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cOMMerce :
« l'Ape est un
accord équilibré »,
déclare Alioune
Sarr, ministre du
P2
commerce
MARCHÉ DU TRAVAIL:
Guest EditoRural
Résultats : des projets de créations d’emplois-jeunes ont vu le jour. LIRE DOSSIER EN PAGES 4,5&6
A
u Sénégal, on aurait bien pu immatriculer
toutes les terres au nom de toutes les
femmes du pays 65% de la population.
Ces terres, on sait au moins, que ni l’Etat, ni les
maris, ni les frères ne pourront jamais les vendre
vu l’importance du
investisseurs italiens. A l’occasion de la journée
internationale de la Femme le 08 mars 2015 je
veux que la terre revienne à toutes les femmes
métier d’apiculteur’’,
pour mettre fin à la lancinante question de l’ac-
caparement des terres et dont une rencontre
sur la Réforme foncière est prévue dasn
(FARM) a commandé à Bruno Dorin, chercheur du Cirad détaché au Centre de Mille JArdinS de SlOW fOOd : un bOn trAvAil de terrAin Au MAli
Sciences Humaines de New Delhi (Inde), une étude visant à éclairer les enjeux agri- (Jade/Syfia) - Au Mali, ‘’Akadi de Tanima 2000", une Communauté de la nourriture
coles et alimentaires de la transformation structurelle des économies africaines, SLOW FOOD", a réussi un bon travail de terrain, en mettant en place, et partenariat
désormais engagées dans une croissance soutenue, apprend, début mars, dans un avec Terre et Humanisme, le Caproset, l’Uaves, ainsi que le CSFRA de Oumar Dia-
communiqué parvenu à la rédaction de Jade/Syfia. baté, un jardin potager, apprend mi- février, l’agence de presse Jade/Syfia de source
L’étude de Bruno Dorin porte sur ‘’Quelles perspectives pour l’agriculture et bien informée.
l’alimentation en Afrique subsaharienne?’’ Les défis de la transformation structurelle La réussite de ces équipes du projet ‘’Mille Jardins’’ au Mali est le fruit de formations en
: sécurité alimentaire, pauvreté, emploi. Cette s’appuie sur des projections qui font Agro écologie et en production de semences, au profit des femmes de 24 villages ac-
AGRI INFOS
référence à celles de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agri- compagnées par quatre animateurs. Il y a eu aussi de la mise en place d’infrastructures
appropriées. Sur la dynamique de ce projet ‘’Mille jardins’’ au Mali, on apprend qu’en
2014, les animateurs Akadi avaient formé 30 femmes et deux animatrices en production
de semences de pommes de terre. Selon les informations reçues, dans 12 villages la pro-
duction de semences de pommes de terre été encourageante. ‘’Ces résultats nous
confortent dans l’idée de poursuivre notre action vers la souveraineté alimentaire’’, es-
Hlm Grand-Yoff - Villa n° 1122 time madame Fanny Bréchard, la présidente de Tanima 2000. ’’Cependant, devant la com-
Bp : 17130 Dakar – LibertéEmail : madiensec@yahoo.fr plexité de la production des semences reproductibles, nous devons redoubler d’efforts
et nous appuyer sur les compétences de nos partenaires techniques’’, ajoute Fanny Bré-
DIRECTEUR DE PUBLICATION chard. Parlant des banques de céréales, elle indique que 10 villages en ont créé, soit 16
Madieng SECK - TEL : 77 537 96 96 T 400 de riz engrangées pour un bénéfice de 1 640 000 F cfa. Ce qui correspond à une
COMITÉ DE RÉDACTION : Madieng SECK - Ndèye SÈNE - Ababacar GUÈYE, DIARRA BADJI (STAG)
somme de 2500 euros. S’agissant du micro-crédits, Fanny signale que 906 productrices
ADMINISTRATION : Ababacar GUÈYE dans 13 villages en ont bénéficié et le fonds est actuellement de 3 442 950 F cfa, soit
5399 euros. En conclusion, souligne la présidente de Tanima 2000,‘’le prévisionnel et les
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION ET INFOGRAPHIE : Cheikh TOURÉ (Tel : 77 605 30
72) activités 2015, s'ils sont tenus, nous laissent entrevoir la couverture des activités de la
parcelle école et le salaire du jardinier ainsi qu’une partie des frais de fonctionnement’’
IMPRESSION : AMD GRAPHIC
Pour rappel, deux personnes du projet AKADI participeront aux rencontres d’Agroé-
2
DISTRIBUTION : ADP
cologie qui auront lieu du 16 au 19 Février 2015 au Burkina Faso, en présence de Pierre
NINEA : 00284430 CO
Rabhi.
ACTUALITE
tunités de marchés engendrées par la de recherche. Ils ont contribué dans les
croissance démographique’’. De ce fait, domaines d’analyses des systèmes, la mo-
l’approche IAR4D qui est inclusive pour- délisation, l’amélioration des techniques
rait contribuer à l’application de ces ré- d’expérimentation, le système de suivi-
sultats par les paysans. ‘’Avec les platefor- évaluation et l’apprentissage. Ils ont pu
mes d’innovation, c’est la façon de tra- tisser des relations solides avec les mem-
vailler qu’on est en train de changer. Face bres des équipes. Cette expérience
à une problématique de semences, de constitue un bel exemple de coopération
foncier ou autres, on interpelle tous les réussie’’, a témoigné Gisèle d’Almeida.
acteurs pour trouver des solutions. C’est Dans la même lancée, elle a rappelé
important. Tant qu’on n’a pas fait cette que les projets – Dfat ont été exécutés
approche, on pointe toujours un doigt suivant l’approche de l’IAR4D en confor-
accusateur aux chercheurs’’, avance Dr mité avec le plan stratégique du Coraf.
