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Juliet

Collins

You’ve got a lover


Épisode 4 : Amour toujours

Après six mois de diète sexuelle, Manon avait retrouvé son appétit, mais elle
avait encore peur de se laisser emporter par le plaisir et sombrer dans un cercle
de luxure sans fin.
L’année précédente, durant la préparation du mariage avec Ignacio, elle s’était
muée en une espèce d’animal insatiable et obsédé par le cul. C’était la seule
chose qui la calmait à cette époque. Elle avait des séances particulières avec
Théo pendant le boulot. Lorsque cela ne suffisait plus, il l’avait amené à La
Ferme, repaire de libertins où elle a pu explorer d’autres facettes de sa sexualité.
Elle en était arrivée au point où elle sentait de puissantes pulsions sexuelles
bouillonner en elle et la hanter toute la journée. La veille de son mariage, elle
avait ainsi dû assouvir son besoin urgent avec Théo dans le cellier. Mais Ignacio
les avait surpris et avait rompu les fiançailles. De savoir qu’elle avait été épiée
par lui, qu’elle lui avait fait subir cette torture l’avait dégoûtée de toute relation
sexuelle pendant un certain temps.
Mais à présent son corps réclamait sa part. Elle faisait des rêves érotiques qui
auraient pu choquer le public d’habitués de Youporn. Des visions torrides
s’invitaient en permanence dans son esprit à des moments incongrus. Elle se
surprenait aussi à fantasmer de tout un tas de trucs coquins avec les mecs qu’elle
croisait. Elle s’était imaginée renversée par un vendeur sur le comptoir du
MacDo, pendant que sa commande était en préparation. Le plus ridicule est
qu’elle avait commencé à faire une fixette sur son nouveau voisin de palier. Elle
rêvait qu’elle avait perdu les clefs de son appartement et qu’il l’aidait à ouvrir la
porte tout en lui défonçant l’arrière-train dans les escaliers. Elle a arrêté de
fantasmer sur lui quand elle a fini par prendre un verre avec lui un soir. Elle
s’était alors vite rendu compte qu’ils n’avaient rien en commun. Et qu’il n’y
aurait jamais aucune alchimie sexuelle.
Heureusement, ce désir charnel allait et venait par vagues. Il y avait des tas de
jour où elle n’éprouvait rien de tout cela. Elle était alors très calme, apaisée.
Mais quand le besoin se faisait soudain sentir, elle aurait presque pu sauter sur
n’importe quel homme pour lui faire une pipe contre une sodomie. Elle se
rendait alors compte de sa profonde solitude. Elle prenait conscience que le
célibat n’était qu’une période transitoire pour elle. Elle avait besoin d’un homme
dans sa vie. Et pas uniquement pour le sexe.
Manon avait fini par parler de ses pulsions à Nathalie qui lui avait conseillé
l’application Tinder. C’était un logiciel permettant de faire des rencontres
virtuelles. Contrairement aux sites de rencontres traditionnels, elle n’avait pas
besoin de faire de longues discussions avec les mecs connectés. Il lui suffisait de
voir la photographie s’afficher et dire « oui » ou « non » d’un simple geste pour
obtenir une rencontre physique dans l’immédiat. C’était moins compliqué que
d’aller à La Ferme et efficace. Nathalie avait eu plusieurs très bons coups de
cette manière. Manon s’est laissé convaincre et avait installé l’application sur
son téléphone. Elle sélectionnait les profils d’une main tout en arpentant les
rayonnages d’un grand magasin parisien durant la période des fêtes. Elle devait
trouver un cadeau de dernière minute. Mais elle ne trouva aucun mec à proximité
et aucune idée de présent à offrir.
En revanche, elle tomba sur Lucas. Elle reconnut sa carrure musclée. Il ne
l’avait pas vu, car il discutait avec une vendeuse sans doute pour qu’elle le
conseille sur les machines à café qu’il avait devant lui. Elle se surprit à jalouser
celle-ci en pensant au sourire qu’il devait arborer pour lui parler. Son corps lui fit
également savoir qu’il n’avait pas oublié Lucas. Elle sentit une boule de chaleur
remonter de ses reins. Merde, se dit-elle. Ce n’est pas possible d’avoir Tinder et
de tomber seulement sur Lucas ! Merde ! Le pire était qu’elle mouillait alors
qu’elle n’avait fait que l’apercevoir de dos. Elle se réfugia derrière un rayonnage
pour reprendre son calme.
Est-ce qu’elle devait aller le saluer ? Non, ce n’était pas une bonne idée.
Même si son sexe le réclamait, il lui avait fait du mal sentimentalement. Et puis,
elle l’avait envoyé balader lorsqu’il lui avait dit qu’il aurait voulu avoir une
relation avec elle. Merde ! se répéta-t-elle intérieurement à plusieurs reprises.
Elle s’éloigna rapidement de cette section du magasin pour aller se changer les
idées dans les rayonnages de fringues. Elle essaya plusieurs pulls sans en acheter
aucun. Elle admira les robes de soirée bien trop chères pour n’être portée que
durant le soir du réveillon. Elle repartit seulement avec quelques produits de
beauté qu’elle avait décidé d’offrir en cadeau. Parfums et crèmes corporelles, ça
reste des valeurs sûres et des cadeaux utiles.
Manon s’apprêtait à reprendre le métro pour rentrer chez elle lorsqu’elle
consulta de nouveau Tinder pour voir s’il y avait des utilisateurs sympathiques à
proximité. À présent qu’elle avait aperçu Lucas, les besoins de son corps se
faisaient plus pressants. Elle élimina plusieurs hommes avant de tomber sur le
profil de… Lucas. MERDE ! Il l’avait bien sûr sélectionnée. Elle fit de même.
Allait-il lui écrire ? Bingo. Un message lui parvenait quelques minutes plus tard.
Il lui proposait de prendre un verre dans le quartier.

Elle le retrouva donc attablé dans un café. Il n’avait pas changé. Il avait
toujours un corps aussi athlétique derrière son costume austère. Il se leva pour
lui faire la bise et effleura sa joue d’une main. Ils eurent un moment de silence
gêné après les salutations de politesse. Il la dévorait des yeux, mais tentait de
paraître décontracté.
— Donc Tinder, commença Lucas. On a une sorte de nouveau premier rendez-
vous…
— Ce n’est pas faux, répondit Manon en essayant de garder son aplomb. Je
suis novice avec cette application.
— Tu n’as pas à te justifier, la rassura Lucas. Nous ne sommes pas liés par les
liens du mariage. D’ailleurs, comment va ton époux ?
Et merde, se dit Manon. C’est vrai qu’il n’est pas au courant. Comment
pourrait-il l’être ? Il habitait à Miami et elle était son seul contact. Ils n’avaient
pas d’amis en commun. Même pas sur les réseaux sociaux.
Elle lui raconta brièvement que les fiançailles avaient été rompues la veille de
la cérémonie de mariage. La rupture avait été douloureuse et elle avait décidé de
faire une croix sur ce passé et de changer de cadre de vie. Lucas se montra
compatissant et lui proposa de l’aider si elle avait besoin de conseil pour trouver
un autre appartement. Après tout, c’était son métier et il avait toujours des
contacts avec des agences en région parisienne. Elle le remercia, mais elle avait
déjà un studio et ne comptait pas vraiment en changer.
— Du coup, tu es célibataire et tu cherches des hommes sur Tinder ?
demanda-t-il. Lorsque j’ai vu ton profil, je me suis demandé pourquoi tu
mentais. J’étais presque prêt à te gronder et te demander de rester fidèle à ton
époux. Mais puisque tu n’es pas mariée.
Le profil de Manon annonçait effectivement la couleur. Elle disait chercher
une rencontre légère, de bonnes vibrations. Elle déclarait qu’elle n’avait pas
envie de s’engager.
— Tu ne veux plus t’engager dans une relation de couple ? s’enquit Lucas.
— Plus maintenant. Là, tout de suite, j’ai juste besoin d’un peu de compagnie
pour une soirée. Pas pour la vie. Je sais, c’est très nouveau pour moi aussi. Mais
je ne suis pas sûre de vouloir retenter les grands engagements avant un certain
temps. En fait…
Manon marqua une pause. Devait-elle dire à Lucas qu’elle a trompé son
fiancé ? Est-ce que cela n’allait pas changer l’image qu’il avait d’elle ? Après
tout, peu importe. S’il devait se passer quelque chose entre eux, il fallait que cela
repose sur la confiance et la sincérité.
— En fait, j’ai trompé mon futur mari avec le photographe du mariage, lâcha
Manon.
Lucas émit un sifflement d’étonnement face à cette déclaration.
— Il nous a surpris en pleine action dans le cellier la veille de la cérémonie,
poursuivit-elle avec aplomb.
— Oh, putain ! s’exclama Lucas.
— Oui, c’est aussi comme cela qu’il m’a appelé.
— Non, mais je voulais dire, bredouilla-t-il.
— Je sais, je sais, le rassura Manon. Maintenant c’est du passé. Je vais bien et
j’espère que lui aussi, même si on ne s’est pas revu depuis.
Lucas avala une gorgée de bière pour gagner du temps et ingérer toutes les
nouvelles informations. Il reprit ses questions sur un ton plus hésitant.
— Et tu sors toujours avec le photographe ?
— Oh, non. Maintenant on est de simple collègue de boulot.
Lucas reprit une gorgée d’alcool. Il se demandait comment l’étudiante un peu
timide qu’il avait connue était soudain devenue une jeune femme si libérée. Mais
il n’eut pas le temps de réfléchir très longtemps à la situation. Manon
l’interrogeait à son tour.
Il expliqua qu’après leur dernier coup de fil, il avait décidé de faire une croix
sur elle. Il minimisa les faits en se disant qu’il s’était sans doute trompé en
pensant qu’elle lui manquait. Il avait commencé à utiliser Tinder à son arrivée à
Miami et continuait depuis. Il expliqua qu’il s’était même fait des amis par ce
biais, qu’il n’y avait pas que l’adrénaline des rencontres et les lendemains
glauques aux côtés d’inconnues.
Lucas n’était de passage en France que pour les fêtes et il repartait début
janvier. Il devait réveillonner chez des amis et venait juste d’acheter un cadeau.
Il lui demanda si elle avait des projets pour les fêtes. Il aurait souhaité qu’elle
l’accompagne pour la nuit de la Saint Sylvestre.
Manon fut surprise par l’invitation, mais l’accepta. Elle n’avait jamais
rencontré les amis de Lucas du temps où ils couchaient ensemble. Elle se
demandait s’il la draguait. Elle l’observa longuement avant de lui poser
franchement la question.
— Comme ceci est une sorte de nouveau premier rendez-vous, je propose que
l’on reparte sur des bases différentes. Ne t’inquiète pas, je ne te propose pas une
relation durable. Je corresponds bien à ton profil actuel. Je vais rester une
rencontre légère. J’ai juste besoin d’une partenaire pour supporter la soirée de
réveillon face à tous mes amis mariés.
— Dans ce cas, c’est d’accord Lucas. Je t’accompagnerai pour que tu puisses
faire bonne figure. Mais avant cela, j’ai une faveur à te demander.
Lucas se demandait ce qu’elle allait lui réclamer.
— Avant toute chose, Tinder devait surtout me servir à avoir des aventures
d’un soir. Du sexe facile pour me détendre. Est-ce que tu veux bien me
détendre ?
Manon le fixa intensément. Elle le défiait même. Son soudain aplomb sensuel
surprenait Lucas et, en même temps, l’amusait. Il était excité à l’idée qu’elle lui
demandait de la baiser. À en juger ses yeux brûlants braqués sur elle, il était prêt
à la satisfaire sur-le-champ. D’un coup, ils se sont levés pour aller dans le studio
de Manon.
2

