Watteau.

Bénédicité, 1740, Chardin.


Le mobilier de style Louis XV (1730-1750) :

Hôtel de Rohan-Soubise, v. 1750. Actuel musée de l’histoire de France à Paris.

Commode Bernard II van Risenburgh (Louvre), 1737.

Bénitiers en coquillage (église Saint-Sulpice à Paris), Jean-Baptiste Pigalle.

Louis XV avait reçu deux coquillages de Venise qu’il a fait monter en bénitiers dans l’église Saint-
Sulpice de Paris.

Tombeau de Languet de Cergy (église Saint-Sulpice à Paris).


Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle en France, certains artistes rococo ont évolué vers plus
de sentimentalisme (traitement des corps plus naturalistes, douceur des regards, expression du
sentiment…). Une tendance qui inspirera le romantisme (fin XVIIIe – XIXe).

L’amour menaçant, 1757, Maurice Falconnet.

Buste de Voltaire, v.1778, Jean-Francois Houdon.

Le parc de la villa d’Este, v.1760, J.-Honoré Fragonard.

Le néoclassicisme (Fin XVIIIe)


Le courant du néoclassicisme s’est développé en Europe catholique, entre la fin du XVIIIe siècle et
1830, un peu plus tard que le néoclassicisme anglais. Le néoclassicisme a été théorisé et porté –
en Italie d’abord, puis en Europe – par les philosophes et les intellectuels des Lumières. Il s’est
affirmé comme un art académique par excellence : les académies, fondées au XVIIe siècle, ont
ainsi organisé les premières expositions pour promouvoir les artistes néoclassiques.
A la source de cet engouement, une découverte sans précédent : celle de la mise au jour des
antiques cités romaines de Pompéi et d’Herculanum, près de Naples entre 1738 et 1750 (ce fut
aussi les débuts de l’archéologie de métier). Pour la première fois, l’ensemble d’une civilisation
antique était découvert, les sites étant particulièrement bien conservés.

C’est d’ailleurs un archéologue, Johann Joachim Winckelmann qui a publié en 1767 le premier
ouvrage d’histoire de l’art, l’histoire de l’art antique : auparavant, seule la biographie des artistes
était écrite. J. W. invitait les artistes à délaisser le baroque pour se consacrer à « l’ordre antique ».

Les peintres doivent « tremper leurs pinceaux dans


l’intellect », Johann Winckelmann.
Bref, pour les néoclassiques, il s’agissait de sortir de l’impasse (des excès) du rococo, de revenir à
l’antique et aux règles classiques de la Renaissance (en termes de perspective, de composition, de
couleurs…). En France, ce courant s’est développé après la Révolution de 1789 (les Républicains y
retrouvant leurs valeurs démocratiques). Sous le règne de Napoleon – qui s’inscrivait dans la
continuité des idées de la révolution tout en érigeant l’empire romain comme modèle – ce style
néoclassique sera rebaptisé le style Empire.

Le néoclassicisme posait ainsi, et assumait, un « idéal » de l’art et d’une certaine représentation


de la beauté, dans la lignée des peintres de la Renaissance. Et après la tentative du même ordre de
l’école des classiques du XVIIe siècle.

L’apollon du Belvédère (IVe siècle après J.C) ou « l’idéal antique » (Musée du Vatican).

L’apollon du Belvédère, daté du IVe siècle, demeure la grande référence du néoclassicisme.

Bureau et cartonnier pour Ange-Laurent de Lalive de Jully, 1754, Joseph Baumhauer (Chantilly, musée Condé).
Château de Montmusard, v.1765, Charles de Wally.

Vase en black basalt, v.1770, manufacture Wedgwood (Londres).

Les oeuvres de la manufacture Wedgwood à Londres, caractéristiques du style néoclassique


« industrialisé », ont été diffusées à grande échelle.

La mariée à la grecque, v. 1770, de Benigno Bossi.

