Le Togo devient indépendant, le 27 avril 196010,11, et obtient un siège à l'ONU en septembre de la
même année12. Sylvanus Olympio est élu président aux dépens de Nicolas Grunitzky, candidat soutenu par la France, lors d'élections supervisées par l'ONU. Sylvanus Olympio dirige la rédaction de la Constitution de la République du Togo, qui devient un régime présidentiel, à la tête duquel Olympio engage une politique autoritaire et met fin au multipartisme en 1961 au profit d'un parti unique. Il modifie également la constitution le jour même de son élection pour s'octroyer des pouvoirs élargis, faisant ainsi passer le pays d'un régime parlementaire à un régime semi-présidentiel. Cette situation provoqua des impatiences voire des mécontentements dans la région Nord du pays, qui se sent délaissée par un gouvernement dominé par les Ewé de la région de Lomé. En 1963, l'Afrique des indépendances connut son premier coup d'État. Sylvanus Olympio refuse la réintégration dans l'armée togolaise des soldats qui avaient combattu au sein de l'armée française pendant la Guerre d'Algérie. Ces soldats, majoritairement issus des Kabyê du Nord du Togo, décidèrent avec le soutien d'éminents « coopérants » français d'organiser un coup d'État dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963, une poignée de militaires dont faisait partie Gnassingbé Eyadema assassinèrent Sylvanus Olympio13. Rapidement, un comité militaire insurrectionnel fait appel à Nicolas Grunitzky, qui fut élu président en 1963, tout en adoptant une nouvelle Constitution. Il signe des « accords de coopération » avec la France, permettant à celle-ci d'user à sa convenance des ressources stratégiques14.