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WHO/NMH/NHD/14.

Cibles mondiales de nutrition 2025


Note d’orientation sur
l’anémie

CIBLE :
Réduire de 50%
l’anémie chez les
femmes en âge de
procréer
OMS/Pallava Bagla

L’ENJEU
En 2012, dans sa résolution WHA65.6, l’Assemblée mondiale de la Santé a fait sien le Plan d’application exhaustif concernant
la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant (1) spécifiant une série de six cibles mondiales de nutrition (2)
à atteindre d’ici 2025. La présente note couvre la deuxième de ces cibles: réduire de 50% l’anémie chez les femmes en âge
de procréer. Elle a pour objet d’attirer l’attention sur une série d’interventions et de politiques rentables pouvant aider les
États Membres et leurs partenaires à réduire le taux d’anémie chez les femmes en âge de procréer.

L
’anémie (voir les Encadrés 1 et 2) affecte la santé et est la plus forte. Si les causes varient, on estime que l’anémie
le bien-être des femmes et accroît le risque d’issues est due dans la moitié des cas à une carence martiale. Dans
maternelles et néonatales indésirables. Elle touche un certains endroits, on est parvenu à réduire considérablement
demi-milliard de femmes en âge de procréer dans le monde. la prévalence de l’anémie, mais dans l’ensemble les progrès
En 2011, 29% (496 millions) des femmes non enceintes et ont été insuffisants. D’autres interventions sont nécessaires
38% (32,4 millions) des femmes enceintes âgées de 15 à 49 pour atteindre d’ici 2025 la cible d’une réduction de 50% de
ans étaient anémiques (3). C’est en Asie du Sud, en Afrique l’anémie chez les femmes en âge de procréer (4, 5).
centrale et en Afrique de l’ouest que la prévalence de l’anémie

ENCADRÉ 1 QU’EST-CE QUE L’ANÉMIE?


L’anémie s’entend d’un état dans lequel le nombre et la taille des globules rouges, ou la concentration d’hémoglobine,
baisse au-dessous d’un niveau plancher, en affectant la capacité du sang à transporter l’oxygène dans l’organisme.
L’anémie est un indicateur d’une nutrition et d’un état de santé déficients.

L’anémie et la carence martiale provoquent une d’enfants subiront des atteintes à leur développement et à
réduction du bien-être et un état de fatigue et de léthargie, leur capacité d’assimilation et les communautés et les nations
rend moins performant et porte atteinte à la capacité de auront une productivité économique et un développement
travail. La perte de productivité physique moyenne due à affaiblis. L’anémie maternelle est associée à la mortalité et à
la carence martiale est importante (6). Sans une réduction la morbidité de la mère et du nouveau-né et notamment à
mondiale de l’anémie, des millions de femmes verront leur des risques d’interruption de grossesse, de mortinatalité, de
état de santé et leur qualité de vie affectées, des générations prématurité et d’insuffisance pondérale à la naissance.
Au niveau mondial, la prévalence de l’anémie a baissé de promouvoir le développement du capital humain, la
de 12% entre 1995 et 2011, passant de 33% à 29% chez les croissance économique nationale et la santé, la prospérité
femmes non enceintes et de 43% à 38% chez les femmes et le bien-être à long terme. Pour atteindre la cible mondiale
enceintes, ce qui tend à montrer qu’on peut améliorer de nutrition d’une réduction de 50% de l’anémie chez les
la situation, même si les progrès restent insuffisants au femmes en âge de procréer, les responsables politiques
rythme actuel pour atteindre la cible mondiale. Il faut donc devraient donc envisager de donner la priorité aux mesures
d’urgence réexaminer les politiques, l’infrastructure et les suivantes :
ressources nationales et intervenir pour mettre en œuvre des
stratégies visant à prévenir et combattre l’anémie (7). Une • mieux repérer, mesurer et comprendre l’anémie
fois qu’elles auront été mises en œuvre, ces interventions chez les femmes en âge de procréer et étendre la
permettront de retrouver des concentrations appropriées couverture des activités de prévention, de lutte et de
d’hémoglobine au niveau individuel et de réduire la traitement;
prévalence de l’anémie dans la population. Une baisse de
la prévalence entraînera une amélioration des résultats • créer des partenariats entre acteurs étatiques et
scolaires des enfants et de la productivité du travail des non étatiques concernant l’engagement financier
femmes, ainsi qu’une amélioration de l’issue de la grossesse et un environnement propice à la mise en œuvre
aussi bien pour la mère que pour le nouveau-né, ce qui aura de politiques complètes de nutrition et de mesures
des avantages intergénérationnels pour la santé, le bien- sensibles aux enjeux nutritionnels permettant de
être et les perspectives économiques individuels ainsi que prévenir et de combattre plus facilement l’anémie
pour le développement communautaire. chez les femmes en âge de procréer;
L’anémie est liée aux cinq autres cibles mondiales de
nutrition (retard de croissance, insuffisance pondérale à la • veillerà ce que les politiques et programmes de
naissance, surpoids de l’enfant, allaitement au sein exclusif développement au-delà du secteur de la santé – plus
et émaciation). En particulier, la lutte contre l’anémie particulièrement dans les secteurs de l’agriculture et
chez la femme en âge de procréer est indispensable de l’éducation – intègrent la nutrition et les autres
pour prévenir l’insuffisance pondérale à la naissance et la grandes causes d’anémie dans le contexte national;
mortalité périnatale et maternelle, ainsi que la prévalence
des maladies par la suite. Il est donc dans l’intérêt des
• suivre et évaluer la mise en œuvre des programmes
responsables politiques de consentir dès maintenant les de lutte contre l’anémie.
investissements nécessaires à cette lutte, comme moyen