Lucas avait été surpris de voir apparaître la photographie de Manon sur


Tinder. Elle était à proximité et il la sélectionna en espérant qu’elle réponde. Il se
demandait pourquoi elle était sur un site de rencontre alors qu’elle s’était mariée
il y a déjà plusieurs mois. Est-ce que cela ne se passait pas bien dans son
couple ? Ce n’était guère charitable, mais il espérait que la relation de couple se
passe mal entre les époux. Il fut époustouflé d’apprendre de sa bouche qu’elle
avait couché avec le photographe la veille du mariage. Cela ne ressemblait pas à
la fille qu’il avait connue. Celle qui voulait une relation stable avec un même
homme pour toute la vie. Que lui était-il arrivé ?
De son côté, le jeune homme avait pris conscience que Manon lui manquait,
qu’elle était non seulement l’un des meilleurs coups de sa vie, mais que sa
présence et sa conversation lui étaient chères. Il avait l’impression qu’il avait des
sentiments pour elle et lui en avait parlé. Mais il était trop tard et elle l’avait
envoyé sur les roses. À présent, les choses étaient différentes. Elle était de
nouveau célibataire. Ils se retrouvaient de nouveau sur un site de rencontres.
Lucas avait l’impression que la vie lui donnait une seconde chance et il avait
l’intention de la saisir. Cette fois-ci, il voulait s’ouvrir à elle. Il souhaitait la faire
entrer dans sa vie. Il ne savait pas encore comment, mais il était sûr qu’il allait
trouver un moyen de la retenir définitivement auprès de lui. Il le fallait !
Mais Manon ne semblait plus être sur la même longueur d’onde. Elle lui
proposait une partie de jambe en l’air avec un aplomb qu’il ne lui connaissait
pas. Elle semblait impatiente comme si son ventre criait famine. Elle le voulait,
tout de suite ! Il ne savait pas qui était vraiment cette nouvelle Manon, mais il
était prêt à tenter l’aventure. Il avait lui aussi hâte de la retrouver dans ses bras. Il
se souvenait de ses courbes, de la rondeur de ses seins et de la douceur de ses
fesses. Il n’avait pas oublié la chaleur de son ventre et bandait rien qu’en y
pensant. Il la suivit dans son studio en se demandant comment cela allait se
passer.
Il eut à peine le temps de poser ses sacs qu’elle se rapprocha de lui pour
l’embrasser. Il fut surpris, mais se laissa faire avec délectation. Les lèvres de
Manon étaient douces et chaudes. Il passa sa main dans sa chevelure brune et
bascula sa tête en arrière. Sa langue dessinait de délicieux cercles dans le cou de
Manon, en redescendant jusqu’à sa poitrine. La jeune femme ne tenait déjà plus
sur mes jambes. Il pouvait sentir son excitation charnelle. Elle était brûlante.
— Oh Lucas, haleta-t-elle. Tu m’as manqué.
— Toi aussi, Manon.
— J’ai tellement en vie de toi.
Elle se défit de son étreinte pour dégrafer son soutien-gorge. Un éclat farouche
illuminait le regard de Lucas posé sur ses seins lourds de désir.
— J’adore tes seins, Manon, chuchote-t-il.
— Mes tétons sont très sensibles ! le prévint-elle.
Elle se cambra vers lui pour lui offrir sa poitrine. Il effectuait de petites
pressions sur ses seins et remontait systématiquement son pouce sur mon
mamelon en terminant sa course sur la pointe durcie. Son souffle chaud restait
positionné sur le bout de son sein droit. Puis il taquina sa pointe d’un coup de
langue. Cela provoqua un délicieux frisson sur la peau de Manon. Il s’occupa
alors de l’autre sein dont il effleura la pointe avec sa langue. Le téton était
saillant et dur sous sa caresse. Il le suça avec gourmandise. Il passait d’un sein à
l’autre avec la même avidité. Conquise par son élan de tendresse sauvage,
Manon se renversa dans ses bras. Elle gémit de plaisir quand sa bouche d’une
douceur et d’une force incroyable se referma sur elle. Son corps se mit à frémir
irrésistiblement sous l’assaut de caresses et de baisers.
Elle aurait voulu qu’il la pénètre violemment. S’il n’en tenait qu’à elle, elle lui
aurait déjà pris une main pour la guider entre ses cuisses. Son sexe humide
quémandait silencieusement son attention. Mais elle ne parvenait pas à résister à
la douceur de ses lèvres sur sa peau et à la détermination de sa langue sur ses
tétons. Elle se sentait offerte à son bon vouloir.
— Lucas, j’ai tellement envie de toi, dit-elle, languissante.
Elle sourit, gémit, se pencha vers lui pour l’embrasser de nouveau. Sa langue
caressa ses lèvres, leur demandant de s’ouvrir pour elle.
Lucas répondit par un long baiser, capturant sa bouche avec la sienne, buvant
son désir. Qu’est-ce qu’elle était désirable, ainsi offerte ! Il adorait la voir ainsi
gorgée de désir. Ses mains se repaissaient de sa peau incroyablement douce.
— Manon, tu es superbe ! s’exclama-t-il.
Ils restèrent collés l’un à l’autre, les cheveux de Manon enroulés autour de sa
main, sa bouche recouvrant la sienne. Elle recula soudain le soufflé coupé. Il la
regarda sans comprendre. Elle était si belle ! Plus belle encore que dans ses
souvenirs. Et il avait juste terriblement envie d’elle. Il n’avait pas bandé de cette
façon depuis longtemps. Il voulait la prendre de nouveau dans ses bras, mais elle
l’en empêcha.
Manon tenta de reprendre le dessus de la situation. Si elle avait continué à être
ainsi enlacée par Lucas, elle aurait fini par jouir à la moindre pression de ses
mains sur ses seins. Elle s’était fait violence en s’arrachant à ses caresses
voluptueuses pour mieux le satisfaire lui. Elle se pencha pour défaire son
pantalon et délivrer son sexe en érection. Il se dressa impétueux face à ses lèvres.
— Lucas, murmura-t-elle. Ça aussi, ça m’a manqué.
Lucas ne put s’empêcher d’être fasciné par le spectacle de Manon prenant soin
de sa queue. Cela l’excitait terriblement. Il avait hâte qu’elle le suce. Il savait
qu’elle le faisait divinement bien. Ces yeux s’illuminèrent d’un éclat magnifique
tandis que les doigts de Manon effleuraient sa verge fièrement dressée.
— Tu peux l’avoir quand tu veux, Manon.
Il était fasciné par les gestes de Manon. Elle le caressait délicatement, le
titillait en le regardant avec avidité. Elle l’effleura avec sa langue, souligna son
gland en léchant la couronne. Il frémissait à chaque passage. Oh putain, mais
avale-la, se disait-il. Prends-la dans ta bouche ! Il voulait qu’elle le suce à lui en
faire perdre la tête. Il était tellement impatient qu’il aurait pu enfoncer son sexe
dans sa gorge.
Avec ses lèvres, Manon effleurait lentement la verge raide sur toute sa
longueur. Elle recommença à plusieurs reprises pour s’arrêter sur le gland
fièrement dressé vers sa bouche. Mais elle voulait l’agacer un peu plus encore.
Elle voulait qu’il la regarde avec plus de désir.
— Oh Manon, implora-t-il. Suce-moi.
— Pourquoi précipiter les choses ? répondit-elle en souriant.
— Je t’en prie, avale-la !
Elle soutint son regard tandis qu’elle l’engloutissait avec une lenteur sadique.
Il se cambra un peu et gémit.
— Putain, que c’est bon !Manon était ravie d’entendre ces paroles. Elle était à
quatre pattes face à lui, mais c’est elle qui maîtrisait la situation. Une fois sa
queue dans sa gorge, elle pouvait faire ce qu’elle voulait de Lucas. Elle en
conçut un si vif plaisir qu’elle pouvait percevoir l’humide descente de sa propre
excitation sur ses cuisses. Elle résista néanmoins à la furieuse tentation de
s’empaler sur cet objet de plaisir. Elle voulait qu’il bande encore plus dur si
c’était possible. Ses lèvres descendaient langoureusement, mais
irrémédiablement le long de sa verge. Elle le prit presque entièrement et resta
une seconde sans bouger avant d’entamer un doux va-et-vient.
— Tu es fantastique, gémit-il.
Lucas ferma les yeux en lui cédant tous les pouvoirs. Sa respiration devenait
plus profonde, son ventre se creusait, ses muscles se tendaient. Il bandait à en
avoir mal. Il respirait profondément en réprimant son envie de bouger. Il la
laissait le dominer.
— Oh ce que c’est bon, Manon ! Tu suces tellement bien.
Elle voulait prolonger le moment le plus longtemps possible. Elle espérait le
rendre aussi fou de désir qu’elle l’était elle-même. De temps en temps, elle le
relâchait pour respirer et le caresser avec ses lèvres. Il la contemplait alors
comme si elle était la huitième merveille du monde jusqu’à ce qu’elle
recommence à l’avaler. Elle le reprenait alors plus vigoureusement au fond de sa
gorge. Ses doigts serrés autour du pénis imprimaient un mouvement
complémentaire à celui de sa bouche. Elle le masturbait ainsi jusqu’à l’amener
au bord du gouffre. Elle ralentissait alors son geste, libérant de nouveau la verge
de son emprise.
— Tu vas me rendre fou, haleta Lucas. Je n’ai jamais été aussi dur.
Il aurait voulu la soulever du sol et plonger en elle pour soulager la tension de
son sexe. Mais elle lui maintenait toujours fermement la queue d’une main en
administrant de petits coups de langue sur son gland. Il renversa sa tête en
laissant s’échapper un petit râle de plaisir. Il frémit quand elle entama un
nouveau va-et-vient avec sa bouche, engloutissant sa verge avec voracité. Il
parvint ensuite à mieux maîtriser ses émotions et profita pleinement de la douce
torture qu’elle lui infligeait. Elle s’était emparée de lui, lentement,
inexorablement.
— Manon, haletait-il. Oh, Manon.
Tandis qu’elle le suçait avec une rare application, il posa sa main sur la tête de
la jeune femme dans un geste instinctif. Il se mit à lui caresser la chevelure. Ses
doigts s’emmêlaient dans ses boucles pendant qu’elle le rendait fou avec sa
bouche. Il sentait qu’il allait céder si elle continuait ainsi. Mais Manon avait
également perçu le danger et s’arrêta à temps. Elle lui laissa reprendre un peu ses
esprits pendant qu’elle se redressait face à lui.
— Il ne faut pas que tu éjacules tout de suite, le réprimanda-t-elle. La soirée
ne fait que commencer.
— Si tu savais l’envie dingue que j’ai de toi, confessa Lucas.
Manon s’en doutait bien. Elle-même était si brûlante qu’elle avait
l’impression que Lucas n’avait qu’à l’effleurer pour qu’elle jouisse. Tous ces
mois passés sans aucune relation sexuelle avaient attisé son désir. Toutes ses
pensées érotiques refoulées resurgissaient face à Lucas. Son corps prenait sa
revanche. Il voulait jouir encore et encore. Il avait une faim vorace et Lucas était
sa proie. Son avidité était effroyable. Elle n’avait jamais autant désiré un
homme. Elle aurait donné n’importe quoi pour qu’il la prenne dès les premières
minutes où elle était assise face à lui dans le café. Mais il avait fallu attendre
d’être ici, dans son studio. À présent, son désir explosait.
— Je te veux aussi, dit Manon avec des yeux brillants.
Le spectacle de Lucas soumis à ses caresses avait attisé encore plus sa
convoitise. Elle lui prit une main et entraîna fébrilement ses doigts sous la
dentelle de sa petite culotte. Elle voulait qu’il sente à quel point elle était
ardente. Lorsque les doigts de Lucas touchèrent directement sa vulve, elle sentit
son bas-ventre se contracter et s’ouvrir. La main la pénétrait doucement. Manon
laissa filtrer un râle de plaisir.
Elle se défit du dernier morceau de tissus recouvrant son corps. Elle se dressa
nue devant lui dans une attitude conquérante. Lucas aurait voulu se jeter sur ce
corps magnifique. Un incendie s’alluma dans son regard.
— Dis-moi ce que tu veux que je fasse, Manon.
Sans un mot, elle réclama qu’il la caresse. Elle écarta lentement les jambes.
Mêlant ses doigts aux siens, elle l’introduisit de nouveau dans son intimité
humide de désir. Il obéit, ravi de la voir si vorace. Cette fois-ci, elle était soumise
à sa main. Elle savourait les soubresauts que les doigts de Lucas imprimaient à
son corps. Il enfouit sa main dans son sexe, bien au fond. Puis il se mit à la
palper, à effectuer un va-et-vient discret et constant. Ses doigts revinrent alors
sur son clitoris, dansant avec son plaisir. Elle se tordait sous ses caresses
expertes. Il était obligé de la maintenir pour garder sa prise.
— Qu’est-ce tu es belle, soupira Lucas.
— Fais-moi jouir, supplia-t-elle. Je n’en peux plus.
Il se glissa derrière elle. Sa bouche effleura sa nuque et lui mordilla l’oreille.
Elle frissonna. Ses bras lui entouraient la taille pour qu’elle ne puisse plus
gigoter. Pendant qu’une main jouait avec ses seins et l’autre était toujours
plongée dans son sexe à présent totalement inondé. Il reprit son lent va-et-vient
qui lui arracha une plainte. La respiration de Manon se fit plus lourde. Elle ferma
les yeux, chancelante.
— C’est si bon, Lucas, souffla-t-elle.
— Laisse-toi aller, Manon, suggéra-t-il.
Quand ses doigts se posèrent une nouvelle fois sur son clitoris, elle perdit
complètement la tête. Elle se cambra sous les assauts d’un plaisir vertigineux. Il
continua sa caresse sous le flot chaud qui s’écoulait de son ventre. Manon avait
la tête qui tournait. Elle s’abandonna dans les bras de Lucas, savourant le
bonheur dans lequel il l’avait plongé.
3

Manon était folle de bonheur. Tous ces mois sans sexe avaient aiguisé ses
sens. Le trajet dans le métro entre le café et son studio avait été une torture. Elle
avait eu du mal à rester concentrée, car elle s’imaginait des choses avec le corps
de Lucas. Si le wagon n’avait pas été aussi bondé, elle se serait jetée sur lui pour
lui prendre son sexe et l’enfoncer au plus profond de son ventre. Elle s’imaginait
qu’elle se maintenait à la barre horizontale pour ne pas tomber de plaisir pendant
qu’il lui léchait la chatte assis sur un strapontin.
Elle mouillait tellement qu’elle avait l’impression de laisser des flaques au sol.
La présence de Lucas exaltait son corps. Ce n’était pas comme avec Ignacio,
Théo ou les autres. Sa peau semblait le reconnaître. Son sexe aspirait à le
retrouver. Elle avait une soif incroyable de ses caresses et elle semblait incapable
de se repaître de son corps. Elle voulait qu’il la possède, la caresse, jouisse en
elle.
Lorsqu’ils furent enfin dans le studio, Manon était déjà pratiquement en
transe. Elle avait donc cédé relativement vite. Elle s’était écroulée dans les bras
de Lucas dans un état comateux et bienfaiteur.
De son côté, Lucas n’avait pas encore été satisfait. Il s’était retenu au mieux
pour profiter des caresses de Manon. Il aurait adoré se décharger dans sa gorge,
la voir avaler son sperme et lécher sa queue pour récupérer la moindre goutte
restante. Mais il l’avait laissée mener le jeu. Elle l’avait conduit au bord de
l’extase pour mieux se retirer. Cela avait entraîné une immense frustration qui
redoublait son envie féroce. Lucas avait mené Manon à l’orgasme plus vite qu’il
ne s’y attendait. Il voulait cette fois-ci en profiter aussi.
Manon fut sortie de sa torpeur par la verge de Lucas se frottant à sa fente. Elle
était bien raide, prête à la prendre d’assaut.
— On remet ça, Manon ? proposa Lucas.
— On fait ce que tu veux, souffla-t-elle.
Lucas l’embrassait dans le cou tout en se glissant dans son ventre avec une
douceur bouleversante qui augmenta le désir de Manon. Elle mouillait
terriblement.
— Je suis ta chose, Lucas, murmura Manon. Fais de moi ce que tu veux.
— Je veux que tu jouisses une nouvelle fois, Manon. Laisse-moi faire.
Il prit alors les commandes. Il allait et venait entre mes reins sans cesser de
l’embrasser. Manon soupirait d’aise. Elle se sentait enfin complète. Lucas se
déhanchait lentement malgré son désir. Rien ne semblait le précipiter. Il prenait
son temps en affolant les sens de la jeune femme.
— Plus vite, supplia-t-elle.
Il ne répondit pas à sa demande et garda son rythme lancinant. Il se montrait
doux et sauvage à la fois. Manon sentait que son corps échappait de nouveau à
son contrôle. Elle tenta de retenir ses réactions. Elle ferma les yeux et ne put
s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure. Mais c’était peine perdue. Elle ne
répondait plus de rien. Sous ses assauts délicieux, elle n’était plus qu’un objet
sexuel guidé par ses seuls instincts primaires.
— Lucas, gémit-elle.
Elle eut un long frémissement de tout le corps, une vague montait du fond de
sa chair. Sa respiration se fit saccadée. Elle était de nouveau au bord de
l’orgasme. Ses mains se cramponnèrent aux épaules de Lucas. Celui-ci
n’accéléra pas plus quand il sentit qu’elle allait jouir. Au contraire, il étouffa ses
gémissements de ses lèvres chaudes et continua sur le même rythme. Il était
merveilleux de tendresse. Une fois de plus, Manon se laissa porter par une
explosion de plaisir qui fit vibrer tout son corps.
— Oh, Lucas, c’est si bon, soupira-t-elle.
Elle n’avait jamais joui autant et aussi vite. C’était comme si tout son corps
attendait le retour de Lucas. Comme s’il s’ouvrait complètement, elle en voulait
encore. Elle était insatiable.
Il lui caressait le visage en continuant de l’embrasser avec gourmandise. Elle
était si belle ! Si douce. Il voulait encore la voir jouir. Mais il sentait qu’il n’allait
pas résister très longtemps. Il bandait tellement qu’il en avait mal. Il fallait
absolument qu’il se décharge.
— Cette fois, c’est mon tour, annonça-t-il.
Il fit mine de se retirer lentement de son ventre. Elle savourait la sensation de
sa verge glissant contre sa chair et tentait de la retenir en serrant les cuisses. Il ne
laissa que son gland à l’entrée de son sexe. Il la titilla de cette manière avant de
s’enfoncer à nouveau en elle d’un coup de reins féroce. Ses mouvements
devinrent plus brutaux et saccadés. Son sexe butait au fond du ventre de Manon.
À chaque fois qu’il s’en retirait, c’était pour y replonger avec plus de fougue.
Ses mains lui ceinturaient les hanches et la ramenaient sans arrêt contre lui.
— Défonce-moi, Lucas ! cria Manon.
— Dis-le encore, ordonna-t-il.
— Défonce-moi ! Défonce-moi ! Défonce-moi !
Elle adorait se sentir ainsi pilonnée. Cela lui faisait un bien fou. Elle avait
besoin de cette passion violente qui emporte tout sur son passage. Elle écarta les
cuisses et souleva son bassin au même rythme que lui pour en subir encore plus
le lancinant tourment.
— Défonce-moi ! hurla Manon hors d’elle. Défonce-moi.
Elle sentait qu’un nouvel orgasme se formait progressivement. Il venait au fur
et à mesure que Lucas lui assénait des coups de hanches sauvages. Une secousse
électrique parcourut ses reins et envahit son corps. Elle fut tétanisée sous l’effet
d’un orgasme foudroyant, déversant son plaisir sur le membre qui la fouillait
inlassablement.
Fouetté par sa jouissance spectaculaire, Lucas se raidit. Ses ondulations se
firent plus frénétiques.
— Viens, susurra Manon.
Il répondit par des coups de reins violents. Il ferma les yeux. Ses traits se
tordirent dans une grimace. Il céda enfin dans un râle rauque. Manon l’attira
contre elle et le berça de caresses tandis qu’il reprenait son souffle. Au fond de
son ventre, son sexe s’apaisait. Elle aimait sentir le poids de son corps
l’emprisonner, son souffle rapide dans son cou et les battements de son cœur sur
le sien. Elle était bien. Elle était en paix avec elle-même.

Manon s’était assoupie dans les bras de Lucas. Elle ne savait pas pendant
combien de temps.
— Manon, murmura Lucas.
Elle ouvrit les yeux et lui sourit. Il est merveilleusement beau et tendre. Bien
plus tendre que dans ses souvenirs. Avait-il donc tant changé ?

Lucas la regardait avec tendresse en lui caressant la chevelure. Il la trouvait si
belle dans l’abandon de la jouissance. Il aurait pu rester ainsi toute la soirée.
Mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait eu d’autres hommes et
qu’elle était sur Tinder pour rencontrer d’autres partenaires. Il était un peu jaloux
de tous ces mâles qu’il ne connaissait pas, mais qu’il détestait, car ils pouvaient
avoir accès à Manon. Il aurait voulu la garder pour lui seul. Merde, se disait-il.
Merde, je suis devenu monogame. Il se demandait ce qu’il allait faire. Il devait
repartir aux États-Unis. Il ne pouvait pas rester ici avec elle même si toutes les
fibres de son corps le désiraient.
— Et maintenant ? demanda Lucas. Qu’est-ce qu’on fait ?
— Que veux-tu dire par là ? répliqua Manon. On continue de baiser comme
deux adultes consentants qui se sont rencontrés sur Tinder ?
— Je suis sûr que tu es capable d’épuiser tous les mecs de Tinder. Mais je me
demandais si l’on pouvait tenter quelque chose de différent. Manon, j’ai
vraiment de toi. Et je ne parle pas que de ton corps même si le sexe est
formidable ! Non, je parle de toi en tant que personne. J’ai besoin d’entendre ta
voix tous les jours, de toucher ta peau. Quand tu m’as largué, j’ai vraiment passé
un moment difficile. J’étais dans un état lamentable. Je me sentais tellement
misérable. Je ne veux plus jamais que tu me quittes Manon. Je veux que tu
m’appartiennes à tout jamais.
— Je croyais que tu n’étais pas le genre de mec qui s’engage dans une relation
sérieuse, s’étonna Manon.
— Et moi, je pensais que tu cherchais le grand amour, répliqua Lucas. Mais
même toi, tu es sur Tinder.
Elle fit mine de balayer l’argument de sa main.
— C’est purement hygiénique, lâcha-t-elle. J’ai parfois besoin de plaisirs
charnels.
— Je croirais presque m’entendre !
Manon se mit à rire. C’est vrai qu’elle avait changé d’avis au fil des ans et de
ses rencontres sexuelles.
— Lucas, je t’aime beaucoup, mais je ne suis pas sûre que tu aies vraiment
envie de t’engager. Tu m’as prise au dépourvu lorsque tu m’as proposé de
t’accompagner chez tes amis. Tu ne m’avais jamais proposé cela avant. Mais je
ne suis pas sûre que cela suffise pour faire de notre relation une relation de
couple normale. Il s’est passé tellement de choses. J’ai fui le mariage en
cocufiant mon fiancé ! Je ne suis pas sûre que les unions durables soient faites
pour moi. J’y ai longtemps cru. Mais à présent, je n’en suis plus si sûre. Je sais
juste que j’aime le sexe et que j’aime l’idée de vivre avec un homme qui m’aime
vraiment.
Il comprenait ses doutes et les partageait. Mais il n’avait pas envie qu’elle le
quitte une nouvelle fois pour un autre homme et s’il fallait devenir monogame, il
était prêt à faire un essai.
— On aurait pu rester des partenaires particuliers, poursuivit-elle. Mais tu vis
à l’autre bout du globe.
— Donc, là tu essaies de nouveau de me larguer ?
— Techniquement, on n’a jamais été vraiment ensemble, protesta Manon.
Lucas savait qu’elle avait raison, mais cela lui faisait mal d’admettre qu’il
avait raté le coche une première fois avec elle.
— Et si je te proposai un marché ? J’aimerais qu’on essaie d’être un couple.
Il hésita. Il ne savait pas vraiment ce qu’était un couple heureux. Il n’avait
jamais vu de modèle durable.
— Je veux qu’on essaie de vivre comme un couple ordinaire durant mon
séjour ici. Ensuite, on pourrait avoir une relation à distance. Si cela tient, on
pourrait se dire qu’on est dans une relation de couple ordinaire. Qu’en dis-tu ?
— Est-ce que cela veut dire que tu serais fidèle ? demanda Manon.
— Aussi fidèle que possible, acquiesça Lucas.
Il plongea son regard en elle, guettant sa réponse. Il voulait vraiment essayer
de l’aimer comme elle le souhaitait et comme elle le méritait.
— Et si on n’y arrive pas, s’inquiéta Manon.
Elle avait trompé Ignacio. Elle avait cédé aux plaisirs charnels auprès de plein
d’hommes. Pouvait-elle revenir en arrière et vivre une relation stable avec
Lucas ? Elle n’était pas sûre d’elle. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur de
ses attentes tout comme elle n’avait pas su aimer Ignacio comme lui l’aimait.
— En fait, j’ai peur de ne pas être la bonne, déclara Manon. Je crois qu’à
présent, c’est moi qui ai un problème avec l’engagement.
— Je ne te demande pas en mariage, Manon. Je veux simplement qu’on essaie
de vivre un bout ensemble, chacun avec ses défauts. Tu ne peux pas savoir si je
suis le bon, ou si tu es la bonne si on n’essaie pas.
— Dans ce cas, si jamais tu as envie de coucher avec une autre femme,
commença Manon. Là bas, à Miami, quand je ne suis pas là… Fais-le ! Je peux
comprendre que tu aies des besoins physiques que je ne peux pas assouvir à
distance. Mais soit franc avec moi. Quoique, non. Ne m’en parle pas. Je ne
préfère pas savoir qui sont ces autres femmes. En revanche, lorsque l’on est
ensemble, je veux que tu me sois fidèle. Je veux une relation exclusive.
— Je ferai tout ce que tu voudras, lui assura Lucas. De mon côté, j’attends la
même sincérité et la même confiance de ta part. Je m’ouvre à toi et tu fais de
même.
— Je pense que nous avons un marché, déclara Manon sur un ton plus léger.
— Marché conclu ? demanda en souriant Lucas.
— Marché conclu, affirma-t-elle. Et maintenant, il faut fêter ça !
Elle se rapprocha de lui pour tâter son entrejambe. Il était encore un peu mou,
mais elle pensait qu’elle pouvait sans doute l’aider à se redresser.
— Ma parole ! Tu es insatiable, s’étonna Lucas.
— Ça fait si longtemps que je ne t’ai pas vu, protesta Manon. Et puis, tu me
sembles toi aussi très en forme.
Sous les caresses de la jeune femme, le sexe reprenait un peu de vigueur. Mais
il lui fallait un peu de temps pour se recharger vraiment. Manon fit une moue
boudeuse lorsqu’elle se rendit compte qu’il lui faudrait patienter. Elle aurait
voulu qu’il le prenne encore une fois juste pour sceller le contrat dans un jet de
jouissance. Pour lui redonner le sourire, Lucas lui demanda si elle avait encore le
sex toy qu’il lui avait offert. Elle le regarda les yeux pétillants. Bien sûr ! Quelle
bonne idée ! Elle partit le chercher dans la salle de bain.
4

