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République du Bénin

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Fraternité –Justice –Travail

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Ministère Chargé de la Micro-Finance,


de l’Emploi des Jeunes et des Femmes
POLITIQUE NATIONALE DE L’EMPLOI

1
Octobre 2011

SOMMAIRE
SOMMAIRE...………………………………………………………………………………… ...1
LISTE DES TABLEAUX 2
SIGLES ET ABREVIATIONS 3
PREFACE 5
RESUME…… ...………………………………………………………………………………… 7
INTRODUCTION ...……………………………………………………………………… ...… ..9
I. CONTEXTE GENERAL D’ELABORATION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
2
L’EMPLOI…… ……………………………………………… .………… …… .…………… ...10
II. PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE AU BENIN… ..………… .11
III. ANALYSE DIAGNOSTIQUE… …………………………………………… ..……… … 12
III.1 Evolution de l’environnement socio-économique 12
III.2 Répartition de la population active dans les divers secteurs d’activités 14
III.3 Visage du chômage et du sous-emploi au Bénin 16
III.4 Cadre légal et réglémentaire de promotion de l’emploi au Bénin 18
III.5 Les institutions de promotion de l’emploi au Bénin 19
III.6 Analyse du cadre institutionnel de promotion de l’emploi au Bénin 24
IV. VISION, OBJECTIFS,DEFIS ET ENJEU DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
L’EMPLOI……… .....................................................................................................................26
IV.1 Vision et objectifs stratégiques de la PNE 26
IV.2 Défis et enjeu de la PNE 26
V. ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
L’EMPLOI AU BENIN ...…………………………… …… ………………………………… 27
V.1 Les fondements de la Politique Nationale de l’Emploi 27
V.2 Les stratégies de la Politique Nationale de l’emploi 33
V.3. Les principes directeurs de la Politique Nationale de l’Emploi 38
V.I MECANISME DE MISE EN ΠUVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI……………………………………………………………… .39
VI.1 Le cadre institutionnel……………………………………………………………………… ..… 39
VI.2 Le plan de mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi………………… .................39
VI.3 Le mécanisme de suivi et d'évaluation de la Politique Nationale de l'Emploi… … ..… .… .......40
VI.4 Les conditions de mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi…… ..…… .……… … 40
CONCLUSION ……………………… … ………………………… ..………………………… ..43
BIBLIOGRAPHIE …………………………………… ..………………………………… ..........45

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01 : Structure des emplois selon la branche d


’activité par milieu de
résidence…………… … ……………………………………………………………………… 15

Tableau 02 : Caractéristique du marché de travail selon les branches


d’activités…… … ...……………………………………………………………………… … . 15

3
Tableau 03 : Evolution de la structure de la population active occupée selon le sexe
et selon le secteur institutionnel… … .…………… ..………………………………… …… 16

Tableau 04 : Taux de ch
ômage selon le milieu et le genre en
%.................................................................................................................................................17

Tableau 05 : Taux de chômage selon le niveau d’éducation atteint et le genre en %


… ……………………………………………………… … …………………………………… .18

4
SIGLES ET ABREVIATIONS

AGeFIB Agence de Financement des Initiatives de Base

AGETIP Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public

AGETUR Agence d’Exécution des Travaux Urbains

ANCB Association Nationale des Communes du Bénin

ANPE Agence Nationale Pour l’Emploi

BIT Bureau International du Travail

CCIB Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CePEPE Centre de Promotion et d’Encadrement des Petites et moyennes


Entreprises

CFE Centre de Formalités des Entreprises

CIPEN Coordination Nationale des Initiatives et Projets d’Emplois Nouveaux

CNA Chambre Nationale d’Agriculture

CNP Conseil National de Patronat

CNPE Commission Nationale Pour l’Emploi

CPA Centre de Promotion de l’Artisanat

CPPE Centre de Perfectionnement du Personnel des Entreprises

DEPOLIPO Déclaration de Politique de Population

DGPEPME Direction Générale de la Promotion de l’Emploi et des PME

DFQP Direction de la Formation et de la Qualification Professionnelles

DGT Direction Générale du Travail

DGRCE Direction Générale du Renforcement des Capacités et de l’Employabilité

DEIPJ Direction de l’Entrepreneuriat et de l’Insertion Professionnelle des


Jeunes

DPME Direction de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises

DPE Direction de la Promotion de l’Emploi

DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

FECECAM Fédération des Caisses de Crédits agricole et Mutuel

5
FIJ Fonds d’Insertion des Jeunes

FINADEV Financement du Développement

FODEFCA Fonds de Développement de la Formation Continue et de


l’Apprentissage

FSNE Fonds de Solidarité Nationale pour l’Emploi

FASPME/PMI Fonds Spécial d’Appui aux PME/PMI

HIMO Haute Intensité de Main d’Œ uvre

INSAE Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MJSL Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs

MCMEJF Ministère Chargé de la Micro finance, de l’Emploi des Jeunes et des


Femmes

MTPT Ministère des Travaux Publics et des Transports

MDAEP Ministère du Développement, de l’Analyse Economique et de la


Prospective

MECDN Ministère d’Etat Chargé de la Défense Nationale

MFASSNHPTA Ministère de la Famille, des Affaire Sociale, de la Solidarité Nationale,


des Handicapés et des Personnes de Troisième Age

MESFTPRIJ Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et


Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes

MESRS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

MICPME Ministère de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes


Entreprises

MERPMEDER Ministère de l’Energie, des Recherches Pétrolières et Minières, de l’Eau


et du Développement des Energies Renouvelables

MRAI Ministère de la Réforme Administrative et Institutionnelle

MDGLAAT Ministère de la Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de


l’Administration et de l’Aménagement du Territoire

MCAAT Ministère de la Culture de l’Alphabétisme, de l’Artisanat et du Tourisme

MTFP Ministère du Travail et de la Fonction Publique

NLTPS Etudes Nationales de Prospectives à Long Terme

6
OEF Observatoire de l’Emploi et de la Formation

OHADA Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

PADME Association pour la Promotion et l’Appui au Développement des Micro


Entreprises

PAPME Agence pour la Promotion et l’Appui aux Petites et Moyennes


Entreprises

PIP Programme d’Investissement Public

PISEA Projets d’Insertion des Sans Emploi dans l’Agriculture

PME Petites et Moyennes Entreprises

PMI Petites et Moyennes Industries

PNE Politique Nationale de l’Emploi

PRSP Programme de Relance du Secteur Privé

RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat

SCRP Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

TIC Technologies de l’Information et de la Communication

UCD Unité Communautaire de Développement

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USAID United State Agency for International Development

TRE Technique de Recherche d’Emploi

7
PREFACE
Le chômage est un problème récurrent de déséquilibre entre la demande et l’offre d'emploi.
Le phénomène s'est durement accru après la crise des années soixante-dix au Bénin, à
l’instar des pays en développement. La crise de l’emploi au Bénin remonte aux années 80. A
cet égard, la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990, en son article
30, reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et prescrit que l’Etat « s’efforce de
créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effectif… ».

Les réformes engagées au niveau des entreprises publiques en avril 1982 et le gel des
recrutements dans la fonction publique à partir de janvier 1987 ont eu pour conséquences
l’apparition de deux nouvelles catégories de chômeurs au Bénin: les « déflatés » des
entreprises publiques et les « diplômés sans emploi ». Cette situation s’est traduite par
l’apparition du chômage d’une main d’œ uvre qualifiée, le recul de l’emploi dans le secteur
formel et une croissance rapide des emplois dans le secteur informel, malheureusement
caractérisé par la précarité de l’emploi, un sous emploi important et une faible
productivité. Le phénomène de l’emploi s’est progressivement consolidé avec la persistance
et l’aggravation de la crise économique et financière que connaissait le pays et ont conduit
aux programmes d’ajustement structurel avec leurs corollaires de réduction des dépenses
sociales, de liquidation/privatisation des sociétés d’Etat et des départs volontaires et ciblés
de la fonction publique.

Au début des années 90, la situation de l’emploi au Bénin est devenue une problématique
brûlante de développement. Des tentatives de solutions eurent lieu à travers des
programmes de travaux à haute intensité de main d’œ uvre et des programmes de pré-
insertion ou d’auto-emploi. Un programme intitulé « Programme National de l’Emploi au
Bénin : Orientation Générale et Actions Immédiates » fut adopté pour la période 1996-1997.
L’objectif était de fédérer toutes les initiatives en vue de la promotion de l’emploi. Plus
tard, en août 1997, deux nouveaux concepts ont été inventés et validés par un colloque
international tenu à Cotonou. Il s’agit du «Minimum Social Commun » et des « Unités
Communautaires de développement », présentés comme une nouvelle approche de lutte
contre la pauvreté et une opportunité de création d’emplois. Cependant, la crise de
l’emploi perdure, voire s’aggrave. Elle devient dramatique au triple plan humain, social et
économique.
De façon perpétuelle, le Bénin vit une situation de développement continu d'un chômage
structurel de masse, dont la durée moyenne s'accroît. Certaines catégories de personnes
connaissent désormais un risque de chômage proportionnellement plus fort que le reste des
actifs, notamment, les femmes, les jeunes de 16 à 25 ans, les personnes non diplômées ou
faiblement qualifiées, les habitants de régions en difficultés économiques, etc. De plus,
certains connaissent un chômage d'exclusion, du fait de leur précarité, voire de leur
désaffiliation sociale.
Les réflexions engagées au titre de l’élaboration de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE)
par le Gouvernement apportent l’éclairage nécessaire pour consolider le cadre de prise en
charge de l’emploi dans l’action publique.

La Politique Nationale de l’Emploi, devrait donc permettre de renforcer la prise en compte


et l’opérationnalisation des questions et initiatives liées à l'emploi et au travail décent
contenues dans « Alafia Bénin 2025 », « les Orientations Stratégiques de Développement »,
la « Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté », notamment dans la mise en
œ uvre du Programme d'Actions Prioritaires du Gouvernement à travers l’ « Agenda pour un
Bénin Emergent ». Aussi, le présent document de Politique Nationale de l’Emploi constitue

8
également la marque de l’engagement du Gouvernement du Bénin à opérationnaliser le
« Pacte mondial pour l’emploi » adopté par la Conférence internationale du Travail en 2009
et le « Programme pays pour un travail décent au Bénin 2010-2015 » adopté en 2010.

Le Ministre Chargé de la Micro finance,


de l’Emploi des Jeunes et des Femmes

Reckya MADOUGOU

RESUME

9
Faisant de la promotion de l’emploi une priorité majeure de son action, et au regard des
nouvelles dynamiques économiques et sociales, le Gouvernement du Bénin a entrepris
l’actualisation de la Politique Nationale de l’Emploi.
Partant de la situation de l’emploi au Bénin, caractérisée par un rythme de croissance de la
population active relativement en baisse, une demande d'emploi forte et précoce, une
faible qualification de la population active, une offre d'emploi peu diversifiée et
insuffisante, un sous emploi chronique qui masque un chômage invisible, et enfin une
inadéquation entre la formation et les dynamiques du marché du travail, le présent
document de politique envisage donc d’apporter des réponses idoines à la problématique
suivante :
- comment créer de nouveaux emplois ?
- et comment maintenir durablement les emplois existants ?
S’appuyant sur les déterminants démographiques et économiques qui caractérisent toute
action de promotion de l’emploi d’une part, et sur des fondements et principaux
référentiels normatifs d’autre part, la présente Politique Nationale de l’emploi est
articulée autour de la vision suivante :
« A l’horizon 2025, toutes les béninoises et tous les béninois en âge de travailler
disposent d’un emploi susceptible de leur procurer un revenu permettant de
satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être intégral ».

Il découle de cette vision un objectif général qui est de consolider les acquis et de
favoriser la création de nouveaux emplois et quatre (04) objectifs spécifiques à savoir :
faciliter l’accès à l’emploi par l’accroissement de l’offre et de l’employabi
lité, améliorer le
fonctionnement du marché de l’emploi, renforcer les capacités humaines et institutionnelles
pour la promotion de l’emploi et réguler la migration professionnelle.
A Cet effet deux défis majeurs sont à relever. Il s’agit du défi de la croissance économique
et du défi de la qualité de la formation. L’enjeu immédiat de la Politique Nationale de
l’Emploi est la réduction du sous emploi et du chômage et par conséquent la réduction de la
pauvreté.
Pour ce faire, neuf (09) stratégies prioritaires ont été retenues. Il s’agit de la dynamisation
de la production dans les secteurs porteurs de croissance, la promotion et pérennisation des
PME et PMI, l’amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi,
l’amélioration du système d’information sur l’emploi, le renforcement des capacités des
acteurs de l’emploi, le développement et promotion de la solidarité nationale au service de
l’emploi, l’amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi, le
renforcement des capacités humaines et institutionnelles publiques et privées pour la
promotion de l’emploi et le développement des stratégies de gestion de la migration
professionnelle.
Les résultats attendus de la mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi sont :
- La problématique de l’emploi est prise en compte dans les politiques
transversales ;
- La problématique de l’emploi est prise en compte dans les politiques sectorielles
du développement ;
- L’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi est amélioré ;
- Les offreurs et les chercheurs d’emploi ont accès à l’information sur l’emploi en
temps réel ;
- Les capacités des acteurs du marché de l’emploi sont renforcées ;

10
- La solidarité nationale au Service Public de l’Emploi est renforcée ;
- Des mesures sont prises pour une amélioration de la qualité de l’emploi ;
- Les capacités humaines et institutionnelles publiques et privées des acteurs de
l’emploi sont renforcées ;
- La migration professionnelle est prise en compte dans la politique de l’emploi.
Quarante cinq (45) actions ont été proposées pour atteindre ces résultats. Ces actions visent
à accroître l’offre d’emploi par une consolidation des bases matérielles de l’économie d’une
part, et développer le capital humain pour accroître la compétitivité de l’économie d’autre
part.

La mise en ouvre de cette nouvelle politique de l’emploi nécessite la prise en compte d’un
certain nombre de principes que sont : le rôle régulateur de l'Etat, la croissance
économique, la réduction de la pauvreté, la transversalité de la problématique de l'emploi,
la qualité des emplois, l’équité dans l'accès à l'emploi, la responsabilisation de toutes les
parties prenantes dans une approche synergique.