Macauley. Cela a permis l’établissement de 60 pla-
teformes d’innovation multi-acteurs. Se-
lon Mme d’Almeida, cette approche est
l’approche iAr4d améliore la plus grande expérience dans la sous-
de 30% les rendements région, parce qu’elle permet une rapide
Auparavant, à l’ouverture, les nomb- adoption et diffusion des technologies.
reux orateurs avaient salué la tenue de Effet immédiat. Les résultats ont suivi.
cette conférence. Le représentant du mi- Les rendements du sorgho, de mil et de
maïs ont été améliorés d’au moins 30%.
(Jade/Syfia) – Les participants à la conférence internationale sur les systèmes d’inno-
nistre de l’Agriculture, M. Mboup a salué
la collaboration entre son département La production animale a connu des amé-
vation agricoles en Afrique de l’Ouest et du Centre, organisée par le Coraf/Wecard, fin et le Coraf/Wecard. Il a également ma- liorations significatives, grâce au dévelop-
pement de rations alimentaires. Pareille
février à Saly (100 km de Dakar), ont été imprégnés de l’Approche ‘’IARD4D’’ ainsi
gnifié l’apport de l’Australie qui a traver-
sé Steppe, Savane pour venir apporter pour la production de lait, qui a doublé
que son impact dans les systèmes agricoles. son appui à la recherche agricole en dans certaines régions. La collecte et la
commercialisation ont aussi été amélio-
Afrique de l’Ouest et du Centre.
exemple Australian Aid, le Csiro et le De son côté, Mme Gisèle Lopès rées. ‘’Les cas de succès et les change-
z PAR ABABACAR GUÈYE Dfat. ‘’Nous attendons à ce que toutes d’Almeida, la représentante du PCA du ments induits par les femmes, leur ont
les expériences que nous avons acquises Coraf, a salué le gouvernement austra- permis de bénéficier de ces innovations.
La rencontre a été présidée par le ce internationale. dans la mise en œuvre des plateformes lien qui a financé 100 millions de dollars C’est dire, que le genre a effectivement
conseiller technique du ministre de l’A- Thème de cette rencontre : Faciliter d’innovations, dans le contexte du projet australien (plus de 46 milliards de F cfa) été pris en compte par les équipes de re-
griculture de l’Equipement rural (Maer) les changements dans les systèmes agri- de recherche et de développement coor- pour la sécurité alimentaire, à travers cherche’’, s’est réjouie Mme D’Almeida.
M. Mboup. Il avait à ses côtés le directeur coles en Afrique de l’Ouest et du Cent- donné par le Coraf/Wecard, soient par- son programme ‘’Initiative pour la sécuri- Cependant, dit-elle, avec ces expé-
exécutif du Conseil Ouest et Centre re, à travers l’application de la Recherche tagées’’, a expliqué Dr Harold Roy Ma- té alimentaire en Afrique’’. Elle s’est ré- riences une réflexion profonde s’impose
africain pour la recherche et le dévelop- agricole intégrée pour le développement cauley à la presse. jouie de l’acceptation des six projets en vue de son amélioration. Cela est ca-
pement agricoles (Coraf/Wecard), Dr (IAR4D). L’approche ‘’IAR4D’’ qui consis- En effet, les systèmes agricoles pré- agricoles exécutés dans 10 pays d’A- pital pour le Coraf, car elle permettra au
Harold Roy Macauley, la représentante te à faciliter les changements, les métho- dominants en Afrique de l’Ouest et du frique de l’Ouest et du Centre dont le fi- Plan Opérationnel 2 de capitaliser les le-
de l’Ambassade d’Australie au Ghana, de des de pratique dans les systèmes agri- Centre sont de petites exploitations nancement tourne autour de 10 millions çons apprises.
la Banque mondiale à Dakar. coles a fait l’objet d’échanges de cette agricoles avec des systèmes mixtes agri- de dollars Us, soit environ six milliards
Chercheurs, professeurs, Docteurs, conférence organisée par le Coraf/We- culture-élevage. L’intensification durable de F cfa. ‘’La particularité de ces projets, Csiro = Commonwealth Scientific And
universitaires, Bailleurs de fonds, étu- card en partenariat avec Convergences de ces systèmes est ‘’une voie qui ré- se caractérise par la participation de 14 Industrial Research Organisation
diants venus un peu partout d’Afrique et des sciences (Cos) et des organismes pond à la fois aux objectifs de subsistan- chercheurs du CSIRO*, dans les équipes Dfat = Département des affaires Etran-
d’Europe ont pris part à cette conféren- australiens d’aide au développement ce des petits agriculteurs et aux oppor- gères et du Commerce de l’Australie.
(Jade/Syfia)- A la Conférence interna- ces contraintes, nous avons ensemble décidé de résultats s’en suivent comme je l’ai expliqué tantôt.
mettre une plateforme d’innovation. Quelles solutions ont été apportées ?
tionale sur les systèmes d’innovation en Nous avons pu montrer qu’on peut améliorer la
Afrique de l’Ouest et du Centre or- Expliquez-nous cette plateforme d’innova- productivité agricole. Pour le cas du maïs, nous
tion ? avons, dans les exploitations familiales, augmenté la
ganisé par le Coraf/Wecard du 25 au L’objectif de cette plateforme d’innovation, c’est production qui était de 1 t/ha. Ce rendement nous
27 février à Mbour (100 km de Dakar), d’abord d’apprendre à résoudre les problèmes et l’avons accru de 30 à 40%. Pour y arriver, nous avons
ensuite faire la relation entre la production et le eu des expérimentations relativement simples avec
Ouedraogo Souleymane, chercheur à marché. C’est deux objectifs vont de paire. Une pla- les producteurs dans leurs champs. Cela consistait à
l’Inera (Institut national de l’Environne- teforme qui traite uniquement du marché ne va pas respecter le cycle cultural, à suivre les conseils des
être durable, parce qu’une fois ce problème réglé, la techniciens. Les résultats ont suivi et les produc-
ment et de la recherche agricoles) au production reste un autre cas. L’idée pour nous teurs étaient convaincus que c’est possible. Côté
Burkina Faso et Coordonnateur régio- c’est vraiment de développer des technologies avec production animale, nous avons développé des races
les producteurs dans un apprentissage collectif pour pour faire de l’embouche bovine, ovine avec des res-
nal du Projet ‘’Options d’intensification nous convaincre que nous avons des possibilités d’a- sources qui sont produites dans ces mêmes exploi-
Durable’’ (OID) revient sur l’approche méliorer la productivité au sein de l’unité d’exploi- tations familiales. Dans l’agriculture et l’élevage, les
tation agricole. Et ensuite, si on améliore la produc- acteurs ne rencontreront plus des difficultés d’ali-
‘’IAR4D’’. Le projet a permis aux pro- tion, nous devons aller au marché parce que la mo- ment de bétail, de fumier pour la fertilité des sols.
