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Le terme gothique lancéolé (en forme de lances) est quelquefois employé, il n'est
pas typique à un siècle.
La plupart des édifices ont en fait subi ces diverses influences, car leur construction
s'est souvent étendue sur plusieurs siècles.
· en Autriche, la cathédrale St Etienne, avec une seule flèche et un toit de tuiles
vernissées,
· en Italie, style très rare, la cathédrale de Milan (construite tardivement à partir
de 1386), comptant pas moins de 135 flèches dentelées,
· en France où l'art gothique est né, plus particulièrement au nord de la Loire,
les cathédrales décrites ci-dessous.
ainsi que :
Une cathédrale particulière, moins connue que les précédentes, mais qui a une
caractéristique unique au monde, est la cathédrale de Clermont-Ferrand, construite
en pierre de lave; elle possède aussi d'intéressants vitraux.
L'art de la
Renaissance
l'art qui a émergé peu après le Moyen âge. Le cours de l'art de la Renaissance a
été suivi sur la résurgence des formes d'art qui prennent les racines aux Hellènes
et aux Romains. Dans l'époque de Moyen âge, tous les aspects de la société ont
été affectés par l'idéologie et la conscience dominantes de l'église. L'art est aussi
vie qui caractérisaient le Moyen âge ont été abandonnés pour la recherche de la
cette période, on peut noter que l'art et la peinture ont connu des améliorations
Renaissance ont connu une croissance significative. Grâce aux techniques qui
est devenue possible dans cette époque. Ces œuvres ont capturé le temps et les
finalement répandu dans toute l'Europe. L'Italie, surtout les villes Florence et
Venise, a été le lieu de naissance de cette forme d'art. Les grands noms de cette
la Renaissance.
pourrait dire que l'église était la clientèle principale. Un autre facteur est
comme un facteur contributif. Bien qu'il y ait eu de nombreux facteurs qui ont
banalisés.
LES PARTICULARITÉS DE LA
RENAISSANCE EN ITALIE
Alors que la peinture d'art de la Renaissance s'est répandue dans toute l'Europe,
il faut mentionner que tout a commencé en Italie. Florence et Venise étaient les
dans ces régions situées sur les mers. En plus, l'abondance d'intellectuels était
les travaux des célèbres intellectuels italiens sont devenus largement répandus
Il faut noter que les contributions de grands érudits comme Francesco Petrarca,
dont les écrits et les enseignements sur l'humanisme, ont encouragé l'abandon
de Niccolò Machiavelli qui sont vénérées jusqu'à ce jour ont été parmi de
avait beaucoup de personnes qui ont contribué de manière significative dans l'art
de ses peintures sur des thèmes religieux ont été créées pour l'église. Il a
Christ. On pense qu'il est né en 1267 et qu'il est décédé à l'âge de 70 ans.
L'autre grand homme de cette époque était Giovanni Boccaccio, un écrivain qui a
sculptures les plus frappantes. Ses contributions à l'art ont duré de 1378 à 1455
perception des thermes et des théâtres reconstruits par lui plus visibles. Il a
pour un certain point de vue. Dans cette quête, pour la première fois, a été
ouverte une perspective directe.
mentionner Donatello. Il a vécu de 1386 à 1466 et reste l'un des sculpteurs les
plus célèbres de tous les temps, bien qu'il ait eu de nombreuses sculptures qui
ont été célébrées à l'époque. Il était surtout connu pour la Madeleine pénitente,
Tommaso di Ser Giovanni di Simone connu sous le nom de Masaccio est un des
plus grands peintres de fresques de tous les temps. Parmi ses œuvres les plus
aimées, on peut citer la Sainte Trinité en 1428, triptyque San Giovenale daté de
1422, portrait d'un jeune homme en 1425 et bien d'autres. Bien que sa carrière
italienne.
l'Église catholique. Cependant, ils ont bientôt été rejoints par des nobles, des
Médicis. Ses peintres ont créé de puissantes techniques d'art et ils ont créé leurs
l'École d'Athènes, toutes ces œuvres et bien d'autres ont montré le sommet de
l'art de la Renaissance et, en fait, font partie des oeuvres d'art des plus célèbres
LA RENAISSANCE DOUCE
pays différents n'ont pas été touchés de la même envergure. Alors que les
ses œuvres ont un thème religieux, mais il est souvent difficile à déchiffrer et à
expliquer avec précision l'idée de ses œuvres. Les œuvres de Joachim comme le
triptyque "Le Chariot de foin', le triptyque "Le jardin des délices terrestres", son
tableau "Le Portement de Croix" montrent que l'art de la Renaissance a pris une
nouvelle dimension, mais est encore évident dans toutes ses formes artistiques.
