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2eme Architecture
ISAU
Kinshasa, Janvier 2015
Chapitre 1. La Renaissance
La renaissance est une véritable révolution touchant simultanément les arts, les
sciences, la philosophie, l’organisation même de la société. Elle débute à l’aube du 15ème
siècle en Italie.
Le renouveau qui caractérise cette période est inspiré par la redécouverte de
l’Antiquité ainsi que la place centrale attribuée à l’homme et aux valeurs qu’il incarne.
En Italie : du 15ème au 16ème siècle
En France : du 15ème au 17ème siècle (de 1470 à 1625 )
En Allemagne : du 16ème au 17ème siècle
1.2. Généralités
En Italie, les génies universels émergent : Leonardo Da Vinci, Michel Ange, Raphaël,
Léon Batista Alberti, etc.
C’est dans ces circonstances que de nombreuses cathédrales gothiques demeurent
inachevées suite à l’interruption des travaux d’un seul coup, partout au même moment.
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-La forme idéale de l’église est le plan centré coiffé d’une coupole.
- La croix grecque, le carré ainsi que leurs variantes sont des éléments importants du
plan. Cependant, le vaisseau longitudinal du plan basilic est mieux approprié aux
nécessités du culte.
- Une galerie d’arcades, passage généralement voûté, bordé d’arcades à claire-voie, au
rez-de-chaussée (parfois en avancée de ce rez-de-chaussée) d’une maison d’habitation
ou d’un Hôtel de ville
Ce style caractérisa le XVIème siècle. Il fut marqué par une confiance absolue dans les
nouveaux moyens d’expression. L’équilibre du siècle précédant fut remplacé par un
dynamisme et un recours à la plasticité très affirmé dont la nouvelle façade de l’église
Santa Maria delle Grazie (Milan) constitue une belle illustration.
Lorsque Rome fut mise à sac en 1527, plusieurs artistes actifs se dispersèrent. Les
projets architecturaux furent alors marqués par plusieurs éléments de clair-obscur. 2
phénomènes importants s’observèrent :
Exemples : Cour du palais des offices (Florence, 1560), Porta Pia (Rome, 1560-1564),
Pallazo Te (Mantoue, 1524-1535)
Les murs
-Premier procédé :
* Briques d’attente débordent du mur
* Un contre-mur au parement en dalle de marbre est coulé au mur
-Deuxième procédé
* les briques formant le corps du mur sont laissées apparentes
* encastrement des chambranles dans les vides réservées au niveau des baies
*
-Troisième procédé
Les voûtes et les coupoles
Les combles
-Création des reliefs aux façades grâce à des nombreux procédés et à l’emploi des
ordres antiques
-Transformation des formes fonctionnelles de l’Antiquité grecque en un décor souvent
touffu
-Usage disparate des autres éléments constitutifs (caissons, volutes, encadrement des
baies)
-Abus des efforts de perspective : impression fictive, fausses perspectives, etc.
-La façade est un tableau traité indépendamment du reste de l’édifice
-L’architecture perd tout son sens de la réalité et de sa relation avec le monde extérieur
et la matière
-Le décor se montre plus important en modifiant les lignes et en donnant une forme
arbitraire à l’architecture qui supporte
1.6. Conclusion
Chapitre 2. Le maniérisme
2.1. Introduction
Les architectes de la haute Renaissance ainsi que les princes, évêques, cardinaux,
papes, ducs, banquiers et marchands qu’ils servaient, avaient appris à se divertir, tout
comme leurs prédécesseurs qu’ils admiraient tant l’avaient fait mille cinq cent ans
auparavant.
Les maniéristes étaient des illusionnistes qui considéraient l’architecture comme un jeu
élaboré où l’on trouve un mélange d’éléments et de détails classiques, comble de
l’incorrection du point de vue historique ou « vitruvien ».
2.4. Conclusions
En sculpture
-Recours au marbre, au bronze et à la céramique pour un travail fait grâce à la
technique de la taille et du modelage
-Sculpture linéaire aux surfaces calmes et exploitant des thèmes réalistes
En Architecture
-L’illusion est un élément clé : une série de trompe-l’œil est renforcée par le thème
décoratif
-Le mélange des pilastres et de bossage, d’arcs et de frontons crée une alternance de
rythme
3.1. Introduction
3.2.1. Définition
A l’instar de quelques vocables utilisés en histoire de l’art, à savoir : « gothique »,
« roman », le terme baroque fut d’abord employé dans un sens péjoratif.
Cependant, il se peut qu’il provienne du vocable portugais « barocco » qui s’applique
à une perle de forme irrégulière ou de « baroco », mot de période médiévale signifiant
syllogisme spécieux, étrange, pédant et bizarre. Ainsi, « baroque » devient synonyme
de mauvais goût et de lourdeurs.
-le cercle dans les édifices à plan centré se déforme en ellipse et la coupole de la
croisée, à double enveloppe devient colossale (voir Saint Pierre de Rome)
-La nef centrale des édifices à plan basilical coiffée d’une voûte en berceau domine
l’ensemble
-L’aspect extérieur de l’édifice est de plus en plus dominé par la façade qui ne cesse de
croître en importance
-Une rivalité entre architectes et peintres dans le raffinement d’utilisation de la
perspective et du trompe-l’œil : des lignes divergentes donnent l’illusion des vastes
espaces
-Seule la symétrie reste de rigueur dans la composition d’ensemble
-Le baroque affectionne le monumental jusque dans les détails : tours et coupoles,
statues ornant le fronton, l’autel, le portail, etc.