La mariée à la grecque de Benigno Bossi est une version plus ironique du néoclassicisme, qui
n’était pas un art de la copie mais bel et bien une réactualisation des codes antiques.
Hôtel de mademoiselle Guimard à Paris, 1770-1773.

Chambre du perroquet, v. 1760, du français Clérisseau.

Projet de cénotaphe à Newton (BNF), 1784, Etienne Louis Boullée.


Le serment des Horaces (Louvre), 1785, Jacques Louis David.

Jacques Louis David (1748-1825), artiste officiel des gouvernements révolutionnaires et grand
représentant de l’académisme à la française, reste le chef de file du néoclassicisme français.

Psyché réanimée par l’amour (Louvre), 1787-1793, Canova.

Dans cette composition de Canova, seule la composition (et la sensualité) n’est pas antique.

Marat assassiné, 1793, Louis David.


Les Sabines (Louvre), 1799, Louis David.

Fin XVIIIe : l’académisme en question


Le néoclassicisme, tout « idéal » fût-il, n’a pas tardé à être contesté. En effet, l’histoire de l’art, et
les artistes qui le font, ne peuvent se satisfaire d’une conception « limitante » de l’art ; ils
cherchent toujours à « dépasser » leurs prédécesseurs ou contemporains. Le doute semble ainsi la
source inépuisable de la création, bien davantage qu’un « idéal » ne serait son moteur.

Bref, sur la longue frise de l’histoire de l’art, la véritable rupture fut sans doute celle-ci (et non
celle de la renaissance) : à partir d’une date que l’on peut confondre en France avec la Révolution
de 1789, le style académique a été ouvertement et systématiquement remis en cause. Le monde de
l’art a alors véritablement fait son entrée dans les Temps Modernes.

Concrètement, un certain nombre d’artistes s’inscrivant dans la veine néoclassique ont alors
rompu avec les codes de l’idéal néoclassique. Par exemple en :

– s’inspirant de faits ou de sources (littéraires) contemporains ou modernes

– en réalisant des oeuvres empreintes d’une sensualité un peu trop « réaliste » pour les tenants de
l’ordre académique

Ces oeuvres, qui ne correspondaient pas au « dogme idéal », ont fait scandale.

Centaure enlaçant une bacchante, 1774, Sergel.

En rupture avec les idées de pureté et de raison antique, la représentation de la passion s’est
introduite dans l’oeuvre néoclassique.
L’hiver, dit la frileuse, 1783, Jean Antoine Houdon.

Diane la chasseresse (Louvre), 1790, Houdon.

Cette représentation de la soeur d’Apollon, par Houdon, fait pendant à l’Apollon du Belvédère.
Reste que, pour la première fois, le sexe nu féminin était représenté de manière réaliste.
Le Maniérisme
Quand ?
Le maniérisme correspond en art à la période entre la Renaissance et le baroque, c'est-à-
dire entre 1530 et 1610, moment où le baroque prend son essor. Pendant longtemps, cette
période a été considérée dans l'histoire de l'art comme la « Deuxième Renaissance », donc
comme un avatar de la Renaissance. Mais une autre approche, plus récente (amorcée par le
théoricien Curtius) considère le maniérisme comme le chaînon manquant entre la Renaissance
et le Baroque.

Il semble que ce soit l'épidémie de peste en Italie en 1527 et le sac de Rome la même année
qui aient provoqué la rupture avec l'esprit de la Renaissance. Ces deux évènements marquent en
effet la rupture avec l'idéal d'harmonie qui prévalait. On entre dans une ère de soupçon : s'impose
alors la conviction d'une décadence, d'une dégénérescence, après les grandes découvertes faites à
la Renaissance, le climat est plus austère et inquiet. C'est dans ce climat d'incertitude que va se
développer le maniérisme.

