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Cours HCA1

Première année Licence


Chargée de la matière : Dali Rachida Biskra le 15- 05 – 2023

L’architecture gothique

Définition

Le mot est dérivé du nom des Goths, peuple considéré comme « barbare » par les Romains.
L'art gothique était donc l'œuvre de barbares pour les Italiens de la Renaissance, car il aurait
résulté de l'oubli des techniques et des canons esthétiques gréco-romains. La plupart des
archéologues et des historiens de l‘art réfutent ce jugement et montrent que, par rapport à
l‘architecture romane qui la précède, l'architecture gothique n'est pas tant une rupture qu'une
évolution.
Le terme gothique fut utilisé à l’origine par les humanistes du XV siècle pour indiquer un type
d’écriture médiévale par opposition à l’écriture romane. Plus tard le terme a été appliqué à
l’architecture, la sculpture et les arts mineurs de la période allant de la fin du roman jusqu’au
début de la renaissance. C'est-à-dire :
- de la deuxième moitié du XII siècle jusqu’au début du XVI siècle en Europe du
nord.
- Du début du XIII siècle jusqu’au début du XV siècle en Italie.
Giorgio Vasari (15116-1574), fut le premier à définir la manière des goths de « monstrueux et
barbare ». Le gothique est la forme la plus évolutive de l’art médiéval, un art qui s’est
caractérisé par deux éléments distincts :
- la tendance universelle
Le gothique des grandes cathédrales a constitué un langage universel. L’architecture domine
le panorama créatif.
L’Europe est un grand chantier dans lequel sont impliqués un grand nombre de citadins. Les
communautés vivent une vie collective d’une dimension jamais atteinte jusque là. L’homme
médiéval retrouve dans cette activité sa personnalité et sa physionomie. L’art médiéval n’isole
pas l’être humain met le met en contact avec ses semblables.
- la rationalité
La grandeur des constructions gothiques religieuses et civiles et leur rapport avec le reste des
bâtiments nous induit à croire à une illogique d’échelle et une absence d’harmonie (comme si
on créait une race gigantesque par rapport à la réalisation d’une race de pigmés. Mais le
respect de l’échelle humaine que nous retrouvons dans l’oeuvre gothique entre ses différentes
parties est plus que jamais vérifié.
Le monument gothique est contrôlé par une logique constructive. La logique constructive est
déterminée par la réalité technique des matériaux et de la main d’oeuvre ainsi qu’une analyse
de l’environnement.

Les conditions historiques

Nous ne pouvons affirmer d’une manière précise le début du gothique. On peut cependant
confirmer que le début de sa première affirmation correspond à la moitié du XII siècle. Le

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phénomène gothique se développa dans le contexte de la stabilisation de la politique
européenne et de quelques faits historiques importants :
1- l’affirmation de l’empire.
Malgré la diversité des victoires qui le font arriver au sommet de la puissance et quelques fois
l’affaiblissement et le déplacement du centre géographique politique de l’Allemagne à la
Sicile, à la Bohème, à l’Espagne et l’Autriche.
2- l’interprétation territoriale et politique entre la France et l’Angleterre dues
surtout à la conquête normande et le développement des grandes monarchies
nationales de ces deux pays qui connaitront ainsi des moments historiques de
grand prestige et d’expansion.
3- La naissance des républiques italiennes, des sociétés communales et des cités
marchandes
4- Le développement du système bancaire.

