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Porte de l'lnfini

N"12, Orient de Gex

Une clé...... pour quelle(s) serrure(s)

J'ai travaillé il y a quelques années sur ZIZA, ce qui m'avart naturellement amenée à parler de la clé. Mes
réflexions m'avait porté vers le conte de Barbe Bleue et vers la clé que la femme de Barbe Bleue ne devait
surtoutjamais utiliser. Je m'étais alors demandé quels cadavres gisaient dans mon placard intérieuretsije
l'ouvrais, qu'allait-il m'arriver ?

Je vaisaujourd'hui aborder un autre aspect du symbole de Ia clé, en me demandant : cette clé, quelle(s)
serrure(s) de quelle(s) porte(slou de quelle(s) barrière(s) (âu singulier, ou au pluriel ?) ouvre-t-elle ?

le vais d'abord vous parler de la clé elle-même, en voyageant à travers notre rituel et en faisant parfois
plus anciens, à la recherche des portes et des serrures qui nous
.-'uelques détours dans des rituels
entourent et que peut-être notre clé nous ouvrira un jour.

commençons par sa matière : de l'ivoire, matière organique, mais imputresciblq proche de l'os. Tient, tient, l'os,
nous en avons déjà entendu parler. Vous vous rappelez bien sûr : Cétait quand la chair quittait les os. Notre clé est-
elle enfouie en nous-mêmes, dans une profondeur de notre être qui ne se révèle que lorsque nous sommes
parvenues à nous détacher des contingences matérielles ?

cetie clé est en bijou sur notre sautoir, oir elle repose sur le 3à" chakra, au nlveâu du plexus solaire, centre de
triage des énergies. Il détermine la conscience du je veux, du ie peux, de la liberté, de la conflance et
de la détermination. En nous remettant la clé, le TFP nous affirme bien qu'il n'est pas de difficultés que
l'énergie et la pe6évérance ne puissent surmonter.

Est-ce cela que la clé doit déverrouiller, notre détermination et notre volonté, - à faire notre Devoir
peut-être ? Vers quelle liberté ? - celle de conscience, de jugement grâce au discernement auquel nous
exhorte les maximes du rituel d'initiation de Maître Secret ?

on peut aussi concevoir qu'en posant la clé sur notre 3è-" chakra, on nous communique que c'est
-,lais
en mobilisant notre libre volonté, que nous pourrons nous en servir'

Mais la clé d'ivoire se trouve aussi posée sur la première page du Livre des Rois. Même si notre rituel
de lYaitre Secret contient peu de référence à la légende d'Hiram et à la construction du Temple, la
présence de la clé sur la 1è'u page du Livre des Rois nous rappelle que le travail de construction de
notre Temple intérieur se poursuit, les différentes sentences sont autant d'outils qui nous sont remis
pour progresser. clairement, nous ne sommês plus à ce degré dans la Maçonnerie opérative qui
teintait le s3 premiers degrés de la Loge Symbolique. On nous le dit : nous nous élevons dans les
hautes régions de la coànaissance spirituelle.

La forme de la clé est particulière : c'est une clé bénarde, c'est-à-dire qu'elle ouvre des 2 côtés, à la
différence de la clé forée, qui n'ouvre qu'un côté et est utilisée pour les portes de meubles, armoire ou
coff.e. cette clé bénarde nous indique qu'il sâgit de nous ouvrir un passage, et pas de nous donner
accès à un contenu scellé, à un secret ou à un objet précieux.

La lettre tout un symbole en elle_même, j'en retiendrai son analogie avec l'éclair,
Z sur le paneton de la clé est
concentré d'énergie fulgurante venant d'en haut. Energiê d'en hâut qui illuminent comme la Resplendeur, dont le
tuel nous dit que c'est le sens de ZIZA, mot sacré du Mâître Se€ret. Quelle que soi t la ou les serrures que cette clé
nous ouvrira unjour, elle peut nous indiquer que seule l'énergievenue d'en haut pourra l'âctiver. Comment mieux
notrs prévenir que notre clé, comme ia porte ou la barrière qu'elle nous déverouillere un jour, nous donne l'accès à
un espâce spirituel ?

Alors, une clé.....pour quelle(s)s serrure(s) ?

Quelles sont les portes, les bar ères qui nolrs entourent et que notre clé pourrait ouvrir ?

Lâ première qui me vient à l'esprit est évidemment la balustrade . Cette balustrade qui nous empêche auiourd'huide
passer, mais dont on nous promet qu'un jour peut-être nouspourrons ouvril.

Elle nous sépâae du saint des saints qui est l'espacè le plus sacré du Iemple de salomon, celui oùl a été placée l'Arche
d'Alliânce.

Les Maîtres Secrets représentent les Lévites, qui avaient la char8e de garder l'Arche d'Alliance et le Saint des Saints,
mais sans avoir le droit d'y pénétrer.

Si notre rituel ne fâit qu'effleurer le thème des Lévites et du Saint des Saints, ne mentionnant même pas l'A.che
d'Alliance, le premier rituel du 4è'" du REM, décrit par Henry Andrew Franken, consêcre de longues pâges à la
description du Saint des Saints et de l'Arche, qui sont ainsi placé âu cæur de ce deBré.