En parallèle à ce climat d'inquiétude qui s'installe dans le sud de l'Europe, la créativité, et le


génie artistique s'affaiblit : vers 1520, l'opinion en Italie était que la peinture avait atteint l'âge de
la perfection avec Michel-Ange, Raphaël, Titien ou Léonard : aucun problème de dessin ne
semble plus présenter de difficultés. On était parvenu à la règle d'or de la beauté et de l'harmonie
et on pensait même avoir dépassé les statuaires antiques.

Pour preuve de cette admiration sans conteste de la Renaissance, on peut noter que François
Ier, en 1526, fait appel à des artistes italiens pour réaménager un fastueux palais à Fontainebleau.
(C'est ainsi que naîtra, en France, l'école de Fontainebleau). A ce propos, il est à noter que
l’arrivée du maniérisme en France se confond largement avec l’épanouissement véritable de la
Renaissance dans ce pays, et ne constitue donc pas une deuxième phase à part entière comme en
Italie.

Une telle admiration pour la génération précédente avait de quoi décourager les jeunes
artistes. Ainsi, certains des nouveaux artistes s'acharnaient à une imitation aussi fidèle que
possible de la manière de Michel-Ange. Mais le résultat frisait parfois le ridicule. C'est ainsi que,
plus tard, on a désigné leur art sous le nom de maniérisme.

D'autres, au contraire, ne croyaient pas que l'art avait abouti à une impasse et pensaient
donc qu'il fallait avoir recours à l'imagination. Ils recherchent l'étonnant, l'inouï. D'où les
caractéristiques que nous verrons plus bas.
Quoi?
L'origine du mot
Le mot maniérisme renvoie au mot manière, lui-même renvoyant à la main : ainsi, on
comprend que c'est la subjectivité de l'artiste qui compte. C'est un art de la subjectivité et de
l'expressivité. Ce qui importe, c'est le savoir-faire, puisqu'il s'agit d'un style d'imitation. Vasari,
dans ses Vies d’artistes (1550), reprend ce terme de maniera, qui fait référence au style des
artistes, et ne connaît pas d’interprétation péjorative avant la fin du XVIe siècle.

Le pacte
Le maniérisme exige de ses artistes des oeuvres qui surprennent, enchantent, affolent,
inquiètent. Le récepteur est incertain. Mais l'objectif est de déclencher une émotion.

C'est un art de la sensation, de l'émotion et du sentiment : les artistes cherchent à rendre la


stridence du son. Le maniérisme recherche élégance, raffinement, insolite, effet de surprise,
caractéristiques que l'on retrouve ensuite dans la poésie et l'art baroque.

Après les grands maîtres la Renaissance, l’art est parvenu à un tel degré de perfection, que
les artistes puisent leurs sources d’inspiration chez leurs aînés : il s’agit ainsi avant tout d’un art
de citation, d’imitation, mais non d’un copiage servile. Les artistes jouent avec les règles,
varient sur la perfection, rivalisent de virtuosité en variant les formes, les canons. Les corps
s’allongent, prennent des positions élégantes, revêtent en peinture des couleurs acidulées, comme
on peut le voir chez Pontormo et Rosso, les deux grands peintres florentins du maniérisme.

Cet affranchissement ludique des règles est également visible en architecture : Jules
Romains, le meilleur élève de Raphaël, simule un état de ruines dans la nouvelle demeure de
plaisance qu’il édifie pour le duc de Mantoue : le Palais du Té. Il pratique en effet des
décrochements dans les corniches, joue des contrastes en opposant une pierre à peine dégrossie
aux surfaces parfaitement polies.

Comment?
Généralement, l'oeuvre maniériste relève d'un travail d'orfèvre d'où :

 l'intensité de l'expression,
 la virtuosité,
 la perfection formelle,
 les torsions et les contorsions (qui annoncent déjà le baroque),
 les proportions des statues,
 l'obscurité de certains jeux poétiques,
 la complexité

Notons que ces qualités formelles se retrouvent également à des époques ultérieures,
autorisant les critiques à qualifier certaines œuvres de maniéristes.