ducteurs et éleveurs d’améliorer leurs tivation par essence c’est le revenu. Donc, nous Ainsi, ils peuvent valoriser intensément leurs activi-
tés et d’avoir des revenus.
avons travaillé au sein de notre projet à apprendre
productions. ensemble comment améliorer la production et
comment lier la production au marché en gardant Quel mécanisme, à travers la plateforme
Options d’intensification Durable (OID), de en vue la plateforme d’innovation. d’innovation, vous avez adopté pour nouer
quoi s’agit-il ? des partenariats ?
‘’Options d’intensification Durable (OID) est un Quelles sont les difficultés que les acteurs rencon- Nous avons, à travers la plateforme, fait travailler
projet sous-régional qui implique quatre pays : Séné- les acteurs du marché. Nous sommes allés même jus-
gal, Niger, Mali et Burkina Faso pour la coordination trent dans la plateforme d’innovation ?
agricole intégrée pour le développement) qui part L’une des difficultés est que c’est un système agri- qu’à signer des contrats de production. Les agrobusi-
régionale. Il est financé par la Dfad (département d’un diagnostic. Nous avons fait un diagnostic avec ness ont financé les intrants, en contrepartie ils ont
des Affaires étrangères du Commerce de l’Austra- cole pluvial. Il y a la question de la fertilité des sols qui
les producteurs.’’ se pose de manière cruciale, celle de l’alimentation reçu du maïs en fonction des besoins de leur marché.
lie). L’OID se fonde sur : Comment les exploitations Ce qui est un enseignement très important… A tra-
agricoles familiales peuvent développer des options des animaux, ainsi que la question de la commerciali-
Quels sont les problèmes identifiés ? sation des produits. L’objectif de ce projet est d’atta- vers cette démarche, les acteurs de la chaîne de va-
qui peuvent être durables, productifs et qui peuvent leur peuvent évaluer leur contribution au développe-
3
également les permettre d’avoir des revenus sub- Nous avons identifié deux problèmes majeurs : quer à toutes ces questions pour qu’on puisse trou-
la faiblesse de la production des céréales, de lait- ver des solutions qui permettent, à la fois d’augmen- ment. On voit qu’en mettant les acteurs du marché
stantiels. En ce sens, le projet s’articule autour de dans le système, on réalise un impact tout de suite
l’Approche IAR4D (l’Application de la Recherche viande, ainsi que l’accès au marché. Pour résoudre ter la productivité et de trouver des marchés. Et les
parce qu’ils trouveront rapidement leur compte.
mage en Afrique
de 200
(Jade/Syfia)-Le chômage des jeunes est un fléau mondial. En Afrique il touche près
tiel d’em-
millions de jeunes. Pourtant, les activités agricoles renferment un énorme poten Lokassou. Dans ces négociations qui res-
tive pro-
plois. Un plaidoyer a été fait pour soutenir les équipes de chercheurs de l’Ipar (Initia
semblent à un ‘’affrontement entre David
et Goliath’’ le patron du Roppa se de-
ont fouillé
spective agricole et rurale), du CEDRES (Burkina-Faso) et de MISELI (Mali) qui
mande : ‘’Est ce qu’avec l’avènement des
vu le jour.
dans le secteur agricole. Résultats : des projets de créations d’emplois-jeunes ont
Ape, l’agriculture pourra nourrir son
homme.
S
• L’exemple de
d’individus. ‘’En milieu urbain, indique M affirmant que près de 60 000 emplois ont
z PAR MADIENG SECK Athie, le taux d’emploi est de 31% à Da- été crées par Anida en 2014. Sur quoi s’a- Pape Bakary Coly
kar et 27% dans les autres régions. En mi- joutent ‘’les 76 fermes agricoles ouvertes Un bémol cependant. Lionel Lokassou
i Cheikh Oumar Bâ, Directeur deur du Canada avait soutenu que ce tra- lieu rural, il se situe à près de 45%’’. Mais, la même année’’, avance M Fall de Anida évoque le Pnia qui est une bonne politique
Exécutif de l’Ipar (Initiative pro- vail de recherche de l’Ipar, en partenariat si le secteur agricole possède un poten- qui plaide aussi pour la maîtrise de l’eau. agricole. Selon lui dans ‘’ce programme in-
spective agricole et rurale) s’est avec le CRDI, ‘’a été bien fait’’, parce que tiel de création d’emplois, le manque Mme Gisèle Lopez d’Almeida, entre- itié par la Cedeao, tout est prévu… Il faut
dit ‘’satisfait de la forte présence’’ d’ex- tenant compte des préoccupations des d’informations des jeunes et des déci- preneure rurale à Interface, par ailleurs aller vers la chaîne de valeur et suivre le
perts, de chercheurs, de gens de la socié- jeunes du Sénégal, du Mali et du Burkina- deurs politiques sur le fonctionnement membre du Conseil d’Administration de procédé de la contractualisation entre
té civile, de représentants d’Op et d’en- Faso. Et le diplomate de suggérer au de ce marché du travail constitue un sé- l’Ipar, a beaucoup titillé la salle, lançant producteur et privé. Réponse de M Sarr :
trepreneurs ruraux, à l’Atelier organisé MAER d’appuyer cette Etude EJMAO, ain- rieux handicap. parfois des volées de bois vert à l’endroit ‘’Les Ape c’est une bataille perdue ! Il faut
mi février à Dakar sur : ‘’Emploi des jeu- si que les chercheurs qui l’ont réalisée. Le modérateur du jour de cet Acte II de l’administration sénégalaise qui, dit- s’adapter’’ Pour inverser la tendance de
