Cours Gestion Bancaire Master Finance Dentreprise PDF

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Université Mouloud MAMMERI de Tizi Ouzou

Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et des Sciences de Gestion


Département des Sciences de Gestion
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Module : Gestion bancaire
Master : Finance d'entreprise
Chargé de Cours : Mr. BELLALI

Plan du cours :

- Les circuits de financement


- Les raisons d’être des banques
- Généralités sur les banques : Définition, opérations, classification et métiers.
- Éléments de comptabilité bancaire
- Les ressources et emplois des banques
- Les contraintes relatives à la gestion bancaire
- Les ratios prudentiels
- Le financement bancaire des entreprises
- Le financement bancaire à l’international

Année universitaire 2019/2020


Introduction générale :

La finance a pour objet l’étude des méthodes, processus et perspectives concernant l’affectation
optimale des ressources des agents économiques en particulier et de l’économie dans son
ensemble.

Selon l’approche institutionnelle, l’activité économique est animée par des agents classifiés
suivant leurs activités principales et qui sont en l’occurrence :
- les ménages dont la fonction principale est la consommation,
- les entreprises qui s’occupent de la production des biens et services,
- les administrations publiques dont la mission est d’assurer les activités de services
publics,
- les institutions financières qui assurent le financement de l’économie,
- le reste du monde composé d’unités hétérogènes.

Les différents agents économiques traversent dans le temps des situations qui les placent devant
des positions de besoin ou d’excèdent de financement.

La conciliation des différentes situations financières s’effectue, selon le cas, à travers le recours
aux différents circuits de financement dont dispose l’économie et dans lesquels des
intermédiaires financiers interviennent en offrant leur savoir-faire dans la prestation de service
de financement, de placement, de paiement, de garantie, de conseil…etc.

Nous allons essayer, à travers ce cours, de nous intéresser à cette institution financière qui est
la banque, dont le rôle habituel étant l’intermédiation financière et qui se caractérise par son
pouvoir de création monétaire. Ce cours aura pour objet essentiel l'étude de l’activité bancaire
de par ses spécificités tout en mettant l'accent sur le financement bancaire de l’entreprise.

Plan du cours :
- Les raisons d’être des banques
- Généralités sur les banques : définition, opérations, classification, métiers et
globalisation financière.
- Le bilan et hors bilan,
- L’activité de gestion des moyens de paiement,
- Le financement bancaire des entreprises,
- Le financement bancaire des activités entreprises à l’international,
- Les ratios prudentiels.
1. Les circuits de financement des entreprises :

Le financement des entreprises et de l’économie s’effectue à travers les trois circuits suivants :
Le circuit d’autofinancement ;

Le circuit de la finance directe : dans lequel l'offre et la demande de capitaux se confrontent


directement, sans passer par la médiation d'un intermédiaire financier. Les agents économiques
à besoin de financement se procurent leurs ressources de financement en émettant des titres sur
le marché financier en faveur des agents à capacité de financement désireux les souscrire
(placement).

Le circuit de la finance indirecte : dans lequel un intermédiaire s'interpose entre les prêteurs
et les emprunteurs ultimes pour favoriser les flux financiers. Cela dit, l'intermédiaire financier
(la banque) collecte des ressources, sous forme de dépôts ou autres, qu'il redistribue par la
suite, sous forme de crédits aux agents à besoin de financement .

Source: Sylvie DE COUSSERGUES, gestion de la banque, page 5.

Durant ses différentes phases (création, développement, croissance, crises…),


l’entreprise peut connaitre des situations de capacité (excédent) ou de besoin de
financement. Dans les deux cas, le recours aux marchés de la finance directe ou indirecte
peut être effectué :
- En cas de capacité de financement : pour réaliser des placements des excédents
dégagés sous forme de dépôt en banque (compte épargne à vue ou épargne à terme) ou
sous forme de souscription de titres (actions et obligations) émis par les agents ayants
des besoins de financement sur le marché de la finance directe;
- En cas de besoin de financement : pour la mobilisation des ressources sous forme de
crédits bancaires d’exploitation, d’investissement et par signature, ou sous forme de
financements direct, et ce, à travers l’émission de titres (actions, obligations, titres
hybrides)
2. Les raisons d’être des banques en tant qu’intermédiaire financier :( voir
DESCHAMPS Ch, SOICHOT J. 《 Économie et gestion de la banque, Ems, Paris,2002, pages 9 à 16).

Selon plusieurs approches théoriques (approches par les coûts de fonctionnement et des
asymétries d'infirmation), l’existence de la banque procède de l’imperfection du circuit de la
finance directe.
Autrement dit, la finance directe comporte des imperfections diverses qui éloignent l’économie
de l’affectation optimale des ressources. C’est pourquoi qu’il faudrait l’intervention d’un
intermédiaire dans les circuits de financement pour pallier aux insuffisances du circuit de la
finance directe.
Pour justifier pourquoi les banques existent, il suffit de partir de l’hypothèse d’inexistence de
la banque dans l’économie.
2.1. La banque existe suite aux coûts de transaction du circuit de la finance directe :

L’absence de la banque implique cela :


- L’agent ayant un besoin de financement doit chercher dans l’espace l’agent ayant une
capacité de financement. Cela implique donc l’observation d’un temps de recherche
mais aussi des déplacements pour pouvoir identifier l’agent à capacité de financement.

L’absence de la banque occasionne aux agents a besoin de financement des coûts de


transaction (temps+ frais liés aux déplacements).La première imperfection du circuit de
la finance directe, c’est qu’il implique des coûts de transaction.
Ces coûts de transaction retardent (temps de recherche) et renchérissent (coûts liés à la
recherche) le financement. Le financement direct dans ce cas est coûteux et moins
rapide.

L’implantation de réseaux d’agences bancaires permet alors aux agents de réduire les
coûts de transaction.
La réduction des coûts de transaction du circuit de la finance directe constitue la
première raison explicative de l’existence des intermédiaires financiers de façon
générale et de la banque en particulier.

2.2. La banque existe suite aux asymétries d’information du circuit de la finance


directe :

En plus des coûts de transaction, le circuit de la finance directe comporte des asymétries
d’information. Ces dernières rendent le financement difficile à réaliser.
Les asymétries d’information signifient que les agents à capacité de financement ne détiennent
pas toujours d’informations suffisantes sur les agents à besoin de financement et sur leurs
projets. Ceci dit que les agents à capacité de financement craignent de financer des agents à
priori solvables et qui ne le seront point au remboursement pour des raisons multiples, d’autant
plus qu’avant le financement, les prêteurs n’ont pas d’informations véritables sur les
emprunteurs (état d’endettement vis-à-vis des autres prêteurs, solvabilité de leurs projets…).
Cette présence d’asymétries d’information entre préteurs et emprunteurs rend difficile voire
impossible le financement sur le marché de la finance directe.
Pour pallier à cette deuxième imperfection, l’existence de la banque s’avère donc opportune
pour atténuer ces asymétries d’information, car :
✓ Les législations garantissent, à certains égards, les placements des préteurs au
niveau des banques, notamment à travers la mise en place d’un fonds de garantie
des dépôts de la clientèle en cas de faillite bancaire.
✓ L’activité des agences de notation permet aux préteurs de savoir l’état de
solvabilité de chaque banque.
✓ Les banques étudient dans le détail les demandes de crédit grâce à leur savoir-
faire et aux systèmes d’information dont elles sont dotées.
Avant de transformer en crédits les fonds collectés auprès des prêteurs, les
banques étudient :
- l’état d’endettement des emprunteurs en consultant les fichiers de la banque centrale
(centrale des risques qui recense l’ensemble des bénéficiaires de crédit),
- les antécédents de paiements des emprunteurs (rejet de chèque, traites impayées…) en
consultant les fichiers de la banque centrale (centrale des impayés),
- la situation fiscale et parafiscale des emprunteurs
- les états de faisabilité, rentabilité et solvabilité des projets à financer.

2.3.La banque existe suite au problème d’inadéquation de l’horizon temporel des


préférences des préteurs avec celui des emprunteurs sur le circuit de la finance
directe:

Dans l’hypothèse d’inexistence de la banque, le circuit de la finance directe se confronte à un


problème de difficulté de conciliation des besoins des prêteurs avec ceux des emprunteurs.
Cette difficulté réside dans le fait que les deux agents économiques ont des préférences
antagoniques, car nous avons, d’une part, les agents à capacité de financement qui préfèrent
réaliser des placements de courte période, et ce, pour des motifs de transaction et de précaution,
et d’autre part, nous avons les agents à besoin de financement qui préfèrent des emprunts à
moyen et long terme.
Cette incapacité de concilier les deux préférences éloigne le circuit de la finance directe de
l’allocation optimale des ressources.
Cette troisième imperfection, permet aussi à la banque de se positionner pour justifier son
existence car, en tant que telle, la banque dispose des marges de manœuvre qui lui permettent
de transformer les ressources à court terme reçues des déposants au service de l’investissement,
en accordant des crédits à moyen et long terme , tout en garantissant le remboursement des
dépôts à tout moment.
Cette faculté dont dispose la banque lui est conférée par le fait :
- Qu’elle mobilise des ressources auprès d’un nombre important de déposants,
- Que les déposants n’ont pas les mêmes dates de retraits de leurs avoirs,
- Que la banque dispose d’un recours de refinancement de ses emplois sur le marché
interbancaire et monétaire.
2.4. La banque existe suite à son pouvoir de création monétaire :

L’absence de la banque place le circuit de la finance directe dans l’impossibilité de satisfaire


les besoins des agents à besoin de financement notamment, lorsque les excédents dont disposent
les prêteurs sont en deçà (inférieurs) aux besoins exprimés (les besoins de financement sont de
montants supérieurs aux capacités dégagées).
Pour pallier à cette imperfection, l’intervention d’un agent économique capable de créer à partir
de rien (ex nihilo) des disponibilités monétaires s’avère nécessaire. Dans ce cas, l’économie est
dans le besoin d’un agent ayant un pouvoir de création monétaire.
3. Généralités sur les banques : Définition, opérations bancaires,
classification et métiers des banques

3.1.Définition de la banque : La banque est définie comme une institution ayant pour
fonction habituelle l’intermédiation financière et qui se caractérise par son pouvoir de
création monétaire.
3.2.Les opérations bancaires : du point de vue juridique, elle assure les deux types
d’opérations suivantes :
- Les opérations dites de proprement bancaires ;
- Les opérations connexes.
3.2.1. Les opérations proprement bancaires :
Ce sont les opérations que la banque doit assurer essentiellement. Son résultat d’exploitation
(produit net bancaire) doit provenir en grande partie de l’exercice de ces opérations. Ces
opérations sont composées de :
3.2.1.1. La mobilisation des ressources auprès du public sous formes de dépôts ou autrement.

