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BYZANCE ET L’OCCIDENT

‣ MORRISSON, Le Monde byzantin I. L’empire romain d’Orient (330-641), Paris 2004, p. 236-253.
‣ CHEYNET, Le Monde byzantin. II. L’empire byzantin (642-1204), Paris 2006, p. 335-340.
‣ LAIOU, MORRISSON, Le Monde byzantin III. Byzance et ses voisins (1204-1453), Paris 2011.
‣ YOTA, Byzance. Une autre Europe, 330-1453, Gollion 2006.

Empire romain qui a été, à partir de l’arrivée de Constantin, gouverné par un seul empereur
contrairement à ce qui s’est passé auparavant (tétrarchie). L’empire romain est très vaste et polythéiste +
Constantin y imposera deux grands changements : le changement de capitale et le passage au monothéisme.
La décision n’est pas définitive et prendra deux siècles pour l’être. Après le règne de Constantin, on aura une
première division de l’empire entre ses fils. La partie occidentale sera donnée à Constant et à Constantin II
tandis que la partie orientale sera régie par Constance II (337). La division définitive de l’empire se fait après
la mort de Théodore Ier en 395 entre ses deux fils : l’Orient va à Arcadius et l’Occident à Honorius. Le règne
des deux frères permettra d’affirmer la supériorité de la partie orientale alors que la partie occidentale se
dirigera vers une disparition progressive.

A l’époque de Constantin, lorsqu’il décide de déplacer la capitale vers la partie orientale de l’Empire,
de nombreuses réactions émergent. Raisons stratégiques mais réactions importantes qui suivent : la nouvelle
capitale doit recevoir un statut égal à celui de l’ancienne capitale —> réaction de la papauté. Ces différents
changements, qu’il soient des changements de décision ou de théologie, seront traités lors des différents
conciles. Durant les premiers siècles qui sont les plus mouvementés et les plus difficiles de ce nouvel empire,
il y a quatre conciles : le Concile de Nicée (325), celui de Constantinople (381) celui d’Ephése (431) et celui
de Chalcédoine (451). Lors de ces conciles, les membres de la partie occidentale sont également présents,
comme le Pape ou encore des délégués envoyés par le Pape lui-même. On va y traiter de la question de la
place du père, du fils et du saint-esprit ainsi que de la nature du Christ —> les rapports entre ces trois
personnages est important et donc l’égalité des substances entre le père et le fils ont contribuer à la création
d’hérésies qui ont été condamnées lors de ces différents conciles. Un hérétique qui va défendre une idée
contraire à celle imposée par l’Eglise sera convoqué lors d’un concile (exemple d’Arius qui a été condamné
lors du concile de Nicée = la nature divine du Christ n’était pas égale à celle du père). Question de la Vierge
lors du Concile d’Ephèse : elle est considérée comme « théotokos » alors que lors du précédent concile on la
considérait simplement comme « christotokos ». Théotokos affirme la double nature du Christ et elle même
devient un personnage divin.
Lors de ces conciles, question de la création des différentes églises et patriarcats. Séparation entre
ces deux empires qui vont permettre la formation de différentes églises. Lorsque cette division va se faire,
dans la partie occidentale on aura le pape et dans celle orientale, le patriarche. Le patriarche de
Constantinople est le plus important, mais d’autres patriarcats vont naitre. Au total, cinq patriarcats géreront
l’Eglise et son organisation (Rome, Constantinople, Jérusalem, Antioche et Alexandrie). Chacun de ces
sièges aura un patriarche mais il ne s’impose qu’à partir de la fin du IVe siècle et de manière progressive. Le
patriarche gère l’organisation des églises et va rendre des comptes au Grand Patriarche de Constantinople. A
partir du VIe siècle, le patriarche va ajouter le titre d’oecuménique à ceux qu’il a déjà et aura tous les sièges
orientaux sous sa responsabilité. Le pape comme le patriarche veulent avoir toute l’autorité : chaque côté va
revendiquer le droit d’appliquer plus de décisions. Progressivement, au sein de l’Eglise même, vont être
créées des différences liturgiques et dogmatiques : entre l’Eglise occidentale et celle orientale, la communion
est différente et il y a toute une histoire entre le statut du Saint-Esprit et celui de la Vierge.

RUPTURE ENTRE ROME ET CONSTANTINOPLE.


