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40 TRIBUNES

DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE Mohamed Chikouche

© ALAIN BACHELLIER
SOCIALISTE ET Conseiller départemental délégué
chargé de la Politique de la ville
RÉPUBLICAIN Canton d’Alfortville

Politique de la ville : continuer d’agir pour les


Val-de-Marnais malgré l’inaction de l’État

A
dons encore les chiffres 2018 des services répondre  ? Et que deviendra dans ce cas
lors que le Gouvernement commu-
de l’État). Cette diminution des crédits de l’expertise des associations de terrain, pré-
nique à grand renfort médiatique
l’État pour les quartiers (-15,5 % par rapport sentes au quotidien en cœur de quartier et
sur sa « politique des quartiers »
à 2013) s’accompagne de la baisse quasi- pour la plupart depuis de nombreuses
censée concrétiser les annonces du pré-
continue du montant moyen financé par années ? Comment l’État compte-t-il encou-
sident de la République en novembre 2017
action (-12,58 % depuis 2013). rager ce maillage pour sécuriser et pérenniser
à Tourcoing, qui appelait à une « mobilisa-
l’intervention des plus petites associations ?
tion nationale pour les quartiers priori- En outre, alors que l’État semblait vouloir
taires », sa feuille de route, dont il avait simplifier le financement des projets des En conclusion, rien ne peut se faire, on le
précisé les objectifs en mai 2018, est tou- associations de proximité, la mise en œuvre sait, sans l’action déterminée de l’État qui
jours au point mort pour les quartiers « poli- de son dispositif nous interroge, avec notam- permette un engagement collectif et coor-
tique de la ville » ! Nous regrettons que la ment le dépôt unique dématérialisé des donné de toutes les collectivités concernées,
rénovation des contrats de ville avec des au profit des indispensables solidarités vers
demandes de financement : qu’en sera-t-il
« protocoles d’engagements réciproques et celles et ceux qui en ont le plus besoin. Cet
des petites associations de proximité et du
renforcés » ne s’accompagne à ce jour d’au- engagement de la puissance publique tarde
financement de leurs projets ? De même, les
cun financement complémentaire de l’État, à venir ! Il en va du lien social et de la cohé-
conventions pluriannuelles d’objectifs, dont
tant sur les crédits de droit commun que sur sion territoriale auxquels nous sommes atta-
le recours semble devoir être systématisé,
les crédits spécifiques politique de la ville. chés en Val-de-Marne. Vos conseillers
lorsque les subventions sont renouvelées au
départementaux, qui agissent au quotidien
En dépit de ce désengagement de la puis- même niveau et pour les mêmes actions
sur le terrain, mesurent au premier chef
sance publique, le Conseil départemental depuis plusieurs années. Mais quid des asso-
l’attente des habitants dans nos villes, où les
maintient lui, ses engagements en matière ciations qui n’en bénéficieront pas, et pour
défis ne peuvent être relevés qu'au prix
de politique de la ville et agit dans les quar- lesquelles le caractère aléatoire des finance-
d'une mobilisation de tous, à commencer par
tiers, qu’ils soient reconnus ou non priori- ments pourrait s’en voir renforcé d’autant ?
l’État, incapable à ce jour de concrétiser ses
taires par l’État. Aux yeux des acteurs Cette absence de réévaluation des crédits
incantations de principe en matière de poli-
concernés, c’est bien la question de la sanc- dédiés interroge d’autant plus que viennent
tique de la ville.
tuarisation des « crédits politique de la ville- d’être labellisées des associations dont la
État » consacrés aux actions portées par des structuration et le budget leur permettent Alors que les mesures annoncées tardent à
associations qui œuvrent au plus près du d’ores et déjà d’intervenir à l’échelle régio- se traduire en transformations tangibles
terrain qui est fondamentale. Le président nale, voir nationale… pour les habitants, nous préservons nos poli-
Macron s’y était pourtant engagé ! Or, nous tiques publiques utiles à tous les quartiers
vivons le contraire sur le terrain, où on est L’idée n’est, bien sûr, pas d’opposer les uns d’habitat social. Comme nous nous y étions
loin de ses annonces de « sanctuarisation », aux autres, les actions mises en place par ces engagés auprès des Val-de-Marnais, le
avec des crédits de l’État sur la politique de structures étant sans doute à même de Département maintient l’indispensable sou-
la ville qui diminuent d’année en année : en répondre à certains besoins des habitants tien aux quartiers et à leurs structures de
2016, alors que l’État avait soutenu en Val- des quartiers. Mais le parallèle interroge : proximité, pour répondre aux besoins des
de-Marne 687 projets « politique de la quel partenariat ces « grosses » structures habitants. ■
ville » pour un montant global de subven- pourront-elles mettre en place avec les asso- Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
tion de 6,046 millions d’euros (soit une aide ciations de proximité, pour une déclinaison et Républicain du Conseil départemental sur :
moyenne par projet de 8 800 euros), il n’y de leurs actions qui puisse rester au plus près Facebook : www.fb.me/pscd94
avait plus que 631 projets financés pour des besoins des habitants de ces territoires ? Twitter : @PSCD94
5,238 millions d’euros en 2017 (nous atten- Seraient-elles les seules à même d’y Site internet : www.ps-cd94.fr
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DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Brigitte Jeanvoine
GROUPE Vice-présidente du Conseil départemental
en charge des Solidarités en faveur de
© ALAIN BACHELLIER
SOCIALISTE ET l’autonomie des personnes âgées et des
personnes handicapées
RÉPUBLICAIN Canton de Créteil-2

Le Département développe des politiques


innovantes et solidaires pour les personnes
en situation de handicap
Quand l’État recule sur les politiques à destination des personnes en situation de handicap, le Département
du Val-de-Marne rapproche le service public des habitants et développe des politiques ambitieuses et solidaires.

L
e Gouvernement a le verbe haut Face à cette situation qui devrait mobiliser tement participe au développement de
mais l’action faible. De grandes l’ensemble des acteurs, le Département du plateformes de services adossés à un éta-
déclarations, un appel à une société Val-de-Marne fait le choix déterminé d’ini- blissement médicosocial. Le résultat est
inclusive et un accès à tous les droits, tier, de soutenir et d’accompagner les ini- là, offrir des moments de loisirs aux per-
que nul ne peut bien sûr contester, ne tiatives innovantes et solidaires, tout en sonnes en situation de handicap,
construisent malheureusement pas une se rapprochant des citoyens. construire un accompagnement individuel
politique efficace, globale et coordonnée de qualité dans le cadre de leur projet
Le Conseil départemental déploie, dans
pour donner à chaque personne en d’insertion ou de soin et créer des services
le cadre des schémas départementaux en
situation de handicap l’accès aux accom- d’accompagnement à domicile.
faveur des personnes âgées et des per-
pagnements et aux services que la
sonnes handicapées une politique d’in- La solidarité constitue une valeur cardi-
société leur doit.
clusion sociétale. C’est ainsi que le nale de notre action : la mise en place de
La démarche « Réponse accompagnée schéma en faveur des personnes en sept espaces Autonomie en est sa traduc-
pour tous », dont l’objectif est d’apporter situation de handicap (2016-2020) a tion. Le Conseil départemental a donc
un accompagnement à chaque personne pour objectif de permettre à chaque Val- décidé de privilégier les services publics
handicapée, se heurte à des difficultés de-Marnais de participer pleinement à la en maillant notre département. Ouverts
en raison du manque de moyens. Et pour vie sociale, à la citoyenneté et d’accéder à la fois aux personnes en situation de
cause, l’Île-de-France fait face à un sous- à l’ensemble de ses droits. Cette ambition handicap, aux personnes âgées et à leurs
équipement historique en nombre de sera poursuivie à travers le prochain aidants, les espaces Autonomie permet-
solutions en établissements spécialisés schéma Autonomie qui, pour la première tront d’accompagner et de répondre aux
de l’ordre de 20 % par rapport à la fois, rassemblera l’ensemble des acteurs besoins des usagers aux plus près de
moyenne française. À ce titre, la réponse du département autour des politiques chez eux.
apportée à notre département par l’Au- concernant les personnes en situation de
Face au renoncement de l’État, vous pou-
torité régionale de santé dans le cadre handicap et les personnes âgées.
vez compter sur l’engagement de vos
de l’appel à manifestation d’intérêt
L’innovation est au cœur de nos priorités. conseillers départementaux pour porter
amplifie les inégalités de territoire en
Ainsi, le Conseil départemental a participé au quotidien des politiques à destination
« sous-dotant » le Val-de-Marne.
à l’ouverture de la maison partagée des personnes en situation de handicap,
Depuis le vote de la loi ELAN, le Gouver- Simon-de-Cyrène, à Rungis : une résidence innovantes et solidaires. ■
nement réduit l’accès des personnes en qui intègre un service d’aide à domicile Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
situation de handicap à un logement spécialisé dans la prise en charge des per- et Républicain du Conseil départemental sur :
social. Ce ne sont désormais que 20 % sonnes cérébrolésées. En soutenant éga- Facebook : www.fb.me/pscd94
des logements sociaux qui doivent être lement, depuis sa création, l’institut Le Twitter : @PSCD94
accessibles. Val-Mandé SAVS-Espace loisirs, le Dépar- Site internet : www.ps-cd94.fr

