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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Ecole Nationale Polytechnique

Dr R. HAOUCHE
La surveillance de la qualité de l’air

De nombreux pays ont établi des normes de qualité de l’air


à l’égard des substances dangereuses. Ces normes fixent les
niveaux de concentration jugés acceptables pour garantir la
protection de la santé publique.
La surveillance de la qualité de l’air

Qu’est ce que l’Indice ATMO ?

Un indice journalier simple, utilisé depuis 1991 a été validé


sous le vocable "ATMO" en 1994. L’indice Atmo et son mode
de calcul sont définis par une réglementation nationale
pour toutes les grandes agglomérations de plus de 100 000
habitants.
La surveillance de la qualité de l’air

Qu’est ce que l’Indice ATMO ?

L’ATMO est un indice qui permet de caractériser la qualité


de l'air mesurée pendant une journée sur de grandes
agglomérations, à partir des données enregistrées par les
réseaux de surveillance.
La surveillance de la qualité de l’air

Détermination de l’Indice ATMO ?


Cet indice journalier est déterminé à partir des niveaux de
pollution mesurés au cours de la journée par les stations de
fond de l’agglomération et prend en compte les
concentrations de quatre polluants atmosphériques
traceurs des activités de transport, urbaines et industrielles:

• Trois polluants primaires : dioxyde de soufre (SO2), dioxyde


d’azote (NO2), particules en suspension.
• Un polluant secondaire : l’ozone (O3).
La surveillance de la qualité de l’air
Détermination de l’Indice ATMO ?
Pour le SO2, on effectue le calcul de la moyenne des
moyennes horaires mesurées durant la journée.

Pour NO2 et O3, on effectue la moyenne des maxima


horaires observés.

Ces trois concentrations moyennes sont entrées dans une


table de correspondance des indices ATMO où l'on obtient
alors 3 sous indices correspondant à chaque polluant.
La surveillance de la qualité de l’air

Détermination de l’Indice ATMO ?

Pour le calcul final de l'indice journalier, cet indice est égal à


l’indice le plus fort parmi ceux des quatre polluants,
déterminés à partir de tables prédéfinies Il est
quotidiennement publié par divers médias régionaux ou
nationaux.
Une échelle de 10 niveaux a été mise au point afin de mieux
percevoir les variations de l'indice d'un jour à l'autre. Cette
échelle caractérise les divers états de la qualité de l'air.
La surveillance de la qualité de l’air

La valeur 1 est le niveau qui représente la meilleure qualité


de l'air (qualifiée d'excellente), la valeur 10 est la plus
mauvaise (qualifiée d'exécrable).
Les critères de qualité de l'air

Celles-ci ont fait l'objet de procédure d'information et


d'alerte à trois niveaux :
- niveau 1 : information des services techniques et
administratifs,
- niveau 2 : information des autorités et du public par un
communiqué de presse à l'attention de l'ensemble des
médias.
- niveau d'ALERTE : actions de limitation des sources.
Les critères de qualité de l'air
• Chimie diurne :
– Photolyse => atomes et radicaux => grande réactivité
chimique de l’atmosphère

• Chimie nocturne
– Pas de photolyse => peu de radicaux => faible réactivité
de l’atmosphère
Pouvoir oxydant de l’atmosphère

• Le« nettoyage » de l’atmosphère se fait principalement à


travers l’oxydation des espèces organiques et minérales
– Composés organiques => CO2 et H2O
– Composés minéraux => acides, nitrates, sulfates…

• Les trois oxydants principaux sont : OH, O3 et NO3


– OH principalement le jour (produit par la photolyse)
– O3 le jour et la nuit
– NO3 principalement la nuit (détruit par la photolyse)
Les valeurs moyennes sont classées sur une échelle, spécifique à
chacun des polluants, comportant dix paliers, dont les niveaux
sont fixés par les réglementations
La dispersion atmosphérique caractérise le devenir dans le
temps et dans l’espace d’un ensemble de particules (aérosols,
gaz, poussières) rejetées dans l’atmosphère.
L’émission d’un produit à l’atmosphère peut revêtir un caractère :

- soit chronique, avec des émissions à l’atmosphère plus ou


moins continues ou périodiques dans le temps. Les rejets sont les
sous-produits indésirables de toute activité humaine, par
exemple, les gaz d'échappement des voitures, les fumées
d'usines, de chauffages urbains ou toute forme de pollution
diffuse (émission de gaz issu d'une décharge...).

