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Gorges du Tarn.

24 au 26 mai 2023

A savoir au préalable.
Architecture romane

Son nom a été inventé par Charles Duhérissier de Gerville et popularisé à partir de 1825 par
Caumont. Il a d'abord désigné le mode de bâtir en usage dans tout l'Occident entre le Ve
siècle et le XIIe. On y voyait une transformation du style romain tardif.

Par la suite il n’a désigné que les constructions du XIe et du XIIe siècle, et on a rapporté
celles des âges antérieurs à un style dit « latin ». L'abbé Bourassé a proposé l'expression
d'architecture romano-byzantine, qui ne conviendrait en réalité qu'aux monuments des XIe et
XIIe siècles.

Aujourd'hui elle correspond au mode de bâtir en usage en Occident depuis les environs de
l'an mil jusqu'au milieu du XII siècle.
e

L'apparition de l'architecture romane coïncide avec l'abandon des pratiques romaines


proprement dites qui se retrouvent, bien que diversement altérées, dans toutes les
constructions élevées par les Mérovingiens et les Carolingiens. Ce qu'on a appelé le roman
primitif n'existe donc pas, à proprement parler, et, vainement, pour en déterminer les
caractères, a-t-on mis en avant certaines particularités d'appareil et d'ornementation. Les
éléments constitutifs étant les mêmes que précédemment, rien n'obligeait à établir une
nouvelle catégorie. Autant qu'on peut s'en rendre compte par le petit nombre d'églises
remontant à ces âges éloignés, la forme basilicale prévalait presque partout. Naturellement il
n'y avait pas de voûte sur la nef principale, non plus que sur les bas-côtés. Un simple
lambris reposait sur des murs peu épais, aux ouvertures multipliées, et largement évidés à la
base. S'il en eût été autrement, d'ailleurs, on ne s'expliquerait pas les incendies multipliés dont
parlent les historiens. -

-
Coupe d'une basilique romane.
Evidemment, il ne s'agit pas là de simples embellissements, de modifications de détail plus
ou moins importantes; les améliorations affectent l'édifice dans ses parties essentielles, le
transforment profondément et font qu'il ne ressemble guère à ce qu'il était autrefois. Pour
combattre les causes de ruine qui tenaient au mode de construction employé jusqu'alors, il
était nécessaire de remplacer les lambris par des voûtes et c'est le parti que l'on prit dès la
première moitié du XI siècle. En même temps, et comme conséquence d'un pareil
e

changement, les relations établies entre les vides et les pleins se trouvèrent renversées; plus
de ces larges ouvertures que l'on aimait tant jadis, plus de ces murs légers portés sur une série
de colonnes; désormais les points d'appui doivent être solides et résistants, partant les
espacements moins considérables bien que l'élancement soit plus grand. C’est l'avènement de
l'architecture romane qui, précisément, a la voûte pour générateur de toutes ses parties.
Même des églises en bon état furent jetées bas pour être aussitôt reconstruites suivant le
nouveau modèle.

On est au temps du roi Robert, quand cette architecture se développe tellement à la hâte que
les bâtiments s’écroulent souvent. L'architecture romane ne semble avoir acquis son unité de
principe et sa variété de formes que dans les dernières années du règne de Philippe I qui
s'étend de 1060 à 1108.

Toutes les églises romanes ne sont pas voûtées de la même façon :

 Voûte en berceau continu (alors les murs, à l'intérieur, peuvent être entièrement lisses)
ou voûte en berceau sur arcs-doubleaux (ici, des pilastres ou des colonnes engagées
font saillie de distance en distance).
En outre, les architectes de l'époque romane, cherchaient une certaine atténuation de
la poussée par le déplacement de cette force à chacun des points où les arcs
aboutissaient. La même préoccupation, d'ailleurs, devait les pousser assez
promptement non seulement à un fractionnement dans le sens de la longueur, mais
encore dans celui de la hauteur. Car, contrairement à ce que l'on a dit bien souvent,
l'arc brisé a fait çà et là son apparition dès la première moitié du XII siècle.
e

 La voûte sur nervures, parfois, dont l'invention appartient en propre à la période


romane. C'est alors seulement que pour couvrir un espace carré ou barlong on imagina
de bander des arcs en diagonale sur lesquels vinrent reposer quatre triangles de
remplissage indépendants les uns des autres. Au lieu d'en être réduit comme autrefois
à simuler indéfiniment deux cylindres creux qui se pénètrent à angle droit, rien
n'empêchait, en changeant la courbe des arcs, de varier la forme des voûtes. Quant à la
poussée, sa localisation était complète et il suffisait, aux points où elle se produisait,
d'élever un épais contrefort. Plus tard, à l'époque gothique, le système se
perfectionnera, nous assisterons à la création des arcs-boutants qui permettront de
porter encore à une plus grande hauteur les voûtes sur croisée d'ogives, car tel est le
nom véritable dont il faut se servir en cette occasion.

Dans la partie située au Nord de la Loire, de même qu'en Bourgogne et en Provence, la nef
principale qui se soutient d'elle-même domine les bas-côtés et verse à l'intérieur une grande
lumière. Au contraire, dans le Poitou, en Auvergne et dans le Toulousain, les collatéraux
élevés à la hauteur de la nef principale qu'ils maintiennent en équilibre éclairent seuls tout
l'édifice.

L'intérieur des églises romanes, le long des nefs, est généralement assez simple. Beaucoup de
fenêtres sont simplement chanfreinées.

Du reste, c'est bien à tort que le plein-cintre a été regardé comme la caractéristique de
l'architecture romane. On trouve également des cintres surhaussés, en fer à cheval, tréflés,
voire même brisés.

Dans le but d'atténuer l'effet produit par l'épaisseur des murailles, l'architecture romane a
pratiqué, sur une grande échelle, le système des ébrasements, c.-à-d. la multiplication des
pieds-droits et des voussures aux principaux percements. Et comme cette nécessité de
construction ouvrait aux décorateurs un vaste champ, les portes de certaines églises atteignent
une richesse véritablement inouïe.

Presque toujours sur l'intertransept s'élève une tour qui tantôt conserve la forme carrée, et
tantôt passe rapidement à l'octogone.

Architecture gothique.

L'architecture ogivale est un style d'architecture caractérisé principalement par l'emploi


systématique de l'ogive, non seulement comme procédé de construction, mais encore comme
ornementation, et qui, succédant au style romano-byzantin, fut en usage depuis la fin du XII e

siècle jusqu'au milieu du XVI . C'est Raphaël, semble-t-il, qui, le premier, dans son célèbre
e

rapport à Léon X, a appliqué la dénomination de gothique à l'architecture en honneur durant


les trois derniers siècles du Moyen âge. Vasari, et, après lui, Palladio et quelques autres
architectes italiens de la Renaissance ont mis le terme à la mode. Ce n'était pas qu'ils
attribuassent cette architecture qu'il qualifiaient aussi de tudesque, aux Allemands ou aux
Goths, mais les deux expressions étaient, dans leur pensée, synonymes de barbare, et ils
regardaient tout ce qui ne procédait pas de l'Antiquité comme barbare et, pour accentuer
davantage sa manière de voir, ils choisirent parmi les peuples qui avaient envahi l'empire
romain celui dont la réputation était la plus mauvaise.

Mieux vaudrait assurément avec quelques-uns se servir du terme d'architecture ogivale, si on


voulait par là indiquer seulement une manière de bâtir qui a pour générateur la voûte sur
nervures croisées diagonalement, autrement dit sur ogives. Mais on a trop souvent l'habitude
de faire allusion à l'emploi des arcs brisés qui n'ont jamais porté le nom qu'on leur donne et
sont loin, d'ailleurs, de se montrer exclusivement. Aussi, dans le but d'éviter tout malentendu,
l'architecture en question devrait-elle même être appelée, en utilisant un mot récent,
francilienne, en souvenir de la province (l'Île-de-France) où non seulement elle est née, mais
où elle a pris son développement.

Plus tard, le mot gothique fut pris à la lettre, et on supposa, par erreur ou ignorance, que
l'architecture du Moyen âge venait des Goths, sans songer qu'un peuple qui disparut de l'Italie
au VI siècle, de l'Espagne et de la Gaule au VIII siècle ne pouvait avoir exercé d'influence
e e

sur une forme architecturale qui a pris naissance seulement au XII . e

Les auteurs ont, globalement, eu du mal à s’accorder sur les origines du style gothique : au
XIXe, un archéologue (Jules Quicherat) le faisait remonter à l’Antiquité et partageait
l’hypothèse selon laquelle ce style avait été importé d’Orient en Europe à l’époque des
Croisades. D’autres lui ont donné une origine arabe, sarrasine ou moresque…

Il faut donc admettre que le style ogival appartient en propre au Moyen âge européen.
Certains auteurs, alors, l'on fait naître d'abord en Italie, où il est constant, au contraire, qu'il
fut assez mal accueilli, et que les monuments qui s'y rapportent ont été bâtis par des
Allemands ou des Français. D'autres ont attribué à l'Angleterre le développement primitif de
l'architecture gothique-: mais les églises gothiques de France sont plus anciennes que celles
de l'Angleterre. L'Allemagne ne peut pas non plus prétendre à la priorité. L'emploi de l'ogive
n'y apparaît qu'au milieu du XII siècle, tandis qu'on la trouve dès le commencement de ce
e

siècle en France. La France est, à n'en pas douter, le berceau du style ogival, et c'est au nord
de la Loire que ce style a donné ses premiers et ses plus beaux monuments.

Les plus anciennes croisées d'ogive signalées en Europe remontent à peine à l'an 1100. On les
trouve à l'état d'essai, et sur une toute petite surface, dans trois édifices célèbres Sainte-Croix
de Quimperlé, Saint-Victor de Marseille et l'abbaye de Moissac. Dans le Midi, nous ne
trouvons que des manifestations isolées.

