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CONSTANTINOPLE AU XIIIE SIÈCLE

CAILLET, JOUBERT, « La peinture à Constantinople au XIIIe siècle. Contacts et échanges avec


l’Occident » et « Le programme pictural de Sainte-SOphie de Trébizonde : un jalon essentiel de l’art
byzantin et ses assonances italiennes ? » in Orient et Occident méditerranéens aux XIIIe siècle : les
programmes picturaux, Paris, Picard, 2012.

EVOLUTION DE LA VILLE PENDANT L’OCCUPATION LATINE.


Construction d’un nouveau palais impérial qui va se déplacer vers le nord de la ville. Il s’agit du
Palais de Blachernes (XIIIe siècle), un ensemble constitué de plusieurs espaces qui devient le palais des
Latins en 1204. Il est utilisé par les Byzantins de 1204 à 1261. Aucun changements à l’intérieur du palais
jusqu’au règne de Michel VIII Paléologue.

Les églises orthodoxes seront transformées en mosquées après 1453.

Le monastère de la Vierge Kyriotissa est, selon les sources textuelles, construit à la fin du VIe siècle mais
une seconde construction a lieu entre 1190 et 1200. Au XIIIe siècle, le monastère est transformé en
monastère franciscain. Entre 1228 et 1260 —> exécution de peintures représentant un cycle de saint François
d’Assise. Au XVe siècle, Kalenderhane Camii qui sont des fragments de vitre. Forme de croix avec coupole
à pendentif —> plan en croix grecque inscrit. Les supports sont soit des piliers ou soit des murs porteurs. Les
murs tympan sont percés de fenêtres qui apportent de la lumière dans l’édifice. La coupole est à pendentif,
les ensembles polychromes en opus sectile.
Transformation en mosquée : présence du minaret, décor remplacé.

Dans cette église, on


retrouve des vestiges de
fresques du cycle de Saint-
Fr d’Assise (découvertes en
1967). Plus ancien culte
connu à ce jour réalisé dans
les années 40-50 du XIIIe
siècle. Petite chapelle du
côté sud qui était décorée
de ces fresques. Présence
de la Vierge tout en haut
avec inscription en latin
(conservé dans le musée archéologique d’Istanbul) qui est une consécration
des églises orthodoxes. Ces fresques sont probablement réalisées par un
peintre latin inspiré par le style byzantin : nouveau style éclectique =
mélange qui permet d’énoncer l’hypothèse d’un travail collectif.

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En 1261, Michel VIII Paléologue réussit à s’emparer de la capitale mais ne réussit pas à restaurer
l’unité de l’empire byzantin (les états indépendants refusent de se soumettre). Conflits avec l’Occident qui
ont permis aux états slaves et turcs d’attaquer l’empire byzantin. Lors de son accession au trône, Michel VIII
ordonne la restauration des monuments détruits ou spoliés par les Latins. De nouvelles constructions ont vu
le jour sous son règne et sous celui de ses successeurs. Il fait des commandes de manuscrits illustrés par des
membres de la famille impériale et l’aristocratie dans le but de renouer avec un passé glorieux (à
Constantinople, Chypre, Jérusalem, à Dacre).

Trétraévangile, Paris, BnF gr.54, 1280 — 364 folios en parchemin avec


deux colonnes de texte. Le texte est bilingue, écrit en grec ainsi qu’en latin
(une colonne en grec, l’autre en latin). Manuscrit inachevé car le texte en
latin n’est pas fini (+ encres de couleurs qui sont utilisées pour instaurer
une hiérarchie dans le texte et dialogues (rouge foncé pour Christ, rouge
clair pour apôtres) : noire, marron, rouge, verte, bleue). Cinquantaine de
miniature dont 30 inachevées = on pense à une collaboration étroite entre
scribes et peintres. Aucun collodion ne donne des informations
d’appartenance : il appartient
probablement à un personnage
important, vraisemblablement
d’origine latine. Cadeau de
mariage de Michel IX et
Catherine de Courtenay (non
aboutit) ou d’Andronic II et
Irène-Yolande de Montferrat
(1284 ?).
Typique du XIIIe siècle : style artistique des Paléologues.
Insistance partout dans les manuscrits.

Le palais de Tekfur est


construit pour Constantin
Porphyrogénète (XIIIe s.).
Couleur rouge de Porphyre qui
est la couleur des empereurs
(souliers rouges). Remplois,
matériaux locaux que l’on peut
trouver sur place avec un
travail décoratif sur les arcs
pour créer un mouvement,
vision de loin. Brique fine,
assise de pierre etc.