En littérature, les caractéristiques majeures sont l'harmonie imitative, la rhétorique du


contraste et de l'opposition (oxymores, antithèses), les allusions et le contournement, les
métaphores souvent filées.

Où en France ?
C’est au château de Fontainebleau que l’on trouve les exemples les plus frappants de cette
nouvelle manière, dont les fondements sont nés en Italie, mais qui trouve un terreau fertilisateur
et son plein épanouissement à Fontainebleau. François Ier avait en effet appelé dans un premier
temps Rosso Fiorentino, chargé en 1532 de l’aménagement de la Galerie François Ier,
manifeste de la Renaissance en France, selon un « dispositif maniériste », comme le relève
Patricia Falguière. Il est en effet tout à fait caractéristique de voir le cadre des fresques s’animer
en de belles cariatides de stuc, sculptées en ronde-bosse et sortant ainsi de l’illusion picturale où
on les avait jusque-là laissées (cf. les sibylles de la Chapelle Sixtine peintes par Michel-Ange,
modèle absolu pour les maniéristes). Le cadre devient ainsi autonome et se charge de motifs
décoratifs, qui, aux cariatides, ajoutent des motifs de cuirs (cartouches enroulés comme des
rouleaux de parchemin), des putti, des guirlandes de fleurs, etc. Ce foisonnement des espaces
intermédiaires, par leur emplacement, mais de première importance quant à l’effet produit sur le
spectateur répond à la variété et au luxe des matériaux employés (stuc, bois pour les lambris
tapissant la partie inférieure de la galerie, pigments), introduisant une riche palette chromatique.
Comme le souligne Patricia Falguière : « l’arsenal décoratif de la Renaissance italienne est porté
à une dimension inédite […] ».

On pourrait également citer l’ancienne chambre de la duchesse d’Etampes, où Primatice,


appelé par le roi à partir de 1540, et qui restera à la cour de France jusqu’à sa mort, introduisit
des nymphes au corps longiligne et sinueux, typiques de cette manière.
Le néoclassicisme - Grande Odalisque - détail

Dès la moitié du XVIIIe siècle, la tendance au retour au style vrai se fait sentir. Les premiers
critiques d’art s’élèvent face au rococo qui n’hésite pas à mélanger les canons classiques afin de
représenter ce que les philosophes considèrent comme « perversions du coeur et de l’esprit ».
En France, l’esprit festif du siècle de Louis XV entraîne pour certains une nostalgie du grand
siècle de Louis XIV.

Partout en Europe l’ascension sociale de la bourgeoisie et du pouvoir économique qu’elle met en


place favorise le goût pour un style dans lequel la rêverie et les sentiments poétiques n’ont plus
leur place. La réflexion artistique et les discussions philosophiques appartiennent à un monde
trop éloigné d’un quotidien fait de travail, d’effort et de spéculation.
Pour les bourgeois, faire réaliser son portrait n’a d’autre objectif que de s’affirmer socialement à
l’égal d’une noblesse qu’ils exècrent. Ils s’y veulent débarrassés de sentiments humains liés à la
passion, empreints d’un pouvoir qu’ils se sont forgés à la force de leur labeur : vertu, force
morale, domination des émotions.
A cela s’ajoute un fort sentiment patriotique qui s’affirme en Angleterre, en France et en
Allemagne. L’image doit proposer un message direct facilement compréhensible, sans artifices.
Si la nature est copiée, elle est fortement idéalisée afin de servir la cause qu’elle a choisie de
servir.

L’art antique est réinterprété avec les yeux des lumières : la recherche de l’esprit de liberté et
d’un modèle du vrai. La sculpture grecque est l’idéal esthétique à imiter.

