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Chap-1-Contrat Du Travail PDF
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SECTION I
LA DETERMINATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Il convient de définir le contrat de travail (PARAG 1), d'en dégager les
critères (PARAG 2) et de le distinguer en conséquence d'autres contrats
(PARAG 3) qui peuvent certes lui ressembler, mais restent en dehors du
domaine d'application du droit du travail.
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- est un contrat à exécution successive car les prestations des deux parties
sont étalées dans le temps. L'exécution des obligations s'étendant dans le temps,
il est impossible, en cas de nullité ou de résolution du contrat, d'effacer les
obligations qui ont déjà été fournies. Le contrat ne peut être que résilié.
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- Le critère retenu est celui de la subordination juridique. Ce qui
importe, c'est de déduire qu'une personne agit pour le compte d'autrui en suivant
ses directives et en agissant sous ses ordres et sa direction. Telles sont les
caractéristiques essentielles du contrat de travail.
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La détermination du critère du contrat de travail n'est pas une démarche
purement théorique. Son application permet de distinguer le contrat de travail de
contrats qui lui sont voisins mais qui ne sont pas soumis au droit du travail
Le contrat de mandat est une convention par laquelle une personne appelée
mandant confie à une autre personne appelée mandataire de faire un ou plusieurs
actes juridiques en son nom et pour son compte.
Certains auteurs ont soutenu que ce qui différencie le contrat de mandat du
contrat de travail est que le mandataire fait des actes juridiques alors que le
salarié fait des actes matériels. Mais le critère « acte juridique - acte matériel »
n'est pas satisfaisant car un salarié peut être aussi amené à faire des actes
juridiques.
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En application de ce critère, sont considérés comme mandataires, et non
comme salariés (donc ne relevant pas des dispositions du droit du travail.) les
notaires, les avocats, les présidents directeurs généraux des sociétés anonymes, les
gérants de S.A.R.L.. Notons en revanche que les voyageurs et représentants de
commerce ont été, sous certaines conditions, assimilés par la loi à des salariés.
Pour les représentants autres que les voyageurs et représentants de commerce
(courtiers, commissionnaires ...), pour déterminer s'ils sont mandataires ou salarié il
faut revenir au critère de la subordination juridique : ils seront considérés comme
des salariés que si la subordination à leur employeur est totale.
La société, telle qu'elle est définie par l'article 1249 du C.O.C., est un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur
travail ou tous les deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter.
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le produit ou le service commandé c'est-à-dire le résultat qui doit être atteint par
l’entrepreneur. Le salarié est en général rémunéré d'après son temps de travail
alors que l'entrepreneur est payé d'après le résultat de son travail.
SECTION II
LA CONCLUSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
L'étude de la conclusion du contrat de travail suppose la détermination des
parties en présence (PARAG 1), qui doivent respecter les conditions de validité
du contrat de travail (PARAG 2) et se convenir sur les modalités de ce contrat
(PARAG 3).
A/ L’employeur
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facile à cause de la diversification des structures juridiques des entreprises. Trois
exemples illustreront cette situation :
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Contrairement à son homologue français, le législateur tunisien n’a pas
réglementé le recours aux entreprises de travail temporaire.
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B/ Le salarié
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cas de recrutement d'un salarié de haut niveau pour lequel l'employeur veut à tout
prix s'attacher les services et éviter qu'il ne soit recruté par un concurrent. Dans
ce cas l'employeur est tenu de lui verser la rémunération correspondant à la
qualification contractuelle.
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Le salarié peut être appelé à exercer les fonctions d’une catégorie
immédiatement supérieure à celle où il a été classé. L’utilisation du travailleur
dans ces fonctions doit être faite par écrit et pour nécessité de service. Cette
situation ne doit pas dépasser la durée de trois mois, période à l’issu de laquelle
le travailleur est soit confirmé dans la nouvelle catégorie soit replacé dans sa
catégorie d’origine en ayant un droit de priorité pour accéder à cette catégorie
nouvelle en cas de vacance définitive. Durant cette période le salarié perçoit une
indemnité représentant la différence de salaire entre celui de l’échelle
correspondante à la catégorie à laquelle il accède provisoirement.
Au cours de sa carrière professionnelle, la qualification professionnelle du
salarié pourra être améliorée et on parle alors de promotion. Il y a promotion
lorsque le salarié est définitivement employé dans une catégorie supérieure à
celle où il avait été classé. La promotion est analysée comme un bénéfice
octroyé par l'employeur et c'est en ce sens qu'elle se distingue de l'avancement
qui est essentiellement lié à l'ancienneté et qui se réalise de façon automatique
en principe.
