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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D’ORAN ES SENIA


FACULTE DES SCIENCES – DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

THESE
Présentée par

ABDERRAHIM Hamza

Pour l’obtention du diplôme de

MAGISTER

SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

MESURES METEOROLOGIQUES
ET ENVIRONNEMENT :
REALISATION D’UN DETECTEUR DE POLLUTION

Devant le Jury :

Monsieur Mohamed SEBBANI Professeur à l’Université d’Oran Président

Monsieur Ahmed HAMOU Professeur à l’Université d’Oran Rapporteur

Monsieur Abdelkader BELAIDI Professeur à l’ENSET d’Oran Examinateur

Monsieur Ahmed BOURAHLA Professeur à l’Université de Mostaganem Examinateur

Soutenue le 30 novembre 2005


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REMERCIEMENTS

Je tiens tout d abord à remercier le Professeur Ahmed HAMOU


(Rapporteur) pour ses conseils avisés et pour avoir accepté de s investir dans ce
travail.

Merci également aux membres du jury, le professeur Mohamed SEBBANI


(Président), le Professeur Abdelkader BELAIDI (Examinateur) et le professeur
Ahmed BOURAHLA (Examinateur).

A tout le corps professoral du Magister des Sciences de l Environnement


et Climatologie de la promotion 2003/2005 : le Professeur ALDOORI, le
Professeur BELAIDI, le Professeur BOUTIBA, le Professeur BOUZIANI, le
professeur HACINI, le professeur HAMOU, le Professeur KAID HARCH, le
Professeur MEDERBAL, le Professeur MEKAHLI, le Docteur MANSOUR et le
Docteur NAILI.

J'exprime toute ma gratitude à Monsieur le Directeur de l Institut


Hydrométéorologique de Formation et de Recherche (IHFR) d Oran, A. LAGHA,
et à Madame la S/directrice des Affaires Pédagogiques de l'IHFR, Z. CHEMLAL,
pour m avoir permis d effectuer ce magister dans les meilleures conditions.

Une pensée amicale et sincère à tout le personnel des stations de


Tamanrasset et de l'Assekrem, et en particulier à Monsieur le Chef de région A.
OULEDICHIR

Que le personnel de la Bibliothèque de l'IHFR et ainsi que tous ceux que je


ai pu citer, et qui de près ou de loin ont contribué à ma formation, soient
sincèrement remerciés.

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Résumé

Le chapitre 1 consiste en une introduction générale des concepts de mesures


environnementales météorologiques ou climatologiques. On y donnera quelques éléments de
compréhension des grandeurs météorologiques et de leurs moyens de mesure pour mieux
comprendre les phénomènes de pollution en relation avec la météorologie. Nous proposons
également dans ce chapitre une description rapide des facteurs déterminants de la pollution.

Le chapitre 2 est dédié à une présentation théorique plus détaillée des facteurs
influence météorologiques (vent, température, pression, etc.) et propose de mieux
comprendre la relation directe entre les conditions climatiques et la migration et le
comportement des polluants atmosphériques. On présentera aussi le Système Mondial de
Surveillance Continue de l Environnement.

Le chapitre 3 décrit principalement les principales méthodes de mesure de la


composition chimique de l atmosphère. Mais devant la complexité de la mesure des
nombreux polluants, nous nous bornerons uniquement aux méthodes que recommande
OMM d inclure dans les programmes de mesure des stations spécialisées. Nous décrirons
également dans ce chapitre le Système Mondial de Surveillance Continue de
Environnement, et les réseaux de surveillance implantés ou en phase de l être en Algérie.

Le chapitre 4 concerne d une part, dans le cadre du programme mondial de la


surveillance de la composition chimique de l atmosphère et de la qualité de l air, la
présentation de la Veille Météorologique Mondiale (VAG), à laquelle l Algérie participe
activement par l entremise d une station de base de mesure de la pollution de fond, implantée
à l Assekrem (à 50 km de Tamanrasset) dans le Hoggar, à une altitude de 2710 m. Les
méthodes et les instruments utilisés feront l objet d une description détaillée.

Le chapitre 5 traitera les paramètres mesurés dans les deux sites : depuis 1995 pour
Tamanrasset « ville », soit 10 années de données, et depuis mars 1997 pour l Assekrem, soit
08 années de données. Le traitement comprendra principalement une analyse descriptive des
évolutions mensuelles et annuelles avec des tableaux des résultats statistiques obtenus et
illustrations graphiques correspondantes, calculs de certains paramètres telles que les
corrélations, régressions, etc.

Le chapitre 6 est dédié à une application pratique consistant en la réalisation d un


détecteur de pollution, en l occurrence la mesure du CO2. Le montage est articulé autour d un
capteur à semi-conducteur. L acquisition des données issues du détecteur se fera par micro-
ordinateur piloté par un logiciel élaboré en langage C.

Mots clés : météorologie, environnement, mesures, instruments, analyses, pollution, veille


météorologique, capteur, détecteur, CO2

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NOMENCLATURE

ADC Analog Digital Converter

ADEME Agence de l Environnement et de la Maîtrise de l Energie, France

BAPMoN Global Atmosphère Background Monitoring

BCD Binaire Codé décimal

CAN Convertisseur Analogique Numérique

CDER Centre de Développement des Énergies Renouvelables, Alger

CFC Chlorofluorocarbones

CITEPA Centre International des Études Techniques de la Pollution Atmosphérique

CLA Couche Limite Atmosphérique

CMDL Climate Monitoring and Diagnostics Laboratory ,USA

CO Monoxyde de carbone

CO2 Dioxyde de carbone

COV Composés Organiques Volatils

EPA Environmental Protection Agency, USA

GES Gaz à effet de serre

GEMS Global Environment Monitoring System

HAP Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques

HFC Hydrofluorocarbures

HC Hydrocarbones

HPA Hectopascal

IR Infrarouge

KBYTE Kilo byte ou 1024 octets

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LIDAR Light Detection And Ranging

LISA Laboratoire Interuniversitaire des Sciences Atmosphériques, France

LSB Least Signifiant Bit

MATE Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement, Alger

MJ Mégajoule (106)

NOAA National Oceanic Atmospheric and Administration, USA

NOX Oxyde d Azote (1<X<2)

OMM Organisation Météorologique Mondiale, Genève

ONM Office National de la Météorologie, Algérie

PAN Péroxy- Acétyl Nitrate

PIA Peripheral Interface Adapter

PPB Parties par billion, ou parties par milliard (10-9) = 1 milligramme/tonne

PPM Parties par million = 1 gramme/tonne ou 1 m³ de gaz pour 1 000 000 m³ d'air.

PPT Parties par trillion (10-12)

PNUE Programme des Nations Unies pour l Environnement

PS Particules solides

NCDC National Climatic Data Center)

OMM Organisation Météorologique Mondiale, Genève

ONM Office National de la Météorologie, Algérie

RADAR Radar Radiation Detection And ranging

TEOM Tapered Element Oscillating Microbalnce

UV Ultraviolet

VAG Veille de l Atmosphère Globale

WMO World Meteorological Organization

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LISTE DES FIGURES
Fig. I.1 Mât équipé d instruments 16
Fig. I.2 Addition des effluents des cheminées 18
Fig. I.3 Représentation schématique du déplacement des polluants 22
atmosphériques entre la source et le milieu récepteur.
Fig.I.4 Plus la vitesse est grande, plus le volume d air qui passe au-dessus de la 23
cheminée par unité de temps est important et plus l effluent est dilué
Fig. I.5. Représentation schématique de la structure de la basse troposphère 24
par beau temps (Munn et Bolin, 1971)

Fig. II.1.a Situation normale 33


Fig. II.1.b. Inversion de température 33
Fig. II.2.a. La rose des vents 35
Fig. II.2b. La rose de pollution 35
Fig. II.3.a. La rose des vents d Oran 36
Fig. II.3.b. La rose de pollution d Oran 36
Fig. II.4. Effet de la vitesse du vent sur le comportement d'un panache de fumée 37
Fig.II.5. Effet de rabattement d'un édifice 37
Fig. II.6. Variation de la température selon l altitude 38
Fig. II.7. Phénomène de diffusion normale 39
Fig. II.8. Phénomène d inversion de température 39
Fig. II.9. Influence de la turbulence sur la dispersion 41
Fig. II.10. Processus de dépôt des polluants 46

Fig. III.1. Néphélomètre intégrateur 50

Fig. IV.1. Schéma et composantes du programme de surveillance 59


Fig. IV.2. Contribution des différents gaz au réchauffement du climat (décennie 1980) 76

Fig. V.1. Histogramme des valeurs moyennes mensuelles du trouble 1995 -2004 79
Fig. V.2. Variations interannuelles du rayonnement solaire à Tamanrasset 80
Fig. V.3. Évolution annuelle de l ozone total à Tamanrasset 1995 -2004 81
Fig. V.4. Évolution des moyennes annuelles de l ozone à l Assekrem 1995 -2004 83
Fig. V.5. Évolution des moyennes mensuelles de l ozone à l Assekrem 1995 -2004 84
Fig. V.6. Évolution mensuelle des aérosols à l Assekrem 1997-2004 86
Fig. V.7. Évolution des particules de 0.3à 0.7 m 87
Fig. V.8. Évolution des particules de 0.7 à 5 m 88
Fig. V.9. Évolution de la moyenne mensuelle du CO2 89
Fig. V.10. Évolution de la moyenne mensuelle annuelle du CO2 90
Fig. V.11. Évolution du CO2 dans les Açores 90
Fig.V.12. Évolution mensuelle du CO 91
Fig.V.13. Évolution annuelle du CO 91
Fig. V.14. Évolution mensuelle du CH4 92
Fig. V.15. Évolution annuelle du CH4 92
Fig. V.16. Évolution des moyennes annuelles de H2 93
Fig. V.17. Évolution des moyennes annuelles de N2O 94
Fig. V.18. Évolution des moyennes annuelles de SF6 94
94

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Fig. VI.1. Exemple de réalisation de capteur céramique (doc. Figaro Inc.) 98
Fig. VI.2. Coupe d'un élément sensible 98
Fig. VI.3. Schéma électrique équivalent du capteur HS135. 99
Fig. VI.4. Courbes du capteur 101
Fig. VI.5. Variation de RS/R0 102
Fig. VI.6. Différents éléments du capteur HS135 102
Fig. VI.7. Circuit électrique de test du capteurHS135 102
Fig. VI.8. Schéma de principe du montage 103
Fig. VI.9. Variation de la tension du capteur en fonction de la concentration Jour J 105
Fig. VI.10. Variation de la tension du capteur en fonction de la concentration J+7 106
Fig. VI.11. Circuit imprimé 108
Fig. VI.12. Implantation des composants 108
Fig. VI.13. Schéma fonctionnel de la carte CAN 109
Fig. VI.14. Schéma de principe de la carte CAN 110
Fig. VI.15. Diagramme des temps du CAN 110
Fig. VI.16. Implantation des composants 111
Fig. VI.17. Schéma fonctionnel de l interface PIA/PC 113
Fig. VI.18. Schéma de principe du PIA 116
116

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LISTE DES TABLEAUX

Tab. I. Instruments de mesure des éléments météorologiques 15


Tab. I.2. Les échelles de la pollution 22
Tab. I.3. Classification des sources de polluants de l air 27

Tab. II.1 Classes de stabilité atmosphérique (Pasquill-Turner) 40


Tab. II.2. Conditions de la stabilité selon le type de classe 40

Tab. V.1. Statistiques descriptives du trouble atmosphérique en 1/1000 79


Tab. V.2. Totaux annuels des composantes du rayonnement 80
Tab. V.3. Statistiques descriptives de l ozone total en DU 81
Tab. V.4. Fréquences de mesure des polluants à l Assekrem 82
Tab. V.5. Statistiques descriptives de l ozone en surface en ppb 83
Tab. V.6. Statistiques descriptives des aérosols en g/m3 86
Tab. V.7. Moyennes mensuelles des particules 1997 -2004 87
Tab. V.8. Statistiques descriptives du CO2 84
Tab. V.9. Statistiques descriptives du CO 91
Tab. V.10. Statistiques descriptives du CH4 92
Tab. V.11. Statistiques descriptives de H2 92
Tab. V.12. Statistiques descriptives de N2O 93
Tab. V.13. Statistiques descriptives de SF6 93

Tab. V.1. Conditions de fonctionnement normal du capteur HS135 100


Tab. VI.2. Conditions d environnement du capteur HS135 100
Tab. VI.3. Caractéristiques de la sensibilité du capteur HS135 100
Tab. VI.4. Caractéristiques mécaniques du capteur HS135 101
Tab. VI.5. Structure et symboles du capteur HS135 102
Tab. VI.6. Tension du capteur en fonction de la concentration Jour J 104
Tab. VI.7. du capteur en fonction de la concentration Jour J+7 104
Tab. VI.8. Statistiques descriptives des 2 prises de mesure 106

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Sommaire
CHAPITRE 1. CONCEPTS GENERAUX

Introduction 11
1.1. Les objectifs . 12
1.2. Les grandeurs à mesurer ... 13
1.3. Les moyens de mesure .. 13
1.4. Les instruments de mesures des paramètres environnementaux .. 13
1.4.1. Introduction 13
1.4.2. Instruments de mesures micro météorologiques 15
1.4.3. Études de moyenne échelle 15
1.4.4. Tours et mâts équipés d instruments .. 16
1.5. Facteurs déterminants de la pollution et de l auto purification de l air . ... 17
1.5.1. Introduction .. 17
1.5.2. Les sources de pollution 19
1.5.3. Les échelles de la pollution de l'air .. 20
1.6. Météorologie de la pollution atmosphérique .. 22
1.6.1. Diagramme 22
1.6.2. Émissions . 22
1.6.3. Comportement initial des polluants dans l atmosphère 22
1.6.4. Transport et diffusion dans l atmosphère . 23
1.7. Les modèles de dispersion des polluants 25
1.7.1. Introduction . 25
1.7.2. L approche gaussienne 26
1.7.2. L approche lagrangienne . 26
1.7.3. L approche eulérienne . 26

CHAPITRE 2. LA MÉTÉOROLOGIE ET LA POLLUTION DE L'AIR

2.1. Introduction .. 30
2.2 Les facteurs d influence météorologiques 31
2.2.1. L influence des éléments météorologiques 31
2.2.2. Les facteurs aggravants ... 32
2.3. L importance de la direction et de la vitesse du vent .. 34
2.3.1. La direction du vent .. 36
2.3.2. La vitesse du vent . 37
2.4. Autres facteurs déterminants de la pollution . 37
2.4.1. La température de l air . 39
2.4.2. La turbulence 41
2.4.3. Les précipitations .. 42
2.4.4. L humidité . 42
2.4.5. Les nuages 42
2.4.6. La lumière du soleil .. 43
2.5. Effet des conditions atmosphériques sur le comportement du panache . 43
2.5.1. Le panache sinueux 44
2.5.2. Le panache conique 44
2.5.3. Le panache en éventail .... 44
2.5.4. Le panache tourmenté vers le haut .. 44

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2.5.5. Le panache tourmenté vers le bas 45
2.6. Les retombées des polluants . 45
2.6.1. Le dépôt des particules 46
2.6.2. Le dépôt sec 46
2.6.3. Le dépôt humide . 46

CHAPITRE 3. SURVEILLANCE ET INSTRUMENTATION

3.1. Mesure en chimie atmosphérique ... 47


3.1.1. Introduction . 47
3.1.2. Méthodes de mesure ... 47
3.1.3. Mesure du CO2 et du CO 48
3.1.4. Bioxyde de soufre et sulfate particulaire 48
3.1.5. Oxyde d azote et ozone .. 48
3.1.6. Aérosols .. 49
3.1.7. Dépôt par précipitation .. 51
3.1.8 Dépôt sec 52
3.2. Qualité et stockage des données 52
3.3. Le Système Mondial de Surveillance Continue de l Environnement . 53
3.4. Les réseaux de surveillance en Algérie .. 55
3.4.1. Présentation des réseaux . 55
3.4.2. Polluants mesurés ... 56
3.4.3. Fonctionnement des stations . 56
3.4.4. Objectifs des réseaux . 56

CHAPITRE 4. PROGRAMME DE LA VEILLE DE L’ATMOSPHÈRE


GLOBALE EN ALGÉRIE

4.1. Objectif général .. 59


4.2. Mesures sur le site de Tamanrasset 60
4.2.1. Mesure du trouble atmosphérique 60
4.2.1.1. Définition et principe de mesure 60
4.2.1.2. Fréquences des mesures . 61
4.2.1.3. Ordre de grandeur . 62
4.2.1.4. Étalonnage du photomètre . 62
4.2.1.5. Archivage et envoi des données 62
4.2.2. Mesure de l ozone total . 63
4.2.2.1. Définition et principe de mesure 63
4.2.2.2. Fréquences des mesures 64
4.2.2.3. Ordre de grandeur .. 64
4.2.2.4. Étalonnage du Dobson ... 65
4.2.2.5. Archivage et envoi des données 65
4.2.3. Mesure du rayonnement solaire et atmosphérique . 65
4.2.3.1. Définition et principe de mesure .. 65
4.2.3.2. Les différentes mesures du rayonnement . 66
4.2.3.3. Structure du fichier de rayonnement 66
4.2.3.4. Ordre de grandeur 67
4.2.3.5. Étalonnage des pyranomètres et pyrhéliomètres . 67

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4.2.3.6. Archivage et envoi des données .. 67
4.2.3.7. Mesure du rayonnement direct avec filtres 67
4.2.3.8. Mesure du rayonnement ultraviolet .. 68
4.3. Mesures sur le site de l Assekrem . 68
4.3.1. Site de l Assekrem 68
4.3.2. Ozone de surface 68
4.3.2.1. Définition et principe de mesure . 69
4.3.2.2. Acquisition des données 69
4.3.2.3. Étalonnage de l analyseur d ozone 70
4.3.2.4. Archivage et envoi des données . 70
4.3.3. Mesure du black carbon (ou suie de carbone) .. 71
4.3.3.1. Définition et principe de mesure 71
4.3.3.2. Acquisition des données . 71
4.3.3.3. Archivage et envoi des données . 72
4.3.4. Mesure de la concentration des aérosols 72
4.3.4.1. Définition et principe de mesure 72
4.3.4.2. Acquisition des données . 72
4.3.4.3. Système ACCU (Automatic Cartridge Collection Unit) 73
4.3.5. Comptage des particules .. 74
4.3.5.1. Définition et principe de mesure . 74
4.3.5.2. Acquisition des données .. 74
4.3.5.3. Ordre de grandeur 75
4.3.5.4. Envoi des données des aérosols .. 75
4.3.6. Echantillonnnage des gaz à effet de serre .. 75
4.3.6.1.Définition et principe de mesure .. 75
4.3.6.2.Acquisition des résultats .. 77

CHAPITRE 5. ANNALYSE DES DONNEES DE LA STATION VAG

5.1. Préambule ... 78


5.2. Analyse des données de Tamanrasset 79
5.2.1. Trouble atmosphérique .. 79
5.2.2. Rayonnement solaire et Ultraviolet 79
5.2.3. Ozone total . 81
5.3. Analyse des données de L Assekrem . 81
5.3.1. Climatologie du site ... 81
5.3.2. Exploitation des données .. 82
5.3.2.1. Ozone en surface .. . 82
5.3.2.2. Aérosols . 86
5.3.2.3. Particules de poussière . 87
5.3.2.4. Gaz à effet de serre 88
5.3.2.4.1. Le CO2 .. 89
5.3.2.4.2. Le CO 91
5.3.2.4.3. Le CH4 . 91
5.3.2.4.4. Autres gaz .. 92
5.4. Conclusion 95

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CHAPITRE 6. REALISATION D’UN DETECTEUR DE CO2

6.1. Présentation de la réalisation .. 96


6.2. Concepts généraux sur les microcapteurs de gaz ... 97
6.2.1. Les grands principes 97
6.2.2. Résistances à oxydes métalliques sur support céramique 97
6.3. Les microcapteurs semi-conducteurs . 98
6.3.1. Principe 98
6.3.2. Perspectives 99
6.4. Spécifications techniques du capteur de pollution HS135 . 99
6.4.1. Caractéristiques 99
6.4.2. Applications . 100
6.4.3. Propriétés . 100
6.4.4. Courbes de sensibilité du capteur HS135 101
6.4.5. Structure et symboles du capteur HS135 . 101
6.5. Réalisation du détecteur de CO2 102
6.5.1. Le schéma et principe de fonctionnement ... 102
6.5.2. Essais et tests . 104
6.5.3. Étalonnage du montage .. 107
6.5.4. Circuit imprimé et implantation . 108
6.6. Carte convertisseur analogique-numérique 109
6.6.1. Présentation . 109
6.6.2. Description . 109
6.6.3. Schéma de principe et Fonctionnement . 110
6.6.4. Circuit imprimé et implantation . 111
6.6.5. Étalonnage de la carte convertisseur .. 111
6.6.6. Caractéristiques de la carte . 112
6.6.7. Nomenclature .. 112
6.7. Carte interface PIA/PC .. 113
6.7.1. Technologie 113
6.7.2. Périphériques .. 113
6.7.3. Connexion 113
6.7.4. Décodage d adresses 113
6.7.5. Programmation du PIA 114
6.7.6. Exemple de programmation . 115
6.7.7. Schéma de principe .. 116
6.7.8. Vue de la carte PIA/PC .. 117
6.7.9. Logiciels d acquisition 117
6.7.10.Vues extérieure et intérieure du dispositif de détection de CO2 118

Conclusion . 119
Annexe .. 120
Bibliographie . 124

Plan et résumé I
Nomenclature .. . II
Liste des figures . IV
Liste des tableaux .. VI

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INTRODUCTION

La pollution de l'air est un problème important de l'hygiène du milieu, qui affecte les
pays développés aussi bien que les pays en développement. Des quantités croissantes de gaz
et de particules potentiellement nuisibles sont émises dans l'atmosphère et entraînent des
dommages à la santé humaine et à l'environnement. Elles endommagent également à long
terme, les ressources nécessaires au développement durable de la planète.
Le danger relatif présenté par les différents polluants gazeux et particulaires pour la
santé, varie avec la concentration de ces polluants dans le temps et dans l'espace, et ainsi les
effets sur la santé de ces polluants peuvent varier d'un pays à l'autre. En conséquence, la
surveillance continue, soignée et attentive des concentrations de gaz polluants ainsi que la
distribution granulométrie des particules, de leur concentration et de leur composition sont
nécessaires avant qu'une estimation acceptable des effets soit faite. La situation est encore
plus compliquée car certaine combinaisons de polluants ont des effets cumulatifs et parfois
synergétiques.

Ce travail se veut avant tout une approche de l importance de la connaissance des


facteurs météorologiques pour une meilleure détermination de la dispersion des polluants. En
conséquence notre ambition est de faire un digest des grandeurs caractéristiques de
l'Environnement et des facteurs d influence météorologiques associés que l'on retrouvera
explicités plus ou moins en détail, pour la plupart, éparpillés dans les chapitres de cette thèse.

Outre la description des phénomènes de pollution atmosphérique liée aux conditions


météorologiques, nous présenterons également l expérience de l Algérie dans la surveillance
de la composition chimique de l atmosphère, par le biais d une station située dans le Hoggar.
Les données relatives aux meures exercées dans ce cadre seront explicitées par une analyse
statistique accompagnée de tableaux, graphes et commentaires.

Nous détaillerons également certaines méthodes précises utilisées pour mesurer les
polluants que l Organisation Météorologique Mondiale recommande d inclure dans les
programmes de surveillance de l atmosphère. Nous présenterons aussi les réseaux de
surveillance de la qualité de l air implantés en Algérie.

Pour ne pas rester en marge d une préoccupation majeure des chercheurs et


scientifiques à l heure actuelle, à savoir la concentration croissante des gaz à effet de serre
(GES), et notamment du dioxyde de carbone (CO 2), nous nous intéresserons à cet aspect par
la réalisation d un détecteur de CO2 articulé autour d un capteur à semi-conducteur.
acquisition se fera par un microordinateur piloté par un programme en langage C.

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CHAPITRE 1

CONCEPTS GENERAUX
1.1. Les objectifs

Les mesures environnementales climatologiques sont très diverses tant en ce qui


concerne la nature des paramètres à mesurer que l'objectif final de la mesure. Nous allons
considérer en premier lieu les divers objectifs liés à des mesures climatologiques.

Il peut s'agir :

• d'identifier les principaux paramètres permettant à un météorologiste de faire une


prédiction à court ou long terme du temps qu'il va faire. C'est généralement ce que
l'on sous entend quand on parle de mesures climatologiques. On peut déjà admettre
deux sous classes selon qu'il s'agit de micro ou de macro météorologie.

• une deuxième approche concerne non les prévisions mais les statistiques de ce qui
s'est réellement passé, soit pour des objectifs de connaissances des climats, avec
en vue de futures modélisations, soit pour des objectifs à relativement court terme
beaucoup plus ponctuels mais économiquement importants : les prévisions des
conséquences locales du climat, en particulier sur l'agriculture et les opérations que
devront entreprendre les agriculteurs en conséquence.

• une troisième approche concerne les problèmes de pollution atmosphérique qu'ils


soient chroniques ou accidentels. La connaissance de l'ensemble des paramètres
climatologiques en temps réel d'une zone géographique va permettre la prévision à
court terme des déplacements de polluants et donc l'anticipation si besoin est des
mesures d'urgence (plans d'évacuation par exemple en cas de pollution accidentelle
sévère).

• une quatrième approche concerne pour certains pays européens le domaine de


l'exploration médicale. Beaucoup d'outils d'aide au diagnostic fonctionnent en mode
ambulatoire ou en poste fixe au domicile du patient et concernent souvent des
pathologies dans lesquelles les conditions d'environnement climatologiques ont un
rôle conséquent. Il convient donc de les identifier aussi bien en milieu extérieur qu'en
milieu confiné.

Enfin dans certains milieux industriels il est indispensable de contrôler


l'environnement climatologique soit pour l'obtention de conditions de production optimisées,
soit pour assurer le confort des opérateurs.