Les dépôts sont constitués par l’ensemble des fonds laissés temporairement par la clientèle dans
ses comptes :
- à vue dont les sommes placées sont remboursables à tout moment tels que :
les comptes chèques des salariés, comptes courants des entreprises et les comptes
épargne livret ;
- A terme dont les sommes sont bloquées sur des échéances données. Parmi les dépôts à
terme nous avons les comptes de bons de caisse, les plans épargne logement, les comptes
D.A.T et les bons d’épargne.
Par ailleurs, Les banques peuvent aussi mobiliser des ressources à travers :
- L’émission d’obligations remboursables ;
- L’émission d’action pour augmenter leur capitalisation ;
- Les emprunts en blanc au jour le jour qu’elles reçoivent des autres banques ;
- L’émission de titres de créances négociables (dénommés certificats de dépôts) sur le
marché interbancaire ;
- L’émission de titres sur le marché interbancaire tels que les : certificats interbancaires à
intérêts payés d’avance, les certificats interbancaires à intérêts payables in fine, les
billets à ordre négociables…
- Des dépôts des autres banques que nous pouvons lire dans le compte n°12 « compte
nostro » de la comptabilité bancaire ;
- Les emprunts contractés auprès de la banque centrale sous forme d’opérations de prêt
marginal et d’open market que lance la banque centrale pour poursuivre ses objectifs de
politique monétaire.
Remarque 1 : Avant la globalisation financière, les banques d’affaires mobilisent leurs
ressources uniquement sur le marché financier (ressources supérieures à 2 années), les banques
commerciales (banques de dépôts) le font exclusivement auprès de la clientèle et sur le marché
monétaire (ressources inférieures à 2 années).
Avant la globalisation, il y a eu séparation des activités des banques de dépôt et des banques
d'affaires. Les marchés des capitaux étaient cloisonnés (le marché monétaire d’un côté, le
marché financier de l’autre) et du coup les banques étaient réglementairement spécialisées dans
les activités relevant de la banque de dépôt ou dans celle de la banque d'affaires.
Remarque2 : Avec l’avènement de la globalisation financière, il y a eu décloisonnement du
marché des capitaux et les banques sont devenues du coup universelles : c’est à dire des
banques à tout faire. Par conséquent, il n’y ni distinction ni séparation en matière d’activités
entre banque dépôt et banque d’affaires.
La globalisation financière est venue pour dérèglementer la finance en décloisonnant les
marchés des capitaux et en déspécialisant (universalisant) les banques.
Le décloisonnement consiste à lever les barrières séparant les activités du marché monétaire/
marché financier pour asseoir un seul et vaste marché mondial de capitaux totalement intégré.
3.2.1.2. La fonction d’octroi de crédits :

L’avènement de la banque universelle a bouleversé considérablement les métiers traditionnels


des enseignes bancaires. De nos jours, les banques assurent des financements relevant aussi
bien de finance directe que de la finance indirecte.
Le financement indirect désigne les crédits, le financement direct désigne le financement de
marché mobilisé notamment sous forme d’action, obligation, participation, capital risque,
produits de la finance dérivée ainsi que les titres dits hybrides.
La fonction d’octroi de crédit désigne toutes les avances et les promesses d’avances de fonds
accordées par une banque à sa clientèle sur des échéances précises et moyennant le paiement
d’une rémunération sous forme d’intérêt ou de commission.
Les crédits sont décomposés en deux grandes familles :
- Les crédits par caisse : qui englobent l’ensemble des avances de fonds effectivement
consenties pour combler les besoins de financement à court, moyen ou long terme de la
clientèle des entreprises, des particuliers et des professionnels. Ce sont les crédits
destinés pour financer les cycles d’exploitation et d’investissement.
- Les crédits par signature : qui sont constitués par les promesses d’avance de fonds et les
engagements de garanties accordés par les banques à leurs clientèles. Ils sont constitués
par les accords de préfinancement, les cautions, l’aval des effets de commerce, les
engagements sur titres et sur les opérations en devises.
Vous trouverez l’approfondissement de cette fonction d’octroi de crédits dans les
développements de ce cours.

3.2.1.3. La gestion des moyens de paiement :

Le système de paiement constitue le moyen qui permet la circulation de la monnaie scripturale


d’un agent économique à un autre.
Par définition, il est un système de traitement interbancaire des instruments de paiement émis
quotidiennement par les agents économiques lors de leurs transactions commerciales et
financières.
Il est constitué par l’ensemble des procédures et instruments de paiement permettant la
circulation (transfert) de la monnaie entre les agents économiques.

En Algérie, nous avons deux systèmes de paiement :


- Le système interbancaire de paiement de masse (la télé compensation) ;
- Le système de règlement brut des virements de gros montants en temps réel ( système
ARTS).

a. Le système interbancaire de paiement de masse :


Ce système est couramment appelé la télé compensation.

Le Règlement n°2005-06 du 15 décembre 2005 portant sur la compensation des chèques et


autres instruments de paiement de masse définit ce système comme un système interbancaire
de compensation électronique de chèques, effets, virements, prélèvements automatiques et
paiements par carte bancaire à l’exception des opérations de virements dépassant le montant
nominale de (1) million de dinars.

Ce système fonctionne sur le principe de la compensation multilatérale des ordres de paiement


présentés par les participants à ce système.

Chaque banque doit calculer en fin de journée de la compensation son solde vis-à-vis des autres
banques (solde multilatéral= somme des (chèques, effets, prélèvement…) à encaisser – somme
(des chèques, effet, prélèvements…..) à payer.

Le solde multilatéral sera crédité ou débiter dans le compte de chaque banque ouvert au niveau
de la banque centrale.

Explication à travers l’exemple suivant :


A supposé le système bancaire est composé de 02 banques : A et B.
La banque A a un client titulaire d’un compte courant commercial qui est mécanicien. Ce
mécanicien a reçu lors de sa réparation d’un véhicule un chèque n°01 d’une valeur de 6 unités
monétaires. Le propriétaire de la voiture réparée est domicilié au niveau de la banque B.
La banque B a un client titulaire d’un compte courant commercial qui est un praticien médical.
Ce praticien a reçu un chèque n°02 d’une valeur de 10 unités monétaires en guise d’honoraires
pour les soins prodigués à un patient. Ce patient à un compte au niveau de la banque A.
Pour faire valoir l’encaissement des chèques :
- le mécanicien doit remettre le chèque n° 01 à sa propre banque ( banque A),
- Le praticien médical doit remettre le chèque n°02 à sa propre banque ( banque B).
Les deux banques doivent par la suite présenter les chèques à la compensation. La banque A
doit remettre à la banque B le chèque n°1 et la banque B doit remettre à son tour le chèque n°02
à la banque A.
Dans cette opération nous remarquons :
- La banque A attend de recevoir de la banque B la somme de 6 unités monétaire et elle
doit en même temps lui payer la somme de 10 unités monétaires.
- La banque B attend de recevoir de la banque A la somme de 10 unités monétaires et elle
doit en même temps lui payer la somme de 6 unités monétaires.
Dans le système de compensation de masse, les banques ne traitent pas les opérations
séparément. Chaque banque doit faire ressortir le solde multilatéral global de toutes les
opérations du jour.
Dans l’exemple ;
- Le solde de la banque A vis-à-vis de la banque B et des autres banques lorsqu’elles
existent= sommes à recevoir – sommes à payer= 6 –10-0= -4 unités monétaires

- Le solde de la banque B vis-à-vis de la banque A et des autres banques lorsqu’elles


existent= 10 - 6 -0= + 4 unités monétaires.

A la fin de la journée de compensation, la banque centrale ;


- Crédite le compte de la banque B ouvert au niveau de la banque centrale de 4 unités
monétaires,
- Débite le compte de la banque A ouvert au niveau de la banque centrale de 4 unités
monétaires.

