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Axe 1: Pouvoir et religion : Des liens historiques

traditionnels
En Rouge : les documents

En vert : Le travail à effectuer

En noir : Les éléments de cours qui complètent le travail effectué

Au IXe siècle, le monde romain de l’Antiquité est partagé entre trois empires ayant vocation
à dominer : l’Empire byzantin fidèle à l’orthodoxie, le califat à la tête du domaine de l’islam
et l’Empire carolingien, protecteur de la chrétienté occidentale. En Occident comme en
Orient, la direction de la communauté des croyants, le magistère, est disputée entre
pouvoirs politique et religieux.

Comment les trois civilisations méditerranéennes envisagent- elles la relation entre pouvoir
politique et pouvoir religieux ?

Jalon 1 : Le pape et Charlemagne deux figures du pouvoir

Vidéo : Charlemagne empereur d’occident.

Documents p282- 283 :

A travers la vidéo et les documents montrez que le couronnement de 800 consacre


l’alliance du pape et de l’empereur.

Quels avantages l’un et l’autre peuvent- ils tirer de ce rapprochement ?

A- Vers la renaissance de l’empire

Au VIIIe la position des papes est fragilisée : lutte avec le patriarche de Constantinople ;
opposition de certains rois qui remettent en cause son autorité notamment concernant la
nomination du clergé.

En plus de son pouvoir spirituel, le pape revendique également un pouvoir temporel : il


s’appuie notamment sur « la donation de Constantin » qui est un écrit selon lequel
l’empereur Constantin aurait fait du Pape le successeur des Empereurs d’Occident. Ce
document est un faux.

En théorie et jusqu’au VIIIe siècle, Rome est sous la protection des empereurs byzantins, les
empereurs contrôlant même l’élection des papes. Cependant face à la menace des Lombards
le pape Léon III particulièrement fragilisé cherche un « protecteur » et se tourne vers les
Francs.
En 754 le pape Etienne II sacre à Saint- Denis, Pépin le bref et ses deux fils Carloman et
Charlemagne. Il légitime ainsi une nouvelle dynastie. Ainsi les carolingiens succèdent aux rois
mérovingiens.

En 756 le pape obtient de Pépin le bref les territoires conquis sur les Lombards. Cette
donation donne naissance aux Etats Pontificaux, fondant ainsi les pouvoirs temporels du
pape. Mais ces pouvoirs temporels restent fragiles et le pape Léon III (795- 816) ne doit son
maintien sur le siège pontifical qu’à l’intervention personnelle de Charlemagne des francs
depuis 768 et roi des Lombards depuis 774. Ses conquêtes militaires lui permettent de
disposer d’un immense empire.

En 800 Charlemagne se rend à Rome à la demande du pape qui doit faire face à la
contestation de l’aristocratie romaine. Charlemagne l’aide à rétablir son autorité.

B- Charlemagne, empereur d’Occident

Le 25 décembre 800, Léon III après la messe de noël, place sur la tête de Charlemagne la
couronne et lui confère le titre d’empereur des romains. Il inverse ainsi l’ordre du rite à son
profit.

La portée de cet évènement est double :

- Il établit le droit de la papauté à sacrer les empereurs ce qui confère au pape la


primauté du spirituel sur le temporel.
- L’empereur possède néanmoins le droit de diriger l’Eglise, ce qui conduit notamment
Charlemagne à convoquer plusieurs conciles (réunions d’Evêques) pour trancher des
questions de dogmes (ensemble des croyances considérées comme indiscutables
dans une religion).

Ce couronnement offre à l’Eglise la protection mais aussi la possibilité de disposer d’un


puissant allié capable de convertir de nombreux peuple comme les saxons.

Cependant, les relations entre l’empereur et le pape restent complexes tout au long du
Moyen Âge. En effet, si l’empereur représente une autorité temporelle et le pape une
autorité spirituelle, lequel des deux possède une autorité supérieure à l’autre ? Aux XIe et
XIIe siècles éclate la « querelle des investitures », qui pose la question de savoir qui du pape
ou de l’empereur doit investir les évêques.

Faire une Courte recherche afin d’expliquer ce que fût la « querelle des investitures ».
Jalon 2 : Empereur byzantin et califes : l’origine religieuse des pouvoirs politiques

Vidéo : empereur byzantin et califes

A partir de la vidéo et des documents p286- 287, Construire un tableau comparatif à double
entrée des pouvoirs spirituels et temporels de l’empereur byzantin et du calife

Modèle de tableau :

L’empereur Byzantin Le Calife


Pouvoirs temporels

Pouvoirs spirituels

A- L’Empire Byzantin, une théocratie

En 395, à la mort de l’empereur romain Théodose Ier, l’Empire romain est séparé en deux
définitivement. Constantinople (autre nom de Byzance) devient la capitale de l’Empire
romain d’Orient, et les empereurs byzantins se considèrent les héritiers directs des
empereurs romains.