Il est assez intuitif que les paramètres à mesurer ne seront pas exactement les mêmes
dans les divers cas précités et que pour un même paramètre sa plage de variation et les
caractéristiques métrologiques demandées seront elles aussi différentes selon les cas.

Il pourra en résulter des besoins différents en terme de capteurs.

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1.2. Les grandeurs à mesurer

Les paramètres les plus utiles à connaître sont :

• la température que l'on peut mesurer à différents niveaux, y compris dans le sol
• la pression atmosphérique
• l'humidité relative de l'air
• la pluviométrie
• l'ensoleillement
• la vitesse et la direction du vent
• la durée d'humectation des feuilles (pour l'agronomie essentiellement)
• la densité du brouillard au niveau du sol (pour la circulation routière)
• l'ennuagement (pour les météorologues essentiellement)

1.3. Les moyens de mesure

En pratique on peut disposer de 4 possibilités :

• des moyens à grande échelle consistant essentiellement en des images satellites


enregistrées dans différentes bandes de fréquence (UV, visible, IR)
• des moyens ascendants : ballons-sondes équipés d'un ensemble de capteurs et
permettant en un lieu donné d'effectuer une statistique verticale presque instantanée
sur 1 km ou plus des diverses grandeurs mesurées
• des moyens fixes : stations météorologiques d'aéroport ou d'exploitation agricole
• des moyens mobiles : micro dispositifs intégrés dans les systèmes ambulatoires
(médicaux ou autres)

La dispersion et le transport des polluants dans l'air dépendent de l'état de l'atmosphère


et des conditions météorologiques (turbulence atmosphérique, vitesse et direction du vent,
ensoleillement, stabilité de l'atmosphère, etc.). Cette dispersion et ce transport s'effectuent
notamment dans une tranche d'atmosphère qui s'étend du sol jusqu'à 1 ou 2 km d'altitude, et
que l'on appelle la couche de mélange atmosphérique, [12]. Dans cette couche les polluants
peuvent en outre subir des transformations chimiques plus ou moins complexes. Certains
polluants dont la durée de vie est élevée peuvent également être transportés à plus haute
altitude, voire dans la stratosphère, couche d'air comprise entre 8 et 40 km d'altitude environ.

1.4. Les instruments de mesures des paramètres environnementaux

1.4.1. Introduction

Les données sur la pollution atmosphérique nécessitent souvent une interprétation


météorologique. Très tôt, par conséquent, l utilisation que l on entend faire des données
doit être prise en considération et, lorsque cela est nécessaire, des mesures météorologiques
supplémentaires doivent être faites. Si une étude doit durer plusieurs années ou plusieurs
décennies, les programmes d observation météorologique peuvent devenir une partie
intégrante du réseau de surveillance de la pollution, [23]. On citera au passage le cas du
programme mondial de surveillance de l atmosphère auquel est impliquée l Algérie, que
nous détaillerons dans le chapitre 4.

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Certains instruments météorologiques utilisés dans les études et la surveillance de la
pollution atmosphérique sont énumérés dans le tableau I.1 ci-après :

Type de mesure Instruments


Élément
Direction moyenne
ponctuelle - Girouette
Vent en surface Vitesse moyenne - Anémomètre
ponctuelle à coupelles

Turbulence Ponctuelle Anémomètre bidirectionnel

Ponctuelle ou
Thermomètre à résistance
gradients à partir
Température (sous abri)
une tour

- Psychromètre
- Hygromètre
Humidité Ponctuelle - Humicap
(sous abri)

Vent, Ballon météorologique


pression, Variation en fonction équipé d une radiosonde
température et de l altitude
humidité en
altitude

- Pluviomètre standard
Accumulation au sol - Pluviomètre à augets
Précipitations basculeurs
Intensité au sol

Visibilité Trajectoire au sol Transmissomètre

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Vision directe du Photomètre
Turbidité soleil (intensité du
soleil)

Au sol
Rayonnement
(disque solaire Pyrhéliomètre
solaire direct
seulement)

Au sol
Rayonnement (disque solaire et Pyranomètre
global totalité de la voûte
céleste)

Tableau I.1. Instruments de mesure des éléments météorologiques

1.4.2. Instruments de mesures micrométéorologiques

Dans les relevés micrométéorologiques, il peut être nécessaire d effectuer les mesures
suivantes, [37] :

1. Fluctuations latérales et verticales du vent ;


2. Profils verticaux de la température et des vents dans les 50 premiers mètres au-dessus
du sol.

Fluctuation du vent

Un anémomètre ou une girouette standard fournit des indications sur l intensité des
rafales de vent, mais ne peut servir à des mesures quantitatives des fluctuations latérales du
vent à cause de problèmes de réponses et de dépassement. On utilise pour ce type de mesure
un anémomètre tridimensionnel pour obtenir les écarts-types des fluctuations latérales et
verticales du vent.

Profils verticaux du vent

Pour obtenir les profils verticaux du vent, des anémomètres sont habituellement
montés sur mât de faible diamètre à des intervalles de hauteur logarithmiques (par ex. 1, 2, 4
et 8 m).

Profils verticaux de température

Pour obtenir les profils verticaux de température, des thermocouples ou des


thermosondes sont montés dans des abris à des intervalles de hauteur logarithmiques.

1.4.3. Études de moyenne échelle

Pour les études de mésométéorologie, on peut devoir se servir d instruments pour


mesurer les paramètres suivants :

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1. Les champs de vents et de température près de la surface dans la zone étudiée ;
2. La hauteur de mélange et les profils verticaux des vents et des températures dans la
couche de mélange.

La détermination de cette hauteur de mélange est déterminante quand à la


connaissance des déplacements des polluants et de leur impact sur les régions avoisinantes de
la source d émission.

1.4.4. Tours et mâts équipés d’instruments

Les tours et mats (Figure 1.1) spécialement équipés d instruments sont utilisés pour
étude de la diffusion des polluants dans l atmosphère.

Pour les travaux de surveillance de la pollution et de lutte contre celle-ci, les tours
devraient dépasser d au moins 50 m les sources importantes de polluants.

La mesure de la température, de l humidité et du vent se fait à plusieurs niveaux (2 ou


3 au minimum). Le niveau le plus bas doit être à la même hauteur qu un abri météorologique
(2 m environ), installé à proximité du mât ou de la tour. Le nombre de niveaux dépend du but
et de la hauteur du mât ou de la tour.

La station de Ksar Chellala, centre de recherche en météorologie des zones arides et


semi arides, dispose d un mât métallique de 52 m. De base 4×4 m et de sommet 50×50 cm, il
est divisé en 10 paliers distants de 5m chacun. Les capteurs de mesure sont installés tous les
10 m (10, 20, 30, 40 et 50 m) et posés sur des perches de 2.5 m afin de minimiser l influence
de la construction métallique sur les capteurs de mesure.

Les paramètres mesurés aux différents niveaux sont :

• La température à l aide de thermosondes de platine


• humidité à l aide de sondes à variation capacitive
• La force et la direction du vent à l aide de capteurs optoélectroniques. Le vent
est de plus mesuré à des hauteurs de 2 et 4 m.

Fig. 1.1. Mât équipé d instruments

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1.5. Facteurs déterminants de la pollution et de l’auto purification de l’air

1.5.1. Introduction

Le phénomène de pollution de l air peut être considéré comme un déversement,


continu ou intermittent, d impuretés provenant des flots de gaz qui s échappent des appareils
évacuation : cheminées, orifices de ventilation, tubes d échappement ou autres sources
aérosols et de gaz, [6].

Après leur évacuation, du fait des propriétés physiques des fluides, le flot de ces
polluants se déplace et se dilue dans l atmosphère, provoquant, dans un sens favorable,
amoindrissement de leur concentration initiale, et dans un sens défavorable, l envahissement
un volume de plus en plus grand de l atmosphère dans laquelle ils se déversent. En
considérant une source unique à évacuation permanente et à volume constant, une
concentration moyenne des impuretés variant avec la distance à la source se produit dans
atmosphère environnante. Cette concentration croît ou décroît en fonction de facteurs
météorologiques qui contribuent à la dilution et à l éloignement des impuretés. Dans un
cubage d air donné, limité par un certain relief du terrain et par la présence de certains
bâtiments, la concentration des impuretés dépend de ces facteurs.

Après être arrivés dans le bassin aérien, les impuretés subissent aussi des
transformations chimiques, favorisées soit par des agents naturels de l air tels que l oxygène
et la vapeur d eau , soit par les radiations solaires ultra violettes, soit par d autres impuretés
présentes dans l atmosphère.
Tous ces phénomènes et ces facteurs participent à l établissement d une certaine
concentration de polluants en un point du bassin aérien avoisinant l usine émettrice.

Le phénomène du déversement des polluants qui constitue la pollution a lieu par un


processus inverse de celui de leur dilution et de leur neutralisation naturelle, l auto
purification.

Les facteurs qui participent à ce processus dynamique peuvent être groupés en [20] :

§ facteurs en rapport avec la source des impuretés ;


§ facteurs météorologiques ;
§ facteurs topographiques.

A ceux-ci, peuvent s ajouter les réactions chimiques qui, dans la majorité des cas,
déterminent la neutralisation des impuretés mais qui, dans d autres cas, donnent naissance, au
moins temporairement, à des produits nocifs, plus agressifs que ceux existant initialement.

Après leur arrivée dans l atmosphère certaines impuretés sont soumises au phénomène
de sédimentation, favorisé par l absence de courants d air, la densité et la dimension des
particules.
A l auto purification contribuent aussi d autres phénomènes comme la condensation et
absorption par la surface de l eau ainsi que par les objets, les plantes, les matériaux de
construction, etc.

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En réalité, dans l atmosphère des agglomérations et des régions industrielles se produit
une pollution complexe, dont la nature, la concentration et l extension varient avec les
facteurs dont elle dépend. Dans l air des rues se superposent et s amassent les impuretés
soulevées et évacuées par les véhicules auto et les installations de chauffage des habitations.
De plus dans l atmosphère des villes peuvent s accumuler des évacuations d usines. On peut
ajouter à tout cela les impuretés provenant de la décomposition naturelle des résidus divers,
[30].

Dans l air des villes, des poussières et gaz proviennent aussi fréquemment des appareils
de chauffage, installations de canalisations et préparation des aliments. Dans les habitations,
la poussière se dépose continuellement sur les objets, celle-ci se trouve en suspension dans
atmosphère d une manière permanente. La poussière qui s est déposée, dans l atmosphère
une manière permanente, s élève de nouveau sous l influence de l agitation de l air et du
déplacement des objets provoqué par l homme, [16].

Le rôle des facteurs météorologiques et topographiques est d aggraver ou de diminuer la


pollution, [20]. Ils se manifestent principalement dans le cas de certains emplacements
défavorables et de certains phénomènes météorologiques qui ne permettent pas l auto
purification. Les situations les plus défavorables tiennent à l emplacement des entreprises et
des villes dans des vallées et dépressions.

En effet alors que le volume de l air dans lequel se produit la dilution des polluants est
limité, la capacité d évacuation et de diffusion est réduite par des effets défavorables des
agents météorologiques, telles que la stagnation de l air et l inversion thermique.

En cas de persistance de ce calme, il arrive que les polluants ne puissent être écartés par
les courants d air, mais qu ils s accumulent dans l espace au voisinage des lieux où ils sont
émis. (Figure I.2)

2
1- Hauteur effective de la cheminée
Direction du vent
2- Vitesse et hauteur de la puissance portante
1 3- Hauteur réelle de la cheminée

Fig. I.2. Addition des effluents des cheminées [3]

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1.5.2. Les sources de pollution

Les sources de pollution déterminent l existence, la nature et le niveau général de


pollution. Le nombre, l espèce, la densité, l emplacement et la capacité des sources sont les
caractéristiques dont dépendent d une manière fondamentale la nature et l intensité de la
pollution, [3].

La liste des polluants atmosphériques est longue. Aux classiques habituels mais toujours
réels polluants tels que les poussières, le SO2, les NOx, le CO, les métaux lourds, les
composés organiques volatils, le fluor, l'acide chlorhydrique, etc., sont venus s'ajouter
progressivement d'autres substances telles que les gaz à effet de serre : le CO2, le CH4, le
N2O, les CFC, HFC, PFC et SF6 et d'autres substances telles que l'ozone, les organochlorés
(dioxines et furannes), les HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), etc.

La pollution de l air est produite par deux catégories de sources :

1) Naturelles (sols, végétaux, animaux, volcans) ;


2) Artificielles (installations industrielles, moyens de transport, appareils de
chauffage des habitations).

Actuellement on reconnaît aux sources artificielles une importance prépondérante,


comme étant plus proches des agglomérations, plus puissantes et plus nocives.

L évacuation des impuretés des sources artificielles se fait de deux manières :


- organisée par des canaux et bouches d évacuation (cheminées, bouches de
ventilation) avec des débits et des concentrations connues, calculées, ayant un
rythme ou une continuité ;
- non organisée, par échappement direct dans l atmosphère du lieu de production
des impuretés, en quantités et débits qui ne sont ni dirigés, ni connus.

Beaucoup de catégories de résidus sont évacués dans l atmosphère, à savoir :

- les gaz résiduels provenant des processus de combustion ou d opérations


technologiques.
- des gaz intermédiaires résultant de certaines phases des opérations
technologiques dans les périodes d avarie, de réglage de pression par des
orifices, soupapes, etc.
- des gaz de ventilation provenant d ateliers intérieurs.

Les catégories de polluants sont :

- des matières premières (charbon, argile, minerais, calcaire, etc.) ;


- des impuretés provenant de matières premières (cendre, soufre et arsenic dans
industrie énergétique et métallurgique, etc.).
- des substances intermédiaires produites au cours de certaines phases
opérations technologiques (gaz sulfureux dans l industrie de l acide sulfurique
et du sulfure de carbone, hydrocarbures dans l industrie pétrochimique, diverses
amines dans l industrie des colorants synthétiques, etc.).

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- des produits finis (ciment, noir de fumée, chlore, acide sulfurique, etc.), dans les
industries qui fabriquent ces substances (Tableau I.3, page 27).

1.5.3. Échelles spatiales et temporelles des phénomènes de pollution

Les applications de la météorologie au problème de la pollution de l air, problème


dont l importance s accroît sans cesse, imposent d envisager la question en fonction de
échelle de dispersion des polluants en cause.

Schématiquement, la pollution en un point donné est la résultante de phénomènes


relatifs à trois échelles, [41] :

• L'échelle locale, constituée des sources situées dans l'environnement immédiat


(périmètre de quelques kilomètres) qui, en fonction des circonstances météorologiques
locales, influencent plus ou moins directement la qualité de l'air en ce point. Ce sont
les phénomènes relatifs à cette échelle qui sont le plus souvent responsables des
variations rapides et de forte amplitude des concentrations en polluants.

• L'échelle régionale, couvrant un périmètre de quelques dizaines de kilomètres autour


du point. Les sources situées dans ce périmètre ont une influence relativement diffuse,
qui se matérialise par des variations de concentrations en polluants généralement
lentes et amorties.

• L'échelle continentale, s'étendant de plusieurs centaines à plusieurs milliers de


kilomètres. Ce que l'on appelle le transport à longue distance des polluants peut
contribuer de manière sensible aux teneurs mesurées. Ceci explique que l'on puisse
trouver une pollution en des points éloignés de toutes sources même modestes. Cet
apport contribue largement à ce que l'on appelle la pollution de fond (background).

De manière générale, la proximité des sources entraîne le caractère instantané de la


perception au point considéré. Il faut cependant remarquer que la part relative aux trois
niveaux décrits ci-dessus n'est pas constante et peut varier dans le temps, notamment en
fonction du polluant considéré et des circonstances micro- et macro météorologiques.

L'exemple d'un point situé en zone urbaine permet d'illustrer ces considérations.

Les teneurs en CO et NO y sont, en fonction de la nature des sources (trafic), quasi


exclusivement dépendantes de circonstances locale, intensité de la circulation, météo, etc.

La situation est différente pour le SO2 pour lequel on peut trouver des influences
situées aux trois échelles. L'échelle locale avec, par exemple, le chauffage domestique,
l'échelle régionale et l'échelle continentale avec d'importantes sources industrielles situées à
des distances plus ou moins grande.

Les parts relatives de ces trois échelles seront déterminées par l'importance des
émissions des différentes sources et par les circonstances météorologiques (température,
inversions de température, direction et vitesse du vent).

L'occurrence d'une augmentation importante de la pollution au point considéré peut


être le résultat de phénomènes jouant sur une ou plusieurs échelles.

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A chaque échelle correspond une pollution bien spécifique. On distingue ainsi des
pollutions de petite ou de grande échelle, de court ou de long terme. Ces caractéristiques
dépendent de la cause de la pollution et des conditions météorologiques, [35].
Portée
Composés Phénomènes
Échelles Origine dans Effets
principaux météo associés
le temps

Échappement
NO, NO2, CO
automobile de
Composés Temps local
voie à
organiques stable et vent
circulation
imbrûlés faible
intense ou
(gaz et particules)
encombrée

Incinération
sauvage, Êtres
Minutes
Pollution chauffage vivants,
Composés ou
de proximité domestique matériaux Temps local
organiques heures
avec et sols stable et vent
imbrûlés
combustible faible
(gaz et particules)
impropre ou
combustion
incomplète
Temps stable
Panache de
SO2, métaux ou vent établi
fumée
lourds dans direction
industrielle
dominante

Transport de NO, NO2, CO


Vent établi
pollution à comp. org.
dans direction
échelle de Imbrûlés
dominante
quartier (gaz et particules)

Êtres Îlot de chaleur


Heures
Pollution vivants, urbain et
ou
urbaine Résultante des matériaux inversion de
NO, NO2, CO jours
pollutions et sols température
comp. org.
précédentes (dôme de
Imbrûlés
à l échelle de pollution
(gaz et particules)
grandes urbaine et effet
de fond de
vallée)

Transformation
photochimique Êtres
Heures
Pollution de la pollution vivants, Temps chaud
O3, PAN ou
Périurbaine automobile matériaux et ensoleillé
jours
origine et sols
urbaine

Le tableau ci-après résume les phénomènes de pollution atmosphérique habituellement


classés par échelles géographiques.

Tableau I.2. Les échelles de la pollution

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1.6. Météorologie de la pollution atmosphérique

1.6.1. Diagramme

Un diagramme schématique du déplacement des polluants atmosphériques entre les


sources de pollution et les milieux récepteurs est donné à la figure 1.3. Les différentes étapes
à prendre en considération sont les suivantes, [36] :

1. Les émissions
2. Le comportement initial des polluants dans l atmosphère (montée en panache,
rabattement, etc.)
3. Processus atmosphériques (transport, diffusion, et transformations chimiques et
physiques)
4. Dépôts humides et secs
5. Impact sur le milieu récepteur
6. Impact sur le climat

Transport Transformations Immissions


Dispersion Soleil
Émissions Humidité Dépositions
Vent, turbulence, sèches
état thermique
Polluants primaires Dépositions
humides
SO2 SO3 O3
HC H2SO4
Pluies

HC
NOx
CO

Fig. I.3. Représentation schématique du déplacement des polluants


atmosphériques entre la source et le milieu récepteur.
1.6.2. Émissions

L inventaire des émissions contient un relevé des vitesses de production des polluants
pour une ville, une région, un continent ou l ensemble de la planète. Les inventaires des
émissions de sources naturelles sont, dans bien des cas, très imprécis. Les inventaires de
polluants anthropiques sont dressés directement au moyen d une surveillance des sources
typiques et, indirectement, à l aide des données sur les ventes de carburant automobile, la
consommation de gaz naturel et l utilisation d électricité, [13].
1.6.3. Comportement initial des polluants dans l’atmosphère
La nature des émissions et la « géométrie » de la situation comptent pour beaucoup
dans le comportement initial d un polluant. On rencontre plusieurs cas, dont les suivants,
[19] :

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1. Émissions de sources ponctuelles ;

2. Émissions de sources diffuses (p. ex. nombreuses petites émissions appelées


quelques fois émissions fugitives d une grosse usine ou d un îlot d habitation dans
une ville)

3. Émissions sous pression, c est-à-dire ayant une vitesse de sortie

4. Émissions de gaz chauffés (et donc flottants)

5. Émissions de gaz lourds et de grosses particules

6. Émissions contenant des gouttelettes, qui s évaporent par la suite et refroidissent le


panache, ce qui le fait tomber

7. Émissions de véhicules en mouvement

8. Émissions d un évent situé dans le sillage d un édifice ou dans un endroit où les


effets aérodynamiques, attribuables à la géométrie locale, peuvent être importants

1.6.4. Transport et diffusion dans l’atmosphère


Lorsque l effluent d une cheminée perd sa densité propre, il se déplace dans la
direction du vent (axe des abscisses), s étire dans cette direction (figure I.4) et se diffuse
latéralement (axe des y) et verticalement (axe des x). Les principales variables qui permettent
de prévoir la concentration au niveau du sol à quelques kilomètres d une source sont la
direction et la vitesse du vent ainsi que la structure de la turbulence dans les axes y et x.

Vent faible Vent fort

Fig.I.4. Plus la vitesse est grande, plus le volume d air qui passe au-dessus de la cheminée
par unité de temps est important et plus l effluent est dilué (Gifford, 1959) [36]

L incapacité relative de l atmosphère à disperser les contaminants est appelée le


potentiel de pollution, [36]. Des vents légers et une inversion de rayonnement indiquent un

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fort potentiel de pollution pour de sources situées au sol. Le potentiel de potentiel varie
énormément d une journée et d un endroit à l autre.

En milieu rural, par beau temps, on observe un cycle quotidien bien défini (figure I.5).
Peu après le lever du soleil, une couche superficielle bien mélangée se forme et prend de
expansion vers le haut pour atteindre un maximum vers le milieu de l après-midi. La hauteur
de mélange, qui varie de moins de 1 kilomètre à plusieurs kilomètres en épaisseur, a une
importance particulière dans la limitation de la diffusion verticale des polluants.

La hauteur de mélange correspond à l'épaisseur de la couche atmosphérique près du


sol dans laquelle les polluants peuvent se disperser en quelques heures. Deux principaux
mécanismes permettent aux polluants de se disperser rapidement dans la verticale : la
turbulence thermique et la turbulence mécanique.

La turbulence thermique se produit lorsque l'air est moins dense près du sol, par
exemple lors d'une journée ensoleillée et chaude. La turbulence mécanique est due à la
variation verticale du vent et elle augmente lorsque les vents sont forts et que la surface du sol
est rugueuse.

TROPOSHERE MOYENNE ET SUPERIEURE

COUCHE DE COUCHE DE COUCHE DE COUCHE DE


MELANGE MELANGE MELANGE MELANGE

TURBULENCE DE TURBULENCE DE TURBULENCE DE TURBULENCE DE


FAIBLE FORTE FAIBLE FORTE
INTENSITE INTENSITE INTENSITE INTENSITE

INVERSION
INVERSION

MINUIT MIDI MINUIT MIDI

Temps

Fig. I.5. Représentation schématique de la structure de la basse troposphère


par beau temps (Munn et Bolin, 1971), [36]

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1.6.5. Le transport global des polluants de la troposphère vers la stratosphère

A priori, les échanges tropo-stratosphère sont limités car la stratosphère est très
stratifiée et donc difficile à pénétrer. Cependant, il existe un chemin d'accès privilégié pour
l'air troposphérique : c'est celui des tours convectives équatoriales qui permettent à de l'air
troposphérique de monter dans la stratosphère, [57].

C'est principalement ainsi que les polluants tels que les CFC passent de la
troposphère dans la stratosphère. Dans la troposphère, moins stratifiée et aux mouvements
méridiens plus importants que la stratosphère, les polluants émis aux latitudes tempérées se
retrouvent facilement en quelques dizaines de jours à l'Équateur puis peuvent passer dans la
stratosphère.

Une fois qu'ils sont dans la stratosphère, ils mettront beaucoup plus de temps à
atteindre le pôle car les mouvements méridiens sont beaucoup plus faibles dans la
stratosphère. Cela prendra plusieurs mois.

Concernant la dispersion des aérosols volcaniques du Pinatubo (Philippines), leur


accès dans la stratosphère est très différent car lors d'éruptions volcaniques, ces particules
pénètrent très facilement dans la stratosphère jusqu'à des altitudes considérables. Lors
d'éruptions volcaniques, il y a éjection de particules avec 2 caractéristiques :

1- une éjection avec une vitesse initiale élevée


2- une éjection de particules ayant une température élevée

Ces 2 paramètres permettent aux particules d'atteindre des altitudes considérables car
entraînement vers le haut des particules est facilité.

Une fois que les aérosols sont dans la stratosphère, ils vont s'étendre en longitude
mais peu en latitude car les mouvements méridiens stratosphériques sont faibles. Les
poussières émises par les volcans tropicaux mettent environ 3 semaines pour se répandre dans
la bande intertropicale mais 6 à 7mois pour atteindre les hautes latitudes.

1.7. Les modèles de dispersion des polluants

1.7.1. Introduction :

Il est important de réaliser que l'examen des émissions à la source ne constitue qu'une
étape vers l'analyse des impacts environnementaux associés aux polluants. Ces informations
doivent ensuite alimenter des modèles plus spécialisés analysant la dispersion
atmosphérique des polluants et leur concentration sur le territoire en fonction du temps, et
en particulier la recherche d'épisodes critiques ou d'épisodes de dépassement des normes.
De tels modèles nécessitent l'analyse intégrée des polluants provenant de toutes sources
(résidentielles, industrielles, anthropiques, etc.) lesquels interagissent entre eux et subissent
des réactions physico-chimiques et photochimiques, [10].

La modélisation de la pollution de l air est la représentation simplifiée des


phénomènes physiques décrivant le transport et la diffusion des polluants dans l air, [2].

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Une analyse complète requiert aussi la mesure du degré d'exposition réelle des
populations et finalement l'estimation des incidences sur la santé.

Les prévisions établies et les cartographies de la qualité de l'air diffusées, à travers de


nombreux pays, sont le résultat de simulations numériques effectuées à l'aide de modèles
déterministes dits de chimie-transport qui permettent, pour des périodes de temps allant de
quelques jours à plusieurs mois, de calculer l'évolution de la pollution photo-oxydante et
particulaire dans les basses couches de l'atmosphère, à différentes échelles spatiales, [53].