LE M AG A ZINE DU DÉPA R T EMEN T • N°369 • SEP T EMBRE 2019


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DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE
SOCIALISTE ET

© M. LUMBROSO
RÉPUBLICAIN

Non aux reculs de l’État et aux fermetures


de ses services publics de proximité !

L’
audition du nouveau préfet du de fermetures de structures et de suppres- tant indispensables ; mais aussi une
Val-de-Marne devant l’assem- sions de postes, dans les trésoreries, les fracture avec nos concitoyens n’ayant
blée départementale pour la tra- bureaux de Poste, les commissariats, etc. pas accès aux nouvelles technologies
ditionnelle présentation de l’activité des Autant de reculs de la puissance publique numériques.
services de l’État a témoigné, cette qui, à l’évidence, contreviennent au prin-
De même, la déconstruction du maillage
année encore, de l’engagement de tous cipe de solidarité et de continuité des
de proximité des services publics qui
les agents publics qui font vivre au quo- engagements de l’État !
s’aggrave aura comme conséquences des
tidien le service public, et qui travaillent
Comme nous l’avons déjà fait l’an dernier suppressions de postes, des réductions
au service des populations et des collec-
à pareille époque, il est notre devoir des horaires d’ouverture ou pire, des fer-
tivités du département. Cette séance a
d’élus locaux et d’acteurs de terrain metures de services du quotidien qui
surtout permis aux conseillers départe-
d’alerter, sur les impacts pour les Val-de- restent pourtant essentiels, comme dans
mentaux socialistes et républicains d’ex-
Marnais d’un recul de l’intervention les écoles, les trésoreries, les services
primer, à l’unisson avec les groupes de
publique de l’État et de ses opérateurs. et structures de santé, les bureaux de
la majorité départementale, nos légi-
Nous sommes inquiets en effet pour le poste, au motif de « regroupements » sur
times préoccupations, face au projet de
quotidien de nos concitoyens et celui des lesquels nous n’avons pour l’heure aucune
privatisation d’ADP et ses conséquences
agents des fonctions publiques, face à ce visibilité !
sociales et environnementales, ou aux
reculs successifs de l’État et de ses services qu’on nous présente comme une « moder- Parce que la puissance publique garde
de proximité, qui menacent désormais nisation de l’État », censée accompagner un indispensable devoir de proximité,
des secteurs entiers du département, la transformation de notre département ! comme réponse la plus concrète et per-
avec des conséquences sur le quotidien Cette dégradation affecte d’ailleurs, de tinente aux besoins des habitants, nous
de nos concitoyens. plus en plus, ce qui constituait jusqu’ici restons déterminés avec le président
des partenariats constructifs de nos col- Christian Favier, à défendre le service
Ainsi, comme nous l’avions déjà fait, dès lectivités, communes et Département, public et ses agents, et à nous mobiliser
son arrivée au mois d’août dernier, par avec les services de l’État, dans nos inter- pour améliorer la vie des habitants, lutter
un courrier lui demandant de s’engager
ventions du quotidien, dans un souci de contre les inégalités qui les frappent, leur
à un moratoire sur les fermetures de ser-
complémentarité de l’ensemble des garantir des services publics de qualité,
vices publics en Val-de-Marne, les élus
acteurs publics. innover et investir malgré les contraintes
socialistes et républicains ont interpelé
budgétaires qui nous sont imposées, pour
le représentant de l’État, pour dénoncer Mais force est de constater dans plusieurs
agir au quotidien pour le Val-de-Marne
la situation actuelle, et pour faire front domaines la dégradation de l’action de
et les Val-de-Marnais ! ■
commun, face aux trop nombreux désen- l’État que subissent les usagers des ser-
gagements de l’État et aux inquiétudes vices publics. C’est le cas notamment de
qui pèsent sur l’avenir de nos services de la généralisation de la dématérialisation Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
proximité. Au prétexte des « réorganisa- de certaines procédures, avec pour prin- et Républicain du Conseil départemental sur :
tions » annoncées, nous risquons en effet cipale conséquence l’allongement des Facebook : www.fb.me/pscd94
de subir dans nos communes de profonds délais d’attente des usagers ; leur empê- Twitter : @PSCD94
regroupements de services, synonymes chement d’obtenir des rendez-vous pour- Site internet : www.ps-cd94.fr
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DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

© M. LUMBROSO
Isabelle Santiago
GROUPE Vice-présidente du Conseil départemental
En charge de la Prévention et de la Protection
SOCIALISTE ET de l’enfance et de l’adolescence,
et de la Prévention spécialisée
RÉPUBLICAIN Canton d’Alfortville

Droits de l’Enfant : le Département toujours


aussi engagé pour l’enfance en danger !

O
n célèbre cette année les trente leur insertion et leur promotion sociale, contenu de ces mesures d’AEMO. Mais
ans de la convention internatio- dans les quartiers où se concentrent les surtout, nous finançons 350 mesures
nale des droits de l’Enfant, cet difficultés. Ce dispositif est complété par supplémentaires par an, pour réduire le
important engagement international, la maison de l’Adolescent et ses quatre temps d’attente pour les familles, ce qui
qui doit garantir à chaque jeune le res- Points d’accueil écoute jeune (PAEJ), qui représente près d’1,5 million d’euros de
pect de ses droits fondamentaux et de s’adressent plus particulièrement aux dépenses supplémentaires pour notre
sa capacité à grandir dans un environ- 12-25 ans rencontrant divers problèmes : collectivité. C’est un véritable pari sur
nement serein. En France, les départe- conflits familiaux, difficultés scolaires, l’avenir, car nous savons qu’une inter-
ments sont un maillon essentiel de consommation de drogues, etc. vention en milieu ouvert réussie peut
l’application de cette convention inter- éviter un placement par la suite. Afin
Notre collectivité a, par ailleurs, beau-
nationale, aux côtés des institutions de de mieux mettre en œuvre la loi du 14
coup investi ces dernières années pour mars 2016 relative à la protection de
la Justice, de l’Éducation nationale ou que soient mieux repérés les dysfonc-
du monde associatif. l’enfant, nous travaillons aussi à mettre
tionnements au sein des familles afin en place dans les prochains mois un dis-
Le Conseil départemental consacre à la que, lorsque c’est nécessaire, nos ser- positif complémentaire à ceux déjà exis-
Protection de l’enfance un budget de vices puissent intervenir au plus vite tants, pour mieux accueillir les
près de 150 millions d’euros pour avec la justice. Pour cela, il était essen- nombreuses fratries qui nous sont
suivre, protéger et accompagner envi- tiel de mieux former les personnels de confiées.
ron 5 300 jeunes, dont près de 2 800 toutes les institutions qui sont au contact
des enfants. À ce titre, tous les On le voit, 36 ans après les premières lois
nous sont confiés physiquement dans
assistant.e.s sociaux de l’Éducation de décentralisation, trente après la signa-
nos structures. Nos services inter-
nationale ont été formés à la transmis- ture de la convention internationale des
viennent très majoritairement sur déci-
sion des informations préoccupantes et droits de l’Enfant et 3 ans après la loi de
sions judiciaires mais nous avons
des signalements, mais aussi de nom- mars 2016, le Département du Val-de-
également développé, ces dernières
breux directeurs d’école, psychologues Marne maintient ses engagements et son
années, nos actions en matière de repé-
scolaires, médecins libéraux, directeurs action pour protéger les enfants en dan-
rage et de prévention. En matière de ger, avec l’ambition de toujours plus de
prévention, autre priorité départemen- de centres de loisirs, etc. Cela se pour-
suivra dans les années qui viennent. prévention, pour mieux repérer et adap-
tale, ce sont 136 postes éducatifs qui ter nos dispositifs d’accueils et répondre
sont financés par le Département, dans Le Département a également réorganisé aux besoins spécifiques de chaque
dix associations de prévention spécia- son dispositif d’aide éducative en milieu enfant, qui sont tous différents. ■
lisée, déployées principalement dans ouvert (AEMO) depuis début 2019. Nous
Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
les territoires « politique de la ville ». avons ainsi territorialisé les actions des et Républicain du Conseil départemental sur :
Leur premier objectif est de prévenir associations déjà en place pour leur per- Facebook : www.fb.me/pscd94
les risques de marginalisation des mettre de nouer plus facilement des Twitter : @PSCD94
jeunes Val-de-Marnais et de faciliter partenariats locaux et renforcer le Site internet : www.ps-cd94.fr
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DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE
SOCIALISTE ET