En outre, l’horizon retenu pour la mise en œ uvre de la politique est de 10 ans découpé en
deux tranches quinquennales (2012-2016 et 2017-2021) pour lesquelles sont élaborées et
exécutées des Plans d’Actions, intégrés aux programmes d’actions du Gouvernement.
L’organe chargé de la mise en œ uvre et du suivi évaluation de la Politique Nationale de
l’Emploi est la Commission Nationale pour l’Emploi (CNE).

11
INTRODUCTION

En réponse à la crise de l’emploi qui depuis les années 80 devient un fait structurel à
l’économie du pays, les gouvernements successifs du Bénin se sont toujours préoccupés
d’une prise en charge des jeunes et des femmes qui sont les principales victimes du
phénomène. Cette volonté politique se confirme par l’élaboration de la présente Politique
Nationale de l’emploi sur le période 2012-2016.
Les travaux d’élaboration de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) ont été coordonnés par
le Ministère Chargé de la Micro-finance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes, pour le
compte du Gouvernement. Par cet acte, le Gouvernement répond à la volonté d’une
gestion stratégique des questions liées à l’emploi. La PNE a permis aux responsables des
structures ayant en charge la question de l’Emploi d’avoir une meilleure visibilité des
objectifs de développement du pays en liaison avec la problématique de l’emploi et cerner
les actions à mettre en œ uvre par l’ensemble des acteurs concernés. Son élaboration placée
sous la supervision de la Direction de la Promotion de l’Emploi et les autres départements
ministériels impliqués.
La Politique Nationale de l’Emploi se fonde sur la problématique du chômage établi pour le
Bénin en relation avec les caractéristiques économiques et sociales du pays. Les questions à
régler par la politique seront tranchées sur le fond de la vision qui est : « A l’horizon 2025,
toutes les béninoises et tous les béninois en âge de travailler disposent d’un emploi
susceptible de leur procurer un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et
leur bien être intégral ». Dans son opérationnalisation, il s’agira pour le Bénin de
Consolider les acquis en matière d’emploi et de favoriser de nouvelles opportunités.
De façon spécifique, la mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi devra conduire
à faciliter l’accès à l’emploi par l’accroissement de l’offre et de l’employabilité,à
améliorer le fonctionnement du marché de l’emploi, à renforcer les capacités humaines et
institutionnelles pour la promotion de l’emploi et à réguler la migration professionnelle.
Neuf (09) stratégies opérationnelles ont été ciblées et retenues pour atteindre les résultats
qui sont :
- La dynamisation de la production dans les secteurs porteurs de croissance ;
- la promotion et pérennisation des PME et PMI ;
- l’amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi ;
- l’amélioration du système d’information sur l’emploi ;
- le renforcement des capacités des acteurs de l’emploi;
- le développement et promotion de la solidarité nationale au service de l’emploi ;

- l’amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi ;

- le renforcement les capacités humaines et institutionnelles publiques et privées pour


la promotion de l’emploi ;

- le développement des stratégies de gestion de la migration professionnelle.

Pour l’ensemble des résultats attendus, quarante cinq (45) actions ont été proposées. En

12
vue de s’assurer d’une mise en œ uvre efficace de la Politique Nationale de l’Emploi et de
son Plan d’actions, un mécanisme de mise en œ uvre, de suivi et d’évaluation a été retenu.

La présente Politique Nationale de l’Emploi s’appuie sur un Plan National d’Actionspour


l’Emploi quinquennal déjà adopté.

13
I. CONTEXTE GENERAL D’ELABORATION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE L’EMPLOI
Situé en Afrique de l’ouest entre le Nigéria à l’est, le Togo à l’ouest, et limité au sud par
l’océan Atlantique et au nord par le Niger et le Burkina Faso, le Bénin s’étend au plan
physique sur une superficie de 114 763 kilomètres carrés. Selon le RGPH2, la population
béninoise est de 6 769 914 d’habitants en 2002. En 2010, elle est estimée à 8,78 millions
d’habitants et pourrait atteindre 12 114 193 habitants en 2020. La croissance continue de la
population résulte d’une fécondité élevée et constante, d’une mortalité en baisse
progressive et d’un courant migratoire non négligeable.

Cette dynamique de la population béninoise, une des plus fortes de la sous-région (3,25%)
est à la base de nombreux défis en matière de demande sociale (nutrition, éducation, santé,
emploi, habitat et gestion urbaine), et de disponibilité de facteurs de production. Elle
résulte d’une fécondité encore élevée, malgré la baisse amorcée depuis quelques années et
de l’amélioration des conditions sanitaires. Plus de 50% de la population a moins de 18 ans.
L’espérance de vie à la naissance est de 61,1 ans, légèrement plus élevée pour les femmes
63,2 ans contre 58,9 ans pour les hommes. La population active (15-64 ans) représente 50%
de la population. Plus de 40% de la population vit en milieu urbain.

Sur le plan politique, les dix dernières années ont été caractérisées par la poursuite de la
mise en œ uvre du système de démocratie pluraliste, issu des conclusions de la Conférence
des Forces Vives de la Nation, tenue en février 1990. Cette période a offert un climat
d’apaisement et des conditions favorables à la gestion participative du développement
national. Le bon fonctionnement du système démocratique mis en place a généré une
stabilité politique favorable au développement. Cette situation, quoique perfectible, a
permis au Bénin de renforcer son intégration politique aussi bien au niveau sous- régional
qu’international.

En dépit du contexte apaisé d’alternance politique dans un environnement de multipartisme


et d’expansion des organisations de la société civile, et d’organisation du contrôle des
affaires publiques, la situation politique mérite d’être améliorée pour maintenir le
consensus auquel le peuple est parvenu en février 1990.

Au plan socio-économique, l’économie béninoise a connu une croissance économique faible,


lente et insuffisante pour faire face à la demande sociale engendrée par une forte
croissance démographique. Ce déséquilibre entre la croissance démographique et la
croissance économique occasionne le développement d’une couche de population de plus en
plus pauvre. L’économie est caractérisée par la prépondérance des secteurs primaire et
tertiaire et un secteur secondaire embryonnaire. Elle fait partie de plusieurs espaces
économiques sous régionaux notamment l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA) et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au
cours de la décennie écoulée, l’évolution macroéconomique reste marquée par un profil de
croissance contrastée et un faible degré d’ouverture qui n’est pas suffisant pour induire une
croissance soutenue. Le Bénin doit faire face à des contraintes particulières que sont : un
déficit en matière de financement, une faible mobilisation de l’APD, un déficit de capacités
des acteurs en charge de la gestion du développement, un manque de volonté du béninois à
opérer des changements.

En outre, l’environnement national reste fortement influencé par le contexte international


marqué, au cours de la décennie 2001-2010, par d'importantes mutations consécutives à
l'adoption de nouvelles technologies dans différentes activités économiques, à l'émergence

14
des regroupements régionaux, au développement des échanges extérieurs, à la hausse
vertigineuse des cours du pétrole et à la crise économique et financière. Ces évolutions
offrent, certes, plusieurs opportunités liées à l'élargissement des marchés, à la
multiplication des échanges ainsi qu’aux mouvements de capitaux et de financement
d'activités économiques qu'elles engendrent, mais les effets néfastes des chocs externes
freinent l’atteinte des objectifs du développement.

II- PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOI ET DU CHOMAGE AU BENIN

Sur une population potentiellement active estimée à 4.885.338 personnes en 2007, le Bénin
présente un taux d’activité global de 53%, soit une baisse remarquable par rapport à 2006
où ce taux était de 62 %. Les actifs du sexe masculin sont un peu plus nombreux que ceux du
sexe féminin. Le taux d’activité des personnes de 60 ans et plus est de 54% pour les hommes
contre 46% pour les femmes de ce groupe d’âge. En milieu rural, le taux d’activité est
relativement plus élevé qu’en milieu urbain (55% en milieu rural contre 45 % en milieu
urbain).
La population active s'est accrue de 4,9% entre 1992 et 2002 mais à un rythme moins
important qu'entre 1979 et 1992 (6,3%). Le recensement de 2002 a révélé que 99,3% des
personnes actives sont occupées avec un taux moyen d’accroissement annuel de 3,2% entre
1992 et 2002. Ce taux se justifie en raison de la faiblesse de la couverture scolaire, des
durées de formation, des gains d'espérance de vie et de l'accroissement continu des taux
d'activité des femmes passant respectivement de 32,7% en 1979 à 54,7% en 1992 et à 59,7%
en 2002.
La majorité de la population est active. Au-delà de 60 ans (âge théorique d’admission à la
retraite dans le secteur moderne), 4 béninois sur 9 sont sur le marché du travail (soit
comme actif ou demandeur d’emploi). Ils sont plus de 5 béninois sur 9 en milieu rural.
On note une précocité d’entrée des enfants sur le marché du travail, même si la tendance
est en baisse en raison de la politique de gratuité de la scolarité de l’école primaire. Les
enfants en activité sont en majorité des aides familiaux (83%) mais 10% travaillent à leur
propre compte dans le secteur informel notamment dans l'agriculture et le commerce.
La structure par groupe d'âge se caractérise par un fort pourcentage de personnes jeunes ;
plus de la moitié des actifs béninois (61 %) ont moins de 35 ans. Le Gouvernement a réalisé
d’importants efforts dans les domaines de la scolarisation des enfants et de
l’alphabétisation en langues nationales. Cependant, le taux d'alphabétisation (adultes de 15
ans et plus) sur le plan national reste encore faible; il s'établit à 44,03% en 2005 contre
35,38% en 2004.
La plus grande partie de la population ne sait ni lire ni écrire. La main d'œ uvre demeure
donc largement non instruite et présente par conséquent des possibilités limitées en matière
d'ouverture et d'accès à l'innovation. Les formations de qualification et de requalification
représentent donc un vaste chantier dans lequel il faut investir pour accroître la
productivité et l'ouverture à l'innovation.
Les entreprises du secteur informel sont celles qui contribuent presque exclusivement à
l’activité économique avec 95% des actifs occupés, suivie de loin par l’administration
publique (2,94% des actifs occupés) ; 30% de ces actifs sont occupés par des activités non
agricoles.
La catégorisation des actifs, selon le statut dans l'occupation, permet de déduire que 70%
sont des indépendants, 17%, des aides familiaux, 5,5% de salariés, 5% d'apprentis. De façon
générale, on remarque que le salariat est peu abondant tandis que l'auto emploi est
largement dominant, concentré dans l'agriculture, le commerce et les services en général.
La formation des actifs au Bénin s’effectue dans deux systèmes d'éducation : le système
formel et le système d'apprentissage (traditionnel, structuré et non structuré).

15
La plupart des actifs agricoles et des travailleurs du secteur informel sont formés sur le tas
dans le cadre du système traditionnel qui n’accorde généralement aucune place à la théorie
et à l’innovation technologique, qui favorise une plus grande productivité. Les ouvriers et
artisans, même ceux exerçant dans le secteur moderne sont majoritairement issus du
système d'apprentissage non structuré.

Le système formel d'éducation délivre une formation beaucoup plus générale que spécifique;
il a pu fournir jusqu’ici le personnel de l'administration publique et des entreprises
modernes. Le système de l’enseignement technique et professionnel (ETFP), présente un
déficit de performance important en termes d’efficacité externe, quand bien même des
progrès sont enregistrés depuis quelques années.

Une telle situation a une forte influence sur la productivité. En effet, sur la période 1985-
2003, la productivité globale moyenne du travail (tous secteurs d’emploi confondus) n’a pas
progressé au Bénin (863$ en 2003 contre 860$ en 1985).

Cette stagnation de la performance explique en partie le chômage des diplômés qui


s’observe actuellement. Elle a imposé le fait que l'accent est de plus en plus mis sur la
spécialisation. Toutefois les filières offertes sont majoritairement celles du tertiaire, la
gestion et la bureautique.

Compte tenu de ce qui précède, la politique éducative actuelle accorde la priorité à


l'enseignement primaire pour un relèvement général du niveau d'instruction à la base, et à
une intensification de l'enseignement technique et la formation professionnelle.
Parallèlement, pour relever le niveau des qualifications, le Gouvernement a adopté une
politique nationale de formation professionnelle continue mise en œ uvre à travers le Fonds
de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l'Apprentissage
(FODEFCA) et à l’appui un document d'orientation de la formation professionnelle.

Les perspectives à explorer sont une plus grande spécialisation dans les métiers en rapport
avec le développement des pôles de compétitivité à forte valeur ajoutée proposées dans le
document « Bénin 2025. Agenda vers une économie émergente ». Celles-ci placent le
secteur privé au cœ ur des actions de développement.

III- ANALYSE DIAGNOSTIQUE


3.1- Evolution de l’environnement socio économique
3.1.1- Dynamique démographique et demande sociale
Selon les projections démographiques réalisées sur la base des résultats du troisième
Recensement Général de la Population et de l’habitation (RGPH3), effectué en 2002, la
population du Bénin évaluée en 2008 à 8.286.070 habitants dont 4.054.641 hommes et
4.231.042 femmes, connaît une croissance moyenne annuelle de 3,25%. Une étude de la BAD-
OCDE évalue cette population en 2007 à 9,033 millions. Il s’agit d’une population jeune; en
2008, 50% avaient moins de 15 ans et 11% entre 15 et 39 ans. Cette situation est due en
partie à l’amélioration de l’espérance de vie à la naissance, 50 ans 2002, (avec 61 ans chez
les femmes et 57 ans pour les hommes) contre 54 en 1992 et à la baisse de la mortalité
globale (12,3 pour 1000 en 2002 contre 15,5 pour 1000 en 1992). La densité de la population
béninoise est de 59 habitants au Km2, ce qui classe le Bénin dans les pays moyennement
peuplés dans la région ouest africaine. Cette croissance démographique qui est supérieure à
la croissance économique moyenne observée ces dernières années (environ 3% par an), porte
l’enjeu majeur de la prise en charge de la demande sociale si rien n’est fait. Au rythme
actuel, la population âgée de 6 à 11 ans (scolarisable au cycle primaire) augmentera de 33%
d’ici à l’année 2017, soit environ 1,9 millions d’enfants qu’il faudra scolariser au seul cycle

16
primaire, contre 1,5 millions scolarisés en 2006/07.

