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Réflexion sur la campagne actuelle contre l’Eglise.

Le seul point positif que nous pourrions retirer de ces allégations contre l’Eglise est qu’elles permettent de la purifier
et de mobiliser tous les évêques pour qu’ils soient plus attentifs et réactifs face à ces drames. Certainement, cette
purification permettra de rendre l’Eglise plus belle. Mais c’est sans doute le seul point positif.

A travers cette campagne, les médias pourraient nous faire croire qu’ils veulent simplement dénoncer des abus
sexuels. Cela pourrait même paraître noble. De grands justiciers qui viennent enfin défendre toutes les victimes. En
fait, il n’en ait rien.
En effet, si tel était leur but, pourquoi donc n’élargissent-ils pas leurs critiques à d’autres confessions chrétiennes ou
religions, à d’autres institutions, à d’autres corps de métiers ou enfin, aux familles mêmes ?

Car, peut être ne le saviez-vous pas, mais :

 En France, 94 % des maltraitances des enfants ont lieu dans les familles1 (en Autriche, 80 à 90 % des abus
sexuels sur enfants ont lieu dans les familles 2) :

Auteurs des mauvais traitements

Sur tous les mauvais traitements subis par l’enfant, dont les abus sexuels, 2% sont dus à des professionnels :
« Quant aux professionnels des différentes institutions accueillant des enfants, école comprise, ils ne
représentent - et c’est heureux - que 2% des auteurs de l’ensemble des mauvais traitements (et à peine 0,7%
des auteurs de violences sexuelles)3 ».
Donc, selon ce rapport, 99,3% des abus sexuels sur enfants ne sont pas dus aux enseignants, médecins,
soignants ou encore religieux (pasteurs ou prêtres).

1
ODAS (Observatoire nationale De l’Action Social décentralisée : www.odas.net) et SNATEM (Service National d'Accueil
Téléphonique pour l'Enfance : www.allo119.gouv.fr)
2
Selon la secrétaire d'Etat autrichienne pour la famille, Christine Marek
(http://www.kathpress.co.at/content/site/nachrichten/database/31542.html?SWS=5503813b31148f6caf60d0cd6d98e2f)
3
Observatoire de l’enfance en France, « Le point sur… Risque et maltraitance », nº 49, mars 2002
 Qu’en est-il véritablement du nombre de prêtres ou religieux catholiques en France condamnés pour ces
abus ?
Selon le Cardinal André Vingt-Trois4, il y a actuellement 20000 religieux et prêtres en France. Un peu plus
d’une trentaine subissent actuellement une peine. Faisons un petit calcul. Arrondissons à 40 ceux
condamnés, ce qui nous donne 0,2 % des prêtres et religieux de France. Soit 99,8 % sont, au moins pour la
justice, innocents. Cependant, élargissons le chiffre de 40 en le multipliant par 25 pour obtenir 1000 religieux
et prêtres, afin d’englober d’éventuels futurs condamnés, ou encore des cas « douteux », ou encore pour
satisfaire certains détracteurs. Cela nous donne 5 % de cas. Soit 95 % des prêtres sont susceptibles d’être
parfaitement digne de leur appel à suivre le Christ. 95 % !

Face à ces chiffres démontrant le si faible nombre d’abus sexuels sur enfant dus à des religieux et prêtres catholiques
par rapport à tous ceux commis, pourquoi un tel acharnement des médias contre eux ? N’est-ce pas la preuve même
que ces derniers se moquent éperdument des victimes mais n’en veulent qu’à l’Eglise ? Bien sûr, ce qu’ont fait ces
religieux et prêtres catholiques, même s’ils sont en très petit nombre, est parfaitement abominable et n’a aucun
rapport avec l’Evangile et ils ne méritent donc pas d’être appelés chrétiens (« Puis [Jésus] dit à ses disciples : " Il est
impossible que les scandales n'arrivent pas, mais malheur à celui par qui ils arrivent ! Mieux vaudrait pour lui se voir
passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de scandaliser un seul de ces petits. » Lc 17, 1 – 2).