© M. LUMBROSO
RÉPUBLICAIN

Proches des citoyens et solidaires


de nos territoires malgré l’asphyxie
des finances locales
A
u mépris des préoccupations réduite à zéro, avec de lourdes consé- individuelles de solidarité et 2 milliards
sociales et des mobilisations de quences à craindre sur les dynamiques pour les mineurs non accompagnés).
ces derniers mois, alors que de nos territoires, dont le Conseil dépar-
En projetant de priver les départements
l’INSEE confirme l’aggravation des iné- temental est un acteur majeur au travers
de la seule ressource sur laquelle ils
galités en France, ce Gouvernement ne de ses politiques en faveur de l’investis-
peuvent exercer un pouvoir de taux, et
prend toujours pas la mesure des frac- sement.
en proposant de la remplacer par une
tures actuelles. Au lieu de travailler
Nous sommes inquiets de la fin de l’au- fraction de TVA qui serait forcément tri-
avec les collectivités, et de s’appuyer
tonomie fiscale des départements qui se butaire de la conjoncture, le Gouverne-
sur l’expertise des élus et des acteurs
prépare, avec le projet de transfert de ment accroîtrait sa tutelle sur notre
locaux, pour plus de cohésion sociale et
la taxe foncière aux communes, pour collectivité, proche des territoires. Par
territoriale, nous assistons à la mise
compenser la suppression de la taxe ailleurs, la dette de l’État à l’égard des
sous tutelle des collectivités locales par
d’habitation. Comment en effet se satis- Départements, reste entière. Alors que
l’État. Nous refusons cette menace de
faire du projet d’octroyer une part de nos départements ont fait preuve de soli-
mise à mal de notre autonomie finan-
TVA tel qu’il est envisagé par l’État en darité entre eux, en créant un fonds de
cière, au travers des projets de réforme
compensation de cette perte, puisque le péréquation interdépartementale, I’État
de la fiscalité.
rendement de la TVA varie en fonction doit à présent cesser de se décharger sur
Après le « pacte de Cahors » imposé aux de la situation économique et qu’en nos collectivités et doit assumer son rôle
collectivités territoriales, leur deman- période de crise, le rendement baisse en matière de solidarité nationale. À ce
dant de limiter l’augmentation de leurs lorsque les dépenses sociales et de soli- rythme, les départements seront confron-
coûts annuels de fonctionnement à darité augmentent ? En outre, dans la tés à brève échéance à l’asphyxie finan-
moins d’1,2 %, véritable mise sous mesure où la TVA est payée par tous nos cière. Nous attendons un nouvel acte
tutelle de nos budgets, la nature des concitoyens, qu’ils soient aisés ou non, concret de décentralisation, qui s’accom-
ressources de nos collectivités risque nous estimons choquant que les plus pagne de moyens qui permettent aux
encore de pâtir des projets de réforme fragiles soient les contributeurs des poli- départements, particulièrement au
fiscale du Gouvernement. Pour protes- tiques sociales dont ils sont censés être conseil départemental du Val-de-Marne,
ter contre le projet de loi de finances plutôt les bénéficiaires. Quant au fonds d’assumer leurs compétences et surtout
qui pourrait les priver, à partir de 2021, de compensation proposé par le Gouver- leurs politiques publiques utiles au ser-
de la part de taxe foncière sur les pro- nement, d’un montant de 250 millions vice de tous nos concitoyens ! ■
priétés bâties qu’ils perçoivent, rempla- d’euros, il reste très insuffisant au regard
Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
cée par une fraction de TVA, les des dépenses engagées pour le compte et Républicain du Conseil départemental sur :
présidents des départements ont de I’État par les collectivités départe- Facebook : www.fb.me/pscd94
exprimé en octobre dernier leur crainte, mentales, qui s’élèvent à 11 milliards Twitter : @PSCD94
de voir leur autonomie fiscale bientôt d’euros (9 milliards pour les allocations Site internet : www.ps-cd94.fr

LE M AG A ZINE DU DÉPA R T EMEN T • N°372 • DÉCEMBRE 2019


40 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Bruno Hélin
Vice-président du Conseil départemental
GROUPE chargé de l’Environnement, des Espaces verts
et naturels, de la Biodiversité, de la Protection
SOCIALISTE ET contre les nuisances, de la Gestion des

© M. LUMBROSO
déchets, de l’Aménagement numérique
RÉPUBLICAIN Canton de Créteil

Préserver l’environnement, pour protéger


la santé publique en Val-de-Marne !
A
u nom du principe de précaution arrêtés de nos collectivités en Val-de- le préfet a considéré l’arrêté du Conseil
face à un véritable risque sanitaire, Marne. Pourtant, par leurs engagements, départemental illégal, et a saisi le tribunal
et en solidarité avec les collectivités ce sont bien les élus locaux - soutenus par administratif pour en demander l’annulation…
engagées dans la même démarche, le les habitants, les agriculteurs et les asso- Il faudra bien pourtant avoir le courage
président du Conseil départemental, ciations – qui peuvent faire bouger les d’agir et de légiférer, car ces pesticides dan-
Christian Favier, a pris, le 9 septembre, un choses, et doivent être à présent entendus gereux sont encore utilisés en toute légalité
arrêté interdisant l’usage des pesticides par nos pouvoirs publics ! et à proximité directe des habitants. Avec
sur tout le territoire val-de-marnais. Si le cette décision politique, nous avions voulu
Le constat aujourd’hui est en effet sans
Val-de-Marne est, à ce jour, le premier faire face à ces failles réglementaires en
appel : l’utilisation des produits phytosa-
Département à avoir pris un arrêté inter- visant ces espaces gérés par des organismes
nitaires contribue à une diminution impor-
disant l’usage de produits phytopharma- privés (parkings, espaces extérieurs de
tante de la biodiversité et porte atteinte à
ceutiques contenant du glyphosate ou des logements collectifs) ou les infrastructures
la santé humaine à proximité directe des
perturbateurs endocriniens, plusieurs ferroviaires (voies, quais et gares) utilisant
lieux d’habitation. Il s’agit donc aussi bien
communes ont, ces derniers mois, pris des ces produits contenant du glyphosate. Le
de protéger les personnes exposées que de
arrêtés contre l’utilisation de ces produits, Val-de-Marne compte également encore de
réagir face à l’urgence climatique. D’ailleurs,
ici, en Val-de-Marne, comme ailleurs. C’est nombreuses activités agricoles - le plus
si cette préoccupation est aujourd’hui légi- grand nombre de la petite couronne - qu’il
en responsabilité avec l’ensemble de ces timement partagée par nos concitoyens,
maires, de ces élus et acteurs locaux, avec faut préserver dans le respect de tous. C’est
le Val-de-Marne n’a pas attendu que les bien au nom du même principe de précau-
les associations et les citoyens engagés, pesticides et leur utilisation soient au cœur tion que le Département s’engage à la fois
que le Val-de-Marne entend contribuer au de l’actualité ces derniers mois, car notre pour le maintien de ces terres, et pour la
débat désormais indispensable qui collectivité, nos services et nos agents promotion des pratiques respectueuses de
concerne la santé publique et singulière- publics départementaux sont engagés de l’environnement en appui des agriculteurs
ment la santé des riverains de zones longue date dans la préservation de l’envi- locaux. Ainsi, plus que jamais, il est de notre
d’épandage et des agriculteurs eux-mêmes. ronnement. Pour preuve, que ce soit en devoir et de notre responsabilité d’élus
Alors que l’inquiétude et la méfiance vis- matière de biodiversité, de protection locaux, d’être aux côtés de tous nos conci-
à-vis des produits phytosanitaires gran- contre les nuisances, ou de gestion des toyens, et d’agir pour faire évoluer les com-
dissent, l’État et ses représentants dans espaces verts et naturels, nous faisons portements lorsqu’ils sont susceptibles de
les départements ne semblent pourtant évoluer au travers de nos politiques porter atteinte à la santé publique et à
pas prendre la mesure de cette inquiétude publiques nos pratiques de gestion du l’environnement. C’est cela aussi la mission
légitime sur cet important sujet de santé patrimoine vert depuis le début des années et l’honneur d’un service public de proxi-
publique ; de même, nul ne semble 2000 vers la démarche « zéro pesticide », mité, utile pour aujourd’hui et responsable
conscient des moyens concrets que néces- justement pour ne plus recourir à ce type pour demain ! ■
siterait une agriculture durable, comme en de produits. Malheureusement, notre collec-
Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
témoignent les nombreuses sanctions tivité n’est pas compétente sur le reste du et Républicain du Conseil départemental sur :
prises en particulier par le tribunal admi- territoire, en matière d’autorisation ou de Facebook : www.fb.me/pscd94
nistratif de Melun, qui a systématique- contrôle des pesticides qui pourraient être Twitter : @PSCD94
ment annulé, ces dernières semaines, les utilisés par d’autres acteurs. C’est pourquoi Site internet : www.ps-cd94.fr
TRIBUNES 41
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Abraham Johnson
GROUPE
2e vice-président du Conseil départemental
SOCIALISTE ET chargé du Développement économique
et des Affaires européennes
RÉPUBLICAIN
© MEHRAK

