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Octobre 2011
SOMMAIRE
SOMMAIRE...………………………………………………………………………………… ...1
LISTE DES TABLEAUX 2
SIGLES ET ABREVIATIONS 3
PREFACE 5
RESUME…… ...………………………………………………………………………………… 7
INTRODUCTION ...……………………………………………………………………… ...… ..9
I. CONTEXTE GENERAL D’ELABORATION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
2
L’EMPLOI…… ……………………………………………… .………… …… .…………… ...10
II. PROBLEMATIQUE DE L’EMPLOI ET DU CHÔMAGE AU BENIN… ..………… .11
III. ANALYSE DIAGNOSTIQUE… …………………………………………… ..……… … 12
III.1 Evolution de l’environnement socio-économique 12
III.2 Répartition de la population active dans les divers secteurs d’activités 14
III.3 Visage du chômage et du sous-emploi au Bénin 16
III.4 Cadre légal et réglémentaire de promotion de l’emploi au Bénin 18
III.5 Les institutions de promotion de l’emploi au Bénin 19
III.6 Analyse du cadre institutionnel de promotion de l’emploi au Bénin 24
IV. VISION, OBJECTIFS,DEFIS ET ENJEU DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
L’EMPLOI……… .....................................................................................................................26
IV.1 Vision et objectifs stratégiques de la PNE 26
IV.2 Défis et enjeu de la PNE 26
V. ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE DE
L’EMPLOI AU BENIN ...…………………………… …… ………………………………… 27
V.1 Les fondements de la Politique Nationale de l’Emploi 27
V.2 Les stratégies de la Politique Nationale de l’emploi 33
V.3. Les principes directeurs de la Politique Nationale de l’Emploi 38
V.I MECANISME DE MISE EN Œ UVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI……………………………………………………………… .39
VI.1 Le cadre institutionnel……………………………………………………………………… ..… 39
VI.2 Le plan de mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi………………… .................39
VI.3 Le mécanisme de suivi et d'évaluation de la Politique Nationale de l'Emploi… … ..… .… .......40
VI.4 Les conditions de mise en œuvre de la Politique Nationale de l'Emploi…… ..…… .……… … 40
CONCLUSION ……………………… … ………………………… ..………………………… ..43
BIBLIOGRAPHIE …………………………………… ..………………………………… ..........45
3
Tableau 03 : Evolution de la structure de la population active occupée selon le sexe
et selon le secteur institutionnel… … .…………… ..………………………………… …… 16
Tableau 04 : Taux de ch
ômage selon le milieu et le genre en
%.................................................................................................................................................17
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
5
FIJ Fonds d’Insertion des Jeunes
6
OEF Observatoire de l’Emploi et de la Formation
7
PREFACE
Le chômage est un problème récurrent de déséquilibre entre la demande et l’offre d'emploi.
Le phénomène s'est durement accru après la crise des années soixante-dix au Bénin, à
l’instar des pays en développement. La crise de l’emploi au Bénin remonte aux années 80. A
cet égard, la Constitution de la République du Bénin du 11 décembre 1990, en son article
30, reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et prescrit que l’Etat « s’efforce de
créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effectif… ».
Les réformes engagées au niveau des entreprises publiques en avril 1982 et le gel des
recrutements dans la fonction publique à partir de janvier 1987 ont eu pour conséquences
l’apparition de deux nouvelles catégories de chômeurs au Bénin: les « déflatés » des
entreprises publiques et les « diplômés sans emploi ». Cette situation s’est traduite par
l’apparition du chômage d’une main d’œ uvre qualifiée, le recul de l’emploi dans le secteur
formel et une croissance rapide des emplois dans le secteur informel, malheureusement
caractérisé par la précarité de l’emploi, un sous emploi important et une faible
productivité. Le phénomène de l’emploi s’est progressivement consolidé avec la persistance
et l’aggravation de la crise économique et financière que connaissait le pays et ont conduit
aux programmes d’ajustement structurel avec leurs corollaires de réduction des dépenses
sociales, de liquidation/privatisation des sociétés d’Etat et des départs volontaires et ciblés
de la fonction publique.
Au début des années 90, la situation de l’emploi au Bénin est devenue une problématique
brûlante de développement. Des tentatives de solutions eurent lieu à travers des
programmes de travaux à haute intensité de main d’œ uvre et des programmes de pré-
insertion ou d’auto-emploi. Un programme intitulé « Programme National de l’Emploi au
Bénin : Orientation Générale et Actions Immédiates » fut adopté pour la période 1996-1997.
L’objectif était de fédérer toutes les initiatives en vue de la promotion de l’emploi. Plus
tard, en août 1997, deux nouveaux concepts ont été inventés et validés par un colloque
international tenu à Cotonou. Il s’agit du «Minimum Social Commun » et des « Unités
Communautaires de développement », présentés comme une nouvelle approche de lutte
contre la pauvreté et une opportunité de création d’emplois. Cependant, la crise de
l’emploi perdure, voire s’aggrave. Elle devient dramatique au triple plan humain, social et
économique.
De façon perpétuelle, le Bénin vit une situation de développement continu d'un chômage
structurel de masse, dont la durée moyenne s'accroît. Certaines catégories de personnes
connaissent désormais un risque de chômage proportionnellement plus fort que le reste des
actifs, notamment, les femmes, les jeunes de 16 à 25 ans, les personnes non diplômées ou
faiblement qualifiées, les habitants de régions en difficultés économiques, etc. De plus,
certains connaissent un chômage d'exclusion, du fait de leur précarité, voire de leur
désaffiliation sociale.
Les réflexions engagées au titre de l’élaboration de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE)
par le Gouvernement apportent l’éclairage nécessaire pour consolider le cadre de prise en
charge de l’emploi dans l’action publique.
8
également la marque de l’engagement du Gouvernement du Bénin à opérationnaliser le
« Pacte mondial pour l’emploi » adopté par la Conférence internationale du Travail en 2009
et le « Programme pays pour un travail décent au Bénin 2010-2015 » adopté en 2010.
Reckya MADOUGOU
RESUME
9
Faisant de la promotion de l’emploi une priorité majeure de son action, et au regard des
nouvelles dynamiques économiques et sociales, le Gouvernement du Bénin a entrepris
l’actualisation de la Politique Nationale de l’Emploi.
Partant de la situation de l’emploi au Bénin, caractérisée par un rythme de croissance de la
population active relativement en baisse, une demande d'emploi forte et précoce, une
faible qualification de la population active, une offre d'emploi peu diversifiée et
insuffisante, un sous emploi chronique qui masque un chômage invisible, et enfin une
inadéquation entre la formation et les dynamiques du marché du travail, le présent
document de politique envisage donc d’apporter des réponses idoines à la problématique
suivante :
- comment créer de nouveaux emplois ?
- et comment maintenir durablement les emplois existants ?
S’appuyant sur les déterminants démographiques et économiques qui caractérisent toute
action de promotion de l’emploi d’une part, et sur des fondements et principaux
référentiels normatifs d’autre part, la présente Politique Nationale de l’emploi est
articulée autour de la vision suivante :
« A l’horizon 2025, toutes les béninoises et tous les béninois en âge de travailler
disposent d’un emploi susceptible de leur procurer un revenu permettant de
satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être intégral ».