Au-delà d’un style architectural incarné dans l’ovale, la forme dynamique, tendue et en
équilibre instable, le baroque était une sensation qui imprégnait tous les domaines de la
société : on vivait d’une manière « baroque ». (Arts, peinture, musique, fêtes religieuses
et princières, coiffure, mobilier, et même le langage…tout était baroque)
3.3.1. En Italie
Parti de l’Italie vers la France, l’Espagne, le Portugal et les autres pays d’Europe, le
baroque fut le premier style à franchir les frontières du vieux continent pour se répandre
dans le Nouveau Monde, en Inde et aux Philippines. Il connut donc une diffusion
mondiale
Forte influence italienne : il existait une tradition espagnole du plan ovale qui remontait
à la salle capitulaire de la cathédrale de Séville (XVIe siècle) mais les architectes
espagnoles furent sensibles au modèle italien et principalement à celui des églises
romaines édifiées par Vignole.
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Le rôle des architectes jésuites : l’éclosion du baroque en Espagne doit beaucoup aux
architectes jésuites dont les recherches sur les plans, les volumes, les sagrarios
(chapelles du saint sacrement) et les tours des façades influencent la nouvelle
génération des architectes.
Innovation dans l’emploi de fausses coupoles : monté sur une armature de bois et
revêtu d’ardoise, ce type de couverture peu coûteux et plus léger que la pierre a été
importé de Flandre.
L’explosion du décor intérieur : Dès les années 1640, les murs intérieurs de certains
édifices jésuites sont traités comme des surfaces ornementales continues. Entre 1640 et
1680, l’art privilégie l’effervescence du décor à l’intérieur des monuments plutôt que leur
transformation radicale. Néanmoins, les formes, les espaces et les volumes que
conçoivent les architectes espagnols conservent encore une structure classique,
rectangulaire et sobre.
Baroque exalté pour les églises et fantaisie pour les palais. L’Espagne a donc connu
l’alternance entre le style dépouillé néoclassique importé d’Italie et de France qui
caractérise l’art royal, et l’intensité des décorations du baroque exalté de l’art religieux;
ce dernier se traduit par l’exaltation des formes et un faste extraordinaire.
3.5. Conclusions
Baroque en Espagne
Baroque à Londres
Baroque à Vienne
Chap.4. Le rococo
Commode rococo
Commode de style rococo, 1775. Acajou. Philadelphia Museum of Art, Philadelphie (États-Unis).
4.1. Introduction
Le rococo date des quinze dernières années du règne de Louis XIV (1661-1715) et dura
jusqu’à la fin du XVIIIe Siècle. Né en France vers 1715 ce style qui assure une transition
entre le baroque et le classicisme a connu la consécration de son apogée en Allemagne.
L’absolutisme atteignit son apogée avec la célèbre phrase de Louis XIV : « L’Etat c’est
moi ».
Définition : Le rococo vient de « rocaille » qui signifie caillou, un style qui tire ses
origines d’une tendance décorative française qui repose sur des motifs en plâtre
évoquant les volutes des coquillages. Ce Style ensoleillé pour le Roi Soleil, le rococo vit
le jour à la cour de Louis XIV.
A son niveau le plus abouti, le rococo allie l’abstraction des principes architecturaux
basés sur la forme et la géométrie à l’effet narratif d’une ornementation picturale
somptueuse
Ce style accroît la richesse de l’ornementation et la fluidité des formes introduites par les
architectes baroques.
Avec une décoration prononcée, ce style présente des artifices ornementaux et crée une
atmosphère propice à l’imagination et à l’effervescence.
A mesure que le décor s’affinait et s’égayait, la sphère intime elle aussi gagnait en
importance et l’on se préoccupa bien plus de l’aménagement des pièces personnelles.
Du point de vue des matériaux, le rococo utilise le stuc en lieu et place de la pierre; ceci
rend la recherche de la liberté manifeste.
4.5. Conclusions
On débat encore pour savoir si le rococo est un style à part entière ou un avatar du
baroque tardif.
A supposer qu’il y ait une différence, l’attribution d’une décoration ou d’un édifice au
rococo, du seul fait de sa délicatesse, est purement subjectif.
Avec l’avènement de Louis XVI en 1774, on vit apparaître des éléments décoratifs plus
linéaires, plus rigoureux et moins abondants, caractéristique du « style Louis XVI ».
5.1. Introduction
En France, on vit une des périodes les plus riches et les plus inventives de l’histoire de
son architecture; en effet, la construction française développe des formules inspirées du
style italien mais qui tendent à s’en distinguer jusqu’à constituer les modèles du
classicisme français.
Avec ce style, les architectes utilisent les formes traditionnelles avec une liberté
croissante : les villes sont alors aménagées, reconstruites, agrandies ou, parfois,
entièrement créées, et elles sont embellies de monuments exemplaires.
On assiste alors à la véritable naissance de l’urbanisme d’Etat : des places grandioses,
des portes et des arcs de triomphe, etc.
A la fin du baroque, la royauté décadente n’exerce plus qu’un pouvoir de façade, et,
simultanément, l’influence des éminences grises grandit.
L’aqueduc : ce mot d’origine latine (aquae ductus=conduite d’eau) renvoie aux ponts
romains à arcades, souvent longs de plusieurs kilomètres et servant à amener l’eau d’un
lieu à un autre par un canal couvert ou à air libre.
L’arc : c’est une construction de forme courbe délimitant une voûte ou la partie
supérieure d’une baie. C’est aussi un assemblage de pierres taillées en forme de coin,
reliées par des joints de mortier triangulaires.