ENCADRÉ 2: LES CAUSES DE L’ANÉMIE


• Partout dans le monde, la cause la plus fréquente de l’anémie est la carence martiale provoquée par un déficit
prolongé consécutif à un apport alimentaire insuffisant de fer, par les besoins accrus pendant la croissance ou la
grossesse et par des pertes accrues du fait des menstruations ou d’une helminthiase (vers intestinaux) (3).

• Parmi les autres causes importantes, on peut mentionner les infections, d’autres carences nutritionnelles (acide
folique et vitamines B12, A et C) et les causes génétiques (notamment la drépanocytose, la thalassémie – une
maladie héréditaire du sang – et les inflammations chroniques).

• L’anémie est fréquente en cas de paludisme sévère et peut être associée à une infection bactérienne secondaire.
• L’anémie est une complication particulièrement importante du paludisme chez la femme enceinte. Dans les
zones à transmission forte ou modérée, les femmes enceintes, surtout lors de la première grossesse, peuvent
être victimes d’une anémie sévère.

• Les adolescentes enceintes sont particulièrement exposées à l’anémie en raison des besoins de fer liés à leur
propre croissance (en plus des besoins du fœtus) et de leur tendance à moins faire appel aux soins prénatals/

2
CADRE D’INTERVENTION Ces lignes directrices fondées sur un examen objectif,
complet et systématique de la littérature ont été établies
Les stratégies de santé publique visant à prévenir en utilisant la méthodologie de l’OMS pour l’élaboration
et combattre l’anémie consistent notamment à mieux de lignes directrices fondées sur des données factuelles (7).
diversifier l’alimentation, à enrichir les aliments au moyen de Les lignes directrices sont accessibles sur une plateforme
fer, d’acide folique et d’autres micronutriments, à distribuer électronique centrale, la bibliothèque électronique OMS de
des compléments alimentaires contenant du fer et à lutter données factuelles pour les interventions nutritionnelles
contre les infections et le paludisme. Pour réduire de 50% la (10). L’encadré 3 résume les recommandations actuelles
prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer de l’OMS concernant l’anémie chez la femme. Une mise en
d’ici 2025, il faudra une diminution annuelle de 6,1%. Le fait œuvre judicieuse de ces recommandations est susceptible
de reconnaître la complexité du problème peut conduire de conduire à une baisse sensible de la prévalence de
à la mise en place de stratégies efficaces. Une approche l’endémie dans les populations cibles.
intégrée, multifactorielle et multisectorielle est nécessaire
pour atteindre cette cible mondiale (9). Les bénéficiaires sont notamment le nourrisson et la
mère (durée plus longue de l’aménorrhée, espacement
L’OMS a élaboré des lignes directrices pour prévenir, accru des naissances) ainsi que le nouveau-né (le fer présent
combattre et traiter l’anémie chez les femmes en âge de en abondance dans le lait maternel étant particulièrement bien
procréer. absorbé).