Après la chute de Rome en 476, l’héritage politique et religieux de l’Empire romain est
assumé par l’empereur d’orient qui porte le titre grec de Basileus.

Le Basileus est un chef militaire qui doit assurer la protection et l’expansion de l’empire. Il
est un chef religieux car il est le protecteur de l’Eglise et de la foi. Le Basileus a un caractère
sacré et il est considéré comme le représentant de Dieu sur terre. C’est à lui que revient de
défendre le dogme fixé par les conciles. C'est-à-dire que c’est lui qui tranche les questions
religieuses importantes.

Ainsi au moment de la crise iconoclaste c’est le Basileus qui a le dernier mot et clôt la
question religieuse (interdiction du culte des images).

Définir et expliquer ce que fût la « crise iconoclaste »

Si le patriarche de Constantinople est le chef de l’Eglise orthodoxe et qu’il couronne le


Basileus dans la basilique Sainte- Sophie, celui- ci est nommé par le Basileus.
Le couronnement de Charlemagne en 800 suscite l’hostilité et désormais se font face deux
centres concurrents de la chrétienté avec deux conceptions différentes de la conduite de
l’Eglise.

B- Le Calife, un souverain spirituel et temporel

L’expansion de l’Islam à partir du VIIe siècle est extrêmement rapide tout autour de la
Méditerranée, depuis l’Espagne jusqu’en Anatolie, et dans tout le Moyen- Orient. A la suite
du prophète Mahomet, les premiers califes s’imposent comme des souverains mais aussi des
chefs spirituels. Ainsi la distinction entre pouvoir politique et religieux n’existe pas. Le Calife
est à la fois le garant de la tradition religieuse et un chef militaire chargé d’étendre le monde
musulman et de propager la foi. Il est également un chef politique qui doit diriger la
communauté des fidèles, l’Umma.

Cependant, la succession du pouvoir après Mahomet crée des tensions : dès les premières
décennies qui suivent sa mort en 632, deux courants s’opposent, le sunnisme et le chiisme,
eux- mêmes divisés en plusieurs mouvements.

Définir « sunnisme » et « chiisme » et présentez en quelques lignes les différences entre


ces deux courants de l’Islam.

Le calife est le souverain suprême, appelé chez les sunnites « le commandeur des croyants ».
Au Moyen Âge, on distingue trois principaux califats : celui des Omeyyades dont la capitale,
Damas, est transférée à Bagdad sous la dynastie des Abbassides (sunnites). Le califat chiite
des Fatimides, fondé en 909, installe sa capitale au Caire en 969, mais est renversé en 1171
par Saladin. Enfin, le califat de Cordoue, en Espagne, est proclamé en 929 mais démembré
en 1031.

Le calife abbasside, commandeur des croyants, est le « lieutenant de Dieu » sur terre et
détenteur d’une autorité de droit divin. C’est à lui que revient de diriger la prière vers La
Mecque, de guider et protéger la communauté des croyants. Il adopte les insignes du
prophète : le manteau, la lance et le sceau, symbolisant son pouvoir spirituel et temporel.

Le pouvoir du Calife connaît cependant certaines limites :

- Les terres d’Islam sont composées de nombreux Etats concurrents


- de même que de nombreux courants religieux existent au sein même de l’Islam.
Ainsi les chiites rejettent l’autorité du calife car ils considèrent qu’il n’est pas le
descendant du prophète.
- Le pouvoir califal est donc concurrencé par d’autres formes d’autorités, celles des
sultans ou des émirs.
- Toutes les populations ne sont pas musulmanes : les juifs et chrétiens sont tolérés
s’ils s’acquittent d’un impôt spécial, la dhimma. Par conséquent ces populations
disposent d’une certaine indépendance.

Conclusion :

- Dans l’empire carolingien et malgré des luttes d’influence le temporel et le spirituel


se partagent entre l’empereur et le pape.
- Dans l’empire byzantin malgré la présence d’un Basileus et du Patriarche, bien
souvent c’est le pouvoir du temporel qui l’emporte sur le spirituel.
- Dans le monde musulman, le Calife dispose à la fois du pouvoir spirituel et temporel.

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