Il découle de cette vision un objectif général qui est de consolider les acquis et de
favoriser la création de nouveaux emplois et quatre (04) objectifs spécifiques à savoir :
faciliter l’accès à l’emploi par l’accroissement de l’offre et de l’employabi
lité, améliorer le
fonctionnement du marché de l’emploi, renforcer les capacités humaines et institutionnelles
pour la promotion de l’emploi et réguler la migration professionnelle.
A Cet effet deux défis majeurs sont à relever. Il s’agit du défi de la croissance économique
et du défi de la qualité de la formation. L’enjeu immédiat de la Politique Nationale de
l’Emploi est la réduction du sous emploi et du chômage et par conséquent la réduction de la
pauvreté.
Pour ce faire, neuf (09) stratégies prioritaires ont été retenues. Il s’agit de la dynamisation
de la production dans les secteurs porteurs de croissance, la promotion et pérennisation des
PME et PMI, l’amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi,
l’amélioration du système d’information sur l’emploi, le renforcement des capacités des
acteurs de l’emploi, le développement et promotion de la solidarité nationale au service de
l’emploi, l’amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi, le
renforcement des capacités humaines et institutionnelles publiques et privées pour la
promotion de l’emploi et le développement des stratégies de gestion de la migration
professionnelle.
Les résultats attendus de la mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi sont :
- La problématique de l’emploi est prise en compte dans les politiques
transversales ;
- La problématique de l’emploi est prise en compte dans les politiques sectorielles
du développement ;
- L’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi est amélioré ;
- Les offreurs et les chercheurs d’emploi ont accès à l’information sur l’emploi en
temps réel ;
- Les capacités des acteurs du marché de l’emploi sont renforcées ;
10
- La solidarité nationale au Service Public de l’Emploi est renforcée ;
- Des mesures sont prises pour une amélioration de la qualité de l’emploi ;
- Les capacités humaines et institutionnelles publiques et privées des acteurs de
l’emploi sont renforcées ;
- La migration professionnelle est prise en compte dans la politique de l’emploi.
Quarante cinq (45) actions ont été proposées pour atteindre ces résultats. Ces actions visent
à accroître l’offre d’emploi par une consolidation des bases matérielles de l’économie d’une
part, et développer le capital humain pour accroître la compétitivité de l’économie d’autre
part.
La mise en ouvre de cette nouvelle politique de l’emploi nécessite la prise en compte d’un
certain nombre de principes que sont : le rôle régulateur de l'Etat, la croissance
économique, la réduction de la pauvreté, la transversalité de la problématique de l'emploi,
la qualité des emplois, l’équité dans l'accès à l'emploi, la responsabilisation de toutes les
parties prenantes dans une approche synergique.
En outre, l’horizon retenu pour la mise en œ uvre de la politique est de 10 ans découpé en
deux tranches quinquennales (2012-2016 et 2017-2021) pour lesquelles sont élaborées et
exécutées des Plans d’Actions, intégrés aux programmes d’actions du Gouvernement.
L’organe chargé de la mise en œ uvre et du suivi évaluation de la Politique Nationale de
l’Emploi est la Commission Nationale pour l’Emploi (CNE).
11
INTRODUCTION
En réponse à la crise de l’emploi qui depuis les années 80 devient un fait structurel à
l’économie du pays, les gouvernements successifs du Bénin se sont toujours préoccupés
d’une prise en charge des jeunes et des femmes qui sont les principales victimes du
phénomène. Cette volonté politique se confirme par l’élaboration de la présente Politique
Nationale de l’emploi sur le période 2012-2016.
Les travaux d’élaboration de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) ont été coordonnés par
le Ministère Chargé de la Micro-finance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes, pour le
compte du Gouvernement. Par cet acte, le Gouvernement répond à la volonté d’une
gestion stratégique des questions liées à l’emploi. La PNE a permis aux responsables des
structures ayant en charge la question de l’Emploi d’avoir une meilleure visibilité des
objectifs de développement du pays en liaison avec la problématique de l’emploi et cerner
les actions à mettre en œ uvre par l’ensemble des acteurs concernés. Son élaboration placée
sous la supervision de la Direction de la Promotion de l’Emploi et les autres départements
ministériels impliqués.
La Politique Nationale de l’Emploi se fonde sur la problématique du chômage établi pour le
Bénin en relation avec les caractéristiques économiques et sociales du pays. Les questions à
régler par la politique seront tranchées sur le fond de la vision qui est : « A l’horizon 2025,
toutes les béninoises et tous les béninois en âge de travailler disposent d’un emploi
susceptible de leur procurer un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et
leur bien être intégral ». Dans son opérationnalisation, il s’agira pour le Bénin de
Consolider les acquis en matière d’emploi et de favoriser de nouvelles opportunités.
De façon spécifique, la mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi devra conduire
à faciliter l’accès à l’emploi par l’accroissement de l’offre et de l’employabilité,à
améliorer le fonctionnement du marché de l’emploi, à renforcer les capacités humaines et
institutionnelles pour la promotion de l’emploi et à réguler la migration professionnelle.
Neuf (09) stratégies opérationnelles ont été ciblées et retenues pour atteindre les résultats
qui sont :
- La dynamisation de la production dans les secteurs porteurs de croissance ;
- la promotion et pérennisation des PME et PMI ;
- l’amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi ;
- l’amélioration du système d’information sur l’emploi ;
- le renforcement des capacités des acteurs de l’emploi;
- le développement et promotion de la solidarité nationale au service de l’emploi ;
Pour l’ensemble des résultats attendus, quarante cinq (45) actions ont été proposées. En
12
vue de s’assurer d’une mise en œ uvre efficace de la Politique Nationale de l’Emploi et de
son Plan d’actions, un mécanisme de mise en œ uvre, de suivi et d’évaluation a été retenu.
13
I. CONTEXTE GENERAL D’ELABORATION DE LA POLITIQUE NATIONALE DE L’EMPLOI
Situé en Afrique de l’ouest entre le Nigéria à l’est, le Togo à l’ouest, et limité au sud par
l’océan Atlantique et au nord par le Niger et le Burkina Faso, le Bénin s’étend au plan
physique sur une superficie de 114 763 kilomètres carrés. Selon le RGPH2, la population
béninoise est de 6 769 914 d’habitants en 2002. En 2010, elle est estimée à 8,78 millions
d’habitants et pourrait atteindre 12 114 193 habitants en 2020. La croissance continue de la
population résulte d’une fécondité élevée et constante, d’une mortalité en baisse
progressive et d’un courant migratoire non négligeable.
Cette dynamique de la population béninoise, une des plus fortes de la sous-région (3,25%)
est à la base de nombreux défis en matière de demande sociale (nutrition, éducation, santé,
emploi, habitat et gestion urbaine), et de disponibilité de facteurs de production. Elle
résulte d’une fécondité encore élevée, malgré la baisse amorcée depuis quelques années et
de l’amélioration des conditions sanitaires. Plus de 50% de la population a moins de 18 ans.
L’espérance de vie à la naissance est de 61,1 ans, légèrement plus élevée pour les femmes
63,2 ans contre 58,9 ans pour les hommes. La population active (15-64 ans) représente 50%
de la population. Plus de 40% de la population vit en milieu urbain.
Sur le plan politique, les dix dernières années ont été caractérisées par la poursuite de la
mise en œ uvre du système de démocratie pluraliste, issu des conclusions de la Conférence
des Forces Vives de la Nation, tenue en février 1990. Cette période a offert un climat
d’apaisement et des conditions favorables à la gestion participative du développement
national. Le bon fonctionnement du système démocratique mis en place a généré une
stabilité politique favorable au développement. Cette situation, quoique perfectible, a
permis au Bénin de renforcer son intégration politique aussi bien au niveau sous- régional
qu’international.
