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Module 11 : LES ESCALIERS

11.1. Définition : L’escalier est une construction architecturale constituée d'une suite
régulière de marches, permettant d'accéder à un étage, de passer d'un niveau à un autre
en montant et en descendant.

11.2. Description et Terminologie :


Un escalier peut être en pierre, en bois, en métal, en béton, en verre ou en plâtre.
L’escalier peut être à montée droite ou circulaire ou mixte :
a) escaliers à volées droite avec palier de repos et changement de direction : Souvent
combinés avec des escaliers droits, ils permettent le changement de direction au niveau
du palier intermédiaire de repos. Ce palier intermédiaire a l’avantage d’avoir des volées
droites créant un escalier tournant. Inconvénient : ils sont plus encombrants que les
escaliers balancés et occasionnent une perte de surface habitable.

b) escalier à volées droites avec paliers de repos et continues : c’est un escalier à


volées droites avec des paliers sans changement de direction. Cet escalier demande
beaucoup d’espace en longueur et est surtout utilisé pour les passerelles des routes. voir
passerelle de franchissement (route de l’aéroport) pour accéder au Lycée Moderne de
Dakar près stade Léopold Sédar Senghor.

c) escalier balancé : Un escalier balancé est un escalier tournant. Les escaliers


balancés sont composés de marches trapézoïdales et droites. La forme des marches
conditionne la forme des limons qui sont courbes. (méthode de la herse, méthode du
trapèze de proportions, méthode des alignements, méthode de développement de la ligne
de jour, méthode de l’ellipse etc.

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Un escalier tournant bien balancé se reconnaît par le nombre de marches trapézoïdales. Il


faut en général balancer au moins 8 marches par ¼ de tour pour que l'escalier soit
confortable. La position des marches guide progressivement l'utilisateur vers le tournant. Il
en est de même pour la sortie de virage.

Un escalier tournant sans palier de repos intermédiaire est moins encombrant qu'un
escalier tournant avec volées droites.

d) escalier hélicoïdal ou à vis : Appelé aussi escalier à colimaçon (escargot), escalier


en spirale, l’escalier hélicoïdal à marches rayonnantes est conçu en spirale, tournant
autour d’un pivot central constituant l’appui. La ligne de foulée forme une hélice.

Escalier colimaçon « escargot »

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e) L’escalier mécanique : appelé aussi « escalier roulant », « escalier mobile » ou


« escalator » est un transporteur-élévateur adapté au transport de personnes, consistant
en un escalier dont les marches mobiles sont entraînées mécaniquement tout en restant
en permanence dans un plan horizontal.

Cet appareil est souvent muni d'une rampe mobile avançant à la même vitesse que les
marches.

Escaliers roulants en spirale au Japon

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11.3. Différentes parties d’un escalier :

Cage d'escalier : Pièce dans laquelle se trouve l'escalier (sans que l'escalier soit
nécessairement adossé à ses parois appelées murs d'échiffre).
Paillasse : Dans le cas des escaliers en béton, c’est la dalle en pente intégrant les
marches d’une volée.
Marche : Surface horizontale sur laquelle on pose le pied.
Giron : Distance horizontale de nez de marche à nez de marche. En cas de volée courbe,
le giron théorique est alors la largeur de marche mesurée sur la ligne de foulée (lieu de
giron constant).
Nez de marche : partie de la marche en saillie sur le nu de la contremarche, la hauteur du
garde corps ou de la main-courante est calculée à partir du nez.
Contremarche : partie verticale entre deux marches. La contremarche est sécurisante,
cependant elle n'est pas systématique (les échelles de meunier n'en ont pas, par
exemple), les escaliers qui en sont dépourvus sont alors dits « à claire-voie ».
Palier : Le palier est la plateforme qui reçoit les volées d'escalier montant et descendant et
donne accès à l'étage par les portes palières. Ce palier est appelé aussi palier d’arrivée.
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La plateforme intermédiaire est appelée palier de repos et ne donne pas accès à des
locaux.
Volée : Portion d'escalier comprise entre deux plateformes et qui comprend les marches.
Les marches sont droites (en parallèle) dans la volée droite, les marches sont
rayonnantes dans la volée d'escalier à vis (à la française), les marches sont biaises ou
balancées ou dansantes dans les quartiers tournants.
Emmarchement : C’est la Longueur des marches, c'est-à-dire la largeur d’une volée de
l’escalier
Jour : Espace vertical laissé par les volées, vide central dans la cage d'escalier.
Mur d'échiffre : Mur sur lequel repose l'escalier.
Noyau : dans un escalier à vis, c'est la partie centrale constituant un axe autour duquel
sont disposées les marches. Techniquement, le plus souvent pour les escaliers de pierres,
il est le résultat de la superposition d'une partie de ces marches.
Limon : Partie latérale ou centrale de l'escalier supportant marches et contremarches
Main courante : Pièce longue et profilée couronnant une rampe d'escalier pour que la main
puisse s'y tenir, se guider