- soit accidentel, avec des émissions à l’atmosphère ponctuelles


dans le temps, non désirées comme la fuite d'une cuve ou un
dégagement de fumées dû à un incendie.
Les conditions de dispersion atmosphérique d’un produit vont
dépendre de plusieurs paramètres :

1. Les conditions de rejet (nature du nuage de produit, mode


d’émission...) ;
2. Les conditions météorologiques (champ de vent, de
température...) ;
3. L’environnement (nature du sol, présence d’obstacles,
topographie...).
1. Les conditions de rejet

Différents processus dont l’importance relative dépend des


conditions de rejet, entrent en jeu et agissent simultanément ou
successivement. Ces différents mécanismes physiques sont :
1. Les conditions de rejet

1.1. La réactivité avec l’atmosphère ( Stabilité chimique)

Dans la plupart des cas, les produits rejetés sont des produits
inertes ou stables, c’est-à-dire ne subissant pas ou peu de
transformations ou d’altération d’origine chimique en contact
avec l’atmosphère.
1. Les conditions de rejet

1.1. La réactivité avec l’atmosphère ( Stabilité chimique)

Lorsque des produits réactifs primaires (typiquement le dioxyde


de soufre SO2, les oxydes d’azote NOx) sont émis, les
transformations chimiques sont généralement négligées pour
des périodes d’étude de l’ordre de quelques minutes, voire
quelques heures, comme cela peut être le cas en risque
accidentel. Ces produits sont alors traités comme des produits
inertes ou stables.
1. Les conditions de rejet
1.1. La réactivité avec l’atmosphère ( Stabilité chimique)

Dans le cas où les produits émis se trouvent sous forme de


particules (poussières...). Dans ce cas, il convient d’emblée de
tenir compte de l’influence des effets de la pesanteur pour
analyser les possibilités de dépôt éventuel. A cet égard, il est
généralement admis que lorsque les particules ont un rayon
moyen inférieur à 5 μm, elles se comportent comme un gaz.
1. Les conditions de rejet

1.2. Mode d’émission

Parmi les types de rejet à l'atmosphère, on distingue les rejets


instantanés des rejets continus.
1.2. Mode d’émission

a- Rejet instantané

La fuite consiste en la rupture totale du confinement entraînant


un relâchement immédiat et instantané de la totalité du
contenu. Les rejets de type instantané sont principalement
caractérisés par la quantité émise à l’atmosphère et la pression
de la capacité au moment de la rupture (éclatement).
1.2. Mode d’émission

a- Rejet instantané

Cette dernière peut être différente de la pression de stockage


dans certains cas. Lors d'un rejet instantané de gaz, en l'absence
d'obstacle de taille significative à proximité, l'extension initiale
du nuage est relativement isotrope. Il en résulte un volume
gazeux sphérique, ou semi-sphérique si l'émission a lieu au
niveau du sol.
1.2. Mode d’émission

b- Rejet continu

La fuite continue se produit à partir d’une conduite ou d’une


cuve de stockage ou de l’émission par une cheminée
d’extraction. La fuite va principalement dépendre des conditions
de stockage au moment de la fuite mais aussi de la taille, de la
géométrie et de la hauteur de l’orifice de fuite. A partir de ces
données, il est possible d’estimer un terme-source (débit,
vitesse, température... du rejet).
1.2. Mode d’émission

b- Rejet continu

Pour un rejet à partir d’un réservoir, le débit varie généralement


dans le temps puisque durant la vidange du réservoir, la quantité
de produit stocké diminuant, la pression de fuite s'atténue dans
le temps. Le panache est dans la plupart des cas de forme
allongée.
1.2. Mode d’émission
c- Détermination du type de rejet

Plusieurs critères permettent de différencier les rejets


instantanés des rejets continus. Souvent on propose de
comparer la durée d'émission du rejet à la durée de transfert. La
durée de transfert est définie comme la durée moyenne
nécessaire au produit pour migrer de la source d'émission vers le
point considéré.
1.2. Mode d’émission
c- Détermination du type de rejet

Cette durée de transfert, notée t, peut être estimée par le


rapport :

t=x/v

avec :
X : distance entre la source et le point considéré ;
v : vitesse du nuage de polluants.
1.2. Mode d’émission
c- Détermination du type de rejet