14
des regroupements régionaux, au développement des échanges extérieurs, à la hausse
vertigineuse des cours du pétrole et à la crise économique et financière. Ces évolutions
offrent, certes, plusieurs opportunités liées à l'élargissement des marchés, à la
multiplication des échanges ainsi qu’aux mouvements de capitaux et de financement
d'activités économiques qu'elles engendrent, mais les effets néfastes des chocs externes
freinent l’atteinte des objectifs du développement.
Sur une population potentiellement active estimée à 4.885.338 personnes en 2007, le Bénin
présente un taux d’activité global de 53%, soit une baisse remarquable par rapport à 2006
où ce taux était de 62 %. Les actifs du sexe masculin sont un peu plus nombreux que ceux du
sexe féminin. Le taux d’activité des personnes de 60 ans et plus est de 54% pour les hommes
contre 46% pour les femmes de ce groupe d’âge. En milieu rural, le taux d’activité est
relativement plus élevé qu’en milieu urbain (55% en milieu rural contre 45 % en milieu
urbain).
La population active s'est accrue de 4,9% entre 1992 et 2002 mais à un rythme moins
important qu'entre 1979 et 1992 (6,3%). Le recensement de 2002 a révélé que 99,3% des
personnes actives sont occupées avec un taux moyen d’accroissement annuel de 3,2% entre
1992 et 2002. Ce taux se justifie en raison de la faiblesse de la couverture scolaire, des
durées de formation, des gains d'espérance de vie et de l'accroissement continu des taux
d'activité des femmes passant respectivement de 32,7% en 1979 à 54,7% en 1992 et à 59,7%
en 2002.
La majorité de la population est active. Au-delà de 60 ans (âge théorique d’admission à la
retraite dans le secteur moderne), 4 béninois sur 9 sont sur le marché du travail (soit
comme actif ou demandeur d’emploi). Ils sont plus de 5 béninois sur 9 en milieu rural.
On note une précocité d’entrée des enfants sur le marché du travail, même si la tendance
est en baisse en raison de la politique de gratuité de la scolarité de l’école primaire. Les
enfants en activité sont en majorité des aides familiaux (83%) mais 10% travaillent à leur
propre compte dans le secteur informel notamment dans l'agriculture et le commerce.
La structure par groupe d'âge se caractérise par un fort pourcentage de personnes jeunes ;
plus de la moitié des actifs béninois (61 %) ont moins de 35 ans. Le Gouvernement a réalisé
d’importants efforts dans les domaines de la scolarisation des enfants et de
l’alphabétisation en langues nationales. Cependant, le taux d'alphabétisation (adultes de 15
ans et plus) sur le plan national reste encore faible; il s'établit à 44,03% en 2005 contre
35,38% en 2004.
La plus grande partie de la population ne sait ni lire ni écrire. La main d'œ uvre demeure
donc largement non instruite et présente par conséquent des possibilités limitées en matière
d'ouverture et d'accès à l'innovation. Les formations de qualification et de requalification
représentent donc un vaste chantier dans lequel il faut investir pour accroître la
productivité et l'ouverture à l'innovation.
Les entreprises du secteur informel sont celles qui contribuent presque exclusivement à
l’activité économique avec 95% des actifs occupés, suivie de loin par l’administration
publique (2,94% des actifs occupés) ; 30% de ces actifs sont occupés par des activités non
agricoles.
La catégorisation des actifs, selon le statut dans l'occupation, permet de déduire que 70%
sont des indépendants, 17%, des aides familiaux, 5,5% de salariés, 5% d'apprentis. De façon
générale, on remarque que le salariat est peu abondant tandis que l'auto emploi est
largement dominant, concentré dans l'agriculture, le commerce et les services en général.
La formation des actifs au Bénin s’effectue dans deux systèmes d'éducation : le système
formel et le système d'apprentissage (traditionnel, structuré et non structuré).
15
La plupart des actifs agricoles et des travailleurs du secteur informel sont formés sur le tas
dans le cadre du système traditionnel qui n’accorde généralement aucune place à la théorie
et à l’innovation technologique, qui favorise une plus grande productivité. Les ouvriers et
artisans, même ceux exerçant dans le secteur moderne sont majoritairement issus du
système d'apprentissage non structuré.
Le système formel d'éducation délivre une formation beaucoup plus générale que spécifique;
il a pu fournir jusqu’ici le personnel de l'administration publique et des entreprises
modernes. Le système de l’enseignement technique et professionnel (ETFP), présente un
déficit de performance important en termes d’efficacité externe, quand bien même des
progrès sont enregistrés depuis quelques années.
Une telle situation a une forte influence sur la productivité. En effet, sur la période 1985-
2003, la productivité globale moyenne du travail (tous secteurs d’emploi confondus) n’a pas
progressé au Bénin (863$ en 2003 contre 860$ en 1985).
Les perspectives à explorer sont une plus grande spécialisation dans les métiers en rapport
avec le développement des pôles de compétitivité à forte valeur ajoutée proposées dans le
document « Bénin 2025. Agenda vers une économie émergente ». Celles-ci placent le
secteur privé au cœ ur des actions de développement.
16
primaire, contre 1,5 millions scolarisés en 2006/07.
La crise mondiale apparue en 2007 a été une véritable menace pour les performances
économiques des pays industrialisés en général, et ceux des pays en développement en
particulier. A mesure que la crise s’est intensifiée, ses effets se sont progressivement fait
sentir dans les pays en développement. L’année 2008 a été particulièrement difficile à bien
des égards, du fait, notamment, de la conjugaison de trois chocs majeurs qui ont ébranlé le
monde : la crise pétrolière, la crise alimentaire et la crise financière. Dans ce contexte, les
perspectives de croissance des pays à revenu élevé comme des pays en développement se
sont nettement dégradées. Selon les prévisions de la Banque Mondiale, la récession
économique dans les pays industrialisés devrait entraîner dans les pays en développement,
un ralentissement de la croissance pour se chiffrer à 4,53% en 2009, contre 7,9% en 2007 et
6,3% en 2008.
17
l’amélioration des protections vivrière et cotonnière. Ce taux de croissance est inférieur à la
moyenne subsaharienne évaluée à 5,4% en 2008, mais supérieur à la moyenne au sein de
l’UEMOA estimée à 3,9% en 2008. Sur la base des orientations politiques mises en œ uvre et
de l’évolution de l’environnement économique international, le taux réel de croissance du
PIB en 2009 aura été de 3,9% avec un taux d’inflation moyen annuel de 7,9% (contre 3,8% en
2007), se situant au dessus du seuil communautaire fixé à 3% par la Commission de l’UEMOA
au titre des critères de convergence. Le taux d’inflation en 2009 est de 5,7%.