En France, la prédilection des formes de l’Antiquité est d’abord une réaction contre la
liberté et la fantaisie du goût rocaille (rococo).
A la fin du XVIIIème siècle, des recherches archéologiques et des relevés précis sur les
sites apportent une solide connaissance des formes et des technologies de l’Antiquité et
débouchent sur leur utilisation rationnelle.
L’idéal architectural qui allie dignité romaine, pureté grecque et élégance italienne, se
réfère à des édifices exemplaires : le Panthéon de Rome, la maison de Pompée, etc.
Aussi, sous Napoléon, la grandeur de l’Etat, la noblesse de la Nation, sont mises en
exergue.
L’architecture ancienne n’est plus seulement appréhendée comme une forme idéale,
mais comme une structure concrète; une nouvelle conception qui modifiera la
construction des nouveaux édifices ainsi que l’enseignement académique.
5.5. Conclusion
Dans son Essai sur l’architecture de 1753, Marc-Antoine Laugier affirmait que toute
l’architecture découlait probablement de la « hutte primitive », réponse rationnelle du
« noble sauvage » au besoin d’un abri composé d’une structure simple faite de 4 troncs
d’arbres et d’un toit incliné en branchages; cette vision corroborait l’idée dominante de
l’époque selon laquelle raison et structures naturelles avaient une même origine.
6.1. Introduction
L’architecture européenne a élaboré au fil des siècles des variations sur les thèmes
antiques au lieu de copier simplement les codes stylistiques gréco-romains.
Au Moyen Age, la tradition classique a été récupérée dans le but de souligner la
continuité entre l’empire Romain et le christianisme, tandis que les architectes du début
Renaissance découvraient les techniques de constructions classiques.
Après la codification des règles au XVème siècle, l’architecture européenne s’écarta des
normes classiques lors de l’avènement du maniérisme pour atteindre le bizarre et
virtuose de l’époque baroque.
Enfin, le baroque tardif et le rococo exacerbèrent ces tendances au double point de vue
structurel et décoratif en abandonnant, sauf en de rares occasions, le sobre équilibre du
début de la Renaissance
Les courbes et les ornementations déchiquetées du rococo sont rejetées pendant que le
style élaboré sous le règne de Louis XV est influencé par les formes cubiques et les toits
en terrasse des édifices de la Renaissance anglaise.
Malgré de grandes similitudes entre ces deux édifices, leurs différences n’en sont pas
moins significatives :
Le palais Stroganov présente une corniche moulurée qui culmine en tympan. Les
fenêtres de l’étage noble et du premier niveau sont à sommet arrondi tandis que celles
de la mezzanine sont encadrées par une large corniche moulurée. La façade est bordée
par des pilastres d’angles.
En revanche, le Petit Ermitage présente une corniche dentelée de type architrave qui
fait saillies au dessus des colonnes. Les fenêtres du premier niveau et de l’étage noble
sont arrondies au sommet et les colonnes en saillie liées à la façade par deux pilastres.
Equilibre et linéarité caractérisent l’effet recherché.
Si le code stylistique s’apparente à celui du baroque tardif, les résultats sont totalement
différents. La recherche de la rationalité a poussé jusqu’au dessin des édifices
« idéaux ».En réaffirmant la primauté des colonnes sur les piliers et les pilastres, des
entablements continus sur les arcades, les plans de germain Soufflot pour l’église
Sainte-Geneviève de Paris devenue par la suite le Panthéon, témoignent de ce retour à
l’Antiquité.
Théorisé initialement en Italie, il n’a été adopté dans ce pays que plus tardivement.
Assimilé à la philosophie des « Lumières », il s’est largement développé en Russie où la
vague néoclassique marginalisa les architectes du baroque tardif.
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6.5. Conclusions
Question pertinente
Le fer et l’acier étaient-ils des matériaux dignes d’être employés alors que les canons de
l’architecture évoluaient depuis des millénaires autour de la pierre et du bois, ou
offraient-ils des opportunités qui devaient être exploitées sans référence à la tradition?
C’est à ces questions que certains architectes du milieu du XIXème siècle tentèrent de
répondre alors que des nouveaux bâtiments, tels que les gares, les hôtels ou les halls
d’exposition entraînaient une évolution significative de la recherche architecturale, sur le
plan morphologique et typologique
Il sera trop tard, dans la seconde moitié du XIXème siècle, lorsque les historiens de l’art
s’apercevront que le gothique des cathédrales, avec sa pureté austère et sublime -
comme à Cologne – était d’origine étrangère, précisément française.
7.1.1. Précision
Cet amalgame parfois arbitraire d’éléments repris d’une ou de plusieurs époques donna
souvent naissance à des édifices qui paraissent faux et chaotiques.
-Les bâtisseurs n’étaient plus des individus cultivés (princes, évêques ou praticiens),
mais le plus souvent des groupes anonymes ou des commissions agissant au nom des
sociétés collectives ou d’administrations abstraites qui n’avaient aucune envie de
prendre des risques.
L’évolution toucha tous les domaines : au fer forgé succéda la fonte, aux œuvres
élaborées des sculpteurs, des éléments décoratifs standardisés que le consommateur
n’avait qu’à commander sur catalogue et à coller au mur.
Dès 1750, la production du fer brut se faisait déjà à bon marché. D’ailleurs, à la fin du
XVIIème siècle, l’évolution de la machine à vapeur permettait que l’on fabrique de
grandes quantités de fer brut, de fonte et de fer forgé. Ainsi, entre 1775 et 1779, le
premier pont à arches en fonte fut élevé. Les arches avaient une portée d’une trentaine
de mètres.