Les principaux modèles utilisés actuellement sont au nombre de trois et sont


sommairement présentés ci-après avec leurs avantages et leurs défauts, [1].

1.7.2. L’approche gaussienne

est la méthode la plus ancienne et la plus utilisée pendant longtemps pour des
raisons de capacité limitée des ordinateurs. Les modèles gaussiens fournissent des résultats
compétitifs par rapport à des modèles plus sophistiqués sur des terrains sans relief important.
Par ailleurs, ils ont l avantage de ne demander que peu de données. Parmi ces données,
figurent pour la plupart des modèles la direction et la vitesse de vent ainsi que la stabilité.

Elle permet d obtenir des résultats assez précis à condition de respecter certaines
hypothèses : densité du polluant proche de celle de l air, homogénéité horizontale, champ de
vent constant dans l espace et dans le temps, composante verticale du vent négligeable,
diffusion dans le sens du vent négligeable devant le transport, régime permanent
instantanément atteint. De plus cette méthode n est valable que pour des sources ponctuelles.

1.7.3. L’approche lagrangienne

Les modèles lagrangiens décrivent les éléments du fluide dans leur mouvement. Ils
regroupent tous les modèles pour lesquels les panaches sont décrits par le déplacement
éléments qu on suit dans leur mouvement : modèles à bouffées, modèles particulaires.

Les modèles à bouffées sont utilisables dans des conditions de turbulence homogène,
si la densité du polluant est proche de celle du vent et lorsque la composante verticale du vent
est négligeable. Ils sont plus perfectionnés que les modèles gaussiens car ils prennent en
compte les modifications du champ de vent tridimensionnel.

Les modèles particulaires calculent la trajectoire de plusieurs milliers de particules de


manière indépendante. L avantage de cette approche est de pouvoir suivre chaque particule
avec ses coordonnées (on peut ainsi, en un point, connaître l influence de chaque source de
polluant et pas seulement la concentration de celui-ci). Cependant, la quantité de calculs est
élevée, ce qui restreint l utilisation de cette méthode.

1.7.4. L’approche eulérienne

Les modèles eulériens découpent l espace en « boîtes » et calculent la composition de


chacune de ces boîtes à chaque pas de temps en déterminant la diffusion des polluants entre
ces boîtes.

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Source Processus générateur de Agents polluants
Catégorie
pollution

Le sol Fuites éoliennes, climatiques, Particules minérales d argiles,


décomposition de résidus oxydes métalliques, silice,
origine animales ou particules organiques de nature
végétales végétale et animales, gaz (CO2, H2S,
(cadavres, déjections, etc.) NH3, substances odorantes
Sources complexes)
naturelles

Les plantes Production et émission de Graines de pollen, spores de


particules moisissures et levures

Les volcans Éruptions, émanations Particules, gaz, vapeurs

Les usines Transport, dépôt, préparation Poussières de charbon, cendres,


thermo des combustibles, surtout ceux fumée et certaines impuretés solides,
énergétiques avec des impuretés toxiques, composée s de : As, F,
incombustibles etc., gaz (CO2, CO, SO2, NOx, SO3,
H2S) Hydrocarbures polycycliques

Les combinats Combustion, transport, dépôt, Poussières de minerai, poudres de


sidérurgiques préparation, fusion et raffinage Fer et oxyde de fer, SO2, Mn,
du minerai et du métal, phénols gaz (CO2, CO, SO2, H2S)
combinaisons ou alliages avec hydrocarbures polycycliques
Sources autres métaux
artificielles
industrielles

Les usines de la Préparation, fonte et raffinage Poussières, vapeurs et oxydes


métallurgie non du minerai des métaux non métalliques de : Pb, Zn, Cu, Be, As,
ferreuse ferreux, combinaisons ou Sn, Cd, Hg
alliages, fusion et coulée

Fabriques de Transport, dépôt, préparation Poussières de matières premières,


ciment des matières premières, combustibles, matériaux et ciment
combustion et broyage du contenant parfois : F, SiO2, etc.
clinker, mise en sacs et
transport du ciment

Tableau I.3. Classification des sources de polluants de l air, [3]

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Source Processus générateur de Agents polluants
Catégorie
pollution

Autres fabriques Transport, broyage, fabrication, Poussières toxiques ou non toxiques,


de matériaux de combustion fibrogènes, cancérigènes, etc.
construction (alcalis, F, SiO2, amiante)

Calcaire,
magnésie, gypse,
verre, amiante,
céramique
baryte, briques,
matériaux
réfractaires, etc.

Usines Production des acides Évacuation de gaz (SO2, SO3, NOx,


chimiques (chlorhydrique, phosphorique, Cl, HF, CS2, H2S), vapeurs (HCl,
inorganiques azotique, sulfurique), chlore, NO3H, NH3), particules (fluorures,
alcalis (hydroxyde de Na, de K, poudres non toxiques)
ammoniaque), engrais
minéraux (azotates et
Sources phosphates), fibre de viscose
artificielles
industrielles

(suite) Usines Raffinage du pétrole et Vapeurs, gaz, particules


chimiques obtention de produits du (hydrocarbures solvants, éthers,
organiques : pétrole. Réactions et travaux alcools, phénols, mercaptans, noir de
- colorants chimiques variés, dépôt, fumée, etc.)
- produits transport
chimico
pharmaceutiques
pesticides
- détergents
- noir de fumée
- caoutchouc

Usines de papier Transport, broyage, production Poudre, SO2, Cl, mercaptans


et cellulose de pâtes, blanchissage

Industries Transport, dépôt, travail des Particules, substances odorantes


alimentaires et matières premières,
produits animaux intermédiaires et finies
(peausseries)

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Source Processus générateur de Agents polluants
Catégorie
pollution

Autres fabriques Transport, broyage, fabrication, Poussières toxiques ou non toxiques,


de matériaux de combustion fibrogènes, cancérigènes, etc.
construction (alcalis, F, SiO2, amiante)

Calcaire,
magnésie, gypse,
verre, amiante,
céramique
baryte, briques,
matériaux
réfractaires, etc.

Usines Production des acides Évacuation de gaz (SO2, SO3, NOx,


chimiques (chlorhydrique, phosphorique, Cl, HF, CS2, H2S), vapeurs (HCl,
inorganiques azotique, sulfurique), chlore, NO3H, NH3), particules (fluorures,
alcalis (hydroxyde de Na, de K, poudres non toxiques)
ammoniaque), engrais
minéraux (azotates et
Sources phosphates), fibre de viscose
artificielles
industrielles

(suite) Usines Raffinage du pétrole et Vapeurs, gaz, particules


chimiques obtention de produits du (hydrocarbures solvants, éthers,
organiques : pétrole. Réactions et travaux alcools, phénols, mercaptans, noir de
- colorants chimiques variés, dépôt, fumée, etc.)
- produits transport
chimico
pharmaceutiques
pesticides
- détergents
- noir de fumée
- caoutchouc

Usines de papier Transport, broyage, production Poudre, SO2, Cl, mercaptans


et cellulose de pâtes, blanchissage

Industries Transport, dépôt, travail des Particules, substances odorantes


alimentaires et matières premières,
produits animaux intermédiaires et finies
(peausseries)

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CHAPITRE 2

LA MÉTÉOROLOGIE ET LA POLLUTION DE L'AIR

2.1 Introduction
La pollution atmosphérique n est pas un phénomène nouveau. Depuis la révolution
industrielle du 19ème siècle, caractérisée par une utilisation massive des combustibles fossiles,
un certain nombre d épisodes tragiques ont marqué l histoire. Un des plus célèbres est celui
du smog de Londres de 1952 (smog est la contraction de smoke et de fog). Une augmentation
brutale des concentrations de dioxyde de soufre due à des conditions météorologiques
particulièrement stagnantes, causa près de 4000 morts [Brimblecombe, 1987], [7].
Dans le passé, le but de la météorologie consistait principalement à étudier la physique
et la dynamique de l atmosphère. Cela se comprend aisément étant donné que l état physique
de l atmosphère et son aspect dynamique exercent une influence directe, non seulement sur
notre vie quotidienne, mais également sur des activités humaines aussi importantes que la
production agricole, les transports aériens, terrestres et maritimes, [33].
Les résultats de récentes recherches ont fait apparaître que l étude de l atmosphère
devait aussi s appuyer sur la chimie, car sa physique, sa dynamique et en définitive le climat,
dépendent tous de la composition chimique de l atmosphère. Les transferts par rayonnement
ondes courtes et d ondes longues, qui déterminent le bilan radiatif, sont fonction en fait de
la nature des molécules gazeuses et des particules en suspension (aérosols) présentes dans
atmosphère. En outre, dans les nuages, les particules agissent comme noyaux de
condensation et noyau de congélation. L activité de ces particules dépend à la fois de leurs
caractéristiques physiques et de leur composition chimique. C est ainsi que les particules en
suspension exercent une forte influence, non seulement sur la répartition des précipitations,
mais également sur l étendue de la couverture nuageuse et par conséquent, sur l albédo
planétaire de la terre. Enfin la visibilité, l un des paramètres atmosphériques les plus
importants pour l aviation et la navigation, dépend directement de la nature des particules, y
compris de leur composition chimique, [44].
Une autre raison importante de s intéresser à la chimie atmosphérique réside dans le
fait que les gaz et les particules atmosphériques font l objet d un échange permanent avec les
plantes, le sol et les surfaces d eau de la terre. Certains éléments constitutifs de l atmosphère
sont produits à la surface de la Terre (sources) alors que d autres y sont absorbés (puits). Un
exemple bien connu est la photosynthèse : les plantes rejettent l oxygène dans l air et
consomment le dioxyde de carbone. Ces flux de matière entrant et sortant de l atmosphère
font partie des échanges planétaires des composants de la nature, connus sous le nom de
cycles biogéochimiques, [24].
Il découle de cette courte présentation que les altérations de la composition
atmosphérique, occasionnées par l homme, peuvent modifier le climat de notre planète et/ou
les cycles biogéochimiques. De telles modifications peuvent être provoquées par la pollution
atmosphérique due aux activités humaines. Un exemple bien connu et préoccupant est
accroissement de la concentration du dioxyde de carbone dans l air qui se confirme de plus
en plus et donne lieu à des variations climatiques en raison de ce qui est appelé effet de serre.
Par ailleurs, un des changements les plus angoissants concernant les cycles biogéochimiques
est l acidification des dépôts atmosphériques (pluie acide) causée par les émissions de
dioxyde de soufre et d oxyde d azote provenant des combustibles fossiles alimentant les
centrales électriques, les chauffages domestiques et les moteurs des automobiles. Selon la

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sensibilité des sols, des nappes phréatiques et des lacs, cette acidification peut provoquer des
dégâts graves dans les écosystèmes terrestres et aquatiques.
Le rôle joué par la pollution de l air, dans les modifications de la composition de
atmosphère et dans l altération du climat et de l environnement, démontre donc la nécessité
d’étendre les observations météorologiques en tenant compte des paramètres chimiques,
[50]. Cette exigence rend le travail des observateurs météorologiques plus difficile, car les
mesures chimiques sont en général plus compliquées à effectuer que les observations
météorologiques classiques. Dans la majorité des cas, la composition de l air et celle des
précipitations sont mesurées en deux étapes distinctes. La première consiste à prélever un
échantillon d air et des précipitations ; la seconde réside dans l analyse physique et chimique
de l échantillon. Le prélèvement de l échantillon est réalisé à la station même, alors que les
analyses chimiques sont effectuées dans des laboratoires spécialisés.

2.2 Les facteurs d’influence météorologiques

Deux paramètres météorologiques sont d une première importance dans le contrôle du


niveau de pollution dans une ville. Pour une série de contrôles constants, le niveau de
pollution dépendra de la variation verticale de la température, de la direction et de la force des
vents de bas niveau (Neiburger, 1969), [9].

exploration des effets particuliers de la vitesse du vent, de la direction du vent et du


gradient thermique vertical sur les émissions des cheminées (panaches) permet de comprendre
la relation directe entre les conditions climatiques et la migration et le comportement des
polluants atmosphériques. À l'aide d'observations qualitatives et quantitatives, il est possible
établir une relation entre ces données et leur observation des émissions des cheminées.

La pollution de l'air a des répercussions à l'échelle de la localité, de la région, du


continent et du monde. À divers niveaux (les grands systèmes climatiques, les effets des lacs
ou de la topographie sur les conditions régionales, les vents et les effets de brassage à l'échelle
locale), les facteurs météorologiques exercent une forte influence sur la dispersion et la
concentration des polluants dans l'atmosphère, [5].

Si la qualité de l'air dépend principalement de l'émission de substances polluantes par


différentes sources (industries, transports, sources tertiaires et domestiques), elle dépend
aussi des conditions météorologiques. La topographie d'un site, la climatologie
(température, rayonnement, vitesse et direction du vent, pression atmosphérique, etc.)
influencent le transport, la transformation et le dispersion des polluants. Nous distinguerons
une part l influence des paramètres météorologiques et les facteurs aggravants d autre part,
[40], [54].

2.2.1. L’influence des éléments météorologiques :

• La direction, la vitesse, la turbulence et la stabilité des vents ont des effets sur le trans
port, la dilution et la dispersion des polluants. Le vent est favorable à la dispersion des
polluants, notamment à partir de 20 km/h. Toutefois, il peut également amener des
masses d air contenant des polluants en provenance d autres sources. Lorsqu il est de
faible vitesse, ces phénomènes de transport accompagné d accumulation, est courant.

• La température agit sur la chimie des polluants : le froid diminue la volatilité de


certains gaz tandis que la chaleur estivale est favorable à la formation photochimique

Page 33 de 131
de l'ozone. La température a un effet sur la vitesse de déplacement et de réaction des
molécules. Plus la température est élevée, plus les molécules ont de chances d entrer
en collision puisqu elles se déplacent plus rapidement. De même, plus la température
est élevée, plus les collisions produisent de réactions. Autrement dit, une hausse de la
température accroît la vitesse de réaction des polluants de l air.

• La pression dans le cas de situations dépressionnaires (basses pressions)


correspondent généralement à une turbulence de l'air assez forte et donc de bonnes
conditions de dispersion. En revanche, des situations anticycloniques (hautes
pressions) où la stabilité de l'air ne permet pas la dispersion des polluants entraînent
des épisodes de pollution.

• La turbulence de l air crée des tourbillons de mélange d autant plus grands que la
vitesse du mouvement de l air est plus grande.

• La pluie lave l'atmosphère des particules et des gaz, pour ensuite les déposer sur le sol
et dans l'eau; Les précipitations sont généralement associées à une atmosphère
instable, qui permet également une bonne dispersion de la pollution atmosphérique.
Elles peuvent parfois accélérer la dissolution de certains polluants. Mais, globalement,
les concentrations en polluants dans l'atmosphère diminuent nettement par temps de
pluie notamment pour les poussières et les éléments solubles tel que le dioxyde de
soufre (SO2).

• humidité est souvent un facteur déterminant de l'effet des polluants sur les biens, la
végétation et la santé.

• Les nuages de par l existence d un plafond peu élevé créent un espace fermé dans
lequel la dilution des impuretés ne se produit plus dans des conditions satisfaisantes.

• La lumière du soleil est un élément essentiel de la production photochimique des


oxydants qui forment le smog.

2.2.2. Les facteurs aggravants

• La couche d'inversion

En situation normale, la température de l'air diminue avec l'altitude, environ 1° C tous les
100 mètres. (Figure II.1.a.) Quand l'air chaud s'élève dans les couches supérieures plus
froides, il entraîne avec lui les polluants qui sont ainsi dispersés verticalement (principe de la
montgolfière).

Les inversions de température sont des cas particuliers ; l'atmosphère, au lieu de se


refroidir avec l'altitude, se réchauffe jusqu'à un certain niveau appelé niveau d'inversion.
(Figure II.1.b). A ce niveau se forme une couche d'air plus chaude qu'on appelle couche
d'inversion.

Les substances provenant des chauffages, des industries et du trafic automobile,


s'accumulent sous la couche d'inversion qui forme un « couvercle » empêchant les polluants
de se disperser, il n'y a plus de brassage vertical. Si le vent est faible, la concentration des
polluants peut alors augmenter très rapidement

Page 34 de 131
Fig. II.1.a. Situation normale Fig. II.1.b. Inversion de température

L'inversion de température est un phénomène naturel qui habituellement n'engendre pas


de conséquences néfastes. Cependant, si une inversion se produit dans une grande ville
polluée, cela peut avoir des effets désastreux. A Londres en 1952 une couche d'inversion a
duré 9 jours. En 4 jours seulement, plus de 4 000 personnes en sont mortes, [7].

• Brise de mer et brise de terre

Ce phénomène généré par le contraste thermique existant entre la terre et la mer a lieu
surtout l'été et est particulièrement favorable à la formation de l'ozone.

- La nuit, la terre se refroidit beaucoup plus rapidement que la mer. La nuit et tôt le
matin, se forme alors une brise soufflant de la terre vers la mer : la brise de terre.
Afin de combler la baisse de pression au-dessus la mer, l'air au dessus du sol se déplace vers
la mer. La nuit, l'eau plus chaude réchauffe l'air qui est en contact. L'air amorce un
mouvement vers le haut.

Le matin, les polluants primaires tels que le CO, les NOx et les COV, émis par
l'activité économique d'une agglomération, sont déplacés en mer par la brise de terre.
- Le jour, la terre se réchauffe beaucoup plus rapidement que la mer, un phénomène
d'ascendance généralisé s'établit sur la terre, compensé par un appel d'air maritime : la brise
de mer.

Le soleil réchauffe le sol, l'air chaud monte et crée une baisse de pression. Afin de
combler l'air qui monte, l'air plus frais au-dessus de la mer se déplace vers la terre.

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Les polluants sont ensuite transformés sous l'action du soleil en ozone qui est rabattu
l'après midi vers la terre par l'effet de brise de mer.

2.3. L’importance de la direction et de la vitesse du vent

2.3.1. La direction du vent

La direction du vent est toujours donnée par la direction d'origine du vent. Les
polluants se déplacent donc dans la direction opposée. Quand on choisit l'emplacement d'une
usine et qu'on essaie de prévoir les risques de pollution, il faut prendre en compte la
persistance des vents. À cause de facteurs topologiques, la présence d'une vallée par exemple,
les vents pourraient souffler beaucoup plus souvent dans une direction que dans l'autre. Il est
donc à déconseiller d'établir une industrie polluante au fond d'une vallée.

Le déplacement horizontal est variable, aussi bien comme direction que comme
intensité, particulièrement dans les zones à climat tempéré. Cependant chaque pont du sol
possède une certaine périodicité en ce qui concerne les vents ; elle se caractérise par
existence d un vent dominant désigné par la direction à partir de laquelle le mouvement de
air se produit le plus souvent au cours de l année.

Ceci s établit par des enregistrements météorologiques systématiques de la direction


du vent et par la représentation graphique sous forme de rose des vents (Fig.II.2.a).
ordinaire les enregistrements sont effectués pendant plusieurs années pour en tirer une
moyenne annuelle.

En dehors de la rose des vents annuelle, la rose des vents pour des intervalles de temps
plus courts (trimestre ou mois) a aussi une importance ; elle permet de mettre en évidence une
direction dominante à peu près exclusive. Son importance est très caractéristique pendant les
périodes de temps où l auto purification est réduite (les mois d automne et d hiver), [3].

En dehors également de la rose des vents proprement dite, certains auteurs ont utilisé
la rose de pollution (Fig.II.2.b) construite d après des observations et relevés faits non pas
pour la direction d où vient le vent, mais pour la direction vers laquelle il souffle à partir du
lieu de l enregistrement et de la source de pollution, [3].

Ainsi le graphique constitué comme rose de pollution représente l image retournée


vue dans une glace de la rose des vents (fig. II.2)

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Fig. II.2.a. La rose des vents [3] Fig. II.2b. La rose de pollution [3]

La connaissance de la direction à fréquence minimum permet un choix judicieux quant


à l emplacement des sources d impuretés et à les éloigner le plus possible des localités
avoisinantes.

Application : détermination de la rose des vents d Oran (Période 1990-1999) à l aide


du logiciel Microcal Origin 6.00

Station d’Oran Es-Sénia

Altitude : 90 m

Latitude : 35°38 N

Longitude : 00°36 W

Annuel Nombre d observations = 29 210


Classes de vitesses du vent (m/s)
Direction Pourcentage
du vent par direction
01-05 06-10 11-15 16
N 9.73 9.37 0.16 0.00 19.26
NE 8.82 2.33 0.10 0.00 11.25
E 6.79 1.54 0.02 0.00 8.35
SE 1.31 0.08 0.00 0.00 3.97
S 3.83 0.14 0.01 0.00 15.79
SW 10.95 4.55 0.28 0.01 15.79
W 9.09 7.80 1.54 0.13 18.56
NW 1.83 0.76 0.08 0.01 2.67
Calme 18.65
Variable 0.00

Total 52.34 26.56 2.19 0.16 99.90

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N N

Fig. II.3.a. La rose des vents d Oran Fig. II.3.b. La rose de pollution d Oran

2.3.2. La vitesse du vent

La vitesse résulte du déplacement des masses d air et dilue continuellement la


pollution libérée au point d émission. Une absence de vent contribuera donc à l accumulation
des polluants près des sources. Sa vitesse augmente généralement avec l altitude. On utilise
couramment un profil puissance pour décrire cette augmentation dans la CLA. La formule
empirique utilisée par de nombreux organismes de recherche dont l EPA (Environnemental
Protection Agency, USA) est, [29]:

UZ=UA (Z/ZA) P (II.1)

(Avec U la vitesse du vent à l altitude Z ou ZA et P un exposant fonction de la stabilité


atmosphérique)

P est compris entre 0.05 (Atmosphère stable -classe A- et rugosité de 0.01 m) et 0.69
(atmosphère instable -classe F- et rugosité de 3 m).

Cette formule est valable dans la couche limite de surface (CLS) qui est définie
comme les premières dizaines de mètres de l atmosphère. Pour les approches plus
sophistiquées, il est utilisé la formulation de Monin-Obukhov :

La vitesse du vent détermine le temps que prennent les polluants pour voyager de leur
point d'émission à leur point de chute. Elle a aussi un effet sur le taux de dilution. Ainsi, plus
la vitesse du vent est grande, plus les polluants se diluent dans l'air et moins leur
concentration est élevée. Ce n'est toutefois pas le cas quand la source de pollution est une
zone poussiéreuse ou un tas de matériel. Dans ce cas, un vent plus fort soulève davantage de
poussière dans l'air. De plus, l'effet de dilution ne réduit pas nécessairement la concentration
des polluants émis par une cheminée haute. Dans ce cas, l'augmentation de la vitesse du vent a
pour effet de pousser le panache de fumée vers le sol. La figure II.4 illustre la relation entre la
vitesse du vent et le comportement du panache de fumée.

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Fig. II.4. Effet de la vitesse du vent sur le comportement d'un panache de fumée [36]

La vitesse du vent est très variable. Les turbulences d'origine mécanique créées par les
accidents de terrain sont l'une des principales causes de cette variation. Plus le sol est
accidenté, plus les turbulences d'origine mécanique sont importantes. Ces turbulences influent
sur le déplacement des polluants. On peut constater ce phénomène en observant le
comportement des panaches de fumée. Pour éviter que les édifices et les accidents de terrain
affectent les panaches de polluants, il faut que les cheminées aient une certaine hauteur. La
figure II.4 illustre l'effet de rabattement des édifices sur le déplacement de l'air.

Fig. II.5. Effet de rabattement d'un édifice [36]

Également, plus la vitesse du vent au sol est grande, plus il y a de turbulences. Il peut
aussi y avoir des turbulences thermiques. Quand le sol se réchauffe, les couches inférieures
deviennent instables et il se produit un phénomène de convection. Les turbulences thermiques
sont plus importantes les jours de soleil et de vent léger. La nuit, quand le ciel est dégagé et
que le vent est léger, le sol et les couches d'air qui en sont rapprochées refroidissent, créant
ainsi une couche stable. La turbulence est alors réduite au minimum et l'atmosphère est
relativement stable.

2.4.1. Autres facteurs déterminants de la pollution

2.4.1. La température de l’air

Les mouvements des masses d air sont dus aux différences de densité entre elles. Les
densités sont aussi influencées par la température des masses d air. Le gradient de
température conditionne ainsi le mouvement ascendant ou descendant d une couche ou
absence de celui-ci.

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La température de l air diminue généralement avec l altitude de 1°C tous les 100 m.
Cette configuration favorise la dispersion des polluants. Si la température augmente avec
altitude, on parle d inversion de température ou inversion thermique. Autrement dit, les con
ditions normales sont inversées.

Fig. II.6. Variation de la température selon l altitude [14]

Les inversions de température sont des cas particuliers où la stabilité de l'air est
particulièrement importante puisque l'atmosphère, au lieu de se refroidir avec l'altitude se
réchauffe jusqu'à un certain niveau appelé niveau d'inversion. Ce niveau représente une
discontinuité thermique qui bloque toute possibilité d'échange vertical. En cas d'inversion
thermique, les polluants sont bloqués dans les basses couches de l'atmosphère. Les inversions
de température sont caractérisées par le niveau auquel se situent l'inversion et la différence de
température existant de part et d'autre du niveau d'inversion.

Plus l'inversion est basse, plus les polluants se concentrent dans les basses couches de
l'atmosphère. Les inversions de rayonnement correspondent au refroidissement nocturne du
sol. Elles peuvent être observées tout au long de l'année par des nuits dites radiatives, c'est-à-
dire sans nuages avec un effet de serre limité. En hiver, le réchauffement diurne n'est pas
toujours suffisant pour faire disparaître cette inversion de basse couche qui a tendance à
s'affirmer au fil des jours au cours de la persistance de longs épisodes froids.