Que devons-nous donc conclure d’une telle attitude ?

1. Que ces médias ne visent aucunement le vrai problème global des abus sexuels d’enfants.
Encore une fois, si tel était leur but, pourquoi ne disent-ils rien par rapport à ce qui se passe dans les familles
et au manque de préventions et d’informations ? Pourquoi non plus ne pas dénoncer ce qui se passe dans
d’autres corps de métier, religions ou confessions chrétiennes ?
2. Que ces médias visent uniquement l’Eglise catholique.
Si tel n’était pas le cas et que leurs dénonciations, quant au scandale des abus, étaient tout à fait impartiales,
d’une part, ils n’auraient pas commencé par l’Eglise catholique (car elle ne représente qu’un très faible
pourcentage de tous les abus, bien que déjà trop grand) et d’autre part, ils étendraient leur réquisitoire à
l’ensemble des institutions concernées.
3. Que ces médias sont profondément hypocrites.
En effet, découlant des points 2 et 3 précédents, on peut vraiment dire que ces médias se moquent bien des
victimes des abus sexuels car ils se servent du mal qui leur a été fait pour émouvoir le publique et, à partir de
là, créer un climat de défiance envers les représentants de l’Eglise. Ils ont un but, peu importe le moyen.
Il suffira de leur donner une autre arme plus puissante pour attaquer l’Eglise et ils oublieront aussitôt ces
scandales et ses victimes qu’ils font mine de pleurer et défendre.

D’ailleurs, n’utilisaient-ils pas, hier, l’affaire du préservatif, aujourd’hui, celle des abus sexuels et demain… le célibat
des prêtres ?
Afin de prévenir une nouvelle attaque, abordons clairement ce sujet, car déjà nous entendons: « C’est à cause du
célibat des prêtres qu’il y a autant de scandales d’abus sexuels dans l’Eglise catholique ». Cette phrase, qui parait
vraie à la majorité des citoyens du monde occidental, est deux fois fausse et montre combien nous sommes
endoctrinés par la nouvelle puissance médiatique :
1. « autant d’abus sexuels dans l’Eglise » : en fait, il n’y en a pas plus que dans d’autres institutions et
probablement moins, vu que, mathématiquement, il y a moins d’enfants qui fréquentent l’Eglise que, par
exemple, l’école. Seulement, les médias utilisent ici une technique consistant à faire comme un zoom sur
une partie du problème des abus sexuels, ce zoom étant l’Eglise. Du coup, on se focalise dessus jusqu’à
presque oublier de quoi l’on parle. Et à force, cela devient comme un lavage de cerveau. Qui aujourd’hui, en
dehors de ceux faisant l’Eglise, n’a pas cette pensée : « abus sexuels = Eglise = prêtres pédophiles » ? Et
comment alors ne pas parler de lavage de cerveau quand quelque chose de faux (les chiffres le démontrent
sans aucune ambiguïté possible) est devenu, pour une majorité, une vérité quasi-indétrônable ?
2. « c’est à cause du célibat des prêtres » : cette affirmation est encore un mensonge et il faut ici sortir de
malheureux chiffres afin de rectifier une triste vérité. En effet, la plupart des abus sexuels sur enfants
perpétrés (cf études précédentes) ont lieu au sein de la famille, donc ceux qui les font sont mariés… D’autre

4
Homélie du Cardinal Vingt-Trois lors de la Messe Chrismale du 31 mars 2010
(http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/homelie-du-cardinal-vingt-trois-lors-de-la-messe-
chrismale-6985.html)
part, il y a 2 à 10 fois plus de pédophiles chez les pasteurs protestants (qui sont pour la plupart mariés) que
chez les prêtres catholiques. Enfin, entre 1950 et 2002, aux Etats-Unis, un peu plus d’une centaine de prêtres
ont été condamnés pour abus sexuels contre 6000 enseignants sportifs ou entraîneurs 5 (eux-mêmes le plus
souvent mariés, en tout cas ne s’engageant pas au célibat).