Néanmoins, il fallut attendre plus d’un demi siècle pour qu’elles se réalisèrent : c’est
entre 1836 et 1840 que Joseph PAXTON (Directeur des Jardins du duc de Devonshire)
fit construire une serre longue de 100 m, large de 38 m et haute de 20 m avec des
colonnes en fonte pour l’écoulement des eaux de pluie et des panneaux vitrés
standardisés.
PAXTON améliora cette idée pour la première exposition universelle de 1851 et réalisa à
Hyde Park, un immense palais de cristal avec un hall très large à cinq vaisseaux (espace
interieur d’un edifice occupant toute la hauteur)
de 600 m de long, de 120 m de large et atteignant 34 m de haut; séparé du monde
extérieur par une mince paroi de verre et d’acier.
Le « Crystal Palace » était moins révolutionnaire par ses dimensions que par le fait qu’il
fut le premier édifice constitué d’éléments standardisés préfabriqués : il ouvrit ainsi l’ère
de l’architecture rationnelle.
Pour l’exposition universelle de 1889, à Paris, l’ingénieur Gustave EIFFEL construisit une
tour d’une hauteur inconcevable pour l’époque. Avec ses 300 mètres, la tour Eiffel
demeura durant 40 ans l’édifice le plus haut jamais édifié par l’homme.
Tout près, une autre construction rivalisait avec elle, au moins en surface : la galerie
des Machines, longue de 422 mètres, haute de 47 mètres et dont les montants de l’acier
avaient une portée de 114 mètres.
Le fer et l’acier n’étaient pas des « matériaux vrais ». Ils étaient indignes et devaient
être dissimulés.
C’est pour cela que la tour Eiffel fut vilipendée comme une « honte pour Paris » et l’on
exigeait qu’elle soit détruite après l’exposition universelle. L’architecture se réduisait à la
façade.
De manière générale, on cachait les différents halls de gares derrière des façades des
maçonneries historicisantes. (Palais pseudo-gothique, etc.)
Il faudrait préciser que les nouveaux matériaux furent également utilisés pour des
édifices non utilitaires.
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Malgré sa fragilité aux chocs, la fonte est quatre fois plus résistante à la pression que la
pierre, et le fer forgé quarante fois plus résistant à la torsion et à la traction, tout en
étant seulement quatre fois plus lourd. Très malléable, il peut adopter n’importe quelle
forme.
Pour atténuer leur étrangeté, on appliquait des chapiteaux des ordres classiques sur les
colonnes en fonte.
D’un point de vue statique, les constructions métalliques n’avaient plus besoin des murs
: ce fut la plus grande révolution technique qu’ait connu l’architecture. Les constructions
massives pouvaient être remplacées par des édifices à ossature d’une étendue et d’une
hauteur inégalées, bâtis dans des délais-records grâce à l’utilisation des matériaux
préfabriqués
L’utilisation du fer et de l’acier fut une découverte primordiale pour les techniques de
construction. Mais, cette révolution ne s’acheva qu’une fois ces deux matériaux mariés
avec le béton, un matériau bon marché, faits de composants communs – calcaire,
argile, marne, plâtre et eau – facile à préparer sur place ou à l’avance sous forme
d’éléments préfabriqués.
Plus l’armature métallique et le béton sont denses, plus les éléments de la construction
peuvent être minces.
Cette diminution supplémentaire du poids de l’ossature, déjà bien plus légère que la
construction massive, permit de superposer les étages sans renforcement des éléments
porteurs au niveau des fondations, augmentant d’autant la surface utile correspondant à
une surface de base donnée.
Après une ordonnance fédérale votée en 1785 par le Congrès américain, l’ancien
territoire des Etats-Unis fut partagé en carrés du plan directeur uniformes.
Beaucoup de centres à la croissance rapide reprirent ce schéma d’ordre pour l’appliquer
à leurs plans d’urbanisme, comme par exemple New York en 1811, qui recouvrit le
A Chicago qui vécut une croissance effrénée, on jalonna en 1830 le premier chantier de
grande envergure à l’embouchure de la Chicago River, et en 1900, 1, 7 millions de
personnes y vivaient déjà.
Avec le temps, les maisons furent construites de plus en plus près les unes des autres,
grandirent en hauteur et nécessitèrent ainsi des murs de maçonnerie plus solide.
Après 1855, on livra également à Chicago des éléments de façade en fonte de l’usine
new-yorkaise de Daniel Badger, mais la plupart des maisons demeurèrent en bois. Le
risque que ce matériau comportait se fit voir lors du grand incendie de 1871 qui détruisit
une grande partie de Chicago, et ce n’est qu’à la suite d’une seconde catastrophe en
1874, que l’on redoubla d’efforts pour réaliser des constructions résistant au feu.
A l‘opposé de New York où les bâtiments en forme de tours ne tardèrent pas à s’élever
de la mer de maisons pour former le typique « skyline », les maisons de Chicago
s’élevèrent uniformément et en forme de blocs.
Plus les tours étaient hautes, plus les avantages de la construction à base de fer se
faisaient ressentir. Le poids reposant sur les fondations diminuait, en outre, on pouvait
éviter les murs épais du rez-de-chaussée qui empêchaient de placer de larges vitrines et
ainsi de réaliser une location lucrative des surfaces de plain-pied avec le sol.
