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Lundi 02 Novembre 2020

Objectifs de la séance :
- rappeler
I/ Contexte historique

1.Genèse de l’Empire carolingien

Novembre 751 : Pépin le Bref qui est le fils de Charles Martel est élu roi à Soisson
(?)
Noël 751 : Pépin le bref est sacré
754 : Pépin le Bref reçoit l’onction (= geste rituel qui consiste à appliquer de l’huile
sainte à une personne pour lui conférer un caractère sacré) du sacre des mains du
pape Etienne II

Conséquences de cette élection et de ce sacre :


- Le triomphe de la famille Pippinides : qui a réussi à capter à son profit le pouvoir
des mérovingiens
- Marque un tournant dans l’histoire de l’occident médiéval
2. Un pouvoir dynastique et sacré

Pape Etienne II et Pape Zacharie ont trouvé dans Pépin le Bref un moyen de se
protéger des lombard

Pépin le bref devient une sorte de représentant de Dieu sur la terre

Le sacre de 754 : permet la fondation d’une nouvelle dynastie


L’épouse de Pépin le Bref qui s’appelle Bertrade et leurs deux fils : Carloman et
Charles Ier vont recevoir
Le pouvoir des carolingiens est lié à l’église, à la religion

Charles Ier succède à Pépin le Bref en 768 et devient Charlemagne


En 771 : Charlemagne règne seul puisque son frère Carloman meurt

Louis Le Pieux est le fils de Charlemagne et le succèdera. Sous son règne, la


théocratie royale va se transformer en théocratie épiscopale

Théocratie = forme de gouvernement dans lequel le pouvoir, considéré comme


émanant de Dieu, est exercé par ceux qui sont investis de l’autorité religieuse ou par
un souverain considéré comme le représentant de Dieu sur la terre ou comme un dieu
incarné
Louis le pieux va énormément développer la fonction d’évêque, c’est pourquoi elle se
transformera en théocratie épiscopale

1.3. Une royauté conquérante

Le royaume mérovingien va connaitre des bouleversements territoriaux


Royauté carolingienne = conquérante
À partir de Pépin le Bref, l’empereur va affirmer son autorité sur les territoires
périphériques du royaume : 768 en Aquitaine, mène aussi deux expéditions en Italie
(754 et 756) (il s’agit de défendre le pape contre les lombard)

Sous charlemagne on constate une intensification des guerres de conquêtes.


Permettent l’extension de l’empereur vers l’Est : (la Saxe) mais aussi au Sud avec la
conquête du royaume lombard en Italie (774)
Cette identification de l’expansion est évoqué dans les textes de l’époque par ce
terme : dilatatio regni. Elle s’accompagne d’une dilatatio christianitatis (marqué par
l’expansion du christianisme)
Cette politique est encore active sous Louis le Pieux avec l’évangélisation des
Saxons, des Slaves et des Scandinaves (Europe du Nord et de l’Ouest actuel)

2. Essor de l’Empire carolingien

2.1. La Renaissance de l’Empire d’Occident

En 800, un évènement important : charlemagne se rend en Italie pour secourir le pape


Léon III contre les Lombards mais aussi les Roumains. Pour le remercier, le pape le
couronne empereur le jour de Noël de l’année 800

2.2. Un temps d’essor économique

Les carolingiens ont promulgué la législation économique qui est particulièrement


active
Plusieurs textes importants dans cette législation :
- Capitulaire De Villis (fin du VIIIe / début du IXe siècle)
- Polyptyque = registre comportant la description d’un domaine appartenant à un
grand propriétaire, à une église ou à une abbaye avec les noms des tenanciers et
l’inventaire des ressources

Ces documents révèlent le dynamisme économique des grands domaines plus


développé dans le Nord de la France actuelle

Le commerce est stimulé aussi, en promouvant une législation qui protège les
marchands et qui contrôle la monnaie
Exemple : 794 > charlemagne va redéfinir le poids du denier d’argent (monnaie la
plus répandue à l’époque) afin de mettre en circulation et de développer la circulation
d’une monnaie de confiance

2.3. Une période de réforme de l’Eglise

À l’époque carolingienne : enforcement de l’encadrement des chrétiens et de la


hiérarchie ecclésiastique : par la multiplication des paroisses

On observe un regroupement des diocèses au sein des archidiocèses et donc dirigé par
un archevêque

On constate aussi que l’organisation de chapitre de chanoines : un chapitre est une


assemblée, une réunion. Un chanoine est une dynitaire ecclésiastique qui appartient
au chapitre d’une cathédrale (au service de l’évêque)

En 816 : concile d’Aix. Règle de vie imposée qui a été inspiré par la règle établie par
l’évêque de Mess Chrodegang