A proprement parler, c'est dans l'ancienne province de l'Île-de-France qu'un terrain favorable
se présente seulement pour la croisée d'ogive. A peine s'est-elle montrée au Nord de Paris que
nul architecte n'ose plus construire sans en faire usage.

Il existe :

 des arcs bandés diagonalement;


 des arcs engagés dans les parements des murs et qui ont reçu le nom de formerets.
Leur rôle est d'une importance capitale, car ils isolent entièrement la voûte des anciens
supports latéraux. Grâce à eux, charge et poussée se trouvent concentrées en des
endroits déterminés qu'il s'agit alors de rendre aussi résistants que possible.

Généralement le chœur des églises romanes était assez restreint et, sur le bas-côté, s'il y en
avait un, s'ouvraient trois ou cinq chapelles. Dans les églises gothiques, au contraire, le chœur
finit parfois par égaler la superficie de la nef. Sa largeur surtout prend des proportions
extraordinaires, vu l'augmentation du nombre des collatéraux et la plus grande profondeur des
chapelles qui se suivent sans interruption. Celle de la Vierge, en outre, placée dans l'axe de
l'édifice, dépasse en longueur toutes les autres. Quant à leur forme, au lieu d'être circulaire
ainsi que dans le siècle précédent, elle décrit le contour d'un demi-polygone, les plans
rectilignes étant plus favorables au percement de larges fenêtres.

Les églises gothiques sont des édifices compliqués. Mais rien n’est dû au hasard : les
balustrades, par exemple, qui garnissent les passages ménagés à la base des toits non
seulement facilitent la surveillance et l'entretien de l'édifice, mais encore, conjointement avec
les gâbles des fenêtres, les crêtes des arcs-boutants et les gargouilles, participent au système
d'écoulement des eaux pluviales que les architectes gothiques, av ec raison, rejettent le plus
loin possible des murs.

La tendance à ne conserver des murs que ce qui était indispensable devait amener la création
de ces immenses fenêtres en roue que le Moyen âge appelait des O et auxquelles nous
donnons de nos jours le nom de roses. Elles occupent au-dessus de l'entrée principale, à
l'Ouest, toute la largeur de la nef et souvent même on les voit se déployer aux deux
extrémités du transept. Si, de l'intérieur, leur effet est prodigieux grâce aux vitraux qu'elles
encadrent, à l'extérieur, par la multiplicité de leurs découpures, elles s'harmonisent avec les
magnifiques portails qui, au nombre de trois, quelquefois de cinq, enrichissent la façade de
nos cathédrales.

L'architecture gothique atteignit son apogée au XIII siècle. C'est alors que furent construites
e

ces admirables cathédrales qui ont nom Chartres, Amiens, Reims, Bourges, Troyes, Auxerre
et Beauvais.

Au XIV siècle, les guerres anglaises ralentirent le mouvement. Cependant la grande et belle
e

église de Saint-Ouen de Rouen date de cette époque. Il en est de même de Sainte Cécile
d'Albi qui a fixé le type des monuments religieux du midi de la France.

Ensuite, arrive le déclin du style gothique. Même si on voit plusieurs belles constructions,
simples et sages mais grandes et majestueuses, jusqu’au XVe siècle. Au XVe, d’ailleurs, on
aime construire des clochers, voie poussée par les municipalités, qui trouvaient ainsi un
moyen d'affirmer la richesse et l'importance de leur ville. Parmi les plus élégants Fontenay-
le-Comte, Niort, Marennes et Marciac.

Enfin, l'architecture gothique réussit admirablement dans la construction des hôpitaux dont le
type le plus remarquable se voit à Beaune, en Bourgogne. Outre que toutes les salles sont
vastes et bien éclairées, la facilité des communications est assurée par un double étage de
galeries qui ajoutent au pittoresque des tours d'escalier placés dans les angles rentrants d'un
vaste quadrilatère. On ne saurait également méconnaître l'art avec lequel sont disposés les
beaux hôtels de ville de la Belgique et du Nord de la France.
Programme.

24.05

Mont / Pau / St Gaudens / Toulouse / Gaillac / Cordes sur Ciel / Albi / Baraqueville /
Meyrueis

25.05

Aven Armand / Meyrueis / Ste Enimie / La Malène / Meyrueis

26.05

Millau (ils ont quand même la visite guidée d’Eiffage Concessions) / Baraqueville /
Roquefort-sur-Soulzon (visite guidée organisée).

Idées de questions dans le bus.


- Combien de temps a duré la guerre de Cent ans ? 116 ans, 1337-1453.
- Combien de départements allons-nous traverser/visiter ? Pyrénées-Atlantiques,
Hautes-Pyrénées, Haute-Garonne, Tarn, Aveyron, Lozère.
- Qui étaient les hérétiques ? Ceux qui soutenaient l’hérésie.
- Pourquoi l’Inquisition ?
Cordes sur Ciel.
Perchée au sommet du Puech de Mordagne, une colline rocheuse, cette ville médiévale
domine la vallée du Cérou. Celle que l'on appelle aussi la « ville aux mille ogives » est une
cité hors du temps, échouée, selon Camus, « à la frontière d'un autre univers », où la lumière
vient jouer sur les tons rose et gris des façades en grès.

Cordes sur Ciel invite à une véritable plongée dans l’histoire de la croisade contre les
Cathares qui ébranla le Midi au début du XIIIème siècle. Charmant et authentique,
Cordes (surnommé « Cordes sur Ciel » par l’écrivaine et poétesse Jeanne Ramel Cals - en
1993) conserve encore des marques visibles de son passé. Avec ses remparts, ses portes
défensives, ses petites rues médiévales mais aussi ses vestiges de la Renaissance, le tout
surplombant la superbe campagne du Pays Cordais.

La vision de ce village, au détour d'une balade, a inspiré le réalisateur japonais Miyazaki pour
le générique de son dessin-animé "Le château dans le ciel", sorti en 1986.

Naissance de Cordes. Raymond VII, fit ériger Cordes en 1222 pour résister aux troupes du
Roi Philippe Auguste, en Croisade contre les Albigeois. Initialement, Cordes devait se situer
sur un autre Mont que le Puech de Mordagne, qui était le Puech Gaubel. La légende raconte
qu’ils n’arrivaient pas à bâtir la ville et qu’un de ses ouvriers, exaspéré, avait lancé sa truelle.
Celle-ci fut retrouvée au sommet du Puech de Mordagne, ce qui est apparu comme un signe
du ciel.

Si on l’appela Cordes (Cordoa initialement), c’est en référence à la ville de Cordoue. A cette


époque, en Languedoc, plusieurs “villes neuves” ont reçu des noms de cités espagnoles. On
suppose que c’est parce qu’il existait des ateliers de tanneries le long du Cérou, la rivière en
bas de la cité, comme dans la ville Andalouse renommée pour son artisanat du cuir. Il faut
d’ailleurs savoir, que Cordoue s’est fait une immense réputation dans le travail et le
commerce du cuir. Sait-on que, pour préserver cette réputation, les artisans qui ne
respectaient pas à la lettre la procédure de fabrication étaient condamnés à mort ? On
peut voir dans les Cordes françaises une tentative d’attirer sur les tanneries de la vallée du
Tarn une partie de la réputation cordouane.

Contexte.

En 1222, cela fait plus d’une décennie que le Midi est ravagé par une armée de croisés partis
combattre des « hérétiques », des Chrétiens adeptes d’une nouvelle foi menaçant
sérieusement l’Eglise catholique romaine. Ce sont les « Albigeois » (également surnommés
les « bons hommes » ou les « parfaits ») qui seront plus tardivement appelés les « Cathares »
(nous en reparlerons cet après-midi). Apparu au XIème siècle, ce mouvement religieux prit
un véritable essor au XIIème siècle. La croisade, menée par les barons du royaume de France
suite à un appel lancé par le pape Innocent III en 1209, s’est peu à peu transformée en guerre
de conquête.

Le fondement de cette nouvelle religion repose sur l’idée que dieu, infiniment bon, ne peut
être à l’origine du mal qui pullule sur terre. Le dogme est donc basé sur le dualisme, une
opposition entre Dieu et le monde terrestre qui est le fait du dieu mauvais, Lucifer. Les
Cathares aspiraient à une simplicité et un ascétisme dont l’Eglise catholique s’était fortement
éloignée. Cette nouvelle église de plus en plus populaire auprès du peuple et des seigneurs
locaux, ne reconnaissait pas l’autorité du pape. Mettant en place ses propres structures,
nommant ses évêques, elle prit rapidement la forme de contre-église. Remettant en cause les
fondements et l’existence même de l’Eglise de Rome, le catharisme représentait une sérieuse
menace pour la papauté et les prélats. De nombreuses missions furent menées dans le Midi
pour contrer l’hérésie, sans succès. Un événement vint cependant marquer un véritable
tournant dans la lutte contre le catharisme.

Légat du pape, Pierre de Castelnau rencontra le 13 janvier 1208 Raymond VI le comte de


Toulouse. Jugé trop peu enclin à combattre l’hérésie il avait par conséquent été excommunié
par le Pape. Le lendemain, Pierre de Castelnau fut assassiné sur la route par un écuyer de la
suite du comte. Ce meurtre fut vécu comme une véritable trahison par le pape qui réagit en
jetant l’anathème sur Raymond VI. Si l’excommunication est réversible, ce n’est pas le cas de
l’anathème qui délie par ailleurs les serments de fidélité faits au comte par ses vassaux. Le
pape appela alors à la croisade contre les « hérétiques ». Si le roi de France Philippe Auguste
refusa de se croiser, il ne put empêcher ses vassaux à participer à la croisade. Ce fut le début
d’un affrontement qui allait mettre le Midi à feu et à sang.

