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Lettre n°32

RESTONS D’EGLISE
EN GUISE Concile Vatican II et après le Concile
dans toutes les réformes qui en sont is-
D’INTRODUCTION sues » (Mgr Lefebvre, 21 novembre 1974).
Monseigneur Lefebvre, au cours de L’Église Catholique est le Corps
la retraite sacerdotale le 4 septembre 1987, Mystique du Christ, et non le Corps Mys-
avertissait ses Prêtres : tique du Pape ! Les Catholiques fidèles à la
« Il nous faut tenir envers et Tradition sont baptisés, ont la Foi et la pra-
contre tout. Rome a perdu la foi, Rome tiquent, utilisent les Sacrements et recon-
est dans l’apostasie. Ce ne sont pas des naissent le Pape comme Vicaire de Notre
paroles, ce ne sont pas des mots en l’air Seigneur Jésus-Christ. Les quatre condi-
que je vous dis. C’est la vérité. On ne peut tions d’appartenance à la vraie Église ex-
plus avoir confiance dans ce monde là primées par Saint Pie X sont remplies :
qui a quitté l’Église. Même s’ils nous ac- nous sommes corps et âmes membres bien
cordaient un Évêque, une certaine auto- vivants de l’Église Catholique, Une,
nomie par rapport aux Évêques en place, Sainte, Apostolique et Romaine !
la liturgie de 1962, de continuer les Sémi-
naires de la Fraternité, nous ne pourrions Nous ne sommes pas l’Église, nous
collaborer. C’est impossible, car nous tra- lui appartenons, et nous n’avons en aucun
vaillons dans des directions diamétrale- cas besoin de l’aval d’une Curie moder-
ment opposées ! Ils travaillent à la dé- nistes pour cela. Cependant, tout bon Ca-
christianisation de l’Église, et nous à sa tholique doit souffrir de cette situation, et
christianisation et à celle de la société ! » prier pour la restauration de la hiérarchie
de l’Église. Car l’Église ne peut survivre
ETAT DE LA QUESTION longtemps sans un Pape et des Évêques qui
remplissent leur mission.
Il est évident que nous ne parlons Comme le disait Dom Guéranger :
pas ici des relations entre la Rome Catho- « Quand le pasteur ne fait plus son travail
lique et les Catholiques fidèles à la Tradi- et abandonne le troupeau, la brebis la plus
tion, relations qui ne posent aucun pro- courageuse prend la tête de ce dernier pour
blème puisque ces fidèles appartiennent de se battre contre le loup, et elle mord le loup
plein droit à l’Église Catholique, mais des si nécessaire. Le problème, c’est qu’en
relations entre ces fidèles et la Rome agissant ainsi, souvent elle prend le goût
conciliaire : « Nous adhérons de tout du sang ». Notre situation est donc pé-
cœur, de toute notre âme à la Rome Ca- rilleuse, et il faut nous armer de l’esprit de
tholique, mais nous refusons et avons foi pour tenir coûte que coûte en évitant les
toujours refusé de suivre la Rome de ten- pièges du démon, que ce soit à droite (en
dance néo-moderniste et néo-protestante disant qu'il n'y a plus d'Église) ou à gauche
qui s’est manifestée clairement dans le (ralliement avec l'église de Vatican II et les
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modernistes) : « La seule attitude de fidé- jeunesse » (2 juin 1988). « Je ne crois pas