Le gradient vertical de température est également utilisé pour définir la stabilité de


atmosphère. Si la température décroît trop rapidement, l atmosphère est instable, ce qui
favorise la dispersion des polluants. Une inversion thermique conduira au contraire à de forts
niveaux de pollution. Cette inversion peut se produire la nuit quand le sol refroidit rapidement
ainsi que l hiver par temps clair. L absence de vent en général favorise l apparition d une
inversion thermique.

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Altitude (mètres)
T °C

10°

300 11°

200 12°

100 13°

0 14°

Fig. II.7. Phénomène de diffusion normale

Altitude (mètres)
T °C

300 7°

200

100

0 10°

Fig. II.8. Phénomène d inversion de température

2.4.2. La turbulence

agitation et le mélange des différentes portions des masses d air ayant des caractères
différents, sous forme de tourbillons qui s interpénètrent, ont été nommés turbulence. Ce
phénomène est le résultat de certains processus mécaniques complexes provoqués par des
différences de température, mouvement et frottement. La diffusion et la dilution des polluants
dans la masse d air se réalisent sous son influence d autant plus rapidement que la turbulence
est plus grande. La turbulence est proportionnelle à la vitesse du vent, compte tenu de
existence des constructions au sol, des différences de relief et de la capacité
emmagasinement de la chaleur. La turbulence minimum se rencontrent au-dessus des
grandes surfaces lisses et homogènes : mers, massifs forestiers, etc.

altitude jusqu à laquelle est ressentie la turbulence varie entre 300 et 3000 m. La
turbulence s exprime par un coefficient de diffusion turbulente K variable en un même point
au cours de la journée et de l année en fonction de la capacité d échauffement. Ce coefficient
est minimum en hiver et pendant les heures froides de la journée ; il est maximum l été aux
environs de midi.

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En rapport avec l intervention des facteurs thermiques et de relief, on distingue une
turbulence dynamique (tourbillons créés par la différence de vitesse des masses d air, ou par
le mouvement de l air qui entre en contact avec des objets) et une turbulence thermique.
(Tourbillons créés par la différence de température des masses d air).

La détermination de la turbulence est importante pour les modèles gaussiens


puisqu elle sert à déterminer les écarts-types de la distribution des concentrations. Il existe
plusieurs méthodes pour mesurer (méthode directe) ou déterminer (méthode indirecte) l état
de stabilité de l atmosphère. Cette dernière est souvent retenue pour des raisons de coûts. La
classification standard est celle dite " des classes de Pasquill ":

Jour Nuit

Vitesse du vent à 10 m du sol Rayonnement solaire incident Nébulosité

(m/s) fort modéré léger ≥ 4/8 ≤ 3/8


<2 A A-B B
2-3 A-B B C E F
3-5 B B-C C D E
5-6 C C-D D D D
>6 C D D D D

Tableau II.1. Classes de stabilité atmosphérique (Pasquill-Turner)

Type de classe Conditions de la stabilité


A extrêmement instables
B modérément instables
C légèrement instables
D neutres
E légèrement stables
F modérément stables

Tableau II.2. Conditions de la stabilité selon le type de classe

La quantité de nuages (ou nébulosité) est exprimée en octas, c'est-à-dire que le ciel est
divisé en 8 parties. Si 1 partie est couverte on chiffre 1/8, si 2 parties sont couvertes on chiffre
2/8, etc.

Le phénomène de diffusion turbulente maximum des impuretés se réalise au contact de


la masse de gaz évacuée par les cheminées avec la masse d air dans laquelle ceux-ci se
déplacent, [18]. Les tourbillons de mélange sont d autant plus grands que la vitesse du
mouvement de l air est plus grande. Une situation dépressionnaire (basses pressions)
correspondent en général à une turbulence de l'air assez forte et à de bonnes conditions de
dispersion. En revanche, une situation anticyclonique (hautes pressions) favorisent les
situations de pollution.

Page 42 de 131
Fig. II.9. Influence de la turbulence sur la dispersion

2.4.3. Les précipitations

La pluie, la neige et les autres formes de précipitations atmosphériques réalisent le


lavage, l absorption et l entraînement vers le sol des impuretés de l air de façon d autant plus
marquée que la durée et l intensité de ces précipitations sont plus grandes. A cause de cela
atmosphère peut être considérée comme pure après une période suffisamment longue de
précipitations. D après Willet, [3], la pluie réalise le lavage de l atmosphère, spécialement des
gaz, et la neige, des impuretés solides. D après Haagen-Smit, [3], les précipitations sont
insuffisantes pour épurer l atmosphère des particules plus petites que 2 µm.

Grâce au phénomène de lavage des impuretés, l eau des précipitations (spécialement


celle du commencement de ces précipitations) est utilisée pour déterminer le degré et la nature
des polluants. Les précipitations continuent à retenir les impuretés même après leur arrivée au
sol par dissolution, absorption de (ou réaction avec) celles qui arrivent ultérieurement sur la
surface humide du sol.

Nous soulèverons tout de même dans ce paragraphe relatif aux précipitations le


phénomène d acidification des pluies. La pollution acide (ou pluies acides) est liée aux
polluants acides (SO2, NOx, NH3, HCl, HF) émis par les activités humaines qui retombent en

Page 43 de 131
partie à proximité des sources, mais aussi à des centaines, voire des milliers de kilomètres de
leurs sources émettrices. Ces polluants retombent sous forme de retombées sèches ou
humides. Pendant le transport, ces polluants se transforment. SO2 et NOx se transforment en
sulfates et en nitrates dans le cas où l'atmosphère est sèche, ainsi qu'en acide sulfurique
(H2SO4) et en acide nitrique (HNO3) dans le cas où l'atmosphère est humide.

Certaines pluies ont un pH compris entre 3 et 4 alors que l'eau pure a un pH de 5,6.
Les retombées acides ont des effets sur les matériaux, les écosystèmes forestiers et les
écosystèmes d'eau douce.

2.4.4. L’humidité

La présence de vapeurs d eau dans l atmosphère est considérée comme un facteur


météorologique défavorable au phénomène d auto purification parce qu elles empêchent la
diffusion des impuretés et parce qu elles réagissent avec celles-ci de telle sorte que peuvent en
résulter des impuretés plus agressives. Une humidité élevée favorise la formation du
brouillard et la concentration des impuretés

Dès leur émission, les polluants subissent de nombreuses transformations. Les


réactions chimiques sont nombreuses dans l atmosphère qui, en outre, n est pas immobile et
peut entraîner les polluants loin de leur source d émission.

Les polluants émis, dits primaires, séjournent dans la couche limite planétaire (ou
couche limite de frottement, environ 1500 m d épaisseur) et subissent une série de
transformations chimiques, pour se transformer en polluants secondaires. C est ainsi que sous
action de l humidité :

• De l acide sulfurique (H2SO4) se forme à partir du dioxyde de soufre (SO2)


• De l acide nitrique (HNO3) se forme à partir des oxydes d azote (NOX).

2.4.5. Les nuages

existence d un plafond compact et stagnant de nuages à une altitude peu élevée crée
un espace fermé dans lequel la dilution des impuretés ne se produit plus dans des conditions
satisfaisantes. Plus cela dure et plus cela se répète souvent au cours de l année, plus la
pollution est grande. Il existe des années et des périodes où les nuages se trouvent
fréquemment à faible altitude empêchant le phénomène d autoépuration. Ces sortes de zones
se rencontrent surtout dans les régions montagneuses pendant les périodes froides de l année.
En revanche, les nuages en mouvement qui ne couvrent que partiellement une région peuvent
entraîner les impuretés, réalisant ainsi une autoépuration.

2.4.6. La lumière du soleil

La lumière du soleil est une source d énergie qui alimente les réactions de certains
polluants dans l atmosphère. Les oxydes d azote (NOx) et les composés organiques volatils
(COV) interagissent en présence de la lumière du soleil. En absorbant l énergie lumineuse, le
dioxyde d azote (NO2) se sépare en monoxyde d azote (NO) et en oxygène monoatomique
(O). L oxygène monoatomique se combine rapidement avec le gaz oxygène (O2) présent dans

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atmosphère pour former de l ozone (O3). Ces réactions ont représentées par les équations
suivantes :

Les produits de ces deux réactions sont instables. Par conséquent, en l absence d autres
facteurs, l ozone (O3), le monoxyde d azote (NO) et l oxygène monoatomique (O) réagissent
pour former du dioxyde d azote (NO2) et du gaz oxygène (O2) ; il en résulte un équilibre
chimique de l ozone. Autrement dit, il n y a pas d augmentation significative de la quantité
ozone. Pendant les mois chauds, la concentration d ozone ans l air non pollué varie de 20 à
50 parties par milliard (ppb).

En présence de COV, le monoxyde d azote et l oxygène monoatomique réagissent


avec eux plutôt qu avec l ozone et produisent de nombreux composés nocifs et réactifs.
Puisque le monoxyde d azote et l oxygène monoatomique réagissent avec les COV, l ozone
accumule. C est pour cela que l ozone est en général la principale composante du smog.

Comme la lumière du soleil est un élément essentiel aux réactions chimiques qui
produisent le smog, on appelle ce phénomène le smog photochimique. Les produits des
réactions photochimiques, comme l ozone, résultent de réactions entre des polluants primaires
(directement émis par une source de pollution); on les appelle donc des « polluants
secondaires ».

2.5. Effet des conditions atmosphériques sur le comportement du panache

Le comportement des émissions de cheminée (panaches) dépend principalement du


niveau de stabilité de l'atmosphère. En plus du vent, les variations de température à différentes
altitudes influent sur les mouvements du panache. Les variations dans la distribution verticale
des températures influent grandement sur le comportement des panaches. Parce que le
gradient thermique vertical (le taux de décroissance de la température en fonction de
l'altitude) dépend de l'air ambiant ou de l'environnement, on appelle gradient thermique
environnemental la différence entre la distribution verticale de la température observée et la
normale (gradient thermique sec).

Dans les différents types de panaches décrits et illustrés ci-dessous :

• Les pointillés représentent le gradient adiabatique sec


• Les traits continus représentent le gradient thermique environnemental

2.5.1. Le panache sinueux

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Un panache devient sinueux quand de grands mouvements ascendants et descendants
se forment dans l'air instable. Le panache peut alors être rabattu au sol pendant de courts
moments, causant par intermittences l'apparition de fortes concentrations de polluants à
diverses distances de la cheminée.

Ce phénomène ne s observe que si le réchauffement solaire est fort et que les vents
sont légers. Une couverture nuageuse, ou des vents forts, empêche l apparition de ces
conditions instables.

2.5.2. Le panache conique

Lorsqu il y a peu de variations de température selon l altitude, une légère instabilité,


accompagnée de turbulences dues au vent, entraîne un brassage tant horizontal que vertical.
Ce brassage n est toutefois pas aussi intense que dans les panaches sinueux. Le panache tend
alors à prendre une forme conique. Il atteint le sol à des distances beaucoup plus grandes que
les panaches sinueux. La forme conique se présente surtout la nuit ou les jours nuageux ou
venteux, lorsque le réchauffement solaire est plus faible.

2.5.3 Le panache en éventail

Quand la température augmente avec l altitude, l air est stable et il n y a pas de


mouvement vertical (inversion). On peut observer un certain niveau de brassage horizontal,
bien qu il ne soit pas aussi important qu avec un panache conique. Le panache s étend donc à
horizontale, mais très peu à la verticale. Puisque les vents sont en général légers, le panache
serpente à l horizontale. Les concentrations du panache sont élevées. Mais, dans ce cas, peu
effluents émis par des sources élevées sont rabattus vers le sol, à moins que l inversion ne
soit brisée par des obstacles à la hauteur du panache ou par un réchauffement du sol. La forme
en éventail se présente surtout la nuit, par temps clair et peu venteux.

2.5.4. Le panache tourmenté vers le haut

Un panache devient tourmenté vers le haut lorsqu il y a une inversion en surface


(quand l air est plus froid près du sol). Le panache ne se mélange pas avec la couche
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inversion, mais il peut s étendre au-dessus de celle-ci. Les gaz ne sont pas rabattus au sol,
mais les grosses particules tombent à travers la couche d inversion. Le panache tourmenté
vers le haut se présente souvent au coucher du soleil, par beau temps et en pleine campagne.
Cette forme de panache est habituellement transitoire et se transforme en éventail lorsque
inversion s affermit.

2.5.5. Le panache tourmenté vers le bas

Le réchauffement solaire de l air près du sol entraîne la création d une couche


turbulente près du sol. Lorsque cette couche est assez épaisse pour atteindre un panache en
éventail, la turbulence thermique rabat de fortes concentrations de polluants vers le sol. Les
panaches tourmentés vers le bas se présentent principalement par temps clair et peu venteux,
surtout en été, à cause de la chaleur. Un autre type de panache tourmenté vers le bas peut se
présenter en début de soirée au-dessus des villes. Les sources de chaleur et de turbulences
mécaniques causées par les accidents de terrain entraînent alors une instabilité des couches
inférieures de l air stable qui provient des zones non urbaines pendant la formation d une
inversion.

2.6. Les retombées des polluants

Appelée aussi déposition atmosphérique, elles correspondent au transfert des polluants


primaires ou secondaires de l'air au sol. La figure II.10 illustre le processus de dépôt des
polluants.

Vent Enlèvement Enlèvement


sec humide

Déposition
Gaz, aérosols atmosphérique sèche
Pluie

Sédimentation Déposition
sèche atmosphérique humide
Émissions Émissions
anthropogéniques naturelles

Fig. II.10. Processus de dépôt des polluants

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2.6.1. Le dépôt des particules

Les particules les plus lourdes, dont la taille est en général supérieure à 10 µm, se
déposent par gravité. Ces dépôts sont observés à proximité immédiate des panaches de fumées
ou des lieux d'envol des poussières. Ils sont susceptibles de perturber la vie quotidienne en
salissant le linge et les maisons. Ils pénètrent également dans les sols et peuvent avoir des
répercussions sur la santé humaine à travers la chaîne alimentaire. Les particules les plus fines
restent en suspension dans l'atmosphère et peuvent pénétrer dans l'appareil respiratoire. Ces
particules fines participent à la formation d'aérosols dans l'air et augmentent le trouble de
l'atmosphère. En ville, ces aérosols, absorbent une partie du rayonnement solaire et diminuent
la visibilité.

2.6.2. Le dépôt sec

Elle correspond à une absorption d'aérosol ou de gaz par la surface du sol et de son
couvert végétal.

2.6.3. Le dépôt humide

Elle consiste en un apport de gaz et d'aérosol par les pluies, le brouillard ou la rosée. La
pluie entraîne sur son passage des substances solubles ou insolubles en suspension dans
l'atmosphère.

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CHAPITRE 3

SURVEILLANCE ET INSTRUMENTATION

3.1. Mesure en chimie atmosphérique

3.1.1. Introduction

La mesure de la composition chimique de l atmosphère et des précipitations constitue un


domaine vaste et complexe. La chimie de l'atmosphère a pris de l'importance avant tout parce
que l'on a reconnu le rôle essentiel joué dans le bilan thermique (et donc dans le climat) par
l'absorption de l'IR due à l'absorption présents dans l'atmosphère en quantités relativement
faibles et dont le meilleur exemple est le CO2. On peut citer également les halocarbones et le
protoxyde d'azote, qui règlent aussi la quantité d'ozone dans la stratosphère, qui à son tour
exerce une influence sur la distribution de la température et le niveau de la tropopause, [41].

De ce fait, nous traiterons certaines méthodes précises utilisées pour mesurer les polluants que
OMM recommande d inclure dans les programmes de mesure des stations de base et des
stations régionales

3.1.2. Méthodes de mesure

On peut classer grossièrement les méthodes de mesure en deux groupes, [36] :

1. les télémesures
2. les mesures nécessitant le prélèvement d échantillons

La télémesure repose souvent sur la mesure du rayonnement électromagnétique de différentes


longueurs d onde. Parmi ces méthodes mentionnons :

Ø la mesure de la réduction de la lumière solaire visible (c est à dire la turbidité) pour


évaluer la teneur en aérosols dans une colonne d air verticale ;
Ø la mesure par radar pour évaluer la teneur en eau liquide des nuages à précipitations
Ø la mesure par lidar pour étudier la concentration des polluants dans les panaches de
cheminée et les régions urbaines ;
Ø la mesure par satellite du rayonnement infrarouge pour évaluer la teneur en vapeur
eau et en ozone de l atmosphère

Les mesures à distance ont l avantage de permettre l étude rapide des grands
volumes d air et de fournir des données pour des endroits difficiles d accès. Par contre, les
données obtenues par mesure à distance nécessitent souvent l établissement d une moyenne
spatiale, ce qui n est pas toujours souhaitable. Les limites de détection sont également parfois
trop faibles pour permettre la détermination exacte des gaz à l état de traces.

Dans les méthodes qui nécessitent le prélèvement d un échantillon, la mesure de


certaines propriétés de l échantillon est parfois effectué directement sans aucune étape
extraction. C est le cas, par exemple, lorsqu on mesure CO ou CO2 à l aide d instruments à
infrarouge et la capacité de dispersion des aérosols à l aide d un néphélométre intégrateur

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(Butcher et Charlson, 1972). Dans de tels cas, la vitesse de mesure n est pas un facteur très
important.

De nombreuses autres méthodes de mesure nécessitent une surveillance étroite de la


vitesse (période) de mesure. Un exemple : la détermination des concentrations
atmosphériques de SO2 par ingestion de bulles d air dans un réactif de piégeage. Dans ce cas,
instrumentation d échantillonnage comprend normalement une pompe et un débitmètre.

Souvent, il faut une attention spéciale afin d éviter toute contamination de


échantillon pendant le prélèvement, manutention, le prises dans des régions éloignées, où les
concentrations des constituants-traces sont généralement très faibles.

3.1.3. Mesure du CO2 et du CO

A l heure actuelle, la seule méthode satisfaisante et applicable pour analyser le CO2


est la méthode à infrarouge non dispersif. Cette méthode se fonde sur le fait que le CO2 a un
spectre d absorption unique dans l infrarouge. Il s agit d une méthode relative qui nécessite la
présence de gaz ″standard″, c est-à-dire de gaz ayant des concentrations de CO2 bien définies.
En plaçant un analyseur au site d échantillonnage, on peut obtenir des relevés continus. Lors
qu il n est pas nécessaire ou possible de faire des mesures en continu, on prélève souvent des
échantillons dans des ballons pour les analyser par la suite en laboratoire. Cette dernière
option est utilisée à l Assekrem.

Les concentrations en CO au niveau du sol dans les régions urbaines peuvent


également être analysées à l aide de la méthode infrarouge non dispersif. Toutefois pour les
faibles concentrations observées en conditions normales, cette méthode n est pas applicable.
Dans ces circonstances, on peut avoir recours à la chromatographie en phase gazeuse ou à la
méthode Hgo (Seiler et al, 1980 ; WMO, 1978). Cette dernière méthode, qui est la plus
sensible et qui permet également de faire des relevés en continu, est basée sur la réaction entre
oxyde mercurique et le CO, qui produit du CO2 et de la vapeur de mercure. Cette vapeur est
par la suite mesurée grâce à sa forte absorption des radiations provenant d une lampe au
mercure, [36].

Les hydrocarbures gazeux et les autres gaz contenant du carbone sont souvent dosés par
chromatographie en phase gazeuse.

3.1.4. Bioxyde de soufre et sulfate particulaire

La méthode la plus fréquemment utilisée pour doser le SO2 est la méthode West-
Gaeke, basée sur la formation d un complexe stable (dichloro-sulfitomercurate) formé par
absorption du SO2 dans une solution de Na2HgCL4

Le SO2 peut être conservé pendant plusieurs jours sous cette forme avant d être
analysé. La méthode est très spécifique pour SO2, mais sa limite de détection de quelque
µg/m3 restreint son application générale aux seules conditions urbaines, [36]

3.1.5. Oxyde d azote et ozone

Le plus souvent, l oxyde nitreux (NO2) est dosé par chromatographie en phase
gazeuse. Cette méthode, courante en chimie atmosphérique, sépare les diverses composés

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gazeux selon leurs caractéristiques physiques et chimiques (volatilité, poids moléculaire, etc.)
en distinguant entre une phase liquide ou solide stationnaire et une phase gazeuse mobile.
Après séparation, un détecteur est utilisé pour déterminer la concentration des composés.
Dans le cas de N2O, le détecteur le plus souvent utilisé est un détecteur de conductivité
thermique.

La méthode par chimiluminescence est une méthode d analyse normalisée pour


ozone (O3), l oxyde nitrique (NO) et le dioxyde d azote (NO2) .Cette méthode est basée sur
la mesure de la lumière émise lorsque l ozone réagit avec certains gaz. Lorsque le détecteur
par chimiluminescence est utilisé pour analyser l ozone, par exemple, l air échantillonné est
infusé dans une chambre de réaction en même temps qu une quantité connue d éthylène. La
lumière produite par la réaction entre l ozone et l éthylène est mesurée. Dans le dosage de
NO, le détecteur est alimenté avec de l ozone produit artificiellement qui convertit NO en
NO2 dans un état d excitation .En chutant à un état moindre, NO2 émet une lumière qui peut
être mesurée .La même technique peut être utilisée pour doser NO2 si celui-ci est d abord
convertit en NO, par exemple par réaction avec des atomes d oxygène. Le champ de
fonctionnement de cette méthode est d environ 1 à 1000 ppb pour NO et NO2 .Pour des
conditions de base, ou les concentrations de NO et de NO2 sont très faibles, des détecteurs très
sensibles doivent être utilisés, [33].

3.1.6. Aérosols

La détermination de la concentration et des caractéristiques physiques et chimiques


des aérosols dans l atmosphère pose des problèmes complexes et fait appel à de nombreuses
techniques très différentes les unes des autres. Elle apparaît de plus en plus importante dans la
dégradation du trouble atmosphérique.

Il en ressort par exemple, des mesures systématiques effectuées à Washington,


pendant la première moitié de ce siècle, que le trouble atmosphérique a augmenté de 57%.
Des mesures portant sur une période analogue à Davos (Suisse) indique un accroissement de
79%, [40].

Dans cette section, nous ne mentionnerons que brièvement quelques principes de base
et insisterons davantage sur les techniques dont l utilisation est recommandée pour le réseau
de contrôle de la pollution de fond de l OMM. Les trois types de mesures traitées ci-dessous
portent tous sur les caractéristiques physiques des aérosols.

(a ) Mesure de la dispersion de la lumière par néphélométrie

Le néphélométre mesure la réaction du faisceau lumineux due à la dispersion causée par les
particules aérosol et les molécules de gaz .Sauf dans l air très pur, c est la dispersion par les
aérosols qui domine. De l air qui passe dans une chambre est illuminé par une source
lumineuse. La lumière dispersée est mesurée à l aide d un capteur (figure 3.1). La géométrie
de l instrument est telle que la quantité mesurée bscat est «égale à la quantité totale de
lumière dispersée dans toutes les directions. Cette quantité est comparée au champ visuel
météorologique défini comme la distance à laquelle un objet idéal noir disparaît lorsqu on le
regarde sur l horizon céleste pendant la journée au moyen de l équation suivante :

Lv = 3.9 / bscat

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Ou Lv et bscat sont respectivement en m et en m-1.dans des conditions normales, avec une
humidité relative inférieure à environ 70 % .les particules dont le diamètre se situe entre 0,1
et 1 m ont une influence dominante sur la dispersion de la lumière visible. L équation
approximative suivante peut alors être appliquée :

Lv * Mp = 1 g/m2

Ou Mp désigne la concentration de masse des aérosols dans la gamme 0.1 1 m ( g/m3) .On
trouve dans le manuel de Butcher et Charlson (1972) une description du néphélométre ainsi
que les notions théoriques de base.

Fig. III.1. Néphélomètre intégrateur [33]

(b) Turbidité

Par définition, la turbidité de l atmosphère est la réduction de la transparence de


atmosphère et la dispersion du rayonnement solaire par des particules solides ou liquides
autres que les nuages qu ils s y trouvent en suspension .Une partie de la lumière dispersée
retourne revient dans l espace tandis que le reste se manifeste sous forme de rayonnement
solaire diffusé. L effet de cette réduction de la lumière, allié à celui de la dispersion des
molécules de gaz (diffusion de Rayleigh) et de l absorption par l ozone et d autres gaz peut
etre exprimé comme suit :

E = E exp [ m( R + 0 + ] D )]

Où E = densité spectrale du flux énergétique solaire au sol.

E = densité spectrale du flux énergétique solaire au sommet de l atmosphère

m = masse atmosphérique relative = 1/sin (élévation du soleil)

R = épaisseur optique attribuable à la dispersion des molécules d air .

0 = épaisseur optique attribuable à l absorption par l ozone et les autres gaz .

D =épaisseur optique attribuable à la dispersion et à l absorption par les aérosols .

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Pour déterminer la turbidité ( D ), E doit être mesuré pour différentes élévations du
soleil (m) .L extrapolation de ces mesures à m=0 donne une évaluation de E . Si R et 0
peuvent être évaluées à partir des données mises en tableau, la valeur de D peut être dérivée
de l une des équations. Les pyrhéliométres ou photomètres solaires sont les instruments
utilisés pour mesurer E .Les pyrhéliométres, plus précis, sont souvent utilisés pour
étalonnage .Les photomètres solaires sont plus faciles à manipuler, mais leurs erreurs de
mesure sont généralement plus importantes.

c) Matières particulaires en suspension

La concentration de matières particulaires en suspension est évaluée à l aide


échantillonneurs à fort volume, capables de déplacer entre 1 et 2 m3 air/min à travers un
filtre de verre de faible résistance .En manipulant l appareil avec soin, la limite de détection
pour 24 heures d échantillonnage devrait être d environ 10 g m-3, compte tenu d un «écart-
type d environ 4 g m-3.

L une des caractéristiques les plus intéressantes de ce genre d échantillonnage est que
le filtre exposé permet d effectuer diverses déterminations et qu une bonne partie du filtre
peut être conservée pendant plusieurs années, permettant ainsi des enquêtes rétrospectives
(Sauf pour les éléments qui s évaporent, comme le mercure).