nes et migration en Afrique de l’Ouest’’ Au cours de cette cérémonie, les re- de la scène, le Dr Cheikh par O Bâ de elle, ‘’n’encourage pas l’entreprenariat l’exode rural et créer des emplois chez les
(EJMAO), des vérités ont été discutées présentants de l’AFD et de l’UEMOA l’Ipar, a joué de la démocratie participati- rural privé, pourtant présent dans toute
jeunes, le Directeur de cabinet du ministre
sans fards à cette rencontre. ont aussi pris la parole pour plaider l’ap- ve en donnant la parole aux participants. la chaîne de valeur agricole’’. Un secteur
de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Cons-
L’Acte 1 de la cérémonie d’ouvertu- pui de ce projet de l’Ipar, insistant sur la Mais qui est jeune ? Du coup cette privé dans lequel investissent paysans et
truction citoyenne, Demba Diop appelle
re officielle fut jouée par le ministre de formation professionnelle des jeunes, question était plusieurs fois revenue dans dirigeants de PME/PMI locales qui ‘’se
quant à lui à donner une meilleure image
l’Agriculture et de l’Equipement rural ainsi que l’érection d’un Observatoire la bouche des intervenants qui ont aussi battent seuls parce qu’ils croient en eux-
de l’agriculture sénégalaise. ‘’Notre agricul-
(MAER). Le Dr Pape Abdoulaye Seck commun sous-régional pour l’emploi des plaidé pour l’auto-entreprenariat rural, mêmes et comptent sur leur propre for-
ce’’ pour développer leur pays. Puis Mme ture n’a rien d’attractif’’, affirme-t-il. Ce-
s’est félicité du travail de l’Ipar qui, dit-il, jeunes dans la zone UEMOA (Union éco- soulignant que dans ’’une étude de ce
d’Almeida de se demander : Est ce que pendant, M Diop estime que l’expérience
‘’doit être appuyé’’, parce que les cher- nomique et monétaire Ouest africaine) type, on ne peut pas tout prévoir et qu’il
dans ces conditions l’agriculture peut at- du Programme des domaines agricoles
cheurs qui y font ces études, sont des faut donner une suite et aller vers à l’auto
tirer les jeunes et les encourager vers communautaires (Prodac) n’est plus à dé-
‘’architectes’’ et des ‘’bâtisseurs’’, souli- entreprenariat’’, ont souligné certains
• L’Agriculture, entreprenariat rural ? Elle souligne ainsi montrer car selon lui ‘’le Prodac a même
gnant sa forte conviction qu’en Afrique intervenants. Autres interrogations. Com-
la nécessité de travailler ‘’sur des modè- inspiré certaines initiatives de la FAO, et a
‘’on doit penser par nous mêmes et pour ment faire pour fixer les jeunes ? ‘’Il faut
un énorme po- les qui marchent.’’, rallumant du coup l’i- dans le Prodac, il y a des domaines non
nous mêmes’’. Le ministre de l’Agricultu- prendre en compte la dimension politique
dée que ‘’le monde s’urbanise, suivi par la agricoles couverts par l’ANPEJ (Agence
re a appelé, en effet, ‘’à créer les condi- tentiel de créa- de la question et juguler la carence d’in-
révolution de Ntic’’. D’où sa proposition nationale pour l’emploi des jeunes). Il les
tions d’un exode urbain massif anéantis- formations sur le marché de l’emploi dans de mettre des écoles, de l’eau et de l’é- titille l’assistance en disant que ‘’le travail
sant l’exode rural’’. Pour ce faire, il avan- tion d’emplois un environnement mondialisé’’, a suggéré lectricité dans les villages. ne se trouve pas sous l’arbre à palabre…’’
ce comme préalable : ‘’la constitution Le second Acte de cette rencontre a l’expert Mbaye Sarr bien au fait des ques- Bref, le coup de gueule de cette capi- Cette réalité de l’arbre à palabre, Pape
d’une agriculture forte qui puisse tirer été marqué par des débats non officiels. tions macroéconomiques du continent et taine d’industrie rurale qui ‘’raconte’’ son Bakary Coly (35 ans) du Collège des jeu-
profit de la mondialisation avec des acti- C’est ainsi que des voix ont fait entendre des négociations sur les Ape (Accords de expérience difficile (taxes, impôts, etc.) a nes du Cncr (Conseil national de concer-
vités génératrices de revenus pour fixer d’autres sons de cloches. Des voix qui partenariat économique). Puis d’ajouter préféré alerter les futurs jeunes entrepre- tation et de coopération des ruraux du
les jeunes et les femmes ; l’élaboration et ont permis de dessiller les yeux de bon avec une belle formule : ‘’Toute croissance neurs.Auparavant elle s’était beaucoup of- Sénégal) ne la vit pas. Loin s’en faut. Cet
la mise en œuvre d’une politique finan- nombre de participants sur l’ampleur du n’est pas initiatrice d’emplois’’ fusquée de la suite des négociations sur agro-aviculteur de Sangalkam (lire trois
cière ; l’assainissement de la production marché du travail en Afrique où, selon les les Ape (lire encadre) au sujet desquels, questions à..), mise sur la formation des
et de la commercialisation’’. En somme, organisateurs, sur près de 200 millions elle dira cru : ‘’les décideurs politiques afri- jeunes en leur facilitant l’accès à la terre et
dit le ministre de l’Agriculture, il s’agit de d’habitants, les 60% sont des de jeunes
• Anida : 60 000 cains ont manqué de vision…’’ au financement. ‘’Le meilleur investisse-
renforcer la capacité du Sénégal à travers chômeurs de 15 à 24 ans. Des jeunes qui, Sur cette question très controversée
emplois jeunes ment, dit-il, c’est d’investir sur nous-mê-
le PSE et le PRACAS* pour construire selon certains participants, devisent à lon- des Ape, le représentant du Roppa (Ré- mes. Pour que les jeunes s’engagent dans