Canton de Créteil

Non à la financiarisation du logement social !


A
u service du pacte républicain, le les effets de ce tour de passe-passe : ainsi, la rentabilité. Déjà, les fonds privés se
modèle français de logement la RLS a été fixée à 800 millions d’euros en bousculent au portillon des opérateurs
social répond à une mission essen- 2018 et 2019, et à 950 millions d’euros de HLM. La mainmise de la finance sur le loge-
tielle : offrir un habitat décent et abor- 2020 à 2022. À travers ces ponctions, une ment social pourrait également annoncer
dable aux ménages modestes et moyens. partie des projets de construction et de la dérégulation du droit de l’urbanisme, les
C’est grâce à la combinaison de subven- réhabilitation des bailleurs sociaux est investisseurs tolérant mal les freins juri-
tions publiques et de prêts consentis par compromise. Pour les plus fragiles d’entre diques à la réalisation des projets de
la Caisse des dépôts que les bailleurs eux, la RLS impose une trajectoire budgé- construction. En s’en remettant aux forces
sociaux ont, au fil du temps, financé la taire insoutenable, à horizon d’un ou deux du marché pour faire face à une production
construction de 4,6 millions de logements ans. Deuxième choc : la diminution dras- insuffisante de logements HLM, le Gouver-
à loyers modérés. Bien commun de la tique des subventions directes de l’État à nement semble oublier que le logement
nation, le parc HLM français loge près de la construction de logements sociaux. Les social a été créé pour pallier les défail-
11 millions de personnes. Si ce bilan peut aides à la pierre s’élevaient à 450 millions lances structurelles du marché : en 1894,
paraître mitigé dans la mesure où plus de d’euros en 2012 ; elles sont passées à la loi Siegfried autorisa la Caisse des
2 millions de ménages sont en attente d’un 39  millions d’euros en 2018 pour dispa- dépôts à accorder des prêts à des orga-
logement social, le procès aujourd’hui raître purement et simplement en 2019. nismes privés en vue de la construction
intenté au mouvement HLM révèle une Le troisième choc est organisationnel : la d’habitations à bon marché, ancêtres de
volonté d’en finir avec un modèle qui n’a nos HLM, parce que ces organismes ne par-
loi ELAN du 23 novembre 2018 contraint
pourtant pas failli. venaient pas à se procurer les capitaux
les opérateurs HLM détenant moins de
nécessaires au financement de leurs pro-
Or, le Gouvernement a décidé d’attaquer 12  000 logements à se regrouper, sous
grammes.
ce pilier de notre modèle social, en enta- couvert de mutualisation et d’économies
mant un projet de transformation radicale d’échelle. Il y a donc urgence à agir pour que le loge-
visant à arrimer le logement social au ment social reste à l’abri de la spéculation
Entre autres inconvénients, la création de
« nouveau monde ». Comment ? En sou- et continue à jouer son rôle d’amortisseur
groupes d’organismes de logement social
mettant les organismes HLM, taxés de social, particulièrement visible en temps
va fragiliser le dialogue de proximité entre
« dodus dormants », à un triple choc. de crise ! À cette fin, il est indispensable
les locataires, les élus et les organismes
d’enrayer la marche vers la financiarisation
Le premier impose aux bailleurs sociaux gestionnaires. Le but inavoué de cette
de ce secteur en supprimant la réduction
de participer, depuis 2018, à la réduction réforme est de financiariser le modèle fran-
de loyer de solidarité, en revenant à une
des déficits publics, fait inédit dans l’his- çais de logement social. Aux antipodes du TVA à 5,5% pour les opérations d’investis-
toire de notre démocratie sociale. L’objec- modèle qui prévalait jusqu’alors, le modèle sement et en exigeant le réengagement de
tif initial du Gouvernement était de retenu substitue aux subventions directes l’État en faveur des aides à la pierre. À la
réduire les APL perçues par l’ensemble des le recours au marché pour financer la marchandisation du logement social, plus
bailleurs sociaux à hauteur de 1,5 milliard construction de logements sociaux: vente que jamais, opposons la décentralisation
d’euros sans que les locataires du parc HLM au secteur privé et aux particuliers, des responsabilités et la confiance dans les
social en souffrent, cette baisse étant com- souscription d’emprunts auprès des banques territoires ! ■
pensée par une baisse équivalente des commerciales, émission d’obligations, etc.
loyers, baptisée réduction de loyer de Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
À rebours de l’évolution suivie depuis plus et Républicain du Conseil départemental sur :
solidarité (RLS). d’un siècle, la montée en puissance du mar- Facebook : www.fb.me/pscd94
La mobilisation du monde HLM a obligé ché dans le domaine du logement social Twitter : @PSCD94
l’exécutif à limiter, dans un premier temps, signifie l’effacement de la solidarité devant Site internet : www.ps-cd94.fr

L E M A G A Z I N E D U D É P A R T E M E N T • N ° 3 74 • F É V R I E R 2 0 2 0
38 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE
SOCIALISTE ET

© M. LUMBROSO
RÉPUBLICAIN

Le Département et les maires, partenaires et solidaires


pour accompagner tous les Val-de-Marnais,
pendant et après le confinement… mais l’État ?