Jacques-Louis David est le plus représentatif du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle. Ses
études académiques à Paris et à Rome lui donnent ce style rigoureux et intransigeant qui
influence les artistes de son époque. Son langage n’a qu’un objectif : émouvoir la moralité
publique à travers des messages ventant la noblesse d’âme, le stoïcisme et le patriotisme.

Le vocabulaire néoclassique se doit d’être compréhensible et à la portée de tout le monde. Pour


cela, la mise en page privilégie l’économie de moyens, sans artifices.
Le premier plan suffit souvent à la lecture du message énoncé : l’imbrication de l'historia, au sens
albertien du terme, dans les différents plans en profondeur et les imperceptibles transitions,
comme le faisaient les grands génies de la renaissance ou du baroque, n’ont plus leur place
dans cet esprit sévère qui préfère la morale à la spiritualité et qui du coup, suppriment tout
rapport entre espace et valeur narrative.

Après David et les années de terreur post révolutionnaires, c’est son élève Jean-Auguste-
Dominique Ingres qui donnera le ton à la tradition néoclassique en rendant la composition plus
subtile tout en affirmant la supériorité du dessin sur la couleur. En cela, il exprime un langage
totalement opposé à celui de Delacroix et des peintres romantiques.

La tradition classique évoluera pendant la première moitié du XIXe siècle sous le nom
d’académisme, également appelé art pompier. Cependant la recherche inexorable d’un modèle
vrai ne peut plus correspondre à une société qui va passer en quelques années aux temps
modernes.
L’imitation du modèle antique a déjà exploré toutes les possibilités qui étaient les siennes au
cours des 4 siècles précédents. L’académisme ne proposera plus rien d’autre que quelques
soubresauts d’un style mourant, incapable d’émotion.
L’image va désormais laisser la place à un langage nouveau, ou plutôt à une multitude de
langages nouveaux qui vont désormais tenir compte de l’imagination, de la science, de
l’inconscient et des sentiments jusque-là absents de la peinture : la peur et l’angoisse, dont le
romantisme a déjà commencé à en faire sa matière.
Le Modernisme Catalan – L’Art Nouveau
Espagnol
juin 5, 2020 | 0 commentaire

Le nom lui-même change selon les pays, qualifié d’Art nouveau chez nous, Liberty en
Italie, Modern Style en Angleterre, en Espagne, on parle de Modernismo.

Malgré ses différentes appellations,  les caractéristiques de ce mouvement sont similaires dans
chaque pays :

 L’utilisation du thème de la nature: fleurs, animaux et créatures fantastiques inondant


les façades des édifices, en les transformants habilement en contes de fées.
 La préférence pour les rythmes souples des courbes et leurs variantes, comme les
tourbillons et les spirales.
 L’ignorance des proportions et de l’équilibre symétrique qui conduit à la rupture de la
forme et du rationalisme architectural.

Quand on regarde un bâtiment du modernisme catalan, on est frappé par les rythmes
« musicaux », par la majesté du bâtiment, qui se développe en hauteur ou en largeur, et par la
forme douce, ondulée et sinueuse, qui donne vie à un matériau rigide et froid comme
la pierre.

Modernisme catalan : art et industrie


Ce courant artistique s’est surtout développé à l’époque la révolution industrielle.

La révolution industrielle apporte dans les différentes villes européennes un désir de


nouveauté et d’optimisme, elle marque l’aube d’une nouvelle ère. Ces mêmes sentiments sont
ensuite traduits dans l’Art nouveau.

Par exemple l’utilisation insistante de motifs floraux est tout, sauf accidentelle. En effet la
floraison renvoie au printemps apporté par l’industrie, non seulement aux bâtiments, mais à la
société elle-même.

La seule ville espagnole ayant connu, à cette époque , un développement industriel, fut
Barcelone. C’est pour cette raison que les chefs-d’œuvre de l’architecture moderniste
espagnole se trouvent en Catalogne, et non dans les autres régions espagnoles.