LA CROISADE CONTRE LES ALBIGEOIS

L’armée des croisés se mit en marche au mois de juillet 1209. Elle fut rejointe à Valence par
le comte de Toulouse, soucieux de faire amende honorable et de préserver ses territoires. Le
comté de Toulouse leur étant acquis, les croisés tournèrent alors leur regard vers les terres de
Raymond-Roger Trencavel, vicomte de Carcassonne, Béziers et Albi. Ce dernier refusa
de se soumettre et de livrer ses hérétiques à l’armée papale. La première ville à subir le sort
des croisés fut Béziers. L’assaut fut donné, la ville détruite, ses habitants massacrés. La
destruction de la ville provoqua un mouvement de panique parmi les habitants de la région ce
qui facilita l’avancée de l’armée croisée qui s’empara de nombreux châteaux. Le 1er août,
l’assaut fut donné sur Carcassonne mise en défense par le vicomte Raymond-Roger
Trencavel. Assiégée, affaiblie par le manque d’eau et la chaleur écrasante du mois d’août, la
ville se rendit le 15 août 1209. Le vicomte Raymond-Roger se serait livré aux assiégeants en
échange de la vie sauve des habitants de Carcassonne. Les croisés pénétrèrent dans la ville,
les habitants furent chassés et le vicomte fut emprisonné. Il mourut trois mois plus tard,
probablement d’une dysenterie ou empoisonné selon les rumeurs.

Le légat Arnaud Amaury désigna pour succéder au vicomte de Carcassonne, de Béziers et


d’Albi, Simon de Montfort, bras armé de la papauté. Simon de Montfort connut de
nombreux succès militaires et jeta son dévolu sur le comté de Toulouse. Il réussit à
vaincre, lors de la bataille de Muret, le comte de Toulouse Raymond VI (qui dut partir se
réfugier en Angleterre). En 1215, les terres du comté de Toulouse furent attribuées à Simon
de Montfort.

Or, Raymond VI revint accompagné de son fils en 1216, et ce dernier parvint à reprendre
Toulouse. Simon de Monfort assiégea la ville mais il fut tué en recevant une pierre sur son
heaume. Sa mort entraîna la débandade de son armée. Son fils (Amaury de Montfort, qui
lui succéda) essaya de reprendre la ville de Toulouse mais cette tentative se solda par un
échec. Il perdit peu à peu des territoires face à la reconquête menée par Raymond VI et son
fils. Le prince Louis, futur Louis VIII, décida de se croiser et rejoint Amaury de Montfort en
1219. Il levèrent le siège devant Toulouse mais se heurtèrent à la résistance des
Toulousains. En 1222, le jeune comte devient le comte Raymond VII de Toulouse suite à la
mort de son père. Amaury de Montfort capitula le 14 janvier 1223. Il quitta le Midi emportant
avec lui les restes de son père.

LA FONDATION DE CORDES AU XIIIÈME SIÈCLE

De nouveau maître du territoire, le comte de Toulouse Raymond VII décida de faire ériger
une nouvelle cité, un nouveau bastion destiné à défendre son territoire fraîchement reconquis,
la forteresse de Saint-Marcel ayant été rasée. Cette nouvelle cité était également destinée à
accueillir une population dépossédée de ses habitations et rendue éparse par les conquêtes des
barons du royaume de France. C’est ainsi que naquît la ville de Cordes. La charte de la
fondation est datée du 4 novembre 1222.

La ville se peupla rapidement. De nombreux ateliers ouvrirent et des remparts furent


construits (l’édification dura sept ans). Les croisés ayant été momentanément repoussés, la
ville devint l’un des foyers du catharisme.

LA FIN DE LA CROISADE ET L’INQUISITION CONTRE LES CATHARES

Alerté par le regain du catharisme, le pape appela le roi Louis VIII à une seconde croisade.
Coup de théâtre, le comte de Toulouse Raymond VII craignant un nouvel envahissement se
soumit au pape. Raymond Trencavel se joignit également à la promesse de tout faire pour
rétablir l’Eglise catholique romaine dans le Midi. Lors d’un concile tenu à Bourges en 1225
Raymond VII et Amaury de Montfort s’opposèrent, ce dernier n’ayant pas l’intention de voir
le comte de Toulouse s’en sortir si facilement. D’ailleurs, ses offres et ses engagements à
rétablir la « vraie foi » ont été jugées insuffisantes. Raymond VII fut excommunié et ses
domaines furent attribués au roi de France, Louis VIII. Inquiets de l’avancée royale, les
seigneurs locaux se soumirent un à un.

En 1226, Louis VIII, malade, décéda. Il laissa le royaume de France entre les mains d’un
enfant de 12 ans, le futur Saint-Louis. Sa mère Blanche de Castille assurait la régence.

Un accord fut enfin trouvé lors d’une assemblée organisée à Meaux en 1229, impliquant la
soumission totale du comte de Toulouse au roi de France et sa fidélité absolue à l’Eglise
(s’engage à combattre les Cathares, défendre l’Eglise et lui restituer ses biens, prendre la
croix pendant cinq ans et servir en terre sainte, perdant une partie des territoires). Raymond
VII se présenta le 12 avril 1229 devant Louis IX à Notre-Dame de Paris, et jura de tenir tous
les accords établis à Meaux. Absous, il put être réintégré à la communauté de l’Eglise. Cet
événement signe la fin de la croisade.

L’ÉCHEC DE L’ASSAUT DE RAYMOND TRENCAVEL

Enfin, le traité eut aussi pour conséquence d’évincer le jeune Raymond Trencavel, ses terres
étant remises au roi. Le jeune vicomte Raymond II Trencavel tenta le tout pour le tout. Il
lança un appel à l’insurrection en 1240. Victorieux dans un premier temps, il parvint jusqu’à
Carcassonne. Mais face à la défense de la cité, le vicomte Trencavel dut se replier et
capituler. En 1246, il renonça officiellement à ses terres au cours d’une cérémonie.
L’inquisition se poursuivra jusqu’au début du XIVème siècle où les cathares disparurent
définitivement. Avec la mort de Jeanne, fille et héritière de Raymond VII, le comté de
Toulouse tomba entre les mains du pouvoir royal. Comtes de Toulouse et dynastie des
Trencavel, principales puissances du Midi, disparurent ainsi avec cette croisade menée contre
des Chrétiens, devenue une guerre de conquête et renforçant le pouvoir royal.

Malgré les persécutions, Cordes se développa notamment grâce à l’essor des industries de
toiles, de draps, de cuir, au commerce et à la finance. La ville atteignit bientôt 5000 habitants
et il fut nécessaire d’édifier de nouvelles fortifications, la cité débordant des remparts. Entre
1280 et 1350, de riches familles marchandes firent édifier des maisons aux très belles façades
gothiques que l’on retrouve encore aujourd’hui dans les ruelles de Cordes.

En 1348, Cordes fut victime de la grande peste noire qui ravagea l’Europe, emportant un
quart de sa population. Une décennie plus tard, la guerre de Cent ans se fit également
ressentir. Des Anglais se postèrent sur les hauteurs voisines et la ville dut renforcer ses
fortifications. Cependant, elle fut globalement peu impactée par le conflit.

A partir de 1450, la ville connut un nouvel essor, notamment grâce au commerce du pastel
qui vint d’ajouter à celui du cuir. Le pastel était une plante qui une fois traitée, produisait une
belle couleur bleue pour teindre les étoffes. Les habitants de Cordes vont devenir d'habiles
négociants à l'échelle européenne. Leur fonds de commerce : le cuir, mais aussi la toile, les
céréales, le pastel... Cordes connaît la prospérité jusqu'au XVIe siècle, comme en témoignent
ses façades gothiques de style italien. Plus on grimpe vers la rue principale, tracée d'est en
ouest, plus on remonte dans le temps. Un hôpital Saint-Jacques, créé au XIVe siècle,
hébergeait les pèlerins. Seule sa chapelle subsiste, restaurée dans les années 1970. Les
pénitents montaient à genoux l'escalier du Pater Noster, qui compte autant de marches que le
nombre de mots dans le Notre Père en latin : cinquante-deux.

Se garer aux Tuileries / Petit train Place de la Bouteillerie ? A confirmer.

Arrivée porte de la Jane.

La porte de la Jane est située sur la deuxième enceinte fortifiée. Elle est une des quatre portes
construites à l'origine de la bastide de Cordes et elle a conservé l'ensemble de ses éléments
défensifs. Dès sa fondation, la cité a été entourée de deux lignes de fortification avec des
portes décalées pour obliger les assaillants à passer entre deux murailles et être exposés aux
projectiles. Les pierres noircies portent la trace de l’attaque des Huguenots pendant les
Guerres de Religion au XVIe siècle.

Prendre rue de la Jane, jusqu’à l’Eglise Saint-Michel.

Cette église a fait l’objet de plusieurs campagnes de construction entre les XIIIème et XVème
siècles. On raconte qu’un seigneur des environs, devenu cathare, est enterré debout dans le
contrefort plaqué contre la tourelle du clocher. On raconte aussi qu’un autre chevalier serait
enterré sous les dalles de la nef et se réveille certains soirs pour aller parler aux dames, la
nuit. A moins que ce ne soit le même chevalier ?
Le chœur et le transept datent de la construction initiale de 1287, le clocher avec sa guette de
1374, la nef et la belle rosace de 1485. L'orgue installé en 1842 provient de Notre Dame de
Paris. La Chapelle Saint-Crépin en face de l'entrée contient le trésor de l'église (statues,
reliquaires, ornements liturgiques).

En 1568, le toit fut refait après l'incendie de l'édifice par les Protestants.

Traverser l’Eglise pour arriver rue Saint-Michel, prendre à droite. (A gauche il y a les
WC). Au bout du pâté (face à la Porte des Ormeaux), prendre à gauche toutes, pour
passer devant la Maison du Grand Ecuyer.