Tableau 1 : Structure des emplois selon la branche d’activité par milieu de résidence
18
Branche
Urbain
d’activité Rural Effectif total de la main
d’œuvre
Effectif % Effectif %
Agriculture, Pêche, Chasse 218 092 21,6 1 055 177 62,3 1 274 379
Industrie extractive 5 048 0,5 32 180 1,9 37 017
Industrie manufacturière 146 404 14,5 98 235 5,8 244 312
Energie et eau 2 019 0,2 - 0 1 832
Bâtiment, travaux publics 45 436 4,5 23 712 1,4 68 881
Commerce et restauration 378 632 37,5 408 182 24,1 784 930
Transports et communication 64 620 6,4 27 099 1,6 92 012
Banque et assurance 3 029 0,3 0 3 632
Autres services 146 404 14,5 49 117 2,9 196 394
Effectif total de la main d’œ uvre 1 009 686 100 1 693 703 100 2 703 389
Source : INSAE-RGPH3, 2002
Agriculture, Pêche, Chasse 47,1 34,0 4,4 37,8 40,8 9,3 0,6
Industrie extractive 1,4 35,7 4,6 6,7 66,9 10,4 1,0
Industrie manufacturière 9,0 28,7 5,8 44,3 36,5 30,8 3,5
Energie et eau 0,1 36,7 9,7 6,4 76,4 53,7 58,0
Bâtiment, travaux publics 2,5 31,2 6,2 2,2 58,3 31,6 6,4
Commerce et restauration 29,0 33,3 6,0 82,7 25,3 26,0 2,1
Transports et communication 3,4 32,6 7,0 2,6 68,3 36,1 12,2
Banque et assurance 0,1 36,5 12,1 30,9 67,5 51,6 58,7
Autres services 7,3 32,3 9,6 44,9 50,1 48,0 41,4
Effectif total de la main d’œ uvre 100,0 33,1 6,4 49,4 38,4 20,5 5,0
Source : INSAE-RGPH3, 2002
Le niveau d’instruction des actifs occupés est globalement faible. Le nombre moyen
d’années d’études réussies est de 6,4 ans pour l’ensemble des actifs occupés en 2002,
reflétant exactement la structure des emplois par niveau d’instruction. En effet, parmi les
actifs ayant fréquenté l’école, 85,8% n’ont réussi qu’au plus 10 années d’études, c’est- à-
dire qu’ils n’ont pas pu dépasser la classe de troisième. Le niveau d’instruction des actifs
occupés est plus faible en milieu rural (en moyenne 5,1 années d’études réussies) qu’en
milieu urbain (7,2 années d’études réussies). Le poids de l’enseignement technique et de
l’enseignement supérieur sont très faibles ; environ 0,42% des actifs ont suivi
19
l’enseignement secondaire et supérieur. On peut donc en déduire que la main d’œ uvre
béninoise est très peu qualifiée en 2002.
Au Bénin, les relations de travail sont peu formelles. En effet, le taux de scolarisation qui
est un indicateur du niveau de formalisation des relations de travail est de 5,1%. Le secteur
formel est réparti à parts presque égales entre le secteur privé formel (2,5%) et le secteur
public (2,7%). En milieu urbain, ce secteur formel atteint 10,8% et en milieu rural, il n’est
que de 1,6%. Le statut d’occupation des actifs est majoritairement dominé par les
indépendants (70,2%), c’est-à-dire des actifs qui sont à la tête de leurs propres unités de
production, exerçant en majorité dans l’informel. Les aide-familiaux occupent 17% des
emplois, les apprentis 5,2, et les salariés (permanents et temporaires) 5,5%.
Selon la littérature, la structure des emplois par secteur institutionnel est un bon indicateur
synthétique de la structure du marché du travail. Ainsi, à partir des données EMICOV de
2006 et 2007, 5 secteurs institutionnels ont pu être identifiés : le secteur Administration
publique, le secteur entreprise publique, le secteur entreprise privée formelle, le secteur
entreprise privée non formelle et le secteur entreprise association.
La population active est concentrée à plus de 95% dans le secteur institutionnel des
entreprises privées non formelles (agricoles et non agricoles). Ce résultat pose le défi que
représente le secteur formel face aux politiques actives de lutte contre le chômage et le
sous-emploi.
Tableau 3 : Evolution de la structure de la population active occupée selon le sexe et selon le secteur institutionnel
Secteurs institutionnels 2006 (%) 2007 (%)
Selon les données du RGPH 3 (2002), seulement 19 123 béninois étaient au chômage en
2002, soit un taux de chômage de 0,68%. D’après les résultats de l’EMICoV 2006 et 2007, le
taux de chômage au Bénin est estimé à 2,2% en 2006 et 0,7% en 2007, soit une régression de
66,5% par rapport à 2006. De manière désagrégée, on enregistre en 2007 un taux de
chômage de 1,6% contre 2,7% en 2006 pour les femmes tandis que pour les hommes, le taux
de chômage est passé de 1,7% en 2006 à 0,6 en 2007. L’analyse selon le milieu de résidence
indique une baisse généralisée du taux de chômage. En milieu urbain, on passe d’un taux de
20
4,9% en 2006 pour descendre à un taux de 1,9% en 2007, soit une baisse de 3 points de
pourcentages. En milieu rural, le taux de chômage est passé de 1,4% en 2006 à 0,2% en
2007.
Parmi les chercheurs d’emploi, 88,4% sont à la recherche d’un emploi salarié, ce qui traduit
la faible préférence des personnes concernées pour une activité indépendante.
La faiblesse du taux de chômage au Bénin cache un fort taux de sous-emploi visible qui
oscille en 2007 autour de 70%. L’ampleur de ce phénom ène serait due aux
dysfonctionnements du système éducatif, à la structure de l’économie et aux insuffisances
liées aux stratégies de promotion de l’emploi. Dans ce même registre, l’absence d’un
système d’indemnisation du chômage n’incite pas les personnes en quête d’un emploi à
s’inscrire dans les registres officiels ; par ailleurs, les chômeurs se réfugient dans le secteur
informel à faible productivité (HONLONKOU et al.2008).
Le taux de chômage en milieu urbain est plus de 5 fois supérieure à celui du milieu rural.
Cette différence notable est toutefois compréhensible. Elle serait due à la forte dominance
du travail familial en milieu rural et le faible taux de scolarisation inhibe tout recours
systématique vers l’emploi salarié.
Les hommes en général sont deux fois plus touchés par le chômage que les femmes. Selon le
RGPH 3, on trouve globalement 0,9 chômeur pour cent hommes actifs contre 0,44 chômeur
pour cent femmes actives. En milieu urbain, cet écart est plus grand : 1,8 homme chômeurs
pour 100 actifs contre 0,9 femme chômeur pour 100 actives. Cela s’explique par le recours
plus systématique des femmes au travail informel comparativement aux hommes.
Urbain 3,89 5,93 4,89 1,55 3,13 1,85 -60,2 -47,2 -62,2
Rural 0,52 1,07 1,43 0,17 0,52 0,21 -67,3 -51,4 -85,3
Ensemble 1,72 2,71 2,21 0,59 1,56 0,74 -65,7 -42,4 -66,5
Source : INSAE ; EMICoV, 2006-2007
Aussi, est-il important d’analyser le chômage par groupe d’âge. L’analyse par groupe d’âge
permet de constater que le taux de chômage est faible pour les actifs de la tranche d’âge
de 10 à 19 ans. Cela s’explique par le fait qu’à cet âge, les actifs sont encore nombreux
scolaire et universitaire. Le taux de chômage atteint son minimum pour les deux sexes entre
20 et 29 ans, tranche d’âge où les jeunes sortent massivement du système scolaire et
universitaire pour se mettre sur le marché du travail. A partir de 30 ans, le taux de chômage
régresse lentement pour atteindre son niveau minimum à 60 ans et plus.
