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Quattrocento
Florence au XVe siècle
1. Masaccio
3. Mantegna
4. Botticelli
5. Raphaël
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
1. Masaccio (1401-1429)
Masaccio, Le Paiement du tribut, 1425-1426, fresque, 247 x 597 cm, Florence, Santa Maria del Carmine, Chapelle
Brancacci
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
« Le Paiement du Tribut »
- Le récit. L’épisode est extrait de l’Evangile selon Saint Mathieu qui narre l’arrivée de Jésus accompagné des
apôtres à Capharnaüm. Masaccio illustre en trois temps sur une scène unique l’ensemble du récit. Au centre, la
requête de l’impôt et la réponse immédiate de Jésus qui indique à Saint Pierre comment se procurer le statère
nécessaire ; à gauche, la pêche et l’extraction de la monnaie de la part de Saint Pierre sur les rives du lac de
Génésareth ; à droite, devant la maison, Saint Pierre remettant le tribut au releveur de l’impôt.
- Le groupe de personnages donne l’impression d’occuper le premier plan, devant un vaste paysage composé
d’éléments naturels. Ce décor paysager fonctionne parfaitement comme scène ou comme arrière-plan neutre. Les
montagnes lointaines descendent jusqu’au lac dont la rive serpente à travers une grande étendue pour arriver
presque au premier plan. Disposés en demi-cercle, le Christ et ses apôtres se déploient en longueur sur le terrain.
Les bandes alternées d’ombre et de lumière assignent aux personnages épaisseur et volume. A droite, la maison de
la douane participe à structurer l’espace pictural. Sans doute sur les conseils de Brunelleschi Masaccio a-t-il
perfectionné le schéma perspectif de façon que les orthogonales des avant-toits et des fenêtres de l’édifice plongent
en profondeur et, simultanément, dirigent notre regard vers leur point d’intersection qui coïncide – ce n’est pas un
hasard – avec le visage du Christ.
- Le Christ n’occupe pas exactement le centre de la fresque – la médiane de l’image passe sur le collecteur d’impôts
– mais se tient plutôt au centre du groupe des apôtres. Le collecteur d’impôt fait deux apparitions dans la moitié
droite de la composition, alors que saint Pierre apparait trois fois. Tandis que le Christ, figure unique vers laquelle
notre regard se dirige, ordonne à saint Pierre d’aller chercher dans le lac l’argent miraculeusement apparu. La
tunique courte de style romain et la posture athlétique du collecteur d’impôts le désigne comme une âme païenne.
Le Christ et ses apôtres sont majestueusement disposés en cercle à la manière des philosophes et des sages
classiques. La clarté et la simplicité de cette fresque définissent un modèle de composition valable pour les quatre
siècles à venir. Les générations de Raphaël, de Poussin et de David sont issues du Paiement du Tribut et le gardent
en mémoire.
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
- La fresque relate trois moments d’un épisode de la vie du Christ (« Continuité narrative » : persistance des
principes de l’art médiéval). La scène est située dans le contexte du XVe siècle à Florence alors qu’il s’agit d’un
récit biblique contemporain du Christ.
- Les figures bibliques sont revêtues de toges à la mode Antique, le préleveur des impôts porte un costume du
XVe siècle florentin : discordance temporelle.
- Une construction rationnelle : l’édifice est construit rationnellement, il respecte scrupuleusement les règles de
perspective. Les lignes de fuite convergent sur le visage du Christ, la perspective acquiert ainsi une dimension
symbolique.
- La fuite du paysage sur la gauche de l’image traduit bien l’illusion de la profondeur. Les montagnes dans
le lointain descendent progressivement en suivant une diagonale jusqu’au lac ; puis la rive du lac serpente sur une
large étendue pour arriver au premier plan. Le jeu des diagonales et des lignes courbes complété par le clair-
obscur sur cette succession de montagne dans le lointain traduit bien l’éloignement du paysage. On a ici une des
premières tentatives de perspective atmosphérique : estompe et palissement des motifs et des teintes dans le
lointain.
- Un modèle de composition devenu classique depuis les 1er expérimentations de Giotto : un édifice cubique
positionné sur la bord droit de l’espace et construit selon les règles de perspective (un mur frontal et un mur en
raccouri). Le reste de l’espace ouvre sur un payage montagneux.