L échantillonneur à fort volume comprend des éléments de base suivants : carter,


support de filtre, soufflerie à moteur et débitmètre. Normalement, les particules recueillies ont
un diamètre inférieur à environ 10 m. Ce type de particule demeure en suspension pendant
des heures ou des jours et, par conséquent, les échantillons sont représentatifs d une vaste
superficie au voisinage du site d échantillonnage.

Le carter protége le filtre et le moteur de la pluie et sert en quelque sorte de


précipitateur pour les particules plus grosses (de 30à 100 m).Dans de nombreux cas (sauf,
p.ex., au cours de tempêtes de poussières) les particules de taille supérieure à environ 30 m
sont d origine ponctuelle et ne sont pas représentatives d une vaste superficie autour du site
échantillonnage.

L échantillonnage à fort volume permet d obtenir des valeurs moyennes sur des
périodes de 24 heures par exemple .La concentration de masse des matières particulaires est
déterminée à partir des mesures de la masse du filtre avant et après l échantillonnage, en
tenant évidemment compte du volume d air échantillonné.

3.1.7. Dépôt par précipitation

Le dépôt par précipitation constitue un processus très important d élimination des


aérosols et de plusieurs gaz hydrosolubles de l atmosphère. Il est donc intéressant d étudier
systématiquement la composition chimique des précipitations et d évaluer les quantités des
divers composés déposés de cette façon. Cela peut être fait en multipliant la concentration
du constituant dans l eau de pluie par le volume d eau de pluie.

Loin d'être un problème local ou régional, les précipitations acides ont la particularité
d'être liées aux systèmes météorologiques. Ces systèmes s'avèrent responsables du
transport et de la transformation des substances polluantes provenant de régions sources

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industrialisées et affectant des zones parfois situées à de très grandes distances de leur
point d'origine., [21].

Le système de collecte des précipitations consiste en un entonnoir relié à une bouteille


.L entonnoir doit être fermé à l aide d un couvercle pendant les périodes sèches afin
empêcher la contamination par les matériaux surtout d origine locale qui pourraient y
tomber. Les collecteurs qui demeurent ouverts pendant toutes les périodes sont souvent
appelés échantillonneurs globaux.

Il existe aujourd hui plusieurs systèmes de collecte qui se ferment et s ouvrent


automatiquement selon qu il pleut ou non. La bouteille doit être assez grande pour contenir
eau recueillie pendant une semaine ou un mois selon l intervalle choisi. Il faut prendre bien
soin d éviter toute contamination pendant la manipulation des échantillons. Par exemple, une
goutte de sueur contient à peu prés autant de sodium et de chlore qu un échantillon normal.

Des problèmes spéciaux se posent dans les climats froids ou le compartiment


contenant l appareil doit être chauffé afin de faire fondre la neige. Inversement, dans les pays
chauds, la croissance d algues dans l échantillon peut poser de graves problèmes en ce qu elle
altère la concentration des espèces dissoutes notamment les nitrates, l ammonium et le
phosphore.

3.1.8 Dépôt sec

Une partie des dépôts secs totaux par la sédimentation des aérosols de diamètre
supérieur à quelques micromètres peut être grossièrement évaluée à l aide d un collecteur du
même type que celui utilisé pour l échantillonnage des précipitations. Il n existe
malheureusement aucune méthode normalisée qui permet de mesurer les dépôts secs en
général, notamment les dépôts de composés gazeux et de particules aérosol de petites
dimensions

De nombreuses tentatives ont été faites pour évaluer les vitesses de dépôts sec pour
certains types de surfaces : mesure directe de l absorption de substances traces à la surface,
méthode du gradient de flux, méthode de corrélation de flux turbulent et différents types de
méthodes d équilibre de masse .II a ainsi été possible de relier de façon approximative la
vitesse de dépôt sec à la concentration d un composé dans l air au niveau de la surface à l aide
un paramètre de vitesse de dépôt sec Vd :

Di = Vdi * Ci

Di et Ci représente la vitesse de dépôt et de concentration du composé « i ».Dans la


mesure où une telle équation est valide, la mesure du dépôt sec peut être déduite des mesures
des concentrations de l air en surface. Cette méthode est souvent utilisée. Faute de mieux,
bien que sa validité soit quelque peu douteuse.

3.2. Qualité et stockage des données

Il est très important d examiner la qualité des données dans tout programme de mesure
en chimie atmosphérique. Si les données ne sont pas bonnes, leur évaluation n a
naturellement que peu de valeur. Le problème de la qualité est ici plus épineux que dans le cas

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observations météorologiques standard : les mesures en chimie atmosphérique comportent
en effet souvent plusieurs étapes d échantillonnage, de traitement des échantillons et
analyse, ce qui multiplie les sources d erreurs, et les valeurs des concentrations sont
généralement très faibles, souvent très proches des limites de détection des méthodes
analyses, [33].

Les erreurs attribuables à la contamination des échantillons peuvent être détectées


grâce à des analyses répétées et à un examen approfondi des données. Les erreurs
échantillonnage peuvent être relevées par comparaison inter laboratoires. Ces comparaisons
doivent entre effectuées à intervalles réguliers dans tout programme de mesure intensif auquel
participe plus d un laboratoire. Il est très important que les laboratoires participants prennent
réellement part à ces comparaisons.

Dans de nombreux cas, il est impossible d éviter l interférence des sources locales .Un
relevé simultané de variables météorologiques (direction du vent, trajectoires etc.) peut
permettre d exclure les périodes pendant lesquelles une interférence locale est suspectée.

Une règle générale qui s applique au stockage et à la publication des données en


chimie atmosphérique est d inclure, autant que possible, les informations suivantes, [56] :

1. Date et lieu de la mesure, y compris les périodes de calcul des moyennes.

2. Méthode utilisée pour prélever et analyser l échantillon.

3. Évaluation de la qualité des techniques d analyse.

4. Description du site, notamment de la distance le séparant des sources locales


éventuelles.

5. Conditions météorologiques pendant la période d échantillonnage.

Lorsque des programmes de surveillance à long terme sont mis sur pied afin d établir
les tendances éventuelles des concentrations, il est particulièrement important de relever tout
changement apporté aux méthodes d analyse et aussi tout changement se produisant au
voisinage de l équipement d échantillonnage.

3.3. Le Système Mondial de Surveillance Continue de l’Environnement

Certains réseaux d observation météorologique sont en fonction depuis plus de 100 ans.
Ils sont coordonnés à l échelle internationale par l Organisation Météorologique Mondiale
(OMM) et les organismes qui l ont précédée. Ce n est toutefois qu au cours des années 60 que
on a commencé à s intéresser sérieusement à d autres types de systèmes de surveillance
environnementale. Cette décennie a en effet vu naître de nombreux groupes de protection de
environnement qui ont critiqué, entre autres choses, à l insuffisance des données sur la
qualité de l environnement. Cela a mené à l adoption, à la conférence sur l environnement
humain de Stockholm en 1972, du principe du GEMS, qui devait fournir les données
nécessaires aux prises de décision en matière de gestion de l environnement, [30].

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Le GEMS est coordonné par le Programme des Nations Unies pour l Environnement
(PNUE), mais relève principalement des organismes de l ONU compétents en la matière. Les
composantes du GEMS visent les objectifs suivants, [36] :

a) Mise en place d un système global d avertissement pour tout danger pour la


santé humaine (OMS)
b) Évaluation de la pollution atmosphérique globale et de son impact sur le climat
(OMM)
c) Évaluation des concentrations et de la distribution des polluants dans le
système biologique, notamment dans les chaînes alimentaires.
d) Évaluation de problèmes environnementaux graves en matière d agriculture, et
utilisation des terres et de l eau (OAA/Unesco) ;
e) Évaluation de la réaction des écosystèmes terrestres aux pressions exercées sur
environnement (OAA/Unesco) ;
f) Évaluation de la pollution des océans et de son impact sur les écosystèmes
marins (Unesco/COI/OAA/OMCI/OMM) ;
g) Mise en place d un réseau international amélioré permettant de surveiller les
divers facteurs nécessaires à la compréhension et à la prévision des désastres et
mise sur pied d un système d avertissement efficace (tous les organismes).

Pour ce qui est de la pollution atmosphérique, L OMS est responsable de la surveillance de la


pollution urbaine (à cause des éventuelles implications sur la santé). L OMM est responsable
du contrôle de la pollution régionale et globale (BAPMON, réseau de surveillance de la
pollution atmosphérique de fond) (à cause des implications sur le climat).

Le réseau de surveillance de la pollution atmosphérique urbaine de l OMS et exploité


dans certaines villes choisies d environ 50 pays. Ce réseau évalue divers éléments parmi les
substances traces suivantes : matières particulaires en suspension, SO2, CO, NO2, O3. Des
sommaires de données sont publiés annuellement.

Le réseau BAPMoN (Background Pollution Monitoring Network) de l OMM comprend


trois types de stations de surveillance :

1. Stations régionales (dans les régions rurales ou boisées)

2. Stations régionales avec programmes élargis (dans les régions rurales ou


boisées, pour des applications écologiques) ; les critères de sélection de sites
sont plus sévères que pour les stations régionales ordinaires ;

3. Stations de base (dans les endroits très éloignés, p. ex., l Antarctique, les
déserts, au sommet des montagnes, dans les îles isolées, etc.).

Les trois premiers types de mesure constituent ce que l on appelle le programme


minimal. Environ près de 330 stations régionales et 22 stations de base sont actuellement
exploitées. Des sommaires des données sont publiés chaque année dans la série «Global
Atmosphère Background Monitoring For Selected Environmental Parameters ; BAPMoN for
the year ».

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Mentionnons enfin le nouveau principe de surveillance intégrée élaboré par le PNUE,
OMM et l UNESCO. Ce principe a été défini par le PNUE comme suit :

« La mesure répétée de toute une gamme de variables ou d indicateurs environnementaux


dans les milieux vivants et non vivants de l environnement, de même que la mesure du
transfert des substances ou de l énergie d un milieu à l autre. La surveillance est vraiment
intégrée lorsque les mesures de différentes variables ou des mêmes variables dans différents
milieux sont coordonnées dans le temps et dans l espace afin de donner un tableau exhaustif
du système à l étude. Ces variables peuvent comprendre les substances chimiques (par
exemple les polluants), les processus géophysiques (par exemple, le vent, les courants
océaniques), les processus biologiques (par exemple, la production primaire) ou d autres
facteurs qui peuvent influer sur l humanité, les ressources naturelles et le climat. »

3.4. Les réseaux de surveillance en Algérie

3.4.1. Présentation des réseaux

Deux réseaux opérationnels de surveillance de la qualité de l air « SAMASAFIA », ont


été mis en place au niveau des agglomérations d Alger et de Annaba depuis Avril 2002, et
deux réseaux en cours d installation.

ALGER : un réseau composé de 4 stations reliées à un poste central.

ANNABA : un réseau composé de 4 stations reliées à un poste central.

ORAN : un réseau en cours d installation en 2005

SKIKDA : un réseau en cours d installation en 2005

Le projet de loi sur l air prévoit l équipement des villes de plus de 500.000 Habitants
un réseau de surveillance de la qualité de l air

Source Photo Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement (MATE) - 2005

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3.4.2. Polluants mesurés

Ces réseaux sont automatisés et mesurent en continu les polluants suivants :

• NOx
• CO
• HC
• O3
• SO2
• Les poussières

3.4.3. Fonctionnement des stations

Chaque réseau de surveillance de la qualité de l'air est constitué de 4 stations de mesure


réparties en zones urbanisées. L'air extérieur est prélevé à l'aide d'un tube de prélèvement,
puis analysé.

Chaque station est équipée d'un ou plusieurs analyseurs mesurant chacun un polluant
spécifique. Les paramètres météorologiques telles que la force et la direction du vent sont
également être mesurés.

Les résultats sont télétransmis vers un poste central équipé en moyens informatiques
puissants par l'intermédiaire du réseau téléphonique, pour être enregistrés, traités, analysés et
publiés.

3.4.4. Objectifs des réseaux

• Surveiller en continu les niveaux de pollution atmosphérique en zones urbaines

• Détecter les pics de pollution et les périodes durant lesquelles les seuils limites sont
dépassés

• Établir des prévisions de qualité de l air en utilisant des modèles de simulation

• Alerter les autorités durant les situations critiques et informer les populations des
mesures à suivre pour minimiser les impacts sur la santé.

• Programmer et mettre en uvre les mesures requises pour améliorer la qualité de l air
à moyen terme.

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Source Photo Ministère de l Aménagement du Territoire et de l Environnement (MATE) - 2005

EN CAS DE POINTE DE POLLUTION

Deux seuils sont considérés :

1/ LE SEUIL D INFORMATION à partir duquel une exposition de courte durée présenterait


un risque pour la santé.

Ce seuil est défini dans le tableau ci-dessous pour les principaux polluants concernés :

Polluant Seuil d information


Dioxyde d azote 400 µg/m3
Dioxyde de soufre 350µg/m3
Ozone 180µg/m3

Mesures applicables quand les seuils d information et de recommandation sont atteints

a - Informations générales sur la situation de pollution :


-polluant concerné,
-niveau de concentration atteint,
- date, heure et lieux du dépassement,
- raisons du dépassement lorsqu'elles sont connues,
- aire géographique concernée,
- prévisions sur l'évolution de la situation et raisons de cette évolution.

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DES QUE LE SEUIL D’INFORMATION EST ATTEINT OU DEPASSE, LE MATE
INFORME PAR COMMUNIQUE :

La population par l intermédiaire des médias et prodigue les conseils sanitaires suivants
destinées particulièrement aux personnes sensibles (enfants, personnes âgées, asthmatiques et
insuffisants respiratoires chroniques) :

b- Recommandations sanitaires
- éviter toutes les activités physiques et sportives intenses,
- veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par la pratique d'autres activités
émettrices de substances polluantes (usage de solvants sans protection appropriée,
consommation de tabac),
- respecter scrupuleusement les traitements médicaux en cours à visée respiratoire ou les
adapter sur avis du médecin.

2/ LE SEUIL D ALERTE à partir duquel une exposition de courte durée pourrait entraîner un
risque élevé pour la santé des populations et pour l environnement.

Ce seuil est défini dans le tableau ci-dessous pour les principaux polluants concernés :

Polluant Seuil d alerte


Dioxyde d azote 600 µg/m3
Dioxyde de soufre 600µg/m3
Ozone 360µg/m3

DES QUE LE SEUIL D ’ALERTE EST ATTEINT OU DEPASSE, LE MATE INFORME

Le Wali pour le déploiement du dispositif d alerte et pour mettre en uvre les moyens
de lutte nécessaire durant cette situation.

La mise en uvre des actions et mesures d'urgence s'inscrit dans le cadre d'une
coordination, sous l autorité du Wali, entre les différents organismes et services suivants :

• Le Groupement de la Gendarmerie Nationale


• La Sûreté urbaine de Wilaya
• Inspection de l environnement de Wilaya
• La Direction de la protection civile de Wilaya
• La Direction de la santé de Wilaya
• La Direction des Transports de Wilaya
• La Direction de l Industrie de Wilaya
• La Direction de l Énergie et des Mines de Wilaya

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CHAPITRE 4

PROGRAMME DE LA VEILLE DE L’ATMOSPHÈRE


GLOBALE EN ALGÉRIE

4.1. Objectif général

Ce chapitre est dédié à la présentation aussi complète que possible du programme de


mesures effectué à Tamanrasset et l Assekrem dans le cadre du programme mondial de la
surveillance de la composition chimique de l atmosphère et de la qualité de l air.

La Veille de l'Atmosphère Globale (VAG) est un programme à


long terme initié au début de la décennie 90 par l'Organisation météorologique mondiale
(OMM). La VAG a pour objectif le rassemblement et l'interprétation de données et
d'informations provenant de toutes les parties du globe sur la composition chimique de
l'atmosphère (gaz en faibles concentrations, aérosols, etc.), ainsi que sur les paramètres
physiques qui y sont liés (rayonnement solaire, U.V., etc.). Ce programme schématisé par la
figure IV.1 est une composante du Système d'observation du climat global de l OMM, tout
comme les réseaux météorologiques et les autres systèmes d'observation de la terre.

GROUPES SCIENTIFIQUES CONSULTATIFS


AEROSOLS OZONE PRECIPITATIONS ACIDES
RAYONNEMENT UV GES GAZ REACTIFS

CENTRES D’ACTIVITE CENTRES DE


SCIENTIFIQUE CALIBRATION

Jumelage Étalonnage, formation


Atelier Visites de sites, comparaisons

Réseaux de STATIONS VAG Observations par


contribution satellite
Globales Régionales

CENTRES MONDIAUX DE DONNEES VAG ANALYSES


OZONE/UV GES ET AUTRES GAZ AEROSOLS
PRECIPITATIONS RAYONNEMENT SYNTHESES

Fig. IV.1. Schéma et composantes du programme de surveillance (Source : OMM, Genève)

Ce projet a consisté à la mise en place d un certain nombre de stations les plus


représentatives à travers le monde et couvrant au mieux le globe. Ces stations sont situées

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dans des sites isolés et éloignés de toute source de pollution industrielle (anthropique) et de
préférence à une altitude élevée.

Algérie a été choisie pour abriter une station base et sa localisation à Tamanrasset et
Assekrem (Hoggar), répond aux critères relatifs au choix de l emplacement des stations
de surveillance de la pollution atmosphérique.

La représentativité et la position privilégiée qu'offre ce site sur le continent africain,


éloigné de toute activité anthropique et de biomasse, sont idéales pour les mesures
atmosphériques, en particulier les changements de la composition chimique de l'atmosphère à
long terme.

Ce site sélectionné en raison de l éloignement de cette région de toute source de


pollution est implanté à une altitude élevée, à 2710 mètres au sommet de l Assekrem. A
travers le monde, il existe actuellement environ 20 stations VAG. Le site de l Assekrem a été
retenu en plus de celui de Tamanrasset « ville » pour permettre des mesures plus fiables
concernant les concentrations des gaz car Tamanrasset « ville » est devenue une cité urbaine
relativement importante avec une population d environ 80.000 habitants et un parc
automobile consistant.

4.2. Mesures sur le site de Tamanrasset

Station de Tamanrasset 04/04/2005

Les mesures effectuées sur le site de Tamanrasset concernent les


paramètres suivants :

• Le trouble atmosphérique
• ozone total,
• Le rayonnement solaire (direct, global, diffus, infrarouge) et ultraviolet B.

4.2.1. Mesure du trouble atmosphérique :

4.2.1.1. Définition et principe de mesure

Ce paramètre caractérise la présence des aérosols (0.1 à 10 m) dans une colonne d air
atmosphérique ; il nous permet d avoir une idée sur le degré de turbidité. Par définition, la
turbidité est la réduction de la transparence de l atmosphère causée par l absorption et la
dispersion du rayonnement solaire par des particules solides ou liquides autres que les nuages
qui s y trouvent en suspension. C est un paramètre sans dimension.

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Le trouble est mesuré à l aide d un photomètre solaire à la longueur
onde 0.5 µm, à l aide d un équipement de mesure fourni par la NOAA
en janvier 1995. La mesure consiste à prendre le photomètre solaire et le
diriger directement vers le soleil pour relever la valeur énergétique I
(quantité relative sans unité). La mesure du trouble atmosphérique
effectue pour la longueur d onde 500 nm du spectre solaire, domaine
absorption des aérosols.

La détermination du trouble atmosphérique est basée sur le principe de la


loi de Beer :

I = (I0) × exp (-ax) (V.1)

Où I0 est l éclairement énergétique à proximité immédiate de la source (x=0) et a le


coefficient d extinction de l air

A l échelle de l atmosphère cette expression s écrit sous la forme suivante :

I = (I0 / S) × exp [- m (p × r/ p0 + 0+ a)] (V.2)

I : éclairement énergétique direct mesuré par le photomètre solaire


I0 : éclairement hors atmosphère déterminé par étalonnage de l appareil
m : trajet optique qui dépend de la hauteur du soleil au site de mesure
S : coefficient de correction distance terre-soleil (=1 pour la valeur moyenne de cette distance)
p : pression à la station
p0 : pression standard au niveau de la mer (1013,2 hpa)
r : coefficient d extinction dus aux molécules d air (=0.145) ramené à la pression p
0 : coefficient d extinction dû aux molécules d ozone (=0.012)
a : coefficient d extinction dû aux aérosols (trouble atmosphérique à déterminer)

équation (VI.2) peut s écrire sous la forme :

a= Ln [I0 / ( I × S )] / m – (p × r/ p0 + 0) (IV.3)

4.2.1.2. Fréquences des mesures :

03 mesures sont effectuées par jour à 09, 12 et 15 LST (Local Standard Time). Le
LST d un site représente le temps moyen du fuseau horaire du lieu. Pour Tamanrasset, le LST
= TU (Temps Universel). Les mesures sont effectuées en absence totale de nuages autour du
disque solaire. En cas de présence de nuages on peut retarder ou avancer le temps de la
mesure, et si les nuages persistent la mesure est annulée, [57].

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Les trois mesures du trouble atmosphérique sont en général assez représentatives pour
la moyenne de la journée.

4.2.1.3. Ordre de grandeur

Dans des situations de ciel très limpide, le trouble peut descendre au-dessous de 0.010
et dans des situations de forte brume de sable de visibilité <1 Km, le trouble peut dépasser la
valeur 1.00. En moyenne l atmosphère est considérée comme relativement pure pour les
troubles < 0.100 et très troublée pour les valeurs > 0.500.

4.2.1.4. Étalonnage du photomètre

L étalonnage du photomètre solaire s effectue une à deux fois par année par ciel clair,
avec de bonnes visibilités et par vent faible à calme. L étalonnage permet de déterminer la
nouvelle valeur de I0 qui change avec le temps. L étalonnage consiste à effectuer des mesures
régulières de l éclairement solaire toutes les 12 à 15 mn du lever du soleil à midi vrai du lieu.

En appliquant la méthode de Langley, explicitée dans les notices techniques


accompagnant les équipements, qui n est autre qu une régression linéaire entre log I et m, on
déduit la valeur de I0 qui correspond à m=0 (sommet de l atmosphère).

4.2.1.5. Archivage et envoi des données

Les mesures du trouble atmosphérique à Tamanrasset ont débuté en octobre 1987 à


aide d un photomètre du type MAINZ. Avec le temps, le filtre de cet appareil a commencé à
présenter des anomalies d instabilité (problème inhérent aux photomètres en général) ; en
janvier 1995 il a été remplacé par un photomètre provenant de Boulder (USA), plus fiable et
plus performant, [57].

Les données sont saisies mensuellement avec création de deux fichiers mensuels, un
fichier de saisie et un fichier de calcul. Les fichiers comportent en plus des valeurs du trouble
et l éclairement d autres informations météorologiques comme la température, le vent, la
visibilité et la nébulosité.

Les données sont envoyées tous les trimestres sur des imprimés spéciaux au centre
mondial d archivage des données du trouble sis à :

NOAA/NCDC
51 Patton Avenue Asheville
NC 28801-5001-USA

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4.2.2. Mesure de l’ozone total :

4.2.2.1. Définition et principe de mesure

Spectrophotomètre Dobson L'ozone joue un rôle majeur dans la chimie de la


troposphère et de la stratosphère. Il absorbe les
rayonnements dangereux biologiquement, et, ce faisant,
réchauffe la stratosphère et détermine jusqu'à un certain
point le pouvoir d'oxydation de la troposphère. C'est
également un gaz à "effet de serre" important.

L'ozone est un gaz très réactionnel. Des études ont montré que de l'ozone pouvait être
détecté sur des distances moyennes de l'ordre de 50 km en aval des agglomérations
importantes. Les molécules d'ozone détectées dans ces zones ne sont pas forcément celles qui
existaient dans la zone urbaine, lors du passage de la masse d'air. L'ozone est impliqué dans
des réactions de formation et de destruction. Tant que les conditions météorologiques, les
concentrations en NOx et COV et l'ensoleillement le permettent, les deux types de réaction
cohabitent. Durant la nuit, seules les réactions de destruction subsistent et la concentration en
ozone diminue lentement.

Des problèmes tels que le "trou d'ozone" au printemps, observé au dessus de


l'Antarctique, ou le réchauffement potentiel de la planète, ont contribué à attirer l'attention
mondiale sur les modifications atmosphériques. La surveillance opérationnelle de sa
répartition et de sa concentration est donc de grande importance.

Dans une atmosphère standard de hauteur de 8.5 km d épaisseur occupée


principalement par N2 (78 %) et O2 (21 %), les molécules d ozone O3 occupent une épaisseur
de 2 à 5 mm en moyenne qui est minimale à l équateur et maximale aux latitudes tempérées.
Cette couche si fine soit elle protège tous les êtres vivants sur terre du rayonnement solaire
nocif, les UV-B. Ces molécules se trouvent en majorité, près de 90% dans la
troposphère entre 15 et 25 Km.

La mesure de l ozone total s effectue à l aide de spectrophotomètres DOBSON, une


série d appareils numérotés dont le premier a été fabriqué dans les années 50. Celui de
Tamanrasset est relativement ancien et de numéro 11. Ces appareils sont très lourds à
manipuler et nécessitent un déplacement sur chariot roulant à l extérieur de la salle pour
effectuer la mesure.

Le DOBSON N°11 de Tamanrasset a fonctionné à l Université de Bordeaux (France)


durant une dizaine d années avant d être transféré au laboratoire CMDL (Boulder-USA) pour
étalonnage et changement de quelques pièces pour ensuite être transféré vers l Algérie.

Notons qu il existe de nouveaux appareils de mesure automatique de l ozone total


(série BREWWER) et sont mis en exploitation depuis les années 80. Ces instruments
fournissent directement et de façon continue la valeur de la couche d ozone.

La détermination de l épaisseur de la couche d ozone est basée sur l expression


suivante :

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( x + m × p / p + sec z)
I = I0 × 10- 0 (IV.4)

I, I0, , , : les mêmes paramètres que ceux du trouble atmosphérique


m : trajet optique à travers la couche d ozone (dépend de la hauteur du soleil)
x : épaisseur de la couche d ozone
z : angle zénithale
sec z =1/cos(z)

Pour pouvoir déterminer le paramètre x de l équation (IV.4) il faut effectuer deux


mesures sur deux longueurs d onde différentes A et D afin d éliminer les coefficients
inconnus a.