Remarque : chaque banque doit ouvrir obligatoirement un compte au niveau de la banque


centrale.
Après cela :
- La banque B procédera à créditer le compte du praticien médical de la somme de 10
unités monétaires et débitera le compte du propriétaire de la voiture réparée de 6 unités
monétaires ;
- La banque A procédera à créditer le compte du mécanicien de 6 unités monétaires et
débitera le compte du patient de 10 unités monétaires.
Les opérations de télé compensation doivent permettre aux clients l'encaissement de leurs
instruments de paiement dans un délai ne dépassant pas J+ 48 heures.
b. Le système de règlements bruts de virements de gros montants en temps réel :
Ce système est dénommé Algéria real time settelment. Il est réservé au traitement des
virements interbancaires de montants supérieurs à 1.000.000 de dinars.
Le virement est un ordre donné par un client à sa banque pour transférer des fonds depuis son
compte en faveur d’un autre compte d'un client bénéficiaire sur ou hors place. Le virement est
un transfert de fonds de compte à compte.

Le système ARTS est un système de paiements entièrement automatisé, où les paiements


s’effectuent sur ordres de virement uniquement. Ces derniers sont effectués dans le système un
par un et en temps réel.

Contrairement au système de paiement de masse, le système ARTS traite les virements de


façon :

- individualisée, c’est-à-dire non compensée ;


- instantanée. Le virement doit être effectué en urgence.

Explication par un exemple :

Ce jour à 10h 00 mn : un client « Y » de la banque 1 donne ordre à sa banque de transférer par


virement une somme de 2.000.000 de dinars en faveur d’un bénéficiaire « Z » ayant un compte
au niveau de la banque 2.

En même temps, c’est-à-dire à 10h00 mn, un client « S » de la banque 2 donne ordre à sa


banque de transférer par virement un montant de 4.000.000 de dinars en faveur du client « T »
ayant un compte au niveau de la banque 1.

Dans ce système chaque banque doit traiter chaque virement de façon individualisée. La banque
1 doit donc transférer à 10h00mn le montant de 2.000.000 à la banque 2 et en même temps la
banque 2 doit transférer le montant de 4.000.000 de dinars à la banque 1.

3.2.2. Les opérations connexes et non bancaires :


Les banques assurent au quotidien d’autres types d’activités classifiées comme opérations
connexes et non bancaires. Parmi ces activités, nous avons :
- L’activité de conseil à destination des entreprises en matière d’investissement, de
gestion de trésorerie, de financement, fusion-acquisition… ;
- Les opérations de change en devises ;
- La vente de produits d’assurance (assurance-crédit, assurance voyage, assurance
habitation…)
- La location de coffres forts pour la clientèle pour le dépôt de valeurs ;
- La gestion des opérations de portefeuilles pours la clientèle ……etc.
L’exercice de ces opérations connexes par les banques est soumis à des limitations
réglementaires. Les banques en Algérie ne peuvent pas dégager au titre des opérations
connexes des résultats comptables dépassant le seuil des 10 % du produit net bancaire.
Cette limitation a pour objectif le maintien de la banque dans l’exercice de ses missions
proprement bancaires.

3.3. La classification et métiers des banques :

3.3.1. La classification des enseignes bancaires :


Nous pouvons classifier les enseignes bancaires par groupes homogènes à partir de plusieurs
critères.
- Selon le critère fonctionnel : c’est-à-dire selon l’activité principale de chaque banque.
D’après ce critère, nous aurons une classification comme suit : banque commerciale
(spécialisée dans le financement du commerce), banque agricole, banque industrielle
(spécialisée dans le financement industriel), banque de l’immobilier, banque industrielle et
commerciale (financement du commerce et de l’industrie) ……etc.

- Selon l’espace d’activité de la banque : nous aurons la classification suivante : banque


locale (si son activité se situe au niveau uniquement de quelques communes), banque
régionale (si elle est présente dans quelques régions), banque nationale ( si elle a un réseau
d’agence sur le territoire national), banque internationale ( si elle a des agences dans
plusieurs pays), banque continentale ( présente uniquement sur un continent)…….etc.
- Selon l’origine de ses fonds propres : nous aurons la classification : banque publique (capital
social appartenant à l’Etat), banque privée (capital social totalement privée), banque étrangère
(capital social appartenant aux actionnaires étrangers), banque mixte ( public/privé national ou
étranger), banque mutualiste ( capital social appartenant aux adhérents d’une mutuelle agricole,
artisanat…).
- Selon la nature de l’agrément de chaque banque :
Avant la globalisation financière, les autorités monétaires accordaient deux types d’agrément :
✓ L’agrément pour l’exercice des activités de banque de dépôt, c’est-à-dire
autorisée à mobiliser des ressources inférieures à deux années auprès du public ;
✓ L’agrément de l’exercice des activités de la banque d’affaire qui opère
uniquement sur le marché financier et qui n’a pas la possibilité d’ouvrir des
comptes pour la clientèle de dépôt.
Cette distinction a tendance à disparaitre avec la globalisation financière, car les banques
deviennent de plus en plus universelles, c’est-à-dire à tout faire. Elles exercent sans restriction
règlementaire les deux types d’activités de banque de dépôt et de banque d’affaires.

3.3.2. Les métiers bancaires :


La notion de métier désigne pour une organisation la combinaison du couple produit-client lui
permettant d’atteindre ses objectifs stratégiques.
Les activités bancaires regroupent deux familles de métiers, à savoir :
- Les métiers de la banque commerciale,
- Les métiers de la banque de financement et d’investissement.
3.2.2.1. les métiers de la banque commerciale : les produits de la banque commerciale
s’adressent au segment de la clientèle des particuliers (ménages), PME-PMI et la clientèle
professionnelles ( professions libérales) . Pour ce segment de la clientèle, les banques mettent
en place les services suivants :
- la collecte de l’épargne ;
- les crédits d’exploitation et d’investissement ;
- les crédits à la consommation ;
- les opérations de capital risque,
- les activités de bancassurance.
-
3.2.2.2. Les métiers de la banque de financement et d’investissement (B.F.I.):
Les lignes de métiers de la BFI regroupent les activités de la banque d’investissement, la banque
financière et la gestion d’actifs.
a. La banque d’investissement : assure les activités de financement, conseil et
d’ingénierie financière à destination des grandes entreprises. Elle assure à cet effet les
opérations :
- d’introduction en bourse,
- de financements structurés,
- d’intervention en fonds propres (prises de participation dans le capital social des
entreprises),
- Conseils en matière d’opération de fusion-acquisition.
b. La banque financière :
La banque financière joue le rôle d’intermédiation financière sur les marchés financiers. A
travers cela, elle assure pour le compte de sa clientèle les opérations de trading en exécutant
les ordres de souscription et/ou cessions de titres.
c. La gestion d’actifs :
A travers cette ligne de métier, la banque gère des actifs de type collectif, tels que les
organismes de placements collectifs en valeurs mobilière (O.P.C.V.M.), les fonds communs
de placement (F.C.P.) et les sociétés à capital variable (S.I.C.A.V).
La gestion d'actif est venue pour offrir à la clientèle de l’épargne une autre possibilité de
placement autres que ce que proposent traditionnellement les banques (dépôts à vue et à
terme rémunérés).
Le procédé étant la création d'un fonds pour collecter l’épargne des salariés, retraités….etc
en vue de la fructifier en faisant des placements sur les marchés financiers sous forme de
valeurs mobilières du marché financiers ou des titres de placement du marché monétaire.
La rémunération de l’épargne collectée dépendra non pas du taux d’intérêts mais de la
rentabilité des valeurs mobilières souscrites sur le marché financières ou des placements
effectués sur marché monétaire.
4. Eléments de comptabilité bancaire :
A l’instar de toutes les organisations poursuivant un but lucratif, la banque tient une
comptabilité pour enregistrer au jour le jour l’ensemble des opérations relatives à son
fonctionnement et à ses investissements.
4.1.La nomenclature des comptes comptables :
Le plan comptable bancaire prévoit à cet effet 09 classes, qui sont :
-la classe 1 : opérations de caisse, trésorerie et interbancaires : pour enregistrer les
opérations de caisse et celles effectuées avec la banque centrale, les CCP et les autres
banques,
- la classe 2 : opérations avec la clientèle : pour imputer les opérations réalisées avec la
clientèle des particuliers, entreprises, professionnels et institutions financières non
bancaires.
- la classe 3 : opérations sur titres : pour enregistrer les opérations sur le marché financier
et monétaire matérialisées par l’émission et souscription de titres,
- la classe 4 : opérations d’immobilisation : pour enregistrer les opérations d’actifs
corporels, incorporels et financiers immobilisés sur le long terme,
- la classe 5 : opération de fonds propres et capitaux permanents : pour enregistrer les passifs
(ressources) permanents de long terme, le résultat de l’exercice et les provisions.
- la classe 6 : comptes de frais et charges d’exploitation : pour enregistrer toutes les charges
de gestion (intérêts payés, commissions payées, dividendes payés, moins-values constatées,
frais de gestion courante, charges du personnel, impôts et taxes, amortissements et
provisions, charges exceptionnelles)
- la classe 7 : produits d’exploitation : pour enregistrer les produits de gestion (intérêts reçus,
commissions reçues, dividendes reçus, plus-values constatées et produits exceptionnelles)
- la classe 8 : comptes de résultat : c’est la différence entre la classe 7 et la classe 6 pour
obtenir les soldes de gestion : produit net bancaire, résultat brut d’exploitation, résultat
exceptionnel, résultat avant impôt et le résultat net de l’exercice.
- la classe 9 : opérations du Hors bilan : pour enregistrer les engagements par signature.