Manon était comme une chienne en chaleur face à Lucas. Elle aimait son
corps, ses muscles saillants, ses bras qui la prenaient en étau contre lui, sa
bouche avide. Elle raffolait tellement de son sexe rigide qu’elle pourrait passer
des heures à la lécher, à la sucer jusqu’à la garde, à l’introduire dans tous les
orifices de son corps. Oh Lucas ! Tu m’as tellement manqué, se disait-elle.
C’était seulement durant ces ébats qu’elle se rendait compte à quel point c’était
bon de faire l’amour avec lui comparé aux autres hommes qui l’avaient
possédée. Son corps semblait vibrer comme s’il reconnaissait celui de Lucas.
Elle avait tellement envie de lui que ça lui faisait presque mal.
Lorsqu’elle fut un peu calmée par plusieurs orgasmes, elle avait écouté avec
ravissement la proposition de Lucas. Il lui proposait une relation de couple ! Elle
n’en revenait pas. Certes, c’était un peu un couple libertin où chacun pouvait se
satisfaire ailleurs quand l’autre n’était pas disponible. Mais c’était une forme
d’engagement durable. Elle le connaissait. Elle savait qu’il pouvait être
atrocement séduisant et avoir toutes les femmes qu’il voulait dans son lit. De son
côté, elle avait changé. Elle comprenait qu’elle avait elle aussi besoin de sexe.
Que son corps réclamait son dû. Cette relation de couple ouvert était donc la
meilleure solution pour tous deux.
Mais le plus surprenant pour Manon est qu’il voulait être avec elle, même s’il
habitait de l’autre côté de l’océan. Elle était touchée par cette proposition et avait
accepté sans hésitation. Est-ce que cela voulait dire qu’il était vraiment
sincèrement attaché à elle malgré tout ce qui s’était passé ? Manon avait envie
d’y croire. De toute façon, il n’était là que durant une semaine. Il partait début
janvier et il ne lui restait que peu de temps pour profiter de sa présence. Elle
voulait jouir de chaque centimètre de son corps. Elle souhaitait qu’il la prenne de
nouveau comme s’il n’y avait pas de lendemain. Son corps répondait à une
urgence à laquelle elle n’avait vraiment pas envie de résister.
Elle revint avec le sex toy dans la chambre. Elle vit que Lucas la dévorait des
yeux en se masturbant lentement.
— Tu es vraiment magnifique, Manon. Je ne sais pas comment j’ai pu vivre
loin de toi.
— En prenant l’avion et en t’installant à Miami, répliqua-t-elle en plaisantant.
Elle se coula entre ses bras et l’embrassa longuement pour se faire pardonner
sa raillerie.
— Tu m’as vraiment manqué toi aussi, murmura-t-elle. Vraiment beaucoup.
Il la tourna contre son torse pour mieux voir sa poitrine se soulever de désir.
Du bout des doigts, il effleura le galbe de ses seins. Son contact l’électrisa et le
renseigna bien mieux qu’un long discours. Elle était sur les braises. Avec toutes
les caresses prodiguées depuis un moment, elle était extrêmement sensible, à
fleur de peau.
Les mains de Lucas glissèrent sur sa poitrine et descendirent sur son ventre.
Manon avait le souffle court. Elle observait ces doigts courant sur son corps avec
ardeur.
— Tu es toujours aussi excitée avec les autres ? demanda-t-il à voix basse.
— Non, je suis excitée parce que tu ne m’as pas touché depuis trop longtemps.
J’ai tellement envie de toi, Lucas.
Elle l’embrassa de nouveau comme pour le rassurer. Elle était sincère. Son
corps ne réagissait pas comme d’habitude. Il avait faim de Lucas.
— Je n’ai jamais éprouvé autant de plaisir de ma vie, murmura-t-elle.
Il continua de faire vagabonder ses mains sur son corps fébrile. Sa peau était
si douce, si lisse. Il pouvait la caresser ainsi pendant des heures. Mais elle le
réclamait plus vivement. Elle frissonnait en ondulant son bassin comme pour
l’inviter à y glisser ses mains.
— J’ai tellement envie de toi Lucas, souffla-t-elle
Il lui caressa le pubis pour lui faire comprendre qu’il avait également envie
d’elle. Comme pénétrée d’une lascivité qu’elle ne dominait pas, la vulve
s’entrebâillait de plus en plus.
— Touche-toi, Manon, demanda-t-il. Montre-moi comment tu te fais plaisir.
Elle s’exécuta. Elle ouvrait son sexe d’une main, en tirant les lèvres vers le
haut pour faire remonter l’orifice et saillir le clitoris, et de sa main libre, elle se
pianotait régulièrement le bourgeon. Lucas observait la scène, fasciné. Par
moments, sous l’afflux du plaisir, que trahissaient aussi d’abondantes sécrétions,
Manon se mordait la lèvre. Elle sentait qu’une vague houleuse s’installait dans
son ventre.
— Je vais t’aider, susurra-t-il.
Lorsque les doigts de Lucas effleurèrent son clitoris, l’effet fut immédiat. Elle
se cambra pour s’ouvrir à lui. La petite boule à l’ouverture de la fente
grandissait, s’enhardissait, durcissait, surtout. Manon frissonnait sous ses
caresses. Elle sentit comme une crampe tout au bas de son ventre. Un serrement,
ensuite, comme si les muscles de sa vulve se protégeaient contre un assaut
quelconque.
— Lucas, gémit-elle.
— Chut, laisse-moi faire.
Elle fut saisie par un tremblement provenant de partout à la fois. Un spasme
interminable la soulevait. Son sexe lui semblait tout à coup comme une bouche
muette qui tentait, à grands coups de lèvres, de faire entendre ses hoquets de
surprise.
— Lucas, cria-t-elle.
Et là, ce fut comme si le monde entier explosait en elle dans un feu d’artifice
de sensations. Elle eut une inondation, un écoulement de jouissance comme elle
n’en avait jamais connu auparavant. Ses jambes se mirent à trembler à leur tour,
comme muées d’une secousse profonde. Et tout s’est enfin calmé. Les draps
étaient trempés.

Lucas continuait de lui caresser le ventre. Ses mains remontèrent vers sa
poitrine. Il lui palpait les seins de ses mains chaudes et lourdes. Il admirait sa
peau lumineuse dans le clair de nuit qui éclaire la chambre à travers le rideau. Il
n’arrivait pas à croire la chance qu’il avait. Elle était de nouveau à lui. Elle lui
appartenait. Cette fois-ci, il ne commettrait pas l’erreur de la laisser partir.
Malgré la déflagration de plaisir qu’elle venait de subir, Manon en voulait
toujours plus. Il lui semblait impossible de calmer la brûlure de son ventre. Elle
gigota de nouveau. Il émit un petit ricanement et sa main guida alors la sienne
jusqu’à son sexe. Il bandait furieusement. Le spectacle de Manon se masturbant
puis jouissant sous les assauts de sa main avait réveillé son appétit.
— Manon, je veux que tu m’appartiennes. Je veux baiser ta bouche, tes seins,
ta chatte, ton cul sans relâche. Et je veux y imprimer la trace de mon plaisir.
Elle était grisée par ses paroles et enivrée de ses caresses, de sa langue sur sa
peau qui frissonne. Il lui ouvrit les jambes et lui lécha l’intérieur des cuisses
ruisselantes. Elle gloussa d’excitation. Lorsqu’il introduisit le sex toy dans sa
fente, elle gémit de plaisir. Pendant que le jouet vibrait au fond de son ventre, les
mains de Lucas la relevèrent pour l’allonger sur le ventre. Il lui caressa le dos. Il
palpa ses fesses avant de descendre vers son dernier orifice. Sa langue en fit
lentement le tour avant de le pénétrer légèrement.
— Oui, soupira-t-elle. Donne-la-moi.
Il introduisit le bout d’un doigt et lui titillait l’entrée. C’était troublant, mais
elle en voulait plus. Ses mains lui ouvrent la voie en écartant elles-mêmes ses
fesses. Il comprit l’invitation et il enfonça son doigt plus loin. Manon était
envahie par un désir irrépressible. Elle ondulait sur le lit au rythme du sex toy et
des mouvements de Lucas. Elle finit par réclamer qu’il la prenne pour de bon.
— Arrête de m’exciter, Lucas, supplia-t-elle. Mets-la-moi !
Elle cessa brutalement de respirer au contact de son gland lisse et mouillé
contre ses fesses. Il se pressait à l’entrée qui finit par céder à son insistance.
Manon avait soudainement très chaud. Son cœur palpitait plus fort.
— Enfonce-la, murmura-t-elle. Je la veux tellement.
— Tout doux, la calma Lucas. La voilà.
Manon serra les dents au fur et à mesure de sa lente progression. Son front se
couvrit d’un voile de transpiration. La souffrance s’apaisa quand il s’immobilisa
enfin au fond de son ventre, tout contre elle. Elle se sentait si bien, empalée sur
son sexe qui la remplissait. Ses reins ondulèrent pour marquer son contentement.
Son intimité était totalement acquise à son sexe raide et brûlant. Il n’était plus
question de douleur, mais de pure volupté.
— Oh baise-moi, Lucas ! C’est si bon.
Il se retira pour replonger aussitôt. Il accéléra au fur et à mesure de ses
encouragements jusqu’à ce qu’il la soumette de la manière la plus brutale. Ses
mains la relevaient chaque fois que ses coups de reins l’abattaient sur le lit.
Manon gémissait de plus belle en subissant la loi de son sexe vainqueur. Elle
s’agrippait comme elle le pouvait aux draps. Cette sodomie délicieusement
violente lui fit complètement perdre la raison. Elle ne pouvait plus rien contrôler.
Elle était au bord de l’extase. Ses plaintes se firent plus vives et elle pleura tout à
fait quand elle jouit.
Lucas s’enfonça alors plus vite et ses coups de reins devinrent plus amples.
Elle l’entendit gémir et ses mains se crispèrent sur sa peau. Il enfouit son visage
dans sa nuque. Un râle sauvage accompagna son éjaculation. Elle pouvait le
sentir se décharger en elle avec brutalité. Son sperme se mêla à la jouissance de
Manon coulant le long de ses cuisses. Il resta un moment calé au fond de Manon,
à sentir le sex toy au travers de son ventre. De cette manière, sa verge reprit une
nouvelle vigueur. Manon pouvait la sentir grandir contre sa chair. Elle attendait
elle aussi avec avidité la reprise des assauts. Il enleva alors le jouet pour enfouir
son sexe à sa place. Il s’enfonça aussi loin que possible. Le corps de Manon
répondit en effectuant de petits mouvements d’avant en arrière. Elle était
insatiable. Il rugit d’aise et ondula entre ses fesses en accélérant la cadence.
Manon se remit à gémir et serra les cuisses pour mieux sentir sa verge la ravager.
Elle perdit la tête sans délai, dans un cri étouffé, le corps cambré vers l’arrière et
légèrement lasse. Elle avait l’impression de se vider de toutes parts, incapable
d’endiguer les flots qui coulent le long de ses jambes ni les soubresauts qui
agitaient son sexe se contractant autour du membre raide qui le fouillait encore.
Lucas poursuivait ses déhanchements. Il s’accrocha à sa taille et à ses épaules
pour la ramener vers lui, à la verticale. Il émit un gémissement rauque et se
cambra d’un coup pour éjaculer puissamment au plus profond de ses entrailles.
Lucas était enfin apaisé. Il se retira doucement. Il embrassa longuement Manon,
lui caressa les cheveux et la nuque. Il respirait calmement tandis qu’elle se
mettait à somnoler, la joue sur sa poitrine. Il l’entoura de ses bras comme s’il
avait craint qu’elle ne s’enfuie. Il put alors s’endormir. Ses traits étaient calmes
et détendus.
5

Il faisait presque jour quand les caresses de Lucas la réveillèrent. Il couvrait


son visage de petits baisers joueurs. Elle grogna en savourant ce moment
délicieux. Doucement, Lucas se coula en elle, lourd et chaud. Elle ne fit aucune
objection. Il la posséda avec une tendresse qui lui collait des frissons. Elle ouvrit
enfin les yeux pour le voir lui sourire.
— Bonjour, ma belle ! chuchota-t-il en s’enfonçant plus loin en elle.
Elle gémit doucement en guise de réponse.
— Je crois bien que je t’aime, murmura Lucas.
Le cœur de Manon se souleva face à une telle déclaration. Elle l’attira sur elle
pour lui donner un baiser langoureux. Dans un soupir d’extase, elle lui répéta
qu’elle l’aimait aussi. Il lui captura les mains et les maintint prisonnières au-
dessus de sa tête. Il plongea son regard dans le sien aussi profondément que son
sexe dans son ventre et avec la même douceur. Il ondulait entre ses cuisses,
pesant agréablement sur elle. Elle noua ses jambes autour de sa taille pour mieux
savourer les gestes. Elle frémissait à chaque fois que sa queue la remplissait. Le
regard de Lucas se fit progressivement plus dur et sa respiration plus rapide. Elle
devinait qu’il se refrénait pour la satisfaire. Mais son corps parfaitement réveillé
maintenant réclamait le plaisir.
— Vas-y Lucas, lâche-toi, l’encouragea Manon.
Il relâcha ses poignets pour la soulever par les hanches et la prit enfin plus
vigoureusement. L’effet fut immédiat, la vague que Manon avait sentie naître
très loin était sur le point d’atteindre son paroxysme. Elle se cambra sous son
poids en retenant son cri de joie tandis que son orgasme se libérait.
À la tension des mains de Lucas sur les siennes et au masque dur de son
visage, Manon savait qu’il était sur le point de jouir lui aussi. Ses coups de reins
se firent plus saccadés, puis il se retira rapidement de son vagin en serrant les
dents. Son sperme gicla puissamment jusque sur la poitrine de Manon. Il poussa
un profond soupir en admirant son œuvre. Joueur, il s’accouda à ses côtés et
étala soigneusement le liquide blanc et épais sur ses seins.
Manon ne put s’empêcher de rire. Mais soudain elle s’inquiéta de l’heure.
Lucas lui sourit avec un air goguenard.
— Me dit pas que tu vas au boulot aujourd’hui, demanda-t-il.
— Figure-toi que si ! Je n’ai posé qu’un jour de jour de congé après le Nouvel
An. J’ai du travail moi. Je ne suis pas un touriste en goguette à Paris.
Il esquissa une grimace. Cela leur laissait moins de temps pour profiter l’un de
l’autre avant son départ pour Miami. Il lui prépara un café pendant qu’elle
prenait sa douche et s’habillait. Elle lui laissa les clefs du studio tandis qu’il lui
donnait l’adresse de l’hôtel où il résidait. Elle était en retard et l’embrassa
rapidement avant de partir. Il voulut la retenir.
— Tu es magnifique.
Ces mots doux chuchotés à son oreille firent naître des petits frissons sur sa
peau. Mais elle se dégagea de son étreinte telle une anguille vive.
— Il faut vraiment que j’y aille, Lucas, s’excusa-t-elle. Je te retrouve ce soir.
— Ne m’oublie pas, lança-t-il en riant.
— Comment pourrais-je ?

Manon eut beaucoup de mal à se concentrer sur son travail ce jour-là.
Heureusement, en raison des fêtes, l’activité était plutôt calme et beaucoup de
collègues étaient absents. Elle repensa aux événements de la veille et à la
déclaration matinale de Lucas. Il lui avait en quelque sorte avoué son amour,
mais c’était sous le coup de l’excitation. Elle savait qu’il ne fallait pas se fier aux
paroles d’un homme quand il avait la queue plantée en elle. Mais elle savourait
néanmoins la déclaration. C’était un premier pas.