La façade de la maison du Grand Écuyer est une des plus raffinée de Cordes. Les sculptures
d'une femme ailée, d'un soldat avec des pattes de lion, d'une femme avec des pattes de rapace,
des dragons, évoquent peut-être les symboles de l'alchimie. Comme sur plusieurs autres
façades de Cordes, des ferrures terminées par un anneau sont scellées dans le mur. Ces
anneaux se retrouvent en Italie, où on enfilait des bâtons, les jours de fêtes, pour tendre des
tapisseries ou des étoffes précieuses. Les maisons gothiques de Cordes se développèrent aux
XIIIème et XIVème siècles. Elles étaient construites en grès extrait au village de Salles situé
à une quinzaine de kilomètres. La maison du Grand Ecuyer a été construite au XIVème
siècle. Elle se démarque par sa façade richement sculptée d’animaux, d’hommes et d’êtres
hybrides comme cette femme aux serres de rapace ou encore cet homme semblant
chevaucher un lion.

Ces sculptures qui nous semblent hermétiques forment un tout et sont placées dans un ordre
voulu. Selon l’hypothèse la plus répandue, il s’agit d’une symbolique de l’alchimie, qui est
transmutation des métaux vils en métaux précieux, mais aussi transformation de l’homme-
plomb en homme-or.

Continuer jusqu’à la Maison du Grand Veneur, juste après l’Office du Tourisme.

L'homme et la femme sur les piliers séparant chaque fenêtre ogivale sont dans des positions
indécentes, et illustrent un style que l'on retrouve dans d'autres édifices du Moyen Âge. La
famille de Rabastens, propriétaire à sa construction vers 1340 a eu plusieurs de ses membres
condamnés au bucher pour catharisme.

Les sculptures dans le mur au deuxième étage représentent une scène de chasse, la chasse aux
Cathares (personnifiés par des visages effrayés). Cette persécution fut menée par les
Dominicains qui se nommaient eux-mêmes « les chiens du Seigneur ». Voyez la scène de
chasse, sculptée sur la façade, à la lumière de cette explication : les chiens (les Dominicains)
poursuivent le cathare qui détient selon lui la vraie spiritualité (le sanglier) et va parvenir à
l’arbre de la connaissance (le pommier). Le chien-inquisiteur a perdu la trace du Christ (le
cerf) et s’arrête langue pendante.

Ensuite, sur la gauche, se trouveront les Halles.

24 hauts piliers de pierre maintiennent ce monument historique et espace commercial


d’antan. Autrefois, c’est à cet endroit que les étoffes et le cuir étaient vendus.

Le puits de la halle : sa profondeur exceptionnelle a toujours intrigué. Elle est connue en


1955 : ce puits est profond de 113,47 mètres ! La légende, qui n’en peut-être pas une, raconte
qu’en 1233 les Cordais se seraient révoltés contre les Inquisiteurs : ils en auraient jeté trois au
fond du puits.

Puis, maison du Grand fauconnier et Maison Prunet (sur la droite ?).

Maison du grand fauconnier.

Construite dans la première partie du XIVe siècle, la Maison du Grand Fauconnier est
caractéristique de l’architecture gothique rayonnant méridional. Classée Monument
Historique depuis 1875, elle appartient à la commune. L’acquisition a été votée le 1er
novembre 1856 et réalisée en 1865 au prix de 28000 francs. Elle abrite aujourd’hui le Musée
d’art moderne et contemporain de Cordes (MAMC).

La Maison du Grand Fauconnier est la plus récente des demeures gothiques cordaises. En
effet, si l'on compare la Maison du Grand Écuyer et celle du Grand Veneur, on s'aperçoit que
les colonnes s’amincissent, que les chapiteaux s’étirent, que les arcs se brisent davantage et
que les tympans s’évident sur l’éclosion d’une rose à cinq lobes.

La façade est construite en grès rouge de Salles très soigneusement taillé, alors que la pierre
schisteuse qu’on extrait au bas de la ville, à Corrompis, est réservée pour les murs latéraux ou
de refend. Elle est ornée de nombreuses sculptures. Malgré l’absence de scène ou de récit, un
soin tout particulier a été apporté à la disposition des sculptures. Elles sont toujours aux
mêmes endroits par rapport aux baies : sommet et pieds des archivoltes et extrémités des
corniches. L’imagerie animale domine largement, tandis que seuls deux personnages sont
représentés en façade. Il s’agirait peut-être des propriétaires de la maison. Parmi cette
imagerie animale, les chiens et les oiseaux (aigles et faucons) sont les plus nombreux.
Référence à l’Inquisition, ou aux chasses médiévales réservées à la noblesse (chasses à courre
et chasses aux rapaces) ? 2e hypothèse est la raison probable de la dénomination donnée par
Prosper Mérimée.

Cependant, on retrouve également une brebis et une chèvre, un chevreuil et un sanglier, un


ourson, des singes et des dragons ailés. Les attitudes et les expressions des animaux sculptés
sont très intéressantes : la posture des oiseaux, l’ironie des singes, la diversité des races de
chiens. Les décors représentent essentiellement des végétaux : vignes, lierre, chêne, houx,
acanthe, palme, marronnier, nénuphar, fleurs… Mais quelques animaux se cachent au milieu
de ces derniers. La Maison du Grand Fauconnier se singularise par la tour d’escalier à vis
datant du XVème siècle, qui lie les étages. Elle se distingue également par l’ampleur du décor
peint, situé au deuxième étage de la bâtisse. Au-dessus d’une frise de faux marbres, on
distingue une cavalcade : 3 cavaliers, avec les pattes des chevaux encore visibles, ainsi que
les caparaçons décorés de motifs héraldiques, le tout traité dans une gamme de noir, pour le
fond, d’ocre et de rouge pour le reste de la scène. Cette peinture est sûrement contemporaine
de la construction de la maison.

Maison Prunet.

C'est une maison construite au Moyen Âge par une riche famille cordaise. Elle fait partie des
édifices qui ont valu au village de Cordes-sur-Ciel le surnom de la « cité aux cent ogives »
pour sa grande proportion d'édifices civils gothiques.

En 1866, son nouveau propriétaire, monsieur Prunet, y fit des travaux et découvrit dans un
mur un curieux manuscrit. Son étude révéla qu’il s’agissait d’un recueil d’oracles du XIIIème
siècle, comprenant 57 sentences, chacune étant reliée à un fil de couleur. Pour consulter
l’oracle, il suffisait de choisir un fil qui pendait, et d’interpréter selon ses préoccupations du
moment la sentence correspondante. Par exemple : « Tu dis que tu as peur ; ton ennemi
tombera et tu seras meilleur ». Ce document est conservé à la Bibliothèque Nationale de
Paris. Vous pourrez en voir une reproduction au musée Charles Portal de Cordes sur Ciel.

Continuer, passer par Porte de Rous et arriver à Porte du Vainqueur.

Elle est percée dans la deuxième enceinte. L'appellation Vainqueur est le surnom d’un de ses
anciens propriétaires, soldat du 1er Empire.

Tour de la Barbacane.

La tour de la Barbacane protégeait la porte d'entrée de la troisième enceinte. Cette porte a


disparue à la suite des aménagements ultérieurs.

Prendre les Remparts, tourner à droite sur Rue Chaude. Retour face à la Porte des
Ormeaux : était l'entrée principale de la cité dans la première enceinte sur le côté ouest. La
partie basse est en pierre calcaire extraite sur place. La partie au-dessus a été ajoutée
postérieurement avec une pierre extraite plus bas dans la vallée. Cette porte médiévale avait
pour but originel de protéger une entrée de la ville. Elle est classée monument historique
depuis 1910. C’est à l’intérieur de sa tour et de la maison Fabre qu’est installé le Musée
Charles Portal depuis 2008.

Descendre jusqu’au « Point de vue ». Retour au petit train.

De retour au bus, s’arrêter à Maison Moulin : Janots, Croquants…


Albi.
Dépose 31 Boulevard Sibille. Genre d’arc de triomphe : Monument aux Morts & Boulevard
Sibille qui datent de 1928.

Albi compte près de 49000 habitants. Elle est le chef-lieu du Tarn. Elle fut détruite deux fois,
par les Sarrasins, en 730, et lors de la croisade contre les Albigeois, en 1215.

La première mention qu'on ait d'Albi se trouve dans la Notice des provinces de l'empire,
publiée au commencement du Ve siècle sous le règne d'Honorius. On ne peut pas dire qu’elle
ait été importante pendant la période gallo-romaine. La ville d'Albi fut tour à tour soumise
aux Wisigoths, aux Sarrasins et aux rois de France. Elle fut gouvernée pendant le VIIIe et le
IXe siècle par des comtes particuliers et passa dans la maison des comtes de Toulouse par le
mariage de la fille et héritière du dernier d'entre eux, avec Eudes, comte de Toulouse et
marquis de Gothie. Des vicomtes furent alors établis dans la ville et c'est dans le castelviel,
devenu aujourd'hui l'un des faubourgs de la ville, qu'ils établirent d'abord leur résidence. Vers
la fin du XIe siècle ils se firent construire une habitation dans la ville.

Avant le XIIe siècle, les évêques étaient placés sous la complète dépendance des comtes ou
des vicomtes. Ensuite, ils sont vus comme les seigneurs de la cité. En 1144, le vicomte Roger
fit abandon du droit de dépouille (jus spolii) que ses prédécesseurs avaient exercé jusqu'alors.
Les évêques achetèrent peu à peu aux vicomtes, pressés par des besoins financiers, beaucoup
de leurs droits.

Spécialité : les jannots (en triangle à base d’anis).

Statue de La Pérouse.

Jean-François de Galaup, comte de La Pérouse, s’illustre en tant qu’officier de


marine durant le conflit contre l’Angleterre et la guerre d’Indépendance américaine. Il
devient célèbre lors d’une expédition qu’il conduit, sur ordre du roi, autour du monde.
Le voyage répond à des objectifs politiques, commerciaux et scientifiques, mais
l’explorateur disparaît en mer en 1788.