Alors, on vit pousser comme des champignons, des bâtiments de plus en plus hauts.
Des équipes d’ouvriers hautement spécialisés montaient les échafaudages d’acier à des
altitudes donnant le vertige, Chicago et New York prenant le dessus à tour de rôle.
Les rues devenaient des gorges et s’assombrissaient de plus en plus. L’architecte Ernest
FLAGG proposa en 1898 de ne plus laisser avancer jusqu’au bord de la rue que les
parties d’immeubles de la hauteur réduite et de limiter les tours pointant haut vers le
ciel à un quart de la surface des terrains.
Ainsi, la clarté structurelle des premières tours avait été totalement détruite, et on dut
attendre longtemps avant que quelque chose de comparable pût être de nouveau
atteint.
A l’assaut du ciel
En effet, l’architecture moderne aux Etats Unis se manifesta dans une ville où
l’industrialisation fut la plus rapide : CHICAGO.
Lors du grand incendie de 1871, on s’aperçut que les constructions métalliques n’étaient
pas aussi résistantes au feu qu’on l’imaginait. La catastrophe qui ravagea la quasi
totalité de la ville démontra que ces constructions fondaient comme du beurre.
Lorsque l’on construisit la ville après l’incendie de 1871, son environnement s’était
complètement transformé :
Tournée vers l’avenir, Chicago était plus ouverte à une architecture sobre et
économique que New York où l’on préférait encore les lourdes façades historicisantes.
Toutefois, en séparant les colonnes des fenêtres par un bandeau vertical en relief, les
architectes ADLER et SULLIVAN mirent l’accent sur la verticalité des bâtiments. « Il doit
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être fier et imposant, s’élever en exultant et former du sol au sommet une unité que pas
une seule ligne ne trouble », disait SULLIVAN à propos d’un de ses immeubles. Sa
sempiternelle devise « form follows function » devint le principe directeur de
l’architecture moderne.
La fonction attribuée à chaque étage des bâtiments de SULLIVAN se lit sur leurs façades
organisées sur le modèle « base, fût et chapiteau » : rez-de-chaussée et 1er étage
forment un socle à grandes fenêtres pour les magasins, les étages du fût, avec leur
trame régulière de fenêtres logent les bureaux, tandis que sous la toiture plate en
encorbellement se dessine un étage très compact avec œils-de-bœuf, réservé aux
installations techniques. Les quelques éléments décoratifs Art Nouveau ne modifient en
rien l’aspect général du bâtiment.
Des édifices d’une simplicité cohérente, conçus en fonction des exigences fonctionnelles
et des matériaux, firent de Chicago, la ville la plus moderne du monde, surtout, dans le
quartier commerçant de la ville, le « Loop ».
Cette architecture des buildings fut appelée « Ecole de Chicago », bien qu’elle n’ait tout
d’abord pas fait école.
L’un de ses principaux représentants, Daniel BURNHAM, « trahit » sa modernité en
faisant un retour à un néo-classicisme d’approche plus facile, comme l’illustre l’immeuble
dit « Flatiron » (fer à repasser, à New York)
Ces lotissements construits selon les lois du profit et en fonction de critères sociaux ou
d’hygiène, traversés par de longues rues désolées et sans verdure, étaient réservés à
ceux qui ne pouvaient rien s’offrir de mieux, c’est-à-dire aux ouvriers.
Pour les architectes et les artistes qui voulaient échapper à un historicisme sclérosé,
l’étude de la nature était séduisante.
On retrouva des formes végétales et fluides à travers des motifs comme les branchages,
les cours d’eau ou les longues chevelures féminines ondulées.
En Allemagne, cet « art nouveau » fut baptisé Jugendstil, fondé en 1896 pour propager
un renouveau de la pensée auprès de la jeunesse.
En Autriche, le mouvement s’exprima à travers le style dit de « la sécession viennoise »
en rupture avec le langage formel du passé.
En Italie ce fut le « Stile Liberty »
En Grande Bretagne on l’appela « Modern Style »
En Belgique et en France : « Art Nouveau ». Il fut caractérisé par l’individualisation
poussée des formes qui portaient la marque personnelle des artistes qui les créaient
En Espagne il fut appelé « Modernismo »
Même au sein des lieux régionaux où on vit son effet, on constata des manières de
considérer l’Art Nouveau qui étaient fondamentalement différentes, et on assista même
à d’amers combats, en tout cas à des bases divergentes.
Le seul point commun était la conscience de vouloir être « moderne », quoi qu’en fût la
signification.
Grâce à cette exigence, l’architecture quitta ainsi définitivement le terrain des échelles
de valeur provenant du passé, devenu incertain au XIXème siècle, et s’adonna plus ou
moins aux tendances actuelles de la mode qui ne devaient connaître qu’un bref
épanouissement.
L’esprit et la forme théorique de l’Art Nouveau furent plus importants que ses formes
concrètes; ils en firent le point de départ d’une architecture moderne.
Il y eut d’abord, avec le soulignement de la linéarité, un retour à une dynamique
architecturale qui s’était exprimée pour la dernière fois à travers les formes élancées du
Gothique.
L’éclectisme historique, lui, avait été lourd, massif et statique.
L’effet esthétique et décoratif devait être autant rendu par le matériau que par la
construction ou sa fonction.
La fluidité des tracés s’obtenait parfaitement bien avec le fer que l’on pouvait ployer,
rassembler en faisceaux ou en gerbes conformément à sa spécificité.