Les carolingiens ont souhaités unifier l’église. Charlemagne va imposer une nouvelle
liturgie. Il va mettre en place une série de capitulaires (= constitutions/lois) en 816 et
819 afin d’unifier le monachisme autour du modèle bénédictin, qui est Benoît
d’Aniane

2.4. La Renaissance carolingienne

Cette renaissance est une sorte de renouveau culturel. Il est le résultat de la volonté de
Charlemagne et de ses successeurs pour améliorer le niveau général des religieux :
correction des manuscrits anciens

L’impulsion est donné par un texte : Admonitio generalis (789) = créer un réseau
d’écoles destinées à améliorer le niveau intellectuel du clergé
Va entrainer une augmentation de la production des textes manuscrites ; dans ce
mouvement de copie, une forme d’écriture va se développer : la minuscule caroline.

Au IXème siècle, on copie des textes religieux mais aussi profanes hérités de
l’Antiquité tardive

La fin de l’Empire carolingien (840-888)

Ces nouveaux territoires conquis vont susciter la jalousie des peuples périphériques.
Peuples différents :
- nord : Vikings (Scandinavie, danemark)
- Est : les hongrois (dans les marges et la périphérie orientale de l’empire)
- Sud : musulmans
Ces assauts répétés accélèrent les évolutions politiques qui sont déjà en marche, en
fragilisant l’autorité de l’empereur
Année 840 : premier point de rupture dans l’apogée de l’empire carolingien (mort de
Louis Le Pieux)
En 843 : les fils de Louis Le Pieux vont se partager les territoires (partage de Verdin)
> Lothaire (investi du titre impériale et de la France médiane (la Francie médiane à
l’époque (Aix la chapelle et l’Italie)) ; Louis le Germanique (terre de l’est que l’on
appelle la Francie orientale) ; Charles le Chauve (la France occidentale)
Cette répartition va permettre un équilibre dans la gestion des territoires
Mais en 855 : Lothaire meurt et sa succession va entrainer des conflits, des querelles
pour ses territoires. Parallèlement, les incursions des vikings en gaule et dans l’ancien
empire carolingien va renforcer la fragilisation de Charles le chauve et louis le
germanique.
En 881 : charles le gros va être couronné > le dernier carolingien à régner sur
l’ensemble de l’empire. En 887 : il abdique suite à la révolte de l’est de l’empire
contre lui
Plusieurs empereurs vont se succéder par la suite, soit de la famille carolingiens soit
de la famille robertien. Cette alternance s’arrête en 987 avec l’élection d’un
robertien : Hugues Capet. Réussir à fonder d’une nouvelle dynastie qui prendra le
nom des capétiens. Il va être sacré quelques temps plus tard. Il va le faire en même
temps que son fils.

II/ Le paysage monumentale urbain

Le paysage monumental de la période carolingienne demeure essentiellement rurale.


Les villes demeurent peu nombreuses, et peu peuplées.
Il est difficile de définir une ville à la période carolingienne mais aussi
mérovingienne (différent pour chaque espace urbain)
Réseau urbain : les cités épiscopales (civitates) qui généralement ont été fondé à
l’époque antique et qui abrite un évêque. On observe l’abandon de certaines cités
dans la période carolingienne

1. Les cités épiscopales : forteresses et villes saintes

C’est la monumentalité qui caractérise les monuments urbains : présence d’une


cathédrale, rassemblement de fonction de commandement (notamment par la
présence de l’évêque et dans la période mérovingienne le comte)

Exemple : Tours vers 950 (fin de la période carolingienne)


Les hypothèses récentent : 2000 personnes résidaient
Ville avec deux espaces urbains fortifiés et un habitat entre les deux. Difficile
d’évaluer la démographique des cités.

Les villes les plus peuplés semblent se trouver dans les régions mosane et mosellane
(partie Centre-Est, autour de la vallée du Rhin)
À Rennes (Ile-et-Vilaine) : les opérations archéologiques ont montré qu’au MA le
secteur était situé dans un méandre.