Lapérouse occupe depuis toujours une place particulière dans le cœur des Albigeois,
qui ont tenu, dès 1826, à lui rendre hommage en érigeant un monument en sa
mémoire. En effet, en 1826, l'information selon laquelle Lapérouse a fait naufrage sur
les récifs de l'île de Vanikoro a été communiquée en France. Les Albigeois obtiennent
en 1828 une ordonnance du roi Charles X autorisant le projet d’ériger un monument
en sa mémoire. 3,5 tonnes de bronze issues de canons réformés sont utilisés pour
fondre la statue. Le sculpteur Nicolas Raggi, à qui l'on doit quelques statues
prestigieuses, reçoit la commande de la Ville d'Albi en 1840. Malgré un problème
survenu au moment de la fonte, qui oblige à tout recommencer, l'artiste réussit à tenir
les délais et à livrer la statue en mars 1843.
Elle est dans un premier temps exposée à l'entrée du Salon de peinture et de sculpture
qui se tient au Louvre. Un an plus tard, la statue est acheminée à Albi et déposée dans
la cour de la préfecture, le temps de déterminer son emplacement final. Celui-ci a fait
l'objet de vifs débats. Prévue au départ place de Verdusse, elle est envisagée un
moment place du Vigan avant que la place Lapérouse ne remporte l'adhésion des
consuls. À l'époque, celle-ci est en pleine restructuration et le budget de la ville n'est
pas favorable à de grandes dépenses. Quatre ans s'écoulent encore avant que la statue
ne soit élevée sur son piédestal puis cinq de plus pour achever la place et réaliser un
bas-relief au piédestal. La statue est enfin inaugurée solennellement le 23 janvier
1853.

Quatre ancres et deux canons découverts sur le lieu du naufrage sont disposés
quelques années plus tard au pied de la statue. Une plaque sur le piédestal indique
également la présence des ossements de marins inconnus retrouvés sur la faille où
repose la Boussole.

L’anecdote : En 1844, alors que la statue vient d'être livrée à Albi, les crédits
manquent pour achever le piédestal. Il est décidé que sa construction serait faite avec
des blocs de granit du Sidobre avec la participation d'ouvriers locaux. Au final, les
blocs sont bel et bien arrivés sur le site mais n'ont pas été utilisés. La « légende »
raconte qu'ils auraient été enfouis sous la place Lapérouse en cours d'aménagement
avant qu'un nouveau piédestal ne soit réalisé. Il faut croire que la légende dit vrai
puisqu'en 2013, lors de travaux de restructuration de la place, un bloc de granit de
forme carré a été retrouvé.

La Ville d’Albi a décidé de procéder à la restauration du monument Lapérouse car il


présentait des fragilités et des altérations diverses. Débutée en octobre 2021, elle s’est
achevée en janvier 2022.

Aller vers rue de Verdusse.

Fontaine de Verdusse.

Des milliers de lavandières ont usé ces pierres pour laver leur linge. Des milliers
d’Albigeois y sont venus pour chercher leur eau. La fontaine se trouvait initialement
sous l’actuelle statue Lapérouse où passait le ruisseau du Bondidou. Elle a servi
pendant très longtemps. Cette fontaine a traversé les siècles, témoins du temps. On
retrouve sa trace depuis l’Antiquité. C’était une des sources principales de la ville.
Aujourd’hui son fronton est en forme de triangle avec son bac en forme demi ovale.
Trois élégantes têtes de lion permettent à l’eau d’arriver. Néanmoins c’est depuis les
années 1960 qu’elle n’est plus en fonctionnement. Un lieu à découvrir, comme celle
des autres anciennes fontaines de la ville. Il y avait alors quatre ou cinq fontaines dans
la cité où les personnes qui n’avaient pas de puits chez eux, pouvaient venir chercher
de l’eau.
Tourner à droite, vers rue de l’Oulmet. Prendre rue Peyrolière et Passage Saint-
Salvy !!!!

Cloître & Collégiale Saint-Salvy.

Le cloître Saint-Salvi est l’œuvre de Vidal de Malvési qui commença son travail en
1270 et le finit dix-huit mois plus tard. La Révolution ne laissa hélas subsister que la
galerie orientale et le mausolée de l’artiste.

On admirera les fines colonnettes, les chapiteaux, mélange de roman et de gothique,


les uns à feuillage, d’autres à figure et même historiés : tel celui où l’on voit le démon
traîner hommes et femmes enchaînés vers la marmite de l’enfer. Des chapiteaux
sculptés, des arcades ou encore des colonnades témoignent des formes romanes
(arcades en plein-cintre) et des éléments gothiques évolués (gâbles aigus sur les piliers
des angles et sur l’arcade médiane). Enfin, par leur décor bien dégagé du fond, les
chapiteaux s’avèrent franchement gothiques. En reconnaissance du bon travail
accompli, Malvési fut autorisé à construire un tombeau pour lui et pour son frère
contre l’église. Le style en est purement gothique. Les deux statues qui entourent en
haut la Vierge à l’enfant seraient celles des frères Malvési.

Du cloître, un passage couvert permet de gagner une place située au chevet de la


collégiale. Elle était le cœur de la “canourgue”, c’est-à-dire des demeures où
habitaient les chanoines, après qu’ils eurent abandonné la vie commune au XVe
siècle.

L'église Saint-Salvi est l'un des plus anciens bâtiments d'Albi. Elle hébergeait la
collégiale des chanoines et de leur abbé, seconde puissance ecclésiastique après
l'évêque. L'édifice est construit au sommet d'une des buttes qui constitue le relief
géographique le plus marqué de la ville. Jusqu'à la Révolution, la collégiale abritait la
sépulture de Saint Salvi, l'un des premiers évêques d'Albi (VIe siècle). Au XIXe
siècle, l'église fut dégagée par les travaux d'urbanisme de Jean-François Mariès.

L'église actuelle présente une architecture complexe qui manifeste une longue suite de
campagnes de construction où roman et gothique se mêlent. Les parties les plus
anciennes (XIe-XIIe siècles) ont été construites en pierre, abandonnée ensuite au
profit de la brique moins onéreuse, pour les parties gothiques. Cette alliance de formes
et de matériaux se retrouve sur le clocher, qui présente une base romane à bandes
lombardes, rehaussée d'un étage de brique dans le style du gothique méridional. Il est
surmonté d'une tour de guet "la gachole" (de l'occitan gachar, guetter) qui porte les
armoiries de la ville.

L’orgue : En 1732, Christophe Moucherel installe un orgue à Saint-Salvi, à partir d’un


instrument du XVIIIe siècle. Il agrandit le buffet dans sa largeur. Les tuyaux existants
sont alors réutilisés en partie. L’orgue compte alors trois claviers et vingt-cinq jeux.
Après avoir été remanié au XIXe, il est en travaux jusqu’en 1930, pour obtenir, grâce
à un dédoublement, 60 jeux à la console. Ces travaux sont confiés à Puget. En 1920-
1930 l’orgue est inauguré par Adolphe Marty et Marcel Dupré. L’instrument n’a plus
subi aucune modification depuis. Cet orgue néo-classique retient toute l’attention de
nombreux organistes qui le considèrent comme idéal pour aborder tout le répertoire du
XXe siècle à nos jours. Bien que toujours en état de marche, il nécessite de subir
d’importants travaux de remise en état.

Le carillon : Composé de huit cloches, le carillon de la collégiale Saint-Salvi fait


partie du patrimoine albigeois depuis 1959. 8 décembre 1959 : la collégiale Saint-
Salvi est en fête à l'occasion de la consécration des cloches du nouveau carillon. Pour
l'occasion, une cantate dont voici un extrait : « Puisqu'ici bas nul ne demeure, une fois
le travail fini, cloches, bercez ma dernière heure avec l'angelus domini. »

Sortir à la Place du Cloître, prendre au Nord direction la Rue Mariès. Prendre à droite
puis à gauche rue St Julien, qui atterrit sur le Marché couvert.

Marché couvert.

Au Moyen-âge, les abords de la cathédrale Sainte-Cécile et de la collégiale Saint-


Salvi étaient prisés pour l'activité marchande avec, notamment, la place de la Pile. À
partir de 1860, Albi décide de construire un marché couvert alimentaire en prenant
l'exemple des Halles de Paris. C’est en 1901 que le conseil municipal d'Albi approuve
le lancement d'un concours pour la construction d'un marché couvert. Le marché
couvert d’Albi est inauguré en 1905. Il offre une rare harmonie des formes
parfaitement adaptées à sa fonction. Le bâtiment est classé aux monuments
historiques.

Longer le Marché couvert jusqu’à Rue Emile Grand, à gauche sur Rue de la Grand
Côté, qui débouche sur le Pont-vieux. Toilettes.

Pont-Vieux.

Long de 151 mètres et construit vers l’an 1040 pour favoriser le commerce et la
circulation, il est l’un des plus anciens ponts de France. Albi était autrefois un
carrefour important entre la Méditerranée et l’océan. Point de passage du Pays basque
vers Lyon et de la Catalogne vers Paris, le Pont-vieux a ainsi abrité la fonction de
péage.

Il repose sur huit arches. C'est en 1035 qu'une assemblée composée du vicomte de
Trencavel, des dignitaires écclésiastiques de l'Albigeois et des diocèses voisins,
décide sa construction.

Il permit de développer le quartier de la rive droite, appelé faubourg du Bout du Pont


ou de la Madeleine et de multiplier les échanges. L'entreprise est importante : il s'agit
de bâtir un lien entre les populations séparées du Tarn et entre l'Italie et l'Espagne par
la grande route de Lyon, qui traverse Albi, le Puy et Toulouse. Pont à péage, il
comportait une tour-porte fortifiée, au centre la chapelle, et à l’extrémité droite le
pont-levis et le “ravelin”. Du XIVe au XVIIIe siècle, il porta des maisons sur ses piles
qui furent démolies après la terrible crue de 1766.