ENCADRÉ 3: RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS ACTUELLES DE L’OMS POUR PRÉVENIR,


COMBATTRE ET TRAITER L’ANÉMIE DE LA FEMME
• Une supplémentation intermittente de fer et d’acide folique est recommandée en période de menstruation dans les
zones où la prévalence de l’anémie atteint ou dépasse 20%.
• Une supplémentation journalière quotidienne de fer et d’acide folique par voie orale est recommandée dans le cadre
des soins prénatals pour réduire le risque d’insuffisance pondérale à la naissance, d’anémie maternelle et de carence
martiale. Pour lutter contre les autres carences maternelles en micronutriments, on peut aussi administrer outre
le fer et l’acide folique d’autres vitamines et minéraux conformément à la supplémentation en micronutriments
multiples UNIMMAP (United Nations International Multiple Micronutrient Preparation).
• Dans les zones où la prévalence de l’anémie chez la femme enceinte est inférieure à 20%, une supplémentation
intermittente de fer et d’acide folique chez la femme enceinte non anémique est conseillée pour éviter une anémie
et améliorer l’issue de la grossesse.
• Au cours du postpartum, une supplémentation de fer seul, ou en association avec l’acide folique pendant trois mois
au moins, peut réduire le risque d’anémie en améliorant le bilan martial de la mère.
• L’enrichissement du riz et de la farine de blé et de maïs par du fer, de l’acide folique et d’autres micronutriments est
conseillé dans les zones où ce sont des produits de consommation courante.
• Dans les zones d’endémie palustre, la supplémentation de fer et d’acide folique doit être associée à des mesures de
santé publique pour éviter, diagnostiquer et traiter le paludisme.
• En situation d’urgence, il convient d’administrer aux femmes enceintes et allaitantes la supplémentation UNICEF/
OMS en micronutriments prévoyant un apport nutritionnel journalier recommandé (dont 27 mg de fer), qu’elles
reçoivent ou non des rations enrichies. Lorsqu’elle est déjà fournie, la supplémentation en fer et en acide folique doit
être maintenue.
• Toute les femmes enceintes atteintes de tuberculose évolutive doivent recevoir des suppléments en micronutriments
multiples contenant du fer, de l’acide folique et d’autres vitamines et oligoéléments, selon l’UNIMMAP, pour
compléter les besoins maternels.
• Il convient de protéger, de promouvoir et d’encourager l’allaitement au sein exclusif des nourrissons pendant
les 6 premiers mois de la vie. Les bénéficiaires sont notamment le nourrisson et la mère (durée plus longue de
l’aménorrhée, espacement accru des naissances) ainsi que le nouveau-né (le fer présent en abondance dans le lait
maternel étant particulièrement bien absorbé).
• Tous les efforts visant à prévenir et combattre l’anémie doivent se fonder sur un régime alimentaire ayant une
biodisponibilité du fer suffisante.

3
INTERVENTIONS DE PRÉVENTION
• Un clampage tardif du cordon (une minute au moins
ET DE LUTTE après la naissance) est recommandé pour améliorer la
santé et l’état nutritionnel de la mère et du nouveau-
• Tous les efforts visant à prévenir et combattre né, notamment des réserves de fer en cas de naissance
l’anémie doivent se fonder sur un régime alimentaire à terme, réduisant le recours aux transfusions de
ayant une biodisponibilité du fer suffisante. sang en cas de prématurité chez les nouveau-nés
anémiques ou hypotendus.