En posant N= log (I0 / I) log (I / I0), l équation (IV.4) se réduit à :

X = (Na Nd) / (100 × ×1.432) (0.007 × P/P0)

Cette expression nous donne la valeur de x en cm à la pression et température standard. Il faut


ensuite multiplier par 1000 pour la convertir en unités D.U (Dobson Unité).

Na et Nd sont déterminés à partir des mesures du spectrophotomètre DOBSON.

4.2.2.2. Fréquences des mesures

Trois mesures de la couche d ozone sont effectuées par jour : le matin, vers midi et
après-midi afin d établir la moyenne quotidienne. Le temps de la mesure dépend de la saison
et de la hauteur du soleil et elle doit être effectuée lorsque le soleil est légèrement élevé et loin
du zénith (1.015 < < 1.15). A Tamanrasset les mesures sont effectuées en moyenne aux
heures suivantes :

Matin Midi Après-midi


Hiver Entre 0930 et 1000 TU Entre 1200 et 1215 TU* Entre 1400 et 1415 TU
Eté Entre 0900 et 0930 TU Entre 1230 et 1245 TU Entre 1500 et 1530 TU

* 1215 TU signifie 12 heures 15 minutes Temps Universel

La mesure consiste à effectuer deux genres d observations : observation du soleil


direct et du zénith. La mesure du soleil direct permet d obtenir l épaisseur de la couche
ozone, et la mesure du zénith (lumière du ciel) permet d établir dans le futur, lorsqu on
dispose d une longue série, une relation statistique (polynomiale) pour pouvoir déduire la
couche d ozone directement de l observation du zénith lorsque les nuages cachent le soleil.

Les mesures du soleil direct peuvent s effectuer en présence de nuages autour du soleil
à condition que le soleil ne soit pas caché et que l ombre soit apparente. Dans ces conditions
extinction des radiations ultraviolettes par les nuages est minime, [57].

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4.2.2.3. Ordre de grandeur

Les valeurs de l ozone total à Tamanrasset varient en moyenne entre 240 D.U et 280
D.U suivant les saisons. Elles sont maximales en été et minimales en hiver.

4.2.2.4. Étalonnage du Dobson

L étalonnage du DOBSON permet de suivre l état de fonctionnement de l appareil. Ce


contrôle est effectué une fois tous les mois pour pouvoir appliquer les corrections éventuelles.
Le contrôle mensuel concerne principalement la lampe à mercure pour vérifier si les mesures
sont effectuées pour les longueurs d ondes appropriées et la lampe standard pour vérifier si les
caractéristiques optiques de l appareil ont changé.

L OMM organise régulièrement des campagnes d étalonnage des différents DOBSON


en exploitation à l aide des étalons secondaires par régions, eux-mêmes étalonnés à l aide de
étalon primaire de Boulder (USA).

4.2.2.5. Archivage et envoi des données

A Tamanrasset, la mesure de l ozone total a débuté en avril 1994 à l aide du


spectrophotomètre DOBSON avec une fréquence de 03 mesures par jour (matin, midi et soir).

Les données sont envoyées tous les deux mois sur imprimés spéciaux et sur disquette au
centre mondial d archivage des données de l ozone total :

WODC (World Ozone Data center)


Atmospheric Environment Service
4905 Dufferin Street Downview Ontario Canada M3H5T4
Site web : www.woudc.org

4.2.3. Mesure du rayonnement solaire et atmosphérique :

4.2.3.1. Définition et principe de mesure

Les mesures de rayonnement solaire (direct, global, diffus,


infrarouge RG8) ont débuté en septembre 1994 à l aide
équipements EPPLEY. L acquisition des données est
automatique et continue sur un datalogger (module de
stockage). Les données sont ensuite transférées sur PC pour
traitement et archivage. Le pas de temps des mesures était de 3
minutes de septembre 94 à février 2000 puis de 1 minute à
compter de mars 2000.
Capteurs de rayonnement

En janvier 97, la mesure de l UV-B a été introduite à l aide d un pyranomètre dans la


bande 0.28 µm 0.33 µm avec un pas de temps de 5 minutes. La mesure de l UV-B a une
grande importance dans le domaine de la santé et l agriculture car l excès de ce rayonnement
peut avoir des conséquences dramatiques pour le cancer de la peau. Il est fortement lié à la

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présence des molécules O3 dans la stratosphère et toute augmentation de l UV-B indique une
diminution de l O3 car l UV-B est fortement absorbé par l O3.

En mars 2000, une autre mesure du rayonnement a été ajoutée concernant le


rayonnement atmosphérique descendant de grande longueur d onde compris entre 4 et 100
µm. L équipement pour ce type de mesure est le pyrgéomètre.

4.2.3.2. Les différentes mesures du rayonnement.

Les composantes du rayonnement solaire, notamment celles atteignant les basses


couches de l'atmosphère sont d'un très grand intérêt pour la météorologie. On distingue
principalement selon sa provenance, sa constitution ou la méthode de mesure les paramètres
suivants :

- Le rayonnement solaire direct (symbole I) : qui provient du disque solaire seulement


à l'exclusion de tout rayonnement diffusé, réfléchi ou réfracté par l'atmosphère. Sa mesure
s'effectue avec un pyrhéliomètre, appareil dont la surface sensible est toujours disposé
perpendiculairement aux rayons solaires, à l aide d un système rotatif géré par un programme
en langage Basic. Ce programme calcule toutes les 10 secondes la position du soleil (hauteur
et azimut) et les transmet vers le moteur en impulsions mécaniques.

- Le rayonnement global (symbole G), diffus (symbole D) et infrarouge sont mesurés


à l aide des pyranomètres installés sur une table horizontale. Le rayonnement global reçoit
toutes les radiations de courtes longueurs d onde (0.28 à 4 µm) provenant du disque solaire et
de l atmosphère. Le rayonnement diffus reçoit toutes les radiations diffusées par les nuages et
les aérosols, sauf celles du disque solaire grâce à un pare-soleil, et le rayonnement infrarouge
toutes les radiations comprises entre 0.69 et 4 µm à l aide d un filtre.

Les trois termes G, I et D sont reliés par la relation suivante :

G = I sin h + D (IV.5)

où h est la hauteur du soleil

A ces données caractérisant le rayonnement il faut ajouter la durée d'insolation, c'est à


dire le temps pendant lequel le soleil est visible, et qui est mesuré par l'héliographe.

4.2.3.3. Structure du fichier de rayonnement

Une fois transférées sur PC, les données de rayonnement peuvent être visualisées au
format ASCII avec un enregistrement toutes les 3 minutes. Les valeurs du rayonnement en
millivolts sont ensuite converties en quantité énergétique (irradiance) suivant leurs
coefficients de calibration.

Par exemple si le global vaut 6.5.mW et son coefficient de calibration k=8.67


-2
V/Wm , en énergie il sera égal à

6.5 ×103 / 8.67 = 749.7 W.m2

Page 68 de 131
4.2.3.4. Ordre de grandeur

A Tamanrasset les valeurs du rayonnement direct sont très élevées en période


hiver à cause de la pureté de l atmosphère. Elles peuvent atteindre les 1100 W.m2 , soit 80%
de la constante solaire égale à 1337 W.m2 et représentant la quantité d énergie reçue au
sommet de l atmosphère.

Les valeurs de rayonnement restant très variables et dépendent fortement des


conditions météorologiques, en particulier des nuages et des brumes de sable. Le rayonnement
diffus à Tamanrasset est très faible en période d hiver, de l ordre de 40 à 50 W.m2. Il devient
par contre important en période d été avec la présence des nuages et la brume de sable pour
atteindre des valeurs de 250 à 300 W.m2

4.2.3.5. Étalonnage des pyranomètres et pyrhéliomètres

Les capteurs de rayonnement destinés au programme de la VAG sont du type


Eppley (USA) et fournis par le laboratoire CMDL/NOAA de Boulder (USA).

étalonnage des capteurs de rayonnement est effectué à Tamanrasset chaque


année durant des journées présentant un ciel clair, une très bonne visibilité et un vent calme
ou faible, à l aide d un étalon « secondaire » fourni avec les équipements.

La procédure d étalonnage du pyrhéliomètre est relativement simple et automatisé.


Il suffit de placer le pyrhéliomètre à étalonner à côté de l étalon. La comparaison des données
générées par les deux appareils et acquises directement sur PC permet d en déduire le
coefficient d étalonnage du pyrhéliomètre.

étalonnage du pyranomètre est quelque peu plus compliquée et nécessite des


mesures manuelles intermittentes. L étalonnage est basé dans ce cas sur l égalité (IV.5)

G = I sin h + D ou G-D = I sin h

La mesure du rayonnement direct I est fournie directement par l étalon en W.m2


Les valeurs du rayonnement global G et du rayonnement diffus D sont mesurées de manière
alternée en mV. Le coefficient d étalonnage k sera obtenu par la relation

k = (G-D) / I sin h (IV.6)

OMM organise tous les cinq ans une campagne d étalonnage des étalons
secondaires au centre de rayonnement à Davos (Suisse).

4.2.3.6. Archivage et envoi des données

Les données de rayonnement sont disponibles depuis septembre 1994. Elles sont
envoyées mensuellement sur disquette au CMDL/NOAA/Group Solar Radiation de Boulder
(USA) qui fait actuellement fonction de centre d archivage des données de rayonnement des
nouvelles stations VAG.

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4.2.3.7. Mesure du rayonnement direct avec filtres

En plus des mesures précédemment citées et définies, quatre autres mesures


manuelles du rayonnement direct sont effectuées à l aide d un pyrhéliomètre, d un porte filtre
et d un multimètre numérique.

Ces mesures établies trois fois par jour, à 9, 12 et 15 heures TU, en absence totale
de nuages autour du soleil, sont particulièrement utiles pour la détermination de la quantité
des aérosols, de la vapeur d eau et du trouble atmosphérique.

Les filtres utilisés pour ce type de mesures du rayonnement direct ont pour
références : QG1 ( >0.53 m), RG2 ( >0.63 m), RG8 ( >0.695 m), et le direct total sans
filtre appelé Quartz Q ( >0.28 m).

4.2.3.8. Mesure du rayonnement ultraviolet

Le programme de la VAG a introduit la mesure de l UV du spectre solaire en


raison de son influence sur le cycle de la végétation au sol, les problèmes de cancer de la peau
et sa relation étroite avec la couche d ozone total. En effet les molécules d ozone absorbent
fortement les radiations UV-B, ce qui montre que la diminution de la couche d ozone favorise
fortement le passage de l UV-B.

Le système de mesure automatisé de l UV-B a été installé en janvier 1997 à


Tamanrasset, et fournit des données moyennes toutes les cinq minutes. La mesure de l UV-B
se fait dans la gamme 0.28 0.33 m.

Les données de l UV-B sont archivées mensuellement dans le même centre que
celui de l ozone en raison de la relation étroite qui relie ces deux paramètres.4.3. Mesures sur
le site de l Assekrem :

4.3.1. Site de l’Assekrem

Station VAG de l Assekrem 05 /04/2005

Assekrem est une région touristique aride éloignée de la ville de Tamanrasset


environ 50 km. Elle se caractérise par ses reliefs, ses hauts plateaux et la nature de son sol
rocailleux.

Page 70 de 131
Le nombre de ses fidèles habitants dépasse rarement une dizaine sauf à l exception
de visites touristiques ou autres. Ses coordonnées géographiques sont :

- La latitude : 23° 16 Nord


- La longitude : 05° 38 Est

La station VAG de l Assekrem a été construite sur le plateau de l Assekrem (2710 m)


durant l année 96 pour abriter les différents équipements de mesures destinés pour ce site.
Cette station se trouve à 50 km au nord de Tamanrasset, 80 km par route avec 3 heures par
véhicules tout terrain. C est un site totalement isolé, devenu plus connu par la présence des
religieux (pères blancs) depuis 1955.

électricité n étant pas disponible sur ce site, la station est alimentée par énergie
solaire installée par le CDER/Alger. La station a été mise en service en mars 1997.

Compte tenu de son caractère d éloignement de toute source de pollution, le site a été
en conséquence retenu par l OMM en 1992 pour effectuer des mesures spécifiques de
pollution de fond qui sont :

• La mesure de l ozone en surface (ou ozone troposphérique)


• La mesure des aérosols de carbone suie
• La mesure d aérosols de dimensions < 10 m
• Le comptage des particules de poussière
• échantillonnage des gaz à effet de serre (CO2, CH4, CO).

Un projet de mesure en continu du monoxyde de carbone et du carbone suie est en


cours d élaboration.

Dans le cadre du plan de développement de la météorologie nationale, il est prévu


achat d équipements nouveaux et le renouvellement d appareils défectueux.

4.3.2. Ozone de surface

4.3.2.1. Définition et principe de mesure

ozone de surface (ou ozone troposphérique)


représente la concentration des molécules O3
près du sol ; Il est considéré comme un gaz à
Analyseur d’ozone
effet de serre passif et contribue indirectement
au réchauffement des basses couches. Il est
exprimé en ppb (partie par billion). (1
billion=10-9).

Le modèle sur la photo, utilisé sur le site de l Assekrem, est un appareil à photométrie
UV double banc optique, pour la mesure continue et en temps réel de l ozone de l air ambiant
.Le principe de mesure consiste à mesurer l intensité de la lumière à travers deux cellules

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différentes : l une contenant l air zéro (sans ozone) grâce à un ozoniseur interne pour
déterminer la valeur de I0, l autre contenant l air atmosphérique (avec ozone) pour déterminer
intensité atténuée I. Le rapport entre les deux intensités correspond à la lumière absorbée par
ozone selon la loi de Beer-Lambert suivante :

I / (I0) = exp (-KLC) (IV.7)

K = coefficient d absorption moléculaire, 308 cm-1 (à O° C et 1 atm.)


L = longueur de la cellule, 38 cm
C = concentration de l ozone en ppm
I = intensité de la radiation UV en présence de l échantillon d ozone
I0 = intensité de la radiation UV en absence de l échantillon d ozone

air atmosphérique est aspiré à travers un tube en téflon d une pompe interne de
appareil. Le résultat de la mesure est stocké chaque minute dans un micro-ordinateur.

Les valeurs de l ozone de surface à l Assekrem varient en général entre 30 et 60 ppb


avec un maximum en été et minimum en hiver comme l ozone total. Dans les cités urbaines,
ozone de surface est surtout produit par réaction chimique des échappements de véhicules
avec l air atmosphérique (notamment par température élevée). À l Assekrem l ozone de
surface est surtout d origine stratosphérique par incursion à travers la tropopause.

4.3.2.2. Acquisition des données

Les données sont stockées automatiquement sur le PC de la station VAG et affichées en


même temps sur l analyseur. Elles sont régulièrement envoyées au centre de Tamanrasset
pour le contrôle, le traitement, l analyse et l archivage.

La capacité mémoire d un fichier journalier de l ozone de surface est de l ordre de 84


Kbytes, soit environ 2.5 Mbytes en un mois ou 30 Mbytes en une année.

4.3.2.3. Étalonnage de l’analyseur d’ozone

Le contrôle de l analyseur de déroule de deux manières : un contrôle interne tous les


mois à partir du générateur d ozone interne pour vérifier le bon fonctionnement de l analyseur
et un contrôle (étalonnage) à l aide d un calibreur d ozone deux fois par an ou chaque fois
qu il y a une intervention dans l appareil.

La procédure de contrôle interne est automatisée dans le programme d acquisition. Il


suffit de lancer certaines fonctions pour obtenir les résultats de contrôle et les comparer avec
les valeurs fournies avec l équipement pour déduire si l appareil fonctionne normalement.

L étalonnage doit être effectué à l aide de l étalon fourni avec l équipement. Cette
procédure nécessite une installation de l étalon en série avec l analyseur pour vérifier
certaines valeurs standard (seuils).

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4.3.2.4. Archivage et envoi des données

Les données de l ozone de surface sont archivées en fichiers quotidiens. Elles sont
envoyées tous les semestres au LISA à Paris qui a assuré la fourniture des équipements et la
formation en collaboration avec l OMM. Le centre mondial d archivage des données de
ozone se trouve à :

WMO World data Centre for Greenhouse Gases


c/o Japan Meteorological Agency
1-3-4 Otemachi, Chiyoda-ku, Tokyo 100-8122 Japan

4.3.3. Mesure du black carbon (ou suie de carbone)

4.3.3.1. Définition et principe de mesure

Le carbone suie ou le black carbon est un aérosol de


couleur noire provenant des effets de combustion
causés par les moteurs des véhicules ou engins de la
circulation ou tout autre processus d industrie
utilisant les moteurs. Les sources majeures du
carbone suie peuvent être groupées dans trois
catégories générales : la combustion de combustibles
pour la génération d énergie, la brûlure des déchets
agricoles ou industriels, et les incendies de forêts.
appareil de mesure du black carbon est
aéthalomètre.

équipement de mesure du black carbon consiste en une ligne d échantillonnage


air à l extérieur de la salle, d une pompe d aspiration, d un analyseur
(aéthalomètre) et un PC pour l acquisition des données.

L air atmosphérique est aspiré à travers un filtre placé dans le compartiment optique de
aéthalomètre. Le filtre se noircit progressivement par dépôt des aérosols. Une lampe émet de
la lumière dans le spectre visible qui sera atténué à travers le dépôt (l aérosol back carbone est
le seul absorbant dans le visible). Les concentrations sont obtenues par mesure
accroissement du noircissement en se référant aux données d atténuation des mesures
précédentes (mesures relatives).

La seule intervention manuelle consiste à changer le filtre en cellulose (partie lisse vers
le haut) du compartiment optique lorsque l atténuation (charge du filtre) dépasse 80%. A
partir de l atténuation 75% un bip sonore prévient de la nécessité de changer le filtre. Si la
saturation du filtre est atteinte, la mesure est interrompue et la pompe s arrête
automatiquement. La durée de vie du filtre dépend des conditions atmosphériques et ne
dépasse pas en général les 36 heures.

L unité de mesure du black carbon est le ng/m3 (1 ng = 10-9 g)

Les valeurs du black carbon dépendent fortement des conditions météorologiques. Elles
sont très élevées en présence de la brume de sable et peuvent dépasser les 600 ng/m3. Elles

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sont par contre très faibles par des journées de bonnes visibilités et ciel clair avec des valeurs
de 60 ng/m3. Le black carbon subit également une variation diurne avec des minimums durant
la nuit et des maximums au début de l après-midi en présence de bonnes conditions
météorologiques.

4.3.3.2. Acquisition des données

L acquisition des données se fait automatiquement après avoir configuré au niveau du


PC relié à l aéthalomètre, l heure de démarrage des mesures, le pas de temps, la référence de
sensibilité de l appareil et le débit à 18 litres/minute.

Pour un mois les données de black carbon occupent un espace mémoire de l ordre de 56
Kbytes pour un pas de temps d une heure.

4.3.3.3. Archivage et envoi des données

L acquisition fournit des fichiers quotidiens qui sont ensuite groupés en en seul fichier
mensuel pour faciliter le traitement et l archivage. Les filtres et les données sont envoyés tous
les semestres à Paris pour un traitement et analyse en vue de la détermination des
concentrations de certains éléments chimiques.

Le centre mondial d archivage des données du black carbon est situé à :

European Commission Joint Center


Environment Institute
12020 ISPRA (VA) ITALY

4.3.4. Mesure de la concentration des aérosols

4.3.4.1.Définition et principe de mesure

Tête de prélèvement de l’air située


à l’extérieur sur le toit de la station

Système ACCU

Unité de contrôle

Microbalance

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On définit un aérosol comme la suspension dans un milieu gazeux de particules
solides ou liquides ou les deux, présentant une vitesse de chute, dans des conditions normales.
aérosol correspond à des particules de dimensions inférieures à 100µm. Leurs sources
émission peuvent être d origine naturelle (érosion éolienne, embruns marins, cendres
volcaniques, particules d origine végétale) ou d origine anthropique (liée directement aux
combustions des grandes industries, centrales électriques, etc.).

La mesure des concentrations de poussières est primordiale pour les problèmes de


bilan énergétique et la navigation aérienne. Les aérosols diffusent une grande quantité du
rayonnement direct provenant du soleil et joue un rôle important dans l effet de serre en
réfléchissant le rayonnement terrestre. Ils réduisent fortement la visibilité horizontale et
verticale et perturbent la navigation aérienne.

équipement de mesure des concentrations des aérosols comprend :

• Une tête PM-10 ( Particular Matter 10 m)


• Une ligne d échantillonnage vertical
• Une pompe d aspiration assurant un débit total de 16.67 l/mn (1 m3 par heure)
• Une balance de haute précision
• Un analyseur d acquisition des données (TEOM-1400A)

Le principe est basé sur des pesées d aérosols, de dimensions inférieures à 10 m en


continu toutes les deux secondes, qui sont aspirés par un débit de 3litres/minute sur un filtre à
intérieur du compartiment de la balance. L échantillonneur TEOM calcule pour chaque
période de cinq minutes la concentration moyenne C en connaissant sa masse m cumulée sur
le filtre sur un volume d air V de 1 m3 , soit :

C=m/V (IV.8)

La concentration C des aérosols , exprimé en µg/m3 , est mesuré à l aide d une balance
électronique de grande précision ( µg ) suite à l aspiration d air atmosphérique à l aide d une
pompe externe de débit 3 litres/minute. Cette pompe aspirent uniquement les particules < 10
µm. L acquisition est continue H24 et les données sont fournies toutes les 30 minutes. Les
pesées successives des dépôts des aérosols sur un filtre sont traitées et calculées à l aide du
module de stockage des données, le TEOM.

Le filtre des aérosols, à l inverse de celui du black carbon, peut durer de 10 à 15 jours
en présence de bonnes conditions météorologiques.

En hiver les concentrations des aérosols sont très faibles en absence de poussières
durant cette période de l année, elles sont inférieures à 50 µg/m3, par contre en été ces valeurs
sont plus élevées et dépassent les 300 µg/m3, voire 400 µg/m3.

4.3.4.2. Acquisition des données

Le TEOM dispose d un buffer pour le stockage des données qui sont transférées sur PC
à l aide d un programme spécifique. Il dispose également d un clavier digital pour
programmer certaines options comme le pas de temps, le nom de la station, le changement de
la température et de la pression moyenne.

Page 75 de 131
4.3.4.3. Système ACCU (Automatic Cartridge Collection Unit)

équipement ACCU est doté d un ensemble de huit vannes sur lequel sont
placés des filtres pour le dépôt des aérosols. Ces filtres sont envoyés à Paris
pour déterminer la composition chimique des aérosols. L air est aspiré à
travers la même ligne d échantillonnage que celle utilisée pour la mesure de
la concentration des aérosols.

Chaque vanne débite de l air sur le filtre pendant 24 heures puis bascule sur l autre
vanne et ainsi de suite jusqu à la septième vanne. On change ensuite les sept filtres au bout
des sept jours et on enchaîne la mesure sur la huitième vanne.

La visualisation de l état de fonctionnement de l ACCU, canal en cours, durée de


échantillonnage (programmée à l Assekrem sur 24 heures) et volume aspiré pour chaque
filtre, etc., peuvent être visualisé sur PC.

4.3.5. Comptage des particules

4.3.5.1. Définition et principe de mesure

Les particules en suspension ou les matières particulaires sont un polluant


atmosphérique consistant en un mélange complexe de substances organiques et minérales en
suspension dans l air, sous forme solide et/ou liquide. Ces particules sont de taille, de
composition et d origine diverses. Leurs propriétés se définissent en fonction de leur
diamètre aérodynamique appelé
taille particulaire.

Elles ont une origine naturelle pour plus de la moitié d entre elles (éruptions
volcaniques, incendies de forêts, soulèvements de poussières désertiques) et une origine
anthropique (combustion industrielle, incinération, chauffages, véhicules automobiles). Elles
ont des effets néfastes sur la santé

Le comptage des particules par classes granulométriques : 0.3 µ m, 0.5


µm, 0.7 µm , 1 µm , 2 µm et 5 µm soit six classes est effectué à l aide
un compteur laser. Ce procédé nous permet de connaître le nombre de
R= particules pour chaque classe dans un volume de 1 litre d air. Les fines
0.131
particules autour de 0.3 µm sont toujours les plus élevées et vont en
décroître jusqu au grosses particules de 5 µm. Les fines particules sont
les plus dangereuses pour le système respiratoire.

Le compteur, facile à transporter et pouvant fonctionner sur 4 piles rechargeables,


dispose d une petite pompe interne qui aspire l air à travers un orifice (tête conique). Un
système à rayons lasers à l intérieur du compteur émet continuellement un faisceau lumineux
de fréquences différentes qui seront réfléchies par les particules et reçues par un détecteur.
Chaque fréquence étant sensible à une gamme de particules, les fréquences réfléchies
détermineront le nombre de particules spécifiques pour chaque gamme.

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4.3.5.2. Acquisition des données

Trois mesures minimales sont effectuées par jour en toutes conditions météorologiques,
9, 12 et 15heures TU. La mesure s effectue à l extérieur de la salle, le compteur étant posé
horizontalement sur une table ou un support approprié.

L appareil pour le site de l Assekrem est programmé pour 10 échantillonnages avec une
durée de 1 minute et une pause de 5 secondes. Le nombre de particules pour chaque gamme
représentera le nombre moyen de particules aspirées pendant 1 minute de prélèvement.

4.3.5.3. Ordre de grandeur

Il est bien évident que le nombre de particules mesurées dépend de la durée


échantillonnage. Dans notre cas, c est le nombre moyen (de 10 échantillons) de particules
aspirées pendant 1 minute. Le nombre de fines particules 0.3 m est toujours le plus élevé et
décroît au fur et à mesure que la taille des particules croît.

Les résultats des mesures à l Assekrem montrent que le nombre de


particules est très élevé durant les journées de brume de sable et les journées de vent fort ; les
valeurs extrêmes pour les particules 0.3 m peuvent atteindre les 200 000 et pour 0.5 m la
valeur de 3000. Pour des journées de très bonnes visibilités et vent calme, les valeurs de 0.3
m descendent jusqu à 10 000 et pour 0.5 m à 15 particules.