Quand elle rentra de son boulot, elle sentit une odeur de cuisine provenant de
son propre studio. Elle ouvrit la porte et découvrit que Lucas avait préparé le
repas. Il était en train de lire sur son ordinateur en l’attendant. Elle était surprise
par ce spectacle. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si prévenant. La scène
ressemblait presque à celle d’un couple normal. Sauf que les rôles entre homme
et femme étaient inversés. Elle était allée au boulot pendant qu’il lui préparait à
manger.
— Tu as passé une bonne journée, demanda Lucas toujours assis devant son
ordinateur. Je termine un truc et j’arrive.
Elle défit son manteau et regarda ce qu’il avait préparé. C’était bien ce qu’elle
avait deviné à l’odeur : un curry. Il s’était souvenu qu’elle aimait la cuisine
indienne.
— Alors, j’ai peu triché, avoua Lucas. J’ai acheté une sauce toute prête au lieu
de mélanger moi-même toutes les épices. Mais j’ai goûté et ça ne devrait pas être
mauvais.
Elle noua ses mains autour de son cou et se hissa jusqu’à ses lèvres si
tentantes.
— Je t’aime, Lucas.
Il ne lui répondit pas, mais il l’embrassa longuement. Pour le moment, cela
suffisait amplement à Manon.
6

Après leur soirée de retrouvailles, Manon et Lucas passèrent trois jours à


s’envoyer en l’air de manière tantôt bestiale tantôt langoureuse. Une chose était
sûre, leurs corps ne pouvaient être rassasiés l’un de l’autre. Ils étaient en
communion charnelle, dans une totale fusion sexuelle. Tous les prétextes étaient
bons pour baiser. Il la faisait jouir dans tous les recoins du studio. Le matin,
lorsque Manon ne réveillait pas Lucas par une fellation, celui-ci se glissait en
elle pour la faire sortir de son sommeil. Il faut dire qu’ils dormaient peu.
Le temps filait une vitesse formidable. Les jours semblaient des heures. Et ils
faisaient tout pour profiter l’un de l’autre avant son départ. Lucas allait la voir
sur son lieu de travail durant les pauses déjeuner qui se transformaient en séance
scabreuse. C’était à peine s’ils pensaient à manger de vrais aliments, sauf quand
la crème servait d’accessoire dans les préliminaires.
Ils étaient sur le point de partir pour la soirée de réveillon. Manon avait pris
beaucoup de temps à s’habiller, car elle avait décidé de mettre un corset un peu
sexy qui lui affinait la taille et rendait ses seins généreusement galbés. Elle
voulait être la plus belle durant cette soirée où elle ne connaissait personne. La
robe noire qu’elle avait choisie était sans doute un peu trop fendue. Mais elle
avait un léger châle pour recouvrir son décolleté pour que le tout reste décent.
Elle sortit enfin de la salle de bain, prête à partir. Son regard pétillait, son sourire
était éblouissant.
Manon admira l’ensemble noir qu’arborait Lucas. Il ajoutait à son côté élégant
et imposant. Il la dévisageait avec attention, posant son regard sur ces courbes.
Elle avait l’impression qu’il la déshabillait du regard.
— Waouh, s’exclama-t-il. Je ne suis plus très sûr de vouloir te présenter à mes
amis.
— Pardon ? s’inquiéta Manon.
— Tu es bien trop sexy ainsi. J’ai peur qu’ils veuillent tous te sauter, dit-il en
l’embrassa dans le cou.
Elle répondit à son étreinte, rassurée.
— Putain, je bande rien qu’à te voir.
Manon pouvait constater qu’il disait vrai. Le renflement au niveau de son
entrejambe devenait plus volumineux. Elle l’effleura et fit mine de déboutonner
son pantalon.
— Tu n’as pas dit qu’on allait être en retard, protesta Manon.
— Ce n’est pas grave. Ce sont des amis. Ils comprendront.
Les mains de Lucas soulevèrent sa poitrine et il lécha sa peau nacrée. Le
ventre de Manon se tordait douloureusement tant elle avait envie de lui. Jamais
elle n’aurait cru qu’elle pouvait à ce point devenir accro à un homme. Elle se
cambra pour l’aider à lui enlever sa culotte. Elle voulait le dévêtir lui aussi, mais
il l’en empêcha. D’un genou, il lui écarta une jambe et s’imposa entre ses
cuisses. Elle mouillait comme une furieuse. Ses seins étaient si tendus que le
moindre frottement la rendait hystérique. Son rythme cardiaque s’était envolé
alors que lui prenait son temps pour défaire sa ceinture.
— Lucas ?!
— Quoi ?
— Dépêche-toi de me prendre !
Il émit un ricanement et se pencha sur sa bouche.
— Après m’avoir fait poireauter pendant que tu te faisais belle, maintenant tu
veux qu’on fasse ça vite ? lui dit-il en réprimant un sourire. Je crois que tu me
dois une petite gâterie pour te faire pardonner de cette longue attente.
Il fit jaillir son sexe de son pantalon. Il bandait magnifiquement. Ses propos
ajoutaient apparemment à son excitation. Mais aussi à celle de Manon. Elle se
pencha vers lui pour décalotter le gland. Sa langue frôla l’extrémité de sa queue
pour l’agacer un peu plus.
— Avale, ordonna-t-il impatient.
Elle fit courir sa langue sur toute la longueur de son sexe avant de l’engloutir
comme s’il s’agissait d’une gourmandise. Elle s’appliqua à le sucer avec
douceur, en y joignant une main légère et tendre.
Lucas lui caressait la tête avant de la relever. Il la pencha en avant pour
soulever sa robe et parcourir ses cuisses. Sa main s’attarda sur son entrejambe.
Ses doigts se faufilèrent dans son sexe brûlant. Ils commencèrent à la masser.
— Tu es tellement mouillée Manon ! J’adore ça ! murmura fébrilement Lucas
derrière elle.
— Durant toute la journée ta queue m’a manquée, suffoquait-elle.
Elle sentit son gland contre ses lèvres. Elle gémit quand il l’enfouit dans son
corps. Ses longs va-et-vient étaient terriblement efficaces. Il s’agrippa à ses
hanches et, à ses mouvements saccadés, elle savait qu’il était au bord de
l’éjaculation.
— Laisse-moi te sucer, lui proposa-t-elle doucement.
Il ne se fit pas prier deux fois et la retourna face à lui. Il passa sa main dans sa
chevelure et lui caressa la joue. Elle engloutit de nouveau sa queue gonflée.
Quelques succions bien appuyées lui soutirèrent un sperme épais et abondant.

Lorsqu’ils arrivèrent enfin à la soirée chez Antoine, Lucas et Manon firent
sensation. Ils étaient magnifiques tous les deux et surtout, c’était la première fois
que Lucas ramenait une femme avec lui. Habituellement, il se contentait de venir
seul et de repartir avec une invitée. Pendant que la maîtresse de maison
s’occupait de Manon et que les autres femmes la complimentaient sur sa tenue,
Antoine prit Lucas à part.
— Quand tu as dit qu’elle s’appelait Manon. Tu parles bien de « la » fameuse
Manon ? demanda-t-il.
— Tout à fait, confirma Lucas. C’est « la » Manon. Mon ex Plan Cul.
— La vache quel canon.
— Pas touche, le calma Lucas. Elle est à moi seul. Et, maintenant, on est
ensemble.
— Tu veux dire, en tant que couple, s’étonna Antoine.
— Je la vois bien comme une femme avec qui je partage une partie de ma vie.
Devant le visage abasourdi d’Antoine, Lucas ajouta que la situation était assez
inédite pour lui aussi. Il l’avait croisée par hasard sur Tinder et ils avaient décidé
d’essayer d’avoir une relation suivie. Il ne savait pas si cela allait marcher, mais
il était déterminé à essayer de lui rester fidèle et tout partager avec elle. Il voulait
s’engager dans une relation sérieuse.
— Mais je croyais que tu voulais rester à Miami. Elle part vivre avec toi ?
Lucas soupira avant de répondre qu’ils allaient avoir une relation à distance le
temps de savoir si cela pouvait vraiment marcher entre eux de cette manière. Ils
n’avaient pas planifié les mois à venir. Ils profitaient surtout du moment présent,
car il devait bientôt repartir.

Durant la soirée, Manon parvint sans mal à s’intégrer au groupe d’amis de
Lucas. Elle se montrait pétillante, intelligente et drôle. Elle avait toujours une
anecdote insolite à raconter grâce à son travail de documentaliste
iconographique, notamment l’envers de certaines photographies en une des
journaux et des magazines. De toute manière, son métier était bien plus
pittoresque que celui des autres invités, majoritairement des médecins ou des
notaires dont les épouses étaient femmes au foyer. En fait, Manon avait tellement
de succès auprès des hommes que Lucas en éprouvait à la fois un peu de fierté et
surtout une pointe de jalousie face aux autres hommes présents qui la regardaient
de façon un peu trop insistante à son goût.
Manon s’était lancée dans une discussion passionnée avec deux chirurgiens
également amateurs de photographies. Ils comparaient les objectifs, les
appareils. Elle expliquait qu’elle cherchait à faire des images de ville nocturne ce
qui rendait la chose assez technique. Elle parlait des manières d’accroître la
sensibilité à la luminosité en augmentant l’ouverture de diaphragme et diminuant
la vitesse d’obturation. Pour Lucas qui n’y connaissant rien en photographie,
tous ces termes évoquaient bien d’autres choses. Beaucoup plus salaces. Surtout
le mode de prise de vue manuelle et les expositions pose longue. Du coup, pour
tenir à distance les autres invités mâles, Lucas attrapa Manon par la taille pour
l’attirer contre lui. C’était sa manière de marquer son territoire. Il attendit qu’elle
finisse de parler pour prétexter qu’il devait la présenter à quelqu’un et l’enlever à
ce groupe d’hommes.
— Tu es beaucoup trop sexy, lui chuchota-t-il à l’oreille.
— Et toi, je peux savoir ce que tu as, demanda Manon. Je m’amusais bien ! Et
on s’échangeait plein de conseils pour la photographie.
— Oui, vous parliez de gros objectif et de différentes ouvertures de je ne sais
quoi.
Manon le pinça pour le réprimander.
— Mais quel obsédé, tu fais ! s’exclama-t-elle.
— On ne s’était pas mis d’accord sur le fait que lorsque j’étais disponible, tu
ne t’occupais que de moi ?
— Mais je ne m’occupe que de toi.
Elle se rapprocha de lui pour poursuivre dans un murmure.
— De toi et de ta grosse queue.
Elle s’éloigna de nouveau.
— Mais là, je discutais tranquillement sans aucune arrière-pensée.
Pour mettre fin à la discussion, Lucas se pencha brusquement sur elle et
l’embrassa à perdre haleine. Manon rendit les armes. Elle lui rendit son baiser
passionné.

Une fois de retour dans l’appartement, Manon entreprit de rassurer Lucas sur
sa « fidélité » en lui offrant une cajolerie. Elle prit son sexe entre ses lèvres pour
le faire bander. Puis sa langue tourna autour de son gland gorgé de désir.
— Viens sur moi, réclama-t-il.
Manon obéit. Elle gémit de soulagement lorsque son sexe dur et chaud la
traversa. Elle n’en revenait pas d’adorer tellement sa bite. Elle avait encore
tellement envie de lui. Elle noua ses bras autour de son cou tandis qu’il ondulait
en elle. Ses coups de reins lascifs la firent chavirer. Il prit son temps,
contemplant son visage pour admirer les effets du plaisir qu’il lui procurait. Ce
spectacle semblait le charmer au point qu’il le faisait durer indéfiniment. Il
s’enfonça plus loin dans son ventre provoquant une onde de chaleur
irrépressible. Il l’embrassa en étouffant son cri de jouissance pendant qu’elle se
laissait submerger. Elle ressentait les soubresauts de son sexe qui la remplissait.
Il la bascula alors sur le côté et la prit dans ses bras. Elle se sentait comblée. Il
était apaisé. Tous deux sombrèrent dans le sommeil.
7

— Bonne année, lui lança Lucas en lui tendant une petite boîte. C’est mon
cadeau pour fêter nos retrouvailles et nos futures aventures à distance.
La dernière fois que Lucas lui avait fait un cadeau avant de partir loin d’elle, il
lui avait offert un sex toy. Manon se demandait ce qu’il avait en tête cette fois-ci.
Un autre modèle de vibromasseur ? Elle ouvrit la boîte. Il y avait une paire de
boules métalliques.
— Tu connais ? demanda Lucas.
— On dirait des boules de Geisha, répondit Manon abasourdie.
— Gagné ! Est-ce que tu en as déjà eu ?
Vu la tête de Manon, il se dit que non.
— Je t’aider à les mettre, murmura-t-il en l’embrassa dans le cou. Tu vas voir,
c’est très simple.
Il l’enlaça et glissa une main sur sa poitrine.
— Prends les boules de Geisha et caresse-toi ! conseilla-t-il.
Leur fraîcheur provoqua chez Manon un frisson. Il l’aida à se masturber. Elle
soupira d’aise.
— Une fois que tu es bien mouillée, tu les introduis dans ton vagin. Comme
cela.
Il poussa l’une des boules dans le ventre chaud de Manon qui gémit.
— Encore une Manon ! l’encouragea-t-il.
Elle n’hésita pas une seconde. La deuxième boule lui arracha une plainte
langoureuse. Il se mit alors à la caresser pour lui soutirer des gémissements. Les
contractions dans son ventre faisaient s’entrechoquer la bille contenue dans
chaque boule de geisha, provoquant de délicieuses convulsions. Elle avait
l’impression d’écho interne lui faisant prendre conscience de son vagin. Avec les
exhortations de Lucas lui conseillant d’écouter son corps, Manon se concentra
sur elle-même et perçut les petits mouvements des billes comme si elle
découvrait l’intérieur de cette partie de son corps. Lucas lui proposa alors de
sortir prendre l’air. Il avait soudain envie d’une pâtisserie dans un salon de thé.
Manon comprit mieux pourquoi il voulait quitter le studio peu après. Il voulait
qu’elle marche, ce qui accentuait le mouvement des boules. Elle devait rester
contractée en permanence de peur de les faire tomber hors d’elle. Elle n’était pas
vraiment détendue durant les premières minutes de marche, mais prit de
l’assurance et put se déplacer presque normalement. Elle était simplement
incroyablement humide. À chaque instant, son sexe se rappelait à elle et elle
devait lutter contre l’envie de se caresser.
— Ça va Manon ? demanda Lucas avec un sourire en coin.
— Espèce de sadique, grommela-t-elle. J’ai l’impression d’avoir les chutes du
Nicaragua entre les jambes à cause de ton cadeau.
— C’est pour que tu prennes pleinement conscience de son vagin, répliqua-t-il
avec un clin d’œil.
Pendant que Manon savourait ses macarons avec un thé, Lucas s’était
rapproché d’elle pour plonger une main sous sa robe.
— On ne va pas faire ça ici, chuchota Manon.
— Pourquoi pas ? Moi, ça m’excite de te voir comme ça. Ne sois pas si
crispée.
Il posa ses doigts sur ses lèvres et constata qu’elle était effectivement inondée.
Il sentit son clitoris se dresser en quémandant un peu d’attention. Il l’honora
comme il se dût pendant que Manon frissonnait de plaisir. Elle perdit le fil des
événements durant un court instant.
— Lorsque je serais loin de toi, j’aimerais que tu les portes en mon souvenir.
Comme ça, je serai un peu avec toi tous les jours. Je te ferai plaisir.
— Tu sais que ça ne va pas être suffisant pour combler le manque, répondit
Manon. Je vais avoir besoin de toi.
— On pourra toujours se faire des séances en ligne. Il suffit de mettre la vidéo
et de se bloquer un horaire. Profitons des avancées de la technologie.
— Hum, des vidéos ? dit Manon en souriant. Ce n’est pas toi qui disais ne pas
aimer les filles qui se prenaient pour des stars du porno ?
— Tu n’as pas besoin de faire une performance avec musique et gros plan.
Il se rapprocha de son cou pour lui murmurer à l’oreille.
— Je veux juste que tu jouisses à l’écran en pensant à moi.

De retour au studio, Lucas l’installa sur le canapé pour la délivrer des boules
de Geisha.
— Ma parole, mais tu es toujours aussi trempée, s’exclama-t-il en remontant
sa main entre les cuisses.
Il glissa ses doigts jusqu’à son entrejambe et tira doucement sur le cordon.
Une sensation voluptueuse se déclencha dans le ventre de Manon quand la
première boule sortit. La seconde lui tira un hoquet de surprise. Des ondes
électriques agitèrent son corps. Elle avait férocement envie de Lucas. Il comprit
parfaitement sa demande et l’aida à enlever ses vêtements.
Les boules avaient parfaitement joué leur rôle en guise de préliminaire. Lucas
empoigna le cul de Manon d’une main, et de l’autre il guida sa queue entre mes
cuisses. Elle lui était offerte. Elle s’ouvrait entièrement à lui. Il l’enfila avec
virulence. Elle gémit de plaisir d’être ainsi malmenée. Elle adorait le sentir se
déchaîner en elle. Son va-et-vient lui labourait le ventre. Elle était affolée tout à
coup de la rapidité et de la brusquerie de l’orgasme qui menaçait. Elle mordit un
coussin pour étouffer un véritable hurlement de bonheur. Lucas se rua en elle
avec une fougue qui emporta tout sur son passage. Elle éprouva une joie
démente et perdit toute notion du temps.
Il la sabrait lentement pour qu’elle reprenne ses esprits, faisant coulisser son
sexe bien raide entre les lèvres gonflées. Les doigts de Lucas effleurèrent
l’orifice serré si bien proposé à sa vue. Il se retira doucement et, entre l’index et
le pouce, il maintint ouvertes les fesses de Manon. Sans fioritures, il l’encula
d’une poussée.
Elle cria de surprise. L’irruption de la verge dans son corps provoqua un
brusque coup de chaud. Il resta un instant immobile, la gardant empalée sur son
sexe brûlant et dur. Elle respirait plus fort et se mit à onduler légèrement pour
l’encourager et il s’enfonça plus lentement en elle. Les premiers va-et-vient lui
étaient un peu pénibles, car il l’avait transpercé avec trop d’empressement. Mais
son membre se fit vite un passage plus aisé. Le plaisir remplaçait peu à peu la
douleur et elle gémit d’aise.
— Plus fort, murmura-t-elle. S’il te plaît, va plus vite.
Il reprit donc une cadence soutenue et la sodomisa avec fougue jusqu’à ce
qu’elle l’inonde encore. Il se mit à haleter plus rapidement. Ses doigts
s’enfoncèrent dans sa croupe. Il poussa un cri rauque en éjaculant juste au bord
de son anus pour profiter du spectacle de son sperme coulant de son orifice. Il fut
secoué de spasmes nerveux et peina à reprendre son souffle. Il s’abattit enfin sur
Manon et tous deux restèrent enlacés dans le canapé maculé par leurs ébats.
Lucas était heureux. Il n’avait pas ressenti une telle intensité depuis très
longtemps. Depuis qu’il avait été avec Manon la première fois. Il avait la
sensation de connaître par cœur ce corps fiévreux qui tressaillait sous le sien.
Lorsqu’il était en elle, il se sentait entier. Il lui donna un baiser passionné comme
pour lui faire sentir qu’en cet instant ils ne formaient qu’un seul être.
— Je voudrais tant te garder près de moi, répéta-t-il tendrement en la gardant
soudée à lui. Tu es sûre que tu ne peux pas venir à Miami avec moi ?
Manon le regarda avec des yeux tristes. Elle aurait tellement voulu pouvoir le
suivre de l’autre côté de l’océan. Mais c’était impossible. Elle avait des
obligations. Elle avait également peur de le rejoindre dans un pays qu’elle ne
connaissait pas, où elle serait seule et sans défense s’il l’abandonnait. Elle avait
peur de l’inconnu et d’être à nouveau brisée par Lucas.
Il lut dans son regard ses inquiétudes et son refus. Il la serra près de lui pour
caresser sa joue et humer sa peau. Il ne voulait pas la perdre.