Coffrage de volée droite coffrage escalier balancé

Ferraillage d’un escalier

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11.4. Réglementation en France

Largeur de passage : La réglementation française de sécurité des établissements


recevant du public (ERP) définit la notion d'unité de passage (UP). 1 unité de passage
équivaut à une largeur de passage de 0,60 m.
Exceptions :
Une seule unité de passage vaut 0,90 m.
Deux UP valent 1,40 m.
On retrouve la valeur de 0,60 m à partir de 3 UP : 1,80 m et ainsi de suite.
A noter qu'à partir de 2 UP, la présence de mains courantes de part et d'autre est exigée.
Au delà de 4 UP la présence de mains courantes médianes est également exigée.
Hauteur de marches
Les règles d'accessibilité PMR (Personnes à Mobilité Réduite) applicables aux bâtiment à
usage de locaux de travail en France (Arrêté du 27 juin 1994), à usage d'habitation (Arrêté
du 01 Août 2006) et destiné à l'accueil du publique (Arrêté du 01 Août 2006, distinct du
précédent) limitent la hauteur des marches à 17 cm pour les bâtiments d'habitation et
16cm dans les autres cas.
Garde-corps
Règles générales pour les particuliers
Garde-corps rampant : Un garde-corps rampant est celui qui suit la volée d'escalier. Celui-
ci doit toujours être prévu d'une hauteur de 0,90 m (900 mm) minimum par rapport à la
verticale du nez de marche.
Garde-corps de palier : Un garde-corps de palier est destiné aux parties horizontales d'un
escalier. Celui-ci doit toujours être prévu à une hauteur minimum de 1 m (1 020 mm
généralement).

Résistance mécanique des garde-corps.


Le garde-corps doit résister à un effort horizontal de 100 kg par ml appliqués à la hauteur
de 1,00m. Son remplissage (en verre par exemple) doit résister à la projection d'une
personne. Les essais sont réalisés à l'aide du test dit "de la belle-mère". Un sac de sable
accroché à une corde est lâché d'une hauteur de 2,00m environ. Il effectue un mouvement
pendulaire avant de frapper le centre du garde-corps. Celui-ci doit résister, il peut être
endommagé, fissuré, mais aucun élément ne doit se détacher et tomber.

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Escaliers droits ou tournants : Une volée de marches ne peut dépasser 25 marches. Si


cela est le cas, des plates-formes dites repos doivent être inscrites entre deux volées dans
l'escalier. Les volées peuvent être inégales.
Escaliers hélicoïdaux : Il ne doit pas y avoir d'autres plates-formes que celles desservant
les étages.
Mesures

En 1675, François Blondel se penche sur la question du calcul de l'escalier dans son
Cours d'architecture enseigné à l'Académie royale d'architecture. Il mesure le pas (au
sens de distance franchie par le pied lors d'une marche normale sur un plan horizontal).
Autrement dit la « formule de Blondel » s'exprime ainsi : M = 2h + g, où M est le module
(ou le pas) et vaut 2 pieds (64,8 cm), h la hauteur de la marche, et g son giron (distance
entre deux nez de marche consécutifs mesurée sur la ligne de foulée).
Les dimensions des marches prises au niveau de la ligne de foulée (60 cm du noyau de
l'escalier) sont conformes aux règles de l'art soit : 60 cm < 2 h + g < 64 cm
L'idée directrice est que l'effort fait par la personne qui monte soit constant, malgré les
variations de la hauteur montée effectivement par rapport au déplacement horizontal selon
l'endroit où on se situe dans l'escalier, montée plus forte dans les coudes (cette personne
est positionnée avec la main sur la rampe).
De nos jours, les marches courantes ont 17 cm de hauteur, mais doivent maintenant ne
plus excéder 16 cm pour les lieux accueillant du public et 28 cm de giron minimum
(France : décrets no 2006-16571 et 16582 arrêté du 15 janvier 2007) : Cette valeur
standard est à considérer comme base de calcul, tout est question de l'effet final donné à
l'escalier.

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