4.2. le bilan bancaire :


Le bilan bancaire est composé de deux documents : le bilan et le hors bilan.
4.2.1. Le bilan : regroupe toutes les opérations donnant lieu à des entrées (encaissements)
ou sorties (décaissements) effectives de fonds. Nous retrouvons dans le bilan toutes
les opérations relatives aux classes 1, 2, 3,4 et 5.
A l’exception du compte caisse qui fonctionne inversement, les comptes d’actif (emplois)
enregistrent les opérations qui donnent lieu à des sorties de fonds (crédit accordé, titre souscrit,
investissement acquis…..). A l’actif, nous retrouvons toutes les opérations générant pour la
banque des sorties de fond, notamment les opérations effectuées avec la banque centrale, ccp,
les autres banques ( classe 1), avec la clientèle des entreprises, particulier et professionnels
(classe 2), sur titres souscrits ( classe 3) et opérations sur actifs immobilisés ( classe 4).
Les comptes de l’actif augmentent au débit et diminuent au crédit.
Les comptes du passif (ressources) enregistrent les opérations qui donnent lieu à des entrées
effectives de fonds (dépôts à vue et à terme reçus, titres émis, emprunts contractés, dettes…).
Au passif, nous retrouvons toutes les opérations occasionnant pour la banque des entrées de
fonds, notamment les opérations effectuées avec : la banque centrale, ccp, les autres
banques(classe 1), avec la clientèle des entreprises, particulier et professionnelle (classe 2), sur
titres émis (classe 3) et opérations sur passifs permanents ou immobilisés (classe 5).
Les compte du passif augmentent au crédit et diminuent au débit.

Exemple explicatif du bilan :


Bilan bancaire
Actif (sorties de fonds) Passif (entrées de fonds)
Compte caisse
Opérations de trésorerie et Opérations de trésorerie et
interbancaires (classe 1) interbancaires (classe 1)
exemple : prêts accordés à d’autres exemple : emprunts contractés auprès
banques, placement effectués au niveau des autres banques et de la banque
de la banque centrale. centrale.
Opérations avec la clientèle (classe 2) Opérations avec la clientèle (classe 2)
Exemple : crédits accordés aux Exemple : dépôts à vue et à terme reçus
entreprises des entreprises et des ménages
Opérations sur titres (classe 3) Opérations sur titres (classe 3)
Exemple : titres souscrits Exemple : titres émis
Opérations sur immobilisations Opérations sur fonds propres et
(classe 4) capitaux permanents (classe 5)
Exemple : construction de nouvelles Exemple : augmentation du capital
agences bancaires, acquisition de social de la banque
matériels, prise de participation
financière dans une entreprise….

Remarque 1 : le compte caisse fonctionnement à l’inverse des comptes de l’actif. Il augmente


au débit (entrée de fonds) et diminue au crédit (décaissement)
Remarque 2 : le bilan bancaire classifie les opérations de façon inverse par rapport au bilan
des entreprises commerciales et industrielles. Les actifs sont classés suivant un ordre de
liquidité décroissant, c’est-à-dire de l’actif le plus liquide en haut du bilan (compte caisse)
jusqu’à l’actif le moins liquide au bas du bilan (compte d’immobilisation). Les passifs sont
classés du plus exigible à court terme en haut du bilan (exemple les emprunts interbancaires au
jour le jour) au moins exigibles en bas du bilan (exemple ; les ressources de fonds propres).

4.2.2. Le hors bilan : c’est un document comptable qui sert à enregistrer les opérations de
promesses de financement et de garanties données ou reçues. Ces opérations ne
donnent pas lieu à des encaissements ou décaissements de fonds dans l’immédiat.
Contrairement au bilan, où le total actif doit être égal au total passif, le hors bilan ne présente
pas systématiquement d’égalité entre les engagements donnés avec ceux reçus.
Exemple d’un hors bilan avec opérations explicatives :

Le hors bilan

Engagements donnés Engagements reçus


Promesse de financement donnée Promesse de financement reçue
Exemple : accord de principe donné à une Exemple : accord reçu d’une autre banque
entreprise pour lui accorder un crédit à pour un emprunt à partir d’une date future
partir d’une date future.
Engagement de garantie donné Engagement de garantie reçu
Exemple : aval d’un effet de commerce Exemple : hypothèque reçue lors des
crédits immobiliers
Engagement sur titres donné Engagement sur titre reçu
Engagement de souscription (achat) de Exemple : réception d’une autre banque
titres donné à une entreprise, qui émettra d’un engagement de souscription (achat) de
des actions prochainement titre émis par la banque étudiée.

Engagements donnés sur devises Engagements donnés sur devises


Exemple : promesse donnée à une autre Exemple : promesse reçue d’une autre
banque ou a une entreprises de lui céder une banque pour mettre à la disposition de la
somme en Dollar dans deux mois. banque étudiée une somme en Euro dans
trois mois.
Autres engagements donnés Autres engagements reçus

Les engagements par signature fournis par les banques sont rémunérés suivant une tarification
précise, souvent sous forme de commissions calculées en multipliant le taux de la commission
avec la durée de l’engagement et de son montant.
La présentation des différents engagements par signature est prévue plus loin.
5. Les ressources et emplois des banques :
Les banques prises de façon consolidées (banques de dépôt et banques d’affaires) mobilisent
plusieurs types de ressources qu'elles emploient sous forme d'investissement, de crédits à la
clientèle, de souscription de titres ou de prises de participation.
Les ressources sont les fonds dont dispose la banque pour mener son activité. Les emplois nous
renseignent sur l'utilisation faite des ressources mobilisées.

5.1.Les ressources des banques : les ressources des banques proviennent des :
A. Fonds propres : ce sont les ressources de capital social apportées lors de la création de la
banque, des nouveaux apports lors de l’ouverture du capital ou des augmentation opérées a
l’aide de l’incorporation des résultats des exercices antérieurs dans le capital. En Algérie, les
fonds propres minimums que chaque banque doit constituer est d’ordre de 20 milliards de
dinars.
B. Emprunts interbancaires : les banques effectuent entre-elles des prêts et emprunts sur les
marchés interbancaire et monétaire. Une banque ayant un besoin de financement pourra
effectuer sur ces marchés des :
▪ Emprunts en blanc au jour le jour : ce sont des emprunts de 24 à 48h sans remise
de garanties de remboursement,
▪ Emprunts interbancaires contre remise d'un titre interbancaire négociable .La
banque emprunteuse peut émettre à cet effet les titres suivant : les certificats
interbancaires à intérêts payés d’avance ( C.I.P.A.), Les certificat interbancaires
à intérêts payables in fine ( C.I.F,I.N.), Les billets à ordre négociables ( B.O.N.),
Les billet à ordre à moyen terme négociables ( B.O.N.M.T).
▪ Emprunts sur le marché monétaire en émettant un titre de créance négociable
(TCN) : La banque emprunteuse émet sur ce marché un titre négociables appelé
le certificat de dépôt. Le marché des TCN est un compartiment du marché
monétaire supervisé par la banque centrale et animé par les banques, la banque
centrale, le trésor public, les institutions financières non bancaires et un certain
nombre d’entreprises à grande capacité de trésorerie.
▪ Emprunts sollicités auprès de la banque centrale : la banque centrale accorde des
prêts aux banques commerciales sous forme d’emprunt de durée de 24h à 48h
dit de facilités marginales et sous forme d’opérations d’open market pour réguler
le marché monétaire et suivre ses objectifs de politiques monétaire.
Remarque : Nous avons aussi les ressources que chaque banque pourra déposer chez une autre
banque. Ce sont les avoirs déposés par exemple par une banque A donnée dans son propre
compte ( compte nostro) ouvert auprès d'une autre banque B . Les comptes des autres banques
ouverts chez cette banque A sont dénommés comptes vostro.

C. Les ressources provenant de la clientèle sous forme de dépôt à vue et à terme :


Ce sont l’ensemble des avoirs laissés par les clients dans leurs comptes, que la banque peut en
disposer mais à charge pour elle de les restituer.
Les dépôts sont constitués dans les comptes chèque des salariés, fonctionnaires, retraités,
étudiants…, les comptes courants commerciaux des entreprises, les comptes livrets-épargne à
vue, bon de caisse, compte à terme, comptes en devises…etc.
Les dépôts à vue (comptes chèques, comptes courants, comptes livrets-épargne…) donnent la
faculté à leurs détenteurs d’effectuer des retraits à n’importent quel moments ( d’où
l’appellation de dépôt à vue).
Les dépôts à terme (bons de caisse, comptes à terme, plans épargne…) sont des placements
bloqués sur une échéance précise. Le retrait avant échéance des sommes déposées est soumis
à des préavis et à une pénalité sur le taux d’intérêt appliqué.
D. Les ressources mobilisées sous forme d’émission obligataire:
Pour mobiliser des ressources, les banques peuvent émettre sur le marché obligataire des
titres de créances remboursables à leur échéance, et ce, moyennant paiement des coupons à
chaque date d’anniversaire de leur émission.