• Lutte antipaludique: chimioprophylaxie/traitement


préventif intermittent, moustiquaires imprégnées • Des interventions précoces ciblant les adolescentes
d’insecticide et élimination des vecteurs. sont indispensables pour prévenir l’anémie ferriprive
surtout dans les zones où les mères adolescentes et
les mariages précoces sont nombreux.
• Traitement vermifuge: traitement anthelmintique
périodique sans diagnostic préalable pour toutes les
femmes en âge de procréer (y compris les femmes • L’hygiène de base réduit le risque d’infection; des
enceintes au deuxième et troisième trimestres de interventions concernant l’eau et l’assainissement
grossesse et les mères allaitantes) vivant dans des peuvent donc être intégrées pour réduire les pertes
zones d’endémie. Le traitement doit être administré nutritionnelles consécutives aux infections et les
une fois par an aux femmes non enceintes lorsque inflammations.
la prévalence des géohelminthiases dans la
communauté dépasse 20% et deux fois l’an lorsqu’elle
dépasse 50%. • L’éducation doit intégrer une composante de
santé génésique et des services de planification
familiale destinés aux femmes et aux adolescentes
afin d’encourager le dialogue et de promouvoir
l’espacement des naissances. L’éducation contribue
aussi à promouvoir l’égalité entre les sexes et
l’autonomisation des femmes.

OMS/TDR/Andy Crump

4
LE SUCCÈS EST POSSIBLE
On a pu constater les améliorations apportées en matière de prévalence de l’anémie chez les femmes en âge de procréer
dans des pays très différents comme le Burundi (taux ramené de 64,4% à 28% en 20 ans), la Chine (de 50% à 19,9% en 19
ans), le Népal (de 65% à 34% en 8 ans), le Nicaragua (de 36,3% à 16% en 10 ans), Sri Lanka (de 59,8% à 31,9% en 13 ans) et le
Viet Nam (de 40% à 24,3% en 14 ans). Les encadrés 4 à 6 illustrent le cas de trois pays qui ont mis en œuvre avec succès des
stratégies visant à prévenir et combattre l’anémie.

ENCADRÉ 4: PRÉVENTION DE L’ANÉMIE AU VIET NAM


En 2006, un projet pilote de distribution hebdomadaire de fer et d’acide folique, associée à à un traitement vermifuge
a été appliqué dans deux districts de la province de Yen Bai, couvrant quelque 50 000 femmes âgées de 15 à 45 ans.
Après une enquête d’évaluation au bout de 12 mois, le programme a été étendu à l’ensemble des femmes en âge
de procréer de la province (250 000), la gestion du programme étant assurée par les autorités sanitaires provinciales.
La prévalence de l’anémie a été ramenée de 38% à 19% au bout 12 mois et à 18% après 54 mois d’intervention ; la
prévalence de l’anémie ferriprive a baissé de 18% à 3% au bout de 12 mois et a été maintenue à 4% au bout de 54
mois, ce qui confirme qu’elle a pratiquement disparu dans cette population (8).

ENCADRÉ 5: PRÉVENTION DE L’ANÉMIE AU VENEZUELA


En 1992, les autorités sanitaire vénézuéliennes ont mis en route un programme d’enrichissement du maïs précuit
et de la farine de blé en fer et en vitamines. Le succès de l’opération est dû au choix d’un composé de fer efficace et
bien absorbé et de supports alimentaires de consommation courante ainsi qu’à un contrôle de la qualité. Au maïs
précuit, on a rajouté 50mg/kg et à la farine blanche de blé 20mg/kg. La prévalence de l’anémie chez les enfants âgés
de 7, 11 et 15 ans a diminué de 50% dans les 12 mois qui ont suivi l’introduction du programme et les concentrations
moyennes de ferritine ont pratiquement doublé dans les 6 ans qui ont suivi sa mise en œuvre (11).