C’était le dernier jour de Lucas à Paris. Il n’avait pas envie de la laisser, mais
il devait absolument rentrer à Miami, retourner au travail. Son avion était aux
aurores. Elle ne pouvait pas l’accompagner à l’aéroport, mais voulait lui dire au
revoir. De son côté, il ne voulait pas la réveiller. Toutefois, son corps se fit plus
impérieux. Il avait envie de la prendre une dernière fois avant son départ. Il se
glissa en elle avec tendresse. Leurs corps étaient comme deux cuillères
superposées. Les fesses de Manon bien au creux de son ventre. Dans cette
position, elle avait vraiment l’impression qu’ils ne faisaient plus qu’un à tout
point de vue. Elle se laissait bercer par son mouvement aussi régulier que celui
des vagues. Elle gémissait son bien-être. Ses seins et son corps tout entier se
laissaient broyer par ce désir simple, naturel et si délicieux. Plus rien d’autre
n’avait d’importance que la proximité et la complicité qui les unissaient aussi
étroitement que leurs sexes fusionnant l’un dans l’autre.
L’étreinte de Lucas était réconfortante. Il voulait la garder blottie dans sa
chaleur. Elle avait juste envie de savourer cet instant de grâce où son corps était
anéanti contre le sien, où il la câlinait avec tellement de tendresse qu’elle croyait
être en train de rêver. Encore quelques minutes avant partir.
8

Manon et Lucas discutaient régulièrement par vidéo, mais en raison du


décalage horaire de six heures il était un peu difficile de trouver un créneau leur
convenant à tous les deux. Lorsque Lucas rentrait chez lui à 19 h, il était déjà
minuit en France. C’était néanmoins pour eux un moyen de garder le contact
malgré la distance. Même s’ils avaient évoqué le fait de se masturber l’un devant
l’autre face à la caméra, aucun des deux n’était passé à l’acte ou n’avait osé le
proposer à l’autre. Malgré tous leurs ébats décomplexés durant les fêtes, ils se
sentaient un peu pudiques et gauches face à la caméra.
Au fil des jours, Manon commença à éprouver le manque du toucher. Elle
avait besoin de sentir le corps de Lucas, à goûter à ses caresses. Elle se mit à
faire des rêves érotiques qui lui semblaient de plus en plus réels. Elle lui en
parla. Il lui demanda alors de lui raconter les détails pour qu’il puisse en profiter
lui aussi. C’était leur façon de vivre des instants charnels malgré la distance.
Mais assez vite, les récits ne suffisaient plus. La distance augmentait
considérablement leur désir mutuel. Un soir, elle lui raconta de quelle façon il la
prenait dans un ascenseur en panne en attendant l’arrivée des pompiers. Puis
comment il finit par la prendre avec la lance à eau.
— Tu sais Manon, je ne suis pas certain de pouvoir avoir un jet aussi
puissant… Même si évidemment, je fais des giclées abondantes, dit-il en riant.
— Je savais bien que je ne pouvais rien te dire sans que tu te moques, répondit
Manon.
— Mais non, mais non, insista Lucas. Raconte-moi tes autres rêves.
— Il y en a un où l’on est en boîte de nuit et on danse ensemble.
— Je confirme, c’est bien un rêve. Je ne danse jamais.
— Tais-toi, lui intima Manon. On danse tous les deux et tu te colles à moi à
mesure que la soirée avance. On s’embrasse et tu proposes d’aller danser
ailleurs. On rentre dans une chambre. Tu t’assois au bord du lit et tu me regardes
me dévêtir. Je t’aide à défaire ton pantalon et je sors ta queue. Elle est gonflée.
Toute droite. Elle ne demandait qu’à sortir.
— J’aime déjà beaucoup ce rêve, murmura Lucas. Continue.
— Je m’accroupis devant toi et j’engloutis ta bite bien tendue. Je me
concentre sur la fellation, mais je n’ai pas envie que tu éjacules trop vite. Alors
je m’arrête. Je me relève ensuite et je te présente très ostensiblement mes fesses.
Tu m’attrapes par les hanches et tu m’aides à m’asseoir à califourchon sur tes
cuisses. Tu imprimes une ondulation lente à mon corps en m’embrassant le dos.
Tu me demandes de me toucher. Alors je glisse ma main entre nous. Je me
caresse le clitoris pendant que tu me pénètres de plus en plus vite. On continue
dans cette position jusqu’à l’orgasme. Voilà, conclut Manon. Qu’en dis-tu ?
Lucas ne disait pas grand-chose. Il bandait dur de l’autre côté de l’écran.
— Si tu me racontes tous les soirs ce genre de chose ne t’étonne pas si je me
masturbe de l’autre côté de l’écran.
— Et tu pourrais me montrer comment tu fais, lança-t-elle d’une voix de défi.
Lucas tourna la caméra vers son entrejambe. Elle pouvait voir que le tissu était
bien tendu. Elle était contente de voir l’effet que son récit lui procurait. Elle
voulut l’exciter encore plus.
— Hum, je ne vois pas bien, prétendit-elle. Tu peux la sortir pour que je sois
sûre.
Lucas s’exécuta. Il sortit sa queue hors du pantalon. Elle était rigide et en
demande de caresses.
— Ma queue n’en peut plus de bander, Manon.
— C’est dommage que tu sois si loin, murmura-t-elle. Elle fit mine de se
lécher les doigts et se mit à rire. Ça ne fait pas un peu porno, ça ? Peut-être que
je peux me reconvertir dans l’industrie du sexe en faisant des sessions de
webcam.
— Tu es tellement tentante, Manon. J’ai envie toi, dit Lucas avec un ton plus
sérieux. Je veux remplir encore ta bouche.
Il se mit à faire des va-et-vient avec sa main. Manon le regarda à moitié
amusée à moitié excitée de lui faire tant d’effet.
— Et si tu me guidais pendant que tu te fais plaisir ? Moi aussi j’ai envie de
toi.
— Dans ce cas, si tu commençais par enlever cette chemise nuit qui ne sert à
rien, lui demanda Lucas.
Elle se présenta nue devant la caméra avec un large sourire.
— Et maintenant ? Que veux-tu que je fasse, Lucas ?
— Tu pourrais sans doute commencer par te caresser les seins, dit-il en
hésitant.
Elle souleva sa poitrine et se mit à masser doucement sa poitrine. Ses doigts
s’attardèrent sur ses tétons. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer sur ses
sensations. De cette manière, elle pouvait imaginer que c’était Lucas qui la tenait
dans ses bras. Elle pinça doucement les pointes de ses mamelons en laissant
surgir une plainte.
Lucas avait toujours sa main sur son sexe. Il ne perdait pas une miette de ce
qu’il voyait à l’écran. Il était terriblement excité à l’idée qu’elle lui obéissait
ainsi au doigt et à l’œil.
— Fais-toi jouir, Manon, ordonna-t-il. Je veux te voir avoir un orgasme.
Les doigts de Manon descendirent un peu plus bas, en s’agitant. Lucas la
regardait passionnément, la bouche ouverte. Il était fasciné par sa manière de se
titiller le clitoris. Lorsque l’un de ses doigts atteignit le sommet de la vulve pour
exercer une légère pression, sa chair intime semblait s’ouvrir.
— Ouvre la fente, lui dit Lucas. Montre-la-moi.
Tout son doigt était à présent plongé dans sa chatte inondée. Elle tâta l’entrée
du vagin, et appuyant toute sa main sur son sexe, elle comprima ses grandes
lèvres et son clitoris.
— Elle est déjà bien ouverte, Lucas. Regarde comme je suis toute mouillée.
— Putain, pourquoi tu es si loin ?Manon replia deux doigts à l’intérieur d’elle.
La muqueuse en était gonflée et légèrement granuleuse. Elle retira ses doigts au
bout d’un moment et se les passa, dans le sillon, de bas en haut, descendant
jusqu’à l’anus pour remonter au clitoris.
Lucas observait le spectacle avec délice.
— Manon, met-toi un jouet, implora-t-il.
Elle obtempéra et commença à jouer avec le sex toy qu’il lui avait offert. Elle
fit mine de le lécher comme si c’était la queue de Lucas. Elle se retourna pour lui
offrir une meilleure vue sur sa chatte et elle introduisit lentement l’objet entre ses
lèvres avant de le faire vibrer.
— Lucas, viens jouer avec moi, susurra-t-elle
Il se branlait en admirant le spectacle. Il aurait donné n’importe quoi pour
pouvoir traverser l’écran et s’enfoncer dans son corps offert. Si seulement il
pouvait la toucher, l’effleurer ! Le contact des peaux lui manquait atrocement.

— Oh, Manon, gémit-il.
Ses va-et-vient se firent plus rapides, son sexe se raidit et ses traits se
tendirent. Manon savait qu’il n’allait pas tenir très longtemps ainsi. De son côté,
elle était très excitée par la situation et le côté exhibitionniste de la séance. Une
chaleur soudaine embrasa ses reins. Elle gémit de plaisir en se laissant envahir
par la vague de plaisir qui la laissa haletante.

Malgré la vidéo, la distance compliquait vraiment leur relation. Manon était
épuisée d’attendre le rendez-vous après minuit. Lucas n’avait plus de vie sociale
après le boulot, pressé de rentrer pour l’appeler. Ce n’était pas pratique et
vraiment chronophage. Plus encore, le fait de pouvoir se voir sans se toucher
accentuait le côté frustrant de la situation et les caresses intimes n’y faisaient
rien.
Au bout de plusieurs semaines, ils convinrent d’espacer un peu les appels.
Cela ne rendait leur rendez-vous vidéo que plus désirable. Ils s’envoyaient
également des mots, des liens vers des articles, des images ou des vidéos qu’ils
voulaient faire partager à l’autre. C’était un moyen de garder une forme de
complicité même si tous ces messages étaient lus de manière asynchrone en
raison du décalage horaire. Ils avaient ainsi réglé les problèmes logistiques pour
garder une forme d’intimité malgré la distance.
Lucas pouvait prendre des vacances au mois d’août. Il lui promit de poser tous
ses jours durant cette période pour profiter d’elle le plus longtemps possible. De
son côté, Manon ne pouvait prendre qu’une semaine de vacances début juin. Elle
avait bien sûr pris un billet pour Miami. En attendant, chacun menait une vie
presque normale des deux côtés de l’Atlantique.
9

Au bout de quatre mois, Manon était vraiment en manque. Même si elle


pouvait discuter avec Lucas et s’ils avaient des conversations érotiques, ce
n’était pas la même chose. Elle avait besoin du poids de son corps chaud contre
le sien. Elle voulait le sentir en glisser en elle et la transporter au septième ciel.
La masturbation ne l’apaisait que temporairement.
Après sa première relation ratée avec Lucas, après le fiasco avec Ignacio,
Manon était beaucoup plus pragmatique et libérée. Elle décida alors de se servir
de Tinder pour assouvir son besoin animal. Après tout, Lucas avait déclaré
qu’elle pouvait faire ça avec qui elle voulait tant qu’il n’était pas là. Leur contrat
postulait qu’ils étaient dans une union libre.
Elle se dit que c’était aussi un bon test pour savoir à quel point elle tenait à
Lucas, si finalement elle ne l’aimait que pour leurs relations sexuelles
fusionnelles. Elle se dit que coucher avec un autre homme lui permettrait de faire
d’une pierre deux coups : assouvir les besoins impérieux de son corps et tester
les limites de son attachement sentimental pour Lucas.
Elle passa alors un peu plus de temps à regarder les profils Tinder et finit par
accepter l’invitation d’un certain Benoit. Il lui proposait de prendre un verre
chez lui. Manon se dit que le message était explicite à défaut d’être original.
Viens chez moi, on va baiser !
Il habitait un petit appartement dans un immeuble du quatorzième
arrondissement. Une fois chez lui, Benoit proposa à Manon un café. Ils firent un
semblant de conversation en se jaugeant du regard. Manon semblait à son goût et
il ne lui déplaisait pas physiquement même si elle se rendait compte qu’ils
n’avaient pas grand-chose en commun. Il se mit à lui caresser la poitrine de
façon un peu maladroite. Manon se dit qu’elle n’était sans doute pas tombée sur
le meilleur parti pour soulager ses envies. Néanmoins, elle gémit ostensiblement
pour l’encourager.
— Tu veux qu’on baise ? lui demanda-t-elle tout de go.
— Ça se voit non ? répliqua-t-il. Ça te dit ?
— C’est quand tu veux !
Il poursuivit ses palpations maladroites sur les seins de Manon qui ferma les
yeux en signe de consentement. Son attitude languissante l’encouragea à
descendre une main dans la culotte. Elle était mouillée. Le sexe chaud et
impatient de Manon n’attendait que ça. Il introduisit un doigt dans sa chatte et
lui écarta les cuisses de l’autre main. Enfin ! se dit-elle. Elle espérait qu’il était
plus adroit avec son clitoris qu’il ne l’était avec ses seins. Elle fut déçue. Il ne
savait pas s’y prendre et lui faisait mal plus qu’autre chose. Elle décida alors de
prendre les choses en main. Elle l’aida à enlever ses vêtements et sortit sa queue
du pantalon pour l’engloutir dans sa bouche.
— T’es une vraie petite salope, s’exclama Benoit.
Ah si tu savais, se disait Manon. J’en ai vu de bien plus raides à avaler !
Elle se touchait le clitoris pendant la fellation. Elle voulait l’accueillir
prestement en elle. Il prit un préservatif et elle l’aida à l’enfiler. Elle le fit
s’allonger pour mieux pouvoir s’asseoir sur sa queue rigide. Elle soupira d’aise.
Enfin ! Elle s’était empalée sur un sexe chaud. C’était quand même plus agréable
que le contact d’un jouet en silicone !
Elle contracta ses muscles autour de sa prise à la grande joie de Benoit. Il lui
maintenait les hanches pour imprimer un mouvement de va-et-vient. Il était trop
rapide. Manon sentait que cela n’allait pas durer assez longtemps pour elle. Elle
tenta de casser le rythme et prendre le dessus, mais ce n’était pas satisfaisant.
Elle avait beau se concentrer sur ces sensations, ce Benoit ne lui faisait pas
autant d’effets qu’escomptés. Elle se dit qu’elle devait changer de stratégie.
— Tu sais quoi ? commença-t-elle. J’ai envie de quelque chose de plus
sauvage.
— Tu veux que j’aille plus vite ?
Manon se dit alors qu’il était vraiment un peu stupide.
— Non, je pensais à une autre façon de me baiser.
Sur ces mots, elle se redressa et, empoignant son sexe dur, elle le présenta
délibérément à l’orifice voisin qui palpitait déjà de gourmandise. Une vague
inquiétude se peignit sur le visage de Benoit.
— Tu es sûre que tu veux ça, demanda-t-il.
— Oh oui, j’en suis sûre et certaine, lança Manon. Tu te dégonfles ?
— Non, mais ce n’est pas tous les jours qu’une fille demande à se faire
enculer.
— Si tu veux, je peux me servir toute seule. J’ai l’habitude.
Il hocha la tête en déglutissant. Manon esquissa un sourire, puis elle engloutit
son gland humide entre ses fesses. Elle savait que la petite douleur qu’elle
ressentait s’estomperait vite. Elle ne m’impressionnait plus depuis longtemps.
Elle ondulait doucement pour le faire entrer progressivement en elle.
— Putain, quel pied ! gémit Benoit.
Il n’osait pas bouger. Émerveillé, il la regardait s’embrocher sur lui avec une
constante détermination à y trouver du plaisir. Il avait l’impression que tout ceci
était irréel. Et pourtant, il avait bien une femme en train d’enfoncer son cul
autour de sa bite ! Il avait l’impression qu’elle était happée entre ces fesses. Et
cette sensation d’étroitesse ! Il bandait comme un âne.
Manon était amusée par sa mine stupéfaite.
— Tu n’as jamais sodomisé une fille ?
— Si bien sûr… Mais je ne m’attendais pas à ça.
Manon commença à monter et descendre le long de sa verge. Elle roulait des
fesses pour l’exciter un peu plus. Il était de plus en plus hypnotisé par le
spectacle.
— Tu aimes quand je fais ça, interrogea Manon.
— Putain, ouais ! approuva bruyamment Benoit.
— Alors maintenant, c’est à toi de jouer.
Manon se retira sans le moindre ménagement pour se mettre à quatre pattes
devant lui pour qu’il la prenne en levrette. Elle se cambra pour lui offrir sa
croupe toute chaude.
— Vas-y ! l’encouragea Manon. Encule-moi fort.
Benoit se rua dans son cul offert et recommença à la sauter comme un lapin.
Pour profiter tout de même un peu de la saillie en levrette, Manon se masturbait
en même temps qu’il allait et venait de plus en plus fiévreusement. Elle fut saisie
d’un orgasme bref et violent qui lui inonda les cuisses. Surpris, son partenaire
avait interrompu ses déhanchements.
— Mais pourquoi tu t’arrêtes ? lui demanda-t-elle.
Il grogna et reprit son pilonnage désordonné pour enfin se décharger
brutalement en poussant un rugissement vainqueur.
— Ma parole, mais t’es super bonne, lança-t-il pour la remercier.
— Tu n’es pas mal non plus, mentit-elle.
— Faut qu’on remette ça un autre jour, non ?
Oh non, se disait Manon. Sûrement pas ! Elle avait dû faire presque tout le
boulot et n’avait eu qu’un orgasme qu’elle avait elle-même provoqué.
Finalement, il n’avait pas été beaucoup plus utile qu’un vibromasseur. Et le café
était dégueulasse ! Mais elle ne pouvait pas vraiment lui dire ça. Elle prétexta
qu’elle devait partir et ne lui donna plus jamais aucun signe de vie.

