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Monsieur le Président,
Mes cher. e. s collègues,
Cependant, j’y reviendrai, nous sommes réservés sur l’engagement réel de l’Etat
lui-même, en particulier au regard des politiques ou plutôt du renoncement voir
de l’absence d’une véritable politique sociale du Gouvernement en matière de
logement.
Si nous avons donc également des réserves sur ce schéma ce ne sont pas pour
les mêmes raisons que vous. Nos objections portent sur les moyens réels donnés
aux collectivités et aux acteurs du logement et non sur les objectifs importants
fixé par ce schéma.
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En effet l’État n’est pas au rendez-vous en matière de crédits budgétaires, d’aide
au logement social ou d’encadrement des loyers.
Nous pouvons donc vous rejoindre sur votre avis favorable relatif aux
orientations visant à pérenniser le financement des logements étudiants au
niveau des loyers PLAI, ainsi que les financements nécessaires aux rénovations
énergétiques des logements et au développement d’équipements d’accueil des
personnes âgées et des personnes handicapées tant ces sujets sont importants.
En revanche, nous ne partageons pas les arguments auxquels vous avez recours
dans l’avis que vous proposez à notre assemblée sur les autres sujets.
Vous exprimez ainsi le souhait que soient revus à la baisse les objectifs de
construction de logements et de places en hébergement. Comment peut-on
exprimer une telle position au moment où tous les maires et les bailleurs sociaux
sont confrontés à l’effondrement de la production HLM en Ile-de-France ? Alors
qu’il y a 836 000 demandes de logements sociaux sur la région Ile-de-France et
près de 100 000 sur notre seul département dans nos 47 villes ? Alors que dans
notre pays si développé, chaque nuit 3 000 enfants dorment dans la rue ?…
Oui il faut construire ! Oui il faut rénover ! Oui il faut encore plus de logements
sociaux ! Partout ! Même dans les villes dont les élu(e)s dans notre département
dans les années 50 et 60, en particulier suite à l’appel de l’abbé Pierre, avaient
largement accueilli les programmes de logements, en particulier de logements
sociaux, sur leurs territoires.
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Aujourd’hui, alors que de nouveaux bidonvilles se développent aux franges de
nos villes, alors que des personnes dorment dans des voitures, nous devons
relever à nouveau ce défi.
Pour cela, nous y reviendrons à chaque fois, ne pas accompagner les villes qui
ont largement ouvert leurs bras à l’accueil de la population dans des politiques
ambitieuses de logements sociaux au cours des dernières décennies, n’est
qu’une posture idéologique qui ne répond pas aux nécessités sociales ! C’est nier
la réalité ! C’est nier l’engagement puissant du service public dans ces villes pour
accompagner toutes les populations.
Dans notre région capitale le besoin est énorme. Fin décembre, il y avait
836 000 demandeurs de logements sociaux, deux fois plus qu’en 2010 ! La
région compte 1,3 million de personnes mal logées ou sans domicile !
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réduire de 21 % la production de logements sociaux dans les années à venir ! Les
Franciliennes et les Franciliens, l’Ile-de-France a-t-elle vraiment besoin de cela ?
Cependant, nous nous alarmons également du double langage de l’État qui dit
vouloir poursuivre les objectifs de 70 000 logements par an en Ile-de-France qui
ont été fixés par la loi du Grand Paris, alors qu’ « en même temps » les ambitions
présentées par le Premier ministre récemment en Val-de-Marne ont déjà été
revues à la baisse et que rien ne nous est indiqué sur la réalité du financement
de ces objectifs.
Nous regrettons également que dans l’avis rendu par le département, aucune
mention ne soit faite sur la question du mal logement, alors que élus locaux sont
confrontés trop régulièrement à des situations d’urgence.
Nous aurions donc préféré que notre département rende un avis qui soit
ambitieux en matière de logement, qui aurait traduit une réelle volonté en
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matière de construction de logements, de réhabilitations de logements et de
lutte contre l’habitat indigne.