lité à l’Église et à la doctrine Catholique, qu’on puisse dire que Rome n’a pas per-
pour notre salut, est le refus catégorique du la Foi » (13 juin 1988).
d’acceptation de la réforme » (Mgr Le-
febvre, 21 novembre 1974). D’ABORD PROTEGER LA
FOI CATHOLIQUE
L’EVOLUTION DE MON-
SEIGNEUR LEFEBVRE Monseigneur insiste surtout sur la
Foi à protéger et à maintenir ; la Foi étant
Notre vénéré fondateur, dans sa gravement en danger à cause des docu-
prudence, nous disait toujours : « Je pré- ments et des réformes conciliaires, nous
fère suivre la Providence que de la précé- devons garder l’entière liberté de les criti-
der ». Il s’est donc laissé guider par la vo- quer publiquement pour le salut des âmes.
lonté de bon plaisir de Dieu, c’est à dire Toute atténuation de nos critiques, même
par la volonté Divine manifestée par les pour une fin bonne, serait une trahison de
circonstances. Nous assistons donc à un la Foi Catholique et des fidèles qui sont ve-
certain « durcissement » de la position de nus à nous pour garder la Foi. C’est ce que
Monseigneur Lefebvre, durcissement ren- font, hélas, les « Ralliés » qui ont accepté
du inévitable par les signes de plus en plus le Motu Proprio de 1988.
évidents de l’apostasie de Rome. Notre
Dame l’avait déjà prédit à la Salette en Voilà pourquoi Monseigneur disait
1846 : « Rome perdra la Foi et deviendra le de ne pas aller aux Messes des « Ralliés » :
siège de l’Antéchrist ! » « Nous déconseillons aux fidèles d’aller
aux Messes de ces Prêtres qui ont aban-
Cette évolution est patente surtout donné la lutte contre la nouvelle messe »
en ce qui concerne la possibilité des sacres (août 1985). « C’est un devoir strict pour
épiscopaux sans la permission de Rome, le tout Prêtre voulant demeurer Catholique
refus de conseiller aux fidèles d’assister à de se séparer de cette église conciliaire
la nouvelle messe en cas d’impossibilité tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition
d’assister à la Messe de toujours, les ru- du magistère de l’Église et de la Foi Ca-
briques de la Sainte Messe elle-même. tholique » (Mgr Lefebvre, Itinéraire Spiri-
Mais cette évolution alla toujours dans le tuel).
sens d’une plus grande fermeté ; jamais
Monseigneur Lefebvre ne regrettera cette « C’est une illusion de penser
fermeté, et il fut de plus en plus explicite qu’un accord avec Rome nous donnerait
dans les derniers mois de sa vie, avant sa un immense apostolat. Oui, dans un
mort le 25 mars 1991 : cadre équivoque, ambigu, qui nous pour-
« Étant donné le refus de consi- rirait » (12 juin 1988). « Ces personnes
dérer nos requêtes, et étant évident que le qui occupent Rome aujourd’hui sont des
but de cette réconciliation n’est pas du anti-Christ. Je ne dis pas Antéchrist, je
tout le même pour le Saint-Siège que dis anti-Christ. Ils sont anti-Christ, c’est
pour nous, nous croyons préférable sûr, absolument certain. Que doit-on
d’attendre des temps plus propices au re- faire contre un Pape qui démolit l’Église,
tour de Rome à la tradition. Nous conti- qui est pratiquement un apostat, et qui
nuerons de prier pour que la Rome mo- veut nous rendre apostats ? Nous n’avons
derne, infestée de modernisme, rede- pas affaire à des gens honnêtes. C’est un
vienne la Rome Catholique et retrouve sa dialogue de sourds ! Ils ne travaillent pas
tradition bimillénaire. Alors, le problème pour le salut des âmes, ils travaillent pour
de la réconciliation n’aura plus de raison la gloire humaine de l’église dans le
d’être, et Rome retrouvera une nouvelle monde, la gloire purement humaine. Je
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suis intimement persuadé que nous ne sa- vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue
vons que la moitié de ce qui se passe à possible. C’est inutile.’
Rome, et si nous sommes déjà scandalisés
par la moitié que nous savons, pensons « Ce n’est pas une petite chose qui
qu’il y a encore la moitié de plus. Si nous nous oppose. Il ne suffit pas qu’on nous
savions tout, nous serions épouvantés. dise : ‘Vous pouvez dire la Messe an-
Nous avons affaire vraiment à une mafia cienne, mais il faut accepter cela’. Non,
incroyable. » (4 septembre 1987). ce n’est pas cela qui nous oppose, c’est la
doctrine » (novembre 1988).
Monseigneur insiste auprès de ses
Prêtres : « Il y en a qui ont toujours envie Le grand souci de Monseigneur Le-
de regarder de l’autre côté de la barrière. febvre a toujours été de mettre la tradition
Ils ne regardent pas du côté des amis, de et ses œuvres à l’abri de tous contacts avec
ceux qui se défendent sur le terrain même les modernistes :
du combat, ils regardent toujours un peu « Je crois que ce qui a contribué à
du côté de l’ennemi. perdre Dom Gérard, c’est son souci de
Qu’on ait des contacts pour les ra- s’ouvrir à tous ceux qui ne sont pas avec
mener à la tradition, les convertir, à la ri- nous, et qui pourraient aussi profiter de
gueur. C’est le bon œcuménisme. Mais la liturgie traditionnelle. Dom Gérard
donner l’impression qu’on regrette s’est laissé contaminer par ce milieu qu’il
presque, et qu’après tout, on irait bien a reçu dans son monastère. Tout à coup,
parler avec eux, ce n’est pas possible. Ce on abandonne le vrai combat pour
sont les libéraux qui ont permis la révolu- s’allier aux démolisseurs, sous prétexte
tion parce qu’ils ont tendu la main à ceux qu’on leur accorde quelques privilèges.
qui n’avaient pas leurs principes » (sep- C’est inadmissible ! On ne va pas seule-
tembre 1990). ment à la Messe, on fréquente aussi un
« Si j’avais poursuivi avec Rome, milieu.
en continuant les accords que nous
avions signés, et en poursuivant la mise « Nos vrais fidèles, ceux qui ont
en pratique de ces accords, je faisais une compris le problème, et qui nous ont jus-
opération suicide » (30 juin 1988). tement aidés à poursuivre la ligne droite
et ferme de la tradition et de la Foi, crai-
« Si je vis encore un peu, et en gnaient les démarches que j’avais faites à
supposant que d’ici un certain temps, Rome. Ils m’ont dit que c’était dangereux
Rome fasse un appel, qu’on veuille nous et que je perdais mon temps. Je suis allé
revoir, à ce moment là, c’est moi qui po- même plus loin que je n’aurais dû aller »
serai les conditions. (novembre 1988, novembre 1990).
Je n’accepterai plus d’être dans la
situation où nous nous étions trouvés lors Il ne s’agit donc pas seulement de
des colloques. C’est fini ! Je poserai la mener un combat positif pour la Sainte
question au plan doctrinal : ‘Est-ce que Messe et le Règne social du Christ, mais
vous êtes d’accord avec les grandes ency- aussi un combat négatif contre la nouvelle
cliques de tous les Papes qui vous ont messe, la liberté religieuse, l’œcuménisme
précédés ? Est-ce que vous êtes pour le et la collégialité. Si nous perdons ce com-
Règne social de Notre Seigneur Jésus- bat, nous risquons de perdre la Foi Catho-
Christ ? Si vous n’acceptez pas la doc- lique et de nous damner, puisque cette Foi
trine de vos prédécesseurs, il est inutile de est nécessaire au salut.
parler. Tant que vous n’aurez pas accepté
de réformer le Concile Vatican II en QUELQUES PRECISIONS
considérant la doctrine de ces Papes qui
NECESSAIRES
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Il importe d’avoir les idées claires Nos mariages ont toujours été
et de penser droit, surtout dans le domaine valides canoniquement, et n’ont donc
de la Foi Catholique. Essayons, en manière aucun besoin d’être validés par une
de conclusion, de répondre à quelques ob- « sanatio in radice » ou autre fiction ju-
jections souvent entendues, qui semble- ridique. Tout au plus Rome pourrait re-
raient apporter de l’eau au moulin de ceux connaître que ces mariages ont toujours
qui souhaiteraient impérativement avoir un été valides.
accord avec Rome.
CONCLUSION
• « Un accord avec Rome nous per-
mettrait d’être réintégrés dans l'É- Il est évident que Rome cherche à
glise Catholique » nous diviser et à nous pourrir de l’intérieur
Nous n’avons jamais quitté afin de nous rendre plus faibles. Le Cardi-
l’Église Catholique et n’avons donc au- nal Castrillon Hoyos a déclaré en no-
cun besoin d’être réintégrés dans vembre 2000 : « Ma tâche en tant que Pré-
quelque chose que nous n’avons jamais sident de la commission ‘Ecclesia Dei’
abandonnée. Quant à réintégrer l’église sera d’aider les fidèles traditionalistes à
conciliaire, il n’en est pas question, mieux découvrir la continuité doctrinale
puisque nous sommes membres plé- entre le Concile de Trente et le Concile
niers de la véritable Église du Christ, Vatican II ».
l’Église Catholique, et en aucun cas Or ces deux Conciles enseignent
membres de l’église des droits de des doctrines diamétralement opposées et
l’homme, ou église de Vatican II. donc absolument irréconciliables.