Cette soirée un peu foireuse avait refroidi les ardeurs de Manon. Elle se
demandait pourquoi elle mouillait à l’idée de prendre l’appel de Lucas après
minuit alors qu’elle n’arrivait pas à s’envoyer en l’air avec un vrai mec. Elle se
dit qu’elle était vraiment tombée sur un tocard. Ce n’était pourtant pas difficile
de la faire jouir ! Lucas y parvenait bien plusieurs fois par nuit. Elle se consola
avec le sex toy. Avec lui au moins, il n’y avait jamais de mauvaise surprise.
10

Il faisait une chaleur estivale durant ce mois de mai. Manon décida alors de
rentrer chez elle à pied. Il faisait encore jour, et la chaleur l’enveloppait. Elle
croisait des touristes amoureux. Elle les jalousait un peu, car Lucas était loin
d’elle. Bien sûr, elle allait le rejoindre dans quelques semaines à peine. Mais la
proximité de l’échéance ne faisait que renforcer la privation physique.
De son côté, Lucas ne pourrait pas rentrer sur Paris avant trois mois. Il lui
manquait terriblement. Mais en même temps, elle avait un incroyable sentiment
de liberté. Elle se sentait épanouie dans son travail, dans son corps. Elle se savait
désirée et cela lui donnait le sourire.
Mais surtout, elle était bien moins stressée que Nathalie qui devait se marier
en août et qui s’était mise en tête de faire un régime drastique pour rentrer dans
sa robe blanche. Elle riait du retournement de situation, car elle était évidemment
la témoin de la mariée, de même que Nathalie avait été la sienne. Elle lui avait
fait remarquer qu’elle n’était sans doute pas la plus qualifiée pour ce rôle vu
qu’elle avait trompé son mari et qu’il l’avait découvert la veille du mariage.
D’autre part, Manon avait exigé d’aller à la cérémonie en compagnie de Lucas
qui était allergique à ce genre de conventions sociales. Néanmoins, Nathalie la
gardait en témoin et elle avait accepté qu’elle soit accompagnée par son ex Plan
Cul avec qui elle était désormais en union libre.
Manon était assise seule en terrasse et profitait du beau temps en sirotant un
verre de rosé. Elle profitait de ce moment de détente pour apprécier tous les
éléments positifs de sa nouvelle vie quand elle aperçut un homme barbu assis
non loin d’elle. Il lisait un roman d’Anaïs Nin. Elle se demandait qui pouvait être
cet homme intéressé par l’érotisme au féminin. Elle laissa vagabonder ses
pensées qui étaient aussi chaudes que la température extérieure. À force de sentir
son regard sur lui, l’homme releva la tête. Il lui sourit. Elle soutint son regard. Il
leva alors son verre dans sa direction, comme pour trinquer.
Lorsqu’elle se leva pour rentrer chez elle, le barbu la suivit. Ils s’arrêtèrent
tous deux au feu rouge et il lâcha une phrase un peu nulle pour engager la
conversation. Manon avait très envie de tester son pouvoir de séduction. Elle
voulait plaire, être regardée, mesurer l’effet qu’elle avait sur les hommes. Sa
dernière rencontre sur Tinder n’avait pas été un succès, mais elle se disait qu’elle
pouvait tenter le coup avec un autre homme. Elle se laissa entraîner par ce barbu.
Ils marchèrent un moment en échangeant des banalités avant qu’il ne lui propose
de l’accompagner chez lui. Elle le suivit volontiers.
Sur le seuil de son appartement, il se pencha pour l’embrasser. Elle se laissa
faire. Sa langue enlaça la mienne sans relâche jusqu’à ce qu’il s’écarte ravi. Dès
le pas de la porte franchi, Manon tira sur sa chemise pour l’aider à la lui faire
passer par-dessus la tête. Ses doigts parcourent son torse avantageux. Elle avait
de plus en plus chaud. Le barbu l’aida à enlever sa robe. Elle n’avait pas mis de
soutien-gorge. Il put admirer sa poitrine nacrée avant de prendre un téton dans sa
bouche et le sucer voluptueusement. Manon gémit et colla sa tête contre son
sein. Ses poils la picotaient légèrement. Il l’aidait à baisser sa culotte jusqu’aux
genoux, pour qu’elle la retire complètement. De son côté, Manon batailla avec la
fermeture éclair de son pantalon, avant de pouvoir sortir son sexe du caleçon.
Elle était bien rigide comme elle les aimait. Elle l’aida à enfiler un préservatif
pendant qu’il laissait balader ses doigts sur le haut de ses cuisses. Il s’attarda sur
son entrejambe avant de glisser un doigt. Elle était déjà bien humide et chaude.
La seconde d’après, il retira son doigt pour laisser quelque chose de bien plus
imposant la pénétrer. Elle prit appui contre une table pour ne pas tomber. Elle
sentait ses hanches taper contre lui pendant qu’il se déhanchait, s’enfonçant de
plus en plus loin à chaque mouvement.
Manon avait besoin de plus d’intensité. Elle voulait le sentir au plus profond
de son corps. Elle enroula ses jambes autour de lui pour l’attirer plus
frontalement contre elle. Il s’enfonçait en elle aussi vigoureusement que
possible. Il maintint le rythme pour le plus grand plaisir de Manon. Il lui
parcourait les seins avec sa langue, tout en empoignant ses cuisses. Son pelvis
frottait contre le sien pendant qu’il mordillait l’épaule. Manon était au comble de
l’excitation. Elle se serrait fermement contre lui. Elle sentit qu’il se tendait lui
aussi. Elle perçut les pulsations de son sexe en elle et sut qu’il était trop tard
pour retarder l’échéance. Il allait déjà éjaculer.
Ce qui suivit fut beaucoup plus maladroit et incongru. Il essaya vaguement de
lui proposer de la faire jouir, mais l’intensité du moment était retombée et
Manon avait seulement envie de rentrer chez elle. Elle promit de l’appeler, chose
qu’elle ne fit évidemment pas.

Elle se dit que ce n’était pas normal. Est-ce qu’elle avait si peu de chance ?
Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur des mufles incapables de la satisfaire ? Elle
se demanda alors si elle ne devait pas retourner à La Ferme. Elle y avait déjà joui
de plein de manières différentes et inédites. Là-bas au moins, les hommes
savaient y faire. Elle se donna vaguement bonne conscience en se disant qu’elle
y apprendrait peut-être de nouvelles techniques pour satisfaire Lucas. En réalité,
son corps avait vraiment faim, mais elle ne parvenait pas à l’apaiser avec ces
hommes de passage et elle ne comprenait pas pourquoi.
Reprendre contact avec Théo fut aisé surtout lorsqu’elle lui proposa d’aller
ensemble à La Ferme le temps d’un week-end. Elle se rappelait son
émerveillement la première fois qu’elle y était allée. L’immensité de la demeure,
le nombre important d’invités et les promesses presque illimitées de plaisir. Elle
parcourut les pièces à la recherche d’excitation.
Elle se retrouva malgré elle dans la salle des sadomasochistes. Elle y vit des
couples déambuler avec l’un des partenaires à quatre pattes et souvent attaché en
laisse. Elle aperçut également des femmes recevoir des coups de cravache en
gémissant de plaisir. Elle ne trouvait pas tout ceci très inspirant et changea de
salle. Elle discerna un couple d’hommes en pleine action. L’un était agenouillé et
son corps était violemment secoué à chaque assaut de son partenaire dans son
cul.
Dans un grand canapé, elle vit des couples s’emboîter mécaniquement
l’homme embrochant une femme pendant que celle-ci en masturbait une autre
qui se faisait également défoncer par un partenaire mâle. Ils bougeaient en
rythme pour ne pas briser les insertions en chaîne. Plus loin, elle observa une
jolie blonde accueillir plusieurs verges gonflées dans sa bouche et être maculée
par les jets de sperme giclant sur son visage. Certains secouaient leur sexe sur sa
tête comme ils l’auraient fait avec une pompe à essence sur sa voiture.
En d’autres temps, elle aurait sans doute été excitée à la vue de tout ceci. Mais
ce soir-là, tout lui semblait soudain incroyablement glauque. Elle avait
l’impression d’être sur les tournages simultanés de plusieurs vidéos pour
Youporn. Si elle pouvait apprécier la performance physique de certains
pratiquants notamment celle qui parvenait à prendre plusieurs queues dans sa
bouche et la rousse qui était presque en grand écart facial sur la table de la
cuisine, elle n’arrivait pas à se mettre dans l’ambiance.
Elle se demandait si c’était ce que ressentait Lucas quand il lui avait parlé des
filles de Miami qu’ils trouvaient trop portées sur la performance sexuelle. Elle
s’interrogea sur ses rapports sexuels avec lui. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés à
Paris, ils avaient été un peu fous. Ils baisaient tout le temps comme pour assouvir
une pulsion sauvage, comme s’ils avaient subi une longue période de famine et
qu’ils étaient face à un festin. Lorsqu’ils se masturbaient l’un et l’autre en vidéo,
ils étaient dans le même état animal de manque. Pourtant, Manon pouvait
également ressentir la tendresse de Lucas quand il la prenait même violemment.
Il prenait soin de la faire jouir avant de prendre son plaisir. Il savait comment la
caresser pour la calmer ou pour l’exciter. Il connaissait son corps par cœur.
Elle comprit alors que leur fusion charnelle provenait non seulement d’une
bonne technique, mais surtout de leur union sentimentale. Il l’aimait sans doute à
sa manière, mais elle, elle était vraiment dingue de lui. Il aurait pu lui demander
d’être à quatre pattes pour le suivre comme ces couples de sado-maso, elle
l’aurait fait si cela était nécessaire à son bonheur. Elle l’aimait au point que son
corps n’arrivait plus à s’ouvrir aux excitations des autres hommes.
11

Elle finit par retrouver Grégoire et Arnaud. Ils avaient déjà bien entamé la
soirée et se reposaient près d’un lit qui avait été visiblement bien utilisé.
— Manon, petit cul ! s’écria Grégoire. Ça fait si longtemps que je ne t’ai pas
pété la rondelle. Viens par ici !
Elle se laissa tenter. Ces deux-là lui avaient déjà procuré du plaisir auparavant.
Elle ferma les yeux et les laissa l’embrasser. C’était plus facile en évoquant les
lèvres de Lucas. C’est à lui qu’elle pensait, se demandant si ses caresses seraient
plus habiles que celles des deux hommes. Ce sont les doigts de Lucas qui se
glissaient entre les plis du corps de Manon. C’était sa langue dans sa bouche et
ses lèvres à lui qui léchaient et mordillaient ses seins. Grégoire et Arnaud ne
faisaient rien de tout ça. Ce n’était pas nécessaire. Manon s’abandonnait en
esprit aux mains de Lucas.
Ils lui empoignèrent les seins, lui agrippèrent les fesses, la manipulaient
comme une poupée de chair qu’ils cherchaient à positionner pour mieux
s’introduire en elle. Leurs membres réveillés par sa présence étaient durs et
impatients de la fouiller en toute part. Manon pouvait ressentir chaque pression
de leurs doigts sur son clitoris, leurs langues qui excitaient ses mamelons
dressés.
— Oh putain, sa chatte est brûlante ! murmura Arnaud en fourrant sa queue.
Il commença à se déhancher contre son sexe tout en la maintenant fermement
par la taille. Manon accueillit en elle la rigidité familière et volumineuse
d’Arnaud. Elle s’imaginait ressentir le souffle chaud de Lucas sur son visage,
son sexe glissant entre ses cuisses ruisselantes.
— Quelle salope, poursuivit-il. Elle est toujours aussi bonne. C’est bien chaud
et étroit. Viens Greg !
Grégoire lui écarta les fesses et la souleva pour améliorer l’angle de
pénétration.
— Attention, petit cul, prévint-il, ma grosse queue va te défoncer.
Manon l’accueillit en elle avec un gémissement de plaisir.
— Lucas, murmura-t-elle de façon presque inaudible.
Les yeux fermés, il lui était encore plus facile de substituer Lucas à ces deux
hommes qui s’activaient dans sa chair et pour qui elle ne ressentait plus qu’un
vague dégoût. Elle s’imaginait être ainsi prise par Lucas et non par de parfaits
inconnus. Manon était coincée entre eux deux, écrasée entre leurs corps en rut.
Elle pouvait sentir leurs mains sur ses cuisses et son dos, leurs verges lui
transperçaient le ventre. Une danse vigoureuse se mit en place. Elle ne contrôlait
rien et se laissait porter par ces mains avides et ces queues voraces. Les
secousses ne tardèrent pas à devenir plus brusques. Manon ne savait pas de quel
orifice venait la jouissance. Tout son corps n’était plus que leur terrain de jeu. Le
plaisir la transporta et elle cria le nom de Lucas avant de s’affaler épuisée.

Après cette soirée à La Ferme, Manon était un peu plus rassasiée
physiquement, mais elle décida de ne plus y retourner. Elle avait pris du plaisir
uniquement parce qu’elle était parvenue à substituer Lucas à Arnaud et Grégoire.
Elle était désormais sûre que lui seul pouvait réellement la satisfaire. Cela la
rendait un peu triste et heureuse à la fois. Son corps la contraignait à la fidélité
auprès d’un homme habitant à l’autre bout du globe. Elle se demandait comment
elle allait résoudre le problème de la distance. Pouvait-elle essayer de prendre
plus de congés ? Et si elle changeait de travail pour une profession lui permettant
de faire du télétravail. Elle pourrait ainsi vivre avec Lucas sans être dépendante
financièrement de lui.
Elle décida de ne plus retarder cette conversation un peu malaisée avec Lucas.
Elle devait savoir où leur relation les menait. Ils ne pouvaient pas rester
indéfiniment ainsi séparés.— J’allais moi aussi te poser cette question,
commença Lucas de l’autre côté de l’écran. En fait, j’aimerais que tu t’installes
avec moi. Je gagne suffisamment pour que tu n’aies pas à te soucier de quoi que
ce soit. Tu pourras t’installer tranquillement avant de rechercher un travail si tu
le désires. Il y a pas mal d’expatriés ici. Ça devrait t’aider à te faire des relations
dans un premier temps.
— Je ne suis pas sûre de vouloir être femme au foyer, répliqua Manon. Ma
mère m’a toujours dit que je ne devais pas dépendre d’un homme, surtout au
niveau financier. Lorsqu’elle a divorcé, c’est ce qui lui a permis de vivre
convenablement sans être obligée de repartir dormir chez ses parents.
— Je sais que tu veux rester dans la vie active, temporisa Lucas. Mais dans un
premier temps, tu peux t’habituer à la ville et à la vie en Amérique sans le stress
de devoir trouver immédiatement un boulot. Et puis, si je me rappelle bien, tu
fais très bien la cuisine…
— Je me débrouillerais encore mieux si tu ne venais pas dans mes pattes à
chaque fois.
— Tu exagères, protesta Lucas. J’aime simplement beaucoup la crème !
Surtout étalée sur ton corps, conclut-il avec un clin d’œil.
— Et pourquoi tu ne reviendrais pas vivre en France ? demanda Manon. Tu as
toujours des amis ici et je suis sûre que tu as gardé plein de contacts. Tu pourrais
ouvrir ta propre agence.
— Ton studio est trop petit pour nous deux, dit-il en hésitant.
Manon avait l’impression qu’il lui cachait quelque chose.
— On peut très bien emménager dans un appartement plus grand lorsque tu te
seras installé dans ton nouveau travail. Quel est le problème ?
Lucas essaya de changer de sujet. Il prétexta que le climat était bien meilleur à
Miami et qu’il n’avait plus envie de vivre loin de la mer. Manon se dit qu’il ne
faisait pas beaucoup d’effort et ne comprenait pas pourquoi il voulait qu’elle
s’adapter à son style de vie et non l’inverse. Comme elle sentait qu’elle allait
s’énerver pour rien à ce sujet et qu’il était presque deux heures du matin à Paris,
elle changea de sujet.
— Oh, j’y pense. Tu as bien noté les dates du mariage de Nathalie.
— Argh, j’avais totalement oublié ça !
— Tu exagères ! Tu sais bien que je suis la témoin de la mariée. Et tu vas m’y
accompagner. Pas question que tu te défiles !
— Je n’ai pas très envie de jouer au pingouin au milieu de gens que je ne
connais pas. Mais je serai là à admirer ta robe ridicule, plaisanta-t-il. Elle est
comment d’ailleurs ? Rose bonbon ? Parme ?
— Corail, répondit Manon un peu vexée.
— Corail ! J’adore les noms de couleurs pour les filles. Ce n’est pas jamais
rouge, mais vermillon ou garance. Pas d’orange, mais corail !
— Oh tu m’énerves ce soir ! bougonna Manon. Je raccroche. De toute façon,
je tombe de sommeil.
Elle lui envoya un baiser de la main et éteignit son écran. Elle était vraiment
épuisée et il ne lui restait pas beaucoup d’heures de sommeil avant d’aller
travailler.
Les jours précédents son départ pour Miami, Manon se renseigna plus
précisément sur la ville. Elle voulait savoir si elle pouvait y trouver un travail,
mais aussi repérer les lieux qu’elle souhaitait prendre en photographie. Il y avait
des points de vue en hauteur intéressants pour des images de la ville de nuit. Et
elle voulait aussi faire un tour dans le parc naturel des Everglades. Elle se
demandait si elle pourrait prendre en photo des crocodiles ou des oiseaux.
Merde, se disait-elle je vais trimballer plus de kilos en appareillage photo qu’en
fringues ! De toute façon, avec le climat tropical et Lucas à ses côtés, elle n’allait
pas souvent être très habillée.
12