De nombreux artistes ont été apparus pendant la Renaissance. Ils ont créé des
œuvres d'art impressionnantes qui ont l'influence sur les artistes même dans nos
jours. Ces techniques pouvaient être utilisées efficacement seulement par des
dans les peintures murales parce qu'il se lie avec le plâtre. Le peintre devait
œuvre appréciée.
longue durée. Les peintres avaient très peu de couleurs pour travailler dans cette
époque. Cette forme de peinture a été largement utilisée jusqu'à la fin du XVe
siècle.
Alors que les peintures à l'huile étaient répandues dans de nombreuses régions
d'Europe, leur popularité en Italie n'a atteint son apogée qu'à la fin du XVe
a été largement utilisé dans les œuvres d'art de la Renaissance. L'idée est de
créer des éléments et des visuels qui peuvent rester commodément dans
l'arrière-plan tout en ajoutant un sens aux visuels du premier plan. Sfumato était
Renaissance et utilise des teintes claires et foncées pour créer des contrastes et
En cette époque l'art est devenu non seulement destiné à l'esthétique, mais aussi
de vue et aux opinions tout en stimulant les pensées et l'intellect des amateurs
d'art.
amateurs d'art.
Le néoclassicisme
rococo et néoclassicisme (xviiie)
C’est au XVIIIe siècle, siècle des Lumières, qu’intervint la véritable rupture de
l’histoire de l’art. Cette dernière n’a pas pris place, comme l’on pourrait le croire, à
la Renaissance : le XVIe siècle renaissant a certes affirmé la place des artistes (qui
n’étaient plus dès lors considérés comme des artisans), mais les codes picturaux
n’ont pas été renversés. Ce ne fut le cas qu’au XVIIIe siècle : à partir d’une date que
l’on peut confondre avec la Révolution de 1789 en France, l’académisme a été
systématiquement discuté. Le XVIIIe, siècle de l’excès du rococo et des théories
normatives du néoclassicisme, fut aussi, par réaction, celui de la modernité.
Vers 1700, dans toute l’Europe catholique, c’est l’apogée du baroque. L’influence de ce
mouvement « chargé », dit « de l’ornement », connait encore aujourd’hui dans nos salons des
développements… hum… industriels.
Jardin de la villa palladienne de Chiswick House à Londres, v.1725, Lord Burlington et William Kent.
La carrière du libertin, 1735, Hogarth.
Sur le marché contrarié de la peinture à cette époque en Angleterre, un certain nombre d’artistes
se limitèrent aux portraits et aux scènes de genre. La scène de genre de Hogarth représentée ci-
dessus était dans ce contexte une tentative de séduction (morale) autant que d’innovation.
Kedleston hall, 1760.
Thomas Gainsborough proposait un trait moins concerté que celui de Reynolds (on peut
retrouver entre eux le parallèle qui existait entre Carrache et Caravage). L’artiste n’avait ici
aucune arrière-pensée intellectuelle.
Au XVIIIe siècle, les institutions anglaises furent ainsi un modèle pour tous les défenseurs du
principe de raison (de sobriété, CQFD).
Le rococo en France (XVIIIe)
Parallèlement au néoclassicisme anglais s’est développé, en France et dès le début du XVIIIe
siècle, un courant plus délicat et moins fastueux que le baroque traditionnel. Parfois qualifié de
« baroque tardif » – il est à la fois un développement et une réaction face au baroque – il sera
baptisé plus tard le rococo. Ce courant, dit « rocaille » pour son caractère très « orné », a été
annoncé par l’oeuvre de Watteau (voir ci-dessous). Ce style, qui a marqué notamment les arts
décoratifs, s’est diffusé autour de 1725. Il a connu son apogée dans les années 30 et 40 et fut
démodé en France dès les années 50.
Caractéristiques du rococo :
Nature
Éléments aquatiques
Stucs et ornements
Louis XV avait reçu deux coquillages de Venise qu’il a fait monter en bénitiers dans l’église Saint-
Sulpice de Paris.
C’est d’ailleurs un archéologue, Johann Joachim Winckelmann qui a publié en 1767 le premier
ouvrage d’histoire de l’art, l’histoire de l’art antique : auparavant, seule la biographie des artistes
était écrite. J. W. invitait les artistes à délaisser le baroque pour se consacrer à « l’ordre antique ».