Après l’anarchie économique des siècles précédents, on assiste à la présence


d’une société marchande et un développement des trafics à grande échelle.
5- la formation des ordres religieux et militaires.
Les religieux…………………………………………..l’autorité papale
Les militaires…………………………………………..produit typique de la société médiévale

L‘architecture gothique apparaît en Île-de-France et en Haute Picardie au XII ; elle se diffuse


rapidement au nord de la Loire, puis au sud de la Loire et en Europe jusqu'au milieu du XVI
siècle et même jusqu'au XVIIe siècle dans certains pays

Les régions de la France

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Les caractères généraux de l’architecture gothique

L’école nous a enseigné que l’architecture gothique traditionnelle présente au moins trois
éléments particuliers
-l’arc ogival
-l’arc boutant
-la verticalité
L’essence de l’architecture gothique est une conclusion d’une série d’expériences
Précédentes et une solution aux problèmes laissés par les romans
L’ogive n’est pas née avec le gothique mais est orientale et de plusieurs siècles auparavant.
L’architecture islamique l’a utilisée bien avant le gothique au VII siècle.
Plusieurs constructions islamiques de cette période et celles d’après peuvent l’attester
- la mosquée de Kairouan (Tunisie)
- la mosquée de Cordoue (Espagne)
-certaines constructions en Sicile (Italie)

mosquée de Cordoue mosquée de Kairouane

l’ogive ;mosquée de Cordoue l’ogive ;mosquée de Cordoue

L’ogive fut également utilisée en France avant 1140, comme on peut le constater dans
l’abbaye de Saint Denis prés de Paris.

l’ogive : Saint Denis

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L’ogive présente plusieurs avantages par rapport au plein cintre. Ces avantages ont été utilisés
très positivement durant la période gothique.
La résultante des poussées générées par le poids propre et les charges tombent très proche de
la base des piédroits, ce qui entraîne l’utilisation des contreforts massifs.
Le deuxième avantage déterminant pour toute la thématique constructive et formelle est la
possibilité de couvrir avec une voûte croisée n’importe quel plan.

arc brisé en tiers point arc brisé en lancette

1-ogive en lancette
2-ogive équilatérale
3-ogive en lancette

croisée d’ogive

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L’arc boutant

Il a également une origine précédente le gothique. Il est né par la nécessité de contrebalancer


les poussées d’une nef centrale très haute et de la diriger vers les contreforts des nefs latérales.
Ces arcs boutants sont présents dans la cathédrale de Durham en grande Bretagne (1093) de
style roman.

l’arc boutant

Comparaison roman gothique

Les études faites par Viollet le Duc (1814-1879), au XIX siècle ont conclu que le système
constructif gothique est une vraie structure constituée d’un squelette et des tampons qui
correspondent à la technique moderne du béton armé.
La perte de la fonction « portante » eut deux conséquences :
1- la croissance démesurée des surfaces des fenêtres
2- l’obligation dirigée vers l’intérieur puis allégée au niveau des fenêtres était une rivalité
de la communauté et de la cité. En effet chaque nouvelle cathédrale visait à être
toujours plus haute que la précédente.
Ex : La cathédrale de Lyon………………………….. 24,5m
La cathédrale de Paris…………………………. 32,5m
La cathédrale d’Amiens…………………………42m
La cathédrale de Beauvais……………………….47,5m
Avec un rapport entre la longueur et la largeur allant de 1/2 à Noyon et de 1/3 à Beauvais.

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Il faut cependant noter que l’architecte gothique n’était pas souvent anonyme comme on le
prétende souvent. En réalité il était présent et assumait les fondations de projeteur, ingénieur,
décorateur et sculpteur. On peut citer plusieurs noms:
Guillaume de Sens
Pierre de Montreuil
Walter de Herford
Famille Parler
L’architecture à l’époque gothique était la reine des arts comme elle ne l’a jamais été
auparavant.
L’architecture gothique connut 3 grandes périodes:
• Le primitif
• Le rayonnant
• Le flamboyant