2. L’édification et le réaménagement des enceintes

Les villes vont progressivement construire ou réaménager des enceintes fortifiés


Dans les cités du Nord et de l’ouest de la France actuel, ces campagnes sont
particulièrement actives

Exemple : Le Mans (Sarthe)


- Enceinte érigé dans l’Antiquité
- Comprend 26 tours, mesure 450 m de long, 250 m de large > l’objet de réflexion,
d’entretien au IXe siècle, à l’initiative de l’évêque de la ville
- Témoin assez exceptionnel des campagnes de restoration attestés sur cette muraille
La fortification des cités varient d’une ville à l’autre. Lié à la démographie et aux
activités urbaines. Certaines cités ont des fortifications modestes :

Exemples : Paris (8 à 9 hectares), Chartes (moins de 20 hectares)

Dans les fortification, on peut trouver des vignobles, des champs, des espaces ruinés
(villes de fondation antique)

3. L’habitat et les activités économiques

Quartiers périphériques se développent qui sont dotés d’activités propres : liés à la


présence d’une abbaye, d’une forteresse ou d’une activité spécifique

Le cas de Verdun (Meuse) : à la fin du Xème siècle, elle est polynucléaire. Au centre,
le quartier cathédrale dans une enceinte fortifiée. Au nord, un deuxième quartier
autour de l’abbaye, également fortifié > quartier marchant (distant de 300 m de la
cité)
Entre ces différents quartiers il y a le développement d’un habitat qui alternent avec
des espaces de cultures

On retrouve ces espaces polynucléaires à Limoges, à Troie, à Marseille

Une ajonction de foyers de peuplement qui alternent avec des espaces altermédiaires
(= espaces rurbains ou protorurbains)

Les centres urbains et leurs périphérie : Des lieux d’échanges privilégiés


Sont dynamisés par la création de nouveaux marchés et foires (connus par les textes
historiques, accordé par des rois ou des empereurs ce qui les permet de percevoir une
partie des revenus). Les bénéficiaires sont majoritairement des établissements
ecclésiastiques, en ville ou non, des évêques et des églises.
Le souverain abandonne le produit des impôts des foires ou des marchés, le droit de
battre monnaie, et le revenu perçus

838 : évêque d’ange est autorisé par Pépin Ier d’Aquitaine a créer des marchés en
dehors de la cité fortifié
874 : L’empereur Louis II le Jeune autorise à l’évêque de Volterra de faire des
marchés en dehors de la cité fortifié

Foire au vin de Saint-Denis qui dure plusieurs semaines et qui se déroulait à


l’automne après les vendanges
Foire d’Arles
À l’est : la foire de Cologne qui attire des marchands de ventes et de Mayence

Pour récapituler :
- les pays d’anciennes implantations urbaines (fondations qui datent de l’antiquité)
ont bénéficié des largesses des rois carolingiens, de leur situation géographique,
d’un riche environnement agraire
- La paix politique, la prospérité, le développement de quantités d’activités locales
engendrent l’essor de ces centres urbains
- Volonté des souverains, notamment des empereurs, d’incorporer l’activité
marchande à celle de la conquête et de l’administration

Les résidences royales : les palais

Le palais constitue la marque la plus claire du pouvoir politique ui contribue à la


structuration de l’empire carolingien. Sont développés en complexes (plusieurs
bâtiments) et englobent un lieu de culte.

- Le palais de Paderborn (Allemagne) :


Fouillé : De 1963 à 1977
Par les textes : en 776 (fondé)
777 : un synode (une grande assemblée qui réunit les membres du palais et les
évêques de la région) > suggère que son édification est bien avancé voir presque
achevé

En ce qui concerne le plan : le complexe est délimité par une muraille d’environ 280
m de longueur et 250 m de largeur. Dans le secteur nord on trouve deux unités
importantes : la aula (bâtiment palatiale) et une église dans la partie est du complexe
qui est dédié au sauveur (Christ). Église plutôt modeste, et a une abside plus
développée (une construction du sanctuaire en plusieurs étapes)
La aula : édifice rectangulaire. Le Rez de chaussé a une vocation utilitaire et les
fouilles ont montré qu’il était en terre battue. À l’étage, une salle de réception. On
sait par un texte : doté d’un tapis et d’un mobilier d’or et de pourpre. On remarque à
droite du bâtiment, l’existence de loggia (accessible depuis la salle de réception)
(mettre en valeur le souverain lors de discours pour la foule dans la cour, sur laquelle
donné le bâtiment palatiale)
Au voisinage, plusieurs unités d’habitations, avec une structure plus ou moins
sommaire.
Schéma des palais carolingiens, une tripartition fonctionnelle : salle de réception,
associé à un sanctuaire, unités d’habitations. Ce palais s’y inscrit.