E. Les ressources de refinancement mobilisées auprès des sociétés de refinancement


hypothécaires (SRH) :
Les banques qui financent les projets immobiliers peuvent refinancer les crédits immobiliers
accordés à la clientèle en remettant à la SRH la garantie détenue sur le client. La garantie sur
les biens immobiliers est dénommée : hypothèque.
F. Les dettes subordonnées :
Ce sont l’ensemble des placements reçus des tiers et qui sont soumis à un certain nombre de
conditions de subordination. Parmi ces conditions, nous avons :
✓ Le prêteur doit accepter le fait que si la banque ne réalise pas de rentabilité,
le paiement des intérêts est différé jusqu’au jour où l’état de rentabilité de
la banque le permettra,
✓ Le remboursement nécessite l'aval préalable des autorités monétaires,
✓ En cas de faillite de la banque, Les dettes subordonnées seront les dernières
à être remboursées.
G. Les ressources provenant sous forme de prises de participation :
Généralement ce sont des fonds provenant des maisons mères pour leurs filiales ou par des
investisseurs voulant exercer un contrôle sur le management de la banque.

5.2. Les emplois des banques : les ressources des banques peuvent être employées
sous formes :

A. D’avoir en caisse :
Ce sont l’ensemble des disponibilités dans les caisses en monnaies nationale et en devises
étrangères.
B. De dépôts au niveau de la banque centrale :
Chaque banque doit entretenir un compte au niveau de la banque centrale, et ce pour faire
face aux opérations relatives aux systèmes des paiement (télé-compensation et ARTS),
effectuer des placements rémunérés et constituer des réserves obligatoires (la banque
centrale fixe le taux des réserves que chaque banque doit déposer).
C. De prêts interbancaires : voir les emprunts interbancaires présentés au point
5.1.B.
D. Dépôts auprès des autres banques :
Ce sont les avoirs placés dans les comptes propres à la banque ouverts auprès des autres
banques. Le compte de la banque détenu auprès d’une autre banque est dénommé : compte
nostro
E. De crédits à la clientèle :
La notion de crédit désigne tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou
promet de mettre des fonds à disposition d'une autre personne, ou pends dans l’intérêt de
celle-ci un engagement par signature.
Parmi les crédits accordés à la clientèle, nous citons :
✓ Les crédits classiques à moyen et long terme pour financer l’acquisition de biens
durables ou des immobilisations,
✓ Les crédits d’exploitation à court terme pour financer le cycle de fonctionnement des
activités des entreprises, particuliers et professionnels,
✓ Les crédits destinés au financement des activités du commerce international,
✓ Les crédits par signature qui sont des promesses de financement et des engagements
de garantie qui n’entraînent pas des encaissements de fonds dans l’immédiat.

F. Des opérations de souscription de titres :


Qui regroupent l'ensemble des titres de transaction, de placement et d’investissement
souscrits (acquis) par une banque en vue de réaliser des plus-values sur les marchés
financiers.
G. Les prêts subordonnés :
Ce sont les placements subordonnés à un certain nombre de conditions réalisés par une
banque auprès des autres organismes bancaires ou financiers. Parmi ces conditions de
subordination, nous citons :
✓ si l’organisme bancaire ou financiers qui reçoit le prêt subordonné ne réalise pas de
rentabilité, le paiement des intérêts est différé jusqu’au jour où son état de rentabilité
le permettra,
✓ Le remboursement nécessite l'aval des autorités monétaires,
✓ En-cas de faillite de la banque, Les prêts subordonnées seront les dernières à être
remboursées.
H. Les investissements réalisés sous forme de prises de participation :
Généralement ce sont des fonds investis par une banque pour financer ses filiales ou pour
exercer un contrôle sur le management d’une entreprise, établissement financier ou une autre
banque.
Selon le règlement de la banque d’Algérie n° 2014 -02 du 16 février 2014 relatif aux grands
risques et aux participations, les prises de participation des banques sont définies par
l'ensemble des titres souscrits par les banques dont la possession durable permet d’exercer
une influence ou un contrôle sur la société émettrice. Cette situation est présumée exister
lorsqu'une banque ou un établissement financier possède au moins 10 % du capital ou des
droits de vote de ladite société.
I. Les investissements réalisés :
Ce sont les dépenses consacrées pour l’acquisition d’immobilisations ( équipements, terrains,
bâtiments, logiciels…..etc.) nécessaires pour le fonctionnement de la banque.
6. Les principales contraintes relatives à la gestion bancaire :
6.1. Les principaux risques de l’activité bancaire :

L’activité bancaire est une activité de transformation. Dans son cycle d’exploitation, la banque
transforme :

• Les échéances des ressources qu’elle mobilise généralement de courte période pour
les emplois à moyen et long terme,
• Les taux : en recevant des dépôts rémunérés à des taux dits créditeurs, la banque les
transforme en crédits rémunérés à des taux débiteurs.
En vendant au comptant ou à terme des devises, la banque participe au processus de
détermination et de variation des taux de change sur le marché des changes.
• Les risques : en finançant les débiteurs, la banque encourt divers risques.
Parmi ces risques, nous avons :
✓ Le risque de contrepartie : qui est le non remboursement des crédits accordés,
✓ Le risque de liquidité : qui met la banque dans des difficultés de remboursement des
déposants à partir de ses disponibilités. C’est l’incapacité d’une banque à honorer ses
exigibilités immédiates à partir de ses liquidités immédiates. Ce risque peut survenir
par exemple lors que la banque utilise des dépôts à court terme pour financer des
crédits à moyen et long terme.
✓ Le risque de marché : qui peut survenir lorsque la banque subie des pertes suite aux
variations des taux d’intérêt, des taux de change, des cours boursiers…
Exemple : une banque qui a accordé un crédit de 10 000 euro. La banque a acheté ses 10 000
euro à un taux de change de 1€ pour 100 dinars. Le coût du crédit en monnaie nationale est
de 1 000 000 dinars.
Le jour de remboursement, le taux de change affiche 1 € pour 75 dinars. Les 10 000 euros
qu'elle reçoit en guise de remboursement ont pour contrevaleur 750 000 dinars.
Dans ce cas, la banque a réalisé une perte de change de 250 000 (750 000 – 1 000 000= -
250 000) dinars suite à la variation (baisse) du taux de change.
✓ Le risque opérationnel : qui se présente sous forme de perte occasionnées par les :
- dysfonctionnements informatiques : perte de données,
- erreurs humaines volontaires : détournements de fonds,
- erreurs humaines involontaires : telles les prises de risque excessive et non contrôlée,
la saisie erronées des données relatives aux virements, paiements, crédits….etc.
- erreurs juridiques dans la rédaction des conventions de crédit ou dans la rédaction
des documents relatifs aux garanties.
✓ Le risque systémique : pertes induites par la propagation d’une crise sur les marchés.
✓ Le risque d’insolvabilité : pertes cumulées qui mettent la banque dans une situation
où la rentabilité de ses fonds propres ne sont plus suffisants pour le remboursement
intégral de ses dettes et qui entraînent sa faillite.
✓ Le risque de non conformité : lorsque la banque enfreint les normes de gestion
règlementaires et déontologiques définies dans les lois et règlements, notamment
celles contenues dans la loi relative à la monnaie et au crédit, la réglementation
prudentielles, les lois relatives à la lutte contre le blanchiment d'argent, les règlements
relatifs au secret bancaire ainsi que toute les instructions régissant la profession
bancaire et financières.

6.2. Les principales contraintes relatives à la gestion bancaires :


La problématique de gestion bancaire consiste pour le manager de combiner de la façon la
plus optimale le couple produit-client qui permettrait de maximiser la rentabilité de l’enseigne
bancaire, et ce, tout en s’exposant au minimum de risques, d’autant plus que la profession
bancaire est menée dans un environnement présentant des contraintes diverses, qui
réduisent les marges de manœuvre du gestionnaire.
. Parmi ces contraintes, nous avons :
A. La réglementation prudentielle :
Qui impose aux banques des normes de structure et de gestion à respecter . Les autorités
monétaires fixent en effet un certain nombre de conditions que chaque banque se doit
d’observer pour surveiller la solvabilité et la liquidité du système bancaire afin de garantir les
intérêts de la clientèle et prémunir cette dernière des conséquences qui pourront être
induites par les crises bancaires.
Le régulateur bancaire cherche à instituer un type de réglementation qui pourra mettre , et
ce à certains égards, les banques à l’abri des risques d’insolvabilité.
Par exemple, les banques en Algérie doivent présenter une taille minimale de fonds propres
d' au moins 20 milliards de dinars. Si cette norme de structure n’est pas respectée, les
autorités monétaires agiront en sanctionnant la banque en lui retirant l’agrément.
Parmi les règles prudentielles, nous avons :

- Le ratio de solvabilité qui est obtenu à travers le rapport des fonds propres et les
risques pondérés qui doit être supérieur ou égal à 8% (9,5% actuellement en Algérie).
Ce ratio exige aux banques de se doter de 8 unités monétaires pour chaque niveau
d’activité à risque de 100 unités monétaires.
- Le ratio de division des risques qui fixe une limite de 25% du montant des fonds propres
bancaires à ne pas dépasser dans les financements accordés à un seul bénéficiaire,
- Le ratio de couverture des grands risques qui stipule que l’ensemble des financements
dépassant les 10% des fonds propres de la banque doit être inférieur à huit fois le
montant des fonds propres de la banque,
- Les ratios de liquidité à court terme qui fixe une norme à respecter pour éviter la
situation où la banque utilise des ressources de court terme dans ses financements à
moyen et long terme. Le rapport des actifs liquides de haute qualité doivent être
toujours supérieurs aux ressources à courtes terme, et ce, pour garantir à tout moment
les dépôt de clientèle et les exigibilités immédiates.
- Le ratio de la liquidité à long terme : Dans la règlementation Bâle, ce ratio se calcule
actuellement comme suit : financement (ressources) stable disponible ( plus d'un an) ÷
financement ( engagements) stable requis de plus d'un an >= 100%.
D’après ce ratio de liquidité à long terme et les recommandations de la règlementation
Bâle 2 :
✓ Les prêts à plus d'un an accordés aux entreprises devront être couverts par un
montant équivalent de ressources à plus d'un an ;
✓ Les prêts immobiliers aux ménages devront être couverts à hauteur de 65% par
des ressources à plus d'un an.