3.1.2- Une pauvreté encore importante


Le Bénin était classé 134ème sur 177 pays pour l’IDH en 2010. Sur la période 1999-2002,
l’indice de pauvreté nationale est passé de 20.3 à 28.5, soit une légère amélioration. La
pauvreté varie considérablement selon le milieu de résidence, l’incidence étant de 27% en
moyenne en milieu urbain contre 40,5% en zone rurale. L’analyse de la répartition des
ménages « pauvres » selon le type d’emploi occupé et le secteur institutionnel, montre que
la majorité des ménages pauvres sont dans le secteur informel. Parmi les ménages pauvres
ruraux, 89% sont des indépendants, 7% sont des travailleurs dépendants et 4% des salariés du
secteur formel ou « moderne » de l’économie. Parmi les ménages pauvres urbains, par
contre, 76% sont des indépendants, 9% sont des travailleurs dépendants et 15% sont des
salariés du secteur formel. Comme le signale un récent rapport du BIT, il est nécessaire
d’améliorer la qualité des emplois ruraux par la résolution des nombreux problèmes
auxquels le monde rural béninois est confronté : manque d’accès à la terre, politique
foncière encore peu développée, insuffisance d’infrastructures économiques et sociales,
agriculture pluviale et peu moderne, « pénibilité » du travail agricole. Le développement et
le renforcement des compétences en milieu rural, n’a de sens que dans le cadre d’une
stratégie globale de développement du secteur rural prenant en compte l’ensemble des
problèmes et des contraintes auxquels celui-ci est confronté, et qui représentent autant de
freins pour faire de l’agriculture, un des piliers porteurs de croissance de l’économie, donc
de lutte contre la pauvreté.

3.1.3- Un environnement économique difficile


3.1.3.1- Un environnement économique international fragilisant les
performances du Bénin

La crise mondiale apparue en 2007 a été une véritable menace pour les performances
économiques des pays industrialisés en général, et ceux des pays en développement en
particulier. A mesure que la crise s’est intensifiée, ses effets se sont progressivement fait
sentir dans les pays en développement. L’année 2008 a été particulièrement difficile à bien
des égards, du fait, notamment, de la conjugaison de trois chocs majeurs qui ont ébranlé le
monde : la crise pétrolière, la crise alimentaire et la crise financière. Dans ce contexte, les
perspectives de croissance des pays à revenu élevé comme des pays en développement se
sont nettement dégradées. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, la récession
économique dans les pays industrialisés devrait entraîner dans les pays en développement,
un ralentissement de la croissance pour se chiffrer à 4,53% en 2009, contre 7,9% en 2007 et
6,3% en 2008.

3.1.3.2- Un environnement économique national dominé par les secteurs


primaire et tertiaire encore fragiles

Les mesures d’assainissement économique mises en œ uvre ont entrainé la reprise de


l’activité économique au cours du deuxième trimestre de l’année 2006, raffermie en 2007 et
3,8% en 2006 (INSAE, Comptes nationaux). Cette performance a été notamment appuyée par
la restauration de la confiance au niveau des opérateurs économiques, l’engagement des
reformes au niveau du port autonome de Cotonou, l’assainissement du secteur des
télécommunications notamment les GSM et l’accélération des reformes des entreprises
publiques (SONAPRA, Continental Bank, Bénin Télécoms, SBEE, etc.), la mise en œ uvre de la
politique des grands travaux (en particulier à travers des Programmes HIMO et autres),

17
l’amélioration des protections vivrière et cotonnière. Ce taux de croissance est inférieur à la
moyenne subsaharienne évaluée à 5,4% en 2008, mais supérieur à la moyenne au sein de
l’UEMOA estimée à 3,9% en 2008. Sur la base des orientations politiques mises en œ uvre et
de l’évolution de l’environnement économique international, le taux réel de croissance du
PIB en 2009 aura été de 3,9% avec un taux d’inflation moyen annuel de 7,9% (contre 3,8% en
2007), se situant au dessus du seuil communautaire fixé à 3% par la Commission de l’UEMOA
au titre des critères de convergence. Le taux d’inflation en 2009 est de 5,7%.

Les faibles performances de l’économie béninoise s’expliquent en partie par la


compétitivité insuffisante de la plupart des secteurs et par la forte vulnérabilité aux chocs
extérieurs, notamment la conjoncture économique du Nigéria ainsi que les fluctuations du
prix du coton et du pétrole. Selon la Banque Mondiale, le coton a représenté de 10 à 15% du
PIB et de 50 à 80% des exportations totales entre 1994 et 2003. Plus d’un quart de la
population en tire directement ses revenus. Cette situation engendre une certaine volatilité
de la croissance économique qui devient tributaire de la variation des cours mondiaux, mais
aussi de la qualité d’une récolte d’une année à l’autre. L’appareil productif reste
caractérisée par le poids important des secteurs primaire et tertiaire ; dans le secteur
primaire qui représente 40% du PIB, l’agriculture est prépondérante et conserve à elle seule
24,1% du PIB. Le secteur secondaire est encore embryonnaire, et ne contribue qu’à 15% du
PIB, avec une production industrielle dominée par l’industrie alimentaire, l’industrie textile
et la cimenterie. Les activités du tertiaire – soit 45% du PIB – reposent essentiellement sur le
commerce qui reste largement tributaire des relations avec le Nigéria.

3.2- Répartition de la population active dans les divers secteurs d’activités


Les tableaux suivants présentent la situation générale. Les secteurs d’activité gros
employeurs sont : les secteurs agriculture, pêche, chasse, commerce et restauration tant en
milieu urbain que rural. Les secteurs qui utilisent le plus d’employés qualifiés sont : les
banques et les assurances (12 années d’études réussies en moyenne), les activités dans les
domaines de l’eau, électricité, gaz ainsi que les autres services (en moyenne 10 années
scolaires réussies). Le secteur « commerce et restauration » est essentiellement dominé par
la main d’œ uvre féminine (83% des employés) et les secteurs des bâtiments et travaux
publics et transports, de la communication, de l’énergie, de l’eau et de l’industrie
extractive sont plutôt des secteurs essentiellement dominés par la main d’œ uvre masculine.

Tableau 1 : Structure des emplois selon la branche d’activité par milieu de résidence

18
Branche
Urbain
d’activité Rural Effectif total de la main
d’œuvre

Effectif % Effectif %

Agriculture, Pêche, Chasse 218 092 21,6 1 055 177 62,3 1 274 379
Industrie extractive 5 048 0,5 32 180 1,9 37 017
Industrie manufacturière 146 404 14,5 98 235 5,8 244 312
Energie et eau 2 019 0,2 - 0 1 832
Bâtiment, travaux publics 45 436 4,5 23 712 1,4 68 881
Commerce et restauration 378 632 37,5 408 182 24,1 784 930
Transports et communication 64 620 6,4 27 099 1,6 92 012
Banque et assurance 3 029 0,3 0 3 632
Autres services 146 404 14,5 49 117 2,9 196 394
Effectif total de la main d’œ uvre 1 009 686 100 1 693 703 100 2 703 389
Source : INSAE-RGPH3, 2002

Tableau 2 : Caractéristique du marché du travail selon les branches d’activités


Branches d’activités Répartition Age Nombre (%) des (%) des (%) des Niveau de
des moyen d’années femmes CM migrants salarisation
emplois (en scolaires (en %)
(%) année) réussies
(en %)

Agriculture, Pêche, Chasse 47,1 34,0 4,4 37,8 40,8 9,3 0,6
Industrie extractive 1,4 35,7 4,6 6,7 66,9 10,4 1,0
Industrie manufacturière 9,0 28,7 5,8 44,3 36,5 30,8 3,5
Energie et eau 0,1 36,7 9,7 6,4 76,4 53,7 58,0
Bâtiment, travaux publics 2,5 31,2 6,2 2,2 58,3 31,6 6,4
Commerce et restauration 29,0 33,3 6,0 82,7 25,3 26,0 2,1
Transports et communication 3,4 32,6 7,0 2,6 68,3 36,1 12,2
Banque et assurance 0,1 36,5 12,1 30,9 67,5 51,6 58,7
Autres services 7,3 32,3 9,6 44,9 50,1 48,0 41,4
Effectif total de la main d’œ uvre 100,0 33,1 6,4 49,4 38,4 20,5 5,0
Source : INSAE-RGPH3, 2002

Le niveau d’instruction des actifs occupés est globalement faible. Le nombre moyen
d’années d’études réussies est de 6,4 ans pour l’ensemble des actifs occupés en 2002,
reflétant exactement la structure des emplois par niveau d’instruction. En effet, parmi les
actifs ayant fréquenté l’école, 85,8% n’ont réussi qu’au plus 10 années d’études, c’est- à-
dire qu’ils n’ont pas pu dépasser la classe de troisième. Le niveau d’instruction des actifs
occupés est plus faible en milieu rural (en moyenne 5,1 années d’études réussies) qu’en
milieu urbain (7,2 années d’études réussies). Le poids de l’enseignement technique et de
l’enseignement supérieur sont très faibles ; environ 0,42% des actifs ont suivi

19
l’enseignement secondaire et supérieur. On peut donc en déduire que la main d’œ uvre
béninoise est très peu qualifiée en 2002.

En ce qui concerne le degré de formalisation du secteur d’activité, on peut considérer deux


sous secteurs de classification : le niveau de formalisation des relations de travail et le
secteur institutionnel d’activité.

Au Bénin, les relations de travail sont peu formelles. En effet, le taux de scolarisation qui
est un indicateur du niveau de formalisation des relations de travail est de 5,1%. Le secteur
formel est réparti à parts presque égales entre le secteur privé formel (2,5%) et le secteur
public (2,7%). En milieu urbain, ce secteur formel atteint 10,8% et en milieu rural, il n’est
que de 1,6%. Le statut d’occupation des actifs est majoritairement dominé par les
indépendants (70,2%), c’est-à-dire des actifs qui sont à la tête de leurs propres unités de
production, exerçant en majorité dans l’informel. Les aide-familiaux occupent 17% des
emplois, les apprentis 5,2, et les salariés (permanents et temporaires) 5,5%.

Selon la littérature, la structure des emplois par secteur institutionnel est un bon indicateur
synthétique de la structure du marché du travail. Ainsi, à partir des données EMICOV de
2006 et 2007, 5 secteurs institutionnels ont pu être identifiés : le secteur Administration
publique, le secteur entreprise publique, le secteur entreprise privée formelle, le secteur
entreprise privée non formelle et le secteur entreprise association.

La population active est concentrée à plus de 95% dans le secteur institutionnel des
entreprises privées non formelles (agricoles et non agricoles). Ce résultat pose le défi que
représente le secteur formel face aux politiques actives de lutte contre le chômage et le
sous-emploi.

Tableau 3 : Evolution de la structure de la population active occupée selon le sexe et selon le secteur institutionnel
Secteurs institutionnels 2006 (%) 2007 (%)

Masculin Féminin Ensemble Masculin Féminin Ensemble

Administration publique 1,92 1,55 1,86 4, 34 1,5 2,94


Entreprise publique 1,14 0,95 1,12 1,27 0,78 1,03
Entreprise privée formelle 1,09 1,11 1,09 0,26 0,09 0,17
Entreprise privée non formelle 95,49 96,03 95,57 93,1 97,26 95,15
Entreprise Associative 0,36 0,35 0,36 1,03 0,38 0,71
Ensemble 100 100 100 100 100 100
Source : EMICoV, 2006-2007

3.3- Visage du chômage et du sous-emploi au Bénin

Selon les données du RGPH 3 (2002), seulement 19 123 béninois étaient au chômage en
2002, soit un taux de chômage de 0,68%. D’après les résultats de l’EMICoV 2006 et 2007, le
taux de chômage au Bénin est estimé à 2,2% en 2006 et 0,7% en 2007, soit une régression de
66,5% par rapport à 2006. De manière désagrégée, on enregistre en 2007 un taux de
chômage de 1,6% contre 2,7% en 2006 pour les femmes tandis que pour les hommes, le taux
de chômage est passé de 1,7% en 2006 à 0,6 en 2007. L’analyse selon le milieu de résidence
indique une baisse généralisée du taux de chômage. En milieu urbain, on passe d’un taux de

20
4,9% en 2006 pour descendre à un taux de 1,9% en 2007, soit une baisse de 3 points de
pourcentages. En milieu rural, le taux de chômage est passé de 1,4% en 2006 à 0,2% en
2007.

Parmi les chercheurs d’emploi, 88,4% sont à la recherche d’un emploi salarié, ce qui traduit
la faible préférence des personnes concernées pour une activité indépendante.

La faiblesse du taux de chômage au Bénin cache un fort taux de sous-emploi visible qui
oscille en 2007 autour de 70%. L’ampleur de ce phénom ène serait due aux
dysfonctionnements du système éducatif, à la structure de l’économie et aux insuffisances
liées aux stratégies de promotion de l’emploi. Dans ce même registre, l’absence d’un
système d’indemnisation du chômage n’incite pas les personnes en quête d’un emploi à
s’inscrire dans les registres officiels ; par ailleurs, les chômeurs se réfugient dans le secteur
informel à faible productivité (HONLONKOU et al.2008).

La question d’équité sur le marché du travail conduit à analyser le phénomène du chômage


sous cinq aspects : le milieu de résidence, le genre, l’âge, le niveau d’éducation et le type
de formation.

Le taux de chômage en milieu urbain est plus de 5 fois supérieure à celui du milieu rural.
Cette différence notable est toutefois compréhensible. Elle serait due à la forte dominance
du travail familial en milieu rural et le faible taux de scolarisation inhibe tout recours
systématique vers l’emploi salarié.

Les hommes en général sont deux fois plus touchés par le chômage que les femmes. Selon le
RGPH 3, on trouve globalement 0,9 chômeur pour cent hommes actifs contre 0,44 chômeur
pour cent femmes actives. En milieu urbain, cet écart est plus grand : 1,8 homme chômeurs
pour 100 actifs contre 0,9 femme chômeur pour 100 actives. Cela s’explique par le recours
plus systématique des femmes au travail informel comparativement aux hommes.

Tableau 4 : Taux de chômage selon le milieu et le genre en %


Milieu 2006 2007 Baisse relative (%)

Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total

Urbain 3,89 5,93 4,89 1,55 3,13 1,85 -60,2 -47,2 -62,2
Rural 0,52 1,07 1,43 0,17 0,52 0,21 -67,3 -51,4 -85,3
Ensemble 1,72 2,71 2,21 0,59 1,56 0,74 -65,7 -42,4 -66,5
Source : INSAE ; EMICoV, 2006-2007

Aussi, est-il important d’analyser le chômage par groupe d’âge. L’analyse par groupe d’âge
permet de constater que le taux de chômage est faible pour les actifs de la tranche d’âge
de 10 à 19 ans. Cela s’explique par le fait qu’à cet âge, les actifs sont encore nombreux
scolaire et universitaire. Le taux de chômage atteint son minimum pour les deux sexes entre
20 et 29 ans, tranche d’âge où les jeunes sortent massivement du système scolaire et
universitaire pour se mettre sur le marché du travail. A partir de 30 ans, le taux de chômage
régresse lentement pour atteindre son niveau minimum à 60 ans et plus.
L’enquête EMICoV 2006 a révélé que les femmes affichent les taux de chômage les plus
élevés entre 10 et 45 ans. Le taux de chômage le plus élevé se situe dans la tranche d’âge
des 20-24 ans et tend vers 0 au fur et à mesure que l’âge augmente.