Peut être pouvons-nous nous poser cette question : pourquoi le célibat des prêtres ?

Rappelons que le célibat choisi par les prêtres n’est pas pour s’auto-flageller mais par ressemblance avec le Christ qui
a voulu s’offrir à Dieu son Père, corps et âme. Le célibat ne peut se comprendre sans une recherche d’imitation
parfaite du Christ (Lc 9, 23), sans une recherche radicale de la sainteté. En effet, ce choix du célibat ne peut
qu’apparaître radical à une société du culte du phallus. Pour le comprendre, il faut faire cet effort de sortir de la
mentalité sur-érotisée de notre société, lire les évangiles, y croire et chercher à suivre le Christ avant toutes choses.
Ceux qui font cela vont parfois jusqu’à livrer tout leur être à Dieu, au Christ. Tel devrait être en tout cas la motivation
du prêtre dans le choix du célibat. Et, à part ces cas honteux et lamentables de quelques prêtres pédophiles, c’est ce
de quoi vit la très grande majorité des prêtres catholiques actuels. Et ils sont heureux.

Cependant, il est triste d’en arriver à devoir se défendre en montrant combien il y a également de problèmes à côté
de l’Eglise. Mais a-t-on le droit de laisser quelques personnes diffuser dans le monde entier une information
complètement déformée à force de zoomer sur une de ses moindres parties et d’occulter par là même, et presque
parfaitement, le problème global ?

Face à ces scandales que l’on ne veut dévoiler que s’ils existent dans l’Eglise, ne pas croire que des personnes savent
bien ce qu’elles font nous demanderait une naïveté que nous n’avons pas ou… plus. Ces personnes utilisent des
moyens pour le moins honteux. En effet, qui oserait utiliser, même à une échelle plus petite, les souffrances de tant
de personnes qui ont été abusées, uniquement dans un but de discréditation d’une institution ? Vraiment, et il faut
insister sur ce point, ne pas dénoncer les abus sexuels d’enfants au sein des familles, ou dans d’autres institutions
plus à risque que l’Eglise, est la preuve même que ces médias ne veulent point défendre ces victimes, mais les
utiliser dans leur lutte contre l’Eglise, comme ils auraient pu utiliser tout autre cause.

Il est vraiment temps aujourd’hui de prendre nos distances avec ces médias de plus en plus déviés qui arrivent, sans
que nous en rendions compte ou presque, à nous inculquer une manière de penser et d’être en toute impunité. En
effet, qui, aujourd’hui, en dehors de ceux faisant l’Eglise, ne font pas cette équation, prêtres = pédophiles, alors que,
nous l’avons vu, il n’en est rien ? Comment dès lors ne pas parler d’un vrai lavage de cerveau ? Comment pouvons-
nous accepter d’être autant manipulés ? Comment se fait-il que ces médias n’aient de compte à rendre à personne,
en particulier sur leur manière de vérifier et diffuser l’information ?

Cette campagne actuelle impose une « information » d’une manière telle que cela nous fait plus penser aujourd’hui
à une vaste propagande qu’à une information impartiale, juste et vraie. Elle est au contraire, de plus en plus
partisane et ciblée. Et malgré cela, il y a parfaite immunité envers ces personnes car personne, ou presque, n’élève la
voix. Le XXème siècle a déjà connu ce genre d’aveuglement général… qui s’est traduit par la mort de ceux ainsi visés
par ces propagandes.

Il est vraiment temps de prendre une distance très critique vis-à-vis de ce type d’information et de ceux qui la
propagent, au moins pour la sauvegarde de notre libre pensée sinon de notre liberté d’être.

5
JENKINS Philip, Pedophiles and Priests: Anatomy of a Contemporary Crisis, New York : Oxford University Press, 1996

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