- Les ratios relatifs à la limitation des prises de participation : Ces ratios sont insérés dans
certaines règlementations pour limiter aux banques leurs prises de participation dans le
capital social des entreprises, et ce, pour limiter les risques encourus sur le même
bénéficiaire.
La prise de participation est constituée par les titres souscrits par la banque et dont la
possession durable permet d’exercer une influence ou un contrôle sur la société
émettrice. Cette situation est présumée exister lorsqu'une banque possède au moins 10%
du capital ou des droits de vote de ladite société.

Le ratio des participations stipule:

✓ Chaque participation ne doit pas dépasser 15% des fonds propres règlementaires,
✓ L'ensemble des participations ne doivent pas dépasser 60% des fonds propres
règlementaires.

B. La volatilité des taux :


La rémunération des prestations bancaires dépend essentiellement de leur tarification. Cette
tarification est variable (instable)d'une période à une autre. La volatilité des taux est induite
par la concurrence, les anticipations des acteurs, le conjoncture et bien d’autres facteurs.
le produit net bancaire est donc influencé en permanence par la variation des taux sur les
marchés ( taux d’intérêt, taux de change, cours boursiers et les prix des matières premières).

Le produit net bancaire ( PNB) est équivalent à la valeur ajoutée que dégage l’entreprise
commerciale et industrielle. C’est le résultat tiré des opérations proprement bancaires et des
opérations sur les marchés monétaires et financiers.
Le PNB = intérêts ( reçus- versés ) + commissions bancaires ( reçues – versées) + plus-values –
moins-values réalisées.

C. La multibancarité des clients : Les défis actuels du marketing bancaire consistent


entre autres à rechercher comment fidéliser la clientèle qui existe et comment en
attirer d'autres, d’autant plus que le client bancaire n’est plus domicilié dans une
seule banque uniquement.
Vouloir fidéliser sa clientèle nécessite ,de nos jours, des investissements numériques et
digitaux sophistiqués et des réponses adéquates et adaptées aux besoins des clients pris
individuellement, et ce, en développant la proximité physique et psychologique de la banque
avec son client ( banque multi canal présente sur internet, sur les téléphones mobiles,
ouvertures d’agences, disponibilités de Dab, tarification concurrentielle, services
individualisés….etc.) et une présence en continu 7 jours sur 7 et 24h sur 24h.

Les banques se mettent de plus en plus à la GRC relationnelle, qui place le client au cœur de
la stratégie bancaire en essayant de fournir des produits sur mesure à chaque client ( the one
to one) au lieu et place des politiques commerciales classiques basées sur la GRC
transactionnelle, qui consiste à mettre en place des offres standardisées pour l’ensemble des
clients.

D. La généralisation des nouvelles technologies d’information et de communication ( ntic)


et l’arrivée dans le secteur bancaire des banques en ligne et les start-up dites les fintech (
finance technologique): cela a bouleversé considérablement l’organisation des banques et
leurs activités traditionnelles.
Les NTIC ont influencé le comportement de la clientèle et leurs habitudes. Les clients bancaires
sont de plus en plus hyper connectés et adeptes du 100 % des services on ligne alors qu’ils se
rendaient auparavant en agence pour toutes les opérations bancaires. Les clients deviennent
alors de plus informés et exigeants et n’ont plus de temps à perdre en se déplaçant en agence
car tout est disponible sur internet et sur les applications mobiles.
Ces nouveaux acteurs de la finance se sont introduits sur le marché avec des offres de services
100% en ligne, généralement moins chers du moment qu’ils ne supportent pas trop de charges
d’exploitation. Les nouvelles banques fonctionnent avec des coûts fixes bien inférieurs aux
banques traditionnelles. Ces nouvelles banques sont du coup plus concurrentielles et plus
attractives aux yeux de la clientèle.
Les défis actuels des banques traditionnelles consistent à s’adapter à l’élan de digitalisation
imposé. La digitalisation au niveau des banques s’opère à deux niveaux :

-Au niveau interne : et ce en digitalisant les processus opérationnels,


-Au niveau externe : en ayant une visibilité sur les réseaux sociaux et dans la sphère
des applications numériques.
Parmi ces nouvelles banques, nous pouvons citer : compte nickel, banque N 26, orange
banque ….etc.

E. L’arrivée de nouveaux concurrents non bancaires dans l’offre de services bancaires et


financiers : tels que les géants dits GAFA ( Google, Apple, Facebook et amazon), les
opérateurs de la téléphonie et les grandes surfaces commerciales qui accordent des cartes de
paiement à leur clientèle, des facilités de paiement, des portes-monnaies électroniques et des
crédits à la consommation. L’offre de tels services réduit davantage la dépendance des clients
vis-à-vis de leur banque.

F. Les exigences des apporteurs de capitaux : qui exigent des gestionnaires de la rentabilité
et en même temps de la prudence. Cela a été pour beaucoup dans l’apparition des problèmes
dits d’agence.
G. Les directives de la banque centrale : la banque centrale intervient dans l’économie pour
poursuivre ses objectifs de politique monétaire. Conjoncturellement, la banque centrale
intervient en injectant ou en retirant les liquidités, en introduisant des restrictions sur la
politique de crédit des banques commerciales.
Les interventions de la banque centrale peuvent donc influencer le volume d’activité des
banques, la variation des taux d’intérêt, le volume de monnaie en circulation….etc. Cela se
répercutera nécessairement sur le produit net bancaire.
H.L’influence des agences de notation :
L’activité de notation (rating) consiste pour les spécialistes qui l’exercent (agence de notation)
à émettre des opinions sur les valeurs futures des actifs et de la solvabilité futures des
contreparties. Autrement dit, les agences de notation évaluent la capacité d’un emprunteur (
banques, Etats, entreprises… ) à rembourser ses dettes contractées sur les marchés.
Par leur note, les agences de notation émettent sur le marché une estimation sur la solvabilité
future d’un actif financier ( actions, obligations,…) ou d'une organisation.
Lorsque l’agence de notation attribue une note à une banque, entreprise, l'Etat ou autres,
celle-ci aura un impact direct sur l’accès de l’entité en question sur le marché et du coup sur
le taux d’intérêt auquel elle pourra emprunter des fonds aux investisseurs.
Plus la note est située en haut de l’échelle de notation (exemple : note AAA +), plus l’entité
est solvable et par conséquent, les prêteurs exigeront des taux d’intérêt faibles et
inversement ; c’est-à-dire, plus la note est située en bas de l’échelle (Exemple :note C), plus
l’emprunteur est jugé risqué et par conséquent il rencontrera des difficultés pour l’accès au
financement ( refus de financement ou application des taux d’intérêt des plus fort)
Parmi les agences de notation les plus connues, nous avons :Ficht, standard and poor,
moody's).

L’influence de la notation sur la banque pourra être ressentie:


-Au niveau des dépôts de la clientèle : les clients déposent leurs avoirs au niveau des banques
qui sont solvables.
Une banque ayant un bonne note pourra attirer plus de ressources clientèle comparée à celle
ayant une mauvaise note. La mauvaise note fait craindre aux déposants la faillite imminente
et du coup la compromission de leurs avoirs une fois déposés.
- En matière d’accès au financement sur les marchés monétaire et financier : la banque bien
notée aura des facilités pour lever des ressources d’emprunt sur les marchés et à des taux
préférentiels comparée à celle qui est très mal notée.
Cette notation influencera donc le coût des emprunts des banques, le volume des ressources
mobilisables et par conséquent leurs produits nets bancaires.
7. Le financement bancaire des entreprises :