L’enquête EMICoV 2006 a révélé que les femmes affichent les taux de chômage les plus
élevés entre 10 et 45 ans. Le taux de chômage le plus élevé se situe dans la tranche d’âge
des 20-24 ans et tend vers 0 au fur et à mesure que l’âge augmente.
21
A l’inverse de ce qui est observé généralement dans les pays développés, le diplôme est un
important facteur de risque pour le chômage au Bénin. En effet, le taux de chômage croît
avec le niveau d’éducation et passe de 0,22% chez les analphabètes à 7,3% pour ceux qui ont
un niveau d’études supérieures en passant par 1,9% pour les actifs ayant le niveau premier
cycle de l’enseignement secondaire général. Cela pourrait s’expliquer par le fait que ceux
qui ont fait un cursus universitaire sont plus exigeants dans leur recherche d’emploi mais
aussi par le fait d’une faible adéquation entre l’offre et la demande de travail. Par ailleurs,
les femmes qui ont fait une étude supérieure sont plus au chômage que les hommes du
même niveau : 10,8% des femmes actives de ce niveau sont au chômage contre 6,5% pour
les hommes actifs.
Paradoxalement, les actifs ayant reçu une formation technique se vendent plus facilement
sur le marché du travail que ceux qui ont reçu une formation générale. Ce problème
pourrait s’expliquer par un chômage d’insatisfaction des actifs en attente d’un emploi
correspondant à leur qualification et qui refusent de se mettre à leur propre compte soit par
manque de confiance, soit par défaut de compétences ou d’initiative (HONLONKOU et al.).
Cela pose d’emblée, le problème de l’adéquation entre les formations données dans les
établissements de formation professionnelle et les besoins réels du marché du travail
comme l’indique le tableau suivant :
22
embauches et les résiliations des contrats de travail ;
- la loi n°98-004 du 27 janvier 1998 portant code du travail en République du Bénin ;
- le code de Sécurité Sociale ;
- le décret n°2008-377 du 24 juin 2008 portant régime juridique d’emploi des agents
contractuels de l’Etat ;
- les textes relatifs à la lutte contre le travail des enfants ;
- la convention collective générale du travail révisée le 30 décembre 2005, applicable
aux entreprises et établissements relevant du secteur privé.
A côté de ces actes, on note d’autres documents de référence dont la vocation est de fixer
les grandes orientations dans le domaine de la promotion de l’emploi au Bénin. Il s’agit
principalement :
- des Actes du Forum National sur l’Emploi des Jeunes ;
- du document de Politique Nationale de l’Emploi au Bénin en cours d’actualisation ;
- le document de Politique de Communication Sociale pour la Promotion de l’emploi au
Bénin élaboré en 2003 ;
- le document de la politique nationale de la jeunesse ;
- la charte des petites et moyennes entreprises ;
- l’étude sur l’emploi des femmes.
Notons enfin qu’un projet de Charte Nationale pour l’Emploi est en cours de finalisation.
23
En dehors des autres institutions de la République qui jouent chacune dans son champ de
compétence un rôle certain dans la promotion de l’emploi, le Gouvernement béninois a mis
en place une organisation administrative et divers instruments ou dispositifs pour la
promotion de l’emploi au Bénin. Il s’appuie également sur diverses institutions ou
collectivités privées qui contribuent de diverses manières à l’atteinte de réduction de
chômage, du sous-emploi et de lutte contre la pauvreté.
Le Ministère exerce sa mission sur le volet « emploi » par l’intermédiaire d’une direction
technique, des organismes et projets sous tutelle ci-après :
L’Agence Nationale Pour l’Emploi est un établissement public à caractère social, doté de la
personnalité morale et jouissant de l’autonomie financière. Elle est placée sous la tutelle du
Ministère en charge de l’Emploi. Créée par décret n°2003-224 du 07 juillet 2003, l’Agence a
officiellement démarré ses activités le 27 avril 2004.
24
Fonds National de Promotion de l’Entreprise et de l’Emploi des Jeunes (FNPEEJ)
25
- le Fonds National de la Micro finance (FNM) ;
- le Cadre Général de Gestion des lignes de Crédit (CGGC) ;
- l’association pour la Promotion et l’Appui au Développement des Micro Entreprises
(PADME) ;
- l’association pour la Promotion et l’Appui à la Promotion des Petites et Moyennes
Entreprises (PAPME) ;
- la Fédération des Caisses d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuel du Bénin
(FECECAM).
26
� Le Ministère de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises
(MICPME)
Il a pour mission d’apporter l’accompagnement nécessaire au développement du secteur
privé en général et des PME en particulier. Pour ce faire, il s’est doté :
- de la Direction de l’Innovation Technologique et de l’Assistance aux PME (DIA/PME) ;
- de l’Agence Nationale des Petites et Moyennes Entreprises (ANPME) ;
- du Programme Spécial d’appui aux PME/PMI (PS/PMEPMI)
27
- l’Organe Consultatif de la Jeunesse (OCJ).
3.6.1- Forces
28
3.6.2- Faiblesses
3.6.3- Opportunités
3.6.4- Menaces
Quant aux menaces dont les influences et effets sont à craindre pour la réalisation effective
d’une telle dynamique, elles se situent fondamentalement au niveau :
- de la conjoncture économique mondiale néfaste ;
- de la survenance de crise financière internationale ou régionale ;
- des catastrophes naturelles et les aléas climatiques, non prévisibles ;
29
- des crises politiques au plan régional ;
- de l’insécurité grandissante dans la sous-région.
En liaison avec les objectifs de développement, l’une des questions urgentes à régler est de
renverser la tendance actuelle du sous emploi et du chômage. A cet égard, la Politique
Nationale de l’Emploi retient pour vision de « A l’horizon 2025, toutes les béninoises et
tous les béninois en âge de travailler disposent d’un emploi susceptible de leur procurer
un revenu permettant de satisfaire leurs besoins vitaux et leur bien être intégral ».
Cette situation appelle deux défis majeurs pour la relance des PME. Il s’agit du défi de la
croissance économique et du défi de la qualité de la formation.
30
� Défi de la croissance économique
Le niveau d’emploi dans une économie dépend du volume d’activités dans cette économie.
La relance de la croissance économique qui passe par l’augmentation du volume de la
production ou de la transformation constitue par excellence une opportunité d’emplois.
� Défi de la formation.
La Politique Nationale de l’Emploi (PNE) trouve ses fondements dans les référentiels
essentiels suivants:
� les Objectifs du Millénaire pour le Développement ;
� les objectifs de l'OIT ;
� le Pacte Mondial pour l’Emploi adopté par la Conférence Internationale du Travail en
juin 2009 ;
� la déclaration du sommet de l'Union Africaine sur l'emploi et la lutte contre la
pauvreté de septembre 2004 ;
� le document « Alafia Bénin 2025 » ;
� les « Orientations Stratégiques de Développement » ;
� la « Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté », notamment son
Programme d'Actions Prioritaires;
� l’« Agenda pour un Bénin Emergent » ;
� les « Actes du forum national sur l’emploi des jeunes » au Bénin de mars 2007 ;
� le Programme Pays pour un Travail Décent au Bénin ;
� le Plan Cadre des Nations Unies pour l’Assistance au Développement (UNDAF, 2009-
2013) ;
� les décisions de la Conférence de l’Union Africaine de juin 2011 à Malabo ;
� les résolutions de la réunion de haut niveau de l’Assemblée Générale des Nations
Unies à New-York en juillet 2011;
� l’étude sur l’emploi des femmes au Bénin du Ministère Chargé de la Microfinance, de
l’Emploi des Jeunes et des Femmes (MCMEJF).