ENCADRÉ 6: PRÉVENTION DE L’ANÉMIE EN INDE


Un programme pilote de supplémentation hebdomadaire de fer et d’acide folique a été introduit dans 52 districts
de 13 États indiens. Le programme couvrait toutes les filles scolarisées et non scolarisées âgées de 10 à 19 ans.
L’évaluation du programme pilote a fait apparaître une baisse de 24% de la prévalence de l’anémie au bout d’un
an d’application. Ainsi au Gujarat, l’administration d’une supplémentation intermittente (hebdomadaire) en fer et
acide folique à plus de 1,2 million d’adolescentes a permis de ramener la prévalence de l’anémie de 74,2% à 53,5%
en un an avec un taux d’observance estimé à 90%. Le coût du programme a été estimé a US$ 0,58 par adolescente
et par an. Le projet a été élargi pour couvrir l’ensemble du territoire de 11 États à fin 2011. En 2013, le Gouvernement
indien a introduit une supplémentation hebdomadaire de fer et d’acide folique destinée à quelque 120 millions
d’adolescentes (12).

5
Les interventions visant à prévenir et combattre l’anémie Les mesures ci-après devraient faciliter l’adoption
peuvent être menées en renforçant les systèmes existants et l’application de ces lignes directrices et créer un
de santé, d’éducation et de production alimentaire comme environnement permettant d’atteindre la cible fixée.
indiqué ci-dessous:

1. Mieux repérer, mesurer et comprendre l’anémie


• Une supplémentation de fer intermittente destinée chez les femmes en âge de procréer et étendre
aux femmes non enceintes peut être administrée au la couverture des activités de prévention et de
moyen d’un éventail de systèmes communautaires traitement.
et sanitaires, notamment en milieu scolaire (aux
adolescentes une fois par semaine, le « jour du fer
»), par les agents de santé locaux (par le système de •
Prévoir des interventions nécessaires, propres à
santé primaire) et par le marketing social basé dans la réduire l’anémie, dans les plans nationaux de la santé,
communauté (par le biais du système de santé local de l’éducation, de l’agriculture et du développement
et/ou de marchands locaux). selon le cas, en s’attaquent aux causes nutritionnelles
et non nutritionnelles du phénomène et à leurs
• Une supplémentation prénatale de fer et d’acide folique déterminants, et prévoir des stratégies nutritionnelles.
(journalière ou intermittente) peut être administrée
par les établissements médicaux, le marketing social 2. Créer des partenariats entre acteurs étatiques et
ou les agents de santé communautaires, dans le cadre non étatiques pour un engagement financier et un
des soins prénatals systématiques. environnement favorable à la mise en œuvre de
politiques alimentaires complètes en vue de mesures
• L’enrichissement de l’alimentation peut être réalisé nutritionnelles et sensibles aux enjeux nutritionnels
par l’enrichissement de masse, en ajoutant du fer aux permettant de faciliter la prévention et la lutte chez les
produits de consommation courante comme la farine femmes en âge de procréer.
de blé, la farine de maïs, le riz et les assaisonnements
comme la sauce de soja ou de poisson ou l’on peut 3. Veiller à ce que les politiques et programmes de
avoir recours à un enrichissement ciblé qui consiste développement dépassant le secteur de la santé –
à rajouter du fer aux produits consommés par des en particulier dans les secteurs de l’agriculture et de
groupes particulièrement exposés à l’anémie (par l’éducation – englobent la nutrition ainsi que les autres
exemple des biscuits enrichis destinés aux enfants, principales causes d’anémie dans le contexte national.
aux adolescents et aux femmes).
• On peut avoir recours à la mobilisation communautaire
et au marketing social pour faire prendre conscience
MESURES VISANT À PROMOUVOIR UNE
de l’utilité d’une supplémentation de fer chez les
RÉDUCTION DE L’ANÉMIE femmes en âge de procréer et d’autres acteurs de la
L’application judicieuse des mesures recommandées par chaîne d’approvisionnement. Par exemple des groupes
l’OMS fondées sur les données factuelles décrites ci-dessus locaux de femmes et des réseaux de santé peuvent
permettra de réduire la prévalence de l’anémie chez les améliorer la situation en encourageant les femmes à
femmes en âge de procréer. se procurer des produits et à utiliser l’intervention.