‘’une agriculture compétitive, rentable et gueur de journée autour du thé, à l’omb- seau des organisations paysannes et des
créées en 2014 l’agriculture ; mettez à l’aise ceux qui y
durable’’. Pape Abdoulaye Seck a souli- re des perrons de la baraque familiale. producteurs de l’Afrique de l’Ouest) Lio-
Pour fixer les jeunes, rappelle le re- sont déjà’’, allusion faite aux lancinantes
gné, à ce propos, l’importance particuliè- Sur les résultats de recherche EJ- nel Lokassou (Bénin) a dit aussi sa désola-
présentant l’Anida (Agence nationale interrogations évoquées par Mme d’Al-
re que son Département attache à la re- MAO au Mali et au Sénégal Ibrahima tion face au désaccord des Etats membres
d’insertion et de développement agrico- meida pour son option du non formel
cherche, relevant qu’ ‘’il ne peut pas y Athie, directeur de recherche à l’Ipar de l’Uemoa et de la Cedeao. ’’Où va-t-on dans ses activités. Bref, Coly parle de trois
4
avoir une agriculture forte, sans une re- le), ‘’il faut changer les règles d’attribu-
(lire encadré) indique, qu’en 2011 au Sé- avec la signature des Ape ? Est ce que les
tion des terres à ces jeunes qui n’en pos- F qui sont : la Formation, le Foncier et le
cherche forte’’. négal, la population jeune (15-35 ans) a jeunes africains vont avoir le courage de se
sèdent pas toujours’’, rappelle l’expert, Financement.
Comme lui, auparavant, l’ambassa- augmenté de 8% et a atteint 4,5 millions lancer dans l’agriculture ?’’, s’interroge M
beaucoup du chômage’’
(Jade/Syfia)-Des enquêtes ont été menées en 2014 auprès de 1500 ménages ruraux
réparties dans deux zones: le Bassin arachidier, les Niayes et le Delta du Fleuve. Ces
enquêtes ont été complétées par des entretiens individuels. Le chômage des jeunes
est apparu comme un problème réel. Les couches rurales souffrent d’ailleurs plus
de ce problème. Entretien !
Quelles sont les grandes étapes migration interne des jeunes, les mi- tional du travail), il faudra certaine-
de votre enquête sur l’emploi grants en provenance de la zone du ment faire un exercice similaire pour
des jeunes ? Bassin arachidier et installés à Dakar la tranche 15-34 ans, plus pertinente
L’IPAR a conduit des enquêtes ont été ciblés. Sur la base des profils en Afrique Subsaharienne. Néan-
auprès de 1500 ménages ruraux ré- de métiers des migrants pré-identi- moins, le chômage des jeunes est un
parties dans deux zones: Dans le Bas- fiés lors des enquêtes ménages, 500 problème réel, notamment en milieu
sin arachidier, une région dominée jeunes migrants furent interrogés en urbain et en particulier parmi les di-
par l’agriculture pluviale et caractéri- milieu urbain. Toutes ces données plômés. Mais le problème est beau-
sée par une pression démographique ont été traitées et analysées. Les ré- coup plus pernicieux car les taux de
et foncière, ainsi qu’une dégradation sultats ont été restitués aussi bien au chômage (selon la définition du BIT)
prononcée des ressources naturel- plan national que sous régional. ne reflètent pas le désarroi des jeu-
les. C’est aussi une zone de départ nes, le plus souvent victimes du sous-
en termes de migration interne du On dit qu’il y a environ 200 emploi. Les couches rurales souffrent
fait de la faiblesse de la demande de millions de jeunes sans emploi d’ailleurs plus de ce problème. Les
Les nombreux projets initiés par fournir des preuves à travers la re-
travail. Il y a aussi les Niayes et le Del- en Afrique de l’Ouest, qu’elle est activités non agricoles, y compris le
le Gouvernement constituent une cherche, et à contribuer à enclen-
ta du Fleuve Sénégal qui offrent d’im- la part du Sénégal dans cette secteur informel urbain, restent le
réponse à la lancinante question de cher le dialogue politique nécessaire
portantes potentialités en termes de fourchette ? principal réceptacle de tous ces jeu-
l’emploi des jeunes. En initiant le pro- entre acteurs dans le processus d’é-
maitrise de l’eau et des possibilités ‘’La population jeune âgée entre nes mais ne leur offrent pas de
jet de recherche sur l’emploi des jeu- laboration, de mise en œuvre et d’é-
de mener des activités agricoles tou- 15-24 ans en Afrique de l’Ouest est meilleures alternatives.
nes en milieu rural, l’ambition de l’I- valuation des politiques. La complexi-
te l’année. Les enquêtes ménages ont estimée à environ 200 millions. Si l’on
PAR est de contribuer à une meilleu- té des problèmes d’emploi nécessite
été complétées par des entretiens considère que le taux de chômage Au Sénégal, on voit qu’il y a de
plus en plus de projets sur l’em- re connaissance de la structure et du une approche holistique et une veille
individuels et des focus groups avec dans la sous région est de 12%, alors
ploi des jeunes, est ce la suite de fonctionnement des marchés de tra- de tous les instants pour faciliter la
une diversité d’acteurs, y compris il y a 24 millions de chômeurs dans
vos recherches au niveau de l’I- vail, afin d’éclairer les politiques pu- capitalisation des expériences et la
des jeunes des deux sexes. Afin de cette classe d’âge 15-24 ans. Au-delà
5
par ? bliques en matière d’emploi. En tant mise à l’échelle des ilots de succès.