31
moitié d'ici 2015, concerne directement la création d'emplois. La Politique Nationale de l’Emploi vise
précisément cet objectif de réduction de la pauvreté à travers l'élargissement des
possibilités d'emplois décents. En effet, la création d’emplois est le moyen par excellence
de réduction de la pauvreté.
Le Bénin assume également toutes ses obligations de membre de l'OIT, particulièrement
celles relatives aux droits et principes fondamentaux au travail. La PNE s'appuie sur
l'approche préconisée par l'OIT dans sa Convention 122 sur la politique de l'emploi. C'est
aussi le cadre où les valeurs défendues par l'organisation internationale vont trouver une
expression politique et opérationnelle.
Adopté par la Conférence Internationale du Travail (CIT) en juin 2009 en vue de surmonter
la crise économique et financière, ce document propose un ensemble équilibré et réaliste
de mesures que les pays avec l’appui des institutions régionales et internationales peuvent
mettre en œ uvre pour relever le niveau quantitatif de l’emploi; le pacte présente un
éventail cohérent de politiques éprouvées qui met l’emploi et la protection sociale au cœ ur
des réponses à la crise. Fondé sur l’Agenda pour un travail décent, le Pacte et les mesures
qu’il comporte visent pour l’essentiel à :
- maintenir les femmes et les hommes dans leurs emplois dans la mesure du possible et
soutenir les entreprises ;
- soutenir la création d’emplois et promouvoir les investissements dans les secteurs à
fortes potentialités d’emplois;
- faciliter un retour plus rapide à l’emploi et remédier à la déflation salariale ;
- protéger les personnes et les familles touchées par la crise, en particulier les plus
vulnérables ;
- accélérer le rétablissement de l’emploi et élargir les perspectives d’emploi en agissant
simultanément sur la demande et sur l’offre de main d’œ uvre ;
- doter les travailleurs des compétences dont ils auront besoin aujourd’hui et demain.
32
- créer un environnement propice à la création d'emplois productifs et décents.
33
La SCRP qui est à sa troisième génération incarne un renouveau de politique économique et
sociale dont la mise en œ uvre implique la réalisation d'un nouveau paradigme : la recherche
d'une croissance de qualité. Celle-ci s'entend par une croissance soutenable aux chocs
exogènes parce que reposant sur une base économique plus large et diversifiée, par une
croissance qui intègre la préservation de l'environnement et la redistribution de ses fruits.
L'emploi est ici à juste titre considéré comme la principale clé de répartition de la richesse
générée.
C'est pourquoi la promotion de l'emploi constitue un des principes directeurs de la mise en
œ uvre de la SCRP au regard de sa transversalité, et une des composantes du troisième axe
stratégique consacré à l'élargissement des opportunités en matière d'emploi et d'Activités
Génératrices de Revenus (AGR) pour les pauvres dans l'équité.
34
réalisation des infrastructures en milieux rural et urbain ;
� améliorer le système d’information sur le marché du travail ;
� promouvoir les créneaux économiques porteurs d’emploi auprès des jeunes ;
� améliorer le cadre institutionnel de promotion de l’emploi des jeunes ;
� promouvoir l’emploi en milieu rural à travers la modernisation du secteur agricole.
Tenant compte des valeurs cardinales du Système des Nations Unies (SNU), à savoir sa
neutralité, son mandat en matière de promotion des droits humains, son statut unique en
matière de renforcement des capacités, sa flexibilité et sa capacité à faire face aux
situations d’urgence, les avantages comparatifs du SNU au Bénin retenus lors de l’atelier de
priorisation portent sur les domaines suivants :
� Elargir les opportunités d’activités génératrices de revenus et d’emplois décents
pour les pauvres et les pauvres vulnérables, notamment en milieu rural ;
35
� Intégrer les thématiques transversales, telles que la protection de l’environnement
et la lutte contre le VIH/SIDA dans ses programmes de développement ;
� Garantir l’accès des pauvres et des groupes vulnérables aux services sociaux de base
de qualité et à la protection sociale ;
� Jouer le rôle de conseiller privilégié des autorités nationales sur les questions du
développement stratégique, notamment sur la place des OMD et des Droits Humains
dans les politiques publiques.
2- Réduire le chômage des jeunes d’au moins deux pour cent (2%) par an au cours des
cinq (05) prochaines années tel que contenu dans le Plan d’action pour la Décennie
de la jeunesse 2009-2018) ;
36
2- Encouragent les Etats Membres à continuer à élaborer, mettre en œ uvre, suivre et
évaluer des politiques nationales efficaces pour la jeunesse, en tenant compte de
leur contexte culturel, et à promouvoir des programmes régionaux pertinents pour la
jeunesse ;
6- Sont encore une fois résolus à remédier au taux élevés de chômage et de sous
emploi, ainsi qu’au nombre croissant d’emplois vulnérables et d’emplois informels
qui touchent particulièrement les jeunes en élaborant et en mettant en œ uvre des
politiques en matière d’emploi des jeunes qui soient ciblées et intégrées au niveau
national de façon à créer des emplois, à valoriser l’aptitude à l’emploi, à développer
les compétences et à assurer une formation professionnelle qui réponde aux besoins
spécifiques des jeunes en matière d’emploi, notamment les jeunes migrants, à
susciter la création d’entreprises….. ;
L’objectif de l’étude faite, est de proposer des stratégies et des actions prioritaires pour
promouvoir l’emploi des femmes au Bénin(emploi rémunéré et auto emploi). Les
recommandations issues de cette étude sont au nombre dix neuf (19) dont notamment :
- Former les femmes au leadership ;
37
5.2- Les stratégies de la Politique Nationale de l’Emploi
Neuf (09) stratégies prioritaires ont été retenues pour porter la vision de la Politique
Nationale de l’Emploi au Bénin de 2011 à 2016. Il s’agit de :
- Dynamisation de la production dans les secteurs porteurs de croissance ;
- Promotion et pérennisation des PME et PMI ;
- Amélioration de l’accès des groupes cibles au Service Public de l’Emploi ;
- Amélioration du système d’information sur l’emploi ;
- Renforcement des capacités des acteurs de l’emploi;
- Développement et promotion de la solidarité nationale au service de l’emploi ;
- Amélioration de la coordination des initiatives de promotion de l’emploi ;
- Renforcement les capacités humaines et institutionnelles publiques et privées pour la
promotion de l’emploi.
- Développement des stratégies de gestion de la migration professionnelle
38
Certes, la lutte contre le chômage et le sous-emploi ne peut se faire avec les AGRs seules;
mais cette stratégie permet d’occuper les femmes de toutes les contrées de notre pays à
tirer les moyens de subsistance.
C’est pourquoi le Gouvernement investit beaucoup de moyens dans ce programme. Par
exemple, au 30 juin 2011, le total cumulé des décaissements effectués par le FNM au profit
des institutions partenaires stratégiques s’élève à Cinquante et Un Milliards Vingt Huit
Millions Sept Cent Cinquante et Un Mille Huit Cent Sept (51.028.751.807) Francs CFA.
Ces partenaires sont au nombre de onze (11) et interviennent sur toute l’étendue du
territoire national.