Si la durée du rejet est quatre fois supérieure au temps de


transfert au point d’observation, le rejet est à admettre comme
continu. D’autres modèles retiennent comme critère le ratio
entre la largeur et la longueur du nuage. Si ce ratio est plus
grand qu’une valeur limite, le rejet est qualifié d’instantané.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES

La température, le vent, la turbulence et la stabilité


atmosphérique ont une influence déterminante dans la
formation, l'accumulation et la dispersion des polluants dans
l'atmosphère. La concentration des polluants dans les basses
couches de l'atmosphère dépend avant tout de la turbulence
atmosphérique mais aussi du vent et de la température.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.1. La température

Elle agit sur la chimie des polluants : le froid diminue la volatilité


de certains gaz tandis que la chaleur estivale est nécessaire à la
formation photochimique de l'ozone.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.2. Le vent

Il existe une relation évidente entre la vitesse du vent et les


niveaux de concentrations de polluants. La dispersion des
polluants augmente avec la vitesse et la turbulence du vent. Un
vent faible favorise donc l'accumulation des polluants. La vitesse
du vent augmente avec l'altitude.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES

2.3. La turbulence atmosphérique

Ce sont les mouvements à petite échelle qui vont brasser la


masse d'air et permettre la dilution des polluants. Les
mouvements à plus grande échelle vont en assurer le transport.
Plus la turbulence est importante, meilleure est la dispersion
atmosphérique.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES

2.3. La turbulence atmosphérique

Les situations dépressionnaires (basses pressions)


correspondent généralement à une turbulence de l'air assez
forte et donc de bonnes conditions de dispersion.

En revanche, des situations anticycloniques (hautes pressions)


où la stabilité de l'air ne permet pas la dispersion des polluants
entraînent des épisodes de pollution .
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

La turbulence atmosphérique à petite échelle a deux origines


distinctes :

• la première d’origine « thermique », due à la distribution de


température dans l’atmosphère ;

• la seconde d’origine « mécanique » générée par le cisaillement


du vent en contact avec le sol.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Le mécanisme sous-jacent à la turbulence d’origine thermique est le


suivant. Un volume d’air élémentaire déplacé adiabatiquement vers le
haut se détend du fait de la baisse de pression et par conséquent se
refroidit.

La stabilité ou l'instabilité thermique de l'atmosphère est l’un des


facteurs principaux de la dispersion atmosphérique. Selon que
l'atmosphère sera stable ou instable, la dilution des polluants sera
faible ou importante.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Une atmosphère est stable si une particule d'air, écartée de sa position


d'équilibre, a tendance à y revenir ; instable dans le cas contraire. Si on
élève une particule d'air d'une certaine altitude, elle va subir une
chute de pression et donc une chute de température.

Si la particule d'air que l'on vient de soulever est plus froide que le
milieu environnant, elle sera plus lourde et donc redescendra à son
niveau de départ. L'atmosphère est alors stable.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

L'atmosphère est instable lorsque la particule d'air subissant cette


élévation est plus chaude et plus légère que le milieu environnant. Elle
a donc tendance à continuer son ascension.

La stabilité va donc dépendre de la vitesse de croissance de la


température avec l'altitude.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Selon que l'air est saturé en vapeur d'eau ou non, les valeurs limites
fixant la stabilité ou l'instabilité d'une atmosphère sont donc :

- Air non saturé : Décroissance plus rapide que -1°/100 mètres = instabilité
Décroissance moins rapide que -1°/100 mètres = stabilité

- Air saturé : Décroissance plus rapide que -0.65°/100 mètres = instabilité


Décroissance moins rapide que -0.65°/100 mètres = stabilité
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Des conditions neutres, Ces conditions permettent la dispersion


des polluants. Elles correspondent aux situations de vents
modérés ou à des situations de ciel couvert. Il s'agit de la
situation la plus fréquente en zone tempérée.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Des conditions stables signifient moins de mélange et donc des


concentrations plus élevées au niveau du sol, mais des
meilleures taux de dispersion, De telles situations freinent le
déplacement des masses d'air. Elles sont induites par des
inversions thermiques près du sol, ce qui limite la dispersion des
polluants. Ces situations se retrouvent principalement la nuit par
vent faible
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

En conditions instables, la dispersion des polluants est facilitée.