21
A l’inverse de ce qui est observé généralement dans les pays développés, le diplôme est un
important facteur de risque pour le chômage au Bénin. En effet, le taux de chômage croît
avec le niveau d’éducation et passe de 0,22% chez les analphabètes à 7,3% pour ceux qui ont
un niveau d’études supérieures en passant par 1,9% pour les actifs ayant le niveau premier
cycle de l’enseignement secondaire général. Cela pourrait s’expliquer par le fait que ceux
qui ont fait un cursus universitaire sont plus exigeants dans leur recherche d’emploi mais
aussi par le fait d’une faible adéquation entre l’offre et la demande de travail. Par ailleurs,
les femmes qui ont fait une étude supérieure sont plus au chômage que les hommes du
même niveau : 10,8% des femmes actives de ce niveau sont au chômage contre 6,5% pour
les hommes actifs.

Paradoxalement, les actifs ayant reçu une formation technique se vendent plus facilement
sur le marché du travail que ceux qui ont reçu une formation générale. Ce problème
pourrait s’expliquer par un chômage d’insatisfaction des actifs en attente d’un emploi
correspondant à leur qualification et qui refusent de se mettre à leur propre compte soit par
manque de confiance, soit par défaut de compétences ou d’initiative (HONLONKOU et al.).
Cela pose d’emblée, le problème de l’adéquation entre les formations données dans les
établissements de formation professionnelle et les besoins réels du marché du travail
comme l’indique le tableau suivant :

Tableau 5 : Taux de chômage selon le niveau d’éducation atteint et le genre en %


% Ensemble des Masculin Féminin Ratio M/F
deux sexes

Moyenne nationale 0,68 0,90 0,44 2,03


Maternel 1,31 1,61 0,92 1,75
Primaire 0,84 0,99 0,59 1,68
Secondaire 1er cycle 1,87 1,95 1,72 1,13
Secondaire 2ème cycle 3,14 3,01 3,55 0,85
Technique 1er cycle 6,76 6,78 6,73 1,01
Technique 2ème cycle 8,08 7,86 8,58 0,92
Supérieur 7,28 6,45 10,77 0,6
Jamais fréquenté 0,22 0,27 0,17 1,55
Source : INSAE ; RGPH 3, 2002

3.4- Cadre légal et réglementaire de promotion de l’emploi au Bénin

L’environnement légal de promotion de l’emploi au Bénin est encadré par des


textes législatifs et réglementaires nationaux et par des conventions au plan
international.

.4.1- Au niveau national


- la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990 ;
- la loi n°86-013 du 26 février 1986 portant général des Agents Permanents de l’Etat ;
- la loi n°90-004 du 15 mai 1990 portant déclaration de la main d’
œ uvre, les

22
embauches et les résiliations des contrats de travail ;
- la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail en République du Bénin ;
- le code de Sécurité Sociale ;
- le décret n°2008-377 du 24 juin 2008 portant régime juridique d’emploi des agents
contractuels de l’Etat ;
- les textes relatifs à la lutte contre le travail des enfants ;
- la convention collective générale du travail révisée le 30 décembre 2005, applicable
aux entreprises et établissements relevant du secteur privé.

L’arrêté interministériel n°132/MFPTRA/MSP/DC/SGM/DT/SST du 7 novembre 2000, du


Ministère de la Fonction Publique et du Ministère de la Santé, fixant la nature des travaux et
catégories d’entreprises interdites aux femmes enceintes et aux jeunes gens, et l’âge limite
auquel s’applique l’interdiction.

A côté de ces actes, on note d’autres documents de référence dont la vocation est de fixer
les grandes orientations dans le domaine de la promotion de l’emploi au Bénin. Il s’agit
principalement :
- des Actes du Forum National sur l’Emploi des Jeunes ;
- du document de Politique Nationale de l’Emploi au Bénin en cours d’actualisation ;
- le document de Politique de Communication Sociale pour la Promotion de l’emploi au
Bénin élaboré en 2003 ;
- le document de la politique nationale de la jeunesse ;
- la charte des petites et moyennes entreprises ;
- l’étude sur l’emploi des femmes.

Notons enfin qu’un projet de Charte Nationale pour l’Emploi est en cours de finalisation.

.4.2- Au plan international


Le Bénin, en tant que membre de la communauté internationale a ratifié ou souscrit à
plusieurs conventions et accords internationaux qui font partie désormais du droit positif
béninois dans le domaine de la promotion du travail décent et del’emploi. Il s’agit
notamment de :
- la charte africaine de la femme adoptée en 2006 ;
- l’Agenda pour un travail décent ;
- la convention 150 de l’OIT de 1978 sur l’administration du travail ;
- la Recommandation 158 de l’OIT de 1978 sur l’administration du travail ;
- la Convention 168 de l’OIT de 1988 sur la promotion de l’emploi et la protection
contre le chômage ;
- le pacte mondial pour l’emploi adopté en juin 2009 ;
- le Programme Pays pour la Promotion du Travail Décent au Bénin (PPTD) 2010-2015 ;
- le Plan Cadre des Nations Unies l’Assistance au Développement du Bénin (UNDAF 2009-
2013)
- La déclaration de MALABO ;
- La déclaration de Washington.

3.5- Les institutions de promotion de l’emploi au Bénin

23
En dehors des autres institutions de la République qui jouent chacune dans son champ de
compétence un rôle certain dans la promotion de l’emploi, le Gouvernement béninois a mis
en place une organisation administrative et divers instruments ou dispositifs pour la
promotion de l’emploi au Bénin. Il s’appuie également sur diverses institutions ou
collectivités privées qui contribuent de diverses manières à l’atteinte de réduction de
chômage, du sous-emploi et de lutte contre la pauvreté.

3.5.1- Les institutions publiques

� Le Ministère en charge de l’emploi et ses structures


Aux termes du décret n°2009-178 du 05 mai 2009, c’est le Ministère Chargé de la Micro
finance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes qui a pour mission de proposer et de mettre
en œ uvre la politique du Gouvernement dans les domaines de la Micro finance et de
l’emploi des jeunes et des femmes.

Le Ministère exerce sa mission sur le volet « emploi » par l’intermédiaire d’une direction
technique, des organismes et projets sous tutelle ci-après :

� Une direction technique : la Direction de la Promotion de l’Emploi (DPE)


La Direction de la Promotion de l’Emploi est chargée d’élaborer, de suivre et d’évaluer la
mise en œ uvre de la Politique Nationale pour l’Emploi. A ce titre, la DPE veille à la création
des conditions favorables et durables pour la réalisation du plein emploi par l’amélioration
du système d’information sur le marché de l’emploi et le développement de programmes de
réduction du chômage et du sous-emploi. Elle est le chef de file du programme « Promotion
de l’Emploi ».

� Un service public d’emploi : l’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE)


Il convient de souligner que la recherche de l’efficacité et de la synergie dans la mise en
œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi au Bénin, a conduit le Gouvernement à créer en
2003, l’Agence Nationale Pour l’Emploi, en tant qu’instrument de lutte contre le sous-
emploi et le chômage.

L’Agence Nationale Pour l’Emploi est un établissement public à caractère social, doté de la
personnalité morale et jouissant de l’autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du
Ministère en charge de l’Emploi. Créée par décret n°2003-224 du 07 juillet 2003, l’Agence a
officiellement démarré ses activités le 27 avril 2004.

La principale mission de l’ANPE est de contribuer à l’élaboration et à la mise en œ uvre de la


Politique Nationale de l’Emploi. Celle-ci se décline en plusieurs missions spécifiques qui se
traduisent d’une manière générale à travers les services offerts.

L’ANPE développe ses activités dans les domaines de l’appui à :


- l’intermédiation sur le marché du travail ;
- la pré-insertion à l’emploi ;
- l’emploi salarié ;
- l’emploi indépendant ;
- le renforcement des capacités des chercheurs d’emploi.
- Un outil d’appui au financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes: le

24
Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (FNPEEJ)

La création du Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes


(FNPEEJ) est intervenue à la suite des recommandations du Forum National sur l’Emploi des
Jeunes, qui s’est déroulé du 08 au 10 mars 2007 à Cotonou.

Le Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes est un


établissement public à caractère social, doté de la personnalité morale et jouissant de
l’autonomie financière. Il est placé sous la tutelle du Ministère en charge de l’Emploi. Créé
par décret n°2007-652 du 31 décembre 2007, il a pour principale mission de faciliter l’accès
des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des jeunes aux moyens et outils de production
par le biais du crédit.

Ces activités se résument essentiellement à :


- l’octroi de crédits aux Petites et Moyennes Entreprises et aux projets conçus par les
jeunes ;
- la prise en charge des programmes conçus et mis en œ uvre par des demandeurs
d’emplois dûment suivis par l’Agence Nationale Pour l’Emploi ;
- la constitution ou le renforcement des fonds propres des jeunes promoteurs pour
qu’ils puissent bénéficier des crédits nécessaires à la réalisation de leur programme
d’investissements ;
- la prise en charge de l’encadrement/suivi des bénéficiaires de crédits du fonds ;
- le partenariat avec le Fonds National de Garantie (FONAGA) pour la couverture des
risques liés aux projets à financer ;
- le financement des frais de formation à l’entreprenariat, d’études de faisabilité et
de suivi/encadrement de projets éligibles.

� Un instrument d’information sur le marché du travail : l’Observatoire de l’Emploi et


de la Formation (OEF)
L’Observatoire de l’Emploi et de la Formation est une structure légère d’appui technique à
la décision dans le champ des relations Emploi-Formation.

Il a pour mission de contribuer à l’amélioration de l’information sur le marché du travail


afin d’aider à la prise de décision dans le champ de la relation emploi-travail.

A ce titre, il est chargé de :


- collecter, traiter, analyser et diffuser des informations dans le champ de la relation
emploi-formation ;
- formuler des avis et des propositions destinés à éclairer les choix des décideurs en
matière de politique de l’emploi et de formation sur la base des études sur l’emploi
et la formation et les facteurs qui influencent aussi bien dans le secteur formel
qu’informel ;
- organiser l’échange et la confrontation d’idées entre les différents partenaires sur
les questions relatives à l’emploi et à la formation, en assurant un service
d’accompagnement des décisions en matière de promotion de l’emploi et de
renforcement des capacités des ressources humaines.

� Les structures de facilitation de l’accès aux services financiers

25
- le Fonds National de la Micro finance (FNM) ;
- le Cadre Général de Gestion des lignes de Crédit (CGGC) ;
- l’association pour la Promotion et l’Appui au Développement des Micro Entreprises
(PADME) ;
- l’association pour la Promotion et l’Appui à la Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises (PAPME) ;
- la Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel du Bénin
(FECECAM).

� Les structures d’appui au développement des services de base


- Le projet National de Développement Conduit par les Communautés (PNDCC) ;
- L’Agence de Financement des Initiatives de Base (AGeFIB).

� Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP)


Il œ uvre à travers divers projets et programmes à l’insertion des jeunes dans l’agriculture. Il
s’agit particulièrement de :
- Projet de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées (PDAVV) ;
- Projet de Promotion de Mécanisation Agricole (PPMA) ;
- Projet spécial d’Insertion des Jeunes dans l’Agriculture, en cours de finalisation ;
- Programme d’Appui à la Croissance Economique Rurale (PACER) ;
- Projet SONGHAÏ National.

� Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (MJSL)


Il s’intéresse à l’insertion professionnelle des jeunes à travers :
- la Direction de l’Entrepreneuriat et de l’Insertion Pressionnelle des Jeunes (DEIPJ) ;
- le Fonds National d’Insertion des Jeunes et du Développement des Loisirs (FNIJDL) ;
- le Fonds d’Insertion des Jeunes mis en place avec le concours de la CONFEJES.

� Le Ministère du Travail et de la Fonction Publique (MTFP)


Son rôle est important d’une part, dans le cadre du suivi de l’application de la
réglementation du travail au Bénin, de la protection sociale des travailleurs et de la sécurité
au travail, d’autre part, il est le pourvoyeur principal des emplois et stages dans le secteur
public et est au cœ ur de l’insertion professionnelle par l’apprentissage et la formation
continue. Lesdites missions sont assurées par :
- la Direction Générale du Travail (DGT) ;
- la Direction Générale de la Fonction Publique ;
- la Direction Générale du Renforcement des Capacités et de l’Employabilité (DGRCE) ;
- le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de
l’Apprentissage (FODEFCA).

26
� Le Ministère de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises
(MICPME)
Il a pour mission d’apporter l’accompagnement nécessaire au développement du secteur
privé en général et des PME en particulier. Pour ce faire, il s’est doté :
- de la Direction de l’Innovation Technologique et de l’Assistance aux PME (DIA/PME) ;
- de l’Agence Nationale des Petites et Moyennes Entreprises (ANPME) ;
- du Programme Spécial d’appui aux PME/PMI (PS/PMEPMI)

� Le Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et


Professionnelle, de la Reconversion et de l’Insertion des Jeunes (MESFTPRIJ)
Il est au cœ ur de la problématique de l’adéquation entre la formation et l’emploi, en ce qui
concerne les enseignements secondaire et technique et la formation professionnelle,
notamment à travers :
- la Direction de la Formation et de la Qualification Professionnelle (DFQP) ;
- le Projet d’Initiation à la Formation Pressionnelle et au Leadership (PIFPEL).

Les cadres nationaux de concertation et de dialogue pour l’emploi


Il en existe plusieurs. On distingue :
- la Commission Nationale de l’Emploi (CNE) ;
- le Comité de pilotage et de suivi des recommandations du Forum National sur l’Emploi
des Jeunes (CPS/FNEJ) ;
- le Comité National de suivi, de contrôle et d’évaluation du plan d’action de
Ouagadougou (CNSCE/PAO) ;
- le Conseil National du Travail (CNT) ;
- la Commission Nationale Paritaire des Conventions Collectives et des Salaires
(CNPCCS) ;
- la Commission Nationale de Sécurité et de Santé au Travail (CNSST) ;
- la Commission Nationale de Concertation Gouvernement-Syndicats pour le dialogue
Social.