PARAG 2 -Les conditions de conclusion du contrat de travail
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1- La capacité
Les règles générales relatives à la capacité et qui sont posées par les articles 3
à 17 du C.O.C, sont applicables au contrat de travail. Seul les personnes ayant
atteint l’âge de majorité civile fixée à 20 ans peuvent conclure un contrat de
travail (art. 7 Code des obligations et des contrats et art. 157 Code de statut
personnel). S'agissant des personnes incapables doivent en conséquence et selon
le degré de leur incapacité (incapacité absolue ou incapacité limitée) soit être
représentées soit être assistées au moment de la conclusion du contrat de travail.
2- Le consentement
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L’employeur peut imposer au salarié sa mise à une période d’essai avant de
donner son de donner son consentement définitif. Cette période d'essai précédant
l'engagement de l'employeur permet de tester les aptitudes professionnelles du
salarié lequel aussi découvre les conditions de travail dans l’entreprise. Pendant
l’essai, il peut librement mettre fin au rapport de travail. C’est seulement si
l’essai est concluant que le rapport de travail est définitivement établi.
Le Code du travail ne réserve aucun régime particulier à la période d'essai
L’article 18 du Code du travail prévoit que la détermination de la durée de la
période d'essai doit être recherchée dans les conventions individuelles, les
conventions collectives, voir même les usages.
La convention collective cadre, dans son article 10, dispose que la durée
de la période d'essai n'excédera pas six mois pour les agents d’exécution, neuf
mois pour les agents de maîtrise, et une année pour les cadres. Mais si l'essai n'est
pas concluant, le candidat pourra être soumis à un deuxième et dernier essai pour
une même période. La limitation du renouvellement de la période d’essai à deux
fois a pour objectif d'éviter que l'employeur, par un renouvellement infini de la
période d'essai, ne puisse tourner par cet artifice certaines dispositions
impératives du droit du travail, notamment celles relatives au délai-congé
(préavis) et à l'indemnité de licenciement car pendant la durée de la période
d'essai, l'article 10 de la convention collective cadre précise que le travailleur
peut recevoir ou donner congé sans préavis, sur simple signification.
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une seconde période d'essai si la première période d'essai n'est pas probante. En
aucun cas le salarié ou le juge ne peuvent obliger l'employeur de faire recours à
une seconde période d'essai.
A la fin de l’essai, l’engagement doit être confirmé par une lettre précisant
les fonctions du travailleur ainsi que sa rémunération.
L’article 2 du C.O.C. prévoit que le contrat n'est valablement formé que s'il
porte sur un objet certain pouvant former objet d'obligation. Le contrat de travail
ne peut, par son contenu même, être attentatoire aux bonnes mœurs ou à l'ordre
public. L’article 834 du C.O.C. qui est relatif au contrat de louage de services
frappe de nullité toute convention qui aurait pour objet l'enseignement ou
l'accomplissement de pratiques occultes ou de faits contraires à la loi, aux
bonnes mœurs ou à l'ordre public ou des fait impossibles physiquement.
4- La cause
Le mobile qui anime la volonté des parties au contrat ne doit pas revêtir un
caractère illicite ou immoral. Par exemple serait illicite le contrat liant un
employeur à un salarié travaillant dans une entreprise clandestine fabriquant
de la fausse monnaie.
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Comme pour toutes les conventions, lorsque l'une de ces conditions de fond
fait défaut, la sanction est la nullité du contrat de travail.
B/ Les conditions de forme
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A/ Contrat de travail à durée indéterminée
Le contrat de travail à durée indéterminée est le contrat dont le terme n'est pas
prévu lors de sa conclusion. C’est le contrat de travail de droit commun ; il peut
être rompu à tout moment par la volonté unilatérale de l'une des parties, sous réserve,
lorsque la rupture émane de l'employeur, de l'existence d'une cause réelle et
sérieuse de rupture et de l'observation de la procédure de licenciement.
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une liste des cas où l'employeur peut recourir à la conclusion de contrats de
travail à durée déterminée. En effet le contrat de travail à durée déterminée peut
être conclu dans les cas suivants :
- d'une part, l’accord écrit des deux parties est requis : le contrat est rédigé en
deux exemplaires l’un est conservé par l’employeur et l’autre est délivré au
salarié.
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- d'autre part, le recours à ces contrats est limité à quatre ans : l'article 6-4
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