- Les orthogonales ou lignes de fuite de l’édifice convergent vers un Point de Fuite situé sur le visage du Christ
positionné légèrement à gauche de la Médiane verticale. Alors que le collecteur d’impôt est positionné exactement
sur la médiane. Par conséquent, l’Axe d’Observation ne coïncide pas avec la Médiane de l’image.
- Le Point de Fuite et donc la Ligne d’Horizon sont positionnés légèrement au-dessus de la Ligne Médiane
Horizontale. Logiquement cette élévation de la ligne d’horizon implique que la scène est observée depuis un point
de vue légèrement surélevé, ce qui semble être le cas dans cette image.
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Masaccio, La Résurrection du fils de Théophile et Saint Pierre en chaire, 1425-1426, fresque, 232 x 597 cm, Florence, Santa
Maria Carmine, Chapelle Brancacci
Cette grande fresque, située dans le registre inférieur du mur gauche de la chapelle, illustre deux événements de la vie de saint Pierre à
Antioche. Ces scènes ne sont pas rapportées dans la Bible mais dans un ouvrage médiéval, la légende dorée de Jacques de Voragine
Lorsque saint Pierre prêchait à Antioche, il fut arrêté, emprisonné et privé de nourriture et de boisson sur ordre de Théophile, gouverneur de la
ville. Saint Paul vint rendre visite à Pierre, prisonnier, puis alla demander à Théophile sa libération. Le gouverneur ne croyait pas aux pouvoirs
que l’on attribuait à Pierre et accepta d’accorder la liberté à l’apôtre s’il pouvait rendre la vie à son fils mort depuis quatorze ans. Conduit sur la
tombe du fils de Théophile, Pierre ramena le jeune garçon à la vie. Le miracle entraîna la conversion au christianisme de Théophile et de toute la
population d’Antioche. A droite, Masaccio a représenté Pierre assis sur le trône d’Antioche, événement interprété comme le présage de son
accession au trône pontifical de Rome.
- Représentation d’un épisode de la vie de Saint Pierre où celui-ci est représenté deux fois dans l’image : Continuité
narrative
- Une construction très rigoureuse : l’arrière-plan de la scène est occupé par des architectures dont les lignes-de-
fuite convergent vers un point central unique (perspective linéaire et centrale). Le point de fuite est situé exactement
sur la figure centrale.
- Les figures sont alignées horizontalement comme sur une frise : à ce propos on parle isocéphalie
- Le rapport de proportion entre l’architecture et les figures est vraisemblable même si ces dernières semblent
légèrement surdimensionnées par rapport à l’architecture
ont disparu
de personnalités
contemporaines
de l’époque de l’artiste
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
Masaccio, La guérison de l’infirme et la résurrection de Tabitha, 1425-1426, fresque, 247 x 588 cm, Florence, Santa Maria del
Carmine, Chapelle Brancacci
Cette fresque réalisée avec Masolino présente des problèmes de perspective. Toutefois, l’incorporation
des figures dans l’environnement urbain est relativement convaincante
- Dans cette image deux époques se côtoient : les figures bibliques sont vêtues de toges Antiques alors que les
différents personnages qui circulent dans les rues sont habillés à la mode florentine du XVe siècle
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
Axe
Masaccio et Masolino reprennent ici le modèle de la boîte spatiale de Giotto qu’ils appliquent à la représentation
d’un espace extérieur. Sauf que chez Masaccio la construction de la boite spatiale a été redressée par les règles de la
perspective. Toutefois, cette œuvre présente encore quelques erreurs : le point de fuite correspond davantage à une
« zone de convergence » située quasiment au centre de la composition presque sur l’axe médian et légèrement au-
dessus de la ligne médiane horizontale. Autre erreur de construction : la ligne médiane horizontale (ligne noire qui
partage horizontalement l’image en deux parties égales) correspond à la base des bâtiments de l’arrière-plan, elle
délimite également la bande de sol, par conséquent, elle devrait correspond approximativement à la Ligne
d’Horizon de l’image (ligne rouge) sur la laquelle est située le Point de Fuite (PF). Ce qui n’est pas le cas dans cette
image.