I- Le gothique primitif en France

A différence de l’art roman, le gothique a un centre unique de naissance et de rayonnement,


c’est la France du nord.
Les premiers édifices gothiques apparurent vers les années 1130-1150 en Ile de France et
surtout en Picardie. À cette époque, la croissance démographique commande une
augmentation de la taille des édifices religieux. La religion, le culte des reliques sont une
composante essentielle de la vie des fidèles.
La nouveauté dans le gothique consiste dans le savoir faire pour l’allègement de la masse
murale afin de permettre une jouissance maximale de la lumière.
Il ne s’agit pas comme on le fait croire à l’utilisation d’une nouvelle technique constructive
limitée à l’utilisation systématique de l’ogive.
Dans l’île de France explose une intense activité dans la construction qui intéressera un grand
nombre d’églises dont nous citerons trois exemples significatifs :
-la cathédrale de Noyon
-la cathédrale de Laon
-la cathédrale de Paris
Noyon est un édifice complexe. Le plan présente un transept avec des bras arrondis. Les croix
sont disposées avec une alternance de pilastres et de colonnes.
Au dessus des premières arcades s’ouvrent des tribunes qui occupent l’espace sous la
couverture des nefs latérales. Par le biais des arcs rampants, elles permettent de diriger la
poussée et de résister aux poussées de la nef centrale.
Au dessus des tribunes, se dresse le triforium, qui est une galerie ouverte sur l’intérieur.

La cathédrale de Laon ou notre dame de Laon

Elle fut commencée entre 1150 et 1155 et complétée vers 1250. Elle appartient à la période de
translation du roman au gothique. La façade comporte trois portails très profonds, une rosace
et deux fenêtres richement décorées avec des vitraux du XII siècle et de deux tours.
Le chœur a été remplacé par un autre plus allongé. Cette cathédrale a beaucoup influencé les
architectes qui ont dessiné Notre Dame de Paris.

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Plan. Cathédrale de Laon Façade la Cathédrale de Laon

Les expériences de Noyon et de Laon ont vu leurs fruits dans la plus grande cathédrale de
l’époque : Notre Dame de Paris

Notre Dame de Paris


A proximité de la Seine, Notre Dame de Paris fut commencée en 1163. Elle fut consacrée en
1182 et fut terminée en 1220. C’est une des plus anciennes cathédrales françaises. Elle a subi
durant diverses périodes des agrandissements et des transformations comme :
La construction des chapelles latérales en 1235
L’élargissement du transept par Jean de Chelles et Pierre de Montreuil
Le rajout des chapelles radiales au niveau de l’abside.
Elle fut en partie détruite suivant les différentes périodes et dépouillées de quelques unes de
ses plus belles sculptures.
Après l’appel fait par Victor Hugo pour la sauvegarde des monuments antiques, elle fut
restaurée par Viollet le Duc vers la moitié du XIX siècle.
L’édifice a une forme de croix et est allégé
Par des arcs boutants qui soutiennent les poussées de la nef centrale. A la croisée du
transept s’élève la flèche qui a été reconstruite au XIX siècle par Viollet le Duc.
L’abside est constituée d’un mur circulaire composé de fenêtres cuspidales.
Les voûtes des chapelles et du déambulatoire sont portées par des pilastres qui constituent
l’ossature de l’édifice.
De amples fenêtres situées entre les pilastres éclairent l’espace intérieur.
La façade forme une unité équilibrée. C’est un des exemples les plus beaux de l’architecture
gothique.
La partie inférieure de la façade est composée de trois portails de hauteur différente et séparée
par des pilastres. Au dessus des portails se trouve la galerie des rois. Au niveau supérieur
dit »niveau de la vierge Marie», se trouvent deux grandes fenêtres de par et d’autre de la
rosace.
Au troisième niveau une magnifique décoration formée de minces colonnes monolithes qui
supportent une lourde corniche et forment une galerie derrière laquelle s’élèvent deux tours
carrées hautes de 70m qui devaient probablement soutenir des flèches qui n’ont jamais été
réalisées.