L’avion de Manon avait au moins une bonne demi-heure de retard. Lucas ne


pouvait rien faire si ce n’était attendre. Il faisait les cent pas lorsqu’elle apparut
enfin. Elle était radieuse dans sa robe estivale. Elle était un peu fatiguée par le
trajet, mais elle eut un regain d’énergie en le revoyant. Il l’aida à porter sa valise
dans la voiture et lui fit un tour rapide de son quartier avant de lui ouvrir les
portes de sa maison.
— Je te ferai bien faire le tour du propriétaire, suggéra Lucas, mais tu
accepteras sans doute de me laisser vérifier certaines choses avant.
— Ah oui ? Qu’est-ce qu’il faut vérifier ? demanda Manon.
— Je veux être sûre que tu es toujours aussi bandante.
Il la regarda avec des yeux pétillants et posa ses lèvres sur les siennes. Il ne
força pas sa bouche, sa langue la caressait doucement jusqu’à ce qu’elle s’offre à
elle. La sensation de ce baiser était inédite, d’une sensualité renversante. Manon
était totalement sous son charme.
Il la porta vers le lit et l’y allongea de force. Manon riait aux éclats. Une
flamme dansait dans les beaux yeux de Lucas. Son corps se coula en elle et pesa
de tout son poids. L’instant se passa de mots. Il lisait dans son regard qu’elle
n’attendait que ça. Il commença pour un doux baiser. Manon aimait sa manière
de poser ses lèvres sur les siennes, d’allumer en elle un désir plus violent. Sans
cesser de l’embrasser, Lucas laissa vagabonder ses mains sur son corps. Il faisait
naître sur sa peau des milliers de ces petites décharges électriques. Elle
frissonnait des pieds à la tête.
Il n’avait jamais désiré une femme comme la désirait à ce moment-là.
Pourquoi fallait-il qu’elle habite si loin ? Il la repoussa contre les oreillers et sa
main vagabondait sur ses seins. Il embrassa ses tétons avec douceur. Pendant les
fêtes, ils avaient fêté leurs retrouvailles de manière animale. Il était en manque
de son corps et elle semblait également possédée d’un même désir sauvage. À
présent qu’ils étaient ensemble, même s’il ne l’avait pas vu depuis des mois, il
n’éprouvait pas le même désir violent. Mais c’était tout aussi puissant.
— Tu es tellement belle Manon, soupira Lucas. Tu devrais rester ici avec moi.
Elle lui sourit d’un air mutin et le renversa sur le dos en riant. Elle l’aida à
libérer son sexe gonflé de désir de sa gangue de tissus. Il aimait la voir jouer
ainsi avec lui, passer la langue sur le gland et le masser tout du long dans un
mouvement lent et appuyé. Il la désirait tellement, il voulait s’abandonner entre
ses mains, entre sa bouche et ses cuisses.
Manon prit position au-dessus de lui. Lorsque son corps doux et superbe se
coula contre le sien, il fut pris d’un frisson merveilleux. Elle se remplissait de
lui, centimètre par centimètre. Lucas en savourait chaque détail. Soudés l’un à
l’autre, ils ne formaient bientôt plus qu’un. C’était un sentiment bouleversant et
inédit. Une pareille communion n’était pour lui qu’une illusion de doux rêveurs
romantiques. Il s’était trompé. Elle existait et il était en train de la vivre avec
Manon. Leurs mains s’unirent, leurs doigts s’entremêlèrent tandis qu’elle allait
et doucement sur lui. Ses hanches montaient et descendaient dans une danse
lascive qui l’excitait terriblement. Lucas la dévorait du regard. Il s’émerveillait
de la voir si ardente, si resplendissante dans sa manière de prendre son plaisir sur
lui. Pour la première fois, il avait le sentiment de faire l’amour et non de
simplement baiser.
— Manon, je t’aime.
Ces mots libérèrent les vannes. Manon se rua de plaisir sur son sexe chaud et
gonflé. Lucas guida sa chevauchée en appuyant sur ses fesses. Il l’encourageait
d’une voix qui se fit de plus en plus rauque. Puis la pression de ses mains devint
plus nerveuse. Ses muscles se contractèrent. Tout son corps se raidit. Un
grondement sourd monte alors de sa poitrine. Manon pouvait percevoir les
soubresauts de sa verge malmenée par les réactions brutales de son vagin. Ils
jouirent ensemble, dans un même cri de bonheur. Puis la vague de plaisir
s’éteignit progressivement. Ils étaient tous deux aussi sonnés l’un que l’autre.
Lucas reprit ses esprits le premier et l’attira contre lui. Elle était blottie entre ses
bras solides. Il se grisait de son odeur. Il se sentait comblé. Heureux.

Lucas lui fit la visite de la très belle villa qu’il avait achetée. Elle était un peu
à l’écart dans un quartier résidentiel, mais elle pouvait voir la mer au loin. La
bâtisse était pensée pour le climat tropical et la terrasse était un lieu de vie plus
important que le salon. La piscine qui la prolongeait était toute en longueur et
servait plus de couloir de nage que de lieu de baignade pour amateur de
bronzage. Même si Manon avait aperçu tout ceci en vidéo, c’était différent d’en
voir les pièces réellement, de se promener dans les chambres.
Elle se changea pour mettre un maillot de bain et se prélasser au bord de la
piscine en profitant du coucher de soleil. Lucas devait terminer un dossier
urgent. Il la rejoindrait un peu plus tard. Elle nagea un peu pour se rafraîchir et
s’allongea sur sa serviette.
Lorsque Lucas la rejoignit sur la terrasse, Manon s’était assoupie. Elle devait
être fatiguée de son voyage et du décalage horaire. Lucas n’arrivait pas à
détacher son regard de la douceur de son visage, l’éclat de sa chevelure. Il ne
pouvait s’empêcher de contempler la rondeur exquise de ses fesses. Dommage
qu’elle soit couverte par un bikini. Le soleil allait se coucher. Il la réveilla
doucement pour qu’elle puisse profiter du spectacle avant d’aller se reposer dans
le lit. Il lui apporta un verre de vin et une couverture pour qu’elle ne prenne pas
froid avec la fraîcheur du crépuscule. Un merveilleux sourire se dessina sur le
visage de Manon. Il donnerait n’importe quoi pour la voir sourire ainsi tout le
temps.
— Tu veux aller te coucher dans un vrai lit ou rester jusqu’au coucher du
soleil, lui demanda-t-il.
— Je vais résister au sommeil, lui assura-t-elle en avalant une gorgée de vin.
— Le soleil se couche de la même manière demain.
— Ça va aller. Je peux bien tenir encore une heure.
— Si tu veux, je connais un remontant. Ça va te donner un petit coup de fouet.
— D’accord. Qu’est-ce que c’est ? demanda Manon.
— Viens, lui dit Lucas en l’entraînant dans l’eau.
Il l’embrassa longuement en caressant ses cheveux mouillés. Elle avait une
peau si douce. Ses mains étaient irrésistiblement attirées vers elle. Il la
maintenait contre lui. Ils restèrent enlacés pendant un long moment, leur corps
suspendus dans l’eau. Manon pouvait sentir son ardeur à la dureté du membre
frôlant ses cuisses.
Lucas tira doucement sur les cordons de son bas de maillot pour l’enlever. Il
glissa un doigt entre ses lèvres. Manon laissa échapper un gémissement en
penchant sa tête en arrière. Elle promena doucement ses doigts autour du sien,
lui suggérant d’aller plus loin. Lucas la sentait si serrée et chaude qu’il avait
envie de la prendre sur-le-champ, mais il se refréna pour mieux profiter de ces
préliminaires excitants. Il passa sa langue sur son épaule, sa nuque et lui
mordilla l’oreille. Sa main poursuivait ses mouvements lascifs en elle.
Puis il l’aida à remonter sur le bord de la piscine pendant qu’il restait dans
l’eau. Il la fit s’asseoir et lui souleva les jambes pour les passer autour de lui.
Elle sentit son souffle chaud près de son sexe et ses doigts écarter ses lèvres. Elle
crut n’avoir jamais mouillé autant. Lorsque Lucas envoya un coup de langue
saillante dans son ventre, elle fit un véritable bond. Cela lui avait traversé tout le
ventre d’une sorte de secousse fiévreuse. Au second coup de langue, elle laissa
s’échapper un cri. Enfin, il lui lécha toute la fente. Sa langue l’ouvrait, la
fouillait intégralement. Manon pensait qu’elle allait mourir de plaisir sous ses
lèvres.
— Oh, lèche-moi encore, implora-t-elle.
La langue de Lucas dessinait des cercles humides en se glissant dans chaque
pli, le long de chaque nervure. Ses doigts enfouis dans son ventre entamaient une
danse lancinante. Elle rêvait de l’aspirer tout entier en elle. Mais les bras de
Lucas étaient comme des étaux autour de ses cuisses et l’empêchaient de bouger.
Elle subissait ses assauts sans pouvoir s’y soustraire. À mesure que le plaisir
augmentait et inondait son sexe, il mettait plus de voracité à s’abreuver d’elle. Sa
langue insatiable l’affolait au point qu’elle finit par le supplier de faire des
pauses. Il les lui refusa.
Le corps de Manon était parcouru d’ondes électriques de plus en plus fortes.
Elle haletait nerveusement et elle ne put contenir un cri lorsqu’il soumit de
nouveau son clitoris à une prodigieuse succion. Le soulagement qu’il lui
procurait en y passant sa langue chaude fut de courte durée. Il prenait un malin
plaisir à recommencer, encore et encore de sorte que cet apaisement devint à son
tour un supplice.
— Viens en moi ! lui demanda-t-elle en espérant rompre le cycle qu’il avait
instauré.
Elle l’entendait se repaître d’elle avec un appétit qu’elle ne lui soupçonnait
pas. Il la léchait encore et encore, réclamant qu’elle étanche sa soif d’elle. Elle
en avait presque mal de bonheur. Allongée sur le sol, Manon se touchait les seins
en ondoyant autant que l’étreinte de fer de Lucas le lui permettait. Elle pinçait
ses tétons sensibles et durs en écho aux pulsations qui agitaient son sexe.
— Arrête, Lucas ! supplia-t-elle. Si tu continues comme ça, je vais jouir.
Elle grimpa inexorablement vers le sommet d’une montagne russe et elle
guetta fébrilement le moment où elle basculerait dans le vide. C’est alors que
Lucas décida de précipiter sa chute. Pendant qu’il continuait de tourmenter son
clitoris de sa langue irrésistible, il introduit ses doigts dans son vagin. Il
commença un va-et-vient en pressant la pulpe de ses doigts contre la paroi
légèrement rugueuse. Elle se mordit les lèvres pour ne pas hurler.
Son corps tout entier se tendit tel un arc à la première décharge qui le
parcourut. Elle tenta de taire sa plainte. Les doigts de Lucas menaient une danse
infernale dans son ventre et sa langue insistait plus fermement sur son clitoris.
Elle eut soudain la sensation que toutes les vannes s’ouvrirent en même temps.
Lucas cessa de la lécher, mais ses doigts pressèrent plus fort à l’intérieur. Sa
jouissance jaillit brutalement en lui tirant des cris affolés. Le déchaînement de
plaisir qui la dévasta était effrayant. Manon retomba sur le sol de la terrasse. Son
ventre est toujours secoué de quelques spasmes. Elle était anéantie par la
jouissance.
Lucas sortit de l’eau pour la rejoindre au bord de la piscine. Il s’étendit contre
elle. Du bout de l’index, il jouait avec l’un de ses tétons. Manon ouvrit les yeux
sur l’homme le plus magnifique et le plus incroyable qu’elle avait jamais vu.
Lucas la regardait avec passion, ravi de voir l’effet de ses caresses sur la femme
qu’il aimait.
13

Ils passèrent la soirée, blottis l’un contre l’autre devant un film. Son bras lui
entourait les épaules, sa main lui caressant la poitrine. Jamais elle ne s’était
sentie aussi bien. Elle avait l’impression qu’ils n’avaient jamais été aussi proches
malgré la distance géographique qui les séparait. De son côté, Lucas prit
conscience qu’il adorait ces petits bonheurs simples et précieux auprès de
Manon. Il voulait sentir pour toujours sa présence, sa chaleur auprès de lui. Il
souhaitait conserver à jamais cette tendresse et cette complicité.

Le lendemain, Manon fut réveillée par l’odeur du café et les lèvres chaudes de
Lucas. Il lui avait apporté le petit déjeuner au lit et s’apprêtait à partir travailler.
Il l’avait laissée dormir, car elle était très fatiguée par le voyage et le décalage
horaire. Ainsi que par leurs ébats de la veille.
— Que vas-tu faire aujourd’hui ? demanda-t-il.
— Probablement un peu de sport, ça ne me fera pas de mal. Et puisque tu
prétends que je suis bonne en cuisine, je te préparerais le repas.
— Joli programme ! ironisa Lucas. Mais tu as aussi le droit d’aller visiter la
ville et bronzer sur la plage.
— Oh, c’est vrai ? Je ne suis pas censée attendre ton retour pour ce genre
d’activité ?
— De toute façon, je sais que tu vas n’en faire qu’à ta tête, conclut Lucas. Je
veux que tu sois entièrement libre de profiter de tout. N’aie donc pas de
scrupules !
Il l’embrassa avant de partir. Et pour faire bonne mesure, il lui mit une tape
sur les fesses.

La journée s’annonçait laborieuse. Lucas devait participer à plusieurs réunions
importantes et signer l’achat d’une villa avec l’un de ses clients. Mais il n’avait
pas beaucoup dormi et son corps se souvenait avec précision de chaque caresse
de Manon. Il espérait qu’elle ne s’ennuierait pas de son côté. Il ne pouvait pas
poser plus de jours de congé, car il partait déjà un mois à Paris en août. Il
espérait que le cadeau qu’il lui avait laissé sur la table de la cuisine l’aiderait à se
faire pardonner.

Le soir, il fut accueilli par une Manon totalement nue se tenant dans
l’embrasure de la porte d’entrée. Il était ébloui par la beauté de ses courbes, le
galbe de sa poitrine et sa superbe chute de rein. Elle plongea ses yeux dans les
siens. Leur éclat n’avait jamais été plus vif. Il était totalement sous son charme.
Elle l’entraîna par la ceinture vers le canapé en souriant.
— Viens par là ! Je dois te remercier pour ton cadeau.
— Quel cadeau, répondit Lucas en faisant semblant de ne pas comprendre
— Ton superbe cadeau laissé bien en évidence dans la cuisine ! Merci pour ce
nouvel objectif ! dit-elle en l’entourant de ses bras.
Sa poitrine se collait à lui et il pouvait déjà sentir la chaleur de son ventre.
— Comment tu as su que c’était celui-ci qu’il me manquait ? demanda-t-elle
en lui mordillant le lobe de l’oreille.
— Tu en avais parlé durant la soirée du Nouvel An.
— Mais en fait, tu m’avais vraiment écouté ? s’étonna Manon. Tu n’étais pas
à mes côtés pour seulement marquer ton territoire !
Elle était touchée par cette attention. Cela redoublait son désir de lui faire
plaisir. Elle le regardait avec envie et admiration.
— Tu ne devais pas faire quelque chose pour me remercier ?
Lucas lui adressa un regard de fauve prêt à se jeter sur sa proie. Avant qu’elle
n’ait eu le temps de réagir, sa main s’empara d’un sein et ses lèvres des siennes.
Sa fougue à la caresser et à l’embrasser lui tira un soupir de plaisir.
Elle avait bien du mal à résister au désir qu’il suscitait en elle. Elle répondit à
son baiser avec plus de passion. Elle s’offrit à sa main avec une envie féroce
qu’il prenne davantage. Lucas n’eut aucun mal à deviner à quel point Manon lui
était acquise. Elle ondula contre lui avec fougue, et se pressait contre sa
puissante érection. Le souffle de Lucas était aussi anarchique que les battements
du cœur de la jeune femme.
— J’ai envie de toi, murmure-t-il.
Il la renversa sur le canapé et glissa son sexe vigoureux entre ses cuisses.
Manon laissa s’échapper un long gémissement. Elle retrouvait enfin la grisante
sensation de son sexe en elle. Il entreprit de longs va-et-vient lancinant pour faire
monter son impatience. Elle tenta d’imprimer un rythme plus rapide, car elle
était affamée de l’avoir attendue toute la journée. Elle suffoquait en s’agrippant à
ses épaules tandis qu’il la transperçait lentement. Ses déhanchements la
rendaient folle. Elle cambra ses reins pour lui permettre de s’enfoncer plus loin
en elle. Il la récompensa avec des coups de boutoir qui lui tirent des
gémissements irrépressibles. Lucas se déchaîna alors sur elle. Son membre dur et
gonflé martelait le ventre de Manon avec une délicieuse violence qui ne tarda
pas à produire ses effets. Les premières secousses surgirent et tout son corps se
raidit. Lucas poursuivit sa danse, poussant vigoureusement son sexe au plus
profond de son corps conquis. Le grondement qui montait de son ventre ne
pouvait plus être arrêté. Manon jouit en hurlant son nom. Son corps était secoué
de spasmes incontrôlables. Il poursuivit ses déhanchements à un rythme plus
lascif plus lui laisser le temps de retrouver ses esprits.
Manon voulait lui faire plaisir, mais c’est Lucas qui la fit jouir de la manière la
plus délicieuse. Elle parvint à se ressaisir malgré la torpeur qui la saisissait après
son orgasme.
— Laisse-moi te sucer, Lucas, implora-t-elle.
Il défit son emprise et lui présenta son sexe humide de sa jouissance. Il ne la
quitta pas d’un œil pendant qu’elle engloutissait lentement sa queue raide. Un
lien de tendre complicité semblait les relier pendant qu’elle le suçait avec
délicatesse. Son membre rigide avait le goût de celui de Manon. Elle le dégusta
avec d’autant plus de ferveur. Sa bouche et ses mains allaient et venaient autour
de la verge dressée dans un rythme de plus en plus rapide. Lucas était sur le
point de jouir. Manon pouvait le sentir aux légères contractions sous ses doigts.
Un masque dur se posa sur son visage. Son souffle était plus court. Une petite
goutte perla à l’extrémité de son sexe. Manon la cueillit du bout de la langue et
sa poigne se fit plus ferme. Elle pouvait voir ses mâchoires se contracter sous
l’effort qu’il faisait pour réprimer sa plainte. Manon augmenta sa succion. Ses
lèvres se firent encore plus impitoyables. Lucas laissa s’échapper un cri rauque
et se cambra brutalement faisant gicler son sperme dans sa bouche en plusieurs
jets épais et abondant. Il la regardait avaler sa semence avec application d’un air
béat qui excitait beaucoup Manon.
Quand elle le relâcha enfin, il l’attira contre lui comme s’il avait peur qu’elle
s’échappe. Elle avait le cœur qui battait une chamade infernale et sa respiration
était chaotique. Le regard de Lucas l’enveloppait d’une manière qui lui donna
une poussée de fièvre. Elle le voulait encore en elle, mais elle savait qu’il lui
fallait un peu de temps pour reprendre sa vigueur. Il semblait avoir compris son
désir silencieux et lui donna un baiser passionné avant d’enrouler ses bras autour
de ses cuisses. Il se pencha sur sa chatte offerte à son regard. Le cœur de Manon
battait la chamade.
— Oh, oui ! Donne-moi ta langue, supplia-t-elle.
Il lui obéit prestement. Sa langue s’introduisit aussitôt dans les parties les plus
intimes de son être. Il aimait sa douceur, sa chaleur. Ses lèvres se soudèrent au
clitoris de Manon qui sombrait dans la torpeur d’être si délicieusement sucée. Il
introduisit ses doigts pour la masser et lui arracher d’autres gémissements. Il
adorait voir son ventre se soulever à chaque caresse appuyée sur son clitoris.
Manon en éprouvait une joie qui n’avait d’égale que le désir qui la harcelait. Son
corps était en flammes et il aurait suffi d’un rien pour qu’elle succombe. Mais
Lucas s’arrêta avant qu’elle ne bascule dans la jouissance.
— Viens sur moi, lui demanda-t-il le regard fiévreux.
Durant quelques instants, il la laissa faire sans bouger. Il profitait pleinement
du délassement que lui procuraient les va-et-vient langoureux de la langue de
Manon sur son sexe un peu mou. Il finit par bander de nouveau dans sa gorge
sous la stimulation plus vigoureuse de sa main. Il attira de nouveau à lui pour
enfouir sa langue entre ses cuisses. Sa queue connaissait un regain de forme
évident pendant qu’il lui léchait tous ses orifices de sa langue douce et chaude.
Manon aimait tellement ça. Elle se mit à ondoyer sur sa bouche, se
soustrayant parfois à ses succions trop fortes pour mieux y revenir. L’affolement
sexuel de la jeune femme se communiquait à Lucas. Son sexe était de nouveau
dur comme la pierre. Il la pointa contre son orifice étroit et sensible, le caressant
avidement de son gland humide. Manon bascula son bassin pour lui en faciliter
l’accès et se mit à lentement enfouir sa verge dans son cul. Immobile, Lucas
observait ses fesses happer son sexe avec délice. Il respirait profondément et
bandait encore plus fort entre ses parois étroites et chaudes. Il ne put se retenir
plus longtemps et poussa violemment pour s’introduire au plus profond de ses
entrailles. Lucas se souda à elle et son sexe déclencha une avalanche de
sensations bouleversantes. Elle était secouée de violents frissons qui ajoutèrent à
l’excitation de Lucas. Aux ondulations de son bassin, elle comprenait son
impatience et son désir. Il était sur le point d’exploser et elle allait également
céder. Elle ferma les yeux quand de petites vagues de plaisir revinrent en elle.
Elle ravala le cri qui se formait dans sa gorge, mais son souffle se faisait de plus
en plus lourd et bruyant. La sentant proche de l’orgasme, Lucas se déchaîna tout
à fait. Manon perçut les contractions de sa verge dans son cul trempé. Ils jouirent
ensemble, partageant le même bonheur, le même plaisir.
Puis tout s’apaisa lentement tandis qu’un mince filet humide et chaud coulait
le long de sa cuisse. Ses bras me gardèrent solidement soudée à lui. Son souffle
erratique se mêlant au mien. Ils s’écroulèrent sur le canapé et reprenaient
lentement leurs souffles et leurs esprits. Lucas l’attira contre lui la peau douce de
Manon caressant sa jambe et son ventre. Il pouvait sentir son cœur battre plus
calmement après cette session passionnée. Elle se blottit contre son épaule
pendant qu’il lui caressait la chevelure.