A
lors qu’avec nos concitoyens nous saluons différenciation entre les territoires et l’adaptation nées par l’État. L’achat de masques par le Dépar-
chaque soir le dévouement des personnels aux réalités locales, où nos partenariats avec les tement ou les communes, les moyens sanitaires
de santé depuis le début de la crise sani- pouvoirs publics sont indispensables, dans plu- proposés ou la mise en place de mesures barrières
taire du covid-19, chacun mesure aussi la mobi- sieurs secteurs de l’activité départementale. Et en spécifiques à l’environnement local n’ont pas tou-
lisation exemplaire de notre collectivité autour Val-de-Marne comme sur d’autres territoires, la jours été comprises ou soutenues par les services
du président Christian Favier, et l’engagement des qualité des réponses face à l’épidémie dépend de préfectoraux, alors que les communes ne sont pas
services publics départementaux et locaux, qui la coordination des services départementaux et toutes égales devant ce fléau, et certaines néces-
ont fait plus que jamais la preuve de leur utilité municipaux, concertés avec des réseaux bénévoles sitent plus d’aide que d’autres.
aux côtés des Val-de-Marnais. et volontaires qui ont donné de leur temps auprès
Pour ce faire, les moyens des pouvoirs publics et
Les élus locaux sont, en effet, sur le devant de la des personnes isolées ou en difficulté.
des services de l’État doivent y être déployés, et
scène, depuis que l’épidémie a mis trop souvent On l’a vu à ce titre, sur les secteurs de la petite nous les avons longtemps attendus. Avant même
en exergue l’attentisme des pouvoirs publics. enfance et de la PMI pour appréhender, par les annonces de la perspective du 11 mai, nous
Confrontés sur le terrain aux ravages du corona- exemple, la réouverture des crèches dans nos avions demandé avec les responsables et les
virus, en première ligne auprès des populations villes ; pour les services de l’éducation s’agissant acteurs locaux d’être rassurés sur la capacité de
en particulier les plus fragiles, nous avons été des collèges ; ou pour la mise en œuvre des l’État à nous accompagner pleinement et en pre-
légitimement inquiets des injonctions contradic- «  pistes cyclables sanitaires  » afin d’offrir aux mier lieu financièrement, dans la mise à disposi-
toires et du flou des annonces des plus hautes salariés une alternative aux transports en articu- tion des moyens de protections sanitaires, d’abord
autorités de l’État toutes ces dernières semaines. lation avec l’État et les collectivités. Alors que cette pour que les enfants puissent reprendre le chemin
Que ce soit durant le confinement ou depuis crise sanitaire a démontré la nécessité d’une pré- des écoles. Nous avons également réclamé l’ac-
l’annonce par le président de la République d’une sence renforcée des pouvoirs publics, fondée sur compagnement de l’État face aux conséquences
«  sortie progressive du confinement à partir du les valeurs sociales et humanistes de solidarité qui économiques et sociales, pour mettre en œuvre le
11 mai », à l’heure où nous écrivons ces lignes, se manifestent ici comme ailleurs, la réhabilitation dépistage de nos populations, pour permettre à
nous continuons à nous sentir bien seuls dans de l’État-Providence se fait encore attendre, quand nos concitoyens de travailler, à nos commerces de
l’accompagnement pour la réouverture des tous les acteurs locaux eux, ont prouvé leur capa- fonctionner, pour mutualiser les bonnes pratiques
écoles ; dans les aménagements indispensables à cité à travailler ensemble avec nos services. locales d’accompagnement des habitants, et pré-
prévoir pour la santé de nos concitoyens ; dans Les annonces souvent contradictoires du Gouver- parer les mesures indispensables à la sortie du
l’achat, la confection et la distribution des nement ont souvent complexifié nos réponses à confinement.
masques à nos populations, ou dans la concréti- la crise sur le terrain depuis le début de la crise. Bref, il est temps pour l’État de faire enfin confiance
sation des campagnes de tests massifs. Et nous Et à l’heure où nous écrivons ces lignes, on attend au local, c’est-à-dire au bloc communal constitué
sommes nombreux à regretter également qu’au- encore des clarifications sur les modalités de la des départements et des maires. Bien plus qu’une
cune perspective n’ait été ouverte sur la tragique phase de post confinement à l’échelle territoriale, coopération, c’est un principe d’action commune
crise économique et sociale qui attend nos conci- car notre priorité reste la cohérence de l’activité qui est nécessaire pour réussir collectivement… si
toyens, et à laquelle nos collectivités doivent se départementale avec l’organisation des collectivi- l’État nous accompagne. Alors, pourrons-nous tirer
préparer dès maintenant ! tés et notamment des communes, d’autant que collectivement les leçons de la crise pour préparer
Bref, malgré notre dialogue avec le représentant notre réussite collective dépend d’un indispen- l’avenir sur des bases nouvelles, qui valoriseront
de l’État ou les services déconcentrés en Val-de- sable travail concerté de l’État avec les collectivi- l’action collective, le rôle de nos services publics
Marne, on peut regretter qu’il y ait eu trop d’in- tés locales, « incontournables » de l’aveu même du
et l’impératif de justice sociale, plus que jamais
connues, trop de déchargements sur nos chef de l’État… Nous prenons en effet, Département
indispensables. ■
collectivités, et pas assez d’assurances pour pro- et communes, plus que notre part, depuis le début
de la crise. Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
téger nos concitoyens ! Pourtant la stratégie de et Républicain du Conseil départemental sur :
déconfinement progressif repose sur nos collec- Pourtant, on l’a vu, les initiatives locales n’ont pas Facebook : www.fb.me/pscd94
tivités, en complémentarité avec l’État, et sur la été assez soutenues quand elles n’ont pas été frei- Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr
TRIBUNES 39
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Bruno Hélin
Vice-président du Conseil départemental
chargé de l’Environnement, des Espaces verts
GROUPE et naturels, de la Biodiversité,
de la Protection contre les nuisances,
SOCIALISTE ET de la Gestion des déchets,
© M. LUMBROSO

de l’Aménagement numérique

RÉPUBLICAIN Canton de Créteil

Une offre environnementale de qualité


pour tous les Val-de-Marnais
F
ermés le 17 mars le jour où la France parcs et des espaces verts a été assuré par ner les parcs et espaces naturels départe-
entrait en confinement, les parcs les équipes départementales, dont il mentaux de demain. Ils pourront ainsi
départementaux gérés par le Conseil convient de saluer particulièrement la mobi- sélectionner leurs projets préférés en faveur
départemental ont progressivement rou- lisation et l’engagement tout au long de de la transition écologique dans les parcs,
vert au public ces dernières semaines, pour l’année. Et malgré leur effectif nécessaire- parmi un grand nombre de projets déposés
que tous les Val-de-Marnais profitent à ment réduit durant le confinement, les lors de la 1re phase de recueil d’idées, en
nouveau de la nature en ville et de leurs 70 jardiniers départementaux ont notam- votant, que ce soit dans les parcs ou sur la
espaces verts, tout en respectant, bien sûr, ment assuré des arrosages, là où c’était plateforme numérique dédiée.
les règles sanitaires, les mesures de distan- nécessaire, et mené une maintenance d’ur- Ainsi, dans ce moment si particulier où la
ciation et les gestes barrières en vigueur gence, avec une attention particulière sur préservation de l’environnement, la biodi-
jusqu’à nouvel ordre. les nichées et sur les plantes, pour veiller à versité et le cadre de vie constituent de
En Val-de-Marne, nous avons de nombreux notre patrimoine vert départemental. Les légitimes préoccupations pour le quotidien
grands parcs créés et préservés par le jardiniers ont ainsi poursuivi les soins des Val-de-Marnais, notamment pour celles
Département. De grands espaces qui, vu nécessaires aux végétaux pour leur préser- et ceux qui ont éprouvé les limites d’un
leur taille, permettent aux uns et aux autres vation, avec l’arrosage des jeunes planta- confinement prolongé en milieu urbain, le
de profiter de la nature en toute liberté. Que tions pour les maintenir en bonne santé Département réaffirme sa priorité à la
ce soit les parcs des Hautes-Bruyères à Vil- (jeunes arbres, arbustes, soins aux collec- dimension sociale de la nature en ville. C’est
lejuif ; des Lilas à Vitry ; des Cormailles à tions de roses et de lilas, arrosage des parcs, pourquoi nous veillons sur nos espaces
Ivry ; de la Plaine-des-Bordes à Chenne- etc.) et le nettoyage des parcs. verts comme sur un véritable service public
vières ; de la Plage Bleue à Valenton ; de la De même, les équipes départementales ont départemental, mais aussi sur leurs visi-
Saussaie-Pidoux à Villeneuve-Saint- profité de cette période de confinement teurs, en rappelant au public que nous
Georges ; du Coteau-de-Bièvre à Arcueil et pour observer attentivement les évolutions ferons prévaloir jusqu’à nouvel ordre les
Gentilly ; du Champs-Saint-Julien à Valen- naturelles de la biodiversité. Si la nature a règles sanitaires fixées par les pouvoirs
ton ; du Morbras à Ormesson et Sucy-en- été laissée en paix jusqu’à l’autorisation de publics. On le voit, dans cette période esti-
Brie ; du Plateau à Champigny ; du Rancy à la réouverture des parcs, elle a été étroite- vale où chacun souhaite pouvoir profiter des
Bonneuil ; du Petit-le-Roy à Chevilly-Larue ; ment surveillée sur pratiquement tous les espaces verts et naturels départementaux,
ou encore la Roseraie de L’Haÿ-les-Roses, parcs, à travers la réalisation d’un diagnos- il s’agit pour le Conseil départemental de
qui restera gratuite tout l’été, ces espaces tic écologique, pour en adapter l’entretien réaffirmer un choix politique, au sens le plus
verts départementaux d’une grande diver- et trouver un meilleur équilibre entre le noble : celui de tenir son engagement d’une
sité sont désormais à nouveau accessibles paysage, l’écologie et les usages. Enfin, on égalité d’accès pour tous les Val-de-Marnais,
à tous les citoyens du département. ne peut que se féliciter que le budget en proposant à chacune et à chacun une
Cette accessibilité du plus grand nombre citoyen, cette démarche démocratique offre environnementale de qualité. C’est
aux bienfaits de la nature en ville constitue, engagée fin 2019 par le Département, qui aussi cela, vivre ensemble ! ■
plus que jamais, une priorité de notre col- a connu un coup d’arrêt avec l’épidémie,
lectivité qui se donne les moyens matériels puisse reprendre dès cet été. L’ouverture de Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
et humains de ce choix politique. Ainsi, la phase de vote dès le 1er juillet, permettra et Républicain du Conseil départemental sur :
durant la fermeture des espaces verts tout aux citoyennes et aux citoyens d’être au Facebook : www.fb.me/pscd94
au long du confinement, l’entretien des cœur du dispositif participatif, pour imagi- Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr

L E M A G A Z I N E D U D É P A R T E M E N T • N ° 3 7 7 • J U I L L E T- A O Û T 2 0 2 0
40 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

GROUPE
SOCIALISTE ET

© M. LUMBROSO
RÉPUBLICAIN

L’État doit nous donner les moyens d’être


les acteurs de la relance sociale et écologique !
A
u lendemain de l’épidémie de associations, citoyens, entrepreneurs, etc. les moyens car il y a urgence ! Urgence aussi
Covid 19 qui a constitué une crise - pour être utiles à nos concitoyens. à se mobiliser, comme nous l’avons fait avec
sanitaire historique, nous mesurons Ce lien qui a semblé distendu avec l’État, ce les élu.e.s de la majorité départementale
désormais ses graves conséquences éco- sont nos collectivités qui l’ont maintenu pour s’opposer aux suppressions d’emplois,
nomiques. Pour protéger nos concitoyens dans nos territoires, grâce à nos services aux relocalisations, aux plans de licencie-
de ses effets dévastateurs avec malheu- publics. Les autorités supérieures et les pou- ments et aux fermetures de sites annoncés
reusement des dizaines de milliers d’em- voirs publics ont bien été obligés de l’ad- dans le Val-de-Marne par Renault, à Choisy-
plois appelés à disparaître en France ces mettre et de s’en remettre à l’action locale le-Roi ou Sanofi, à Alfortville-Vitry.
prochains mois, y compris en Val-de-Marne, ! Et justement, une des réponses à la sortie Le Département, par son rôle majeur de
notre Département doit pouvoir tenir de crise se trouve-t-elle à l’échelon territo- bouclier social auprès des Val-de-Marnais,
toute sa place, dans la relance sociale et
rial, pour contribuer à refonder et à rénover est à la croisée des chemins. Et malgré les
écologique qui est indispensable.
la confiance sur le terrain. contraintes budgétaires qui nous sont impo-
Chaque jour qui passe permet de mesurer sées, nous voulons plus que jamais protéger
Forts de leur aptitude à agir et à réagir, il
la déflagration économique qui frappe la nos concitoyens des effets de la crise et
serait légitime que les élus locaux bénéfi-
France. On ne compte plus les secteurs où garantir nos politiques sociales et solidaires
cient à présent de mesures d’aides
des emplois sont détruits ou menacés et pour ceux qui en ont besoin en priorité.
concrètes, pour une plus grande capacité
l’on estime déjà à plusieurs centaines de
d’action publique dans nos territoires. Et Réorienter la transition écologique, investir
milliers, le nombre de postes supprimés
pour ce faire, le temps est venu d’obtenir dans la production d’énergies renouve-
prochainement à cause de la crise sanitaire.
enfin des pouvoirs publics les moyens lables, dans les secteurs prioritaires comme
Le conseil départemental a été en première
financiers à la mesure de la gravité de la la rénovation énergétique des bâtiments,
ligne sur le front de la solidarité au plus
fort de l’épidémie, aux côtés des collecti- situation des plus fragiles. les nouvelles mobilités ou la refonte de
vités partenaires. Et comme nous l’avons Nous devons être en première ligne pour l’habitat urbain: le département et nos villes
été, en apportant avec nos agents publics les accompagner, dès lors que la puissance sont au cœur du monde d’après. Et ce
des réponses d’urgence aux Val-de-Mar- publique nous viendra en aide financière- monde passera aussi par un cadre de vie
nais, nous voulons être des acteurs de la ment, au vu des incidences budgétaires de plus équilibré et moins pollué, et par un
sortie de crise, particulièrement sur le plan la pandémie sur les collectivités. Des col- maillage territorial renforcé autour de ser-
social et écologique. lectivités fragilisées comme jamais, en effet, vices publics de proximité, d’équipements
par la crise et l’explosion des dépenses sociaux et culturels répondant aux attentes
Sur le terrain, ces derniers mois, chacun a
mesuré les défaillances de l’État dans sa notamment sociales, avec comme consé- des Val-de-Marnais.
gestion de l’épidémie, avec une organisa- quences des budgets à réinventer, des pro- L’après-crise sera sociale, écologique et
tion « venue d’en haut » pilotée de façon jets à réorienter et des choix à opérer pour locale. Nous voulons saisir cette chance de
erratique, dans les difficultés d’approvi- répondre aux enjeux. Rien ne serait pire que placer nos territoires au cœur de la relance
sionnement en masques particulièrement, de pénaliser davantage nos concitoyens en pour un nouveau modèle de société, auquel
ou les atermoiements dans la chaîne de remettant en cause nos politiques publiques. celles et ceux qui portent les valeurs de la
commandement, etc. A contrario, les col- Nous voulons conserver nos capacités d’in- social-écologie aspirent. ■
lectivités ont fait preuve d’une réactivité vestissement pour être les acteurs de ce Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
salutaire, comme ici en Val-de-Marne, grâce plan de relance environnementale et sociale et Républicain du Conseil départemental sur :
à l’implication du bloc communal - dépar- que nous appelons de nos vœux à l’échelle Facebook : www.fb.me/pscd94
tement, communes, acteurs locaux, élus, territoriale, et c’est à l’État de nous en donner Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr
TRIBUNES 41
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Hélène de Comarmond
Conseillère départementale