Relation aula/sanctuaire —> palais paléochrétiens

- Le palais d’Ingelheim (Allemagne) :


Tous les bâtiments étaient construites en pierres. Disposés selon un plan régularisé.
Chaque bâtiment communique avec un autre. Les fouilles n’ont pas permis de
préciser la fonction précise de chacun des bâtiments.
On voit que le palais s’organise autour de deux cours. La premiere : une cour en
hémicycle (fonction utilitaire), une structure monumentale
La deuxième : vaste église (environ Xème siècle) > abside semi-circulaire

Quelques éléments sur son décor :


- ar un poème d’Ermold le Noir (première moitié du IXe siècle) : décor peint de
l’aula :
*Ninos d’Assyrien (roi légendaire), Cyrus II le Grand, fondateur de l’Empire perse
(559-530 av JC), Phalaris de Sicile (570-555 av JC) mais aussi Romulus et Rémus,
Hannibal, Alexandre le Grand, Auguste, Constantin, Théodose, Charles Martel, Pépin
le Bref et Charlemagne
Peintures datés aux alentours de 787-788
Ils sont signifiants et n’ont pas été réalisés par hasard : but d’exalter la dynastie
carolingienne. Montrer la continuité, l’affiliation presque entre les souverains
légendaires, de l’Antiquité et ceux de la période carolingienne.
Peut rapprocher le palais du forum de Cologne. On peut rapprocher cette cour en
hémicycle des villae (demeures rurales antiques) (dans une villa romaine on parle
d’un atrium (le fait d’avoir une deuxième cour))

Pour récapituler :
- palais de Paderborn et Ingelheim : origine de l’architecture aulique
- Apogée de cette architecture : palais d’Aix-la-Chapelle (Belgique)
III/ Habitat rural, productions et échanges

Les résidences des dignitaires politiques que l’on trouve dans les espaces ruraux
La résidence de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) Vers 900 :

Fouillé dans les années 70


Sous charlemagne l’un des lieux de séjour des dignitaires politiques du royaume mais
également du futur Louis le Pieux lors d’un séjour. Sa vocation première : résidence
pur les dignitaires politiques.
La phase initiale : simple structure en bois construite sur des solins de pierre. Lors de
la phase suivante : elle est plus soignée, édifice à plan rectangulaire, assez vaste et
entièrement construit en pierre dont les élévations s’élèvent à plus de 5 mètres de
hauteurs et présentent une structure en moellons (pierres grossièrement taillées). La
particularité de ces moellons est qu’ils sont disposés en arrête de poissons (opus
spicatum). À l’intérieur de cet espace, la résidence est divisée en deux parties : une
première salle dispose d’un sol dallé et d’un foyer, sans doute à un usage de réception
et/ou accompagné d’une cuisine, peu d’ouvertures (fenêtres et portes). Le deuxième
est constitué par le premier étage qui était une salle de réception qui ne disposait pas
de foyers, mais qui devait être un lieu d’accueil et de réception des hôtes de marques.
Il a un caractère représentatif : maçonné donc construit en pierres, dispose d’une salle
de réception
Les donnés historiques permettent d’associer cette résidence au comte d’Anjou qui se
prénommait Robert (888-922) —> pas de certitude sur cette question

Site de production et grands domaines :

L’investissement des autorités ecclésiastiques et laïques importants dans ce genre de


domaines et d’activités

On peut citer :
775 : Charlemagne octroya au - couvent de Hersfeld (Hesse, Allemagne) les salines
de Salzungen
L’abbaye de Fontenelle possédait des salines à l’embouchures de la Seine
IXe siècle : Gesta Dagoberti - fait allusion au plomb argentifère exploité sur le
domaine royal de Melle
Charlemagne va ordonner à un fonctionnaire (un judex) de faire un rapport annule sur
la production des mines de fer et de plomb

Les grands domaines situés dans les campagnes connaissent un essor dans la période
carolingienne

Exemple : un bref de Villeneuve, tiré du polyptyque d’Irminon, abbé de Saint-


germain-des-Près, entre 823 et 829
- Exploitation agricole de taille assez acceptable (250 hectares sans comptés la
forêt), assez moderne pour son époque (existence de trois moulins à eau destinés à
moudre le grain), caractérisé par la polyculture (vigne, l’élevage et la production
de céréale). Son air de commerce est influencé par deux forces d’attractions : un
premier pole autour de l’abbaye de saint-germain-des-près (leurs ai destinés), le
deuxième en direction de Paris (via la Seine mais aussi la Loire)

L’habitat rural :

Les fouilles ont permis de mettre à jour plusieurs types d’habitats


Le site de Distré « Les Murailles » (Maine-et-Loire) :
- bâtiments en bois datés des IX-Xe siècle : 30 m carré et abrité des paysans
- Mobiliers en verres, des pointes de flèches > paysans aisés
- Aussi aisé parce qu’elle dispose de bons équipements et de capacités de stockage
importantes : 150 silos
- Les textes précises que la région dépend du comté de Blois
L’habitat des manses :

Manse = terre concédée à des paysans. En contrepartie de la terre qu’ils cultivent


pour leur propre compte, les tenanciers doivent des redevances, essentiellement
payées en nature

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