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Il faut cependant souligner que la sculpture durant la période gothique est partie intégrante de
l’architecture.
L’intérieur de la cathédrale est bien proportionné : 130mx48x35. Il est composé d’une nef
centrale et de deux latérales, d’un transept et d’un chœur.
La nef centrale est couverte avec des voûtes divisées en 6 parties par 3 ogives.
Les nefs latérales sont couvertes par une croisée de voûtes. La rosace a un diamètre de 13m. le
chœur est très profond et est délimité par les nefs latérales et l’abside est entourée par le
double déambulatoire sur lequel s’ouvrent des chapelles riches en œuvres d’art.

plan façade

les viraux larosace

la sculpture le portail

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II- Le gothique rayonnant

Ce style est né à Saint-Denis avec la réfection des parties hautes du chœur de l'abbatiale en
1231. Il s'impose réellement à partir des années 1240 ; les édifices alors en chantier prennent
immédiatement en compte cette nouvelle « mode » et changent partiellement leur plan. Le
gothique rayonnant va se développer peu à peu jusqu'en 1350 environ, et se répandre dans
toute l'Europe avec une certaine homogénéité. Des architectes français seront employés
jusqu'à Chypre ou en Hongrie. Les églises deviennent de plus en plus hautes. Sur le plan
technique, c'est l'utilisation d'une armature de fer (technique de la pierre armée) qui permet
des bâtiments aussi vastes et des fenêtres aussi grandes.
Les fenêtres s'agrandissent jusqu'à faire disparaître le mur : les piliers forment un squelette de
pierre, le reste étant de verre, laissant pénétrer une lumière abondante. La surface éclairée est
encore augmentée par la présence d'un triforium ajouré comme à Chalons. À Metz, la surface
vitrée atteint 6 496 m2. Les fenêtres sont en outre caractérisées par des remplages d'une
grande finesse qui ne font pas obstacle à la lumière. La rose, déjà très utilisée auparavant,
devient un élément incontournable du décor. Les piliers sont tous identiques ; la
multiplication des chapelles latérales permet aussi d'agrandir l'espace de la cathédrale.
Le pilier est le plus souvent fasciculé, c'est-à-dire entouré de multiples colonnettes
rassemblées en faisceau. Contrastant avec la tendance du pilier fasciculé, tout un groupe de
cathédrales et grandes églises adoptent cependant des piliers cylindriques à l'imitation de
cathédrale de Sainte Etienne de Chalon.
Ce style s’est développé en France, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Espagne. Il faut cependant
noter certaines particularités spécifiques à chaque pays.
La France de 1200…………..1300
La cathédrale Saint-Étienne est l’église principale du diocèse de Metz en Moselle. Construite
à partir de 1220, elle est familièrement surnommée la « lanterne du bon Dieu », en raison de
la surface couverte par ses vitraux. En effet, la cathédrale de Metz est non seulement la
cathédrale de France ayant la plus grande surface vitrée — près de 6 500 m2 mais également
celle qui présente les plus grandes verrières gothiques d’Europe.
Sa voute qui culmine à quarante-et-un mètres au-dessus du sol au niveau de la nef fait
également de Saint Étienne de Metz l’une des plus hautes cathédrales de France.

plan

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vue
Les caractéristiques :
La verticalité
Les surfaces vitrées plus grandes
Les remplages
La rosace
le pilier fasciculé

remplage rayonnant le pilier fasciculé

III- le gothique flamboyant

Appelé parfois abusivement gothique tardif, il naît dans les années 1350 et se développe
jusqu'au XVIe siècle dans certaines régions, telle la Lorraine, la Normandie. Après une longue
période pauvre en innovations, un « souffle nouveau » apparaît à partir des années 1420. S’il
n’affecte pas la structure des bâtiments, il touche principalement le décor qui « flamboie »,
devient beaucoup plus riche et compliqué : ogives et voûtes sont accompagnées de nervures
multiples ; du centre des croisées partent des clefs pendantes qui rappellent les stalactites de
l'art arabe. Le chapiteau est supprimé pour accentuer l'impression d'élancement des vaisseaux.
Le qualificatif flamboyant aurait été employé la première fois par Eustache-Hyacinthe
Langlois, « antiquaire » normand, pour décrire les motifs en forme de flammes (soufflets et
mouchettes) que l'on peut voir dans les remplages des baies, des rosaces ou sur les gables par
exemple. La richesse du décor extérieur est exubérante. Les statues sont abritées dans des
niches surmontées de dais ; gâbles, galeries, balustrades, gargouilles, clochetons, fleurons,
pinacles dessinent sur le ciel des dentelles de pierre que les clochers dominent de leur masse
élancée. la structure des édifices reste la même ; mais leur décor évolue vers un ornement
exubérant, caractérisé par une grande virtuosité dans la stéréotomie (taille de la pierre). La