Le Concile de Chalcédoine (451) accorde au siège de Constantinople les prérogatives égales à celles
de Rome. Le pape revendique alors les droits de juridiction permettant de juger en dernier ressort les affaires
de toutes les églises.
Justinien s’empare de plusieurs provinces de la partie occidentale comme de l’Italie qui passe sous
l’autorité de l’empereur d’Orient = relations tendues. Le pape et les occidentaux doivent donc se soumettre
aux décisions de l’Empire.

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Durant la seconde moitié du VIe siècle et tout le long du VIIe, rupture entre les deux parties qui sont
respectivement occupées à affronter les invasions des différents peuples qui arrivent des Balkans et les
invasions lombardes en Italie.
La partie orientale va être au sein de tensions. 730-843 : crise iconoclaste. Dès qu’on accorde aux
chrétiens la possibilité de créer les premières images sur des plaques de bois, il faut également créer des
objets afin de présenter des personnages saints. Des sources textuelles parlent de ces objets qui sont
commandés par des particuliers mais aussi par les églises afin de compléter leurs décors. L’église réagit =
pour elle, il s’agit d’idolatrie, de vénération d’idoles. Elle utilise l’AT « tu ne vénéreras point d’idoles » —>
point à respecter. Querelles théologiques au sein de l’Eglise qui va progressivement se diviser entre ceux qui
défendent l’adoration des images et ceux qui veulent en finir.
Invasions perses et étrangères : le peuple voit la réaction de Dieu qui les punirait à cause de leurs
idoles. Léon III (717) met fin à un second siège des arabes et va décider de prendre en main la politique de
l’Empire afin d’améliorer son statut. Fiscalité lourde imposée aux grands propriétaires et aux monastères. Il
décide de défendre une politique sévère à l’encontre de ceux qui défendent la création d’icônes car lui même
et sa famille considèrent qu’il n’est pas bien de représenter des personnages religieux. Il désire montrer aux
musulmans et aux juifs qui attaquent les chrétiens en raison de ces signes d’idolâtrie que l’Eglise chrétienne
arrête cela : tous les décors sont détruits et tout comme les objets portant la représentation de personnages
saints. Seule la croix est accepté dans l’abside et tout autre motif anaonique était autorisé.
De 730-787 = Irène prend le pouvoir et décide que le culte des images est possible. Pour elle, on peut
créer des nouvelles images et embrasser les icônes dans les églises. Relation particulière : elle vient de la
même famille que Léon III et de Constantin V. Durant la régence de Constantin VI, elle ne suit pas leur
politique. Le pape et Charlemagne ne supportent pas l’idée qu’une femme soit au pouvoir et ils vont refuser
ses décisions. Les orientaux acceptent de mettre fin à la crise iconoclaste mais ne veulent adorer les icônes.
Le pape ou le patriarche, l’empereur ou le roi, veulent avoir une certaine autorité sur la partie
orientale. Charlemagne veut avoir le même statut qu’un empereur byzantin.

De 880 à 1054 :
- Les relations entre Rome et Constantinople se déroulent sans heurts.

1054 : Schisme des Eglises.


- Arrivée d’une délégation latine à Constantinople munie de deux lettres, l’une pour l’empereur et l’autre
pour le patriarche Michel Cérulaire (1043-1057).
- Condamnation des rites orientaux par le papier et excommunication de Cérulaire.
- Demande du patriarche d’excommunier les légats latins lors du synode du 21 juillet 1054 pour réagir
contre l’excommunication envoyée par le pape (le pape ne vient pas lui-même).
- Début du schisme entre les deux Eglises.
- Différences dogmatiques entre les deux Eglises :
- Usage du pain azyme pour la Communion par l’Eglise occidentale,
- Le Saint-Esprit pour la même Eglise procédait à la fois de Dieu le Père et du Fils (on se signe avec trois
doigts).

LES CROISADES.
Après la crise iconoclaste, période de renouveau avec la dynastie macédonienne. Au cours du IXe et
Xe siècle, les peuples barbares attaquent en Occident comme en Orient. Les Seldjukides arrivent du côté de
l’Asie et après la dynastie macédonienne, celle des Comnène arrive sur le trône.
Alexis Comnène (1081-1118) fait appel à des mercenaires occidentaux pour l’aider à combattre les
turcs. Le pape accepte de les défendre (différence de religion). La demande des Byzantins a été très mal
interprétée : en 1095, un Concile à Clermont est convoqué par Urbain II au terme duquel on incite les
chrétiens à partir en guerre contre les Seldjukides. Il en résulte un immense pèlerinage ayant pour but de
secourir les chrétiens d’Orient du joug des Turcs.
Période iconoclaste : crise au sein de l’Empire avec le règne de Léon III puis de ses successeurs
jusqu’en 843.
Dynastie macédonienne —> Basile Ier (867-886) : période de renouveau économique, social,
culturel. Etude de textes patristiques qui permettent une meilleure connaissance de l’Eglise. Textes critiques
sur l’ivresse, le théâtre, la lecture de textes qui ne conviennent pas à l’Eglise, commentaires sur la vie du