Aucune trace des sentences qui ponctuent notre cérémonie d'initiation au 4è", ni même de la notion de Devoir, si ÿ
importante chez nous. Pourtant, je pense qu'ily a en fait convergence de ces rituels, et que les deux peuvent même
s'éclairer mutuellement I

Nous savons bien que tous les symboles se rapportent en fait à notre travail et à notre développement
psychologique et spirituel, ce qui me fait dire que puisque le Saint des Saints et l'Arche sont situés au cæu. le plus
profond et le plus secret, le mieux gardé, du Temple de Salomon, ils représentent notre intériorité la plus intime, la
plus cachée, la plus difficile aussi à atteindre par l'introspection.

saint des sâints, lieu le plus secret, mais aussi le plus sacré. Car l'Arche d'Alliance renferme les 2 Tables de la Loi
données par Dieu à Moïse. La p.emière contient nos 4 devoirs par râpport à Dieu, la deuxième nos 6 devoirs par
rapport âux autres hommes. Et vollà déjà la notion de Devoir qui apparaît.

Pârce que l'Arche renferme lâ Pârole de Dieu, le Saintdes saints est considéré €omme étant le lieü de la présence
divine elle-même. Ce dont la balustrade du 4â" degré nous sépâre, est'ce de la connaissance de la divinité ? Ouvrir
la balustrâde, ttouver, ou retrouver cette connaissance, serait-ce cela retrouver la Parole Perdue dont le rituel nous
'
dit que Cest la Connaissanae du Devoir complet ? En attendant d'atteindre cette connaissance, il nous est demander -
de faire notre devoir, peut-être tout simplement en respectant les devoirs inscrits dans les tables de la loi, et qui au-
delà de la religion judéo-chrétienne, ont pour certains en tout €as une dimension de morale universelle {ne pas tuer,
ne pas voler, ne pas convoiter, honoret le sâcré, etc...).

Notre rituel nous donne non seulement une clé d'ivoire matérialisée sur la Bible et au bas de notre sautoir, mais
aussi plein d'altres clés sous forme des seltences, des citations, qui sont âutant de conseilt d'aides, de guides, de
chemins pour nous aider.d'abord à faire notre devoir, et en se faisant, par une puriflcation progressive de nos actes
et de nos intentions qui deviendrons de plus en plus désintéressés, à perfectionner sans cesse en nous Ia distinction
du Bien et du Mal.

Je seraisicitentée d'assimiler lâ clé d'lvoire à la Morale universelle, qui doit guider notre morale personnelle nous
permettânt de savoir à chaque moment quelle est l'actio.l, la penséejuste sans avoir à nous référer à un dogme, à
une idéologietoute faite, à une règle religieuse ou à un système de croyances et de règles venant d'âutrui. [e rituel
nous dit aussi qu'il n'est pas d'obstacle que d'honnêtes intentions, âlliées à l'énergie et à lâ persévérance, ne
puissent surmonter.
 Notre clé d'ivoire, au 4""
degré, nous permet de sortir de la pièce « ignorance » pour avancer vers la pièce «
sâvoir », meublée de toléran€e, d'écoute, et surtout de discernement, ântichambre de la pièce « Connaissance » ?

Cersinousnepouvons pàs encore bien voir en entrânt dans la loge du 4è'" degré, la clé d'lvoire va nous orlvrir les
yeux et nous faire soTtir petit à petit de notre eveuglement, la lumière du jour chassant les ténèbres, et la Grande
Lumière commençant à nous paraître.

4!'" degré, on nous pàrle « d'ouverture » depuis bien longtemps avec

Si on nous parle pour la 1è'" fois d'une clé au
nos rituels d'ouverture. Ouverture de quoi ? Des travaux bien sûr, mais aussi ouverture de nous-mêmes, car nous
sommes pendant nos tenues entourées de nos sæurs auxqueues nous pouvons ouvrir en toute confiance nos cceurS
et exprimer nos pensées, nos doutes, nos difficultés, nos victoires aussi.

Je vous ai parléjusqu'ici de portes et de barrière que notre clé d'lvoire pourrait nous ouvrir. Mais si une clé peut
ouvrir, elle est aussi parfois destinée à fermer. En effet, cette clé est aussi un emblème de la Discrétion. Rien
d'étonnant donc à ce qu'elle soit le bijou du Maître Searet. Quel secret devons-nous gardêr à ce degré ?

Dire qu'il s'agit de ne pas révéler ce qui nous a été dévoilé me paraît un peu simpliste. Même si c'est une évidence
décrite dans le serment, ilfaut aller plus loin.

A la récipiendaire qui traverse l'initiâtion au 1"'degré, le rituel explique que nous sommes en tranc Maçonnerie
-pour mettre un frein salutâire à nos pâssions. Au Maître Secret, on demande d'âimer la Justice. Le Sceau du Secret
qui est êppliqué sur ses lèv.es est d'ailleurs une ma;n de Justice. Pour qu'el,e se souvienne qu'elle doit se fermer à
l'ignorance, aux préjugés et aux superstit;ons, à là paresse qui noLrs conduit sur les sentiers fleuris de l'erreur, au
découragement devant l'absence de récompense. La recherche de la Vérité est une quête exiSeante, quidemande à
la fois une grande ouverture de notre esprit et de notre coeur et un renoncement à nos intérêts matériels et à lâ voie
de la facilité. C'est cette exigence qui nous est décrite dans les 4 voyâ8es que nous faisons. Et qui culmine avec
l'irlflexibilité, l'exigence et I'impérâtivité du Oevoir.

Mâître Secret, j'aiaujourd'hui une clé d'ivoire, avec la promesse qu'un jour elle me permettra de passer, comme j'ai
sur ma tête uneguirlande quideviendra coulonne de victoire lorsquej'auraifermé mon cceur aux passions, àlJx
préjugés et âux erreurs quifreinent mâ mârche vers la Vérité.

.,'âidit, Trois Fois Puissant Maître

22 Novembre 6014

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