Les bouches de métro conçues par Hector GUIMARD pour l’inauguration du
métropolitain parisien en 1900 en sont un célèbre exemple. Image à scanner
Le fer était utilisé depuis longtemps, mais, il était resté jusque là caché derrière la
pierre, le stuc ou le bois, tout comme le béton qui, du reste, ne s’affirma que très
lentement.
Dans sa conception moderne, l’urbanisme a pour point de départ les trois siècles où la
papauté réaménagea, embellit, organisa la ville de Rome.
Mais, l’urbanisme de la Renaissance était un art.
A partir du XIXème siècle, les préoccupations esthétiques en urbanisme passent au
second plan.
Si bien que l’urbanisme cessa d’être un art sans avoir réussi encore à devenir une
science. L’urbanisme n’a été enseigné à l’Ecole des beaux-arts de Paris qu’à partir de
1953 par GUTTON. Ses cours ont été publiés en 1962 sous le titre « l’Urbanisme au
service de l’homme ».
Le but de l’urbanisme au XIXème siècle était sans doute de soigner une maladie ; mais il
était surtout question de trouver un autre système de ville dans lequel les hommes ne
soient pas frappés de maladie ni physique, ni mentale.
Ainsi, Pierre LAVEDAN voyait quant à lui, trois solutions à la ville malade du XIXème
siècle :
- L’urbanisme démolisseur, système HAUSSMANN
- L’urbanisme conservateur : conserver le caractère historique de la cité en
l’assainissant par curetage ;
- L’urbanisme constructeur : créer ailleurs de nouveaux types de villes
La Désurbanisation
Mais voilà, les villes n’ont cessé d’accroître leur population et les campagnes de se vider
de leurs habitants. Pour les idéologues de l’urbanisme, l’avenir de l’urbanisme était en
fait le Désurbanisme : une idée-force dans les pays anglo-saxons ; une continuité de
l’idéologie désurbaniste fondée à la fois sur une très forte nostalgie de la nature et un
très vif souci de la liberté individuelle.
La Banlieue
A l’origine, les banlieues étaient des zones de verdure et loisirs peu peuplées entourant
les villes.
La maison de banlieue était la maison de campagne, la résidence secondaire parfois.
Il fallait bien être riche pour y habiter.
On y respectait la nature au plus haut point et ce, sans aucune obligation de la ligne
droite urbaine.
Bosquets, gros arbres, jardins, terrains de jeux, etc. entouraient les demeures
spacieuses.
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Avec l’avènement des chemins de fer, le caractère des banlieues sera complètement
modifié. En outre, la nuée des pauvres, chassées des villes par les démolitions
haussmanniennes, se rua dans la banlieue. Il s’opéra alors un transfert : les riches
réintégrèrent la ville assainie et les pauvres transformèrent la banlieue en un
lotissement consternant.
En s’universalisant, l’habitat de banlieue perdait tous ses avantages.
Pour les pauvres, les petits rentiers, toute cette population à petits revenus et à petits
salaires, qui remplaçait les aristocrates et les grands bourgeois revenus à la ville, la
banlieue devenait la frustration d’un rêve agreste.
C’est pour retrouver ce rêve agreste ou champêtre que furent construites dans les
banlieues, et en réaction contre la prolifération pavillonnaire, les premières cités-
jardins.
L’idée des cités-jardins, ensemble le plus ambitieux, était apparue en Grande Bretagne,
le premier pays industrialisé qui resta longtemps la première puissance industrielle du
monde et souffrit plus qu’ailleurs des conséquences sociales du progrès économique.
Groupées autour d’un parc central, les maisons, à un ou deux étages et jardin
individuel, s’alignaient le long de petites rues bordées d’arbres.
On devait trouver sur place commerces et lieux de travail, à proximité, des fermes
livrant des produits frais, ce qui permettait d’allier les avantages de la ville et de la
campagne.
Les cités-jardins belges ne sont pas, comme les rêvaient les initiateurs britanniques des
l’idée, Ebenezer HOWARD et Raymond UNWIN, des villes-jardins autonomes,
regroupant toutes les fonctions urbaines, mais plutôt, des quartiers-jardins.
Ces quartiers, de maisons individuelles, entourées d’un petit jardin, sont le plus souvent
situés aux périphéries de la ville, au-delà de l’extrémité des lignes de tramways, là où
les terrains sont meilleur marché.
- les maisons doivent répondre à un plan minimum, qui implique l’absence des
caves, une salle de séjour et une petite cuisine-laverie au rez-de-chaussée, avec
des réduits pour les provisions et le charbon, une douche moins couteuse que le
bain et plus hygiénique parce que la baignoire risquerait d’être utilisée comme
dépôt de pommes de terre, un WC (extérieur dans les premières constructions),
trois ou quatre chambres à l’étage ou dans un grenier muni de lucarnes.
- Les jardins des maisons étaient pensés comme potagers sensés fournir un
surplus de vivres, occuper l’ouvrier à ses loisirs sains et encourager l’épargne de
la ménagère, à qui des cours de conservation des légumes étaient prodigués.
Enfin, c’est parce que les jardins potagers avaient été prévus pour ces maisons
ouvrières qu’on a souvent donné à ces cités le nom de cités-jardins.
Une rupture radicale avec le passé : « Abolir le volume naturel, éliminer tout ce qui
gène la pure expression artistique, l’ultime conséquence de la notion d’art »
Dans les années 30, la notion de « style international »s’ajouta au rationalisme, qui
s’était largement répandu dans le monde.