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Christ et celle de la Vierge etc. Ces textes sont introduits et font partis de la liturgie de l’Eglise —> base de la
liturgie byzantine. Futurs membres du Clergé qui seront mieux informés.
Règne de Basile II (976-1025) qui est connu comme le conquérant de la Bulgarie (bulgaroctone).
Avec son règne, élargissement des frontières puisqu’il reprend quelques provinces perdues depuis la fin du
règne de Justinien : Arménie, Pouilles, Calabre, Sicile. Second âge de l’Empire byzantin avec cette dynastie.
La production artistique est donc très développée. Politique intérieure et extérieure —> normands
revendiquent les provinces italiennes à l’est, arrivée des turcs Seljukides depuis l’ouest. La dynastie des
Comnènes va donc devoir les combattre.

LE TOURNANT DU XIE SIÈCLE.


- La dynastie des Comnènes :
Isaac Ier Comnène (1057-1059) : meilleur empereur depuis Basile II. Il a combattu les Seljukides et
les Normands et a renforcé les finances de l’empire en mettant fin aux exemptions d’impôts.
Alexis Ier Comnène (1081-1118) : il a combattu les Normands et les Petchénegues.

Les villes dans lesquelles a vécu le Christ sont attaquées = appel fait aux occidentaux. 1095, le pape
Urbain III lance une croisade.

- 1097-1099 : Première croisade.


Alexis Ier se pose en leader afin de faire comprendre aux occidentaux que toutes les villes conquises
seront orientales. Les occidentaux acceptent et ils sont assurés d’avoir l’aide de l’armée byzantine à chaque
fois qu’ils en auront besoin. En mai 1097, on assiège Nicée, puis Antioche où très vite une armée turque les
encercle. Alexis Ier ne se porte pas à leur secours et retourne à Constantinople. Bohémond (croisé) s’empare
tout de même de la ville et devient maître d’Antioche —> véritable rupture avec les Byzantins.
En 1099, les Croisés arrivent enfin à Jérusalem (le royaume franc de Jérusalem est fondé et Godefroy
de Bouillon devient « l’avoué du Saint-Sépulcre ».
En 1100, de Bouillon meurt et son frère Baudouin Ier (1100-1118) prit le titre de Roi de Jérusalem.
En 1101, prise d’Arsouf et Césarée, en 1104 prise d’Acre, en 1109 de Beyrouth et siège de Tripoli,
en 1110 prise de Sidon.
Les comtés d’Antioche et d’Edesse tombent aux mains des Turcs en 1144. Cette conquête mène à la
Seconde Croisade.

- 1147-1149 : Seconde croisade.


Conrad III et Louis VII arrivent à Constantinople et refusent de prêter serment d’allégeance à
l’empereur. La traversée de l’Asie Mineure est difficile sans l’appui de Byzance.
Après conciliation avec l’empereur, les croisés reprennent Acre.
En 1148 : Conrad III et Louis VI arrivés à Jérusalem participent à une expédition contre Damas et
Nur al-Din = échec.
En 1149, fin de la seconde croisade, situation instable sur la Terre Sainte et rapports conflictuels.

- 1187-1193 : Troisième croisade.


1187 : la nouvelle de la prise de Jérusalem par le fils de Nur al-Din, Saladin, déclenche la troisième
croisade. Guillaume de Sicile assure la défense de Tyr, Tripoli et Margat.
En 1188, Frédéric Ier Barberousse quitte l’Occident suivi d’une puissante armée = prise de
Philippopolis, Andrinople, Iconion.
En 1189, Guy de Lusignan commence par le siège d’Acre.
En 1190, Richard Coeur de Lion passe par l’île de Chypre dont il s’empare avec l’aide de Guy de
Lusignan qui en devient roi en 1192.