Le Tarn est à cette époque le lit d'un important commerce fluvial qui se fait sur des
bateaux qui portent le nom de gabarres (La gabare ou gabarre est un type de bateau
traditionnel destiné au transport de marchandises). Propriété des Vicomtes de
Trencavel, il appartint ensuite aux Evêques, seigneurs temporels de la ville. Coûteuse
construction dont les Evêques ne purent bientôt plus assurer l'entretien, et qu'ils
donnèrent de ce fait à la ville. En 1820, pour s'adapter aux nouveaux transports de la
révolution industrielle, sa chaussée sera redressée et élargie. Primitivement construit
en pierre, il fut par la suite revêtu de briques. Le “Pont Vielh d'Albi” grouillera de vie
et d'activités diverses jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Berges du Tarn.

Depuis le Pont Vieux ou depuis l’office du tourisme, l’échappée verte vous permet de
parcourir 3 sentiers le long des berges du Tarn. Entre 2 et 4 kilomètres de long, ces
promenades vous offrent de superbes points de vue sur la ville, sur les anciennes
fortifications et sur d’anciens moulins en brique restaurés.

Continuer sur Quai Choiseul.

Musée Henry Toulouse Lautrec. Henri de Toulouse-Lautrec, né le 24 novembre 1864 à


Albi et mort le 9 septembre 1901, au château Malromé, à Saint-André-du-Bois, est un peintre,
dessinateur, lithographe, affichiste et illustrateur français.

Jardins et Palais de la Berbie. Le palais de la Berbie (signifiant évêque en occitan) est


l’ancien palais épiscopal de la ville qui fait aujourd’hui partie des plus vieux châteaux de
France. Construit au 13ème siècle en briques roses comme la cathédrale Sainte-Cécile, il
forme un ensemble architectural harmonieux et saisissant où vous pourrez admirer salles
voûtées et pavements médiévaux, plafonds peints, galerie renaissance, chapelle…

Un magnifique jardin classé jardin remarquable se trouve derrière le palais. Caractéristique


des jardins classiques avec arabesques de buis taillés sur lit de graviers blancs, vous
profiterez d’une vue panoramique sur les berges du Tarn, le Pont-vieux et les anciens moulins
de la ville.

Aller à la Cathédrale.

Restes archéologiques, place de la Trébaille (derrière Ste Cécile). Vestiges de l’ancienne


Cathédrale.

Cathédrale Sainte-Cécile.

Véritable forteresse, la cathédrale Sainte Cécile est la plus grande cathédrale de briques au
monde. Longue de 114 mètres et large de 35 mètres, cette cathédrale impressionne par ses
dimensions, son clocher-donjon culminant à 78 mètres du sol. Cet édifice religieux offre à ses
visiteurs une collection de peintures et sculptures exceptionnelles avec 8500m2 de fresques et
de décorations et des murs et voûtes entièrement peints sur une surface de presque 2 hectares.
La fresque du Jugement Dernier, couronnée par un orgue monumental est également un
véritable chef-d’œuvre.

Qui est Sainte-Cécile ?

La bienheureuse Cécile était une noble romaine, née dans une famille chrétienne de
sénateurs au IIème siècle après Jésus-Christ. Mais ce n’est qu’au XIVème siècle d’un
orgue a fait son apparition comme symbole iconographique aujourd’hui familier de
cette sainte, et ce n’est pas avant la fin du XVIème siècle – lorsque sa ville natale a
fondé une académie de musique qui porte son nom – que les célébrations de sainte
Cécile sont devenues essentiellement musicales.

A partir du IVème siècle, Cécile a été surtout honorée comme une sainte femme pour
avoir porté une haire sous sa robe de mariée et dit à son mari qu’elle était fiancée à un
ange (demandant à en voir la preuve, il a été comblé de roses et de lys par le corps
céleste qui l’avait visité). Cécile a été martyrisée entre l’an 176 et l’an 230 après
Jésus-Christ. Une chose est pourtant certaine: sa mort a été particulièrement affreuse.
Cécile a été enfermée dans un bain surchauffé où elle devait perdre la vie. Après
l’échec de cette tentative, puis de trois autres, visant à la décapiter, Cécile a prêché et
chanté pendant trois jours jusqu’à ce que, selon les paroles du Conte de la Seconde
Nonne de Chaucer, « à moitié morte et le cou tranché, elle y a péri ».

Quelles que soient les subtilités de cette histoire pieuse, le culte de Sainte Cécile s’est
rapidement développé: on trouve ses reliques à la fois dans l’église qui lui est dédiée dans le
quartier du Trastevere, à Rome, et dans la cathédrale du XIème siècle tapissée de mosaïques,
à Torcello.

La digne patronne de la musique ne veille sur Albi que depuis le XIIIe siècle. En
effet, antérieurement au voyage d’un noble tarnais en Terre romaine et de son retour
chargé de reliques, la cathédrale d’Albi se nommait cathédrale Sainte-Croix.

La cathédrale Sainte-Cécile d’Albi est un chef d’œuvre du gothique méridional avec une
identité forte et particulière. Commencée à la fin du XIIIe siècle par l'évêque Bernard de
Castanet, elle fut consacrée le 23 avril 1480 par Louis d'Amboise et terminée en 1512. La
construction de la cathédrale fut entreprise au moment où s’achevait celle des grandes
cathédrales gothiques classées au patrimoine mondial que sont Chartres, Bourges, Reims et
Amiens. Elle en ignora ostensiblement le matériau, les techniques et l’esthétique, adoptés sur
les chantiers voisins des cathédrales de Carcassonne, Rodez, Narbonne et au chœur de
Toulouse. Ce rejet aboutit à une architecture singulière qui exalte à leur plus haut degré
l’austérité et le dégagement de l’espace intérieur.

La cathédrale Sainte-Cécile est souvent représentée, conjointement avec l’église des Jacobins
de Toulouse, comme le chef d’œuvre de l’art gothique méridional. Elle serait l’édifice type
d’une variante particulière de l’art gothique, développée en Languedoc, Gascogne et
Catalogne, dont elle présenterait les caractères principaux : une large nef unique (environ 100
mètres de longueur) flanquée de chapelles latérales, une expression architecturale marquée
par une grande austérité et une forte muralité, un éclairage réduit. La hauteur de sa voûte, 30
mètres, ne lui permet pas de rivaliser avec les géantes du nord comme Beauvais ou Amiens
(respectivement 46 et 42 mètres) mais s’inscrit totalement dans la moyenne des grands
édifices du gothique rayonnant (32 mètres pour Strasbourg, 30 mètres pour Soissons et
Auxerre, 28 mètres pour Rouen).

L'aspect extérieur de cette cathédrale est triste, et ne fait nullement soupçonner la beauté et la
richesse de l'intérieur. C'est un modèle de ces églises du Moyen âge qui pouvaient, au besoin,
servir de forteresses. La cathédrale d'Albi est, comme disposition de plan, comme structure,
un édifice roman et même antique, mais gothique dans les moyens d'exécution.

On admire avec autant de raison la clôture du choeur, qui n'est en quelque sorte que le
prolongement du jubé : elle offre extérieurement 72 statues de prophètes, de patriarches et de
femmes célèbres de l'Ancien Testament, et, à l'intérieur, les statues des apôtres et celles des
anges musiciens, auxquelles sont adossées des stalles richement sculptées.

Orgue.

Albi possède dans sa cathédrale un orgue qui se range parmi les plus beaux de France.
Son buffet, dû au talent de Christophe Moucherel (1734-1736), suscite l’admiration
des connaisseurs par ses dimensions hors du commun. L’orgue de la cathédrale a été
remanié depuis par plusieurs facteurs d’orgues et dispose de cinq claviers.

L’orgue subit ensuite une "mise-au-goût du jour" à l’époque romantique. Il perd alors
son caractère d’origine. "Les plus fameux imagiers français de la fin du Moyen-Âge
(...) ont (dû) participer au chantier de Sainte-Cécile." En 1977, Bartoloméo
Formentelli est désigné pour assurer cette restauration qui va consister à reconstruire
l’instrument de Moucherel en y intégrant les modifications de l’Epine, Isnard et
Peyroulous. L’inauguration a eu lieu en 1981.À partir de 1950, son état de
fonctionnement est préoccupant. Après plusieurs années de réflexion qui ont permis
de découvrir l’origine ancienne du matériel (tuyauterie en particulier), la décision est
prise de restaurer l’orgue et non de le reconstruire. Durant l’été 1997, B. Formentelli
effectue un grand relevage.

Statutaire.

La statuaire de Sainte-Cécile d’Albi forme un ensemble considérable, peut-être le plus


important de la sculpture française de la fin du Moyen Âge. Celle-ci est extrêment
importante : 87 statues à la façade externe du jubé, 33 personnages de l’Ancien
Testament au pourtour du chœur et 15 statues figurant l’Eglise. À l’intérieur : 12
apôtres, la Vierge, Saint Jean-Baptiste et Saint Paul tandis que 72 statues d’anges,
Charlemagne et l’Empereur Constantin dominent les deux portes d’entrée de la
clôture. La ploychromie qui recouvre la statuaire de Sainte-Cécile est celle des
origines. Elle témoigne que la mise en peinture des statues était fondamentale durant
la période médiévale et que les hommes de ce temps concevaient et exprimaient
l’univers céleste à travers une gamme de couleurs vives et non par la forme nue et le
volume pur. Les grandes statues du pourtour et de l’intérieur du chœur se caractérisent
par la diversité des physionomies et des attitudes; cheveux et barbes les
individualisent nettement ; les costumes suivent la mode ; ils manifestent le penchant
pour les draperies aux plis profonds qui marquent l’œuvre des imagiers français au
XVe siècle.

La qualité exceptionnelle de la majeure partie des statues suggère que les plus fameux
imagiers français de la fin du Moyen Âge, Michel Colombe et Antoine Le Moiturier,
voire “le maître de Biron”, ont participé au chantier de Sainte-Cécile.
Le Jugement dernier.

Le plus grand du Moyen Âge, révèle des parentés stylistiques avec la peinture
italiennes et flamande de cette époque. A la fin du XVe siècle, les murs de la
cathédrale se parent de couleurs avec la réalisation du Jugement dernier, le plus
important de France par son ampleur : 300 m2 ! Sous le règne de l'évêque Louis Ier
d'Amboise.