mieux saisir les caractéristiques de la des normes du BIT (Bureau interna-
que Think Tank, notre rôle consiste à
A P I C U LT U R E
Rencontre avec… etienne Manga, jeune apiculteur de Casamance
6
me d’appui au développement écono- son Plan Sénégal Emergent (PSE)’’.
mique de la Casamance (PADEC), for-
PECHE
(Jade/Syfia avec Fao) - Une nouvelle technologie de séchage du poisson facile à monter composantes du FTT rencontrent un plus un risque pour la santé de nos yeux,
franc succès auprès des femmes s'occu- ni de notre système respiratoire’’. La ré-
et lancée par la FAO peut contribuer à réduire les risques pour la santé, accroître la pant de la transformation du poisson. duction des temps de fumage et des
sécurité sanitaire et la qualité des aliments, améliorer les conditions de travail et di- Parmi leurs préférées, une plaque de col- risques sanitaires permet également aux
minuer les pertes alimentaires dans les villages de pêcheurs d'Afrique de l'Ouest, ap-
lecte de la graisse du poisson qui leur femmes de consacrer davantage de
permet de la réutiliser comme huile de temps à leurs fonctions de mère et de
prend fin février de l’organisation onusienne. cuisson ou pour la fabrication de savon. gardienne du foyer.
Et elles se réjouissent de respirer un air Mme Dion Somplehi affirme: ‘’Nous
Selon la FAO, le poisson fumé est effet de serre. Et d'autre part, le fumage même temps, elle diminue la quantité de
beaucoup moins pollué. D'autres variétés avons constaté le gain de temps dans la
une source vitale d'alimentation et de re- traditionnel émet des polluants notam- combustible nécessaire et a une capacité de matériel végétal peuvent également pratique du fumage: c'est particulière-
venus pour de nombreuses communau- ment les HAP (hydrocarbures aroma- de charge cinq fois plus grande que les remplacer le bois et le charbon tradi- ment important au sein de nos commu-
tés côtières du continent. En Côte d'Ivoi- tiques polycycliques), cancérigènes et dan- fours barils traditionnels ou deux fois tionnel pour la combustion. Les coques nautés où les femmes s'occupent à la fois
re, par exemple, on estime à 20 - 30% les gereux pour le système respiratoire de l'- plus grande que le four Chorkor. et fibres de noix de coco, les épis de maïs
prises locales marines et d'eau douce qui homme’’, explique Yvette Diei Ouadi, ex- des tâches ménagères, des enfants, de la
ou même de mil sont tout aussi efficaces
sont consommées sous forme de pois- perte des industries de la pêche à la FAO. cuisine et de la transformation du pois-
pour fumer le poisson et ont moins d'im-
son fumé. Les techniques traditionnelles lais- son. Nous pouvons même fumer le pois-
pact sur l'environnement.
un vrai boom
Le poisson fumé est préféré par les sent des résidus de goudron sur le pro- son en cas de mauvais temps’’.
’’C'est un système conçu pour affron-
populations locales à d'autres sources de duit final, ce qui nuit à son goût et à sa
ter divers aspects des opérations de fuma-
protéines telles que le lait, la viande et les qualité et le rend beaucoup plus difficile à
ge du poisson’’, déclare Ndiaye Oumoul
œufs, en raison de sa saveur, de ses bien- vendre. La technique FTT (fourneau à
les femmes au cœur du projet tremplin
faits nutritionnels, de son prix compétitif double fonction de cuisson et de séchage khaïry, qui a travaillé à la conception du ‘’Nous sommes si heureuses car
FTT. ‘’Au premier plan, des questions de désormais, grâce à la technique FTT, nos La nouvelle technique rencontre
et de sa durée de conservation qui oscille mécanique, pouvant également servir au
sécurité pour garantir la santé des conditions de travail ont vraiment chan- également du succès dans d'autres pays
entre trois et six mois. Toutefois, les fours stockage) est spécialement conçue pour
traditionnels généralement utilisés pour aider les petites transformatrices de pois- consommateurs et se conformer aux nor- gé, s'exclame Deborah Oulou, une Ivoi- africains pratiquant la pêche, dont le Sé-
préparer cet aliment de choix compor- son à préparer et à commercialiser des mes alimentaires internationales. Et ensui- rienne. ‘’Nous travaillons désormais dans négal, la Côte d'Ivoire, la Tanzanie et le
tent certains problèmes. ‘’Avec les tech- aliments sûrs et de bonne qualité. te, il s'agit de réduire les pertes après cap- des conditions d'hygiène’’, confirme Mi- Ghana. Des organismes de développe-
niques traditionnelles de fumage, on est La technologie FTT, fruit de cinq ans ture et d'alléger le dur labeur des transfor- cheline Dion Somplehi, une autre femme ment tels que SNV basé aux Pays-Bas en-
Guest EditoRural
appelé à brûler de grosses quantités de de perfectionnements successifs, permet matrices qui sont désormais moins expo- qui transforme du poisson à Abobodou- couragent le recours à la technique FTT
bois, d'où, d'une part, la production d'un d'améliorer facilement les fours tradi- sées à la chaleur et à la fumée’’. mé. ‘’Le FTT-Thiaroye réduit l'exposition au Ghana pour faciliter l'accès des petits
énorme volume de CO2 responsable d'u- tionnels et réduit sensiblement les pro- Par exemple, à Abobodoumé, un à la chaleur, aux brûlures et à la fumée. exploitants à des marchés internationaux
ne augmentation des émissions de gaz à duits cancérogènes issus du fumage. En village de Côte d'Ivoire, les nouvelles Les opérations de fumage ne constituent lucratifs.