3.5.2- Les institutions du secteur privé


Les institutions privées jouant un rôle dans la promotion de l’emploi regroupent :

� les collectivités privées et para-publiques dont,


- le Conseil National du Patronat du Bénin (CNPB) assurant leur représentation au sein
des instances de dialogue social ;
- la Chambre du Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) concourant à
l’intermédiation sur le marché du travail par la diffusion des offres d’emploi, au
renforcement des capacités des opérateurs économiques en vue du développement
du secteur privé créateur d’emploi et de richesses et à la facilitation des formalités
de création d’entreprises ;
- l’Union des Chambres Interdépartementales des Métiers du Bénin (UCIMB),
nouvellement installées et ayant pour vocation, entre autres, de contribuer à
l’amélioration de la qualité de l’apprentissage ;
- la Chambre Nationale d’Agriculture ;

27
- l’Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ).

� Les structures de soutien à l’activité économique en vue de la promotion de


l’emploi :
- les Institutions de Micro Finance (IMF) ;
- les banques et leur filiale de financement des micro-entreprises ;
- le Fonds National de Garantie (FONAGA)

� Les structures de création ou d’aide à la création d’entreprise :


- le centre de Promotion et d’Encadrement des Petites et moyennes Entreprises
(CePEPE) ;
- les cabinets privés de formation ou d’encadrement à la création d’entreprise ;
- les organisations non gouvernementales spécialisées dans l’encadrement au
leadership et à l’entrepreneuriat des jeunes.

� Les Structures privées d’emploi ou d’encadrement vers l’emploi:


- les cabinets de recrutement ;
- les cabinets de placement ;
- les agences d’intérim ;
- les associations spécialisées.

� Les structures de formation technique à l’emploi :


- Centres spécialisés (Centre SONGHAI,…) ;
- les structures de promotion des activités et travaux d’utilité collective à Haute
Intensité de Main d’Oeuvre (HIMO) ;
- l’Agence d’Exécution des Travaux Urbains à haute intensité de main d’œ uvre
(AGETUR–SA) ;
- l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (AGETIP-SA).

3.6- Analyse du cadre institutionnel de la Politique Nationale de l’Emploi au Bénin

3.6.1- Forces

Le cadre réglementaire et le dispositif institutionnel mis en place par le Bénin témoignent


d’une volonté manifeste de l’Etat béninois de promouvoir les valeurs liées au travail et de
créer les conditions favorables à une grande dynamique du marché du travail.
L’on peut affirmer que les textes réglementaires en vigueur au Bénin sont susceptibles de :
- concourir à l’égal accès à l’emploi ;
- garantir le droit au travail ;
- libéraliser le marché du travail ;
- assurer la protection sociale des travailleurs ;
- préserver les couches vulnérables de l’exclusion.
De même, les institutions dédiées à la promotion de l’emploi ont été conçues dans leur
diversité pour prendre en charge les différentes problématiques liées à la promotion de
l’emploi, notamment :
- l’intermédiation publique sur le marché du travail ;
- l’information sur le marché du travail ;
- l’encadrement à l’auto-emploi
- l’amélioration de l’employabilité des demandes d’emploi;
- le financement des projets d’insertion professionnelle par l activité économique ;
- la promotion du secteur privé.
Toutefois, en dépit de tous les efforts fournis par le Gouvernement, il faut reconnaître que
les résultats obtenus sont encore loin de combler les attentes.

28
3.6.2- Faiblesses

Les faiblesses du cadre institutionnel de la Politique Nationale de l’Emploi se situent à


plusieurs niveaux :

- absence de coordination entre les intervenants notamment dans la définition, la


programmation et la mise en œ uvre des actions en faveur de l’emploi d’où l’absence
de synergie entre les différents acteurs opérationnels entrainant la redondance de
certaines initiatives voire même un climat de concurrence institutionnelle ;
- multiplicité et dysfonctionnement des cadres de concertation et de suivi sans une
réelle synergie entre eux ;
- insuffisance d’encadrement des activités des services privés d’emploi par des
réglementations claires et collaboratives avec le service public ;
- inexistence de cadre de concertation autour de la thématique de l’adéquation
« formation /emploi » ;
- insuffisant respect des dispositions légales et réglementaires, notamment par les
services privés de l’emploi ;
- faibles capacités techniques, organisationnelles et logistiques des services publics
d’emploi ;
- manque de lisibilité et de visibilité de ces dispositifs ;
- faiblesse du dispositif du système d’information sur le marché du travail et de
l’emploi ;
- faible appropriation des dynamiques du travail décent ;
- non maitrise du diagnostic et des stratégies dans l’emploi informel.

3.6.3- Opportunités

Au titre des opportunités qu’offre l’environnement national et international pour la


promotion de l’emploi on peut noter :
- la stabilité politique que connait le pays depuis une vingtaine d’années et qui repose
sur l’enracinement de la démocratie et la sauvegarde des libertés ;
- l’option de libéralisme économique clairement affiché depuis la conférence
nationale et qui offre à priori des garanties de sécurisation aux investisseurs privés ;
- les accords de coopération économique entre la CEDEAO et l’Union européenne qui
offrent de nouvelles perspectives dans le cadre de la constitution d’un marché
commun au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO ;
- les nombreuses potentialités nationales non encore exploitées dans divers domaines
notamment agricoles et miniers ;
- la position géo-économico-stratégique du pays par rapport aux pays de l’hinterland
et au Nigéria ;
- l’adoption d’un pacte mondial pour l’emploi et l’intér
êt manifeste des partenaires au
développement à accompagner la dynamique de promotion de l’emploi comme un
enjeu de développement économique et de lutte contre la pauvreté.

3.6.4- Menaces
Quant aux menaces dont les influences et effets sont à craindre pour la réalisation effective
d’une telle dynamique, elles se situent fondamentalement au niveau :
- de la conjoncture économique mondiale néfaste ;
- de la survenance de crise financière internationale ou régionale ;
- des catastrophes naturelles et les aléas climatiques, non prévisibles ;

29
- des crises politiques au plan régional ;
- de l’insécurité grandissante dans la sous-région.

IV- VISION, OBJECTIFS, DEFIS ET ENJEU DE LA POLITIQUE NATIONALE DE


L’EMPLOI
4.1.- Vision et objectifs stratégiques de la PNE
4.1.1 Vision de la PNE

La question de l’emploi met en jeu toute la problématique de développement à


partir du niveau du sous-emploi inquiétant et du chômage qui touche les
jeunes, en l’occurrence les femmes et détermine en même temps l’ampleur
de la pauvreté monétaire.

En liaison avec les objectifs de développement, l’une des questions urgentes à régler est de
renverser la tendance actuelle du sous emploi et du chômage. A cet égard, la Politique
Nationale de l’Emploi retient pour vision de « A l’horizon 2025, toutes les béninoises et
tous les béninois en âge de travailler disposent d’un emploi susceptible de leur procurer
un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être intégral ».

4.1.2- Objectifs de la Politique Nationale de l’Emploi

La Politique Nationale de l’Emploi vise à consolider les acquis et à favoriser la


création de nouveaux emplois. Les objectifs spécifiques qui en découlent
sont :
� Faciliter l’accès à l’emploi par l’accroissement de l’offre et de l’employabilité,
� Améliorer le fonctionnement du marché de l’emploi, et
� Renfoncer les capacités humaines et institutionnelles de la Politique Nationale de
l’Emploi.

4.2- Enjeu et défis de la Politique Nationale de l’Emploi

4.2.1- Enjeu de la Politique Nationale de l’Emploi

L’enjeu immédiat de la Politique Nationale de l’Emploi est la réduction du sous emploi et du


chômage et par conséquent la réduction de la pauvreté.

4.2.2- Les défis

Il ressort de la problématique de développement que le Bénin se caractérise par un


environnement économique difficile, avec une baisse tangentielle de la croissance
économique dont le niveau le plus élevé remonte à 2001 pour un taux de 6%. Cette
croissance économique qui est restée en dessous de ce taux ces dix (10) dernières années a
pour conséquence un repli de l’activité économique occasionnant ainsi une restriction des
opportunités d’emploi.

Cette situation appelle deux défis majeurs pour la relance des PME. Il s’agit du défi de la
croissance économique et du défi de la qualité de la formation.

30
� Défi de la croissance économique

Le niveau d’emploi dans une économie dépend du volume d’activités dans cette économie.
La relance de la croissance économique qui passe par l’augmentation du volume de la
production ou de la transformation constitue par excellence une opportunité d’emplois.

� Défi de la formation.

L’accès à la connaissance est la condition première aussi bien pour la création de


l’entreprise que pour la maitrise et la gestion du marché. Les capacités des ressources
humaines de l’entreprise sont déterminantes pour sa viabilité dans le jeu de la concurrence
qui régit le marché des biens et services. Aussi, l’impérieuse nécessité de l’adéquation
entre la formation et l’emploi s’impose-t-elle.

V- ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE DE


L’EMPLOI AU BENIN

5.1- Les fondements de la Politique Nationale de l’Emploi

La Politique Nationale de l’Emploi (PNE) trouve ses fondements dans les référentiels
essentiels suivants:
� les Objectifs du Millénaire pour le Développement ;
� les objectifs de l'OIT ;
� le Pacte Mondial pour l’Emploi adopté par la Conférence Internationale du Travail en
juin 2009 ;
� la déclaration du sommet de l'Union Africaine sur l'emploi et la lutte contre la
pauvreté de septembre 2004 ;
� le document « Alafia Bénin 2025 » ;
� les « Orientations Stratégiques de Développement » ;
� la « Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté », notamment son
Programme d'Actions Prioritaires;
� l’« Agenda pour un Bénin Emergent » ;
� les « Actes du forum national sur l’emploi des jeunes » au Bénin de mars 2007 ;
� le Programme Pays pour un Travail Décent au Bénin ;
� le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF, 2009-
2013) ;
� les décisions de la Conférence de l’Union Africaine de juin 2011 à Malabo ;
� les résolutions de la réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations
Unies à New-York en juillet 2011;
� l’étude sur l’emploi des femmes au Bénin du Ministère Chargé de la Microfinance, de
l’Emploi des Jeunes et des Femmes (MCMEJF).

5.1.1- La déclaration du Millénaire des Nations Unies : un pacte social pour la


création d'emplois.

Le Bénin a souscrit à des engagements à l'échelle internationale dont les Objectifs du


Millénaire pour le Développement (OMD) et ceux de l'OIT.
En effet en septembre 2000, l'Assemblée Générale des Nations Unies a adopté une résolution
dénommée « Déclaration du Millénaire ». Des huit (08) OMD retenus par la Déclaration,
plusieurs concernent l'emploi. Mais le premier d'entre eux qui entend réduire la pauvreté de

31
moitié d'ici 2015, concerne directement la création d'emplois. La Politique Nationale de l’Emploi vise
précisément cet objectif de réduction de la pauvreté à travers l'élargissement des
possibilités d'emplois décents. En effet, la création d’emplois est le moyen par excellence
de réduction de la pauvreté.
Le Bénin assume également toutes ses obligations de membre de l'OIT, particulièrement
celles relatives aux droits et principes fondamentaux au travail. La PNE s'appuie sur
l'approche préconisée par l'OIT dans sa Convention 122 sur la politique de l'emploi. C'est
aussi le cadre où les valeurs défendues par l'organisation internationale vont trouver une
expression politique et opérationnelle.

5.1.2- Le Pacte Mondial pour l’Emploi

Adopté par la Conférence Internationale du Travail (CIT) en juin 2009 en vue de surmonter
la crise économique et financière, ce document propose un ensemble équilibré et réaliste
de mesures que les pays avec l’appui des institutions régionales et internationales peuvent
mettre en œ uvre pour relever le niveau quantitatif de l’emploi; le pacte présente un
éventail cohérent de politiques éprouvées qui met l’emploi et la protection sociale au cœ ur
des réponses à la crise. Fondé sur l’Agenda pour un travail décent, le Pacte et les mesures
qu’il comporte visent pour l’essentiel à :
- maintenir les femmes et les hommes dans leurs emplois dans la mesure du possible et
soutenir les entreprises ;
- soutenir la création d’emplois et promouvoir les investissements dans les secteurs à
fortes potentialités d’emplois;
- faciliter un retour plus rapide à l’emploi et remédier à la déflation salariale ;
- protéger les personnes et les familles touchées par la crise, en particulier les plus
vulnérables ;
- accélérer le rétablissement de l’emploi et élargir les perspectives d’emploi en agissant
simultanément sur la demande et sur l’offre de main d’œ uvre ;
- doter les travailleurs des compétences dont ils auront besoin aujourd’hui et demain.

5.1.3- La déclaration du Sommet de l'Union Africaine sur l'emploi : la création


d'emplois productifs décents, priorité des Chefs d'Etat
Les Chefs d'Etat africains ont internalisé, de façon exclusive et volontaire, le problème de
l'emploi en Afrique, ceci à l'occasion du Sommet Extraordinaire de l'Union Africaine (UA) sur
l'emploi et la pauvreté, tenu en septembre 2004 à Ouagadougou. Ils ont adopté une
Déclaration dans laquelle ils s'engagent à «placer la création d'emplois au centre des
objectifs de la politique économique et sociale au niveau national ». La même Déclaration «
soutient les efforts continus ...en vue de promouvoir l'agenda du travail décent de l'OIT». Le
Plan d'actions adopté pour soutenir la Déclaration fixe les objectifs suivants :
- placer l'emploi au centre des politiques publiques;
- adopter une approche intégrée et globale visant la création d'emplois ;
- intégrer le principe d'égalité dans tous les programmes et politiques de la Politique
Nationale de l’Emploi ;
- promouvoir l'emploi des jeunes ;
- renforcer les institutions pour promouvoir la participation, le tripartisme et le
dialogue social ;

32
- créer un environnement propice à la création d'emplois productifs et décents.