Masaccio reprend cependant le modèle de tripartition déjà observé dans l’enluminure médiévale mais aussi chez les
trecentistes (Giotto) : les architectures de l’arrière-plan permettent d’isoler trois parties distinctes dans la
composition correspondant à trois épisodes différents du récit
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Le point de fuite est situé sur l’axe central au niveau de l’entablement de l’autel,
c’est-à-dire là où se séparent le lieu du mort (mortel que nous sommes), et celui
des donateurs. Or ces deux lieux sont situés en avant du plan de la fresque, alors
que les personnages saints se trouvent en arrière de ce même plan dans la voûte
virtuelle qui perce le mur,
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Piero Della Francesca est né à Borgo San Sepolcro, où il travaillera de façon presque constante, loin du centre
littéraire et artistique de Florence, ce qui explique l’absence d’informations concernant la biographie de cet artiste
discret du Quattrocento. Il est de ceux qui développeront les principes de la composition en perspective dans la
peinture de la Renaissance italienne. Nous savons cependant, que Piero est né au sein d’une famille d’artisans et de
commerçants, probablement entre 1415-1420. En 1439, Piero est à Florence où il travaille avec Domenico
Veneziano aux fresques du chœur de l’église de Sant’ Egidio.
Un “Réalisme Froid”
- Le rapport de proportion entre architecture et personnages est
ici plus convaincant ; même si l’architecture a été réduite pour
ne pas trop écraser le groupe
La Cité idéale, d'abord attribuée à Piero delle Francesca puis à Luciano Laurana et maintenant à Francesco
di Giorgio Martini, milieu du XVe siècle
Cette cité idéale est représentative de ce réalisme froid : des images mathématiques construites
rationnellement, déshumanisée et qui représentent des cités imaginaires
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
L'utilisation stricte de la
perspective repose sur la
croyance que la géométrie
est de nature divine
La perfection géométrique
symbolise la figure divine
Par conséquent,
l’application stricte des
règles géométriques était le
moyen de se rapprocher du
divin,
Piero della Francesca, La Flagellation, 1453-1455, peinture sur bois, 59 x 81 cm, Urbino,
Galleria, Nazionale delle Marche
“La Flagellation”
La composition est comme subdivisée en deux scènes, séparées par la colonne qui soutient le temple dans lequel se déroule la
Flagellation. Sur la droite se trouvent trois personnages disposés en demi-cercle, dont l’identité est encore incertaine. Il s’agit
probablement de personnages connus de l’époque, représentés sous leur propres traits ; positionnés au premier plan, ils sont
campés dans un espace urbain contemporain de l’époque du peintre. Sur la gauche et sous le portique du temple classique
apparaît dans la profondeur la scène de la Flagellation. L’axe d’observation de la scène n’est pas positionné exactement sur la
médiane verticalement de l’image mais légèrement décentré à la gauche de la colonne porteuse.
La perspective est utilisée ici pour unifiée deux temporalités distinctes présentes dans le même champ d’un seul
tableau. La colonne placée à l’intersection de ces deux espaces fait le lien entre les deux récits. Ce procédé permet
de prolonger le principe de continuité narrative emprunté à l’art médiéval mais une continuité du récit qui se
déroule désormais dans un espace cohérent et réaliste. À propos de cette image, on parlera plutôt de discordance
temporelle, puisque ces deux espaces aux architectures appartenant à des époques différentes accueillent des scènes
narratives ancienne et moderne : une scène de la bible accompagnée d’une scène du XVe siècle florentin. Si la
perspective construit une vision unifiée de l’espace global, la discordance temporelle évidente de ces deux récits
trouble l’unité spatiale.
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Piero della Francesca, La Rencontre de Salomon et de la Reine de Saba (détail), vers 1454-1458, fresque, Chapelle Majeure,
San Francesco, Arezzo
Piero Della Francesca, Bataille entre Heraclius et Chosroes, 1452-1466, Eglise San Francesco, Arezzo
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Mantegna, au milieu du 15e siècle, défend un style dur et ferme, d’une puissance graphique sans précédent. La
perspective, désormais parfaitement maîtrisée, permet à Mantegna de réaliser des angles de vue impressionnants,
avec des effets de plongée et de contre-plongée spectaculaires. Les environnements des scènes figuratives de
Mantegna sont d’un réalisme froid et austère ; tous les motifs, y compris le corps humain, ont des contours linéaires
nets produisant un effet froid et métallique à ses compositions.
