42 TRIBUNES
DÉBAT T RE EN VA L-DE-M A RNE
GROUPE
SOCIALISTE ET
RÉPUBLICAIN
Il est temps d’améliorer les conditions
de vie des jeunes !
A
u titre des conséquences écono-
miques et sociales de la crise sani-
taire, la dégradation des conditions
de vie des jeunes est aujourd’hui un sujet
majeur, dont tous les acteurs et responsables
publics doivent se saisir en priorité, car il
s’agit pour nombre d’entre eux d’un drame,
qui touche la société dans son ensemble. Si
le Conseil Départemental a mis en place, ces
dernières années, de nombreuses mesures
de justice sociale, pour préserver le pouvoir
d’achat des jeunes Val-de-Marnais et de
leurs familles (Ordival, Réduction Imagin’R,
aides diverses, etc.), il y a urgence à se pré-
occuper du sort de ces centaines de milliers
de jeunes en situation de précarité, frappés
par une épidémie de covid-19 qui a boule-
versé leurs conditions de vie, et qui subissent
la violence des inégalités et des fractures
qui traversent le pays. Les répercussions,
nous les connaissons: entrée retardée dans
le monde du travail ; interruption des par-
cours scolaires ou universitaires ; report ou
annulation de leurs examens ; incapacité à
pouvoir se projeter ; freins multiples à l’in-
sertion ; paupérisation croissante ; début de
marginalisation sociale ; etc. À la veille d’une
période où les Françaises et les Français
vont pouvoir débattre de choix détermi-
nants, la crise socio-économique et clima-
tique nous appelle à une réaction urgente.
Nous aurons, en responsabilité, à porter des
propositions dans le débat public, particu-
lièrement pour offrir aux jeunes les mesures
sociales qu’ils méritent.
La première d’entre elles, souvent évoquée,
jamais concrétisée, celle d’un revenu de
base ou minimum jeunesse accessible dès
18 ans pouvant être aussi une dotation, per-
mettant à chaque jeune de pouvoir choisir
son parcours, de s’insérer sur le marché du
travail, de poursuivre ses études dans les
meilleures conditions possibles, ou de créer
sa propre activité professionnelle. Nous
devons ouvrir des droits sociaux pour tous,
dès 18 ans, avec la création d’un minimum
jeunesse, ou dotation universelle pour
chaque jeune majeur, pour que démarrer
dans la vie ne soit plus le privilège de
quelques-uns ! C’est urgent. Que ce soit en
termes d’autonomie financière, d’accès au
logement, de réalisation d’un projet profes-
sionnel, ce revenu de base devra se penser
comme l’investissement de long terme qui
changera notre paradigme. Comme tous les
élus locaux, en 1ère ligne face aux dégâts de
la crise sociale et sanitaire, nous sommes
confronté.es dans nos villes et dans nos can-
tons, à la précarité de nos jeunes conci-
toyens et à leurs difficultés, à se nourrir, se
loger, se soigner, poursuivre des études,
accéder à un stage ou un premier emploi,
etc. Nous les retrouvons désormais parmi les
demandeurs des aides alimentaires et
sociales. Ce sont eux, à leur tour, les pré-
caires qu’on estime à 1,5 million à être en
grande difficulté en France. Selon l’Observa-
toire des inégalités, les jeunes de 15 à 24
ans qui travaillent sont, pour plus de la moi-
tié d’entre eux, en emploi précaire, contre à
peine 17 % en 1980…
Rappelons que rien ne leur a été épargné, ces
dernières années. Avant les conséquences de
l’épidémie sanitaire, les jeunes avaient subi
© É. LEGRAND
la réduction des APL décidée par le Président
de la République! Les répercussions d’une
telle régression sociale laissent des traces
profondes chez les jeunes, qui ne manque-
ront pas de s’en souvenir, quand ils enten-
dront les engagements d’Emmanuel Macron
pour le pays ! Nous devons améliorer les
conditions de vie des jeunes. Cela passe par
la sécurisation de leurs parcours; par l’ouver-
ture du RSA aux 18-25 ans, jusqu’ici injuste-
ment exclus des dispositifs traditionnels; par
la multiplication et la diversification des
offres d’emploi, des stages et de l’alternance;
enfin, par les renforcements des dispositifs
d’accompagnement des jeunes en difficulté
et aux parcours de vie complexes, comme
nous l’avons fait en Val-de-Marne, dans nos
politiques publiques départementales d’Aide
Sociale à l’Enfance et de Prévention. Il est
temps pour tous les jeunes de vivre mieux.
Et la puissance publique se doit de répondre
à cette urgence. Socialistes, nous voulons
réaffirmer la primauté de la politique sur
l’économie, pour offrir à nos enfants un ave-
nir meilleur et faire de la lutte contre la pré-
carité des jeunes une priorité. ■
Bruno Hélin, président du groupe Socialiste
et Républicain
Isabelle Santiago
Mohamed Chikouche
Josette Sol
Antoine Pelissolo
Brigitte Jeanvoine
Samuel Besnard
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