L’apollon du Belvédère (IVe siècle après J.C) ou « l’idéal antique » (Musée du Vatican).
Bureau et cartonnier pour Ange-Laurent de Lalive de Jully, 1754, Joseph Baumhauer (Chantilly, musée Condé).
Château de Montmusard, v.1765, Charles de Wally.
La mariée à la grecque de Benigno Bossi est une version plus ironique du néoclassicisme, qui
n’était pas un art de la copie mais bel et bien une réactualisation des codes antiques.
Hôtel de mademoiselle Guimard à Paris, 1770-1773.
Jacques Louis David (1748-1825), artiste officiel des gouvernements révolutionnaires et grand
représentant de l’académisme à la française, reste le chef de file du néoclassicisme français.
Dans cette composition de Canova, seule la composition (et la sensualité) n’est pas antique.
Bref, sur la longue frise de l’histoire de l’art, la véritable rupture fut sans doute celle-ci (et non
celle de la renaissance) : à partir d’une date que l’on peut confondre en France avec la Révolution
de 1789, le style académique a été ouvertement et systématiquement remis en cause. Le monde de
l’art a alors véritablement fait son entrée dans les Temps Modernes.
Concrètement, un certain nombre d’artistes s’inscrivant dans la veine néoclassique ont alors
rompu avec les codes de l’idéal néoclassique. Par exemple en :
– en réalisant des oeuvres empreintes d’une sensualité un peu trop « réaliste » pour les tenants de
l’ordre académique
Ces oeuvres, qui ne correspondaient pas au « dogme idéal », ont fait scandale.
En rupture avec les idées de pureté et de raison antique, la représentation de la passion s’est
introduite dans l’oeuvre néoclassique.
L’hiver, dit la frileuse, 1783, Jean Antoine Houdon.
Cette représentation de la soeur d’Apollon, par Houdon, fait pendant à l’Apollon du Belvédère.
Reste que, pour la première fois, le sexe nu féminin était représenté de manière réaliste.
Le Maniérisme
Quand ?
Le maniérisme correspond en art à la période entre la Renaissance et le baroque, c'est-à-
dire entre 1530 et 1610, moment où le baroque prend son essor. Pendant longtemps, cette
période a été considérée dans l'histoire de l'art comme la « Deuxième Renaissance », donc
comme un avatar de la Renaissance. Mais une autre approche, plus récente (amorcée par le
théoricien Curtius) considère le maniérisme comme le chaînon manquant entre la Renaissance
et le Baroque.
Il semble que ce soit l'épidémie de peste en Italie en 1527 et le sac de Rome la même année
qui aient provoqué la rupture avec l'esprit de la Renaissance. Ces deux évènements marquent en
effet la rupture avec l'idéal d'harmonie qui prévalait. On entre dans une ère de soupçon : s'impose
alors la conviction d'une décadence, d'une dégénérescence, après les grandes découvertes faites à
la Renaissance, le climat est plus austère et inquiet. C'est dans ce climat d'incertitude que va se
développer le maniérisme.
Pour preuve de cette admiration sans conteste de la Renaissance, on peut noter que François
Ier, en 1526, fait appel à des artistes italiens pour réaménager un fastueux palais à Fontainebleau.
(C'est ainsi que naîtra, en France, l'école de Fontainebleau). A ce propos, il est à noter que
l’arrivée du maniérisme en France se confond largement avec l’épanouissement véritable de la
Renaissance dans ce pays, et ne constitue donc pas une deuxième phase à part entière comme en
Italie.
Une telle admiration pour la génération précédente avait de quoi décourager les jeunes
artistes. Ainsi, certains des nouveaux artistes s'acharnaient à une imitation aussi fidèle que
possible de la manière de Michel-Ange. Mais le résultat frisait parfois le ridicule. C'est ainsi que,
plus tard, on a désigné leur art sous le nom de maniérisme.
D'autres, au contraire, ne croyaient pas que l'art avait abouti à une impasse et pensaient
donc qu'il fallait avoir recours à l'imagination. Ils recherchent l'étonnant, l'inouï. D'où les
caractéristiques que nous verrons plus bas.
Quoi?
L'origine du mot
Le mot maniérisme renvoie au mot manière, lui-même renvoyant à la main : ainsi, on
comprend que c'est la subjectivité de l'artiste qui compte. C'est un art de la subjectivité et de
l'expressivité. Ce qui importe, c'est le savoir-faire, puisqu'il s'agit d'un style d'imitation. Vasari,
dans ses Vies d’artistes (1550), reprend ce terme de maniera, qui fait référence au style des
artistes, et ne connaît pas d’interprétation péjorative avant la fin du XVIe siècle.