Mantegna, un exemple des excès du réalisme scientifique. Des scènes bibliques situées dans des
décors de cités antiques imaginaires, respectant parfaitement les règles de la perspective
Mantegna Andrea, Scène de la vie de saint Jacques, 1448-57, fresque, Chapelle des
Ovetari, Chiesa degli Eremitani, Padoue
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Andrea Mantegna, Retable de Saint Zenon (Vérone), Crucifixion, 1457-1459, tempera sur bois,
67 x 93 cm, Musée du Louvre, Paris
Dans cette série du Martyre de Saint Sébastien, Mantegna démontre également une grande
maîtrise du dessin anatomique, inspirée, notamment de la statuaire grecque
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Andrea Mantegna, L’Oculus, Plafond (détail), 1465-74, Walnut oil on plaster and fresco, Chambre des époux
Gonzague
L’Oculus montre la fascination de Mantegna pour les jeux de perspective et les trompe-l’œil : le
plafond de la chambre des époux Gonzagues représente une ouverture circulaire en trompe l’œil
laissant apparaître un ciel fictif (oculus). Sur cet oculus, des anges ailés (putti ailés) sont représentés
par en-dessous grâce à une technique appelée di sotto in su (vue d’en dessous)
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
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Sandro Botticelli est né en 1445 à Borgo (Conté de Florence en Toscane). Son père était tanneur ; une famille
modeste mais non dénuée de ressources. L’entreprise de son père connaît quelques difficultés ce qui contraint ce
dernier à se reconvertir. Sandro exerce l’activité de « batteur d’or en feuilles pour peintres » dans la nouvelle
entreprise créée par son père en 1458. En 1464, Sandro entre dans l’atelier de Fra Filippo Lippi (pendant trois ans),
où il débute une formation en orfèvrerie (il se forme également à la gravure et à la ciselure). Fra Filippo Lippi lui
apprend également le dessin et la peinture. En 1470 (à l’âge de 25 ans), il peut s’installer à son compte et reçoit sa
première commande publique : une allégorie.
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LA COMPOSITION
La composition reste relativement bien ordonnée : L’Axe central est occupé par les figures majeures : la Vierge et la figure de
dos revêtue d’une toge rouge (Pierre de Médicis). La grange en ruine dessine une boîte spatiale – mur de fond frontal et les deux
murs latéraux en raccourcis. La scène biblique s’inscrit dans cette boîte avec de part et d’autre de l’axe central deux
attroupements de figures qui au premier abord paraissent désordonnés. Mais à y regarder de plus près, on constate que le
positionnement des figures du premier rang suit une diagonale qui part des deux coins inférieurs – gauche et droite – pour
aboutir à la Vierge située au centre de la composition et en position surélevée. Ce système de diagonale dessine un triangle dont
la base correspond au bord inférieur de l’image et la pointe coïncide avec la Vierge
- Construction désordonnée : l’accumulation et la superposition de nombreuses figures semble nuire à la clarté de la
composition, mais ce désordre apparent dynamise la composition
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
L’accumulation des figures, dans la partie inférieure de la composition, induit un fort sentiment de désordre : ces deux amas de
figures humaines à droite et à gauche rappellent les méthodes de l’art médiéval où celles-ci étaient assemblées en grappe au bord
de l’image. Toutefois, chez Botticelli comme dans l’art gothique la distribution des figures répond à des règles bien précises.
Dans cette œuvre les figures sont échelonnées les unes derrières les autres en suivant une diagonale qui pénètre dans la
profondeur vers le centre de la composition (cf. schéma ci-dessus).
- À noter ici la richesse de la palette chromatique ce qui est nouveau à Florence. Des
couleurs claires, dans les ocres dorés et les bleus éclatants, où se détache le vermillon du
manteau.
L’Adoration des Mages est aussi un hommage à la famille des Médicis qui gouvernait la
Ville de Florence depuis 1434 et qui par son mécénat a activement participé à l’essor des
arts dans la capitale Toscane.
Les historiens de l’art ont identifié dans cette œuvre, la présence de Cosme de Médicis,
Pierre le « goutteux », Julien et Laurent de Médicis, le personnage à droite regardant en
direction du spectateur n’est autre qu’un autoportrait de Botticelli
- Un contrapposto excessif
Sandro Botticelli, Saint Sébastien, 1474, peinture sur panneau, Berlin, Gemäldegalerie
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Sandro Botticelli, La Punition des Rebelles, 1481-1482, fresque, 348 x 570 cm, Vatican, Chapelle Sixtine
Peintre de l’Ecole de Florence, Botticelli reste très attaché à la norme du dessin et à la maîtrise
de la perspective.