La pauvreté et l’exclusion sont les principaux responsables


des inégalités en matière de santé dans la population en 4. Suivre et évaluer la mise en œuvre des programmes de
général et chez les femmes en âge de procréer particulier. lutte contre l’anémie.1
L’ampleur des inégalités est en général proportionnelle au
degré des désavantages, les groupes confrontés à la pauvreté
et à l’exclusion sociale ayant moins d’occasions d’accéder à la
santé que ceux bénéficiant de conditions plus privilégiées.

Les indicateurs primaires de résultats sont notamment : la prévalence de l’anémie (taux d’hémoglobine > 120g/L ajusté pour l’altitude et le tabagisme) chez la
1

femme non enceinte âgée de 15 à 49 ans ; et la prévalence de l’anémie chez la femme enceinte (taux d’hémoglobine > 110g/L ajusté pour l’altitude et le tabagisme).
Les indicateurs intermédiaires de résultats sont notamment : la proportion des adolescentes présentant un taux d’hémoglobine > 120g/L ; et la proportion des
enfants de moins de 5 ans présentant un taux d’hémoglobine > 110g/L. Les indicateurs de processus sont notamment : la proportion des femmes enceintes recevant
des suppléments de fer et d’acide folique ; la proportion des ménages utilisant des produits de consommation courante ou assaisonnements enrichis de fer et la
proportion des enfants de moins de 5 ans recevant des suppléments de fer.
6
OUTIL DE SUIVI DE LA NUTRITION DE L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ
Pour aider les pays à fixer des cibles nationales en vue de la réalisation des objectifs mondiaux et suivre les progrès
accomplis, le Département Nutrition pour la santé et le développement de l’OMS et ses partenaires ont élaboré un
outil de suivi en ligne permettant d’envisager différents scénarios afin d’assurer le rythme de progrès nécessaire pour
parvenir aux cibles en 2025. L’outil est accessible sur www.who.int/nutrition/trackingtool (13)

OMS OMS, Essential nutrition actions – improving maternal, newborn, infant and young child health and nutrition
(http://www.who.int/nutrition/publications/infantfeeding/essential_nutrition_actions/en/, consulté le 7 octobre
2014)
Ce document résume l’utilité des interventions pendant les 1000 premier jours de la vie et décrits les mesures
nécessaires pour les mettre en œuvre. On a suivi une approche fondée sur toute la vie, de la conceptionsjusqu’à
l’âge de 2 ans en fournissant des recommandations sur la lutte contre l’anémie chez les femmes enceintes et non
enceintes en âge de procréer.

SOURCES DE DONNÉES
Les principales enquêtes nationales sur la santé et la nutrition indiquent souvent le taux d’hémoglobine chez les femmes
en âge de procréer et les enfants de moins de 5 ans (par exemple les enquêtes démographiques et sanitaires, les enquêtes
nationales sur les micronutriments). Des données sont parfois également fournies sur la supplémentation de fer. Des enquêtes
spéciales peuvent être nécessaires pour mesurer ces indicateurs.

REMERCIEMENTS
Ces travaux ont été coordonnés par le Dr Juan Pablo Peña-Rosas et le Dr Maria Nieves Garcia-Casal de l’unité Bases
factuelles et orientations programmatiques du Département Nutrition pour la santé et le développement de l’OMS.
L’Organisation est reconnaissante pour la contribution technique apportée par les personnes suivantes (dans l’ordre
alphabétique) : M. Oscar Arcos, Dr Francesco Branca, Mme Nita Dalmiya, Dr Luz Maria De-Regil, Mme Kaia Engesveen,
Mme Patrizia Fracassi, Dr Roelf Klemm, Dr Roland Kupka, Mme Lina Mahy, M. Jason Montez, Dr Sorrell Namaste, Dr
Chizuru Nishida, Dr Sant-Rayn Pasrichi, Dr Gretchen Stevens et M. Gerardo Zamora. L’OMS tient aussi à remercier le
partenariat 1,000 Days pour son appui technique, et plus particulièrement Mme Rebecca Olson.