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technique de la « pierre armée » de la période rayonnante fait place à la « pierre taillée » : cela
explique par exemple que les rosaces soient de dimensions plus modestes , même si elles se
font plus aériennes reposant sur des structures plus légères comme dans la sainte chapelle de
Vincennes. Les façades présentent également la caractéristique d'être ouvragées sur plusieurs
plans
Cette période voit des styles distincts apparaître dans différentes régions d'Europe. En France,
l'élévation se simplifie quelque peu avec souvent une élévation à deux niveaux (Saint-
Germain l'Auxerrois), ou bien avec une élévation à trois niveaux mais avec un triforium
aveugle. Les piliers se prolongent sans interruption du sol jusqu'à la clé de voûte ; les
multiples colonnettes qui les flanquaient sont remplacées par des nervures.
Le gothique dit flamboyant répond à une exigence de progrès, il tente de trouver une nouvelle
expression pour ne pas sombrer faute de n'avoir pas su s'adapter. Les fioritures architecturales
sont omniprésentes dans la façade, les voûtes et ses clefs. Les fenêtres ont souvent, dans leur
partie supérieure, des nervures ondulées en formes de petites flammes, d'où le nom de
flamboyant pour dénommer ce style du XVe siècle. Quant au piliers, ils n'ont plus de
chapiteaux et les arcs des voûtes viennent pénétrer directement dans les colonnes. Autre
aspect typiquement flamboyant, l'arc en accolade qui surplombe une lucarne ou une porte
d'entrée et qui accentue l'esthétisme général de l'édifice.

arc à accolade voute à fioriture

Saint Severin

Saint Severin est un des exemples les plus caractéristiques de cette architecture
Reconstruite dès le XI siècle et transformée au XV siècle dans un style gothique flamboyant
magnifique, mais la base du clocher laisse encore voir la simplicité et la robustesse issues des
fondations de style roman tardif. La façade primitive de St-Séverin était sobrement décorée, à
l'origine, d'une triple baie ogivale.
St-Séverin possède une nef sans transept mais pourvue de doubles collatéraux. L'église
mesure 60 m de long et le vaisseau comporte 8 travées. Les doubles bas-côtés se poursuivent
par un double déambulatoire, entourant le chœur. Le réseau compliqué des nervures du
déambulatoire dédoublé a offert, aux architectes de la fin du gothique, la possibilité de créer
un remarquable pilier central où les nervures se poursuivent en une spirale garnissant l'entier
de cette colonne centrale (le "palmier" ou pilier tors). Les nombreuses chapelles latérales
furent édifiées du 15 eu 16ème siècle.

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Vue saint Severin nef flamboyante saint Severin

nef flamboyante pilier tors les pinacles ajourés

Saint- Etienne de Beauvais

L‘église Saint-Étienne de Beauvais est une construction remarquable de type architectural mi-
romane mi-gothique. Construite hors de la cité épiscopale à partir du XI siècle. La partie de la
construction de type romane (la nef et le transept) date de 1120. La nef mesure 38 mètre de
long sur 18,3 mètre de large et 17,4 mètre de hauteur pour ses voûtes. Elle est constituée de 6
travées.
Le transept mesure 36 mètre de long sur 8,6 mètre de large.
Le Chœur mesure 39,4 mètre de long sur 32 mètre de large et 29,50 mètre de haut pour ses
voûtes sur trois étages. Soit une longueur totale de 86 mètre.
La majorité des matériaux utilisée est la craie extrait à Saint-Martin-le-Nœud.

