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Architecture Chrétienne Au Moyen Âge

I-Architecture Romane
II-Architecture Gothique
Le Moyen Âge
Le Moyen Âge occidental est l'époque de l'histoire située entre
l'Antiquité et l'Époque moderne, soit entre 476 (fin de l'Empire
Romain D'Occident) et 1492.
Pour certains historiens, elle se termine en 1453 à la chute de
Constantinople prise par l'Empire ottoman et la chute de l'Empire
Romain d'Orient).
Elle s'étend sur une période d'environ mille ans (1000ans).
Le Moyen Âge
Un environnement profondément chrétien.
L’église occupe une place centrale dans l’espace médiéval.
Apartir du XIe siècle: réorganisation de l’habitat;
L’église et le cimetière deviens un pole autours duquel se regroupe les villageois.
De même l’architecture évolue puisque on voit apparaitre du Xe au XIe siècle la diffusion de style
roman puis au siècle suivant commence la construction des grandes cathédrale gotique.
Le Haut Moyen Âge
476 – 987 (≈ 500 ans) Moyen Âge central
Moyen Âge central ou Moyen Moyen Âge tardif
est la première des trois
Âge classique Bas Moyen Âge
subdivisions principales
987 – 1328 (≈ 300 ans) ou Moyen Âge tardif
Sous le règne des
Mérovingiens (457-751) - Capétiens directs 1328 – 1498(≈ 200 ans)
(987-1328) -France -Valois (1328-1498)-
La France- la Belgique
-France
actuelle et une partie de
l’Allemagne de la Suisse et
des Pays-Bas
Carolingiens (751-987) –
Europe Occiental Ligne du temps historique
HAUT MOYEN-AGE ET HERITAGE ANTIQUE
Procédés
•Grand appareil (parfois) et surtout maçonneries
•Maîtrise imparfaite : voûtes rares et lourdes
Éléments de décoration
• reprise éléments antiques
• reproduction plus ou moins fidèle
L'art roman
L'architecture romane est un style architectural essentiellement
religieux caractéristique du Moyen Âge européen.
En histoire de l'art, l'art roman est la période qui s'étend du début du
XE siècle à la seconde moitié du XIIE siècle, entre l'art préroman et
l'art gothique
Il commence en 950 et se voit remplacé progressivement par l'art
gothique ou ogival au cours du 12ème siècle.
L'élément caractéristique est l'emploi de la pierre pour les voûtes en
berceau de plein cintre ou bien en berceau brisé ou pour la voûte
d'arêtes.
Les murs sont recouverts de fresques représentant des histoires de la
religion chrétienne, les chapiteaux des piliers et colonnes sont
sculptés.
Le tympan qui surmonte le porche d'entrée est lui aussi très historié.
L’ âge d’or entre X- XIIème siècle
voute romane

église romane de VIX


L'art roman – généralité
L'art roman regroupe aussi bien l'architecture romane que la sculpture, la
peinture ou la statuaire romane de la même époque.
L'expression recouvre une diversité d'écoles régionales aux caractéristiques
stylistiques différenciées, mais qui allient maîtrise technique et audace.
Se développant lors d'une période d'expansion économique, il n'a pas été le
produit d'une seule nationalité ou d'une seule région, mais est apparu
progressivement et presque simultanément dans plusieurs régions d'Europe
occidentale.
Dans chacune d'elle, il a des caractéristiques propres (par exemple :
l'utilisation de pierres différentes dans chaque région), bien qu'avec une unité
suffisante pour être considéré comme le premier style international, avec un
cadre européen.
Son domaine d'expression est essentiellement religieux avec notamment
l'adoption du plan basilical pour les églises et la généralisation de l'emploi de
la voûte en berceau.
L'art gothique