APPUI FINANCIER
L’OMS tient à remercier l’International Micronutrient Malnutrition Prevention and Control Programme (IMMPaCt), les Centers
for Disease Control and Prevention (CDC) et la Fondation Bill & Melinda Gates pour le soutien financier apporté aux travaux.

CITATION SUGGÉRÉE
Cibles mondiales de nutrition 2025 : note d’orientation sur l’anémie [Global nutrition targets 2025: anaemia policy brief ].
Genève : Organisation mondiale de la Santé ; 2017 (WHO/NMH/NHD/14.4). Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

7
RÉFÉRENCES
1. Résolution WHA65.6 Plan d’application exhaustif concernant la nutrition 7. Organisation mondiale de la Santé. Cibles mondiales de nutrition. Pour
chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant. Soixante-Cinquième améliorer la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant (http://
Assemblée mondiale de la Santé, Genève 21-26 mai 2012: 11-12 (http:// www.who.int/nutrition/topics/nutrition_globaltargets2025/fr/, consulté le
www.who.int/nutrition/topics/WHA65.6_resolution_fr.pdf, consulté le 6 6 octobre 2014.
octobre 2014)
8. Casey G, Montresor A, Cavalli-Sforza L, Thu H, Phu L, Tinh T et al.
2. O
 rganisation mondiale de la Santé. Cibles mondiales de nutrition 2025. Pour Elimination of iron deficiency anemia and soil transmitted helminth
améliorer la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant (http:// infection: evidence from a fifty-four month iron-folic acid and de-
www.who.int/nutrition/topics/nutrition_globaltargets2025/fr/, consulté le worming program. PLoS Negl Trop Dis. 2013;7(4): e2146. doi:10.1371/
6 octobre 2014.. journal.pntd.0002146.

3. Stevens G, Finucane M, De-Regil L, Paciorek C, Flaxman S, Branca F et al.; 9. World Health Organization and United Nations Children’s Fund. Focusing
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national trends in haemoglobin concentration and prevalence of total and control. Genève: Organisation mondiale de la Santé; 2004 (http://
severe anaemia in children and pregnant and non-pregnant women for whqlibdoc.who. int/hq/2004/anaemiastatement.pdf, consulté le 21
1995–2011: a systematic analysis of population-representative data. Lancet octobre 2014)
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10. Organisation mondiale de la Santé. Bibliothèque électronique de données
4. Résolution WHA65.6 Plan d’application exhaustif concernant la nutrition factuelles pour les interventions nutritionnelles, http://www.who.int/
chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant. Soixante-Cinquième elena/en/, consulté le 21 octobre 2014).
Assemblée mondiale de la Santé, Genève 21-26 mai 2012: 11-12 (http://
www.who.int/nutrition/topics/WHA65.6_resolution_fr.pdf, consulté le 6 11. García-Casal MN, Layrisse M. Iron fortification of flours in Venezuela.
octobre 2014). Nutr Rev. 2002; 60(7):S26–S29.

5. Organisation mondiale de la Santé. Cibles mondiales de nutrition. Pour 12. The Adolescent Girls Anaemia Control Programme. Breaking the inter-
améliorer la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant (http:// generational cycle of undernutrition in India with a focus on adolescent
www.who.int/nutrition/topics/nutrition_globaltargets2025/fr/, consulté le girls. New York: United Nations Children’s Fund; 2011 (http://www.unicef.
6 octobre 2014. org/india/14._Adolescent_Anaemia_Control_Programme.pdf (consulté le
21 octobre 2014).
6. Horton S, Ross J. The economics of iron deficiency. Food Policy. 2003;28:
51–75. doi:10.1016/S0306-9192(02)00070-2. 13. World Health Organization. Global targets tracking tool (http://www.who.
int/nutrition/trackingtool/en).

© Organisation mondiale de la Santé 2017

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Organisation mondiale de la Santé

Avenue Appia 20, CH-1211 Genève 27, Suisse


Télécopie : +41 22 791 4156

Email: Courriel: nutrition@who.int


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