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Plan. Saint-Etienne de Beauvais

vue de Saint-Etienne de Beauvais

Les éléments caractéristiques du gothique flamboyant

3 1 2

1-arc en accolade
2-aigu
3-plat

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remplage en forme de flammes les fleurons les gables triangulaires

clef pendante ou disparition du chapiteau niche ajourée


en cul de lampe avec sculpture

IV- le Gothique anglais

L’île élabora son gothique de manière autonome. Les anglais adoptèrent le nouveau style mais
n’acceptèrent pas certains aspects fondamentaux du gothique français. Le gothique n’est pas
un système alternatif de construction mais un système alternatif de décoration. Cela ne veut
pas dire que les édifices anglais sont quelconques et surchargés de décoration, bien au
contraire, le sens décoratif a été derrière des solutions structurelles neuves et grandioses
La sculpture émerge directement de la structure. Du point de vue typologique, les anglais
apportèrent certains changements assez considérables qui imposent une abside tronquée. C’est
une interprétation de la cathédrale comme un complexe multifonctionnel. Composé d’un plan
surchargé d’annexes, couvents, de portiques et de salles… on inventa le double transept ce qui
donna naissance à un allongement de l’abside et d’une chapelle axiale terminale.
Trois périodes se distinguent dans le gothique anglais et correspondent à trois phases
d’élaboration :
• 1 -l’Arly anglais
• 2 -le Décoré
• 3 -le Perpendiculaire

Deux exemples très significatifs marquent l’Early anglais :


-la cathédrale de Canterbury
-la cathédrale de Lincoln

Canterbury a été construite par Guillaume de Sen. C’est une dérivée du gothique français.

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Plan. Canterbury cathédrale

vue. Canterbury cathédrale vue nef centrale

la cathédrale de Lincoln

La construction de cathédrale débuta sur ordre de Guillaume le conquérant en 1072. Des


environs de 1310 jusqu'en 1549, la cathédrale de Lincoln fut la plus haute structure du monde
avec ses 160 mètres de hauteur, jusqu'à ce qu'une tempête détruise sa flèche centrale. Lincoln
a été construite en 1192. La cathédrale est complètement anglaise, la croix disparaît et le plan
est orthogonal à double transept.

Plan. Cathédrale de Lincoln

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Façade Lincoln

2-Le Décoré
Cette phase est caractérisée par l’introduction de fenêtres décorées et ajourées. Cela ne veut
pas dire que le gothique décoré est seulement un nouveau style de décoration. Cet amour pour
l’ornementation comprend des transformations structurelles significatives marquées par
d’immenses vitraux. La décoration dans le gothique anglais devient une composante de la
structure.

façade Salisbury Cathédrale

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3-Le Perpendiculaire
Typiquement britannique, le gothique perpendiculaire voit le jour vers 1340, lors de la
transformation du chœur de la cathédrale de Gloucester et de la construction de son cloître.Ce
style se caractérise par une redéfinition des volumes intérieurs et des masses extérieures. De
grandes baies distribuent largement la lumière dans les salles et les nefs, suivant des lignes
horizontales et verticales qui sont à l'origine du terme perpendiculaire. Apparaissent
également les voutes en éventail qui cassent la verticalité des lignes architecturales, créant un
effet dynamique et très décoratif.
Le perpendiculaire est dérivé des panneaux rectangulaires qui forment les fenêtres de cette
période.
La croix est éliminée et est remplacée par la voûte en éventail. Les anglais divisèrent les
nervures en primaire, secondaire et tertiaire ou :
Ribs
Tiercerons
Liernes
Abandonné vers 1520, le gothique perpendiculaire connaît un certain regain dans la seconde
moitié du XVIII siècle, menant au palais de Westminster vers 1850.

Voutes en éventail

Les différents types de fenêtres du gothique anglais de gauche à droite

1 et 2 Early anglais
3- le décoré
4- le perpendiculaire
La chargée de la matière

Madame Dali Rachida

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