Résultat —> Trêve de Trois signée qui garantit le libre accès aux pèlerins chrétiens et musulmans. La
Première croisade marque le début du véritable schisme des Eglises. Le Pape propose l’union des Eglises
(point important sur lequel on revient régulièrement mais qui n’aboutira jamais). Le fils de Frédéric Ier
Barberousse, Henry VI, va participer à cette expédition et donc exiger la réédition des Byzantins pour éviter
les problèmes en traversant l’Asie Mineure. Louis VII, lui, est intéressé par la prise de Constantinople et ses
richesses.
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- 1202-1204 : Quatrième croisade.
Les vénitiens rejoignent la Croisade et pensent à prendre Constantinople.
Alexis IV Comnène demande aux Vénitiens de rétablir sur le trône son père Isaac II Ange, renversé
et aveuglé par Alexis III en 1195. En échange, Alexis IV propose des versements élevés, la participation
byzantine à la croisade et promet l’Union des Eglises. Les Vénitiens mènent alors la Croisade vers
Constantinople.
En 1203, premier assaut de la capitale par les Vénitiens qui provoque la chute du trône et la fuite
d’Alexis. L’empire est partagé par les croisés et eux-mêmes. Isaac II est rétablit sur le trône avec comme co-
empereur son fils Alexis IV. Incapables d’assurer leurs promesses, on les remplace par …

- 1204 : Prise de Constantinople par les Croisés.


Détournement de la quatrième croisade (1202-1204). Prise de Constantinople (pillée) et un
empereur, Baudoin de Flandres, est établit sur le trône (partage de l’Empire entre Vénitiens et barons
croisés).

- 1261 : Fin de l’occupation latine mais certaines contrées le restent (cf Chypre).
But précis de chaque Croisade. La première idée des croisades est d’attaquer ce peuple ennemi et
sauver les byzantins. Mais progressivement, le but des croisés devient de s’emparer de la capitale de l’empire
byzantin. Les relations entre byzantins et occidentaux sont tendues : chacun part en guerre pour soi et
s’accapare chacune des parties reconquises.
La dynastie des Comnène demande de l’aide car les problèmes internes avaient affaiblit le royaume.
L’arrivée des croisées à Constantinople marque le début d’une situation particulière : c’est la Première fois
depuis le IVe siècle que l’Empire d’Orient se trouve occupé par un autre peuple. Ce sera aussi la première
fois qu’il sera obligé de se diviser : un territoire va être éclaté entre les parties sous autorités latines et les
différents territoires qui vont pouvoir être autonomes.
Les occidentaux observent les vestiges : les fresques de saint François d’Assise, des manuscrits
(Paris BnF gr. 54, XIIIe —> coexistence des latins et des orientaux puisque la langue grecque est utilisée).
Après la fin de l’occupation de la ville de Constantinople, on prend des oeuvres d’arts pour les emmener de
l’autre côté de la Méditerranée. On pille la ville et beaucoup de choses vont passer dans le trésor de la de
Venise qui sera décorée avec (cf les chevaux de l’hippodrome de Constantinople qui font partie du trésor de
Saint-Marc). Des échanges diplomatiques et des cadeaux permettent aux oeuvres d’art de voyager.
-> Les colonnes de porphyre et de marbre de Proconèse provenant de Constantinople sont réemployés
comme les piliers de Saint-Polyeucte (église construite par Ancia Julia).
-> Des petits objets sont également transférés comme, par exemple, Le Reliquaire de Limbourg-sur-la-Lahn,
celui de La Pierre du Sépulcre du Christ ou encore celui de La Vraie Croix.
La transformation de ces objets = volonté de récupérer tout objet lié à des reliques sacrées détenues
par des byzantins : il s’agit de vénérer les reliques qui faisaient partie du trésor de Constantinople. Mise en
valeurs des objets grâce aux ajouts.

Des artistes s’inspirent de l’art byzantin et créent des objets qui étaient des commandes latines
réalisées avec un art qui montrait la coexistence des deux mondes.

- Saint Serge tenant le fanion des templiers v. 1260 — Visage byzantin mais posture, mise en scène du
personnage qui sont latins.
-
- Madone Kahn et Madone Mellon — Oeuvres latines à la très forte inspiration byzantine.

Cathédrales gothiques dans les grandes villes de Chypre mais aussi des peintures à forte influence latine dans
les églises (Eglise d’Asinou, narthex, XIIIe sècle) —> influences artistiques dans les deux sens.

COEXISTANCE LATINO-BYZATINE DANS LA PEINTURE MURALE.


Les latins ne font rien pour le développement urbain de Constantinople : aucune source textuelle ne
mentionne la réalisation d’une construction civile ou religieuse. A la fin de l’occupation = effacement de
toute trace latine.

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