5.1.4. Le document « Alafia, Bénin 2025 »


Principal référentiel national et consensuel découlant des études de perspectives à long
terme, ce document fait de la Politique Nationale de l’Emploi un facteur contributif du bien-
être social notamment en son point 8.3.2.En effet, la promotion de l’emploi se situe en
amont, au cœ ur et en aval de tout processus de développement harmonieux et durable.
Pour ce faire, l’emploi demeure le principal moyen d’accès aux ressources en vue de
permettre aux individus d’assurer leur bien-être intégral.
Ainsi, les actions à entreprendre dans ce cadre seront menées conformément aux axes
stratégiques suivants :
- développement des activités génératrices de revenus ;
- renforcement des capacités humaines ;
- développement socio-économique et professionnel des jeunes ;
- renforcement des structures de recherche fondamentale et appliquée ;
- valorisation du travail domestique ;
- généralisation de la sécurité sociale à toutes les catégories de travailleurs ;
- lutte contre le travail des enfants.

5.1.5. Les Orientations Stratégiques de Développement

Les « Orientations Stratégiques de Développement (OSD 2006-2011) » à travers les objectifs


stratégiques 5.2 et 5.3 font du développement du capital humain un levier de
développement. Ce développement passe par certains axes notamment :
- le renforcement et la diversification de l’enseignement technique et de la formation
professionnelle (axe stratégique n°3);
- la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (axe stratégique n°2) ;
- la promotion de l’initiative des jeunes et (axe stratégique n°4) ;
- la création des conditions de première embauche (axe stratégique N°5).
Les objectifs stratégiques ainsi identifiés mettent l’accent respectivement sur le volet
« éducation » d’une part et d’autre part sur «la protection des groupes vulnérables et
promotion de l’emploi des jeunes ».
Il en découle que ces dispositions stratégiques considèrent, une fois encore, l’emploi comme
moyen d’accès à la prospérité partagée.

5.1.6. La Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

Conscient que l’âpreté du phénomène de la pauvreté constitue un handicap au processus de


développement durable du pays, le Gouvernement du Bénin a mis en œ uvre depuis 1998 un
cadre stratégique de réduction de la pauvreté. Cette stratégie nationale fait également
suite à l'éligibilité du Bénin à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en
1997, au regard des efforts et progrès en matière de réformes politique, économique et
sociale.

33
La SCRP qui est à sa troisième génération incarne un renouveau de politique économique et
sociale dont la mise en œ uvre implique la réalisation d'un nouveau paradigme : la recherche
d'une croissance de qualité. Celle-ci s'entend par une croissance soutenable aux chocs
exogènes parce que reposant sur une base économique plus large et diversifiée, par une
croissance qui intègre la préservation de l'environnement et la redistribution de ses fruits.
L'emploi est ici à juste titre considéré comme la principale clé de répartition de la richesse
générée.
C'est pourquoi la promotion de l'emploi constitue un des principes directeurs de la mise en
œ uvre de la SCRP au regard de sa transversalité, et une des composantes du troisième axe
stratégique consacré à l'élargissement des opportunités en matière d'emploi et d'Activités
Génératrices de Revenus (AGR) pour les pauvres dans l'équité.

5.1.7. L’Agenda pour un Bénin Emergent et « En route pour un Bénin Nouveau »


Dans l'optique de placer désormais l'emploi au cœ ur des politiques économiques et sociales,
et en vue de donner une réponse adéquate à la problématique de l'insertion professionnelle
des jeunes, le Chef de l'Etat a inscrit l'emploi au titre des préoccupations majeures de son
Programme quinquennal 2006-2011 intitulé « Agenda pour un Bénin Emergent »,ainsi que
dans son projet de société 2011-2016.
Cette stratégie d'action, centrée sur l'emploi, s'inscrit, par ailleurs, dans un objectif de «
valorisation du capital humain » et vise à :
� promouvoir une croissance créatrice d'emplois ;
� accroître l'investissement productif ;
� faire des jeunes des créateurs d’emplois ;
� considérer le plein emploi comme l'objectif global commun de toutes les politiques
sectorielles ;
� favoriser la création d'emplois liés aux technologies de l'information et de la
communication ;
� soutenir la création de micro projets et de PME/PMI aussi bien en milieu rural
qu’urbain ;
� améliorer le dispositif d'observation et de suivi du marché du travail ;
� prendre des mesures qui s’imposent pour le développement des auto-entreprises et
pour les emplois indépendants.

5.1.8. Les « Actes du Forum National sur l’Emploi des Jeunes »


C’est un document consensuel élaboré à partir du Forum National sur l’Emploi des Jeunes
tenu les 8, 9 et 10 mars 2007, et qui comporte dix huit (18) recommandations pour
promouvoir l’emploi des jeunes et dont les plus fortes sont de :
� développer et renforcer l’aptitude à l’emploi des jeunes béninois par la formation et
l’apprentissage (employabilité) ;
� développer l’esprit d’entreprise et le leadership des jeunes ;
� faciliter l’accès des jeunes au crédit et au foncier par la mise en place de
mécanismes appropriés répondant à la spécificité des jeunes ;
� promouvoir l’emploi local en accélérant le processus de décentralisation des
services publics ;
� promouvoir l’utilisation des technologies à Haute Intensité de Main-d’Oeuvre pour la

34
réalisation des infrastructures en milieux rural et urbain ;
� améliorer le système d’information sur le marché du travail ;
� promouvoir les créneaux économiques porteurs d’emploi auprès des jeunes ;
� améliorer le cadre institutionnel de promotion de l’emploi des jeunes ;
� promouvoir l’emploi en milieu rural à travers la modernisation du secteur agricole.

5.1.9. Le Programme Pays pour un Travail Décent au Bénin


Faisant siennes les orientations de l’OIT, le Bénin a décidé de se doter d’un programme pays
pour le travail décent (PPTD), la finalité étant de « promouvoir l’accès des hommes et des
femmes à un travail décent et productif dans des conditions de liberté, d’équité, de
sécurité et de dignité humaine ». Principal référentiel du système des Nations Unies pour
accompagner la promotion de l’emploi dans le pays, ce PPTD a pour priorités principales:
- le renforcement du dialogue social ;
- la promotion d’emplois décents pour les jeunes hommes et femmes en milieux
urbain et rural par le développement d’entreprises durables;
- la consolidation et l’extension de la protection sociale.

5.1.10. Le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement


(UNDAF, 2009-2013)
Pour faire face aux défis du développement humain, le Gouvernement a fait de
l’accélération de la croissance, du partage équitable de ses fruits et de la mise en place de
politiques publiques capables de faciliter l’atteinte des OMD les pierres angulaires de son
processus de développement. C’est dans ce contexte qu’il a préparé son Document
d’Orientations Stratégiques (DOS 2006-2011). Ce cadre de développement est basé autour
des lignes directrices suivantes :
� Reconstruire une Administration moderne et efficace, au servie de l’intérêt général
et du développement du secteur privé ;

� Assainir le cadre macroéconomique et maintenir sa stabilité ;

� Promouvoir le renouveau économique par la mise en place d’un environnement


économique et institutionnel de normes internationales et la diversification de la
production ;

� Renforcer le capital humain pour améliorer la productivité de l’économie nationale ;

� Développer les infrastructures de qualité nécessaires à l’accroissement des


investissements privés;

� Assurer un développement équilibré et durable de l’espace national.

Tenant compte des valeurs cardinales du Système des Nations Unies (SNU), à savoir sa
neutralité, son mandat en matière de promotion des droits humains, son statut unique en
matière de renforcement des capacités, sa flexibilité et sa capacité à faire face aux
situations d’urgence, les avantages comparatifs du SNU au Bénin retenus lors de l’atelier de
priorisation portent sur les domaines suivants :
� Elargir les opportunités d’activités génératrices de revenus et d’emplois décents
pour les pauvres et les pauvres vulnérables, notamment en milieu rural ;

35
� Intégrer les thématiques transversales, telles que la protection de l’environnement
et la lutte contre le VIH/SIDA dans ses programmes de développement ;

� Garantir l’accès des pauvres et des groupes vulnérables aux services sociaux de base
de qualité et à la protection sociale ;

� Promouvoir la bonne gouvernance dans les institutions publiques ;

� Améliorer la gouvernance environnementale en renforçant les capacités nationales


de gestion des crises et catastrophes naturelles en vue d’atténuer leur impact sur la
vulnérabilité des couches sociales les plus défavorisées ;

� Jouer le rôle de conseiller privilégié des autorités nationales sur les questions du
développement stratégique, notamment sur la place des OMD et des Droits Humains
dans les politiques publiques.

5.1.11. Les décisions de la Conférence de l’Union Africaine de Malabo


Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, réunis à l’occasion de la dix-
septième session ordinaire à Malabo (République de Guinée équatoriale) du 30 juin au 1er
juillet, profondément touchés par l’augmentation du chômage et du sous emploi en Afrique
notamment parmi les jeunes, et par la menace sérieuse qu’ils constituent vis à-vis de la
cohésion sociale , de la stabilité politique et des perspectives de développement socio-
économique de leurs différents pays, se sont engagés ente autres à :
1- Consolider individuellement et collectivement leurs différents engagements visant à
accélérer la création d’emploi, la réduction de la pauvreté, la protection sociale au
profit de leurs peuples et du développement social de l’Afrique. A cet égard, ils
prennent de nouveau la résolution et engagent leurs efforts visant à réduire la le
chômage et le sous-emploi des jeunes et des femmes d’Afrique et à réaliser tous les
OMD d’ici à 2015 ;

2- Réduire le chômage des jeunes d’au moins deux pour cent (2%) par an au cours des
cinq (05) prochaines années tel que contenu dans le Plan d’action pour la Décennie
de la jeunesse 2009-2018) ;

3- Entretenir, étendre et harmoniser les Systèmes d’information relatifs au marché du


travail en appui à la formulation, à la mise en œ uvre et à l’évaluation de la
politique de l’emploi.

5.1.12. Les résolutions de la réunion de haut niveau de l’Assemblée


Générale des Nations Unies à New-York.

A travers cette déclaration, les Chefs d’Etat et de Gouvernement, les ministres et


représentants des Etats Membres, réunis au siège des Nations Unies, à New York, les 25 et
26 juillet 2011 sur le thème « Jeunesse : dialogue et compréhension mutuelle »,
s’engagent et entre autres,
1- Encouragent les Etats Membres à élaborer des politiques et des plans exhaustifs qui
soient axés sur l’intérêt bien compris des jeunes, notamment des jeunes démunis et
marginalisés, et qui prennent en compte tous les aspects du développement des
jeunes…. ;

36
2- Encouragent les Etats Membres à continuer à élaborer, mettre en œ uvre, suivre et
évaluer des politiques nationales efficaces pour la jeunesse, en tenant compte de
leur contexte culturel, et à promouvoir des programmes régionaux pertinents pour la
jeunesse ;

3- Encouragent les Etats Membres à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation


des femmes dans le contexte de l’épanouissement de la jeunesse, compte tenu de la
vulnérabilité des filles et des jeunes femmes et du rôle important que jouent les
garçons et les jeunes gens dans la promotion de l’égalité entre les sexes ;

4- Réaffirment leur détermination à accorder une attention prioritaire à la promotion


de la jeunesse et de ses intérêts et à s’attaquer aux problèmes qui font obstacle à
l’épanouissement des jeunes, notamment en luttant contre la pauvreté et en
œ uvrant pour une croissance économique soutenue, un développement durable et
une société assurant un emploi productif et un travail décent à tous……

5- Réaffirment que le renforcement de la coopération internationale concernant la


jeunesse, grâce notamment à la réalisation de tous les engagements pris au titre de
l’Aide publique au développement, le transfert de technologies appropriées, le
renforcement des capacités, le dialogue, la compréhension mutuelle et la
participation active des jeunes sont des éléments cruciaux pour assurer l’éradication
de la pauvreté, le plein emploi et l’intégration sociale.

6- Sont encore une fois résolus à remédier au taux élevés de chômage et de sous
emploi, ainsi qu’au nombre croissant d’emplois vulnérables et d’emplois informels
qui touchent particulièrement les jeunes en élaborant et en mettant en œ uvre des
politiques en matière d’emploi des jeunes qui soient ciblées et intégrées au niveau
national de façon à créer des emplois, à valoriser l’aptitude à l’emploi, à développer
les compétences et à assurer une formation professionnelle qui réponde aux besoins
spécifiques des jeunes en matière d’emploi, notamment les jeunes migrants, à
susciter la création d’entreprises….. ;

5.1.13 : L’étude sur l’emploi des femmes au Bénin du Ministère Chargé


de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes

L’objectif de l’étude faite, est de proposer des stratégies et des actions prioritaires pour
promouvoir l’emploi des femmes au Bénin(emploi rémunéré et auto emploi). Les
recommandations issues de cette étude sont au nombre dix neuf (19) dont notamment :
- Former les femmes au leadership ;

- Renforcer les programmes d’alphabétisation fonctionnelle des femmes ;

- Faire ratifier par le Bénin la convention sur le travail domestique ;

- Vulgariser les articles pertinents du code du travail et du Statut général des


APE ;

- Vulgariser la convention de l’OIT sur le travail domestique ;

- Favoriser l’accès des femmes au crédit foncier ;

- Renforcer la place des femmes dans d’autres projets et programmes (FNPEEJ,


ANPE…).

37
5.2- Les stratégies de la Politique Nationale de l’Emploi
Neuf (09) stratégies prioritaires ont été retenues pour porter la vision de la Politique
Nationale de l’Emploi au Bénin de 2011 à 2016. Il s’agit de :
- Dynamisation de la production dans les secteurs porteurs de croissance ;
- Promotion et pérennisation des PME et PMI ;
- Amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi ;
- Amélioration du système d’information sur l’emploi ;
- Renforcement des capacités des acteurs de l’emploi;
- Développement et promotion de la solidarité nationale au service de l’emploi ;
- Amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi ;
- Renforcement les capacités humaines et institutionnelles publiques et privées pour la
promotion de l’emploi.
- Développement des stratégies de gestion de la migration professionnelle

5.2.1- Dynamisation de la production dans les secteurs porteurs de


Croissance

Les secteurs prioritaires identifiés par le Gouvernement sont.


- le pôle coton, textile dans le secteur agricole ;
- le pôle agro-alimentaire, avec la pêche, les fruits et légumes, les produits vivriers,
les produits non ligneux ;
- le pôle tourisme, culture et artisanat ;
- le pôle BTP et matériaux de construction, incluant le bois ;
- le pôle « Transport, Logistique et Commerce » », avec cinq composantes : le
transport de marchandises, le transport de personnes, les services logistiques, le
commerce régional et le négoce international ;
- les Technologies d’Information et de la Communication (TIC).