Le pacte
Le maniérisme exige de ses artistes des oeuvres qui surprennent, enchantent, affolent,
inquiètent. Le récepteur est incertain. Mais l'objectif est de déclencher une émotion.
Après les grands maîtres la Renaissance, l’art est parvenu à un tel degré de perfection, que
les artistes puisent leurs sources d’inspiration chez leurs aînés : il s’agit ainsi avant tout d’un art
de citation, d’imitation, mais non d’un copiage servile. Les artistes jouent avec les règles,
varient sur la perfection, rivalisent de virtuosité en variant les formes, les canons. Les corps
s’allongent, prennent des positions élégantes, revêtent en peinture des couleurs acidulées, comme
on peut le voir chez Pontormo et Rosso, les deux grands peintres florentins du maniérisme.
Cet affranchissement ludique des règles est également visible en architecture : Jules
Romains, le meilleur élève de Raphaël, simule un état de ruines dans la nouvelle demeure de
plaisance qu’il édifie pour le duc de Mantoue : le Palais du Té. Il pratique en effet des
décrochements dans les corniches, joue des contrastes en opposant une pierre à peine dégrossie
aux surfaces parfaitement polies.
Comment?
Généralement, l'oeuvre maniériste relève d'un travail d'orfèvre d'où :
l'intensité de l'expression,
la virtuosité,
la perfection formelle,
les torsions et les contorsions (qui annoncent déjà le baroque),
les proportions des statues,
l'obscurité de certains jeux poétiques,
la complexité
Notons que ces qualités formelles se retrouvent également à des époques ultérieures,
autorisant les critiques à qualifier certaines œuvres de maniéristes.
Où en France ?
C’est au château de Fontainebleau que l’on trouve les exemples les plus frappants de cette
nouvelle manière, dont les fondements sont nés en Italie, mais qui trouve un terreau fertilisateur
et son plein épanouissement à Fontainebleau. François Ier avait en effet appelé dans un premier
temps Rosso Fiorentino, chargé en 1532 de l’aménagement de la Galerie François Ier,
manifeste de la Renaissance en France, selon un « dispositif maniériste », comme le relève
Patricia Falguière. Il est en effet tout à fait caractéristique de voir le cadre des fresques s’animer
en de belles cariatides de stuc, sculptées en ronde-bosse et sortant ainsi de l’illusion picturale où
on les avait jusque-là laissées (cf. les sibylles de la Chapelle Sixtine peintes par Michel-Ange,
modèle absolu pour les maniéristes). Le cadre devient ainsi autonome et se charge de motifs
décoratifs, qui, aux cariatides, ajoutent des motifs de cuirs (cartouches enroulés comme des
rouleaux de parchemin), des putti, des guirlandes de fleurs, etc. Ce foisonnement des espaces
intermédiaires, par leur emplacement, mais de première importance quant à l’effet produit sur le
spectateur répond à la variété et au luxe des matériaux employés (stuc, bois pour les lambris
tapissant la partie inférieure de la galerie, pigments), introduisant une riche palette chromatique.
Comme le souligne Patricia Falguière : « l’arsenal décoratif de la Renaissance italienne est porté
à une dimension inédite […] ».
Dès la moitié du XVIIIe siècle, la tendance au retour au style vrai se fait sentir. Les premiers
critiques d’art s’élèvent face au rococo qui n’hésite pas à mélanger les canons classiques afin de
représenter ce que les philosophes considèrent comme « perversions du coeur et de l’esprit ».
En France, l’esprit festif du siècle de Louis XV entraîne pour certains une nostalgie du grand
siècle de Louis XIV.
L’art antique est réinterprété avec les yeux des lumières : la recherche de l’esprit de liberté et
d’un modèle du vrai. La sculpture grecque est l’idéal esthétique à imiter.
Jacques-Louis David est le plus représentatif du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle. Ses
études académiques à Paris et à Rome lui donnent ce style rigoureux et intransigeant qui
influence les artistes de son époque. Son langage n’a qu’un objectif : émouvoir la moralité
publique à travers des messages ventant la noblesse d’âme, le stoïcisme et le patriotisme.
Après David et les années de terreur post révolutionnaires, c’est son élève Jean-Auguste-
Dominique Ingres qui donnera le ton à la tradition néoclassique en rendant la composition plus
subtile tout en affirmant la supériorité du dessin sur la couleur. En cela, il exprime un langage
totalement opposé à celui de Delacroix et des peintres romantiques.