GROUPE Canton de Cachan

SOCIALISTE ET Présidente du groupe


© M. LUMBROSO

Socialiste et Républicain

RÉPUBLICAIN Maire de Cachan

Face à la crise, les Val-de-Marnais méritent


des politiques publiques sociales et écologiques !
P
our répondre à l’urgence de la crise de protection de l’environnement, avec vivre dignement, avec la nécessité de
sanitaire, l’État et la puissance notamment la place de la nature en ville, services publics de proximité utiles pour
publique ont depuis le 16 mars la qualité énergétique des bâtiments, ou les plus fragiles.
malheureusement démontré les limites l’aménagement routier avec le dévelop- Prioriser des politiques publiques qui
d’une organisation pyramidale venue pement des circulations douces, des soient à la fois sociales et écologiques,
d’en haut, et d’une haute administration pistes cyclables, ou des transports en c’est essayer de se donner une chance de
aux décisions trop souvent déconnec- commun respectueux de l’environne- réussir la transformation indispensable
tées des préoccupations des acteurs ment. Alors que la rentrée s’est faite sous de notre société ; une société plus juste,
locaux. Les positions contradictoires, le signe d’une inquiétude forte, à l’heure plus respectueuse de l’environnement,
d’abord exprimées par le Gouvernement où l’avenir social s’assombrit des pers- plus solidaire, plus démocratique et plus
sur les masques ou son refus de leur pectives de faillites économiques et de féministe. Les citoyens expriment cette
gratuité, en sont en effet les premiers licenciements que nul ne peut mésesti- attente à l’échelle locale, tant pour béné-
exemples. mer, l’épidémie de Covid-19 et ses pro- ficier des conditions d’un progrès par-
Face à la crise à présent économique et longements sont un test grandeur nature, tagé face à l’urgence sociale, que pour
sociale, mais aussi la nécessité de pro- des capacités des uns et des autres à demander des mesures radicales face à
téger les Val-de-Marnais de la menace réagir face à une crise inédite. l’urgence climatique.
épidémique toujours présente, le Dépar- Depuis des mois et aujourd’hui encore, À nos yeux, cet impératif commun se
tement continue de se mobiliser comme les acteurs locaux, élu.e.s, collectivités ou définit d’une phrase : pas d’écologie sans
au premier jour de l’épidémie, comme il associations, démontrent sur le terrain justice sociale. Seul l’intérêt des Val-de-
revient d’ailleurs à tous les acteurs qu’avec les services publics, nous Marnais doit guider les objectifs de nos
locaux de garantir une action publique sommes en mesure de nous mobiliser politiques publiques, pour espérer éviter
au plus près des territoires : accompa- face à l’urgence, pour tenter d’atténuer à la fois la catastrophe écologique qu’on
gner la jeunesse, protéger l’enfance, pré- les effets de la crise, et pour contribuer nous prédit, et atténuer les effets de cette
server l’autonomie des seniors, et concrètement à la transition écologique crise qui suppose des réponses concrètes.
garantir l’égalité entre tous ; mais aussi, et solidaire que les citoyens appellent de L’urgence est là d’une alternative sociale
multiplier les partenariats entre pou- leurs vœux. Oui, nos concitoyens sont et écologique. Cela passe par un service
voirs publics, collectivités, institutions, bien en droit d’attendre une transition public respectueux, protecteur et utile
associations et réseaux citoyens, pour écologique affirmée dans les faits, et la aux Val-de-Marnais. Ils sont plus que
réaffirmer, dans cette période d’inquié- brutalité de cette crise sanitaire réclame, jamais en droit d’attendre, que nous
tudes, la nécessité de politiques dans le Val-de-Marne comme ailleurs, la soyons toutes et tous à la hauteur des
publiques à la fois sociales et écolo- concrétisation de ce double impératif défis sociaux et environnementaux de la
giques. dans nos territoires: l’impératif écolo- période. ■
À ce titre, ce numéro du magazine dépar- gique, pour garantir à chacun(e) une qua-
Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
temental revient sur les priorités de la lité de cadre de vie et un environnement et Républicain du Conseil départemental sur :
collectivité, en matière de transition éco- protégé ; l’impératif social de la solida- Facebook : www.fb.me/pscd94
logique, de développement durable et rité, pour permettre à toutes et tous de Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr

LE MAG A ZINE DU DÉPARTEMENT • N°379 • OC TOBRE 2020


42 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Josette Sol
GROUPE Conseillère départementale déléguée
à l’Accessibilité et aux Transports
SOCIALISTE ET des personnes âgées et des personnes
handicapées
RÉPUBLICAIN Maire-adjointe de Créteil

DR

La mobilité est essentielle pour toutes et tous,


à tous les âges de la vie.
L
e Département du Val-de-Marne Le succès de FILIVAL repose d’une part retraités concernés, il a d’ailleurs été
agit depuis de nombreuses années sur une prise en charge sécurisée de repris par la Région Île-de-France en
pour améliorer le quotidien des porte à porte, et d’autre part, sur un tarif janvier 2019. Afin d’aider davantage ces
Val-de-Marnais.es. très avantageux pratiqué uniquement seniors, notre collectivité a octroyé, dès
Le coût des déplacements représente dans notre département. Le cout pour septembre 2019, à tous les titulaires du
chaque usager représente le prix d’un PASS NAVIGO SENIOR, un coup de pouce
une part importante dans le budget de
ticket de métro : 2€ pour une course de supplémentaire de 60€ par an.
nos concitoyen.es, leur accessibilité
n’est pas toujours évidente. Avec ses courte distance, au lieu de 8,20€, dans Ainsi, 51.500 forfaits Améthyste sont
politiques publiques, notre collectivité la plupart des autres départements fran- délivrés dans notre département pour
s’est toujours attachée à faciliter l’accès ciliens. un budget annuel de 26 millions d’euros.
aux transports en commun pour toutes Par ailleurs, l’allocation TAXI est propo- Cet engagement du Conseil Départe-
et tous. sée aux personnes handicapées et aux mental pour l’accessibilité de toutes et
Notre action est profondément marquée personnes âgées pour leurs déplace- tous se caractérise également pour les
ments de proximité (activités de loisirs, collégiens.es, les lycéens.es et les étu-
par la lutte contre les facteurs d’exclu-
consultations médicales...). Ceux-ci béné- diants.es par le remboursement à hau-
sion et de rupture d’égalité. Le service
ficient d’un montant annuel de 183€. teur de 50% de la carte Imagine’R.
de transport adapté FILIVAL, créé en
2004 (cofinancé par notre Départe- Ainsi au fil des années, le coût des dépla- Toutes ces mesures offrent à nos conci-
ment, la Région et Île-de-France Mobi- cements a été réduit pour l’ensemble de toyens.es, la possibilité de se déplacer
lités), est un des leviers important de ses habitant.e.s. en transports en commun, cela constitue
l’action départementale permettant de une alternative à la voiture et contribue
Dans cette optique, les jeunes et les
répondre aux enjeux de mobilité et efficacement à la diminution de la pol-
enfants bénéficiant de l’allocation d’édu-
lution atmosphérique.
d’accessibilité aux transports pour les cation de l’enfant handicapé ont doré-
Val-de-Marnais.es en situation de han- navant, depuis mai 2020, la possibilité La mobilité est un réel facteur de lien
dicap ou en perte d’autonomie. de souscrire à la carte AMETHYSTE à social, essentiel aux personnes en situa-
25€, tout comme les retraités non impo- tion de handicap, aux personnes âgées
L’accessibilité aux transports définie
sables, les anciens combattants et les en perte d’autonomie, aux retraités ainsi
par la loi pour l’égalité des droits et des
personnes en situation de handicap. qu’aux jeunes.
chances, permet aux personnes en
situation de handicap d’exercer leur Le 1er Janvier 2018, après deux ans Plus que jamais, et ce malgré les
citoyenneté, de se rendre au travail, d’échanges avec le Conseil Régional, le contraintes budgétaires imposées aux
d’accéder aux loisirs et aux activités Département du Val-de-Marne a obtenu collectivités locales, il faut continuer à
l’autorisation d’offrir aux retraités se mobiliser pour un service public pro-
culturelles... Les chiffres de FILIVAL
tecteur et utile à toutes et à tous. ■
montrent l’utilité de ce service car nous imposables le même droit qu’aux sala-
Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
recensons plus de 3.000 abonnés pour riés en activité : le remboursement à
et Républicain du Conseil départemental sur :
près de 58.000 courses par an et pour 50% du PASS NAVIGO. Cette mesure a Facebook : www.fb.me/pscd94
un budget de 3,58 millions €. obtenu un grand succès auprès des Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr
38 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Hélène de Comarmond
Vice-Présidente du Conseil Départemental

GROUPE Chargée de la prévention et protection


de l’enfance et de l’adolescence,

SOCIALISTE ET et de la prévention spécialisée

© M. LUMBROSO
Présidente du Groupe Socialiste et Républicain
RÉPUBLICAIN Maire de Cachan