Constantinople, Mon. de Constantin Lips (Fenar Isa Camii)


—> 907. Constantin Lips était un fonctionnaire de la cour de
Léon VI (886-912). Les aristocrates financent souvent les églises/
monastères et décident d’y passer les dernières années de leurs
vies : notion d’un
monastère familial puisque
souvent, ces membres
supérieurs décident de
passer d’aristocrates à une
autre vie plus religieuse.
Eglise nord (première
construction) qui possède deux étages puis église sud (postérieure)
réalisée après l’arrivée de Michel VIII au pouvoir et ordonnée par
Théodora. Modelée, église sud réalisée par Théodora, présence d’une
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galerie qui permettait d’avoir une seule entrée pour les deux. Il s’agissait de doter la ville de Constantinople
de grands monuments et ensembles qui sont financés par des membres de l’aristocratie.

Monastère du Christ Sauveur de Chora


(KariyeCamii) est, avec Sainte-Sophie, le
seul édifice qui fonctionne comme un musée.
Première construction au Ve siècle et
reconstruction au XIe siècle (1077-1081) par
Maria Doucaina, belle-mère d’Alexis Ier
Comnène (1081-1118). La rénovation au XIIe
siècle est lancée à l’initiative d’Isaac
Comnène suite à un écroulement partiel. Elle
est rénovée et agrandie par Théodore
Métochite (XIVe).
La construction paléo-chrétienne est ensuite
récupérée. Ajout, du côté sud, d’une chapelle
funéraire (XIVe). Cette église devient une
mosquée après l’arrivée des Ottomans dans la
ville de Constantinople et au XXe siècle, un musée. En 1948-50,
Thomas Whittemore va financer les travaux des monuments
constantinopolitains.

Passage simple de l’église


principale au parekklesion
(chapelle funéraire).
Diakonikon (sud =
conservation des objets
liturgiques et vêtements qui
portent les prêtres).
L’église est de petite taille
(742,5 m2) et l’édifice se
compose de trois zones
principales :
-le narthex (esonarthex (in.) et
exonarthex (ext.)),
-le naos,
-le parekklesion.

De l’église du XIe siècle, il ne reste que deux mosaïques


de part et d’autre du sanctuaire (côté est) : le Christ tenant
le Livre des Evangiles et La Vierge tenant l’Enfant.
Côté ouest, mosaïque qui représente La scène de la
dormition de la Vierge. Les mosaïques datent du XIVe
siècle (restauration par Métochite). Toute la partie
supérieure était probablement en mosaïque (recouverte de
chaux pour supprimer le décor à la suite d’une conversion
en mosaïque).
Métochite fait recouvrir les narthex int. et ext. de l’église
du XIe siècle de mosaïque. La chapelle funéraire, elle, est
décorée de fresques.

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Eglise du XIe siècle,
côté ouest

Coupole Nord Coupole Sud


Le Christ et sa généalogie
Marie et ses ancêtres

Le décor du narthex int. représente différentes scènes de la vie de la


Vierge très détaillées = qualité exceptionnelle. Influence du monde
antique : arcs, tympans, voûtes qui sont décorés avec des scènes de la vie
de la Vierge. Une coupole travée sud et une travée nord. Coupole nord :
Marie et ses ancêtres ; coupole sud : Christ et sa généalogie.

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Décor du narthex ext. où l’on retrouve la représentation des
différents thèmes de la vie du Christ, scènes de miracles et de
sa vie publique. Toute
partie supérieure
couverte de mosaïque.
Au-dessus de la porte
d’entrée, buste du
Christ, vierge à
l’Enfant et Saint-
Baptiste de chaque
côté.

Représentation des portraits des donateurs à commencer par


Isaac Comnène et Maria Ducaina introduits par le Christ et
la Vierge (premier donateurs). Image du Théodore
Métochite au dessus de la 2e porte. Il est cité come « Grand
Logothète sous Andronic II Paléologue » et est représenté
agenouillé (comme donateur) mais tenant le monastère :
exprimer, montrer que tout ce qui a été fait l’a été fait pour
Dieu.
Ensembles considérables avec qualité d’exécution
exceptionnelle. Nuances de couleurs, attitudes assez
marquées et variées (contrapposto). Le parekklesion est,
dans son abside, décoré par le Christ résurrecteur + thèmes
eschatologiques dans toute la chapelle = idée de la mort, de
la vie après la mort. Ensemble du décor qui correspond à la
fonction funéraire de la chapelle.

Fondée par Jean II Comnène et son épouse Anna Doukaina, agrandissement du Parekklesion. Il désirait s’y
faire enterré, et la fonction de la chapelle funéraire influence son décor = thématique eschatologique
(Anastasis, Jugement Dernier, Scènes de l’AT préfigurant l’Incarnation).

Entre 1261 et 1263, Michel Glabas Tarchaniothès restaure et


agrandit le bâtiment en ajoutant une chapelle funéraire. Restaurée
et agrandie par un aristocrate issu de la classe militaire (mort en
1305). Chapelle croix grecque inscrite, décor en mosaïque, on
conserve uniquement une mosaïque sur le baptême du Christ.

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