L’architecture s’uniformisait au même rythme que la culture, suivant l’évolution des
moyens de communication modernes.
comme œuvres d’art totales. Il reprenait en fait, les idées de William MORRIS et Henry
VAN DE VELDE, mais intégrait la machine à son système au lieu de l’éliminer.
A vrai dire, le BAHAUS est né directement du travail de Henry VAN DE VELDE à Weimar,
en réunissant l’Ecole des Arts Décoratifs et l’Ecole des Beaux-Arts en une institution à
laquelle il donnait le nom de BAHAUS, la maison de la construction.
En 1921, on exigeait, pour l’architecture, « une tension esthétique qui s’exprime dans le
rythme, dans l’équilibre du complexe fait d’éléments liés, s’influençant réciproquement,
chacun soutenant l’objectif esthétique de l’autre sans que rien ne puisse être ajouté ou
enlevé.
Autres généralités
La forme des toits qui devaient être plats, déclancha une querelle d’une virulence inouïe.
Les constructions étaient généralement des parallélépipèdes crépis en blanc.
Des architectes comme Brunot TAUT et Le Corbusier appréciaient les contrastes colorés,
pour faire ressortir certains éléments, comme les balcons ou les escaliers sur les
façades.
Cette technique soulignait la répartition des volumes, dans une « asymétrie équilibrée »
remplaçant la symétrie qui avait régné durant des siècles.
Autres caractéristiques : les larges bandes des baies vitrées s’étendant sur toute la
largeur des façades qui, avec leurs murs-rideaux, et leurs supports donnant l’impression
de flotter au dessus du sol. La structure en acier ou en béton armé, permettant une
réduction extrême des éléments porteurs, était utilisée systématiquement et visible de
l’extérieur. Là aussi, fonction et construction devaient former une unité.
La façade et l’aile des ateliers, où la lumière est nécessaire, est constitué d’un mur-
rideau vitré.
Le bâtiment des cours est pourvu de bandes vitrées tandis que dans les logements des
étudiants, l’accent est mis sur l’individualité : chambres, fenêtres et balcons forment de
petits modules.
L’administration, installée dans une passerelle enjambant une rue, relie les différents
bâtiments.
- Il évolua vers une collaboration de plus en plus grande avec l’industrie et,
fatalement, il s’associa à une structure capitaliste que par ailleurs, il prétendait
combattre ;
- Mais, les artistes KANDISKY, KLEE, le suisse ITTEN et voire VAN DOESBURG, EL
LISSITZKY, qui furent accueillis au Bahaus, conservaient une méfiance innée pour
le monde industriel et eurent tendance à se rebeller ; soit une répugnance
manifeste du monde industriel que Kandisky appelait en 1912 : « l’écrasante
oppression des doctrines matérialistes »
Kandisky et Klee devinrent professeurs. Avec eux, les architectes et les designers
tentèrent de jeter les bases de la nouvelle esthétique vers un art total.
3° La troisième période est celle du transfert du BAHAUS de WEIMAR à DESSAU en
1925
- Ce transfert est du à l’arrivée de Johannes ITTEN. Son cours sur « les exercices
du toucher » parut suspect aux autorités de Weimar. ITTEN introduit au Bahaus
l’enseignement artistique par l’exercice du sens du toucher et de la théorie des
couleurs. N 1923, le Bahaus exposa à Weimar le résultat de ses travaux d’élèves
pourtant sous une forme la plus utilitaire qui soit : une maison type entièrement
meublée. Les autorités de la ville furent ouvertement hostiles si bien que le
Bahaus dut fermer ses portes en 1925.
L’héritage du BAHAUS
Cette révolution est évidemment en deçà des ambitions de Gropius, le père du Bahaus,
qui étaient de « réconcilier le monde de l’art » et «le monde du travail » en construisant
la « cathédrale du socialisme ».
Épargnés par les destructions massives de la guerre, pays de l’espoir et de la liberté, les
États Unis étaient devenus la première puissance mondiale, avec un niveau de vie et un
rayonnement culturel bien supérieur à ceux de l’Union Soviétique, l’autre
« superpuissance »
Puisant dans les styles européens des tournants du siècle, les architectes des Etats-Unis
ne développèrent tout d’abord pas de nouvelles visions.
•Dans les villes, l’Art Déco (né à la suite de l’exposition des Arts Décoratifs modernes de
1925 à Paris) prédominait sur les gratte-ciel et les immeubles commerciaux.
Considérés dans une perspective écologique, tous les grands courants architecturaux
des vingt dernières années ont émis des messages erronés.
L’attachement obsédant des designers à un langage dont les images renvoient au rêve
industriel et technologique du début du XXème siècle a généré un style marqué par
toutes sortes de réminiscence – carburateurs, paquebots, fusées, de l’usine au
dirigeable en passant par les turbines, stations spatiales, etc.
Ce style suscite une vaste gamme d’associations, à l’exclusion toutefois de celles qui ont
un rapport avec la Terre elle-même.
Les influences exercées par le néo-machinisme de notre époque ont toutes deux points
communs :
- Elles gaspillent les combustibles fossiles et relèvent d’une conception techno
centrique et anthropocentrique de l’habitat humain.
A partir des années 70, en particulier, la mise en valeur des détails high-tech –
structures apparentes, utilisation à grande échelle des glaces, treillis en acier, poutres
triangulées, porte-à-faux, etc. – est devenue plus ou moins synonyme d’aspect
progressiste en architecture.