Les secteurs d’activités dans lesquels les femmes investissent les crédits sont :
- le petit commerce 82,57%,
- la transformation 09,28% ;
- l’agriculture 02,17% ;
- l’artisanat 04,45% ;
- le stockage 01,24% et
- autres 0,27%.
Depuis les années 90, le Bénin s’est engagé dans une réforme de libéralisme économique,
dans la perspective d’une transformation profonde de son modèle de développement. Dans
les faits, l’Etat doit cesser d’être un acteur majeur des sphères de production et de
commercialisation en laissant place au secteur privé. A cet égard, la création d’entreprise
devient l’élément moteur du nouveau modèle de développement assurant croissance,
pérennité, emploi et développement économique et social.
Cette option devra régler les problèmes de survie des jeunes entreprises qui restent une
préoccupation cruciale. De ce fait, l’accompagnement technique et financier des créateurs
d’entreprise tout au long du processus de création et au cours des premières années
d’existence de la nouvelle entreprise constitue un élément majeur de la pérennisation de
celle-ci. Dans ce sens, l’ANPME devra s’engager dans de nouvelles activités permettant aux
porteurs de projets d’acquérir des savoirs faire les rendant autonomes et aptes à créer et
gérer sur le long terme leurs entreprises.
39
l’acte même de création «les phases pré incubation, incubation et post incubation».
L’incubateur s’adresse à tout porteur de projet de création d’entreprise et plus
particulièrement :
Le problème fondamental de la formation est celui d’assurer son adéquation avec les
besoins d'emploi, actuels et potentiels, dans toute leur diversité. Dans cette perspective, le
dispositif de formation, à travers la formation initiale, la formation continue ou la formation
à la carte, doit obéir à deux principes :
- être accessible à tous, à la fois aux jeunes, aux femmes, aux personnes handicapées,
aux chômeurs, aux analphabètes, aux déscolarisés, aux associations de personnes comme
aux individus ;
- répondre à tous les besoins que les formes et les situations d'emploi requièrent, au
présent comme au futur : les métiers ruraux ou urbains, industriels ou commerciaux, les
petits métiers, les différentes fonctions d'entreprise.
Un système de communication est développé en direction des groupes cibles dans le sens de
leur faire mieux connaître tous les services publics d’emploi sur le plan national .
Depuis plusieurs années, le Bénin souffre d’un manque cruel d’informations sur le marché de
l’emploi. Les informations disponibles sont parcellaires et ne permettent pas de rendre
compte de la situation au niveau national. Malgré la libéralisation de l’économie, la
situation économique est devenue de plus en plus difficile. Les informations disponibles sont
parcellaires et ne permettent pas de rendre compte de la situation au niveau national. En
effet, seulement12% des entreprises avaient déclaré leur main d’œ uvre en l’an 2000.
Face à cette situation, il urge de prendre des dispositions utiles en vue de mettre à la
disposition des pouvoirs publics, des chercheurs, des offreurs de service, des centres de
formation, du grand public, des partenaires au développement les informations fiables sur
l’emploi et la formation afin de leur faciliter la prise de décision dans le sens de la relation
formation/emploi.
40
5.2.6- Renforcement des capacités des acteurs de l’emploi
Les acteurs de l’emploi sont engagés dans un programme de renforcement de capacités pour
leur permettre de jouer pleinement leur rôle et ce, chacun en ce qui le concerne.
Les mesures seront prises pour prendre en compte toutes les couches sociales sur toute
l’étendue du territoire national dans la mise en œ uvre des actions de développement dont
l’objectif est de les occuper et qui est source de progrès et d’emploi.
Par ailleurs, les structures d’appui à l’embauche du secteur public n’entretiennent aucune
relation de partenariat avec les structures privées de placement de gestion des ressources
humaines pour juguler de façon concertée l’insertion de ce flux massif des offreurs de
service. Face à cette situation, il importe d’envisager des actions de renforcement des
capacités des structures d’appui à l’embauche à travers entre autres les actions suivantes :
Le renforcement des capacités des acteurs qui est également une nécessité, est un objectif
41
général que le pays s'est fixé et le Gouvernement s'efforce d'y répondre à travers les
démarches de développement et de bonne gouvernance. La PNE n'échappe pas à cette
nécessité et plusieurs des recommandations ou mesures précédemment énoncées y font
référence de manière implicite ou explicite.
Le renforcement des capacités est un champ d'action très vaste qui met en jeu des
capacités individuelles et collectives, des capacités entrepreneuriales ou d'action, des
capacités des acteurs institutionnels ou autres.
L'insuffisance des ressources humaines adaptées au niveau des structures publiques chargées
de l'emploi est évidente et notoire. Cette insuffisance est à la fois quantitative et parfois
qualitative, dans la mesure où les compétences mobilisées ne sont pas forcément celles qui
sont les mieux préparées au traitement des questions d'emploi. Cette insuffisance des
ressources humaines appelle un effort spécifique dans deux directions :
- améliorer les capacités d’intervention des ressources disponibles pour lesquelles il
convient de rechercher davantage de productivité pour la maîtrise des questions
d'emploi, par des facteurs de motivation et par l'amélioration des procédures et des
pratiques de travail ;
- développer des efforts de mobilisation de ressources humaines additionnelles, ce qui
passe généralement par de meilleures dotations financières.
Du reste, l'inadéquation des moyens matériels et des capacités logistiques avec les missions,
les objectifs ou les ambitions est très souvent à l'origine des résultats peu encourageants et
d'une valorisation insuffisante des compétences humaines. Il y a incontestablement des
équilibres et des ajustements de cohérence à introduire à ce niveau en même temps qu'il
faut veiller à obtenir les meilleurs concours possibles pour les structures d'exécution de la
PNE.
Pour ce qui est des leviers de compétences tout comme les leviers de moyens, il est clair
qu'il y a une cohérence à introduire à ce niveau pour éviter un hiatus entre d'une part les
enjeux et les ambitions, et d'autre part les forces mobilisables pour l'action. L'expression de
cette cohérence doit se bâtir dans le travail de rapprochement et de sélection des actions à
entreprendre avec les structures chargées d'opérationnaliser les OSD et la SCRP, avec ses
prolongements vers le PIP et les ressources issues de l’initiative PPTE d'une part; d'autre
part, l'effort de mobilisation de ressources doit être poursuivi auprès des Organisations
Internationales et des partenaires au développement.
5.2.9- Développement des stratégies de gestion de la migration professionnelle
Il sera élaboré dans le cadre de la migration professionnelle, un document de politique qui
permettra de disposer des stratégies et des actions spécifiques à mettre en œ uvre.
La formulation d'une Politique Nationale de l’Emploi (PNE) s'inscrit dans la continuité des
efforts du Gouvernement visant à réduire la pauvreté, à promouvoir le développement
économique pour une prospérité partagée et le progrès social continu. L'approche retenue
est celle d'une intervention globale et active visant à agir, de façon systématique et
volontaire, sur tous les déterminants et facteurs qui conditionnent, directement ou
indirectement le relèvement du niveau de l'emploi. Cette approche s'articule autour des
principes suivants.
- le rôle de l’Etat ;
- la croissance économique ;
- la réduction de la pauvreté ;
- la transversalité de la problématique de l’emploi ;
- la qualité des emplois ;
- l’équité dans l’accès à l’emploi.