L'architecture gothique s'est développée en France et en Europe


du XIIe au XVIe siècle.
L'architecture gothique dispose de nouvelles techniques : des arcs
brisés et des arcs-boutants.
Ces innovations permettaient de construire des édifices plus hauts
et plus grands, mais aussi de faire des murs plus minces.
Les fenêtres pouvaient aussi être plus grandes, et les bâtiments
étaient alors mieux éclairés.
Le résultat est à la fois imposant et délicat.
voute gothique

cathédrale gothique de Bourges


En gros
Au Moyen-âge, il y a deux courants d'architecture religieuse :
- l'art roman jusqu'au 12ème siècle
- l'art gothique jusqu'au 16ème siècle
L'art roman se caractérise par une architecture simple, avec peu
d'ouvertures et des voutes de plein cintre.
L'art gothique se caractérise par une architecture alambiquée, avec
de grandes ouvertures, des formes complexes et des arcs brisés.
Les bâtiments gothiques sont plus hauts et plus lumineux que les
bâtiments romans.
LEXIQUE POUR COMPRENDRE L'ARCHITECTURE ROMANE

Arc en plein cintre LES ARCS


L'arc est une structure de maçonnerie de forme
courbe. Il est dit en plein-cintre, si la courbe est
en forme d'hémicycle (demi-cercle) ; il est dit
brisé si le sommet de la courbe forme un angle
aigu : il peut aussi être surhaussé, en ogive... Un
arc est formé de pierres taillées en biseaux. La
pierre centrale a pour fonction de bloquer la
structure de l'arc, c'est la clé.

LE CHŒUR LECHŒUR se situe dans le prolongement de la


nef, mais son accès est réservé aux membres du
clergé qui s'y rassemblent pour chanter l'office. Il
est toujours orienté à l'est (vers Jérusalem).
LA NEF Du lat. "navis" , navire, la nef en effet,
évoque la forme d'un navire renversé,
avec sa silhouette étroite et longiligne,
elle va de la façade au chœur. Dans
l'église, la nef est le lieu de
rassemblement des fidèles.

L'ABSIDE L'abside est formée par l'extrémité arrondie


de certaines églises, derrière le chœur. L'art
roman verra le développement d'un
déambulatoire (espace de circulation) entre le
chœur et l'abside qui s'ouvre sur de petites
absidioles qui abritent des chapelles, qui sont
dites alors, "rayonnantes". Lorsque que l'on
regarde l'édifice de l'extérieur, l'extrémité en
hémicycle est dite chevet.
LESVOÛTES Les voûtes sont des ouvrages de
maçonnerie qui recouvrent un édifice. La
voûte exerce une charge sur les murs qui la
supportent. La force de la charge s'exerce
selon une poussée latérale qui tend à les
écarter.
LETRANSEPT Petit couloir transversal qui donne à l'édifice sa
forme de croix latine. La croisée du transept
désigne la partie de l'église où se rencontre la nef
et le transept. Elle est généralement coiffée d'une
coupole (voûte en forme de demi sphère).
LE PORTAIL On entre dans une église romane par la Grande
porte.
Le portail c'est l'entrée dans ce qui est censé
évoquer la Jérusalem céleste.
On apporte beaucoup de soins à l'ornementation
de la façade principale, qui acquiert, dès lors, un
caractère de monumentalité.
L'art roman développe la sculpture qui connaîtra
un grand essor.
LES SUPPORTS La colonne est un élément de support de forme cylindrique
(ce qui la distingue du pilier de forme carrée). Elle
comprend trois parties : • La base : qui forme le pied • Le fût
: ou "l'arbre" qui forme la portion médiane. Il peut être
lisse, cannelé, etc.
•Le chapiteau : qui couronne le fût. Il débute par une petite
moulure arrondie, l'astragale. Sa partie principale forme la
corbeille dont la décoration sculptée permet au fidèle de
"lire" une histoire sacrée. Il se termine par le tailloir,
élément plat qui établit le contact avec la partie supérieure.
À l'extérieur du bâtiment, les contreforts viennent
renforcer les murs par l'ajout d'une structure de
maçonnerie.