Nos collectivités, plus que jamais au défi


de l’exigence démocratique
A
près une décennie de fragilisation, et cela passe par la revitalisation de la citoyenneté : leur redonner une place légi-
de dénigrements répétés, d’attaques démocratie. C’est tout l’intérêt par exemple time pour permettre l'expression in vivo
institutionnelles à peine voilées, et du budget participatif citoyen départe- du « vivre ensemble » et, pour cela, surtout
surtout de difficultés budgétaires crois- mental, qui s’est engagé auprès des Val- faire en sorte que chacun se sente autorisé
santes dues à l’explosion de leurs dépenses de-Marnais en co-construction avec les à parler. Que les gens parlent est, en soi,
d’aides sociales, sans la compensation habitants dans nos communes. Et il n’est au moins aussi important que ce qu’ils
qu’ils sont en droit d’attendre de l’État, les pas anodin qu’une telle démarche ait eu, disent : car ce qui se joue dans cette prise
conseils départementaux sont aujourd’hui pour premier objectif, d’associer les Val- de parole, c’est tout simplement remettre
réhabilités au vu de leur utilité territoriale, de-Marnais aux questions du vivre chaque habitant au cœur d’une histoire
et confortés dans leurs missions de solida- ensemble et de l'écologie dans nos parcs commune. Cela engage tout le monde, dans
rité, sociale et territoriale. Aux yeux de nos départementaux, qui traduisent tout l’inté- les deux sens : si les démarches démocra-
concitoyens en effet, ils sont, comme ici en rêt et le souci légitime qu’ils portent, de tiques permettent aux citoyens de parler
Val-de-Marne, en 1ère ligne pour faire face plus en plus, aux préoccupations environ- aux élu(e)s, elles permettent aussi de
à la crise sanitaire inédite que nous nementales. refaire vivre du collectif entre les habi-
connaissons et nous apparaissons, plus que Écouter les citoyens, leur permettre de tants. Ces défis renvoient tous au même
jamais, comme un échelon indispensable parler avec les élu(e)s mais aussi entre eux, diagnostic : dans une ville, un départe-
dans la vie démocratique locale. est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, ment, une région, comme à l’échelle d’un
Au moment où la crise démocratique pour au moins deux raisons. D’abord, ils pays, la démocratie se nourrit des chemins
atteint justement des proportions inquié- ont des choses à nous dire, à nous comme que l’on parcourt ensemble. Chacun a ce
tantes dans notre pays, avec une désaf- à toutes celles et ceux qui dirigent les col- devoir de tendre la main aux citoyens,
fection électorale croissante, même si lectivités locales dans lesquelles ils vivent : pour créer les espaces permettant aux
cette abstention a malheureusement de leur façon de voir les choses est essentielle, habitants de mesurer ce que l’on pourrait
multiples causes, la question démocra- que ce soit comme usagers, comme habi- nommer la confiance dans l’intelligence
tique est aujourd’hui centrale pour tous tants, comme salariés ou comme citoyens. collective. La période est décisive pour
les acteurs locaux. Il faut saluer, à ce titre, Trop souvent, les consultations citoyennes accompagner le cheminement de l’intérêt
les initiatives des collectivités destinées se limitent aux seules « expertises d’usage général et la capacité de chacun à y contri-
à susciter une large mobilisation partici- » en faisant fi des regards plus vastes, des buer : tisser les liens entre tous les publics ;
pative des habitantes et des habitants, car compétences et des valeurs qui animent entre le public et le privé ; entre tous les
elles montrent à quel point il y a désor- les populations. Aussi, remettre la démo- acteurs, notamment les différentes asso-
mais une attente réelle de leur part, et un cratie au cœur de la vie politique et de ciations, mais aussi entre les citoyens et
besoin nouveau d’engagement pour notre contrat social, c’est également tenter les dirigeants, entre les villes centres et
débattre, proposer des projets et dessiner de sortir de l’individualisme, y compris leurs périphéries, etc. Cela demande de la
un avenir commun. Il apparaît que les dans les démarches citoyennes, pour volonté, de l’énergie, de l’engagement et
élu(e)s ont une responsabilité d’agir et de repenser les pratiques démocratiques en de l’exigence. Mais il faut se montrer à la
faire, dans le respect des engagements ayant à l'esprit le caractère décisif des hauteur de ce besoin de renouveau démo-
pris. C’est une des conditions nécessaires dynamiques collectives. Lutter contre le cratique ! ■
de la confiance des citoyens dans le pou- désintérêt et le désengagement civique Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
voir de leurs représentants. Mais cela ne suppose que les démarches publiques et Républicain du Conseil départemental sur :
suffit pas. Il faut aussi renforcer le contact puissent se concevoir, à partir des habi- Facebook : www.fb.me/pscd94
à l’échelle des territoires avec les citoyens, tants et de leur propre expérience de la Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr
TRIBUNES 39
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE

Brigitte Jeanvoine
GROUPE © ALAIN BACHELLIER
Vice-présidente du Conseil départemental
chargée des Solidarités en faveur

SOCIALISTE ET de l’autonomie des personnes âgées


et des personnes handicapées

RÉPUBLICAIN Canton de Créteil

Un nouveau schéma départemental


pour l’autonomie
L
e premier schéma départemental sement continuer à augmenter nota- •L
 utter enfin contre les discriminations
pour l’autonomie vient d’être blement dans les années à venir, et dont font l’objet les personnes vulné-
adopté pour les cinq années à notre ambition est de répondre au rables, et changer le regard de la
venir, par l’ensemble des élus départe- mieux à leurs besoins, à leurs désirs, à société sur le grand âge et le handicap.
mentaux. C’est le premier schéma à leur attente et ceux de leurs familles. Une société où chacun a sa place et
traiter de manière conjointe toutes les La crise sanitaire que nous traversons peut apporter à la société, qui recon-
problématiques des personnes qui ont a par ailleurs mis en lumière l’urgence naît la richesse de cette contribution,
besoin d’une aide à l’autonomie, que ce de lutter contre toute forme d’isole- c’est la société inclusive que nous
soit pour des raisons d’âge ou de han- ment ou d’abandon, et l’importance appelons de nos vœux.
dicap. Le Département est conforté par d’intégrer ces personnes fragiles dans Le secteur de l’autonomie, ce sont aussi
la loi en tant que chef de file des poli- la vie sociale nécessaire au bien vivre des emplois et des entreprises qui
tiques sociales et médico-sociales, mais de chacun. innovent, et elles sont nombreuses sur
il ne peut porter seul les engagements le territoire. Ce sont des métiers nom-
Les lignes directrices de ce nouveau
inscrits dans ces politiques transver- breux dans le secteur de l’aide à domi-
schéma sont de trois ordres :
sales. C’est la responsabilité de tous les cile qu’il nous faut revaloriser, et
acteurs du territoire, de ceux qui ont •D
 ’abord développer de nouvelles l’université de Paris-Est Créteil s’impli-
été associés à l’écriture de cette histoire formes d’habitat, pour que chacun quera dans la mise en place de parcours
collective, et ils sont nombreux : puisse choisir et se sentir bien dans vers ces métiers.
1 300 usagers consultés, 200 personnes son lieu de vie, dans son domicile et
Avec le soutien actif de ses partenaires,
participant à des réunions publiques, être mieux intégré et accepté dans la
le Département, par ce schéma, porte
15  directions du Département et les cité. Cela passe par une politique
l’ambition forte de mettre les personnes
services de l’Etat, en particulier l’ARS et active d’accompagnement à domicile,
en perte d’autonomie au cœur de ses
l’Education nationale, mais également dans l’espace public, à l’école, dans
politiques publiques. Et pour que cet
l’université de Créteil (UPEC). Au cœur l’emploi. engagement ne soit pas un vain mot,
de ce dispositif, le Conseil départemen- •E
 nsuite, prévenir la diminution de nous allons mettre en place une gou-
tal de la citoyenneté et de l’autonomie l’autonomie et prendre soin des aidants vernance partagée avec les citoyens et
(CDCA), au sein duquel siègent les sur lesquels le maintien dans le lieu de les professionnels, pour le faire vivre,
représentants des associations de per- vie choisi repose. Nous souhaitons l’évaluer et évoluer au plus près des
sonnes âgées, des personnes en situa- multiplier les solutions de répit pour besoins et des désirs des personnes en
tion de handicap, des aidants familiaux les aidants, et nous serons particuliè- Val-de-Marne. ■
et professionnels, a joué un rôle central rement attentifs aux difficultés des
tout au long de cette démarche. Retrouvez l’actualité du groupe Socialiste
jeunes aidants, nombreux mais mal et Républicain du Conseil départemental sur :
Le nombre de personnes présentant connus et mal repérés, dont la vie est Facebook : www.fb.me/pscd94
une perte d’autonomie va malheureu- parfois chaotique. Twitter : @PSCD94. Site internet : www.ps-cd94.fr

L E M AG A ZINE DU DÉPA R T EMEN T • N°382 • JA N VIER 2021

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