• « Un accord permettrait de lever les Le danger d’indifférentisme est


excommunications contre nos quatre celui que craignait le plus Monseigneur
Evêques ». Lefebvre pour nos fidèles. Il est présent
Ces excommunications sont tout particulièrement depuis un an avec
nulles, et n’existent pas canonique- l’accueil bienveillant de quelques membres
ment, car Monseigneur Lefebvre a agi du clergé moderniste pour des cérémonies
par nécessité. Tout au plus Rome pour- publiques de la tradition dans leur église, à
rait reconnaître que ces excommunica- l’occasion du Jubilé de l’an 2000 ou de
tions n’ont en fait jamais existé. Messes d’enterrement. Ces cérémonies
pourraient donner l’impression qu’il n’y a
• « Un accord autoriserait tous les plus de problème, qu’on peut s’entendre.
Prêtres à célébrer la Messe tradition-
nelle ». Il nous faut donc être de plus en
Les Prêtres ont toujours eu le plus unis au pied de l’autel, demandant
droit de célébrer cette Messe et n’ont pour nous tous la persévérance dans la Foi.
donc aucune autorisation à demander
en ce domaine. Qui dit autorisation à
demander entraîne que l’on donne aux Tout dévoué en Notre Seigneur Jé-
Supérieurs le droit de répondre négati- sus-Christ et Sa très Sainte Mère.
vement. Mais la Sainte Messe appar-
tient de plein droit à tous les Prêtres et
fidèles de l’Église Catholique. Abbé Jean-Luc Lafitte

• « Un accord permettrait de valider


tous les mariages faits dans la tradi-
tion ».

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