Dans le quartier de la Dreta de l’Eixample,  aux alentours du Paseo de Gracia, se trouve le


noyau le plus important d’Europe d’édifices modernistes.

Entre 1900 et 1912, de véritables chefs-d’œuvre architecturaux furent construits, commandés


par la riche bourgeoisie de l’époque. Chacun voulant montrer sa richesse et son prestige social
par l’originalité et le caractère spectaculaire de l’édifice, devenu le symbole et le reflet de la
puissance du propriétaire.
Jusqu’alors, les sujets choisis étaient purement religieux, car la puissante Eglise en était le
principale commanditaire. À l’époque du modernisme, cependant, le pouvoir économique est
entre les mains de grands hommes d’affaires.

À l’image de riches propriétaires


Les grands mécènes d’Antoni Gaudí, le maître incontesté du modernisme catalan, étaient tous
de puissants industriels:

 Josep Batllo, issu d’une des familles les plus prestigieuse de la ville, était un industriel
dans le textile propriétaire de plusieurs usines à Barcelone. Il est le commanditaire de
la fameuse Casa Batllo (dont une partie de la façade illustre cet article).
 Eusebi Güell, un des plus grands entrepreneurs de l’époque, a commandé à son ami
Gaudí différents projets: le Parc Güell, la Colònia Güell, le Palau Güell et le Cellier
Güell, situé près de Sitges.
 Pere Mila était un avocat, industriel et homme politique. Grand fan d’automobile, c’est
sans surprise que nous retrouvons, dans le bâtiment qu’il a commandé à Gaudí, La
Pedrera: le premier parking souterrain de l’histoire de Barcelone.

Malgré le fait que le travail des architectes de l’époque avait pour but de rendre le propriétaire
riche et puissant aux yeux de la société catalane, ce fut une bonne période pour les artistes, car
ils jouissaient d’une liberté d’expression absolue et étaient grassement rémunérés pour
exprimer au maximum leur créativité.

Un véritable luxe, quand on pense que quelques années plus tard, en 1939, une extrême
censure est arrivée avec l’avènement du franquisme. Cela engendra un style plus sobre et
linéaire marqué par le classicisme, jusqu’alors détesté par les modernistes.

À cette époque Barcelone a connu une volonté d’innovation générale, qui frappa également


les commerces comme les pharmacies, les boulangeries et les magasins de prêt à porter, qui
ont commencé à imiter le style décoratif des résidences bourgeoises.

L’art et la beauté ont inondé la vie quotidienne Barcelonaise, donnant vie au culte de la
nouvelle modernité.

En observant un bâtiment moderniste, l’attention avec laquelle les portes et les fenêtres ont


été réalisées saute au yeux. Elles ont aussi une fonction symbolique, car elles marquent
la frontière entre le monde extérieur et intérieur.

Ces fenêtres qui permettaient aux riches bourgeois d’observer et d’être observé par ceux qui
se promènent dans la rue, et admirent le bâtiment. On pense tout de suite aux fenêtres de la
Casa Batllo. En effet, l’étage « noble » présente une grande ouverture sur le Passeig de
Gracia.

Aujourd’hui, en passant sur ce grand boulevard, on peut observer les nombreux touristes qui
occupent ce qui était autrefois, le salon de la famille Batlló. Imaginez comment, au début du
siècle, devait se sentir un homme ordinaire, regardant, à travers cette même fenêtre Josep
Batllo.
Si la transparence des fenêtres symbolisait l’ouverture au monde extérieur, la porte du
bâtiment, au contraire, se voulait symbole de solidité et d’austérité: l’ouverture de ces entrées
n’était que pour quelques privilégiés.

Bien souvent, on retrouve un élément qui nous renvoie au propriétaire de la maison, comme
les initiales de son nom de famille, sculptés en relief sur la porte, ou son visage, qui
accueillent les visiteurs « chanceux » d’entrer dans leur demeure.

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