42
5.3.1- Le rôle de l'Etat
A travers la Politique Nationale de l’Emploi, l'Etat devient un acteur catalyseur qui procède
par des impulsions opérationnelles sur les actions à mener. Il s'engage à mieux répondre à la
problématique de l'emploi, en mettant en place un environnement institutionnel, politique,
juridique, économique et social propice à la création d'entreprises, aux investissements, à la
valorisation du capital humain ainsi qu'à un bon fonctionnement du marché du travail. Il
devient alors le principal acteur qui assure la régulation et la fluidité du marché du travail.
43
VI- MECANISME DE MISE EN Œ UVRE ET DE SUIVI DE LA POLITIQUE
NATIONALE DE L’EMPLOI
Ce qui fait la particularité de la Politique Nationale de l'Emploi, c'est qu'elle dépend des
autres politiques et d'acteurs multiples, ayant leurs propres préoccupations et objectifs.
C'est pourquoi le dispositif de mise en œ uvre définit les voies et moyens par lesquels les
objectifs de la PNE seront atteints.
La réalisation des objectifs qui sous-tendent la Politique Nationale de l’Emploi exigera aussi
une forte implication des différentes catégories d’intervenants concernés par la question de
l’emploi. En dépit de son caractère transversal, le suivi sera assuré par la CNE à travers son
Secrétariat Permanent dont le rôle consistera à :
� contribuer au suivi et à l’évaluation de la Politique Nationale de l’Emploiet du Plan
quinquennal d’Actions pour l’Emploi;
� produire les rapports de la Commission Nationale Pour l’Emploi (CNE) sur la mise en
œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi ;
� préparer la tenue des sessions de la Commission Nationale Pour l’Emploi (CNE) ;
� élaborer les comptes-rendus des sessions de la Commission Nationale Pour l’Emploi
(CNE) et les communications en Conseil des Ministres ;
� élaborer la synthèse des décisions des sessions de la Commission Nationale Pour
l’Emploi (CNE) et de leur diffusion aux membres ;
� assurer la coordination entre les différents acteurs.
Pour cela, il faut doter le Secrétariat Permanent de la CNE des ressources nécessaires
44
(financières et matérielles) pour sa mission de coordination.
45
iii. L’élaboration et la mise en œ uvre d’un plan de communication
Le Ministère en charge de l’emploi devra élaborer un plan de communication pour la
sensibilisation des différents acteurs concernés par la mise en œ uvre de la Politique
Nationale de l’Emploi, sur leurs responsabilités. L'appropriation de la PNE par tous les
acteurs impliqués est une nécessité. Il s'agit d'informer suffisamment les acteurs et de les
sensibiliser pour qu'à la fois, ils s'imprègnent de l'impératif de l'emploi et en tiennent
compte dans leurs champs respectifs de responsabilité.
Cette démarche d'internalisation doit en même temps faire connaître la PNE dans son
contenu à tous ceux qui sont concernés mais aussi leur faire saisir sa signification en tant
que mode d'action global et nouveau que les autorités introduisent pour renforcer le
traitement des questions d'emploi.
L'internalisation va engager les responsables de la mise en œ uvre dans une double action :
� d'une part, un travail de communication sur la PNE de type classique utilisant les
supports habituels que sont les différents médias. Cet effort de communication ne
devra pas omettre de toucher également les échelons régionaux qui appellent une
action spécifique; et,
� d'autre part, un travail plus ciblé sur les principaux acteurs dans les structures
publiques, professionnelles et syndicales en vue de les familiariser avec l'approche
mise en œ uvre, les méthodes sous jacentes et les grands thèmes d'action visés.
Leur mobilisation et leur adhésion aux objectifs de la Politique Nationale de l’Emploi sont
indispensables à l’atteinte des résultats.
iv. La mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œ uvre
de la PNE
46
CONCLUSION
La mise en œ uvre de la Politique Nationale de l’Emploi exigera une volonté politique claire
et plus manifeste de la part des autorités au plus haut niveau et un engagement de tous les
acteurs concernés.
Le Gouvernement aura un rôle de régulateur et d’activateur à jouer, vis-à-vis de tous les
autres partenaires impliqués, avec lesquels il faudra établir un dialogue permanent et
régulier.
Il devra veiller à la coordination inter sectorielle, ce qui favorisera la cohérence, la synergie
dans la programmation des initiatives en faveur de la création d’emplois et évitera les
doublons dans la conduite des actions.
Le monde fait face à une crise croissante en matière d'emploi. Le Bénin, à l'instar des autres
pays, connaît de multiples problèmes socio-économiques liés au déficit d'offre d'emplois. Ce
déficit relève de la combinaison de plusieurs facteurs, aussi bien endogènes qu'exogènes. Au
cours de ces dernières années, les jeunes, principal atout du pays, sont les plus durement
frappés par le chômage et le sous-emploi. La non intégration des jeunes dans le circuit
socioprofessionnel a des conséquences incalculables sur le développement harmonieux du
pays. En effet, la vulnérabilité des jeunes peut les amener à perdre confiance en eux même,
et de ce fait, virer vers l'oisiveté, les activités illicites, et enfin nourrir des sentiments de
frustration ; d’où, la nécessité de favoriser leur bien-être par la prise de mesures énergiques
pour leur accès à un emploi décent.
Le pilotage à vue n'étant pas indiqué en la matière, l'élaboration de la Politique Nationale
de l’Emploi vise à renforcer les actions déjà entreprises à travers la lutte contre le
47
chômage, et surtout, à donner une orientation rassurante en matière de traitement des
questions de l'emploi. A partir de ce document de référence, s'ouvre un nouveau paradigme
où l'emploi est davantage perçu comme étant un moyen de réduction de la pauvreté. Cela
implique une vision synoptique et intégrative des questions d'emploi, une volonté manifeste
d’intégrer les actions de promotion de l’emploi, non pas dans une approche fragmentaire et
sectaire, mais dans une dynamique holistique et cohérente.
L'analyse de la problématique du chômage révèle une insuffisance de l'internalisation de la
question par les différents acteurs de la vie économique et sociale. Cette analyse montre
également un manque de coordination des actions de lutte contre le chômage, se traduisant
par une dispersion des efforts déployés pour vaincre ce phénomène. Le souci de l'efficacité
et la culture du résultat, la complexité et la transversalité de la question, imposent sur le
plan institutionnel :
- une coordination systématique des actions ;
- des initiatives plurielles mais harmonisées ;
- des politiques cohérentes et plus intégrées ;
- des ambitions partagées ;
- de l'audace individuelle et collective.
En dernière analyse, la Politique Nationale de l’Emploi est donc la traduction concrète de la
volonté du Gouvernement de promouvoir le bien- être social et économique des populations
en général et des groupes vulnérables en particulier, en leur permettant de bénéficier
d'emplois productifs rémunérés et librement choisis. Elle se veut être une boussole pour
toutes les actions visant la promotion de l'emploi dans le pays. Mais son application pour de
résultats concrets en termes de créations d'emplois en quantité et en qualité, met le
ministère chargé de l'emploi en situation de conjuguer ses efforts avec ceux d'autres
acteurs, pour propulser la dynamique naissante en faveur de l’emploi des jeunes. Il est alors
impérieux, en dépit des mutations multiformes qui peuvent survenir, d'engager un processus
actif de mise en œ uvre du Plan d'Actions qui est un document complémentaire adopter par
décret par le Gouvernement du Bénin pour mettre en œ uvre et réaliser les objectifs
énoncés dans le document de Politique Nationale de l’Emploi .
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BIBLIOGRAPHIE
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