Lutter contre la pauvreté qui affecte plus de la moitié de femmes Dans cette longue marche contre la pauvreté et l’accaparement des ouvriers agricoles dans leur propre terroir. Ceux qui vont venir
vivant en Afrique, dont 70 % de femmes rurales au Sénégal, reste et terres, les femmes ont été les premières à venir vers nous. Quand avec leur argent pour investir sur ces terres cherchent aussi des de-
restera encore notre combat. Cette lutte contre la pauvreté -dont nous avons démarré ces réflexions et ces expérimentations, on a vises et ce n’est pas évident que ces populations auront ce qu’il faut
c’est la mission d’Enda-Pronat- est notre praxis quotidienne et celle constaté qu’elles n’avaient pas réussi à accéder à la bonne terre. surtout dans un Sénégal qui se veut émergent. Car, l’émergence
de bons nombres de femmes, notamment celles qui cheminent avec Nous avons compris qu’en réalité, elles avaient des problèmes pour c’est créer des richesses qui permettent aux Sénégalais d’améliorer
notre Ong depuis fort longtemps. De ce point de vue, une appro- accéder à la terre, contrôler la bonne terre et développer des ac- leurs conditions de vie, de se nourrir avec une alimentation locale
che village pourrait aider les communautés de base à penser aux tivités qui rapportent des revenus substantiels. saine et équilibrée. Alors, haro sur la malnutrition… et que les po-
femmes, particulièrement, celles qui sont responsables des ména- pulations rurales puissent envoyer leurs enfants à l’école, les soi-
Tout ce que l’Etat peut faire c’est décider de donner une bonne vi-
ges, pour voir comment elles pourraient accéder à la ressource gner quand ils tombent malades. Que les jeunes femmes aient de
sion politique à l’agriculture sénégalaise qui part de l’agriculture fa-
foncière pour nourrir leur famille. terres et arrivent à s’épanouir, à faire leur loisir. C’est çà qui fait que
miliale. Celle-ci doit être améliorée dans sa forme et dans le sys-
le Sénégal va émerger.
Notre combat, ce n’est pas avec des armes que nous le menons. tème de production en termes d’emblavement, de maîtrise de l’eau,
Mais c’est plutôt d’y arriver par la réflexion, le dialogue et la de politique foncière, d’investissement et de financement, de for- Emerger veut dire réapparaître. Donc, il faut que les populations de
concertation pour enrayer tous les mécanismes qui créent la pau- mation, de transformation et de commercialisation. base arrivent à s’en sortir véritablement. J’ai des difficultés à com-
vreté ou à les rendre visibles aux yeux de l’Etat. prendre le PIB en termes de chiffres. Mais je comprends beaucoup
Avec l’approche village ou communautaire participative, l’Etat, on le
plus le PIB, quand je constate que si dans les 45 Départements du
Au Sénégal, depuis plus d’un quart de siècle à Enda, on y pense et sait, ne va jamais lâcher ces femmes qui ont besoin de terre, de cul-
Sénégal, au moins sur les 2/3, on constate un changement significatif
on se bat ensemble avec les femmes rurales. Parce qu’il y a des pos- tiver, de nourrir leurs enfants au même titre que les hommes.
dans leur vie quotidienne. C’est en ce moment que nous dirons que
sibilités et des capacités à mettre en place des politiques qui peu-
Besoin de terre oui ! Pour satisfaire le besoin des agriculteurs, des le Sénégal émerge.
vent lutter contre ce fléau. Notre constitution doit permettre l’ac-
éleveurs, des pécheurs et même des artisans, et engager une réfor-
cès à la terre à tout le monde. Certes, la loi sur le Domaine national Si on part avec cette idée d’émergence et un accompagnement très
me. Ce plaidoyer a été porté pas seulement par nous, mais aussi par
reconnaît ce droit aux femmes. Mais cela ne règle pas pour autant clair de l’Etat pour développer la production, la transformation, l’a-
d’autres Organisations (Association villageoise, Organisation pay-
le problème. Loin s’en faut. Pour les femmes, ce problème d’accès gro industrie rurale, un marché local qui consomme ce que nous
sanne, etc.). C’est ça aussi qui justifie notre engagement auprès du
au foncier, n’est pas une question de Loi, c’est plutôt une question produisons, pas seulement le riz, parce qu’avec cette céréale seule-
CNCR pour les aider à produire des principes, des règles de jeu sur
de communauté, de coutume et de tradition. Donc, cela doit se ré- ment, on va mourir de diabète ou de colopathie. Mais arriver plutôt
lesquelles la CNRF (Commission nationale de réforme foncière)
gler au niveau des populations locales, mais cela peut se régler aussi à une production très diversifiée et une alimentation locale, saine
pourrait se baser pour que cela ne soit pas une question entre in-
avec des politiques agricoles porté par l’Etat. et équilibrée.
tellectuels ou bien une question d’investisseurs qui ont besoin des
Réfléchir sur les mécanismes qui créent la pauvreté, c’est aussi dé- terres. Mais que cela soit d’abord une question pour régler les pré- De ce point de vue l’agriculture est le berceau de l’emploi. Donc,
velopper des expérimentations et des initiatives innovantes. C’est occupations des populations vivant dans les communautés rurales que les terres ne soient pas ‘’marchandisées’’, mais qu’elles restent
vers cela qu’il faut aller. Après il appartient à l’Etat de prendre…et et les communes urbaines. pour toutes les femmes et les générations futures. Aujourd’hui, des
de mettre en place des politiques et des pratiques qui enrayent la milliers de jeunes qui cherchent des emplois, 60% ou 70% de ces
J’en viens à l’acte 3 de la décentralisation dont je ne suis pas contre.
pauvreté. Car, c’est seul l’Etat et les populations locales qui peuvent emplois ne peuvent se développer que dans l’agriculture. Faute de
Car, si j’ai bien compris, sa finalité est d’arriver à développer les
arriver à mettre en pratiques des politiques qui ne dégradent pas terres. Cette richesse fondamentale qu’est la terre ne doit pas
communes à partir de leurs propres ressources. C’est là que je
l’environnement, la santé humaine et animale. échapper aux femmes. C’est pour cela que les femmes rurales sou-
crois que c’est important. C’est intéressant aussi si la gouvernance
haitent que les terres restent aux mains de la communauté. Ces
A Enda-Pronat, c’est dans cela que nous nous sommes engagés de- foncière est régulée comme le demande les populations locales si
femmes pensent à leurs fils et filles qui doivent cultiver, à ceux qui
puis très longtemps pour lutter contre des modèles de productions elles ont un droit réel sur le foncier.