Le financement bancaire des entreprises commerciales et industrielles peut se faire suivant des
techniques aussi bien nombreuses que variées, et ce, suivant la nature, la durée et l’importance
des besoins de financement exprimés par la clientèle.
Les principaux financements bancaires accordés en monnaie nationale peuvent se présenter
sous forme de :
✓ Crédits par caisse ;
✓ Crédits par signature ;
✓ Capital investissement ;
✓ Les financements de la banque islamique,
✓ Le leasing,
✓ L’affacturage
Les financements en devises seront traités à part.
7.1. Les crédits par caisse :
Ces crédits sont constitués par l’ensemble des avances de fonds effectivement consenties
(décaissement) aux agents à besoin de financement moyennant une rémunération sous forme
d’intérêt débiteurs ou autres (commissions). Les crédits par caisse regroupent :
7.1.1. Les crédits d’investissement : accordés à moyen (de 2 à 7 ans) et long terme
(supérieur à 7 ans) pour financer les valeurs immobilisées des entreprises. Parmi
lesquels, nous citons :
✓ Les crédits pour le financement des infrastructures des entreprises (terrains et
constructions)
✓ Les crédits destinés au financement du matériel de production (machines,
mobiliers, et moyens de transport)
L’étude des demandes de crédits passe respectivement par l’examen des éléments suivants :
✓ La vérification de l’état d’endettement du demandeur vis-à-vis du secteur bancaire. Cela
se fait à travers la consultation d’un fichier national géré par la banque centrale, qui est
dénommé : la centrale des risques ;
✓ La vérification de la situation du demandeur en matière de pratique bancaire des
instruments de paiement. Cela se fait à travers la consultation de la centrale des impayés,
qui est gérée par la banque centrale. Cette centrale renseigne sur les situations
d’interdiction bancaire, de non remboursement des crédits contractés auprès d’autres
banques, l’émission de chèques sans provisions et les incidents de paiement.
✓ La vérification de la situation fiscale du demandeur ;
✓ La vérification de la situation parafiscale (CNAS, CASNOS) du demandeur ;
✓ L’analyse des statuts juridiques du demandeur de crédit, s’il est constitué sous forme de
personne morale (EURL, SARL, SPA…) afin de définir le seuil limite de sa
responsabilité juridique.
Le but est de comparer la responsabilité juridique du demandeur par rapport au montant
du crédit demandé. Si sa responsabilité est inférieure au montant du crédit sollicité, la
banque se doit de se couvrir du risque de non remboursement en exigeant des garanties
suffisantes.
✓ L’examen de l’état de faisabilité du projet à financer, et ce à travers les réponses à ces
questions : Le projet est-il soumis ou non à des autorisations d’exploitation ? le projet
est-il faisable du point de vue des normes industrielles, commerciales et
environnementales ? l’espace accueillant le projet est-il viable (raccordement aux
réseaux électricité, eau, gaz……) ?
✓ Analyse de l’état de rentabilité du projet (calculs des coûts de production, coûts de
revient, seuils de rentabilité…) tout en le comparant aux produits disponibles déjà sur
le marché. L’examen de ce volet permet de situer l’état du produit à financer par rapport
à ceux des concurrents pour avoir un avis sur la rentabilité future du projet.
✓ Analyse de l’état de solvabilité du projet (analyse financière : calcul des grandeurs
suivantes : CAF, MBA, Cash flow, ….) pour savoir si le projet dégagera des résultats
suffisants pour le remboursement du crédit sollicité.
✓ Examen et étude approfondie des garanties proposées par le demandeur du crédit.
L’analyse des garanties consiste :
• à déterminer la valeur réelle des garanties proposées (terrain, bien immobilier,
matériel roulant, capacité financière réelle de la personne qui se porte caution et
de la valeur réelle des garanties financières telles que les obligations, bons de
caisse, actions….). L’objectif est de savoir si les garanties sont suffisantes pour
le remboursement du crédit ;
• à vérifier qu’elles ne sont pas échues. Par exemple, une voiture à une durée de
vie de 5 ans. Donc elle serait considérée comme garantie sans valeur si sa durée
dépasse celle de sa durée de vie.
• Qu’elles sont opérantes, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas frappées d’opposition.
Par exemple, la remise en garantie d’un terrain ou d’un bien dans l’indivision ne
permettra pas à la banque de le faire valoir en cas non remboursement du crédit.
7.1.2. Les crédits d’exploitation :
Ces crédits sont constitués par l’ensemble des avances de fonds à court terme consenties aux
entreprises pour financer le cycle d’exploitation. Ces crédits sont accordés sur un horizon ne
dépassant pas les 2 années.
Les crédits d’exploitation sont accordés à une clientèle généralement déjà domiciliée au niveau
de la banque. Ils sont accordés après étude des bilans et comptes de résultats des derniers
exercices comptables ainsi que des budgets prévisionnels des exercices futurs.
C’est sur la base du rythme de fonctionnement et de trésorerie que seront évalués les besoins
de financement des entreprises, qui sollicitent un accompagnement financier pour combler les
décalages temporaires de courte durée qu'elles observent entre leurs flux de recettes et de
dépenses.
Les crédits d’exploitation sont de deux catégories :
- Les crédits d’exploitation de type global ;
- Les crédits d’exploitation de type spécifique.

7.1.2.1. Les crédits d’exploitation globaux :


Ce type de concours bancaire est destiné pour financer les besoins globaux de l’entreprise.
L’entreprise bénéficiaire peut utiliser le crédit pour n’importe quel emploi. Autrement dit, ce
sont des crédits accordés sans précision d’une affectation précise. L’entreprise peut utiliser les
fonds pour financer ses stocks, ses charges (salariales, fiscales, courantes et diverses), ses dettes,
ses investissements…etc. En ce sens, l’entreprise est libre d’utiliser le crédit pour financer
n’importe quel poste du bilan.
Parmi ces crédits, nous avons :
A.La facilité de caisse : qui est un financement s’étalant sur une période ne dépassant pas 15
jours. Elle est sollicitée généralement pour faire face aux dépenses de fin de mois.
B.Le découvert bancaire : qui s’apparente à une facilité de caisse mais d’une durée supérieure.
Le découvert est un crédit d’une échéance allant de quelques mois à une année maximum.
C.Le crédit révolving : qui est un découvert renouvelable plusieurs fois, généralement utilisé
dans le financement à l’international pour permettre aux entreprises de s’approvisionner de
façon ininterrompue.
D.Le crédit de campagne : destiné aux entreprises dont l’activité est saisonnière, telles que les
conserveries, l’agriculture, la fabrication des parapluies, des articles scolaires et des produits de
la plage, de ski…etc.
Ce sont des financements sollicités durant les périodes de production (en juillet/ août pour
fabriquer les articles scolaires) pour les rembourser lors de la période des ventes ( rentrée
scolaire pour notre exemple d’articles scolaires).
Le crédit de campagne est un financement permettant de combler le décalage entre les flux de
dépenses (périodes de production) et les flux de recettes (période d’écoulement de la production
saisonnière).
E.Le crédit de soudure : il est appelé aussi crédit pont, crédit de liaison ou crédit relai.
Il s’agit d’un financement destiné pour l’acquisition d’un bien immobilier en attendant la
réalisation de recettes issues de la vente ou cession d’un autre bien de l’entreprise.
En des termes plus simples, il est proposé aux agents économiques qui souhaitent acquérir un
nouveau bien immobilier mais qui manquent de liquidité du fait qu’ils n’ont pas encore vendu
leur propriété actuelle. Ce crédit permet une liaison des deux opérations. La banque avance des
fonds pour l’acquisition du nouveau bien pour se faire rembourser lors de la cession de l’ancien
bien.