4.3.5.4. Envoi des données des aérosols

Le centre mondial de traitement et d archivage des données est situé à Ispra en Italie
comme pour le black carbon.

4.3.6. Echantillonnnage des gaz à effet de serre

4.3.6.1. Définition et principe de mesure

Les activités humaines provoquent, à une vitesse croissante, une modification de la


composition de l'atmosphère. Si les habitants de la terre conservent le même mode de vie, la
concentration de l'ensemble des gaz à effet de serre, exprimés en équivalent CO2, serait
doublée d'ici 50 ans.

Les différents gaz mis en jeu dans ce phénomène ont une capacité différente à absorber
la chaleur. Celle-ci peut varier d'un facteur compris entre 1 (gaz carbonique) et 7000 (CFC12
- un des nombreux chlorofluorocarbures). En fonction de leur concentration dans l'atmosphère
et de leur pouvoir à absorber la chaleur, on a pu étudier la contribution des divers gaz
concernés au réchauffement de la terre.

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Fig IV.2. Contribution des différents gaz au réchauffement du climat (décennie 1980)

La concentration croissante des gaz à effet de serre (GES), et notamment du dioxyde de


carbone (CO2), menace d altérer le climat et le temps de la Terre et risque de conduire à un
réchauffement généralisé progressif au cours du siècle prochain.

Le suivi de la concentration des GES est donc d une importance cruciale pour l avenir de
la planète. Certains GES sont surveillés partout sur le globe : le méthane (CH4), les
hydrocarbures chlorofluorés (CFC) et l hémioxyde d azote (N2O). L ozone troposphérique est
également considéré comme un GES, [20].

L OMM surveille le niveau de CO2 depuis les années 60, époque où elle a établi un
réseau mondial qui, depuis lors, a été intégré à la VAG, principale source d informations sur
la chimie de l atmosphère relevant de l Organisation.

Dans le cadre de l application du programme de la VAG, des prélèvements d air


atmosphérique sont effectués, au niveau de la station de l Assekrem, une fois par
semaine à l aide de 2 bouteilles spéciales de 1.5 litres fournies par la NOAA
(Boulder USA) pour constituer un échantillon.

Ces bouteilles sont envoyées régulièrement au laboratoire de la


NOAA pour analyse chimique afin de déterminer les concentrations des principaux gaz à effet
de serre : CO2 (en ppm), CH4 (en ppb), CO (en ppb). Cette mesure est effectuée depuis
septembre 95 avant même la construction de la station de l Assekrem. Le prélèvement d air
effectue à l air libre à l aide d une pompe interne fonctionnant avec une batterie de 12 V.

Le prélèvement d air s effectue à l extérieur de la salle à l aide d une mallette


spéciale à environ 50 m loin de tout obstacle. L air est aspiré à l aide d une
petite pompe fonctionnant avec une batterie de 12 V à travers un tube déployé
verticalement d environ 5 mètres. La durée de la purge des bouteilles est de 5
minutes alors que celui de l échantillonnage est de 1 minute.

Page 78 de 131
4.3.6.2.Acquisition des résultats

Les résultats d analyse des bouteilles sont envoyés par fax et concernent la
concentration du CO2, CH4 et CO.

Le CO2 et CH4 sont considérés comme des gaz à effet de serre actifs. Ils absorbent
fortement le rayonnement terrestre de grande longueur d onde. Le CO est quant à lui un gaz
qui interagit avec d autres gaz pour constituer un gaz à effet de serre.

Le grand intérêt de ces mesures de gaz sur l Assekrem est l absence de l effet de la
végétation qui joue un grand rôle dans l émission de CO2. Le site de la station VAG présente
un sol totalement rocailleux.

Les données de ces gaz sont envoyées au centre mondial des aérosols au Japon

WMO World data Centre for Greenhouse Gases


c/o Japan Meteorological Agency
1-3-4 Otemachi, Chiyoda-ku, Tokyo 100-8122 Japan

Page 79 de 131
CHAPITRE 5

ANALYSE DES DONNEES DE LA STATION VAG

5.1. Préambule

La prévision de la qualité de l air à l échelle d une région ou d une nation nécessite la


mise au point d outils de prévision. Ces outils, comme en météorologie, sont basés sur des
modèles mathématiques ou physiques qui comportent de nombreuses incertitudes. Comme la
qualité de l air dépend à la fois des émissions de polluants, mais aussi et surtout des
conditions météorologiques, la prévision de la qualité de l air est en réalité confrontée à une
triple incertitude : la limite des connaissances de la chimie de l atmosphère, l incertitude sur
les émissions et celle sur les paramètres météorologiques.

Il ne s agit pas ici dans notre contexte d établir un quelconque modèle ou de déterminer
indice de qualité de l air dans cette partie du Hoggar, mais d établir des corrélations entre
certains paramètres climatologiques et certains polluants pour montrer leurs éventuelles
relations. Il s agira donc de choisir les paramètres à prendre en compte et de les mettre en
corrélation à travers des méthodes statistiques appropriées.

Nous traiterons dans ce chapitre l ensemble des paramètres mesurés dans les deux
sites : depuis 1995 pour Tamanrasset « ville », soit 10 années de données, et depuis mars 1997
pour l Assekrem, soit 08 années de données. Le traitement comprendra principalement une
analyse descriptive des évolutions mensuelles et annuelles avec des tableaux des résultats
statistiques obtenus et illustrations graphiques correspondantes, calculs de certains paramètres
comme les corrélations, régressions, etc. Le logiciel utilisé pour notre étude est « SYSTAT
10.2. For Windows ».

Les paramètres retenus pour l analyse de ces deux sites sont :

Paramètre Période d’étude


Trouble atmosphérique 1995 2004
Tamanrasset Rayonnement 1995 2004
Ozone total 1994 2004
Ozone en surface 1997 2004
Aérosols 1997 2004
Assekrem Carbone suie 1997 1999
Particules de poussières 1997 2004
Gaz à effet de serre 1995 2004

Les données utilisées pour l’analyse ont été majoritairement fournies par le centre
météorologique de Tamanrasset. Certaines données ont trouvées source auprès de centres
mondiaux d archivage des données de pollution de fond.

Un traitement préalable a été nécessaire pour aboutir à une forme correcte et exploitable
des données pour nos diverses analyses et commentaires.

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5.2. Analyse des données de Tamanrasset

5.2.1. Trouble atmosphérique

N Minimum Maximum Moyenne Ecart-type


1995 12 47 464 258 133
1996 12 58 446 204 120
1997 12 59 464 236 159
1998 12 37 570 272 198
1999 12 34 429 201 127
2000 11 28 429 230 154
2001 12 26 349 166 117
2002 11 39 404 241 135
2003 12 35 635 252 174
2004 12 32 466 200 125

Tableau V.1. Statistiques descriptives du trouble atmosphérique en 1/1000 (sans dimension)

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Fig. V.1. Histogramme des valeurs moyennes mensuelles du trouble 1995 -2004

Les valeurs du trouble à Tamanrasset sont très faibles en hiver, de novembre à février,
et descendent au-dessous de 0.100 avec des minimums inférieurs à 0.010 par ciel très limpide.

En été l atmosphère est plus troublée en présence de la brume de sable (aérosols) et les
valeurs du trouble augmentent rapidement et dépassent souvent les 0.500.

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5.2.2. Rayonnement solaire et Ultraviolet

La station de Tamanrasset dispose d équipements variés et performants dans leur


ensemble. La disposition d un étalon secondaire au niveau de la station, de par sa qualité de
centre radiométrique, lui permet d effectuer également le contrôle et l étalonnage des
équipements solaires du réseau météorologique national.

Nous ne présenterons, compte tenu du volume considérable de données d une part et


selon les données mises à notre disposition d autre part que les variations interannuelles des
divers rayonnements. Les données sont exprimées en mégajoules.

Nous remarquons dans le tableau de valeurs ci-dessous que le rayonnement UB-B


mesuré au niveau de la station de Tamanrasset varie très peu.

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003


Rayonnement
8477.9 9252.2 8785.2 8422.5 8365.0 8843.7 10085.0 8692.1 8413.1
direct
Rayonnement
7951.7 8031.6 7756. 8034.9 8376.4 8393.1 88.35 8425.8 8397.8
global
Rayonnement
2037.1 1822.9 1957.5 2167.2 1929.3 2376.6 2126.4 2496.7 2556.4
diffus
Rayonnement
4119.7 4230.1 4150.8 4265.8 4499.9 4421.1 4595.6 4427.5 4362.3
infrarouge
Rayonnement
22.43 22.15 24.04 22.94 23.40 21.71 22.30
UV-B

Tableau V.2. Totaux annuels des composantes du rayonnement

Direct Global Diffus

Fig. V.2. Variations interannuelles du rayonnement solaire à Tamanrasset

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On note que le rayonnement direct est important dans la région du Hoggar et dépasse les 8000
MJ dans tous les cas. L énergie maximale est atteinte en 2001 avec 10008.5 MJ, soit plus de
10 Giga- joules.

Le rayonnement global est aussi important et l année 2001 a connu un total maximal de
8835.6 MJ suivi par l année 2002 avec 8425.8 MJ.
L énergie diffuse nous renseigne sur le degré de présence des nuages et des aérosols.
Elle est maximale en 2002 avec un total de 2496.7 MJ. La contribution du diffus par rapport
au global est en moyenne de l ordre de 25%. Le total maximal pour le rayonnement UV-B,
qui n apparaît pas sur le graphe, est de 24.04 MJ en 1999 avec une contribution moyenne de
2.77 pour 1000 par rapport au global.

5.2.3. Ozone total

N Minimum Maximum Moyenne Ecart-type


1994 8 245,00 287,00 267,75 16,87
1995 12 246,00 274,00 263,50 8,12
1996 12 249,00 282,00 269,41 10,38
1997 12 243,00 284,00 267,83 11,24
1998 12 249,00 290,00 274,91 13,76
1999 12 249,00 292,00 273,33 14,74
2000 9 251,00 285,00 271,44 12,19
2001 12 248,00 289,00 273,50 13,91
2002 12 244,00 282,00 266,66 11,44
2003 12 256,00 291,00 276,75 12,12
2004 9 254,00 281,00 265,77 10,40

Tableau V.3. Statistiques descriptives de l ozone total en DU

Fig. V.3. Évolution annuelle de l ozone total à Tamanrasset 1995 -2004

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La figure V.3 nous montre bien que la couche moyenne d ozone total à Tamanrasset est
plus fine en hiver avec un minimum de 255 DU en décembre et plus épaisse en été avec un
maximum de 285 DU en juillet.

La déperdition maximale a été enregistrée le6/1/97 avec 224 DU, alors qu elle était plus
épaisse le 4/8/02 avec un maximum absolu de 317 DU.

5.3. Analyse des données de L’Assekrem

5.3.1. Climatologie du site

La région de l Assekrem correspond aux valeurs météorologiques normales suivantes :

• Température minimale moyenne : 08.9 °C


• Température minimale absolue : -13.5 °C (Janvier 1993)
• Température maximale moyenne : 18.1 °C
• Température maximale absolue : 28.3 °C (Juin 1989)
• Nébulosité moyenne : 2.5 octas
• Évaporation moyenne : 11.7 mm
• Vent moyen : 5.6.m/s
• Précipitations : 120 mm

5.3.2. Exploitation des données

Paramètres Début des Fréquence Traitement des


Observations
mesurés mesures du fichier données
Moyennes
Aérosols 05-10-97 1/2 Heure
horaires
Moyennes Mesures arrêtées
Carbone suie 21-03-97 1 Heure
horaires le 16-10-99
Gaz à effet de Moyennes
12-09-95 1 Semaine
serre mensuelles
Ozone en Moyennes Pannes
22-03-97 1 Minute
surface horaires fréquentes
Particules de Moyennes
21-03-97 3 Fois/jour
poussières horaires
Particules de Moyennes
21-03-97 3 Fois/jour
poussières horaires
Paramètres 1955 à 1996 3 Fois/jour Moyennes
météorologiques Depuis 1996 8 Fois/jour journalières

Tableau V.4. Fréquences de mesure des polluants à l Assekrem

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5.3.2.1. Ozone en surface

L analyseur de l ozone troposphérique utilise un système optique nécessitant une source


alimentation stable et régulée. Ce n est pas le cas pour le site de l Assekrem alimenté
entièrement en énergie solaire.

Les coupures relativement fréquentes dues à une énergie insuffisante occasionnent des
pertes de données. Lors d une coupure et même après remise sous tension, l analyseur
nécessite au moins une heure de temps pour se stabiliser.

N Minimum Maximum Moyenne Écart-type


1997 10 28,00 43,00 35,8000 4,9396
1998 12 30,00 47,00 38,5000 5,2136
1999 10 30,00 44,00 37,1000 4,0675
2000 12 30,00 45,00 37,8333 4,3658
2001 12 28,00 47,00 36,3333 5,9899
2002 12 22,00 35,00 29,4167 4,4202
2003 12 32,00 46,00 39,7500 5,2419
2004 12 32,00 45,00 39,9167 3,6546

Tableau V.5. Statistiques descriptives de l ozone en surface en ppb

Fig. V.4. Évolution des moyennes annuelles de l ozone à l Assekrem

L interprétation des résultats des moyennes annuelles de l ozone de surface à


Assekrem, représentés par la figure V.4, permet de constater qu après une croissance de
1997 à 1998, l ozone présente un profil pratiquement plat entre les années 1998 et 2001.Une
chute est ensuite amorcée jusqu en 2002 pour ne cesser de croître jusqu en 2004

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Les teneurs en ozone varient avec les saisons ; elles sont en général toujours supérieures
en été, car la production d'ozone résulte d'un processus photochimique (action du
rayonnement solaire). Les épisodes de fortes concentrations en ozone se rencontrent
principalement durant les mois de juin, juillet et août

On observe toutefois à travers la figure V.5 que les maxima des épisodes sont construits
sur une valeur de background qui augmente à la sortie de l'hiver (février-mars) pour diminuer
au début de l'automne (septembre-octobre). En plus des épisodes de fortes concentrations, il
existe donc un fond permanent d'ozone.

Fig. V.5.Evolution des moyennes mensuelles de l ozone à l Assekrem 1995 -2004

Relations entre l’ozone de surface et les paramètres météorologiques de 1997 à 2004

Les mesures de l ozone deviennent de plus en fréquentes en égard à son influence


reconnue néfaste sur la santé de l homme. Sa mesure devient incontournable dans la
détermination de la qualité d l air. Nous allons dans ce qui suit déterminer les relations de
ozone en surface relevé à l Assekrem avec certains paramètres météorologiques. Nous
établirons pour cette analyse la droite de régression y et le coefficient de corrélation R. Les
points rouges sur les différents graphes sont des points non considérés. Cook s distance
détermine ici le degré de rapprochement des données vis-à-vis de la droite de régression.

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y = - 0.011 + 37.776
R = 0.0109

Les résultats obtenus, avec un coefficient de corrélation de 0.109 montre que l ozone
est pas relié directement à la température. Cette absence de relation démontre également
que l ozone n est pas produit photochimiquement sur le site.

y = - 0.0385 + 48.989
R = 0.601

Faible corrélation entre l ozone et l humidité. Les teneurs en ozone les plus élevées
obtiennent pour des humidités relatives faibles.

y = 0.589 + 32.796

Pas de relation entre l ozone et la vitesse du vent. Le vent local varie entre 0 et 10 m/s.
Les niveaux d ozone les plus élevés sont obtenus pour des vents moyens entre 4 et 6 m/s

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y = -2.701 + 42.795
R = 0.404

Globalement le ciel est plutôt dégagé à l Assekrem. Notons que le niveau moyen
ozone (35 ppb) est souvent obtenu quelque soit la couverture nuageuse.
Ceci constitue une preuve supplémentaire sur l origine de l ozone troposphérique à
Assekrem, c est à dire qu il n est pas produit localement, mais résulte de phénomènes de
transports à grandes distances
5.3.2.2. Aérosols
N Minimum Maximum Moyenne Ecart-type
1997 3 41,00 114,00 70,00 38,74
1998 4 29,00 226,00 102,25 94,09
1999 10 22,00 155,00 80,90 40,10
2000 12 9,00 127,00 67,50 43,74
2001 12 12,00 123,00 62,91 38,49
2002 6 9,00 227,00 103,833 81,33
2003 10 43,00 158,00 95,90 33,63
2004 5 20,00 137,00 68,00 47,40
Tableau V.6. Statistiques descriptives des aérosols en g/m3

Fig. V.6. Évolution mensuelle des aérosols à l Assekrem 1997-2004

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après la figure V.6, les concentrations des aérosols sont minimales en hiver pendant
lesquelles les conditions de visibilité sont très bonnes à excellentes. Le maximum se produit
soit au printemps ou durant l automne où la nébulosité est importante car les nuages ont
tendance à bloquer le processus des déplacements verticaux des aérosols.
Le maximum absolu de 998 g/m3 relevé le 14/03/1998 correspond à une journée où le
paramètre de visibilité a été estimé à 10 km.
La valeur minimale absolue observée le 06/12/2000 correspondait à une situation
météorologique très favorable, ou la visibilité avoisinait 100 km.
En moyenne, les concentrations majoritaires sont inférieures à 125 g/m3 et leur
fréquence d observation est de 85%.
5.3.2.3. Particules de poussière
A l Assekrem, le comptage des particules de poussière est effectué selon 6 calibres
différents. Les mesures des concentrations sont données en « nombre de particules/litre » :

• Calibre 1 : inférieures à 0.3 m


• Calibre 2 : de 0.3 m à 0.5 m
• Calibre 3 : de 0.5 m à 0.7 m
• Calibre 4 : de 0.7 m à 1 m
• Calibre 5 : de 1 m à 2 m
• Calibre 6 : de 2 m à 5 m

Le comptage des particules de 5 m à 10 m ont débuté en janvier 2003, mais des


lacunes de données ont été constatées durant tout le premier semestre de l année 2005. Elles
ne seront donc pas prises en compte dans notre analyse.

Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Déc
< 0 -3 5355 6254 10283 15099 15338 15663 16861 19989 16628 10578 7720 5598
0.3 – 0.5 3330 2240 5158 8343 9572 8873 6040 8502 7323 5330 2907 1407
0.5 – 0.7 1454 990 3179 5481 6269 5842 4207 4410 4704 3077 1528 742
0.7 - 1 1001 694 2325 4018 4575 4414 3116 3359 3576 2547 1074 537
1-2 277 251 916 1382 1608 1815 1102 1260 1367 839 412 178
2-5 40 33 132 177 205 299 129 169 199 135 72 27

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Tableau V.7. Moyennes mensuelles des particules 1997 -2004

Fig. V.7. Évolution des particules de 0.3à 0.7 m

Fig. V.8. Évolution des particules de 0.7 à 5 m

Dans les figures V.7 et V.8 nous avons présenté les différentes évolutions des
différentes catégories des particules.

Dans tous les cas, nous constatons que les concentrations des particules pour toutes les
gammes sont maximales au printemps, période durant laquelle les phénomènes brumeux sont
fréquents, et en été où la couverture nuageuse est importante empêchant ainsi la dispersion en
altitude des particules de poussière. Les minimums sont principalement marqués durant la
période d hiver.

L analyse simultanée des six courbes de variation des moyennes mensuelles montre que
les concentrations des particules n agissent pas de la même manière. Les particules fines sont
majoritaires, aux concentrations très élevées, et possèdent en outre un écart de grandeur très
important par rapport aux autres concentrations.

5.3.2.4. Gaz à effet de serre

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L échantillonnage des GES au site de l Assekrem s effectue une fois par semaine, tous
les samedi après-midi. Chaque échantillon est composé de deux flacons qui après les
procédures de remplissage sont envoyés au laboratoire de NOAA à Boulder (USA) pour
analyse chimique en vue de déterminer les concentrations des gaz suivants :

• Le dioxyde de carbone (CO2) en ppm


• oxyde de carbone (CO) en ppb
• Le méthane (CH4) en ppb
• Le protoxyde d azote d azote (N2O) en ppb
• Hydrogène (H2) en ppb
• hexafluorure de soufre (SF6) en ppt

Les résultats des analyses sont communiqués au centre de Tamanrasset à la fin de


chaque année par fax.

5.3.2.4.1. Le CO2

N Minimum Maximum Moyenne Écart-type


1995 2 357,00 358,00 357,50 0,70
1996 10 358,00 365,00 362,30 2,66
1997 10 359,00 367,00 363,20 2,65
1998 10 363,00 370,00 366,40 2,36
1999 9 364,00 371,00 367,88 2,71
2000 10 366,00 373,00 369,90 2,88
2001 8 368,00 374,00 371,25 2,76
2002 10 369,00 377,00 373,40 2,79
2003 10 373,00 379,00 375,90 2,28
2004 10 373,00 377,70 3,02

Tableau V.8. Statistiques descriptives du CO2

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Tableau V.8. Statistiques descriptives du CO2

La figure VI.9 ci-dessous représente les variations de la moyenne mensuelle du CO2 de 1995
à 2004, c est à dire la moyenne de chaque mois (janvier, février, etc.) calculée pour toute la
période de 1995 à 2004.
La figure VI.10 représente quant à elle les variations mensuelles annuelles du CO2 de
1995 à 2004, c'est-à-dire la moyenne mensuelle de chaque mois (janvier, février, etc.) pour
chaque année (1995, 1996, etc.). Les valeurs de l abscisse désignent le numéro du mois (par
exemple 36 signifie le 36 ème mois de la période 1995-2005 et correspond à l année 1997.).
Le zéro de l échelle correspond au début de l année 1995.
375
Concentration en ppm

370

365

360
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mois

Fig. V.9. Évolution de la moyenne mensuelle du CO2

Fig. V.10. Évolution de la moyenne mensuelle annuelle du CO2

Les concentrations du CO2 sont maximales au printemps et minimales en automne. Elles


ont une tendance de croissance mensuellement (Fig. V.9) et une augmentation presque
linéaire d une année à une autre (Fg.V.10) de la concentration du CO2 de l ordre de 2 ppm/an

Page 92 de 131
Cette hausse graduelle du CO2 à l Assekrem depuis 1996 démontre que celui est
transporté sur de longues distances d une part et contribue d autre part à l effet de serre avéré,
entraînant de ce fait un réchauffement de la planète.

Cette hausse du même ordre de grandeur, soit 2.2. ppm/an, est également observée à la
station VAG d Izana située dans les Îles Açores à 2367 m d altitude.(Figure V.11)

Fig. V.11. Évolution du CO2 dans les Açores (Source : World Data Centre for Greenhouse Gases)

5.3.2.4.2. Le CO

N Minimum Maximum Moyenne Écart-type


1995 4 89,00 102,00 97,25 6,70
1996 12 79,00 137,00 101,08 18,36
1997 12 70,00 131,00 100,25 21,41
1998 12 97,00 143,00 115,00 16,66
1999 11 79,00 133,00 98,81 17,08
2000 12 76,00 124,00 97,33 14,90
2001 10 65,00 112,00 94,00 16,05
2002 12 86,00 127,00 105,66 13,54
2003 12 87,00 124,00 105,91 12,99
2004 11 83,00 124,00 102,72 15,90

Tableau V.9. Statistiques descriptives du CO

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Fig.V.12. Évolution mensuelle du CO Fig.V.13. Évolution annuelle du CO

Les concentrations du CO à l Assekrem sont maximales de février à avril et minimales


en automne (Figure V.12). Quant à l évolution annuelle, on note une pointe de croissance
durant l année 1998 (Figure V.13).

Nous noterons cependant que durant cette année on trouve le maximum de


concentration atteignant une valeur de 143 ppm. On pourrait penser que cela correspond à un
épisode de pollution particulier pour ce site éloigné de source anthropique.

5.3.2.4.3. Le CH4

N Minimum Maximum Moyenne Ecart-type


1995 4 1750,00 1768,00 1762,00 8,16
1996 12 1736,00 1774,00 1754,00 9,78
1997 12 1742,00 1781,00 1757,91 10,74
1998 12 1755,00 1786,00 1770,08 9,68
1999 11 1770,00 1786,00 1779,00 5,94
2000 12 1763,00 1803,00 1779,66 10,54
2001 10 1766,00 1789,00 1778,70 7,80
2002 12 1768,00 1792,00 1779,58 8,98
2003 12 1772,00 1792,00 1782,50 6,21
2004 11 1770,00 1793,00 1780,36 7,46

Tableau V.10. Statistiques descriptives du CH4

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Fig. V.14. Évolution mensuelle du CH4 Fig. V. 15. Évolution annuelle du CH4

Le CH4 est maximum en hiver et au printemps et il est minimum en été (Figure V.14).
Il chute légèrement en 1996 pour ensuite amorcer une croissance régulière jusqu en
1999 où il se stabilise plus ou moins jusqu en2004.

5.3.2.4.4. Autres gaz

En plus des principaux gaz à effet de serre analysés dans le paragraphe précédent,
autres données de gaz sont disponibles au niveau du site de l Assekrem. Il s agit de, de
hydrogène (H2) en ppb, le protoxyde d azote (N2O) en ppb et de l hexafluorure de soufre
(SF6) en ppt. Comptes tenus des lacunes de données pour les années 1995 et 1996, nous ne
considérerons que les années 1997 à 2004 pour ces trois gaz.