Ces situations apparaissent par fort réchauffement du sol. Elles
se retrouvent principalement le jour en absence de vent fort.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

L’inversion thermique est une situation météorologique


particulière. En temps normal, La température décroît avec
l'altitude. L'air chaud contenant les polluants au niveau du sol se
disperse verticalement. En condition d'inversion de température
ou inversion thermique, le sol est refroidi de façon importante
pendant la nuit (rayonnement terrestre nocturne notamment).
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

La température à quelques centaines de mètres d'altitude est


donc supérieure à celle mesurée au niveau du sol. Cette
situation est très défavorable à la dispersion verticale des
polluants, qui sont alors bloqués sous une "couche d'inversion"
qui joue le rôle de couvercle thermique. Si, au même moment, il
n'y a pas de vent, les polluants augmentent dans des proportions
importantes.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

Ce phénomène contribue à la pollution locale et peut conduire à


la formation de dôme urbain de pollution. Il se rencontre lors de
conditions météorologiques particulières:

• en début de matinée, suite à une nuit dégagée et sans vent.


• en hiver, lors de conditions anticycloniques.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique
a. Turbulence d’origine thermique : Stabilité thermique de l’atmosphère

couche d'inversion
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

Lorsque le nuage de polluant est en contact avec le sol, les


effets de rugosité dus à la nature de la surface créent une zone
de turbulence à l’interface d’origine mécanique. La notion de
rugosité sous-entend que les éléments (végétation...) qui la
définissent, sont beaucoup plus petits que la taille du nuage.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

Si ces éléments sont de taille comparable à celle du nuage, ils


doivent être considérés comme des obstacles qui génèrent des
perturbations beaucoup plus importantes que la turbulence de
petite échelle (tourbillons, zones de recirculations, brise). Nous
citons en exemple l’effet de Foehn.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

L’effet de Foehn, lié à la présence d'un relief important, peut


être à l'origine d'une remise en suspension des particules fines
(PM10) et donc favoriser une hausse de leurs concentrations.
Notamment lors d'un vent provenant du sud, peut provoquer
cet effet de "Foehn" qui amène un air chaud et sec, et donc un
risque d'augmentation des particules en suspension.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

Dans la basse couche de l'atmosphère, la décroissance de


température, appelée gradient adiabatique sec, est très proche
de - 1°C pour une montée en altitude de 100 m.

Pour une barrière montagneuse de 1 000 mètres (par exemple),


si l'air est sec, la température de l'air décrépît en suivant le
gradient adiabatique sec jusqu'à atteindre 5°C au sommet.
Ensuite, l'air se réchauffe en descendant sur l'autre versant
jusqu'à retrouver la même température de départ.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

Dans le cas d'un air humide, cette décroissance est plus faible
car la condensation dégage de la chaleur et réchauffe le milieu.
Pour une montée de 100 mètres la décroissance se situe en
moyenne à - 0,6°C pour une montée en altitude de 100 m.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique


Pour une même barrière montagneuse, la température de l'air
va suivre le gradient adiabatique sec en s'élevant jusqu'à son
niveau de condensation situé environ à 500 mètres. Puis l'air
continue de s'élever mais en suivant le gradient de - 0.6°C.

Au sommet, sa température sera de 7°C, soit 2°C d'écart avec le


cas précédent par le seul jeu de la condensation. Puis le nuage
se dissipe pendant la descente sur l'autre versant pour
retrouver sa température de départ au sol : c'est le petit effet
de foehn.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

Dans le cas d'un air très humide, la condensation se produit aux


alentours de 200 mètres de hauteur. De l'eau s'accumule
formant alors un nuage pouvant provoquer de la pluie. Au
sommet, l'air dépourvu d'une partie de son eau, pourra
s'évaporer plus rapidement. La température de l'air en bas de
l'autre versant sera alors plus chaude (17,2°C) et plus sèche :
c'est le grand effet de foehn.
2. LES FACTEURS METEOROLOGIQUES
2.3. La turbulence atmosphérique

b. Turbulence d’origine mécanique

L’effet de Foehn
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

La topographie d'un site peut influencer la circulation des


masses d'air. Par exemple, les rues canyon, les bords de mer
et les vallées peuvent modifier la dispersion des polluants.
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

3.1. Les brises marines

Les marines sont générées par le contraste thermique


existant entre la terre et la mer. La nuit et tôt le matin, la terre
se refroidit plus vite que la mer : il se forme alors une brise de
terre soufflant de la terre vers la mer, les masses d'air se
déplaçant toujours du froid vers le chaud.
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