La semaine s’écoula très vite. Lucas célébrait le corps de Manon avec mille
caresses qu’elle lui rendait bien. Une fois la fièvre de leur corps apaisée, ils
pouvaient rester des heures à discuter, à se caresser enlacés au fond du lit ou du
canapé. Manon avait envie d’être très proche de lui, de sentir tout son amour,
tout le bonheur qu’il lui donnait.
— Tu prends goût à me préparer des petits plats, remarqua-t-il le dernier jour
de son séjour.
— Et on dirait que tu y prends goût aussi, répliqua-t-elle en souriant. Est-ce
que l’on marque des points dans la catégorie couple traditionnel ?
— Laisse-moi d’abord allumer la télévision et regarder le football avant de
cocher cette case, dit-il en plaisantant.
— On n’a toujours rien décidé pour la suite, s’inquiéta Manon. Est-ce tu
reviens en France ou est-ce que je viens à Miami.
— Je ferais ce que tu voudras. Mais pour le moment, j’aimerais profiter de toi
une dernière fois avant ton départ. J’ai besoin de me faire des souvenirs de ta
peau pour tenir durant les mois qui nous séparent de mon séjour à Paris.
La voix sourde de Lucas et son insinuation produisirent un frisson sur la peau
de Manon qui lui fit pointer les tétons. Elle passa une main sur son entrejambe
pour sentir son sexe prodigieusement raide et gonflé. Il semblait insatiable et elle
répondit à l’appel muet de son membre impétueux. Elle se redressa et se mit à
califourchon au-dessus de lui. Elle poussa un long soupir de soulagement au fur
et à mesure qu’il la remplit. Il lui empoignait les seins de ses mains chaudes. Elle
savourait chaque caresse. Elle faisait le plein de sensations pour après, quand
elle serait de nouveau seule.
— Reste ici, avec moi, proposa-t-il tendrement en plaquant ses mains sur ses
fesses pour imprimer une impulsion supplémentaire.
Manon se pencha pour donner plus d’énergie à sa cavalcade. Il en profita pour
s’emparer de ses seins et les lécher goulûment. Ses tétons se durcissaient sous les
coups de langue. Manon en ronronnait de bonheur l’incitant à les sucer plus
intensément jusqu’à la faire gémir. Elle sentait des palpitations en provenance de
son ventre. Elle se déhancha frénétiquement. Un vertige la saisit, elle retomba
sur sa poitrine le souffle coupé. Elle perçut les soubresauts de son membre
terriblement dur. Sa jouissance se mêlait à la sienne au fond de son ventre.
Lucas la rappela à lui et l’enlaça dans ses bras. Elle s’y blottit avec l’assurance
que donnait désormais l’habitude. Il posa son menton sur son front, ses doigts
dessinaient des ronds dans le creux de son épaule. Son calme et sa chaleur
étaient le plus délicieux des refuges. Pour faire durer ce moment, elle
n’entrevoyait qu’une solution. Elle allait s’installer ici avec lui.
14

Lorsque Lucas s’installa chez Manon au mois d’août, il put constater à quel
point elle était sérieuse lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle allait emménager
avec lui à Miami. Il y avait plein de cartons de déménagement, des manuels
d’anglais et une demande de visa à moitié remplie. Il se disait que c’était sans
doute l’une des plus belles preuves d’engagement qu’elle pouvait lui donner. Il
aurait dû être heureux qu’elle cède et parte le rejoindre dans son univers. Mais il
ne semblait pas tout à fait satisfait de cette situation, ce qui inquiétait un peu
Manon.
De son côté, elle était rayonnante. La perspective de vivre aux côtés de Lucas
la transportait de joie. Plus jamais d’appel vers minuit ! Elle pourrait profiter de
lui jour et nuit. Plus aucune distance entre eux. Bien sûr, elle avait un peu
d’appréhension à s’installer loin de ses amis, mais elle avait Lucas et cela
suffisait à son bonheur.
Bien sûr, au niveau sexuel, c’était toujours aussi génial entre eux. Quand ils ne
s’envoyaient pas en l’air, ils passaient des moments tranquilles à se promener
dans Paris, à dîner en ville ou avec des amis de l’un ou de l’autre, à rester dans
l’appartement de Manon pour regarder un film ou bouquiner l’un à côté de
l’autre. Lucas se disait que c’était finalement aussi simple que cela la vie de
couple : paisible et simple, avec beaucoup d’orgasmes pour mieux profiter de la
tranquillité acquise. Le seul point noir de l’été était le mariage de Nathalie. Pas
que Lucas ait quoi que ce soit contre la meilleure amie de Manon ! Non, il
rechignait à aller à un mariage, car il détestait l’institution sociale que cela
représentait. Au contraire, Manon tenait absolument à y aller, car elle était
témoin et que c’était le seul mariage auquel elle assistait depuis le ratage du sien.
La cérémonie se déroulait dans la petite église d’un village de Bourgogne et la
fête se déroulait ensuite dans la maison de famille du mari. Il y avait une demi-
douzaine de chambres à disposition dans la demeure elle-même et la possibilité
de camper dans le grand jardin. Pour éviter que Lucas ne râle trop, Manon avait
consenti à prendre une chambre d’hôte à quelques kilomètres de là. Ils partirent
donc la veille et se réveillèrent dans une petite maison bourguignonne
traditionnelle. Manon finissait de se préparer quand Lucas lui tendit une petite
boîte.
— Un petit cadeau pour toi, lança-t-il avec un regard pétillant.
— Je me méfie un peu de tes cadeaux, hésita Manon.
— Tu n’as pas apprécié l’objectif que je t’ai offert ? protesta-t-il.
— Si, bien sûr, répondit-elle en lui laissant un léger bisou sur le front. Mais il
y a eu divers sex toys… Et du coup, je m’interroge.
— Fais-moi confiance, murmura-t-il d’un air coquin.
Manon ouvrit la boîte. C’était une boule de geisha solitaire. Habituellement, il
y en avait deux. Elle s’en étonna auprès de Lucas qui lui expliqua qu’il l’avait
fait faire pour l’occasion. Il la supplia de la porter. Il expliqua que c’était le seul
moyen pour lui de rendre la journée intéressante. Il semblait à Manon qu’il se
comportait soudain comme un enfant qui réclamait son jouet. Elle céda, car elle
ne pouvait se permettre d’être en retard. Il insista pour l’aider à l’installer dans
son ventre avant de partir pour la cérémonie. La boule ne vibrait pas vraiment
comme celles qu’il lui avait offertes au Nouvel An. Manon se dit que c’était sans
doute un effet volontaire. Comme elle était préoccupée par le déroulement des
événements et tenait à soutenir son amie, elle balaya ce détail et pensa tout à fait
à autre chose une fois qu’elle fut habituée à l’objet dans son ventre.
La journée se déroula sans accroc et Lucas fit même un effort pour ne pas
faire de plaisanterie contre le mariage et pour s’intégrer dans le groupe des
invités. Une fois le bal entamé, Lucas put enfin retrouver Manon libérée de ses
obligations. Il l’entraîna à l’écart dans le jardin pour pouvoir lui parler. Il
l’enlaçait tendrement en lui caressant la nuque lorsqu’il lui annonça qu’il voulait
rompre, car leur relation actuelle ne lui convenait plus. Manon voulut le gifler,
mais il la retenait contre lui fermement. Elle se débattit et l’insulta copieusement.
Elle avait les larmes aux yeux et semblait folle de rage.
— Calme-toi Manon, lui dit Lucas.
Mais elle ne pouvait pas se calmer. Elle repensait à tous ses cartons prêts à
être envoyés aux États-Unis. Elle se disait qu’elle avait sacrifié sa carrière pour
le suivre à l’autre bout du monde et qu’au dernier moment il l’abandonnait.
Lucas l’embrassa pour la faire taire. Il lui essuyait ses larmes et passa une
main dans ses boucles. Elle sembla reprendre le contrôle sur ses nerfs et lui dit
dans un calme effrayant qu’elle le haïssait.
— Manon, je crois que tu as mal compris, murmura Lucas, secoué par sa
déclaration. Je veux plus que l’on soit dans une union libre, car je n’ai pas envie
que tu ailles voir d’autres hommes. Je ne veux pas partager ton corps avec des
inconnus. Je voudrais que tu me sois fidèle autant que moi je le suis. Je n’ai
couché avec aucune autre fille depuis que l’on est de nouveau ensemble. Il n’y
en a aucune qui me fait envie comme toi. Tu es la seule que je désire.
Manon reprenait vie. Elle avait sauté aux conclusions trop vite. Tout n’était
pas fini entre eux. Bien au contraire. Les baisers de Lucas vagabondèrent sur sa
peau, descendirent dans son cou, sur sa gorge.
— Je veux que tu m’appartiennes de toutes les manières possibles. Je veux
qu’on soit un couple ordinaire. Fidèle. Sans union libre. Est-ce que tu accepterais
cela ?
— Oui, évidemment ! répondit Manon de nouveau radieuse.
— Dis-moi que tu m’aimes, Manon ! supplia Lucas. Dis-moi que tu acceptes
de vivre avec moi dans une relation totalement exclusive.
— Je t’aime, Lucas, murmura Manon. Tu m’as fait tellement peur. Je n’aurai
plus jamais d’autres hommes que toi. Je te serai fidèle, car il n’y a que toi qui me
procures du plaisir.
Elle l’embrassa passionnément. Leurs lèvres se soudèrent dans un baiser
brûlant. Lucas resserrait son étreinte étouffant presque dans ses bras. Il ne quitta
ses lèvres que pour lui permettre de respirer et continua de l’embrasser plus
tendrement. Elle s’accrochait à lui comme une naufragée. Blottie contre son
corps, elle était au paradis.
— Il y a une seconde raison pour laquelle la relation que nous avons
actuellement ne me convient plus, poursuivit Lucas. Tu es prête à tout quitter
pour venir me rejoindre et j’en éprouve de la culpabilité. Je ne veux pas que tu
vives à mes crochets, que tu sois dépendante de moi ou que tu me reproches un
jour de t’avoir fait quitter tes amis et ton boulot.
— Tu es la seule personne au monde dont j’ai besoin, répliqua Manon. Si je
sacrifie ma vie actuelle, c’est pour être avec toi.
— Justement, je ne veux pas de sacrifice de ta part. Je veux que l’on
construise quelque chose ensemble sans que tu aies à te défaire de quoi que ce
soit. C’est pourquoi je rentre en France le mois prochain.
Manon était aux anges. Son cœur se mit à battre la chamade. Comment
pouvait-il la faire passer ainsi du désespoir au bonheur par ses simples paroles ?
Il expliqua qu’il allait ouvrir sa propre agence et qu’il avait des clients qui
allaient le suivre. Il avait aussi de quoi acheter un appartement pour qu’ils y
vivent tous les deux. Ses cartons de déménagement n’auraient ainsi pas besoin
de traverser l’Atlantique.
Manon l’écoutait évoquer les projets d’avenir avec elle avec ravissement. Il
voulait qu’elle choisisse l’appartement et qu’elle l’aide à s’installer. Lucas
souhaitait qu’elle s’implique dans tout ce qu’ils allaient construire ensemble.
Elle n’en croyait pas ses oreilles. Elle réalisa que cet homme avait complètement
changé d’existence pour l’avoir auprès de lui, que par amour pour elle, il
renonçait à ce qu’il avait bâti à Miami. Il rompait toutes les attaches qui
l’éloignaient d’elle pour s’enchaîner à ses pieds. Il n’exigeait rien d’elle sauf
d’être à lui exclusivement. Il se donnait entièrement à elle ! Manon le regarda
avec adoration.
— Je t’aime Lucas, répéta-t-elle. Je suis si heureuse que l’on vive ensemble.
Le cœur de Manon battait la chamade et elle sentait son ventre se réveiller
sous les caresses de Lucas. Il continuait d’embrasser ses seins tandis que ses
mains descendaient plus bas, écartant le tissu de la robe pour se poser sur ses
fesses et la ramener à lui. Il la maintenait fermement et elle pouvait sentir qu’il
bandait prodigieusement. Manon l’aida à libérer son sexe du pantalon et se mit à
le caresser fébrilement. Elle sentait son ventre se tordre de désir et elle se rappela
soudain qu’elle avait toujours la boule de geisha en elle. Elle vibrait légèrement
augmentant l’humidité s’échappant de ses cuisses. Elle voulut la sortir de sa
cache, mais Lucas se glissait déjà à l’entrée de son sexe. Il n’y entra pas. Il
caressait lentement ses lèvres de son gland chaud. Manon sentait qu’elle n’allait
pas tenir très longtemps s’il continuait à l’exciter ainsi. L’attente était
insoutenable.
— Si tu m’aimes vraiment, murmura Lucas, tu accepteras de répondre à ma
dernière requête.
Il s’introduisit un peu plus en elle, juste assez pour la faire chavirer d’envie.
Manon était totalement affolée. Elle aurait donné n’importe quoi pour qu’il entre
franchement en elle. Mais il lui maintenait le bassin pour l’empêcher de
s’enfoncer plus loin, accroissant la tension sexuelle.
— Épouse-moi ! murmura-t-il.
— Oui.
Il la contempla enchanté par son consentement. Il libéra sa prise pour que
Manon puisse l’attirer au fond d’elle avec un gémissement de satisfaction. Son
sexe la remplissait en provoquant une série de spasmes de plaisir. La sensation
était insoutenable, la boule de Geisha s’agitant à chaque mouvement. La
jouissance foudroya Manon qui étouffa un cri contre son torse. Son plaisir
inonda ses cuisses. Le va-et-vient avide de Lucas l’emportait au-delà de tout ce
qu’elle avait pu connaître. Il ne tarda pas à la rejoindre dans un râle rauque. Il
resta au creux de son ventre et tous s’apaisèrent sans bouger.
— Au fait, murmura Lucas une fois qu’il eut repris ses esprits. Il faudrait que
l’on sorte la boule de Geisha.
— Ça peut sans doute attendre un peu, non ? hasarda Manon. Elle est toujours
au fond de moi. Elle ne va pas s’échapper.
— Oui, mais j’avais prévu de te faire une déclaration en règle. Genre
romantique avec le genou à terre. Mais à ma façon. Et la bague de fiançailles est
dans la boule.
Manon éclata de rire.

© Pandorica, 2017

Photographie de couverture :
© Maxim Guselnikov / Trevillion Images


Ceci est une oeuvre de fiction. Les personnages et les situations décrits
dans ce livre sont purement imaginaires : toute ressemblance avec des
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