Malgré l'absence de sa partie centrale, détruite à la fin du XVIIe siècle où le Christ


apparaissait en gloire, le Jugement dernier conserve une étonnante fraîcheur picturale.
Il y a plus de cinq siècles, avant que la voûte ne soit ornée de ses somptueuses
peintures, le fidèle chrétien en entrant dans la cathédrale était placé devant une réalité
à laquelle il ne pouvait échapper : la mort. Impossible de manquer cette fresque
impressionnante tant par ses dimensions que par ce qu'elle représente : le Jugement
dernier dont parle l'Apocalypse de Saint Jean.

Le prodige des peintres de la Renaissance se révèle par leur capacité à exprimer sur
les visages et les corps désarticulés des damnés le sentiment d'horreur et d'épouvante.
Celui-ci contraste fortement avec l'apparente sérénité des élus. Le tableau est là pour
frapper les esprits. L'enfer est le monde de la désolation, de la désespérance, du chaos
et de l'anéantissement. Peuplé de monstres et de démons terrifiants, il plonge les
malheureux dans un supplice éternel qui rappelle nombre de tortures médiévales :
immersion dans l'eau, pal, ingestion forcée, cuisson dans des marmites géantes : le
spectacle fait froid dans le dos. Le jugement dernier d'Albi est le premier à mettre en
scène les sept péchés capitaux, chaque supplice correspondant à un vice. Seule la
paresse a disparu... La violence des châtiments devait suffire à mettre en garde les
chrétiens, responsables devant Dieu de leurs actes, et à les ramener sur le droit
chemin. À l'inverse, l'image des élus offrait une espérance et l'assurance de l'éternité
après la mort.

Prendre ensuite Rue du Castelviel. Observer Place Savène. Jusqu’à la Place du


Château. Prêter attention au Viaduc ferroviaire d’Albi. Revenir par le Passage des
Arcades du Bondidou, jusqu’au bus.

Le Castelviel, situé sur un mamelon escarpé dominant les rives du Tarn et celles de Verdusse,
a toujours formé pendant le Moyen-âge une communauté distincte de celle d'Albi. Il a eu ses
consuls et ses coutumes particulières et est toujours resté dans la dépendance directe des
vicomtes d'abord et des rois plus tard.

Jusqu’au XVIIIe siècle, Albi est protégée par des remparts et des ravins où coulent des
ruisseaux. Mais ce site, jadis intéressant sur le plan défensif, correspond mal aux besoins
modernes. Les ravins sont donc progressivement remblayés, les remparts détruits et les
ruisseaux canalisés pour permettre à la ville de s’étendre au-delà de ses frontières primitives.
Il subsistera cependant jusque dans les années 1920 un ravin qui s’étendait de la place
Lapérouse (dépose bus) jusqu’aux abattoirs (pose-cathédrale, cf dessin), et au fond duquel
coulait naguère le ruisseau Bondidou.
Cet endroit était aussi appelé « trou de Verdusse ».

Jardinets, friches, maisons rustiques, tout cela va bientôt disparaître pour laisser place dès
1928 à un boulevard moderne et son monument aux morts en arc de triomphe.

De l’époque du ravin subsiste toutefois un accès en sous-sol à la fontaine de Verdusse.


Aven Armand.
Le Causse Méjean fait partie des Grands Causses situés dans la partie sud du massif central.
D'une superficie de 340 km², il est le plus haut des plateaux caussenards avec une altitude
variant de 800 à 1247 mètres. Le Causse Méjean est une terre calcaire pourvues de reliefs
arrondis, de dépressions et de chaos dolomitiques qui rompent la monotonie de ce plateau.
Les frontières se font avec les rivières qui ont creusées de véritables canyons : le Tarn au
nord et à l'ouest, le Tarnon à l'est et la Jonte au sud. Le Causse Méjean est en plein dans le
site des Causses & Cévennes inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

Il y a 200 millions d’années, les roches calcaires du Causse Méjean se sont formées au fond
d’une mer chaude et peu profonde par le dépôt des restes de coraux, crustacés et organismes
marins. Il y a 100 millions d’années, elles ont émergé progressivement sous l’effet de
formidables poussées, de même que les Alpes et les Pyrénées. Il y a 30 millions d’années, la
création de la cavité a commencé grâce à la dissolution de la roche calcaire par des eaux
acides. Les eaux de pluie ne sont normalement pas acides, mais vont acquérir cette acidité,
d’abord en traversant l’atmosphère, ensuite et surtout en traversant le sol où elles
s’enrichissent en gaz carbonique. En pénétrant le calcaire par des fissures, elles creusent des
cavités de tailles et de formes variables. Les produits dissous sont évacués par la circulation
de l’eau vers les gorges de la Jonte. La cavité initiale, une fois amorcée, s’agrandit par
effondrements successifs de sa voûte pour atteindre sa taille actuelle il y a 1 million
d’années. Il y a 700 000 ans, la formation des stalagmites a commencé. Lorsque l’eau
chargée de calcaire rencontre l’air d’une cavité, le gaz carbonique s’échappe et libère le
calcaire qui va rester sur la voûte de la cavité en formant des stalactites. A l’Aven Armand,
les eaux, sont particulièrement riches en calcaire et forment des gouttes très lourdes qui ne
séjournent pas assez longtemps au plafond pour former des stalactites importantes. La
hauteur exceptionnelle de 45 m de la cavité, accélère la vitesse de chute de la goutte. En
arrivant sur le sol, elle explose en d’innombrables gouttelettes autour du point d’impact qui
libèrent leur importante charge minérale pour aboutir à la formation d’une stalagmite. La
forme originale des stalagmites vient de cette dispersion, renforcée par les déviations de la
trajectoire des gouttes, dues aux mouvements d’air dans la cavité.

Inexploré pendant des millénaires, l’Aven Armand était un abîme, un gouffre, objet de
légendes terrifiantes, gosier du diable, accusé d’avaler les troupeaux et les voyageurs égarés.

C’est à Louis Armand que l’on doit la découverte de la grotte. Il l’explora en compagnie
d’Edouard-Alfred Martel. Louis Armand, forgeron au Rozier, fut le compagnon et le
contremaître de Edouard-Alfred Martel au cours de la plupart de ses expéditions souterraines
pendant près de 20 ans. Le 18 septembre 1897, à l’hôtel des Voyageurs du Rozier, Louis
Armand annonce à Edouard-Alfred Martel : « Hier, en redescendant de la Parade, je suis
tombé par hasard sur un maître trou… les grosses pierres que j’y ai jetées s’en vont au diable
avec un vacarme pire que partout. » Le 19 septembre 1897 après-midi, Edouard-Alfred
Martel, Armand Viré et Louis Armand arrivent sur les lieux par un vent glacial. Ils sont
lourdement équipés : « Mille kilos d’échelles, cordes, téléphone, lit de camp, caisses de
luminaires, vêtements, provisions, outils… », écrira Edouard-Alfred Martel. Louis Armand
descend en premier l’apic de 75 mètres, sans rencontrer de difficulté majeure. Dès qu’il prend
pied au sommet du cône d’obstruction, il s’écrie dans le téléphone : « Superbe… !
Magnifique… ! Une vraie forêt de pierres… ! En voilà une trouvaille… ! » … « Monsieur
Martel, c’est splendide ! Il y a au moins 100 colonnes. La plus haute a bien 25 mètres. Je n’ai
jamais rien vu de pareil. Il remontera à la nuit, « avec une figure comme on ne lui avait
jamais vue et que son récit illuminait davantage encore ». Le 20 septembre, le lendemain,
Armand Viré puis Edouard-Alfred Martel descendent à leur tour à la suite de Louis Armand
et dressent une cartographie de l’ensemble, après avoir découvert un second puits de 87
mètres vers les profondeurs. L’expédition se prolongera jusqu’au 21 septembre.
Meyrueis.
L’étymologie de Meyrueis est incertaine. En occitan, Meyrueis signifierait « mélange de
cours d'eau », de mesclar (mélanger) + rius (cours d'eau). Elle provient donc certainement de
la situation de la ville au confluent de plusieurs cours d'eau : la Jonte, le Béthuzon et la Brèze.
Meyrueis, au sud de la Lozère, est aussi en bordure des causses (causse Noir, causse Méjean)
et à proximité du mont Aigoual. A deux pas des Gorges de la Jonte, mais aussi du Parc
National des Cévennes.

Forte d’un riche passé commerçant et manufacturier (laine, chapellerie...), le secteur


de Meyrueis et des Gorges de la Jonte a vu naître le tourisme autour des années 1880 avec
l’exploration par Edouard Alfred Martel de sites tels que Bramabiau, Dargilan, l’Aven
Armand…

Causse = plateau calcaire, dans le centre et le sud-ouest de la France.

La cité est très accueillante et une promenade permet d’admirer ses curiosités : les vieux
platanes, la tour de l’Horloge, la place Sully, la rue principale, etc.

Histoire. Possédée d’abord par les Wisigoths de Septimanie puis par les Sarrasins d’Espagne,
la contrée rejoint l’empire franc sous le règne de Charlemagne.

Située entre Causses et Cévennes, étape sur une importante voie de commerce et de
transhumance entre Auvergne et Bas-Languedoc (le camin ferrat), la cité devient, dès le Xe
siècle, un lieu d'échanges. Ses trois foires annuelles, dont celle de la « Saint-Michel » qui
dure dix jours fin septembre, et son marché hebdomadaire attesté dès 1033 attirent les
négociants des trois provinces. Ces foules justifieraient l'existence de nombreuses auberges
(dont la maison Portalier) ainsi que la présence d'un minuscule quartier juif : la Judarié. Le
négoce porte sur les céréales, la laine, les bestiaux, les chevaux et mulets employés au
transport des marchandises.