3.1. Les brises marines

L'après midi et en fin de journée, sous l'effet du rayonnement


solaire, la terre se réchauffe plus vite que la mer : une brise
de mer est ainsi créée soufflant de la mer vers la terre,
pouvant rabattre vers la terre tout polluant émis en mer.
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

3.1. Les brises marines

La nuit: brise de terre Le jour: brise de mer


Phénomène de brises côtières
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

3.2. Les vallées

Les masses d'air ne se déplacent pas dans le même sens de


jour et de nuit. En effet, le jour l'air s'échauffe sur les pentes
et crée un courant qui remonte la vallée. Les polluants se
dispersent rapidement. Mais de nuit, ce phénomène s'inverse
: l'air froid s'écoule le long des pentes et s'accumule au fond
de la vallée, tout en la descendant. La pollution évacuée dans
la journée est alors ramenée dans la vallée la nuit.
3. LE FACTEUR TOPOGRAPHIQUE

3.2. Les vallées

Le jour : brise montante la nuit : brise descendant


Phénomène de brises de vallée
4. LA SAISONNALITE DE LA POLLUTION

La pollution se manifeste en toutes saisons, cependant


quelques pollutions se manifestent plus particulièrement
à certaines périodes de l'année.
4. LA SAISONNALITE DE LA POLLUTION
4.1. Une pollution estivale : l'ozone

Cette pollution qui se produit essentiellement en été est


notamment provoquée par le trafic routier en ville. Elle se
manifeste en cas de fort ensoleillement et de stagnation
de l'air. La conjonction des trois éléments : trafic, soleil,
absence de vent, favorise la formation d'ozone
troposphérique, principal représentant de la pollution
photochimique.
4. LA SAISONNALITE DE LA POLLUTION
4.2. Une pollution hivernale : les oxydes d'azotes, les oxydes
de soufre

Cette pollution est essentiellement provoquée par le trafic


routier, l'activité industrielle, les centrales thermiques et le
chauffage. Elle se manifeste entre autre en présence
d'inversion thermique et en situation anticyclonique.
4. LA SAISONNALITE DE LA POLLUTION
4.2. Une pollution hivernale : les oxydes d'azotes, les oxydes
de soufre

C'est principalement en automne et en hiver que les


inversions de température se produisent. En ville ce
phénomène, couplé à un trafic important peut entraîner des
concentrations élevées de NO2. À proximité des industries,
des centrales thermiques, ce phénomène peut entraîner des
concentrations élevées en SO2.
La dispersion atmosphérique d’un produit peut être étudiée
selon différentes approches avec :

-la réalisation d’essais en grandeur réelle ;


- la simulation sur maquette (hydraulique ou aéraulique) ;
- l’utilisation de codes de calcul mathématiques.
L’emploi de modèles numériques pour l’évaluation de la
dispersion atmosphérique d’un produit présente de nombreux
avantages par rapport à des expérimentations : la rapidité de
l'étude et la possibilité d'envisager un grand nombre de cas.
Toutefois, les essais à grande échelle ou sur maquette
permettent aussi de connaître les phénomènes à modéliser et
par conséquent de participer au développement des outils de
calcul.
ESSAIS EN GRANDEUR REELLE

Les essais en grandeur réelle peuvent être réalisés pour estimer la


dispersion sur un site donné ou approfondir les connaissances sur certains
mécanismes de dispersion. D’une manière générale, ces essais sont
relativement coûteux du fait de l’importance des moyens dont il faut
disposer (systèmes d’acquisition de données, systèmes de rejet, quantités
de gaz à rejeter, main d’oeuvre, site disponible pour la réalisation de ces
essais). A ces contraintes, il convient d’ajouter l’impossibilité de maîtriser
les situations météorologiques.
ESSAIS A ECHELLE REDUITE

Les essais à échelle réduite se font généralement sur une maquette placée
dans une soufflerie ou une veine hydraulique. L’échelle de travail est en
général de l’ordre du 1/50e. Pour représenter un phénomène identique à
ce que l’on observait dans la réalité, il faut s’assurer de la conservation de
grandeurs adimensionnelles de façon à garder le même système
d’équations pour les essais en grandeur réelle et ceux à échelle réduite.
MODELES DE CALCUL

La modélisation numérique présente a priori des avantages certains par


rapport aux techniques physiques que sont les essais in situ ou à échelle
réduite :
- rapidité de l’étude ;
-possibilité d’envisager un grand nombre de situations.