- L’espace pictural est correctement construit selon les règles de la perspective
- Par contre, le traitement de la figure humaine montre un goût prononcé pour les « formes en S » du gothique
- On retrouve également dans cette fresque le principe de « continuité narrative » emprunté à l’iconographie médiévale
- Cette image représente la punition infligée aux prêtres rebelles qui ont refusés de se soumettre à la loi de Moïse et qui seront
engloutis sous terre (partie gauche de l’image). Moïse est présent à trois reprises dans l’image pour évoquer les trois moments du
récit. L’image est structurée selon un modèle de Tripartition souligné par les trois architectures qui servent de toile de fond à
chaque épisode du récit.
Sandro Botticelli, Venus et Mars, 1482-1483, tempera sur bois, 69 x 173 cm, Londres, National Gallery.
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Sandro Botticelli, La Naissance de Vénus, 1482-85, tempera sur bois, 184 x 285 cm, Florence, Les Offices
L’Allégorie et Le Printemps sont les deux œuvres les plus connues de Botticelli. Elles furent peintes pour Jean et Laurent de Médicis. Le mythe
de Vénus symbolise la nature charnelle de l’amour païen, mais aussi l’idéal humaniste de l’amour platonicien. La Naissance de Vénus : est
inspirée d’un poème d’Hésiode suggérant que la déesse de l’amour, apparue nue sur un coquillage, serait née de la rencontre de l’écume et du
sexe d’Ouranos. L’iconographie la plus répandue la représente nue, venant de jaillir des flots, souvent debout sur un coquillage.
Cette œuvre a sans doute été célébrée par Politien dans un fameux vers : « une jeune fille au visage non humain poussée par des Zéphyrs lascifs
se trouve sur un coquillage », poussée vers les rivages, elle est accueillie par une Heures qui l’enveloppe d’un voile pudique.
Sandro Botticelli, La Naissance de Vénus, 1482, tempera sur toile, 172 x 278 cm, Florence, Galerie des Offices
Les corps sont traités avec élégance et souplesse, drapés dans des voilages fluides et transparents. Les visages sont emprunts
de douceur et de sérénité. Cette œuvre exprime avec subtilité et raffinement la naissance d’un humanisme néoplatonicien,
qui place l’homme au centre du monde.
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5. Raphaël (1483-1520)
Quelques éléments biographiques
Raphaël est né en 1483 à Urbino. Son père était peintre et poète à la cour d’Urbino. Celui-ci meurt prématurément en 1494, trois
ans après le décès de son épouse. Raphaël, orphelin à l’âge de 11 ans, a sans doute débuté sa formation artistique dans l’atelier
de son père ; cependant, on ignore ce qu’il advient après le décès de celui-ci, jusqu’à ses 17 ans en 1500. A cette date, Raphaël
décide de quitter Urbino pour s’installer à Pérouse où il est engagé comme apprenti dans l’atelier de Pérugin. Il assiste le maître
dans ses commandes publiques. Après avoir obtenu son titre de maître peintre, il ouvre son propre atelier de peinture. Ses
œuvres de 1502-1503 montrent l’influence de Pérugin (style lisse et référence au quattrocento). À l’âge de 21 ans, il quitte
Pérouse pour s’installer à Florence (pendant 4 ans) où il fait la connaissance de Michel-Ange et de Léonard de Vinci qui vont
profondément réorienter son style. Michel-Ange par la rigueur du dessin anatomique et Léonard par la découverte de la
perspective atmosphérique et des principes du clair-obscur. Les artistes florentins cherchaient à dépasser l’ordre classique du
XVe siècle au profit d’une expression plus vivante et plus libre dans la représentation de l’espace. En 1508, il quitte Florence
pour Rome où il est appelé pour réaliser des décorations au Vatican.