Au XIIe siècle, les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem fondent un hôpital et


une église, dédiés à saint Jean. Possesseurs de grands domaines sur le causse Noir, ils créent
également un moulin dans la cité auquel est adjoint le logis du commandeur. C'est aussi à
cette période qu'est construit le pont de Six Liards (ce nom correspondant au montant de la
redevance qui était demandée pour emprunter le pont).

Meyrueis est devenu au fil des ans un centre d’activité lainière qui peu à peu se spécialise
dans la chapellerie. Au XVIe siècle, une nouvelle profession émerge parmi les artisans de
Meyrueis : les chapeliers. Ils produisent des couvre-chefs à partir d'un feutre issu d'un
mélange de laine fine et de « bourrette de soie » (déchets nobles du filage des cocons).

Acquise dès 1550 à la Réforme Protestante, la cité connaît deux siècles de conflits et de
convulsions religieuses. Malgré cela, la prospérité économique s’établit peu à peu, avec
l’essor des chapelleries, des filatures de laine et des fabriques de bas de soie et de coton.

Lors de la Révolution Française, Meyrueis est rattachée au nouveau département de la


Lozère.
Le Temple protestant de Meyrueis. Il est un des rares exemples en France de lieu de culte
bâti sur un plan octogonal. Par sa coupole lambrissée, ses vastes proportions permettant
d’accueillir plus de 500 fidèles, ce temple constitue un élément important du patrimoine
protestant réformé des Cévennes et du Languedoc. Il est inscrit à l'Inventaire Supplémentaire
des Monuments Historiques depuis le 24 Le septembre 2008.

Il est le 2e temple contruit à Meyrueis : dès 1797, la communauté protestante entreprend au


lieu-dit « la glacière », l’édification d’un premier temple dans le terrain qui servait, depuis le
16e siècle, de cimetière des huguenots. À son emplacement, les entrepreneurs Martin et
Pellet, érigèrent, suivant les plans de l’architecte Meynadier ce nouvel édifice de 1837 à
1842. Comme dans tous les lieux de culte protestants, l’intérieur est très sobre. L’espace
s’organise en hémicycle, centré sur une chaire en bois de noyer dominant le pupitre du
chantre. Sur la « table sainte » sont déposées une Bible ouverte tournée vers l’assemblée et
une croix de bois. De part et d’autre de la chaire, des panneaux numérotés indiquent les
cantiques chantés au cours du culte.

Le Grand hôtel de France se trouve sur la place Jean Séquier. Jean Séquier était un Résistant,
mort lors de la déportation.

1.
Route Meyrueis-Ste Enimie.
S’arrêter pour photos à :

- Col de Coperlac
- Le Saltadou (panorama Cirque de Saint-Chély-du-Tarn)

Les gorges du Tarn sont un grand canyon formé par le Tarn entre les plateaux calcaires de
Sauveterre et de Méjean. Sur 53 km les gorges du Tarn, très profondes entre 400 et 600m,
serpentent entre Queyzac et le Rosier.

Dès le paléolithique il est possible que des hommes aient cherché refuge dans les grottes et
baumes de la région. Un ossuaire fut ainsi découvert aux Baumes et la grotte de l’Homme
Mort près de St Pierre des Tripiers recelait plus de 50 individus. De nombreux menhirs et
dolmens attestent d'une population active au Chalcolithique et à l'Age de Bronze.

En 1095, le pape Urbain II prêche la première croisade. En 1075 les moines d’Aniane
(Hérault) fondent le prieuré du Rozier et entreprennent la construction des nombreux édifices
religieux d’architecture romane de notre région. La lutte contre les invasions fait se multiplier
les châteaux féodaux, 20 édifices protègent la vallée entre Sainte Enimie et Rivière
(Aveyron). Durant la Guerre de Cent Ans, à l'apogée de l'extension anglaise en Guyenne, la
limite orientale du territoire contrôlé par le Roi de France traverse la Lozère.

Avec le règne de Louis XIV, l'intolérance reparaît : les dragonnades sont instaurées bien
avant la révocation de l'Edit de Nantes (1685). Les Cévenols sont exaspérés par le climat de
terreur ambiant. Une révolte généralisée éclatera en 1702 : c'est la guerre des Camisards qui
durera deux ans et verra les protagonistes commettre de nombreuses atrocités. L'esprit de
résistance a perduré sur ces terres qui furent le foyer de plusieurs maquis et un lieu de
refuge lors de l'occupation nazie.

Jusqu’au XIX°s la région des causses et des gorges était essentiellement agricole. Les vallées
regroupaient les plus gros bourgs autour des points de passage de la rivière (ponts, gués) ou
des moulins. Plus abrités des rigueurs du climat, les habitants des Gorges se consacraient aux
cultures vivrières : les cultures en terrasse de la vigne et des arbres fruitiers s’y sont
développées ainsi que le maraîchage en bord de rivière ou la pêche sur le Tarn. Les Causses,
organisés en hameaux très regroupés, se consacraient à l’élevage, à la production de fromage
(le Roquefort était déjà apprécié par les romains) et à la culture des céréales.

L’ouverture de la route des Gorges du Tarn, en 1906, permet la naissance d’une économie
touristique. Edouard Alfred Martel, fondateur de la spéléologie, par ses découvertes et ses
ouvrages assure la promotion des merveilles naturelles de la région. A l'heure actuelle, le
département semble se réveiller d'un long hiver démographique : bien que ce fut toujours un
département peu peuplé, du fait de l'exode rural, aggravé par la saignée de la guerre de 14-18,
la Lozère perdit la moitié de ses habitants entre la fin du XIXe siècle et la fin du XX°s.
Ste Enimie.
Sainte Enimie est située en plein coeur des gorges du Tarn dans le département de Lozère de
la Région Languedoc Roussillon. Sainte Enimie est classé plus beau village de France.
Carrefour routier des gorges et des Causses.

Sainte Enimie compte plus de 500 santrimiols (habitants).

Fondé dès l’époque gallo-romaine le village se nomme Burlatis. Au VIe siècle, la princesse
Enimie fonde le monastère, et le village est rebaptisé à son nom. Le bourg médiéval prend
son essor grâce à la restauration du monastère bénédictin en 951 par l’évêque de Mende :
Etienne. Les moines quittent le village à la révolution, Sainte Enimie devient alors Puy Roc
mais les habitants rebaptisent leur village Sainte Enimie.

La légende de Sainte Enimie. Vers la fin du VI°S., Clotaire II (roi des Francs) règne sur une
lointaine contrée du nord du pays. Le souverain a deux enfants : Enimie et Dagobert.
L'éclatante beauté de la jeune princesse mérovingienne suscite bien des convoitises parmi les
nobles du royaume. La vertueuse princesse, mariée à Dieu, refuse fermement les prétendants
que son père lui impose. Elle implore le Seigneur de lui venir en aide afin de conserver sa
pureté. Dieu l'exauce, et lui inflige la lèpre, terrible maladie qui défigure la princesse. Enimie
est enfin débarrassée de ses prétendants et peut consacrer sa vie au Seigneur. Cependant,
devant le désarroi et les remords de ses parents, et face à cette maladie qu'aucun médecin ne
peut guérir, la jeune princesse implore à nouveau l'aide de Dieu. Un ange messager apparaît
et lui dit : « Rends-toi avec ton escorte dans la lointaine province du Gévaudan, dans un lieu
appelé Burlatis. Les bergers te guideront vers une source dont l'eau guérira les plaies de ton
corps ». La princesse et son escorte se mettent en route. Après un long et pénible chemin, le
cortège royal atteint enfin Burlatis. Enimie baigne son corps meurtri dans l'eau froide et bleue
de Burle et guérit par miracle. Sur le chemin du retour, la maladie réapparaît. Ce n’est
qu’après un troisième bain qu'elle comprend son destin : rester à jamais dans cette région
pour évangéliser les populations.

Elle mène une vie solitaire et accomplit de nombreux prodiges. Elle est nommée abbesse par
l'évêque Ilère et fonde un couvent mixte au village. D’après la légende, Enimie et Ilère ont
combattu le Drac, incarnation du diable. Le chaos du Pas de Soucy serait le reflet de cette
lutte. Enimie passe la fin de sa vie retirée dans une grotte. Après sa mort vers 628 son frère
Dagobert, devenu roi, ramène ses reliques à la basilique Saint-Denis. Mais grâce à une ruse
de la princesse, ce sont les reliques de sa filleule, elle aussi prénommée Enimie, qui reposent
auprès des rois de France. Les reliques de la princesse sont conservées à l’Ermitage
jusqu’en1970, date à laquelle elles furent volées. Un pèlerinage a lieu chaque année à
l’Ermitage, pour célébrer la patronne du village (premier dimanche d’octobre).
Parking de la Gravière.

Prendre vers le pont, remonter le village jusqu’à petite voie vers la droite, là où il y a l’Eglise.

Eglise Notre Dame de Gourg avec ses statues du XIIe et XVe siècle, et la céramique retraçant
la vie d’Enimie. C’est adossée au flan du plateau du Causse de Sauveterre que fut construite
au cours du XIIème siècle, l’église Notre-Dame-du-Gourg et transformée au XIVème siècle.
D’architecture typiquement romane, on s’arrête devant le portail en plein cintre à deux
voussures. À l’intérieur, on remarque la nef de trois travées et plusieurs chapelles ajoutées
progressivement. L’une d’entre elle est dédiée à l’histoire de Sainte-Enimie.

Place au beurre : au XVe, on y vendait les produits à base de lait de brebis ou de chèvre. (non
loin, place aux Oules – poteries marmites).

Le monastère fondé par Sainte-Enimie, tombé en ruine dans la première moitié du Xème
siècle, fut reconstruit et des moines y vécurent jusqu’à la Révolution.

Aujourd’hui il est possible de visiter la salle capitulaire romane et le réfectoire.

Enfin, l’édifice est doté de trois sculptures : une Vierge en bois doré datant du XIVème siècle
et deux autres datant du XVème siècle, une Pietà et Sainte Anne.

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