L’évolution des outils numériques de dispersion s’est faite parallèlement à


la capacité des ordinateurs, même si certaines techniques de calcul
sophistiquées ont des origines assez anciennes.
MODELES DE CALCUL

Les modèles numériques de dispersion peuvent se ranger par ordre de


complexité croissante en trois principales familles :
- les modèles gaussiens ;
- les modèles intégraux ;
- les modèles CFD (Computational Fluid Dynamics).
MODELES DE CALCUL

Globalement, les deux premiers types d’outils s’attachent à modéliser la


dispersion à partir d’équations paramétrées et simplifiées. Les temps de
calcul sont courts, de l’ordre de la minute. Ils peuvent être mis en oeuvre à
partir d’un matériel informatique de type PC. La troisième famille résout
directement le système d’équation décrivant les mécanismes physiques de
la dispersion. Les temps de calcul sont plus longs, de l’ordre de l’heure,
voire de la journée. Ce type d’outil fonctionne généralement sous station
de calcul.
MODELES GAUSSIENS: DOMAINE DE VALIDITE

Le modèle gaussien s’applique aux rejets de gaz passifs, le produit


rejeté doit donc avoir :

- une densité à peu près égale à celle de l'air (ou bien il est très dilué);
- une température identique à celle de l'air ;
- une vitesse initiale relative nulle.

De plus, les modèles gaussiens s’appuient sur un champ de


concentration tridimensionnel généré par une source ponctuelle.
MODELES GAUSSIENS: DOMAINE DE VALIDITE

La diffusion moléculaire est négligée devant la diffusion turbulente, la


vitesse du vent doit donc être d’au moins 1 à 2 m/s. Dans la plupart
des cas, le champ de vent est uniforme avec un profil vertical constant.
Des outils plus élaborés peuvent considérer la variation de la vitesse
du vent, de la température de l’air et de la densité de l’atmosphère
avec l’altitude. Une couche d’inversion de température peut parfois
aussi être prise en compte.
MODELES GAUSSIENS: DOMAINE DE VALIDITE

Le terrain doit être homogène et plat puisque la présence de reliefs,


d'obstacles (murs, bâtiments…) introduirait des perturbations de
l'écoulement de l'air importantes. Aussi, de façon pratique, les
résultats sont valables au-delà d’au moins 100 m depuis le point de
rejet.

Par ailleurs, au-delà de distances de dispersion de l’ordre de la dizaine


de kilomètres, les résultats ne sont plus valables car d’autres
phénomènes de turbulence et de diffusion doivent être considérés.
MODELES GAUSSIENS: METHODES DE RESOLUTION
Rejet instantané:
Dans le cas du rejet ponctuel et instantané d’une masse de gaz M, la
concentration C du gaz dans l’atmosphère en un point (x,y,z) est de la forme
MODELES GAUSSIENS: METHODES DE RESOLUTION
Rejet continu – Modèle « à bouffées»

Pour modéliser un rejet continu, il est possible de considérer l’émission


d’une succession de rejets instantanés qui évolueront de façon gaussienne.

Le rejet de débit en fonction du temps Q(t) peut se décomposer en n rejets


instantanés de masse Mi tels que :

Le ième rejet instantané, indicé i, est émis à l’instant ti et a une masse Mi.
MODELES GAUSSIENS: METHODES DE RESOLUTION
Rejet continu – Modèle « à bouffées»
La concentration C du gaz dans l’atmosphère en un point (x,y,z) est alors de
la forme :
MODELES GAUSSIENS: METHODES DE RESOLUTION
Rejet continu – Modèle «panache»

Si le rejet est continu et si la vitesse de vent est suffisamment importante


pour que le phénomène de diffusion dans la direction du vent soit
négligeable devant le phénomène de convection, la concentration C du gaz
dans l’atmosphère en un point (x,y,z) peut s’écrire :
MODELES GAUSSIENS: METHODES DE RESOLUTION
Calcul des écarts types
L’utilisation des modèles gaussiens impose donc la détermination des
écarts-types [Doury ; Hanna, 1982b ; Pasquill, 1974 ; Turner, 1969].

A partir de campagnes de mesures sur des rejets de produits, des formules


ont été établies, donnant la valeur des écarts-types en fonction :

- de la distance d’éloignement de la source de rejet (Pasquill, Turner, Briggs,


Hosker) ;
- ou encore du temps de transfert (Doury).

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