Raphaël, La prédication de saint Jean Baptiste, vers 1503-1504, huile sur bois, 25 x 53 cm,
Londres, National Gallery
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Un dessin linéaire (à la plume): le contour des Un dessin pictural, jeux de clair-obscur au lavis :
figures (« Vierge à l’Enfant ») est parfaitement traitement des ombres et des lumières à la façon de
cerné par un tracé linéaire inspiré de Michel- Léonard (le dégradé tonal léonardesque)
Ange
Raphaël, Madone du Belvédère, 1505, huile sur toile, Raphaël, La Vierge et l'Enfant et saint Jean,
113 x 88 cm, Vienne, Kunsthistorisches Museum 1507, huile sur bois, 122 x 80 cm, Paris, Louvre
- Une composition encore rigide (Les figures sont cernées - Plus de souplesse dans la gestuelle et les poses
d’un tracé linaire, héritage du Quattrocento) - Un traitement plus naturaliste du paysage (Léonard)
- Les plans dans la profondeur sont naïvement soulignés - Un chromatisme tonal (le jeu des dégradés et des
(plans colorés distincts : perspective chromatique) clair-obscur est plus naturaliste)
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Entre 1500 et 1510, Raphaël expérimente ces deux styles (Michel-Ange et Léonard)
Représentations de la « Vierge à l’Enfant »
Madone à l'Enfant La petite Madone Cowper, Madone du Grand-Duc, Madone d'Orléans, Madone Bridgewater,
avec un livre, 1505, Huile sur bois, 1505, huile sur bois, 1507, huile sur bois, 1507,
1502-1503, huile sur bois, 60 x 44 cm 84 x 55 cm 31 x 23 cm huile sur bois puis sur toile,
39 x 28 cm 82 x 57 cm
- Forme pyramidale
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Raphaël, La mise au tombeau, huile sur toile, 184 x 176 cm, Rome, Galleria Borghese
La Mise au tombeau de Raphaël est une œuvre majeure de l’Histoire de l’Art. Souvent
considérée comme une œuvre pionnière du Maniérisme XVIe siècle, en raison notamment du
travail anatomique
- Le dynamisme et l’entremêlement des corps participent au caractère tragique de la scène.
- Les corps contorsionnés aux muscles saillants traduisent parfaitement les tourments et la ferveur de ces
personnages bibliques
- L’accumulation de corps au premier plan donne une impression de confusion, de désordre mais aussi de
dynamisme
- Une maîtrise du dessin anatomique remarquable notamment dans le raccourci de la ligne des épaules du Christ
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Histoire de l’art – Quattrocento – Yannick BREHIN©
Raphaël, Le sacrifice à Lystre, 1515, série des cartons pour des tapisseries,
détrempe sur papier monté sur toile, 350 x 540 cm
Lystre était, dans l’Antiquité Romaine au 1er siècle avant J.-C., une ville de Lycaonie en Asie Mineure (actuel Turquie).
Cette ville, aujourd’hui détruite, est citée à plusieurs reprises dans le livre des Actes des Apôtres du Nouveau Testament.
Les apôtres saint Paul et saint Barnabé ont prêché dans cette ville et y ont guéri un homme boiteux de naissance. A la
suite de ce miracle, ils furent pris pour deux divinités romaines (mythologie romaine). Saint Paul fut pris pour Mercure,
et saint Barnabé pour Jupiter. Ces apôtres eurent assez de peine à empêcher qu'on ne leur offrît des sacrifices (ce qui
étaient interdit dans le christianisme). Mais devant ce refus, la population juive d'Antioche se retourna contre eux. Ils
commencèrent à leur jeter des pierres avant de les traîner hors de la ville. Le tableau de Raphaël représente cet épisode.
Les œuvres de la fin de carrière de Raphaël font la synthèse des acquis de la Renaissance italienne
Une parfaite maîtrise de la perspective (perspective artificielle, oblique et le traitement de la profondeur sont mobilisés dans ce
tableau). Un dessin anatomique également parfaitement maîtrisé où la gestuelle et l’expression des visages viennent renforcer la
dimension tragique de la scène représentée. Voir également la série des Stanze du Vatican sommet de l’art du Quattrocento
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Galatée est une néréide qui vit en Sicile : elle est éprise du jeune
Acis, fils de Pan et d’une nymphe. Mais le cyclope Polyphème, qui
chante en vain son amour pour Galatée, est rendu furieux par ses
refus. Il finit par surprendre le couple et écrase Acis sous un énorme
rocher. Galatée métamorphose ce dernier en fleuve. Raphaël montre
Galatée sur un char marin, entourée de tritons et d’autres néréides et
survolée par des amours.
Néréides : divinité marines, les néréides sont les filles de Nérée,
dieu de la Mer et de Doris, son épouse.
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