L'OGIVE L'ogive est la forme prisé par les nervures de pierre qui
découpent la voûte en sections ou voûtains.
La voûte sur croisée d'ogives apparaît dans les régions anglo-
normandes au tournant du XIIème siècle.
Elle permet de transmettre la poussée engendrée par le poids
de la voûte sur les quatre piliers des arcs croisés. Il suffit de
multiplier le nombre de travées pour allonger la nef.
Architecture Chrétienne Au Moyen Âge

I-Architecture Romane

METATHA Soumia
Le Paléochrétien et Le Préroman
AVANTPROPOS-HISTORIQUE

Art préroman ou plus souvent Architecture préromane sont des termes


employés pour désigner la période entre l'art paléochrétien qui se termine
avec l'Empire romain d'Occident en 476 et les premiers arts romans vers
l'an mille.
La chute de l'empire en Occident met fin a une certaine homogénéité,
tandis que dans l'Empire romain d'Orient autour de Constantinople se
développe l'art byzantin avec Justinien.
Les conquêtes germaniques, l'expansion de l'islam et du christianisme
engendrent des espaces artistiques avec les caractéristiques spécifiques aux
arts des migrations (300-900), mérovingien
(460-750), lombard (568-774), slaves, wisigoth(V e siècle au début
du VIII E siècle), mozarabe, asturien (fin du VIII E siècle, début du X E
siècle), anglo-saxon ( V e siècle-1066), puis aux grandes périodes de
renaissance de l'Empire carolingien et du Saint Empire romain
germanique avec les arts carolingien(750-950) et ottonien (950-1020).
Après une période de recherches et de développement parfois tortueux, les
grandes composantes classiques méditerranéennes et paléochrétiennes se
sont définitivement unies avec les apports germaniques dans l'art roman,
le premier grand style universel que l'Europe occidentale ait créé depuis le
déclin de la civilisation gréco-romaine.
Le préroman
La fin du Xe et jusqu’au milieu du XIe se développe l’architecture
« lombarde » ou « préromane ».
Le plan est le même que celui de l’église romane. Mais il y a très peu d’ornementation
intérieure.
Par contre les églises lombardes ont un décor extérieur significatif : il consiste, sur les
murs extérieurs de l'édifice, en pilastres plats de faible saillie réunis tout en haut par de
petites arcatures :
ce sont les « Bandes Lombardes ».
Mais ces églises gardent leurs nefs
couvertes avec une charpente en bois.

Les Lombards étaient un peuple germanique venu de


la Baltique
Les arts d'avant l'an 1000.
L'art roman prend ses sources dans l'Antiquité tardive et s'inspire des
œuvres carolingiennes et ottoniennes :
Nous appelons art carolingien l’art de l’époque de Charlemagne et de ses
descendants. C’est la première phase de fusion entre l’art antique et l’art
des tribus celto-germaniques. Nous parlons aussi de « renaissance
carolingienne ».
Nous appelons art ottonien l’art de l’époque du roi saxon Otton Ier, et de
ses descendants, qui bâtit sur l’héritage carolingien.
L’art carolingien et ottonien sont aussi qualifiés d’art protoroman. Otton
Ier couronné empereur du Saint Empire romain germanique en 962.
Art carolingien et ottonien est aussi qualifié de protoroman. Roman entre
1050 et 1200
Hildesheim, église Saint-Michel.
Un exemple achevé de
l'architecture ottonienne, qui au
Xè à précédé l'art roman.
Document Georges Brun, 2010

Eglise abbatiale de Marmoutier (Bas-


Rhin) : décor de bandes lombardes sur la
face sud du massif occidental.
DocumentGeorgesBrun, 2010

Les grandes églises lombardes en France sont Saint -


Michel-de-Cuxa (Pyrénées-Orientales), Saint-
Guilhem-le-Désert (Hérault), Aime (Savoie)… En
Alsace, l’église de Marmoutier (quoique romane)
offre sur sa façade occidentale un bel exemple de
bandes lombardes
Architecture lombarde Temple de Cividale

Architecture mérovingienne Baptistère Saint-Jean de Poitiers

Architecture carolingienne Chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle


. La variété de l'art roman
L'art roman est un art rural qui est né en 1030 en Allemagne avant
d'arriver en France. Les églises romanes sont généralement des églises de
campagne.
Apartir du IXe siècle, des églises romanes sont construites dans l'Europe
chrétienne car les monastères se multiplient. Un monastère est l'endroit
où habite les moines.
Dans chaque monastère se trouve une abbatiale de style romane. Une
abbatiale est une église réservée aux moines. Comme le pèlerinage
devient de plus en plus important, des églises romanes sont construites
sur les grandes routes des pèlerins.
L’art roman
Deux âges romans
Les historiens distinguent :
le premier art roman, correspondant à la période allant de l'an mille à
la première croisade vers 1100,
le roman classique, qui succède à la période précédente, soit de 1100
jusqu'au triomphe du gothique vers 1200.
Gabrielle Demians d'Archimbaud(une archéologue médiéviste française)
identifie un premier âge et un deuxième âge roman, de part et d'autre
du milieu du XIE siècle :
le premier âge roman se développe en Italie, dans la région de Côme, et
en Espagne, en Catalogne (Lérida, Gérone et Barcelone)
et Aragon (spécialement dans la province de Huesca), entre 950 et 1060-
1070.
le deuxième âge roman se développe plus généralement en France, de
1060-1070 à 1130.
La basilique Notre-Dame d'Avesnières à Laval, représentative
du deuxième art roman.
Architecture Romane
L'architecture romane est le premier grand style universel que l'Europe
ait créé au Moyen-âge depuis le déclin de la civilisation gréco-romaine.
Son développement est pleinement établi vers 1060 mais les premiers
signes de mutation sont différents suivant les régions.
L’architecture romane apporte une monumentalité à la ferveur
religieuse en donnant les prémices d’une architecture qui reçoit la
lumière.
L’architecture romane prend des formes diverses et connaît des
particularismes locaux très affirmés. Cependant, ses caractéristiques
demeurent toujours identiques : plan basée sur la croix latine, de une à
trois nefs et terminé par une abside.
Architecture Romane
Les composantes structurelles de l'architecture romane, les chevets,
la façade et l'espace occidental, les articulations de la nef avec ses
modes de couverture et ses supports, les transepts, les travées
droites du chœur et le traitement des parois extérieures
architecture romane -Abbatiale Saint-Austremoine (Issoire)

architecture romane - plan de l'église de Saint-Nectaire


Caractères de l’architecture romane
L'architecture romane est une architecture d'équilibre.
C'est une architecture de Moines.
Ce sont les moines qui font les plans et qui construisent: Guillaume
de Volpiano, Odon, Thierry.

L’église abbatiale Sainte-Foy de Conques est sans doute l’une des


plus célèbres églises romanes de France (en raison notamment de son
tympan).
L’église abbatiale Sainte-Foy de Conques
L‘Art Roman : de nouvelles solutions architecturales

1. Le problème de la voûte
• Les églises romanes suivent généralement le plan d'une croix latine : la nef (figurant le corps du
Christ) est coupée par le transept (ses bras), et couronnée par le chœur (sa tête).

• Du Xeau XIIesiècle, les bâtisseurs remplacent les charpentes de bois par des voûtes de pierre.
La forme la plus typique de l'art roman reste la voûte semi-circulaire, voûte en berceau ou en plein
cintre.
En général, ces voûtes sont renforcées à intervalles réguliers par des arcs de pierre taillée (les arcs
doubleaux) comme dans la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay.