Outre ses conséquences désastreuses sur l’environnement (et bien loin d’être
progressiste), cette iconographie vieille de près de 90 ans, inspirée de l’industrialisation,
est devenue le fondement d’un nouvel académisme, équivalent contemporain de
l’ancienne tradition des Beaux-arts.
Les contraintes académiques étaient alors rejetées devant l’irruption d’une ère nouvelle
de technologie séduisante, d’idéaux utilitaristes et de réformes sociales.
Aujourd’hui, une critique aussi radicale estimerait que tout ce qui a trait à l’iconographie
industrielle, au design formaliste, aux prolongements du modernisme et du
En revanche, ceci implique que la profession devra, bon gré mal gré, réviser
radicalement ses priorités puisque les tendances les plus avancées du design ne
tarderont pas à ébranler le statu quo. On peut affirmer sans risque de se tromper que,
face à la poussée irrésistible du mouvement écologique, l’architecture changera plus
radicalement au cours des deux décennies à venir qu’elle ne l’a fait en ces cent
dernières années.
Rompant avec les motivations stylistiques et théories habituelles par lesquelles les
designers cherchent à s’affirmer, la conception des bâtiments sera finalement obligée de
prendre en compte la limitation des ressources naturelles et les impératifs
géocentriques.
Notre époque lance des défis d’une importance sans précédents à l’architecture. Et si le
rythme accéléré des changements effraie aujourd’hui de nombreux architectes qui
craignent d’être critiqués sur leurs choix stylistiques, il n’existe cependant aucune raison
de ne pas aborder avec optimisme une révolution qui annonce une grande ère de
créativité.
Pour la première fois en 70 ans, nous avons l’occasion d’inventer l’avenir en assumant
nos responsabilités aux plans sociologique et écologique. Aujourd’hui, la profession doit
faire face à de nombreux défis environnementaux.
On assistera probablement dans les dix années à venir, à des produits architecturaux
plus spectaculaires qui, issus de la technologie environnementale, des sciences de la
Même les avocats les plus progressistes d’un design écologique continuent à s’interroger
sur la manière de concilier la technologie environnementale, la préservation des
ressources naturelles et les contenus esthétiques alors qu’en l’absence de ces trois
composantes, une architecture réellement capable de vaincre l’éphémère a peu de
chances de s’imposer.
La construction des bâtiments de taille modeste est une alternative logique aux attaques
perpétrée par les mégastructures contre la terre et les ressources naturelles; mais si l’on
considère le problème menaçant de la surpopulation planétaire, et le besoin de
logements, cette solution se voit remise en question.
Dans tous les cas, la préférence va à des espaces d’habitations groupées, aux bâtiments
peu élevés (moins de 6 étages), préservant l’homogénéité du paysage urbain et ne
prolongeant pas à l’infini les banlieues tentaculaires.
Cette directive suggère de prêter grande attention à la sélection initiale des matériaux
de construction; les bons choix portant sur ceux qui offrent de bonnes possibilités de
recyclage, assurant ainsi un potentiel intégré pouvant être utilisé à perpétuité.
Au regard de l’impitoyable destruction de la forêt vierge, tous les efforts devraient être
mobilisés pour ne plus utiliser, tant pour la construction que pour le mobilier, que du
bois de récolte en évitant autant que possible tous les bois exotiques d’importation.
Alors que l’eau est essentielle à la vie, elle est la ressource gaspillée avec le plus
d’indifférence. La responsabilité en matière d’approvisionnement en eau pure ne
consiste pas seulement à entretenir quelques réservoirs. Elle devrait également
comprendre le retraitement des eaux usées et un engagement de la part des communes
et des particuliers en faveur d’installations de captage par bâtiment qui permettraient de
parer à des sécheresses prolongées et à des pénuries normales de courte durée.
C’est un avantage évident pour toute forme d’habitat puisqu’il s’agit de favoriser un
entretien rentable, d’économiser des combustibles fossiles pour des systèmes de
chauffage et de refroidissement, ainsi que de développer des technologies de
construction adaptées au climat.
approche permet de conserver la structure régionale et la taille des villes sans perdre les
traces du passé et en préservant une identité urbaine unique.
L’empiètement effréné sur les paysages existants est pour les écologistes l’un des plus
grands sujets d’inquiétude. Fondamentalement, on peut dire qu’un seul arbre permet à
quatre personnes de respirer et que l’absence d’espaces verts dans la plupart des
centres urbains engendre d’énormes frais dans le domaine de la santé publique et
provoque des troubles psychiques.
9° L’efficacité énergétique
Il s’agit d’un recours à des sources d’énergie différentes (énergie solaire passive,
énergie éolienne, énergie hydraulique, etc.), une moindre dépendance vis-à-vis des
combustibles fossiles et une architecture tenant compte des climats locaux et des
influences du milieu naturel.
9° L’orientation solaire
Il s’agit d’aller plus loin en matière d’efficacité énergétique : tous les bâtiments
devraient être situés à un emplacement leur permettant de tirer pleinement avantage,
selon les saisons, de la position du soleil et de son potentiel énergétique.
Bien qu’il ne s’agisse pas directement d’une question d’ordre architectural, la diminution
du volume des transports privés en faveur des bus et des trains est l’une des possibilités
majeures permettant de faire des économies d’énergie et d’améliorer la qualité de l’air.
L’architecte peut avoir une influence réelle sur les infrastructures de transports en
commun dans la mesure où il conçoit des bâtiments et des espaces assurant un accès
facile à ces infrastructures.
Architecture et microclimat
Caractéristiques du paysage
Caractéristiques climat
Présence de l’homme
Bibliographie (a completer)