7.1.2.2. Les crédits d’exploitation de type spécifique :


Contrairement aux crédits globaux, les crédits spécifiques d’exploitation sont accordés aux
entreprises pour financer un besoin précis. Ces crédits sont grevés d’une affectation spéciale.
Lorsqu’un crédit spécifique est accordé, l’entreprise ne pourra l’employer que pour l’objet pour
lequel il est prédestiné. Les crédits spécifiques servent pour le financement d’un poste précis
du bilan.
Parmi ces crédits, nous avons :
A. L’escompte des effets de commerce : qui est pour la banque un achat au comptant d’une
créance à terme.
L’entreprise dans ce cas refinance ses créances en cédant à sa banque les effets de commerce
représentatifs des créances qu’elle détient sur sa clientèle en contrepartie d’un paiement
immédiat du montant des effets de commerce diminué des agios (intérêts et commissions).
B.L’avance sur stock : L’avance sur marchandises est un crédit destiné pour financer les
approvisionnements en marchandises. Ce sont des crédits destinés pour financer les dettes
fournisseurs (compte 401). Ce crédit permet de soulager la trésorerie de l’entreprise dans le
financement d’autres besoins d’exploitation. La durée de l’avance sur marchandises dépend
normalement du délai d’écoulement des stocks.
La banque peut exiger un gage (la remise en garantie) des marchandises financées.
Ce crédit peut prendre la forme d'une avance sur marchandises ou d'un escompte de warrants
lorsque les marchandises sont importées.
C.Les avances sur factures : Ce mode de financement est utilisé par l’entreprise pour
refinancer les créances détenues sur sa clientèle. La justification des créances passe par la
présentation des factures mentionnant :
✓ Le détail des prestations ou travaux effectués ;
✓ Le montant des prestations et les dates de réalisation;
✓ L’engagement irrévocable du client, bénéficiaire des prestations ou travaux, de
régler la facture en question avant une échéance précise.
Les banques financent entre 50 et 70% des montants des factures.
D.Les avances sur marchés publics : c’est une formule de financement bancaire mise en place
pour accompagner les entreprises ayant besoin de fonds pour exécuter les travaux relevant des
marchés publics (Etat, commune, wilaya, organismes publics centraux et locaux).
L’entreprise titulaire d’un marché public de réalisation des travaux d’équipements (construction
d’écoles, universités, hôpitaux…) ou de prestations pour le fonctionnement des services publics
(livres de bibliothèque, fournitures pour restaurant universitaire, pièces détachées pour le parc
automobile…), peut solliciter en cas de besoin deux types d’avances :
✓ Avances sur créances nées non encore constatées : c’est-à-dire des avances sur
les prestations ou travaux réalisés par l’entreprise et qui ne sont pas encore
réceptionnés par l’administration publique. Par exemple l’ensemble des travaux
relatifs au démarrage des chantiers (terrassements, fondations…) ;
✓ Avances sur créances nées et constatées : c’est-à-dire l’ensemble des travaux ou
tranches de travaux réalisés et qui sont définitivement réceptionnés et acceptés
par l’administration publique.
En contrepartie du financement, les banques exigent aux entreprises, la remise d’une garantie
dénommée : nantissement de l’exemplaire unique du marché public, qui est une cession des
créances détenues par l’entreprise titulaire du marché public sur l’Etat au profit de la banque.
Le nantissement de l’exemplaire unique du marché public ou la cession de créances est un
contrat par lequel le titulaire du marché public (l’entreprise) transfère à la banque la créance
qu'il détient sur un pouvoir adjudicateur (l’Etat ou les collectivités publiques) en garantie des
crédits accordés.
Par cette garantie et pour se faire rembourser, la banque encaissera directement de l’Etat les
paiements relatifs aux travaux ou prestations réalisés par l’entreprise réalisatrice du marché
public.
7.2.Les crédits par signature :
Les crédits par signature n’appellent pas un décaissement de fonds dans l’immédiat. Les
engagements par signature sont inscrits au niveau du hors bilan.
Ils sont constitués par l’ensemble des promesses de financement et de garantie accordées par
une banque à sa clientèle.
Par sa signature, la banque s’engage :
• à mettre à la disposition de sa clientèle les moyens financiers pour la réalisation
des projets futurs ;
• à se substituer aux obligations de sa clientèle en cas de défaillance, de défaut de
paiement ou tout autre événement.
L’octroi de crédits par signature s’effectue après l’étude de la demande et présentation des
différents documents (bilans comptables, situation fiscales, situation parafiscales, budgets
prévisionnels, garanties…) .
Les crédits par signature sont accordés à une clientèle jugée solvable et qui est généralement
déjà domiciliée depuis un certain temps.
Parmi les engagements par signature, nous avons :
A. Les engagements de préfinancement : qui est un accord immédiat de financement de
projets futurs.
B.L’aval des effets de commerce : Il désigne un engagement donné par une banque de payer
un effet de commerce à la place de son client si ce dernier n’arrive pas à l’honorer à échéance.
La banque appose sur l’effet de commerce sa signature ainsi que la mention « Bon pour aval ».
C.Les cautions : en termes plus simples, la caution est un contrat qui permet à une personne de
se porter garante du paiement de la dette d'une autre personne.
C’est un engagement donné par la banque à un tiers de payer à la place de son client des
obligations financières.
Autrement dit, c’est un engagement pris par une banque pour garantir le paiement des dettes de
sa clientèle.
La caution bancaire permet aux entreprises cautionnées de différer ainsi certains paiements
auprès de l’administration (fiscale ou des douanes) et d’accéder à certains marchés publics en
ménageant la trésorerie des entreprises.
Parmi ces cautions, nous avons :
✓ Les cautions fiscales : L’entreprise peut dans certaines circonstances de besoin de
financement ne pas disposer de fonds suffisants pour régler à temps ses dettes fiscales.
Dans ce cas l’entreprise peut solliciter de sa banque une caution fiscale. La banque
s’engagera à travers la caution fiscale de payer à échéance les obligations fiscales (TVA,
IRG, taxes) dont est redevable l’entreprise, si cette dernière n’arrive pas à les honorer
dans les délais fixés.
✓ Les cautions sur droits douanes : L’entreprise peut dans certaines circonstances de
besoin de financement ne pas disposer de fonds suffisants pour régler à temps ses
obligations douanières. Dans ce cas l’entreprise peut solliciter de sa banque une caution
douanière.
La banque s’engagera à travers la caution douanière de payer à échéance les obligations
douanières (droits de douane sur importation et exportation) dont est redevable
l’entreprise si cette dernière n’arrive pas à les honorer dans les délais fixés.

✓ Les cautions d’admission temporaire de marchandises : c’est une garantie par


laquelle une banque s’engage à la place de son client (une entreprise importatrice) de
régler une somme déterminée, si l’entreprise importatrice n’a pas réexporté les
marchandises admises temporairement sur le territoire en vue de subir une
transformation.
✓ Les cautions de restitution d’avances : est un acte par lequel la banque du vendeur
s’engage à restituer à un acheteur toutes les avances sur achat consenties en cas de non
livraison des marchandises.

✓ Les cautions relatives aux marchés publics : les entreprises qui réalisent des travaux
relevant des marchés publics sont tenues de présenter à l’administration publique
(maitre de l’ouvrage) plusieurs garanties bancaires sous formes de :
- caution de soumission : qui garantit à l’administration publique le non désistement de
l’entreprise soumissionnaire si cette dernière est sélectionnée pour réaliser le marché
public.
En cas de désistement de l’entreprise choisie, l’administration encaissera le montant de
la caution directement auprès de la banque ayant délivré la caution de soumission.
- caution de bonne exécution des travaux : pour garantir la réalisation des travaux selon
les normes du cahier de charges.
En cas de réalisation de travaux non conformes aux normes, la banque ayant prêté
caution est tenue de verser une somme précise (généralement un pourcentage du
montant du marché public) à l’administration publique.
- caution de retenue de garantie : à la seule différence de la caution de bonne exécution,
la retenue de garantie a pour objet de couvrir les réserves à la réception des travaux,
fournitures ou services ainsi que celles formulées, le cas échéant, pendant le délai de
garantie du marché public.

7.2. Le financement sous forme de capital investissement :

Le capital-investissement est une activité qui consiste pour un investisseur, qui peut être une banque ou
plusieurs, à apporter des fonds propres à une entreprise qui n'est pas cotée en bourse, et ce, en échange d'une
participation dans son capital.
Cette opération s'effectue en achetant :
- soit des titres ou des parts du capital existant auprès des anciens propriétaires,
- Ou des titres nouvellement émis lors d'une augmentation de capital.
Le capital-investissement se présente sous plusieurs formes, et ce, en fonction de la situation de
l'entreprise sur son marché et de sa santé financière.
Il est réalisé le plus souvent par des fonds d'investissement spécialisés. L'objectif est de réaliser, dans
le temps, une plus-value à travers la revente des titres ou l'introduction en bourse de l’entreprise
financée.
Le capital risque est une prise de participation dans capital des entreprises non cotées.
L'objectif de l'investisseur appelé capital-risqueur, qui peut être une banque ou plusieurs, est de
participer financièrement au développement d'entreprises innovantes à fort potentiel de
croissance afin de réaliser des plus-values lors de la cession futures des titres détenus.
Le capital investissement est composé du capital risque, capital développement, capital
retournement et capital transmission.
A.Le capital risque : est un outil de financement destiné aux entreprises dynamiques,
généralement des start-up innovantes, en phase de démarrage ou de croissance. Ces entreprises
ne présentent pas souvent les garanties patrimoniales nécessaires pour accéder à des
financements bancaires classiques. Leur potentiel de croissance laisse entrevoir des plus-values
en capital pour les investisseurs à risque.
En recourant à un tel mode de financement, ces entreprises ont accès à une source de fonds
propres, mais elles peuvent également bénéficier des conseils et aides des offreurs de capitaux
à risque, qui jouent ainsi un rôle d'investisseurs actifs. En retour, ces derniers espèrent une
valorisation de leurs fonds par la perception de plus-values importantes lors de la cession de
leurs participations.
B.Le capital développement : c’est le financement des dites entreprises (start-up innovantes)
lors de leur phase de croissance ou d’extension.
C.Le capital retournement : consacré pour les entreprises porteuses mais en difficultés
passagères. C’est un financement destiné pour le redressement de l’entreprise.
D.Le capital transmission : est le financement apporté lors de la transmission d'une société,
dont les actionnaires majoritaires souhaitant se retirer. Ce capital transmission utilise différent
modes de financements, fonds d'investissement, LBO,….etc. afin de permettre la reprise de
l'entreprise, notamment par son management et ses salariés.

7.3.Le financement bancaire islamique des entreprises:


Parmi les financements mis en place pour l’entreprise, nous avons essentiellement :
A.La mourabaha : qui est un contrat incluant l’acquisition d’un bien et sa revente au prix de
revient majoré d’une marge bénéficiaire, connue et convenue entre la banque et l’entreprise.
La Banque achète le bien qu’elle revend à terme à l’entreprise moyennant une marge
bénéficiaire convenue entre les deux parties. Cette marge de profit peut consister en un montant
fixe ou en un pourcentage du coût d’acquisition initial du dit bien.
B.La Moudharaba : qui est un contrat à travers lequel une partie nommée « Bailleur de fond
» ramène des fonds bien identifiés et les met à la disposition d’une autre partie appelée «
Gestionnaire » désignée par « Al Moudhareb », qui sera chargée de les gérer, tout en définissant
au préalable les clés de répartition du bénéfice à réaliser. Seul le bailleur de fond est garant des
montants avancés au préalable.
En résumé, la banque apporte les fonds, l’entreprise gère le projet (Al moudhareb).
C.La Moussawama : consiste en un contrat de vente d’un package de services que la banque
acquière préalablement auprès d’un prestataire de services partenaire et qu’elle (banque) revend
ensuite à une entreprise moyennant un paiement échelonné sur une période convenue entre les
deux parties.
D.La Moucharaka : est un contrat d’association entre 2 parties ou plus dans :
- le capital d’une entreprise,
- un projet ou une opération.
Les profits réalisés sont répartis selon une clé de répartition prédéterminée. En cas de perte,
celle-ci est supportée par les parties au prorata du capital investi.
E.L’Ijara : La Banque est désignée dans le contrat en tant que « Propriétaire » ou « Mouajir ».
La banque acquière des actifs immobiliers désignés par son client « locataire » ou « moustajir
» pour les mettre à sa disposition afin d’en tirer fruit, en contrepartie d’un loyer.
Le transfert de propriété s’effectue généralement à la fin de période du contrat de location.

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