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RACISME

Reprise du match du
PSG : «On se doit d’être
des exemples»
Par Romain Métairie(https://www.liberation.fr/auteur/18619-romain-
metairie) — 9 décembre 2020 à 22:04

Les joueurs du PSG et du Basaksehir Istanbul ont posé un genou à terre avant la reprise de
leur match mercredi soir, au lendemain de l'interruption de leur rencontre après des
propos racistes proférés par un arbitre. AFP
Le club de foot parisien a fini par remporter son
match contre le champion de Turquie, suspendu la
veille en raison de l'insulte raciste d'un arbitre
assistant et l'arrêt des deux équipes. Malgré le succès,
l'émotion restait vivace chez les joueurs, qui ont posé
un genou à terre.

La rouste (5-1), la qualification, la première place d’un groupe dont il a bien


failli ne jamais sortir. Et Kylian Mbappé qui inscrit ses deux premiers buts
en Ligue des Champions depuis près d’un an. En somme, une flopée de
raisons propices à la célébration pour le PSG, après son succès contre
Basaksehir. Mais l’interruption historique de la veille - qui a vu les joueurs
des deux équipes quitter le terrain au bout d’un quart d’heure,
(https://www.liberation.fr/france/2020/12/08/psg-basaksehir-les-joueurs-
quittent-le-terrain-apres-des-propos-presumes-racistes-d-un-
arbitre_1808102) en signe de protestation après une insulte raciste proférée
par le quatrième arbitre - restait trop ancrée dans les esprits pour que les
coéquipiers de Neymar aient la tête à retourner le vestiaire.

A LIRE AUSSI :
Abdeslam Ouaddou : «Mardi soir au Parc des princes, nous avons assisté à une
révolution»(https://www.liberation.fr/sports/2020/12/09/abdeslam-ouaddou-mardi-soir-
au-parc-des-princes-nous-avons-assiste-a-une-revolution_1808170)

Il n’y avait qu’à voir l’entrée des joueurs sur la pelouse du Parc des Princes
pour comprendre : mines fermées, les joueurs et les nouveaux arbitres
désignés se sont rassemblés dans le rond central pendant la diffusion du
célèbre hymne de la compétition, posant un genou à terre, un geste devenu
un symbole du mouvement «Black Lives Matter» contre le racisme et les
violences policières. La majorité d’entre eux, dont Mbappé et Neymar, ont
également levé le poing et pour certains baissé la tête.

Jusqu’à la fin de la rencontre, impossible de savoir dans quel état d’esprit


étaient les joueurs des deux équipes. Même le traditionnel point de la mi-
temps, où un joueur prend sur son quart d’heure de pause pour répondre à
deux-trois questions, a été esquivé.
Double buteur mercredi, Mbappé, qui avait déclaré «we can’t play with this
guy» («on ne peut pas jouer avec ce gars», en pointant l’arbitre assistant),
a offert symboliquement son maillot à l’entraîneur adjoint du Basaksehir
Achille Pierre Webo - furieux d’avoir été désigné comme «un noir» par
l’arbitre assistant mardi - tout comme son compatriote Presnel Kimpembe,
à l’issue de cette rencontre historique.

C’est finalement Marco Verratti qui est revenu le premier sur l’incident de la
veille et la volonté des joueurs de rentrer aux vestiaires, synonyme d'arrêt
du match : «C’était dur pour tout le monde, pour nous les joueurs sur le
terrain mais aussi ceux qui regardaient le match. Cette histoire ne doit pas
se passer. On se doit d’être des exemples. Surtout qu’on est suivis par des
millions de personnes. C’est pour cela qu’on a fait un geste un peu fort en
décidant de ne pas jouer avec l’autre équipe, a estimé le milieu de terrain
italien au micro de RMC Sport. Le quatrième arbitre doit être puni pour
donner un exemple à tout le monde et essayer de faire bouger les choses. Le
plus intelligent était d’arrêter.»
«On va de l’avant»
Ce dernier confirme que les joueurs n’ont pas voulu reprendre le match tant
que le quatrième arbitre officiait. «On essaiera d’être encore plus des
exemples à l’avenir. Il a fait une erreur, il faut le punir, que ce soit un
joueur, un spectacteur ou un arbitre. C’est une question personnelle pour
tout le monde, certains joueurs étaient encore plus choqués, touchés, a
expliqué Verratti. Il n’y avait pas les conditions hier pour finir le match. Il y
a des choses plus importantes dans la vie. On est contents du match,
contents d’avoir gagné et on va de l’avant.»

A LIRE AUSSI :
«Les instances du foot national et international sont peu métissées et très
masculines»(https://www.liberation.fr/debats/2020/12/09/les-instances-du-foot-national-
et-international-sont-peu-metissees-et-tres-masculines_1808178)

Premier Parisien à être venu soutenir Webo, Neymar a été lui aussi invité à
réagir. S’il n’est pas revenu sur les événements de mardi, la superstar
brésilienne, auteur d’un triplé ce mercredi, a toutefois eu des mots
importants concernant son avenir au sein du club : «Je suis très heureux ici,
à Paris. Je suis très content au club, avec mes coéquipiers. L’idée de partir
ne me passe pas par la tête. Il faut qu’on discute. Nous avons une très
bonne relation, à voir ce qu’il se passera à l’avenir.» Tout va pour le mieux
au PSG. Il n’y avait juste rien à fêter ce mercredi au Parc.

Romain Métairie (https://www.liberation.fr/auteur/18619-romain-metairie)

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