L’accélération de la croissance économique du Bénin repose en priorité sur la promotion du


secteur agricole qui occupe environ 70% de la population active; il contribue pour près de
36% au PIB et fournit environ 88% des recettes d’exportation. L’objectif du Gouvernement
est de faire du Bénin une puissance agricole régionale, moderne, dynamique, compétitive et
créatrice de richesses. En effet, le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole a retenu
la promotion des filières comme axe majeur d’intervention en se fondant sur la « Promotion
des entreprises agricoles au Bénin ». Ainsi, pour assurer un véritable changement structurel
au niveau du secteur agricole il apparaît nécessaire de promouvoir aux côtés des
exploitations familiales, l’émergence progressive des grandes exploitations agricoles
susceptibles de constituer un socle solide au développement de l’entreprenariat agricole
dans l’optique de faire du Bénin une puissance agricole sous régionale. Pour ce faire, une
mise en œ uvre diligente des choix stratégiques opérés dans le secteur agricole s’impose.

5.2.2- Les Activités Génératrices de Revenus

En ce qui concerne les Activités Génératrices de Revenus (AGR), le Ministère Chargé de la


Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes à travers le Fonds National de la
Microfinance, développe un vaste programme dénommé « Micro Crédits aux Plus Pauvres
(MCPP) qui permet aux femmes du pays de mener les AGRs.

38
Certes, la lutte contre le chômage et le sous-emploi ne peut se faire avec les AGRs seules;
mais cette stratégie permet d’occuper les femmes de toutes les contrées de notre pays à
tirer les moyens de subsistance.
C’est pourquoi le Gouvernement investit beaucoup de moyens dans ce programme. Par
exemple, au 30 juin 2011, le total cumulé des décaissements effectués par le FNM au profit
des institutions partenaires stratégiques s’élève à Cinquante et Un Milliards Vingt Huit
Millions Sept Cent Cinquante et Un Mille Huit Cent Sept (51.028.751.807) Francs CFA.
Ces partenaires sont au nombre de onze (11) et interviennent sur toute l’étendue du
territoire national.
Les secteurs d’activités dans lesquels les femmes investissent les crédits sont :
- le petit commerce 82,57%,

- la transformation 09,28% ;

- l’agriculture 02,17% ;

- l’artisanat 04,45% ;

- le stockage 01,24% et

- autres 0,27%.

Un autre projet MCPP/AGR/BOAD au 30 juin 2011 a atteint un taux d’exécution de 87%. De


même, le PIAD-AGR a permis à neuf (9) Institutions de Micro Finance (IMF) de bénéficier de
crédits d’un montant de Un Milliard Neuf Cent Sept Millions Sept Cent Cinquante Huit Mille
Francs CFA (1.907.758.000).
La mise en œ uvre de ces projets constitue une mesure salutaire pour les femmes des zones
rurales et péri-urbaines.

5.2.3- Promotion et pérennisation des PME et PMI

Depuis les années 90, le Bénin s’est engagé dans une réforme de libéralisme économique,
dans la perspective d’une transformation profonde de son modèle de développement. Dans
les faits, l’Etat doit cesser d’être un acteur majeur des sphères de production et de
commercialisation en laissant place au secteur privé. A cet égard, la création d’entreprise
devient l’élément moteur du nouveau modèle de développement assurant croissance,
pérennité, emploi et développement économique et social.

Cette option devra régler les problèmes de survie des jeunes entreprises qui restent une
préoccupation cruciale. De ce fait, l’accompagnement technique et financier des créateurs
d’entreprise tout au long du processus de création et au cours des premières années
d’existence de la nouvelle entreprise constitue un élément majeur de la pérennisation de
celle-ci. Dans ce sens, l’ANPME devra s’engager dans de nouvelles activités permettant aux
porteurs de projets d’acquérir des savoirs faire les rendant autonomes et aptes à créer et
gérer sur le long terme leurs entreprises.

La démarche à adopter par l’ANPME, s’appuiera sur un fort ancrage de l’accompagnement


entrepreneurial dans une dynamique territoriale et ce, en mettant en œ uvre un partenariat
institutionnel, s’intégrant dans les dispositifs locaux de développement. L’accompagnement
prendra la forme d’un véritable rapprochement entre les créateurs et les institutions locales
privées ou publiques, qui disposent des moyens techniques et financiers pour assurer
l’évolution des entreprises à lancer. Les mesures d’accompagnement seront suffisamment
larges pour saisir les diverses phases de développement des jeunes entreprises au-delà de

39
l’acte même de création «les phases pré incubation, incubation et post incubation».
L’incubateur s’adresse à tout porteur de projet de création d’entreprise et plus
particulièrement :

� aux personnes rencontrant des difficultés économiques et sociales, mais


possédant un savoir-faire ou un concept négociable sur le marché économique
et ayant un besoin d’apprentissage du métier d’entrepreneur ;

� aux personnes ayant un projet atypique et novateur nécessitant la vérification


de sa viabilité économique.

Le problème fondamental de la formation est celui d’assurer son adéquation avec les
besoins d'emploi, actuels et potentiels, dans toute leur diversité. Dans cette perspective, le
dispositif de formation, à travers la formation initiale, la formation continue ou la formation
à la carte, doit obéir à deux principes :
- être accessible à tous, à la fois aux jeunes, aux femmes, aux personnes handicapées,
aux chômeurs, aux analphabètes, aux déscolarisés, aux associations de personnes comme
aux individus ;

- répondre à tous les besoins que les formes et les situations d'emploi requièrent, au
présent comme au futur : les métiers ruraux ou urbains, industriels ou commerciaux, les
petits métiers, les différentes fonctions d'entreprise.

Le développement de l’employabilité offre la possibilité de s'insérer dans une unité


socioéconomique qui a besoin de compétences ou la possibilité de créer son propre emploi,
grâce à des compétences acquises dans un métier. La question centrale qui est posée en
termes d'action est de savoir comment le dispositif d'enseignement et de formation
technique et professionnelle, prendrait dans sa globalité, toutes les dimensions de
l'employabilité.

5.2.4- Amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi

Un système de communication est développé en direction des groupes cibles dans le sens de
leur faire mieux connaître tous les services publics d’emploi sur le plan national .

5.2.5- Amélioration du système d’information sur l’emploi

Depuis plusieurs années, le Bénin souffre d’un manque cruel d’informations sur le marché de
l’emploi. Les informations disponibles sont parcellaires et ne permettent pas de rendre
compte de la situation au niveau national. Malgré la libéralisation de l’économie, la
situation économique est devenue de plus en plus difficile. Les informations disponibles sont
parcellaires et ne permettent pas de rendre compte de la situation au niveau national. En
effet, seulement12% des entreprises avaient déclaré leur main d’œ uvre en l’an 2000.

Face à cette situation, il urge de prendre des dispositions utiles en vue de mettre à la
disposition des pouvoirs publics, des chercheurs, des offreurs de service, des centres de
formation, du grand public, des partenaires au développement les informations fiables sur
l’emploi et la formation afin de leur faciliter la prise de décision dans le sens de la relation
formation/emploi.

Pour y parvenir, deux actions phares ont été retenues à savoir :


� Réalisation des études fines sur le marché de l’emploi
� Sensibilisation des divers acteurs sur les questions de l’emploi et de la formation

40
5.2.6- Renforcement des capacités des acteurs de l’emploi

Les acteurs de l’emploi sont engagés dans un programme de renforcement de capacités pour
leur permettre de jouer pleinement leur rôle et ce, chacun en ce qui le concerne.

5.2.7- Développement et promotion de la solidarité nationale au service de


l’emploi

Les mesures seront prises pour prendre en compte toutes les couches sociales sur toute
l’étendue du territoire national dans la mise en œ uvre des actions de développement dont
l’objectif est de les occuper et qui est source de progrès et d’emploi.

5.2.8- Amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi

En 1985, depuis la fin des embauches systématiques dans la fonction publique, le


recrutement des jeunes est devenu de plus en plus difficile surtout que le secteur privé
n’avait plus l’obligation de faire passer ses recrutements par la Direction de la main
d’œ uvre. De plus, l’arrivée massive de jeunes sur le marché de l’emploi se poursuit.

Par ailleurs, les structures d’appui à l’embauche du secteur public n’entretiennent aucune
relation de partenariat avec les structures privées de placement de gestion des ressources
humaines pour juguler de façon concertée l’insertion de ce flux massif des offreurs de
service. Face à cette situation, il importe d’envisager des actions de renforcement des
capacités des structures d’appui à l’embauche à travers entre autres les actions suivantes :

� amélioration de l’orientation professionnelle des chercheurs d’emploi par le


développement des d’initiatives en faveur des «projets professionnels et
personnels » et des Techniques de Recherche d’Emploi (TRE) ;

� actualisation des mesures et programmes d’aide à l’emploi salarié ;

� dynamisation des programmes d’aides et mesures spéciales en faveur des initiatives ;


d’embauche ou de rétention de main d’œ uvre par les employeurs ;

� développement du partenariat avec les bureaux d’emploi et autres structures


d’interface pour l’emploi ;

� gestion préventive du sous-emploi et du chômage ;

� impérieuse nécessité d’une synergie entre les acteurs en charge de l’emploi ;

� faire du partenariat public-privé la pierre angulaire de la promotion de l’emploi ;

� promotion de l’emploi au niveau local ;

� prise en compte de l’approche genre.

5.2.9- Renforcement des capacités humaines et institutionnelles publiques et


privées pour la promotion de l’emploi

Le renforcement des capacités des acteurs qui est également une nécessité, est un objectif

41
général que le pays s'est fixé et le Gouvernement s'efforce d'y répondre à travers les
démarches de développement et de bonne gouvernance. La PNE n'échappe pas à cette
nécessité et plusieurs des recommandations ou mesures précédemment énoncées y font
référence de manière implicite ou explicite.
Le renforcement des capacités est un champ d'action très vaste qui met en jeu des
capacités individuelles et collectives, des capacités entrepreneuriales ou d'action, des
capacités des acteurs institutionnels ou autres.
L'insuffisance des ressources humaines adaptées au niveau des structures publiques chargées
de l'emploi est évidente et notoire. Cette insuffisance est à la fois quantitative et parfois
qualitative, dans la mesure où les compétences mobilisées ne sont pas forcément celles qui
sont les mieux préparées au traitement des questions d'emploi. Cette insuffisance des
ressources humaines appelle un effort spécifique dans deux directions :
- améliorer les capacités d’intervention des ressources disponibles pour lesquelles il
convient de rechercher davantage de productivité pour la maîtrise des questions
d'emploi, par des facteurs de motivation et par l'amélioration des procédures et des
pratiques de travail ;
- développer des efforts de mobilisation de ressources humaines additionnelles, ce qui
passe généralement par de meilleures dotations financières.
Du reste, l'inadéquation des moyens matériels et des capacités logistiques avec les missions,
les objectifs ou les ambitions est très souvent à l'origine des résultats peu encourageants et
d'une valorisation insuffisante des compétences humaines. Il y a incontestablement des
équilibres et des ajustements de cohérence à introduire à ce niveau en même temps qu'il
faut veiller à obtenir les meilleurs concours possibles pour les structures d'exécution de la
PNE.
Pour ce qui est des leviers de compétences tout comme les leviers de moyens, il est clair
qu'il y a une cohérence à introduire à ce niveau pour éviter un hiatus entre d'une part les
enjeux et les ambitions, et d'autre part les forces mobilisables pour l'action. L'expression de
cette cohérence doit se bâtir dans le travail de rapprochement et de sélection des actions à
entreprendre avec les structures chargées d'opérationnaliser les OSD et la SCRP, avec ses
prolongements vers le PIP et les ressources issues de l’initiative PPTE d'une part; d'autre
part, l'effort de mobilisation de ressources doit être poursuivi auprès des Organisations
Internationales et des partenaires au développement.
5.2.9- Développement des stratégies de gestion de la migration professionnelle
Il sera élaboré dans le cadre de la migration professionnelle, un document de politique qui
permettra de disposer des stratégies et des actions spécifiques à mettre en œ uvre.

5.3- Les principes directeurs de la Politique Nationale de l’Emploi

La formulation d'une Politique Nationale de l’Emploi (PNE) s'inscrit dans la continuité des
efforts du Gouvernement visant à réduire la pauvreté, à promouvoir le développement
économique pour une prospérité partagée et le progrès social continu. L'approche retenue
est celle d'une intervention globale et active visant à agir, de façon systématique et
volontaire, sur tous les déterminants et facteurs qui conditionnent, directement ou
indirectement le relèvement du niveau de l'emploi. Cette approche s'articule autour des
principes suivants.
- le rôle de l’Etat ;
- la croissance économique ;
- la réduction de la pauvreté ;
- la transversalité de la problématique de l’emploi ;
- la qualité des emplois ;
- l’équité dans l’accès à l’emploi.

42
5.3.1- Le rôle de l'Etat
A travers la Politique Nationale de l’Emploi, l'Etat devient un acteur catalyseur qui procède
par des impulsions opérationnelles sur les actions à mener. Il s'engage à mieux répondre à la
problématique de l'emploi, en mettant en place un environnement institutionnel, politique,
juridique, économique et social propice à la création d'entreprises, aux investissements, à la
valorisation du capital humain ainsi qu'à un bon fonctionnement du marché du travail. Il
devient alors le principal acteur qui assure la régulation et la fluidité du marché du travail.

5.3.2- La croissance économique


Il s'agira par le biais de la Politique Nationale de l’Emploi d'infléchir la croissance
économique dans le sens de la création d'emplois, tout en influençant les sources de
croissance, les choix d'investissement et les modes d'investissement. Elle peut aider à se
focaliser sur des catégories sociales, à rechercher davantage la productivité des emplois, à
susciter des vocations entrepreneuriales et donc être elle-même un facteur d'accélération
de la croissance ; ainsi, en activant les cinq pôles de développement contenus dans les OSD
pour un Bénin Emergent en vue du « Bénin 2025 », à travers les grappes de projets
structurants à effets d’entraînement élevés, la croissance économique serait donc le facteur
essentiel de génération des emplois.

5.3.3- La réduction de la pauvreté


L'emploi est à la fois un indicateur et un levier d'action dans la réduction de la pauvreté.
C'est en élargissant les possibilités d'emploi, en particulier pour les plus défavorisés, que l'on
pourra briser le cercle vicieux de la pauvreté, favoriser de meilleures conditions de vie,
accéder à des formes de protection sociale, restaurer la dignité de la personne humaine.