• Les murs sont épais, les fenêtres réduites : les églises romanes sont souvent assez sombres.
En faisant se croiser à angle droit deux voûtes en berceau, on obtient une voûte d'arêtes, procédé qui
permet de répartir les poussées sur les piliers des angles. On s'en sert surtout pour les bas-côtés, plus
rarement pour la nef.
Dans certaines régions et pays (Sud-Ouest de la France et Italie), la nef est couverte de coupoles.
la basilique Sainte-Madeleine de Vézelay.
Les églises romanes
Les églises romanes sont simples et petites. L'église est recouverte d'une
voûte en berceau.
Une voûte est une structure destinée à couvrir un espace vide entre deux
murs parallèles.
Une voûte en berceau est constituée d'une série d'arc. Les voûtes en
berceau ne pouvaient pas être très hautes car le poids des pierres en haut
de la voûte avaient seulement deux supports. Ces deux supports sont les
deux colonnes de la voûte.
Al'extérieur des églises romanes se trouvent d'immenses contreforts.
Un contrefort est un bloc de maçonnerie qui est élevé à l'extérieur d'un
mur pour le soutenir. Les contreforts des églises romanes sont
directement appliqués sur l'église.
L’église Romane
L'église romane est Massive et Puissante.
L'église romane est peu éclairée, parfois sombre.
L'église romane est simple dans ses lignes.
L'église romane est Franche : pas de choses inutiles.Trois portes dans la
façade indiquent trois nefs, trois étages d'ouverture indiquent une
élévation à trois étages...
L'église romane est variée : chaque église romane à un visage différent,
quoi que gardant les caractères essentiels de l'art roman.
Structure générale d’une église romane de type basilical.Ici,
saint Etienne de Nevers. DocumentGeorgesBrun,2010
Détails ….
La décoration des églises romanes est simple. A l'intérieur
de l'édifice, sur les murs, les piliers et sous les voûtes,
partout les églises romanes sont recouvertes de peinture.
Toutes les couleurs de ces peintures sont faites avec des
produits naturels, ce qui explique la fragilité et la rareté des
œuvres ayant résisté au temps.
Par exemple, dans la chapelle de Berze-le-Ville se trouve
une représentation utilisant un bleu sombre comme le Lapis-
lazuli (une pierre).
Les couleurs dominantes sont l'ocre jaune ou rouge, le vert,
le blanc et le noir. Elles sont utilisées pour renforcer les
lignes de l'architecture, de la sculpture et pour couvrir les
murs de scènes historiques. Sur les colonnes se trouvent du
faux marbre qui est imité par de la peinture.
CHAPELLE DES MOINES À BERZÉ-LA-VILLE ET FORTERESSE DE BERZÉ-
LE-CHÂTEL
Détails
Dans les toutes premières réalisations romanes, vers la fin du
Xe siècle, la sculpture est avant tout décorative. Le décor
sculpté se situe en général dans quelques endroits : par
exemple le portail.
Au cour du temps, les motifs se creusent, les scènes à
personnages sont de plus en plus nombreuses et plus vivantes.
Les scènes d'inspiration religieuses dominent à l'intérieur des
églises, mais à l'extérieur, sous les toitures, dans les cloîtres et
aux baies des clochers, figurent des scènes profanes, parfois
choquantes.
Le "système" roman
Les premiers à construire systématiquement des voûtes en pierre sur de vastes
nefs sont les moines au XIe siècle.
Tout ce siècle est celui des expériences, car dès le début, les premières voûtes,
trop lourdes, jettent par terre murs et piliers sur lesquels elles reposent.
Acette poussée de la voûte, il faut donc répondre par une contre-poussée, un
contrebutement qui va équilibrer la poussée initiale. Cela se réalise par
différentes manières :
Equilibre de la voûte en berceau
Equilibre et progrès de la voûte d’arêtes
Progrès dus à l'arc brisé
Equilibre de la coupole
Subordination des piliers aux voûtes
Subordination des piliers aux voûtes
La dépendance des supports aux voûtes est de règle absolue. Avec
l’évolution de l’architecture, les piliers deviennent cruciformes, car
ils reçoivent les divers arcs doubleaux.
Les chapiteaux romans :

Le chapiteau roman est si différent des autres chapiteaux, antiques ou


gothique qu’il peut aussi aider à reconnaître qu’une église est romane.
Situé à portée de regard, il est un élément didactique pour le fidèle. Il
peut être de diverses formes :
géométrique : gros tronc de pyramide renversé (la face est en trapèze),
ou cube…
stylisé, dérivant du chapiteau corinthien ;
historié : il figure alors des personnages bibliques et raconte des scènes de
l’évangile ou de la Bible (Moulin mystique de Vézelay, chapiteaux du
cloître d’Eschau).
à bestiaire, décrivant des animaux fantastiques dont le Moyen-âge était
friand, et représentant souvent le monde des enfers…
Les chapiteaux romans

