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récemment engagées par l’entreprise. Résultat : Amazon emploie actuellement plus
d’un million de travailleurs sur la planète. « Raison de plus pour donner l’exemple.
Quand une société devient à ce point incontournable, sa responsabilité sociale l’est
tout autant », rappelle Philippe Hensmans, qui dirige la section belge d’Amnesty
International.
Intimidation et surveillance
Des craintes pour sa future santé financière qui se matérialisent par des mesures
coercitives.
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Amazon dans le collimateur du gendarme européen de la concurrence
(https://plus.lesoir.be/337111/article/2020-11-10/amazon-dans-le-
collimateur-du-gendarme-europeen-de-la-concurrence)
/
Plus inquiétant encore, selon l’ONG, la surveillance de la vie privée mise sur pied
afin de repérer les « profils risqués » parmi les employés. A côté d’un recours
poussif au contrôle sur le lieu de travail (via la vidéosurveillance, la collecte et
l’analyse de données), des intrusions dans la vie personnelle des travailleurs sont
également constatées. Vice News, média américain, mettait ainsi en exergue en
septembre dernier des o res d’emploi aux Etats-Unis visant à recruter des analystes
chargés de déceler notamment « les menaces en matière de syndicalisation contre
l’entreprise » (précisons que ces o res ont été supprimées et qu’Amazon a admis
une erreur). Une fuite de documents internes révélait à la même période
l’espionnage de certains groupes privés de travailleurs américains (en l’occurrence
des livreurs du service Amazon Flex) constitués sur Facebook, afin de déceler
« d’éventuelles futures grèves ou manifestations ». « Ces pratiques enfreignent les
normes internationales en matière de protection des données personnelles et de vie
privée des travailleurs », souligne le rapport.
Le cas français
Comme expliqué, l’étude se penche sur les pratiques syndicales et réponses du
groupe à ces dernières dans quatre pays, dont la France.
Amnesty précise que dans l’Hexagone, des syndicats sont bien actifs dans les
di érents entrepôts Amazon mais que ces derniers ont dû aller en justice pour
tenter de garantir la sécurité et la santé des travailleurs, faute de dialogue possible
avec la direction. « Des représentants de plusieurs syndicats français confient avoir
alerté la direction d’Amazon à plusieurs reprises concernant les risques graves et
imminents pour la santé des travailleurs en mars dernier, la société a refusé
d’engager des discussions avec ces derniers », peut-on lire dans le rapport. La
plainte en question, déposée par Solidaires en avril dernier, a finalement conduit à
une fermeture provisoire durant plusieurs semaines de la plupart des sites français
(une astreinte d’un million d’euros en cas de non-respect des règles sanitaires
requises ayant été décidée par un juge).
« C’est aussi la preuve du besoin pour les employés d’être représentés et défendus »,
estime Philippe Hensmans. « Mais il est évidemment aberrant qu’il soit nécessaire
d’aller en justice pour obtenir sécurité et protection de la santé en période de
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pandémie ! L’épidémie de covid est révélatrice : des catégories entières de
professions sont bouleversées par des changements de pratiques de consommation
et l’hégémonie de quelques groupes encore renforcée : il faut, par conséquent, que
nos gouvernements s’assurent du respect des législations en place. »
LIRE AUSSI
Grand format – Qui veut la peau des Gafa?
(https://plus.lesoir.be/223044/article/2019-05-08/grand-format-qui-veut-
la-peau-des-gafa)
6,3 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros). C’est le bénéfice net enregistré par Amazon au
troisième trimestre de l’année en cours. Soit des profits multipliés par trois par rapport à la
même période un an auparavant. Son chi re d’a aires a chait une hausse de 37 % sur douze
mois.