5.3.4- La transversalité de la problématique de l'emploi


L'emploi ne concerne pas un secteur déterminé, mais tout le champ de l'économie et des
volets importants de l'action publique comme l'éducation/formation. Il milite en faveur
d'une intervention à large spectre.

5.3.5- La qualité des emplois


La problématique de l'emploi décent, en particulier au regard de la lutte contre la pauvreté,
impose de s'intéresser autant à la qualité des emplois qu'à leur création en raison des
diverses formes de sous-emploi et de la faible productivité du travail qui sont des facteurs
déterminants de la pauvreté. Dans le cadre de la Politique Nationale de l’Emploi, le travail
décent constitue un objectif important qui englobe l'emploi productif librement choisi telles
que les Activités Génératrices de Revenus (AGR), les droits fondamentaux au travail, un
revenu du travail adéquat et la sécurité inhérente à la protection sociale. Il s'agit de susciter
la création d'emplois décents, en quantité et en qualité.

5.3.6- L'équité dans l'accès à l'emploi


On ne peut se contenter d'attendre les résultats spontanés de la croissance dont l'expérience
a montré qu'elle peut être soit insuffisante pour créer un fort contingent d'emplois, soit
inégalitaire laissant de coté des franges importantes de la population. Il faut donc une
démarche active qui enrichisse la croissance en emplois et qui se consacre à la création
d'emploi de façon volontaire par des démarches, des mesures et des dispositifs stimulateurs
touchant directement les groupes vulnérables de la population.

43
VI- MECANISME DE MISE EN ΠUVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI
Ce qui fait la particularité de la Politique Nationale de l'Emploi, c'est qu'elle dépend des
autres politiques et d'acteurs multiples, ayant leurs propres préoccupations et objectifs.
C'est pourquoi le dispositif de mise en œ uvre définit les voies et moyens par lesquels les
objectifs de la PNE seront atteints.

6.1- Le cadre institutionnel

La complexité des actions préconisées et le caractère novateur des stratégies proposées


impliquent la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation au niveau le plus élevé de
l’Etat. De plus, la diversité des acteurs intervenant dans la mise en œ uvre de la Politique
Nationale de l’Emploi, conduisent à suggérer l’opérationnalisation d’une structure nationale
placée au niveau le plus élevé de l’Etat. Il s’agit de la Commission Nationale pour l’Emploi
(CNE), qui sera placée sous l’autorité du Président de la République. Elle sera un cadre de
concertation, de dialogue et de décision, qui regroupera les principaux acteurs concernés :
Ministères, Collectivités locales, Bailleurs de fonds, Opérateurs économiques, Représentants
des béninois de l’étranger, Société civile les jeunes demandeurs d’emploi ou chômeurs.
Elle constitue le cadre institutionnel d’actualisation, de suivi et d’évaluation de la Politique
Nationale de l’Emploi (PNE) et du Plan quinquennal d’Actions pour l’Emploi. Elle sera dotée
d’un Secrétariat Permanent, assuré par le Ministère en charge de l’emploi à travers la
Direction de la Promotion de l’Emploi(DPE).
6.2- Le plan de mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi
En raison de l’importance des actions à mener et des financements à mobiliser, l’horizon de
10 ans est retenu pour la mise en œ uvre de la PNE. Cet horizon peut être découpé en deux
tranches quinquennales (2012-2016 et 2017-2021) pour lesquelles seront élaborées et
exécutées des Plans d’Actions, intégrés aux programmes d’actions du Gouvernement.

6.3 Le mécanisme de suivi et d’évaluation de la Politique Nationale de


l’Emploi

La réalisation des objectifs qui sous-tendent la Politique Nationale de l’Emploi exigera aussi
une forte implication des différentes catégories d’intervenants concernés par la question de
l’emploi. En dépit de son caractère transversal, le suivi sera assuré par la CNE à travers son
Secrétariat Permanent dont le rôle consistera à :
� contribuer au suivi et à l’évaluation de la Politique Nationale de l’Emploiet du Plan
quinquennal d’Actions pour l’Emploi;
� produire les rapports de la Commission Nationale Pour l’Emploi (CNE) sur la mise en
œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi ;
� préparer la tenue des sessions de la Commission Nationale Pour l’Emploi (CNE) ;
� élaborer les comptes-rendus des sessions de la Commission Nationale Pour l’Emploi
(CNE) et les communications en Conseil des Ministres ;
� élaborer la synthèse des décisions des sessions de la Commission Nationale Pour
l’Emploi (CNE) et de leur diffusion aux membres ;
� assurer la coordination entre les différents acteurs.
Pour cela, il faut doter le Secrétariat Permanent de la CNE des ressources nécessaires

44
(financières et matérielles) pour sa mission de coordination.

6.4- Les conditions de mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi


Plusieurs facteurs sont déterminants pour parvenir à la réussite des actions prévues par la
Politique Nationale de l’Emploi. Le Gouvernement se doit donc de prendre les mesures
d’accompagnement qui sont indispensables à sa mise en œ uvre.

6.4.1 Le renforcement du système de décentralisation


Les communes ne pourront jouer le rôle essentiel qui leur revient dans la mise en œ uvre de
la Politique Nationale de l’Emploi que si certaines conditions sont remplies :
� une déconcentration réelle des services de l’Etat qui doivent jouer leur rôle
d’appui/conseil aux communes ;
� le recrutement/formation du personnel qualifié et en nombre suffisantpour
l’administration communale;
� le plein exercice de la maîtrise d’ouvrage ;
� l’information et la formation des autorités communales et de leurs agents sur les
approches de travaux à Haute Intensité de Main-d’Oeuvre (HIMO) ;
� la mise en place d’une législation et d’une réglementation des marchés de travaux
adaptées au niveau des ressources des collectivités locales et à leur objectif de
valorisation des capacités locales (entreprises, bureaux d’études, associations,
ONG…) pour un développement local créateur d’emplois.

i. La prise en compte de l’emploi dans les politiques de développement


Compte tenu de la priorité accordée par les autorités à la question de l’emploi, celle-ci
devrait servir de référence pour l’élaboration des politiques sectorielles des ministères dont
les programmes devront refléter ce souci de développement des emplois à tous les niveaux.
Des indicateurs devront être formulés pour l’évaluation des performances de ces
programmes en matière de création d’emplois.
De la même manière, les plans de développement des communes devront être révisés afin
d’intégrer les stratégies de la Politique Nationale de l’Emploi.
Enfin, les structures de recherche devront être sensibilisées sur l’intérêt qu’il convient
d’accorder à la production de Technologies à Haute Intensité de Main-d’Oeuvre (THIMO).

ii. La prise en compte du Partenariat Public-Privé dans la mise en œ uvre de la


PNE
Étant donné que l’Etat dispose de ressources financières limitées, celui-ci devra envisager le
recours aux Partenariats Public-Privé (PPP), pour réaliser certains investissements et pour
pallier les insuffisances du secteur éducatif. Les PPP peuvent également renforcer les liens
entre l’éducation formelle et le secteur privé.
Certaines organisations religieuses ou à but non lucratif s’impliquent déjà dans la formation
professionnelle des jeunes déscolarisés dans plusieurs branches de métiers. Ces initiatives
méritent d’être encouragées et démultipliées.
Le recours aux Partenariats Public-Privé (PPP) est une approche qui peut être
systématiquement examinée en ce qui concerne le financement des investissements lourds
dans le domaine des infrastructures.
Compte tenu de ce qui précède, le Gouvernement mettra en place un cadre législatif et
réglementaire favorable à la mise en œ uvre des Partenariats Public-Privé (PPP) au niveau
national et dans les collectivités locales.

45
iii. L’élaboration et la mise en œ uvre d’un plan de communication
Le Ministère en charge de l’emploi devra élaborer un plan de communication pour la
sensibilisation des différents acteurs concernés par la mise en œ uvre de la Politique
Nationale de l’Emploi, sur leurs responsabilités. L'appropriation de la PNE par tous les
acteurs impliqués est une nécessité. Il s'agit d'informer suffisamment les acteurs et de les
sensibiliser pour qu'à la fois, ils s'imprègnent de l'impératif de l'emploi et en tiennent
compte dans leurs champs respectifs de responsabilité.
Cette démarche d'internalisation doit en même temps faire connaître la PNE dans son
contenu à tous ceux qui sont concernés mais aussi leur faire saisir sa signification en tant
que mode d'action global et nouveau que les autorités introduisent pour renforcer le
traitement des questions d'emploi.
L'internalisation va engager les responsables de la mise en œ uvre dans une double action :
� d'une part, un travail de communication sur la PNE de type classique utilisant les
supports habituels que sont les différents médias. Cet effort de communication ne
devra pas omettre de toucher également les échelons régionaux qui appellent une
action spécifique; et,
� d'autre part, un travail plus ciblé sur les principaux acteurs dans les structures
publiques, professionnelles et syndicales en vue de les familiariser avec l'approche
mise en œ uvre, les méthodes sous jacentes et les grands thèmes d'action visés.
Leur mobilisation et leur adhésion aux objectifs de la Politique Nationale de l’Emploi sont
indispensables à l’atteinte des résultats.
iv. La mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œ uvre
de la PNE

Il s’agira d’identifier et de mobiliser les ressources publiques et privées en faveur des


programmes de création d’emplois.
Le financement des actions peut être en partie assuré par les ressources tirées des
initiatives d’annulation ou d’allègement de la dette, notamment en ce qui concerne les
investissements dans le domaine des infrastructures en zones rurales.
Les ressources des communes sont encore insuffisantes pour fournir les services attendus
aux administrés. La question du financement du développement local devra être résolu ;
l’Etat devra opérer les transferts des ressources tels que prévus par la loi et veiller à la mise
en place et à l’opérationnalisation des fonds d’appui aux communes.
En plus des actions précitées, le Gouvernement devra organiser une table ronde avec les
bailleurs de fonds sur la Politique Nationale de l’Emploi pour mobiliser des financements
plus conséquents à la réalisation des programmes.

46
CONCLUSION

La mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi exigera une volonté politique claire
et plus manifeste de la part des autorités au plus haut niveau et un engagement de tous les
acteurs concernés.
Le Gouvernement aura un rôle de régulateur et d’activateur à jouer, vis-à-vis de tous les
autres partenaires impliqués, avec lesquels il faudra établir un dialogue permanent et
régulier.
Il devra veiller à la coordination inter sectorielle, ce qui favorisera la cohérence, la synergie
dans la programmation des initiatives en faveur de la création d’emplois et évitera les
doublons dans la conduite des actions.
Le monde fait face à une crise croissante en matière d'emploi. Le Bénin, à l'instar des autres
pays, connaît de multiples problèmes socio-économiques liés au déficit d'offre d'emplois. Ce
déficit relève de la combinaison de plusieurs facteurs, aussi bien endogènes qu'exogènes. Au
cours de ces dernières années, les jeunes, principal atout du pays, sont les plus durement
frappés par le chômage et le sous-emploi. La non intégration des jeunes dans le circuit
socioprofessionnel a des conséquences incalculables sur le développement harmonieux du
pays. En effet, la vulnérabilité des jeunes peut les amener à perdre confiance en eux même,
et de ce fait, virer vers l'oisiveté, les activités illicites, et enfin nourrir des sentiments de
frustration ; d’où, la nécessité de favoriser leur bien-être par la prise de mesures énergiques
pour leur accès à un emploi décent.
Le pilotage à vue n'étant pas indiqué en la matière, l'élaboration de la Politique Nationale
de l’Emploi vise à renforcer les actions déjà entreprises à travers la lutte contre le

47
chômage, et surtout, à donner une orientation rassurante en matière de traitement des
questions de l'emploi. A partir de ce document de référence, s'ouvre un nouveau paradigme
où l'emploi est davantage perçu comme étant un moyen de réduction de la pauvreté. Cela
implique une vision synoptique et intégrative des questions d'emploi, une volonté manifeste
d’intégrer les actions de promotion de l’emploi, non pas dans une approche fragmentaire et
sectaire, mais dans une dynamique holistique et cohérente.
L'analyse de la problématique du chômage révèle une insuffisance de l'internalisation de la
question par les différents acteurs de la vie économique et sociale. Cette analyse montre
également un manque de coordination des actions de lutte contre le chômage, se traduisant
par une dispersion des efforts déployés pour vaincre ce phénomène. Le souci de l'efficacité
et la culture du résultat, la complexité et la transversalité de la question, imposent sur le
plan institutionnel :
- une coordination systématique des actions ;
- des initiatives plurielles mais harmonisées ;
- des politiques cohérentes et plus intégrées ;
- des ambitions partagées ;
- de l'audace individuelle et collective.
En dernière analyse, la Politique Nationale de l’Emploi est donc la traduction concrète de la
volonté du Gouvernement de promouvoir le bien- être social et économique des populations
en général et des groupes vulnérables en particulier, en leur permettant de bénéficier
d'emplois productifs rémunérés et librement choisis. Elle se veut être une boussole pour
toutes les actions visant la promotion de l'emploi dans le pays. Mais son application pour de
résultats concrets en termes de créations d'emplois en quantité et en qualité, met le
ministère chargé de l'emploi en situation de conjuguer ses efforts avec ceux d'autres
acteurs, pour propulser la dynamique naissante en faveur de l’emploi des jeunes. Il est alors
impérieux, en dépit des mutations multiformes qui peuvent survenir, d'engager un processus
actif de mise en œ uvre du Plan d'Actions qui est un document complémentaire adopter par
décret par le Gouvernement du Bénin pour mettre en œ uvre et réaliser les objectifs
énoncés dans le document de Politique Nationale de l’Emploi .

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BIBLIOGRAPHIE

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National de la Statistique et de l’Analyse Économique, septembre 1999
37. Répertoire des structures de financement et d’appui aux PME / PMI au Bénin, établi par
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38. Rapport du groupe thématique sur les progrès réalisés dans le domaine de la promotion
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Économique et de la Promotion de l’Emploi, janvier 1999
39. Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement du Bénin (UNDAF 2009-
2013)
40. Déclaration de MALABO (17ème session, 30 juin et 1er juillet 2011)
41. La déclaration de Washington (document final de la réunion de haut niveau de
l’Assemblée générale sur le thème : Jeunesse : dialogue et compréhension mutuelle,
New York, les 25 et 26 juillet 2011)
42. L’étude sur l’emploi des femmes (22 septembre 2011 à Cotonou).

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