Eschau : chapiteau du cloître conservé au musée de Moulin mystique de Vézelay


l'œuvre Notre Dame de Strasbourg
Le portail Roman
Architecturalement, la façade, généralement située à l’ouest, est percé d’un (ou
de trois) portail permettant au fidèle d’accéder à la nef. Elle est aussi la partie
la plus visible de l’édifice et doit donc délivrer immédiatement un ou plusieurs
message sous forme de décor sculpté, message destiné à des fidèles ne sachant
pas lire, message éminemment didactique.
Il comporte plusieurs éléments :
Une baie surmontant le portail, appelée tympan. Très simple sur les premiers
édifices romans, cet élément devient de plus en plus décoré.
Sous le tympan le linteau, rectangle de pierre horizontal, appuyé sur les
jambages ou piédroits, destiné à supporter le tympan, est très souvent lui aussi
sculpté.
Les piédroits forment les parties verticales du portail, à droite et à gauche de
l’ouverture. Ils peuvent être simples ou former un ébrasement (s’étager en
profondeur), de plusieurs colonnes ou de statues-colonnes…
Séparant le portail en deux lorsqu’il est important, le trumeau ou pilier central
sert à supporter le linteau et à le soulager. Il peut lui aussi être décoré ou porter
une sculpture.
Entourant le tympan et s’appuyant sur les piédroits, les voussures sont formées
d’arcs concentriques en retrait les uns par rapport aux autres, l’ensemble des
voussures étant surmonté par un arc, l’archivolte.
Glossaire
Encorbellement; Construction en saillie
L’encorbellement est une construction en saillie du plan
vertical d’un mur, soutenue en porte-à-faux par
un assemblage de corbeaux ou de consoles. Un étage, une galerie un balcon, etc., peuvent
être en encorbellement.
Dans les villes d'Europe, l'encorbellement est typique de l'architecture médiévale en pan
de bois.
Engagée; Demi-colonne qui se fond dans un mur ou dans une colonne plus large
Ci-contre, la façade occidentale du dôme Saint-Martin de Lucques, en Toscane (roman
pisan du XIe siècle).
Entablement
Ensemble reposant sur des colonnes et
comprenant quatre parties :
l'architrave, la frise, la corniche, le fronton
Épauler; Opposer à une force une force passive due au seul poids de la maçonnerie (force
d'inertie)
Ainsi les constructeurs romans épaulent l'édifice par des contreforts construits à l’extérieur : le
contrefort permet, de point en point, de contenir par son épaisseur l'écartement des murs. Un
contrefort n'est pas un organe de contrebutement, mais d’épaulement, situé le plus souvent à
hauteur des retombées des voûtes d'arêtes.
Extrados (contr. intrados); Surface supérieure d'un arc ou d'une voûte
Écoinçon; Élément de menuiserie ou de maçonnerie
Un écoinçon est un ouvrage de menuiserie ou de maçonnerie formant l'encoignure de
l'embrasure d'une baie. Dans le style gothique, on trouve cet élément aux angles des roses ou des
rosaces formant des ouvertures de verrières décorés avec des écoinçons ajourés. Un écoinçon est
aussi une partie d'un tapis qui est située aux coins du champ.
Conclusion
C’est la voûte qui créé l’Église romane et qui l’explique. C’est la voûte de pierres qui a
tout entraîné : la manière de construire et les formes qui en résultent, la manière de
contrebuter, la manière d’éclairer.
C’EST ALAVOÛTE QU’ON RECONNAIT L’ÉGLISE ROMANE.
Ainsi :
L’architecture romane est une architecture d’équilibre.
C’est une architecture de Moines. Jusqu’au milieu du XIIe, les monastères bénédictins
(Cluny) et cisterciens (Cîteaux) sont les seuls lieux où ont été gardés les restes de la
culture antique : ce sont les seules écoles et les seuls foyers d’art. Ce sont les moines qui
font les plans et qui construisent : Guillaume de Volpiano, Odon,Thierry.
L’église romane est massive et puissante …
L’église romane est peu éclairée, parfois sombre.
L’église romane est simple dans ses lignes.
L’église romane est franche : pas de choses inutiles.Trois portes dans la façade indiquent
trois nefs, trois étages d’ouverture indiquent une élévation à trois étages…
L’église romane est variée : chaque église romane offre un visage différent, quoi que
gardant les caractères essentiels et régionaux de l’art roman
Architecture Chrétienne Au Moyen Âge

II-Architecture Gothique

METATHA Soumia
Avant propos
Ce sont les Italiens de la Renaissance qui ont appelé «gothique» ce
style originellement appelé francigenum opus«art de France ».
Le terme «gothique» fut utilisé a posteriori dans un sens péjoratif :
l'art gothique était l'art des Goths, un art de «barbares» qui
auraient oublié les techniques et les canons romains.
Un certain nombre d'historiens de l'art réfutent actuellement ce
jugement et montrent que, comparé à l'architecture romane qui la
précède, l'architecture gothique n'est pas tant une rupture qu'une
évolution.
Présentation
L'architecture gothique s’est développée en Europe occidentale entre
le XIIème et le XVIème siècle.
Elle apparaît en Île-de-France au XIIesiècle ; elle se diffuse rapidement au
nord de la Loire puis s'impose en Europe jusqu'au milieu du XVIesiècle,
avant d'être supplantée par l'architecture de la Renaissance.