La tradition classique évoluera pendant la première moitié du XIXe siècle sous le nom
d’académisme, également appelé art pompier. Cependant la recherche inexorable d’un modèle
vrai ne peut plus correspondre à une société qui va passer en quelques années aux temps
modernes.
L’imitation du modèle antique a déjà exploré toutes les possibilités qui étaient les siennes au
cours des 4 siècles précédents. L’académisme ne proposera plus rien d’autre que quelques
soubresauts d’un style mourant, incapable d’émotion.
L’image va désormais laisser la place à un langage nouveau, ou plutôt à une multitude de
langages nouveaux qui vont désormais tenir compte de l’imagination, de la science, de
l’inconscient et des sentiments jusque-là absents de la peinture : la peur et l’angoisse, dont le
romantisme a déjà commencé à en faire sa matière.
Le Modernisme Catalan – L’Art Nouveau
Espagnol
juin 5, 2020 | 0 commentaire
Le nom lui-même change selon les pays, qualifié d’Art nouveau chez nous, Liberty en
Italie, Modern Style en Angleterre, en Espagne, on parle de Modernismo.
Malgré ses différentes appellations, les caractéristiques de ce mouvement sont similaires dans
chaque pays :
Quand on regarde un bâtiment du modernisme catalan, on est frappé par les rythmes
« musicaux », par la majesté du bâtiment, qui se développe en hauteur ou en largeur, et par la
forme douce, ondulée et sinueuse, qui donne vie à un matériau rigide et froid comme
la pierre.
Par exemple l’utilisation insistante de motifs floraux est tout, sauf accidentelle. En effet la
floraison renvoie au printemps apporté par l’industrie, non seulement aux bâtiments, mais à la
société elle-même.
La seule ville espagnole ayant connu, à cette époque , un développement industriel, fut
Barcelone. C’est pour cette raison que les chefs-d’œuvre de l’architecture moderniste
espagnole se trouvent en Catalogne, et non dans les autres régions espagnoles.
Josep Batllo, issu d’une des familles les plus prestigieuse de la ville, était un industriel
dans le textile propriétaire de plusieurs usines à Barcelone. Il est le commanditaire de
la fameuse Casa Batllo (dont une partie de la façade illustre cet article).
Eusebi Güell, un des plus grands entrepreneurs de l’époque, a commandé à son ami
Gaudí différents projets: le Parc Güell, la Colònia Güell, le Palau Güell et le Cellier
Güell, situé près de Sitges.
Pere Mila était un avocat, industriel et homme politique. Grand fan d’automobile, c’est
sans surprise que nous retrouvons, dans le bâtiment qu’il a commandé à Gaudí, La
Pedrera: le premier parking souterrain de l’histoire de Barcelone.
Malgré le fait que le travail des architectes de l’époque avait pour but de rendre le propriétaire
riche et puissant aux yeux de la société catalane, ce fut une bonne période pour les artistes, car
ils jouissaient d’une liberté d’expression absolue et étaient grassement rémunérés pour
exprimer au maximum leur créativité.
Un véritable luxe, quand on pense que quelques années plus tard, en 1939, une extrême
censure est arrivée avec l’avènement du franquisme. Cela engendra un style plus sobre et
linéaire marqué par le classicisme, jusqu’alors détesté par les modernistes.
L’art et la beauté ont inondé la vie quotidienne Barcelonaise, donnant vie au culte de la
nouvelle modernité.
Ces fenêtres qui permettaient aux riches bourgeois d’observer et d’être observé par ceux qui
se promènent dans la rue, et admirent le bâtiment. On pense tout de suite aux fenêtres de la
Casa Batllo. En effet, l’étage « noble » présente une grande ouverture sur le Passeig de
Gracia.
Aujourd’hui, en passant sur ce grand boulevard, on peut observer les nombreux touristes qui
occupent ce qui était autrefois, le salon de la famille Batlló. Imaginez comment, au début du
siècle, devait se sentir un homme ordinaire, regardant, à travers cette même fenêtre Josep
Batllo.
Si la transparence des fenêtres symbolisait l’ouverture au monde extérieur, la porte du
bâtiment, au contraire, se voulait symbole de solidité et d’austérité: l’ouverture de ces entrées
n’était que pour quelques privilégiés.
Bien souvent, on retrouve un élément qui nous renvoie au propriétaire de la maison, comme
les initiales de son nom de famille, sculptés en relief sur la porte, ou son visage, qui
accueillent les visiteurs « chanceux » d’entrer dans leur demeure.