sont partis, ceux qui vont à l’école aujourd’hui, si ces gens vont
qui amènent l’appauvrissement de la terre ou la dégradation de
Si la responsabilité leur revient, il n’y a pas de raison que l’acte 3 ne chercher à revenir et que chacun puisse retrouver chez soi, avoir
l’environnement : utilisation de pesticides, d’engrais chimiques ou
leur profite. Maintenant, le seul danger est que la Communauté ru- ses richesses pour développer leur pays.
d’OGM. Dans notre approche, nous avons essayé aussi de monter
rale devienne Commune, sans le contrôle juridique qui y sied. Cela
des expérimentions en commençant par la sensibilisation, l’informa- C’est pour cette raison que nous pensons que s’il y avait la possi-
fait peur. Ce qui nous fait peur également c’est le fait de penser que
tion et la formation. Quand on a dit non, on a dit aussi essayons si bilité aujourd’hui d’immatriculer toutes les terres au nom des fem-
l’agriculture sénégalaise ne donne pas ce qu’il faut, au lieu de s’amé-
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c’est possible de faire, avec les populations locales, de l’agriculture mes sénégalaises, celles-ci le feront parce qu’on sait qu’elles ne les
liorer. On dit que d’autres vont venir avec leurs moyens et qu’ils
sans engrais chimique. vendront jamais.
vont produire. A ce moment les populations deviendront ainsi des
ACTUALITE
SALON INTERNATIONAL DE L’AGRICULTURE (SIA) À PARIS:
Le ‘’Made in Sénégal’’ bute sur l'emballage
(APS) - Les produits sénégalais étalés au parc des expositions de Ver- stand, visiblement secoué par le froid parisien, nait Salamba Diène. Cette fille assez d'une tren-
sailles qui abrite le Salon international de l’agriculture (SIA), à Paris, malgré un habillement très lourd, M. Dème note, taine d'années invite les producteurs africains ‘’à
dans un registre, les visiteurs qui passent chez lui. tout faire pour s’imposer au niveau internatio-
tentent de s’imposer au niveau d’un marché européen inondé de pro- A défaut d’un emballage attrayant, il se contente nal’’.
duits de qualité avec des emballages et des certifications bien aux nor- d'un long discours sur les vertus des produits Le directeur général de l’Agence sénégalaise
mes. qu’il expose. ‘’Le problème est qu’on ne commu- de promotion des exportations (ASEPEX), Malick
nique pas bien sur nos produits avant de venir ici. Diop, dont la structure encadre beaucoup d’ex-
Il n’y a pas un travail préalable qui puisse nous posants au SIA 2015 reconnait les défis à relever
ENVOYÉ SPÉCIAL À PARIS MOUHAMED TIDIANE NDIAYE
permettre de supporter la concurrence avec dans le domaine de la qualité avec une nécessité
d’autres structures qui ont les moyens de donner d’insister sur la problématique de l’emballage.
un petit carnet à l’entrée à des milliers de visi- ‘’Beaucoup d’efforts sont en train d’être faits,
teurs. Il faut travailler davantage sur la communi- mais ce n’est pas facile. Le problème lié à l’embal-
cation’’, dit Ibrahima Dème dont les propos ont lage est toujours là. Nous avons une structure
été interrompus par le passage de clients euro- qui s’active dans ce domaine, mais sa capacité de
péens qui ont emporté des sachets en échanges production ne couvre pas tous les besoins. Il faut
de quelques billets. Avec une quarantaine d’entre- travailler davantage pour arriver aux normes
prises exposantes, le stand sénégalais est bien internationales’’, dit-il, après une visite au stand
garni par des sachets de pain de singe, de bissap, du Sénégal. Le plat national, le Thiébou Djeunn,
d’arachide, des étals de melon, de poissons fu- est très visible dans les alentours du stand qui
més, de piment, entre autres produits. Au quatriè- abrite la délégation sénégalaise. Les femmes qui
me jour du SIA, certains commencent à se faire s’y activent confient avoir faire de bonnes affaires
des affaires et gardent l’espoir d’écouler leur avec des plats vendus à 10 euros (plus de 6.500
stock. ‘’Nous avons beaucoup de visiteurs fran- FCFA).
çais et européens en général. Il y en a qui achè- ‘’Les choses marchent bien et nous faisons
tent, d’autres essaient de prendre contact avec de très bonnes affaires depuis le début du salon.
nous. Nous sommes en train de montrer au mon- Nous sommes là pour honorer notre pays en fai-
de de ce dont le Sénégal est capable de faire’’, sant une promotion de nos différents plats au-
Des exposants sénégalais affirment que le toujours cette problématique liée à l’emballage.
confie Salamba Diène qui propose des produits près d’autres communautés. La plupart des
SIA est un baromètre fiable pour mesurer le ni- Nous sommes en train de faire du chemin certes,
de la bio-essence. ‘’Nous avons des visiteurs très clients sont des européens. Lundi le ministre gui-
veau de qualité des produits locaux. Avec les mais c’est très loin de ce qui se fait ailleurs en
curieux qui demandent, qui posent des questions néen de l’agriculture est venu pour commander
moyens du bord, ils tentent de donner un coup termes de présentabilité, d’attraction et de quali-
et qui goutent avant d’acheter. Mais il nous faut un plat sénégalais pour son déjeuner’’, raconte, la
de pouce au ‘’Made in Senegal’’. Mais le combat té’’, reconnait Ibrahima Dème, responsable d’une
un travail plus hardi sur l’emballage, le packaging, mine joyeuse, une restauratrice sénégalaise habi-
est loin d’être gagné face à une rude concurrence structure spécialisée dans la transformation des
la qualité pour être au niveau des autres’’, recon- tuée du SIA.
sur le marché européen. ‘’C’est très difficile. Il y a produits à valeur médicinale. Trouvé dans un