Des monuments religieux, profanes, et des habitations des classes


supérieures furent fabriqués dans ce style.
Cependant, ce sont les cathédrales qui actuellement l'incarnent le plus
visiblement.
Son identité particulièrement forte est tout autant philosophique
qu'architecturale.
Elle représente certainement de ces deux points de vue, l'un des plus grands
achèvements artistiques du Moyen Âge.
Diffusion de l’art gothique
La diffusion du style gothique a été rendue possible par la concurrence
entre les évêchés du nord de la France : chaque évêque voulait une
cathédrale plus belle et plus grande que celle du voisin.
Cette rivalité a favorisé la course à la hauteur des nefs. Les nouvelles
idées sont rapidement exploitées à Noyon, à Laon, à Senlis, puis Paris.
Elle se répand ensuite progressivement en Europe occidentale, avec des
variantes locales propres à chaque contrée (Angleterre, Espagne, Italie,
pays germaniques, Scandinavie, ...) et évolue dans le temps, du gothique
dit « primitif » (XIIe siècle) au gothique « flamboyant » (XVe siècle /
XVIe siècle).
Mais à la fin de la Renaissance, cette nomination changea.
La cathédrale Saint-Étienne de Sens

La cathédrale Saint-Étienne de Bourges


La cathédrale Saint-Pierre de Beauvais, un
des chefs-d'œuvre de l'architecture gothique
Les différents âges du gothique
En matière d’architecture gothique, on distingue en général les périodes
suivantes :
- le gothique "primitif", qui a succédé à l’art roman vers 1130, avec l’apparition
de la voûte d’ogives
- le gothique "classique", entre 1190 et 1230, avec des arcs-boutants sur le
modèle de la cathédrale de Chartres
-le gothique "rayonnant", entre 1230 et 1350, caractérisé par des roses
majestueuses et de nombreux vitraux
- le gothique "flamboyant", au XVème siècle, offrant des décors chargés et
tourmentés
-le gothique "tardif" au XVIème siècle, caractérisé par une surcharge de
décorations.
Diffusion de cet art
L’art gothique se diffuse rapidement en France et en Europe en quatre phases qui témoignent
de l’aspiration à l’élévation et de l’importance de la lumière, caractéristiques fondamentales
de l‘art gothique.
Le gothique « primitif », 1130-1180; encore expérimental, se rencontre dans les cathédrales
de Senlis, Sens et Chartres : il correspond à une période d’expérimentation des techniques
qui sont par la suite perfectionnées.
Le premier art gothique couvre durant la seconde partie du XIIesiècle dans le nord de la
France. Ils étaient tentés par un certain faste architectural.
Saint-Denis passe pour le prototype : particulièrement audacieuse, ne sera pas
immédiatement compris et suivi (façade harmonique,
double déambulatoire, voûtes d'ogives).
La cathédrale Saint-Étienne de Sens est un autre exemple initiateur de ce mouvement, moins
audacieux que Saint-Denis : alternance des supports (piles fortes et piles faibles), voûte
sexpartite, murs qui restent assez épais - les arcs-boutants n'apparaissent qu'à la période
classique.
Cependant on peut y constater des innovations telles que l'absence de transept qui unifie
l'espace et un éclairage plus abondant.
Basilique de Saint-Denis
Le gothique classique- 1180-1230
Bourges, Reims et Amiens représentent des figures emblématiques de l’âge gothique classique, durant
lequel se généralise la formule d’une élévation monumentale à trois niveaux (grandes arcades, triforium
et fenêtres hautes) et le recours au système du contrefort et de l’arc-boutant pour épauler le vaisseau
central.
Le gothique classique correspond à la phase de maturation et d'équilibre des formes (fin XIIe-1230 à peu
près). le «Siècle descathédrales »
Cathédrale-Amiens
Cathédrale Notre-Dame de Reims
Gothique classique
En réalité, on privilégie le colossal au détriment du raffinement ; l'élan vertical est de plus en plus
prononcé. Pour cette période, on commence à connaître le nom des architectes, surtout grâce aux
labyrinthes (Reims).
Le travail se rationalise. La pierre se standardise. Le monument prototype est Chartres, projet
ambitieux avec une élévation à trois niveaux qui a pu être envisageable grâce au amélioration dans le
contrebutement.
La mise au point des arcs-boutants .
Les autres pays d'Europe
commencent à s'intéresser à cette
nouvelle forme architecturale.
Le gothique rayonnant : 1230-1380
Il se caractérise par l’évidement et l’allégement des parois murales
au profit de baies toujours plus nombreuses. La sculpture
s’autonomise de plus en plus de l’architecture, et la ronde-bosse se
généralise.
Il s'impose réellement à partir des années 1240 ; les édifices alors en
chantier prennent immédiatement en compte cette nouvelle
«mode» et changent partiellement leur plan. Le gothique
rayonnant va se développer progressivement jusqu'en 1350 à peu
près, et se répandre dans toute l'Europe avec une certaine
homogénéité.
Les églises deviennent de plus en plus hautes.
Le Gothique flamboyant : 1420-début XVIE siècle
Appelé aussi gothique tardif, il naît dans les années 1350 et se développe jusqu'à la
fin du XVesiècle
Le gothique flamboyant, qui nait au milieu du XIVe siècle, doit son nom à la forme
des ornements, qui semblent inspirée de celle des flammes.
Comparé à la période précédente, la structure des édifices reste la même ; mais
leur décor évolue vers un ornement exubérant, caractérisé par une grande
virtuosité dans la stéréotomie (taille de la pierre).
La technique de la «pierre armée» de la période rayonnante fait place à la «pierre
taillée» : cela explique par exemple que les rosaces soient de dimensions plus
modestes.
Le décor «flamboyant» forme des sortes de flammes (soufflets et mouchettes)
La voûte d'ogive se fait plus complexe, devenant dans certains édifices, décorative ;
c'est le cas à la cathédrale Saint-Guy de Prague.
la cathédrale Saint-Guy de Prague

la basilique Saint-Urbain de Troyes,


Les plus célèbres édifices gothiques
En France, de nombreux édifices témoignent de l’architecture
gothique, notamment le Mont Saint-Michel et les cathédrales :
- Notre-Dame de Chartres
- Saint-Etienne de Bourges
- Notre-Dame de Reims
- Notre-Dame d'Amiens
- Notre-Dame de Paris
- Notre-Dame de Rouen
- Notre-Dame de Strasbourg,
- Saint-Etienne de Metz,
- Sainte-Cécile d'Albi.
- Saint-Jean de Lyon
•Façade occidentale de la cathédrale de REIMS
Déclin de l'art gothique à la Renaissance
Les Humanistes de la Renaissance souhaitaient un retour aux formes
classiques hérités de l'Antiquité, reconnue comme un modèle de
perfection.
Le terme «gothique» est utilisé pour la première fois par Giorgio Vasari
en 1550 pour désigner l'art médiéval

Eglise Saint-Eustache, Paris : structure gothique, détails Renaissance


- le gothique connaît toujours de beaux succès dans la première moitié du XVIe siècle.
- Les formes gothiques disparaissent progressivement, se mêlent aux formes Renaissance
comme dans l'église Saint-Eustache à Paris où un décor renaissant habille une structure
gothique.
- Certaines églises gothique de la fin du XVIesiècle ont subi des influences de l'art de
la Renaissance dans leur architecture, comme par exemple la Cathédrale Notre-Dame du
Havre.

Cathédrale Notre-Dame du
Havre.
bibliographie
BARRALI ALTER, X. (1997), Haut MoyenÂge: del’antiquité tardive à l’an 1000, Cologne,Taschen.
CHARLES-PICARD, G. (1962), L’Artromain, Paris,P.U.F.
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VERGARA, L.,TOMASELLA G.M.D. (2001), Reconnaître les styles architecturaux : dela préhistoire à
l’architecture contemporaine, Paris,DeVecchi.
LescoursdeMrFOURRA
Jean-Yves Antoine- http://www.info.univ-tours.fr/~antoine/

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