N Minimum Maximum Moyenne Écart-type


1997 12 519,00 552,00 533,16 10,61
1998 12 514,00 570,00 540,41 18,47
1999 11 476,00 515,00 500,09 12,94
2000 12 472,00 508,00 487,75 10,51
2001 12 482,00 535,00 502,58 15,9969
2002 12 485,00 565,00 515,75 27,12
2003 12 524,00 585,00 549,91 15,66
2004 11 521,00 556,00 535,72 11,05
Tableau V.11. Statistiques descriptives de H2

N Minimum Maximum Moyenne Écart-type


1997 12 314,00 315,00 314,1667 0,38
1998 11 313,00 316,00 315,0000 0,77
1999 12 316,00 317,00 316,5833 0,51
2000 12 317,00 318,00 317,1667 0,38
2001 12 317,00 318,00 317,9167 0,28
2002 12 318,00 319,00 318,5000 0,52
2003 11 319,00 320,00 319,0909 0,30
2004 12 318,00 319,00 318,50 0,52
Tableau V.12. Statistiques descriptives de N2O

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N Minimum Maximum Moyenne Écart-type
1997 12 3,85 4,10 3,9825 6,969E-02
1998 12 4,03 4,26 4,1825 7,509E-02
1999 11 4,26 4,44 4,3655 5,520E-02
2000 12 4,45 4,65 4,5600 5,657E-02
2001 12 4,76 4,95 4,8425 7,250E-02
2002 12 4,97 5,14 5,0633 5,532E-02
2003 12 5,20 5,38 5,2975 6,210E-02
2004 11 5,39 5,57 5,4900 6,164E-02

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Tableau V.13. Statistiques descriptives de SF6

Fig. V. 16. Évolution des moyennes annuelles de H2

Fig. V. 17. Évolution des moyennes annuelles de N2

Fig. V. 18. Évolution des moyennes annuelles de SF6

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Depuis l'ère industrielle, il y a un accroissement des concentrations des gaz à effet de
serre :

• CO2 lié principalement aux combustions industrielles, domestiques et aux transports.


• CH4 lié principalement aux pratiques agricoles : riziculture par exemple, élevage.
• N2O lié principalement aux pratiques agricoles.
• CFC (maintenant bannis), et leurs substituts HFC, PFC, SF6.

Bien que non traditionnellement inclus dans les NOx, le N2O ou protoxyde d'azote est un
composé oxygéné de l'azote. Il participe au phénomène de l'accroissement de l'effet de serre
avec le CO2, le CH4, etc. Le N2O est émis lors de la combustion des combustibles fossiles, par
quelques procédés industriels, par les véhicules automobiles et par les sols (surtout ceux
cultivés avec des engrais azotés). Les océans et les sols naturels contribuent
aussi aux émissions.

Le principal secteur émetteur de SF6 est l'industrie manufacturière.


Les émissions de l'industrie manufacturière sont principalement engendrées par la production
de magnésium, le remplissage des disjoncteurs et interrupteurs haute tension et la fabrication
des semi-conducteurs.

L observation des courbes ci-dessus montre que les gaz présentent un profil plat sans
pratiquement de fluctuations marquantes. Ceci démontre aussi que les constituants de l air
avoisinant la station VAG de l Assekrem en absence de toute source anthropique sont stables
et que toute évolution résulterait également de phénomènes de transports à grandes distances.

5.4. Conclusion :

L analyse des données de la station de mesure de la composition de l atmosphère de


Assekrem permet de tirer quelques conclusions pour certains paramètres :

• La station n´est pas influencée par des sources ou des phénomènes


locaux. Elle constitue par conséquent une bonne station de surveillance et de mesure
de la composition chimique de l atmosphère.

• A l échelle globale les teneurs en ozone tendent à augmenter depuis le début du


vingtième siècle, mais cette tendance ne se poursuit pas à Tamanrasset.

• Le comportement de l ozone à l Assekrem est différent de celui observé en Europe. Les


concentrations mesurées au niveau du site de l Assekrem montrent qu elles sont
maximales au printemps et minimales en automne.

• La tendance à la hausse graduelle annuellement du dioxyde de carbone d environ 2


ppm/an, observée à travers d autres stations VAG telles que celles d Izana (Espagne)
et Cape Point (Afrique du Sud), est également observée à l Assekrem.

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CHAPITRE 6

REALISATION D’UN DETECTEUR DE CO2

6.1. Présentation de la réalisation

Entrant dans le cadre de notre projet de fin d études, nous proposons de réaliser les
différentes cartes électroniques d un système d acquisition de la concentration du CO2. Les
données issues du capteur pourront être visualisées de deux manières au choix, à l aide d un
interrupteur à deux positions :

• Soit une visualisation sur un bargraph de 10 diodes électroluminescentes des données


délivrées par un capteur de CO2

• Soit une visualisation des données issues du même capteur de CO2 sur l écran d un
microordinateur compatible IBM à l aide d une carte PIA (Peripheral Interface
Adapter) programmable

Le schéma synoptique ci-dessous montre les différentes composantes de la réalisation.


Sa mise en ouvre sera corroborée par l élaboration et la réalisation des cartes électroniques
citées ci-dessous :

1. Carte du détecteur de CO2 articulé autour du capteur HS135

2. Carte convertisseur analogique numérique bâtie autour de circuit ADC0804

3. Carte d interface enfichable dans le PC bâtie autour du circuit INTEL 8255

Carte du Affichage sur


détecteur de Interface Bargraph
CO2 électronique à 10 Leds

HS135
Carte Carte
convertisseur d’interface
analogique - PIA / PC
(à l intérieur de
numérique Unité centrale)

Programme

Schéma synoptique de la réalisation


Fig.VI.1. Schéma synoptique de la réalisation

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6.2. Concepts généraux sur les microcapteurs de gaz

Nous allons préciser ici les principales caractéristiques d'un système de perception bâti
selon le concept de nez électronique. Pour répondre à la fois aux exigences de coût, de
miniaturisation et de portabilité, il paraît souhaitable de devoir retenir sensiblement le même
principe d'obtention de l'information pour chacune des grandeurs chimiques à identifier
(cependant certains chercheurs américains ont bâti des systèmes utilisant plusieurs types de
capteurs différents dans leurs principes de fonctionnement). En outre, ce principe doit éviter
l'obligation de prélèvement d'un échantillon d'air et ne pas imposer, pour l'électronique
associée, des conditions d'environnement particulières de fonctionnement. Les performances
des éléments sensibles auxquelles nous devrons nous attacher seront bien évidemment la
sensibilité, la sélectivité et la stabilité.

6.2.1. Les grands principes

Trois grandes familles de microcapteurs permettent d'identifier et de quantifier


certaines espèces chimiques gazeuses, [55] :

• Une première famille est basée sur la réaction chimique du composé gazeux avec la
surface du capteur, dont il résulte une nouvelle espèce chimique. Soit cette espèce
chimique sera intégrée dans une chaîne ionique dont il résultera une variation de
potentiel proportionnelle à la quantité de gaz ayant réagi, soit la réaction chimique sera
exothermique ou endothermique et la mesure de la quantité de chaleur mise en jeu sera
significative de la quantité de gaz ayant réagi.

• Une seconde famille fait appel à l'adsorption physico-chimique sur la surface du


capteur et la modification d'une grandeur physique en résultant est alors aisément
mesurée. Le plus souvent cette grandeur sera la résistivité du matériau, mais aussi,
parfois, tout simplement la variation de masse de l'élément sensible.

• Enfin une troisième famille est basée sur les propriétés thermiques du gaz à identifier.
Pour cela un élément résistif semi-conducteur est chauffé : soit à température
constante et la quantité d'énergie utilisée est significative de l'environnement du
capteur, donc de la conductibilité thermique du gaz en contact avec le capteur, soit à
énergie constante et c'est alors la variation de température qui est significative.

Notons qu'il peut y avoir combinaison des grands principes ci-dessus. Il en résulte une
très grande variabilité des éléments sensibles et des transducteurs utilisés dans les
microcapteurs chimiques. Nous n'allons toutefois devant la diversité des capteurs
commercialisés examiner uniquement celui utilisé dans notre réalisation correspondant à la
troisième famille.

6.2.2. Résistances à oxydes métalliques sur support céramique

Cette technologie, imaginée par Taguchi, est la plus répandue puisque commercialisée
dès 1968 par la compagnie japonaise Figaro Inc. L'idée fondamentale de Taguchi a été
d'imaginer qu'une couche poreuse d'un oxyde semi-conducteur, déposée sur un substrat neutre
(céramique), verrait ses propriétés conductrices affectées sensiblement en présence d'une
faible concentration de gaz, [53].

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6.3. Les microcapteurs semi-conducteurs

6.3.1. Principe

Le schéma de principe d'un tel dispositif est illustré sur la figure ci-après.

Fig. VI.1. Exemple de réalisation de capteur céramique [15]

Il comporte sur un substrat de céramique un empilement de deux couches actives

• une couche métallique résistive destinée à jouer le rôle de système de chauffage et de


contrôle de la température.
• une couche semi-conductrice poreuse, en oxyde d'étain éventuellement dopé,
sensible aux gaz dont le principe de ces capteurs est basé sur le suivi des variations de
la résistance électrique du dioxyde d'étain en fonction de l'atmosphère gazeuse
environnante.
• un ensemble d'électrodes.

Le capteur comporte sur un substrat de 3mm, 4 éléments sensibles différents. Chaque


élément sensible correspond à une zone mince de la membrane de silicium de dimension
500x500µm. La figure VI. 2 ci-dessous montre une coupe d'un élément montrant la couche de
chauffage (en rouge), l'oxyde SiO2 (en rose), le substrat de silicium aminci dans sa partie
centrale (en noir). La couche sensible (verte) en surface fait entre 100 et 400nm d'épaisseur.

SiO2

Fig. VI.2. Coupe d'un élément sensible [15]

Le schéma électrique équivalent d'un capteur est représenté sur la figure VI.3. Le
capteur nécessite deux sources d'alimentation distinctes VH pour le chauffage et VIN pour la
mesure, l'information VOUT étant prélevée aux bornes d'une résistance montée en série avec
l'élément sensible (externe dans certains types de capteurs mais intégrée dans le substrat
silicium utilisé pour notre réalisation).

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Fig. VI.3. Schéma électrique équivalent du capteur HS135. [43]

6.3.2. Perspectives

Notons que l'oxyde d'étain a paru dans une première époque (années 80) le matériau le
plus approprié, mais que depuis d'autres oxydes métalliques ont été envisagés. De nombreux
travaux sont en cours pour optimiser le choix en fonction de l'application, de la sensibilité et
de la durée de vie souhaitée pour le capteur. Ainsi par exemple, pour l'analyse des gaz issus
des pots d'échappement de voitures, on a constaté que l'oxyde d'étain convenait pour les
moteurs à essence mais non pour le diesel qui produit une plus grande proportion d'oxydes
d'azote, par contre l'oxyde de tungstène WO3 convient parfaitement pour les moteurs diesel,
mais a une moindre sensibilité pour les moteurs à essence.

En 2004 les progrès des nanotechnologies sont tels que ce principe est aussi développé
sur un substrat de silicium. La différence fondamentale est l'extrême miniaturisation
puisqu'une équipe coréenne a actuellement réussie à intégrer sur un unique substrat de
quelques cm de longueur un ensemble de 256 microcapteurs fondés sur ce principe.

Afin de minimiser la quantité d'énergie nécessaire pour chauffer une couche active,
l'emplacement où celle-ci se trouve est alors très fortement aminci (à quelques 3 à 5 µm
d'épaisseur) en exploitant les techniques de micro-usinage du silicium développées pour la
réalisation de capteurs mécaniques. Dans ce cas, la couche céramique intermédiaire entre le
film chauffant et la couche active sera le plus souvent à base de nitrure de silicium (Si3N4)
pour des raisons de tenue mécanique, thermique et d'adhérence.

6.4. Spécifications techniques du capteur de pollution HS135

6.4.1. Caractéristiques

1. Stable sur une longue période


2. Large échelle de détection

6.4.2. Applications

1. Usage personnel et industriel


2. Détection de : fumée, SO2, CO2, isobutane, alcool, etc.

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6.4.3. Propriétés

A- Conditions de fonctionnement normal

Symbole Paramètre Conditions techniques Observations


VC Tension d alimentation 5V AC ou DC
VH Tension de chauffage 5V AC ou DC
RL Résistance de charge Ajustable Variable
RH Résistance de chauffage 33 ± 5 % Temp. ambiante
PH Consommation de chauffage < 800 mW

Tableau V.1. Conditions de fonctionnement normal du capteur HS135, [43]

B- Conditions d environnement

Symbole Paramètre Conditions techniques Observations


Tao Fonctionnement - 20 °C à 50 °C
Tas Stockage - 20 °C à 70 °C
RH Humidité < 95 %
21 %(Condition standard)
Valeur minimale au
O2 Concentration La concentration d oxygène
dessus de 2%
affecte la sensibilité

Tableau VI.2. Conditions d environnement du capteur HS135, [43]

C- Caractéristiques de la sensenbilité

Symbole Paramètre Paramètre technique Remarque 1 Remarque 2


Valable pour
R de l élément 1 K - 10 K
RS 3000 ppm GPL Détection de la
sensible (1000 ppm isobutane)
et propane
concentration :
Temp. : 20°C ± 2 °C VC : 5V ± 0.1
Fumée : 1 - 10 %
Détection
standard Humidité : 65 % ± 5 VH : 5V ± 0.1
CO2 : 0.3 20 %

Isobutane : 300
Temps de
5000 ppm
préchauffage Plus de 24 heures

Tableau VI.3. Caractéristiques de la sensibilité du capteur HS135, [43]

D- Caractéristiques mécaniques

Action Condition Propriété


Doit être conforme aux
Fréquence 100 Hz caractéristiques de la sensibilité
données

Vibration Amplitude vibratoire verticale

Temps 1 heure

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Accélération 100 G
Punch
5 fois le punch

Tableau VI.4. Caractéristiques mécaniques du capteur HS135, [43]

6.4.4. Courbes de sensibilité du capteur HS135

La figure VI.4 donné par le constructeur représente la relation existant entre la


tension de charge VRL aux bornes de RL et la concentration du gaz, pour les conditions
suivantes :

Température : 20 °C, Humidité : 65 %, O2 : concentration 21%, RL = 5 K

La figure VI.5 donné par le constructeur représente la relation entre le rapport RS/R0
et la concentration du gaz pour les conditions suivantes :

Température : 20 °C, Humidité : 65 %, R0 pour 20 °C, RS pour une autre température.

VRL RS/R0
1.8
5
1.6
4 i-C4H10
1.4
Alcool 1.2
3
Fumée 1.0
2
0.8
CO2
1 0.6
0.4
0 -20 -10 0 10 20 30 40 50 °C
3
0 2 4 6 8 10 12 14 16 x 10 ppm

Fig. VI.4.. Courbes du capteur Fig. VI. 5. Variation de RS/R0

6.4.5. Structure et symboles du capteur HS135

Nous présentons ci-dessous les figures permettant d identifier les différents éléments du
capteur HS135 et ainsi que le circuit de test et de mesure des paramètres électriques.

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Fig. VI.6. Différents éléments du capteur HS135, , [43]

f filament ou RS

AC ou DC
5V ± 0.1V

RL VSORTIE

Fig. VI.7. Circuit électrique de test du capteurHS135, [43]

N° Parties Matériaux
1 Couche sensitive SnO2
2 Électrode de mesure Au
3 Électrode de chauffage Pt
4 Radiateur Alliage Ni-Cr
5 Corps de base tubulaire céramique Al2O3
6 Réseau anti-explosion 100 couches doubles en acier pur
7 Anneau de serrage Placage de Nickel
8 Siège de base bakélite
9 Broches du tube Fils de cuivre

Tableau VI.5. Structure et symboles du capteur HS135, [43]

6.5. Réalisation du détecteur de CO2

6.5.1. Le schéma et principe de fonctionnement

Le schéma de notre montage et reproduit en figure VI.8. Il est articulé autour d un


capteur de pollution HS135 alimenté directement sous 5 V.

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Fig. VI.8. Schéma de principe du montage, [31]

Sous l effet de la chaleur développé par la résistance interne RS du capteur et en raison


du choix des matériaux employés pour fabriquer les électrodes du capteur, un courant s établit
entre les points A et B lorsque le polluant est détecté. L analyse du courant permet alors de
déterminer la concentration des gaz auquel le capteur réagit.

Le courant issu du capteur circule dans la résistance R4 aux bornes de laquelle va se


développer une tension proportionnelle à la concentration du gaz analysé. Les courbes de la
figure VI.4 indiquent quelle est la sensibilité du capteur en fonction de la nature des gaz à
analyser. L axe des X est gradué par des unités 1000 ppm (1000 parties par million). La
réponse du capteur est indiqué ici pour une résistance R4 de 5 k , à la température ambiante
(T=23 °C).

Pour permettre une détection plus sensible des gaz par notre montage, nous avons
préféré utiliser une résistance ajustable R4 de 10 k . Ceci nous permet de fixer la sensibilité
du capteur à notre convenance. Pour une valeur maximale de R4, la fin d échelle est fixée à
9000 ppm, correspondant à un niveau de concentration du gaz déjà très élevée.

A titre d exemple deux niveaux caractéristiques du taux de CO2, sachant que dans l air
il est de 0.036 % (360ppm) :

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• 800 1200 ppm : confort
• 1800 3500 ppm : mal de tête, bouche sèche, etc.

La tension qui apparaît aux bornes de R4 est ensuite légèrement amplifiée par le circuit
U1 qui est un amplificateur « rail to rail », c'est-à-dire que sa tension de sortie peut varier entre
0 V et Vcc (un amplificateur opérationnel classique présente une tension de déchet qui limite
excursion de la tension de sortie). Cet amplificateur n introduit aucun traitement sur le
signal à mesurer, ce qui permet d obtenir, en sortie, un signal qui suit exactement les
variations de la courbe de réponse du capteur.

La visualisation des valeurs obtenues en sortie de l amplificateur se fait sur un bargraph


à 10 diodes LED plates qui sont directement pilotées par un circuit LM3914 (U2). Ce circuit à
étage comparateurs dispose de 10 sorties à variation linéaire, et il est utilisé ici en mode dot
(une seule LED allumée à la fois, correspondant à une valeur de tension de sortie unique).

L alimentation du montage, est articulée autour du régulateur LM7805 (REG1). Ce


régulateur est nécessaire pour le capteur et l amplificateur opérationnel. Le capteur présente
une résistance interne de seulement 33 . Cette résistance sert à maintenir les éléments
internes du capteur à une température suffisante pour son bon fonctionnement. Cela signifie
que le régulateur va devoir débiter 160 mA en permanence. L utilisation d un dissipateur est
donc indispensable.

6.5.2 Essais et tests du système à bargraph

Afin de déterminer les paramètres caractéristiques de ce type de capteur telles que la


fiabilité et la stabilité, nous avons effectué des mesures des tensions de sortie du capteur dans
des conditions de température différentes

Les courbes des figures VI.9 et VI.10 montrent les variations de la tension de sortie du
capteur HS135 à une semaine d intervalle en fonctionnement continu, les premières mesures
ont été effectuées après 24 heures de mise en service, temps préconisé par le constructeur.

Jour J (Température ambiante : 24 °C)

N° LED VCAPTEUR C (ppm) N° LED VCAPTEUR C (ppm)


1 0.465 0 6 0.416 5000
2 0.456 1000 7 0.405 6000
3 0.449 2000 8 0.395 7000
4 0.438 3000 9 0.381 8000
5 0.428 4000 10 0.374 9000

Tableau VI.6. Tension du capteur en fonction de la concentration Jour J

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Tension capteur / Concentration J
0,50
0,49
0,48
0,47 y = - 0.0103 x + 0.4772
0,46
0,45
0,44
tension en volts

0,43
0,42
0,41
0,40
0,39
0,38
0,37
0,36
0,35
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Concentration x 1000 ppp

Fig. VI.9. Variation de la tension du capteur en fonction de la concentration Jour J

Jour J + 7 (Température ambiante : 27 °C)

N° LED VCAPTEUR C (ppm) N° LED VCAPTEUR C (ppm)


1 0,486 0 6 0.438 5000
2 0,478 1000 7 0.428 6000
3 0,47 2000 8 0.417 7000
4 0,459 3000 9 0.406 8000
5 0,449 4000 10 0.396 9000

Tableau VI.7. Tension du capteur en fonction de la concentration Jour J+7

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Tension capteur / Concentration J+7
0,50

0,49

0,48

0,47

0,46
Tension en volts

0,45

0,44

0,43

0,42

0,41

0,40

0,39

0,38
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Concentration x 1000 ppm

Fig. VI.10. Variation de la tension du capteur en fonction de la concentration Jour J+7

La résistance de chauffe du capteur est alimentée sous 5 V stabilisé ainsi que les
électrodes A1 et A2. Ceci est important pour la stabilité du détecteur. En présence de CO2 à
proximité de la capsule du capteur, un courant prend naissance entre les électrodes A et les
électrodes B. Le courant en question évolue en fonction de la concentration du gaz, comme
l'indique la figure VI.4 qui reproduit la courbe de réponse du capteur.

Le courant produit par le capteur traverse la résistance R4, ce qui développe à ses bornes
une tension proportionnelle.

Les mesures effectuées à sept jours d intervalle montre des petites différences des
tensions au niveau du capteur dues en partie à l influence de la température. On remarquera
toutefois une certaine stabilité et que les écarts de tension entre chaque prise sont
pratiquement de l ordre de 8 à 10 mV. Le tableau ci-dessous résume les statistiques
descriptives des tensions en sortie du capteur pour les deux prises de mesures espacées de 07
jours :

Minimum Maximum Moyenne Écart-type


Jour J 0,374 0,465 0,42040 0.0313
Jour J+1 0,396 0,486 0,44270 0.0309

Tableau VI.8 Statistiques descriptives des 2 prises de mesure

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6.5.3. Étalonnage du montage

information mesurée par ce montage dépend, bien évidemment de la position de P1


ou de R4 qui sert à régler la sensibilité du montage. Deux cas sont envisagés :

Cas 1 :

Les concentrations mesurables dans ce cas pourront atteindre les valeurs de 9000 ppm.
opération va consister à ajuster la résistance P1 pour fixer le zéro. Pour cela il suffit de
tourner la vis de réglage de P1 jusqu à ce soit le segment n°10 du bargraph qui reste allumé (le
segment le plus à gauche lorsque le montage est orienté avec l afficheur vers le bas). La
valeur mesurée obtenue pour P1 est de 13.06 k . La résistance R4 est dans ce cas fixée à 10
.

Cas 2 :

On considérera dans ce cas une valeur moyenne de 360 ppm pour une atmosphère non
polluée, qui par ailleurs est la valeur de référence pour beaucoup de détecteurs de CO2
commercialisés. Devant la non disponibilité d un équipement permettant cette opération
étalonnage, nous avons adopté une stratégie de réglage du montage légèrement différente.
Plutôt que de calibrer la mesure par rapport à la présence de gaz en proportion connue, nous
allons au contraire effectuer le réglage de R4 dans une atmosphère supposée exempt de
pollution et supposée contenir une concentration de CO2 environ 360 ppm.

L opération va donc consister dans ce cas à ajuster R4 pour fixer le niveau de tension en
sortie du capteur à une valeur correspondant à une concentration du gaz égale à 360 ppm.
Cette valeur de tension correspond selon la courbe du constructeur à 0.270 Volts.

Nous considérerons la courbe linéaire entre 0 et


2000ppm, auquel cas nous déterminons l'équation de la
droite pour les données suivantes :

0 ppm 0.258 V
1000 ppm 0.290 V
2000 ppm 0.322 V

L'équation régissant la courbe ainsi obtenue à partir de la courbe du constructeur dans la


portion supposée linéaire est : Y = 0.032 X + 0.258 (Y= tension capteur; X=concentration)

6.5.4. Circuit imprimé et implantation

Le dessin du circuit imprimé de ce montage est visible en figure VI.11 tandis que la vue
implantation associée est reproduite en figure VI.12

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CON1

C2 D1 REG1
C1
DET1
R4 R2
R1
R7 R3
P1
R6
U1

U2
DL1

Fig. VI.11. Circuit imprimé Fig. VI.12. Implantation des composants

Nomenclature

CON1 connecteur alimentation


C1 470 F/25V sorties radiales
C2 100 F/25V sorties radiales
DET1 détecteur de pollution HS135
DL1 bargraph avec 10diodes LED
D1 1N4001 (diode de redressement 1A/100V)
P1 ajustable multitours 50k
REG1 régulateur LM7805 (5V) en boîtier TO220 + dissipateur thermique
R1, R4 10 k ¼ W 5%
R2 100 k ¼ W 5%
R3 330 k ¼ W 5%
R6, R7 3.3.k ¼ W 5%
U1 AD820 (ampli op rail to rail)
U2 LM3914

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6.6. Carte convertisseur analogique-numérique

6.6.1. Présentation

Le but de cette carte est de transformer une grandeur analogique comprise en une
valeur binaire directement exploitable par l ordinateur, [28].

La carte convertisseur utilisée dans notre réalisation se connecte à l ordinateur par


intermédiaire de la carte PIA/PC, que nous détaillerons dans ce chapitre (S/chapitre 6.7), à
aide d un câble nappe 20 conducteurs. Elle ne nécessite pas d alimentation.

6.6.2. Description

Cette carte est construite autour d un circuit intégré convertisseur analogique-


numérique (CAN). Ce circuit intégré (ADC 0804) permet de convertir une tension d entrée de
2.54 V en une valeur binaire codée décimale (BCD) de 254.

L augmentation ou la diminution d un point de la valeur BCD équivaut donc à une


variation de 10 mV de la tension d entrée.

Le temps minimal entre chaque prise de mesure par l ordinateur est fixé à 200
microsecondes.

ALIMENTATION
ALIMENTATION
VENANT DU PC
OSCILLATEUR
PRISE DE
CONVERTISSEUR
MESURE GENERATEUR
CARTE PIA / PC TENSION DE
REFERENCE

OSCILLATEUR
CYCLES DE
CONVERSION

CIRCUIT
DE
PORT B BUS DE DONNEES PROTECTION

ENTREE
VALIDATION PRISE DE MESURE
PORT A SIGNAL
ANALOGIQUE

Fig. VI.13. Schéma fonctionnel de la carte CAN, [10]

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6.6.3. Schéma de principe et Fonctionnement

Le schéma de principe de la carte convertisseur est visible en figure VI.14.

2x708B472

PAO bis

Fig. VI.14. Schéma de principe de la carte CAN, [56]

Départ

RD
Pin 2
200 s

WR
Pin 3

INTR
Pin 5
De 60 à 80 s
Validation des
Données du
convertisseur

Fig. VI.15. Diagramme des temps du CAN, [10]

Chaque front descendant de l entrée « WR » déclenche un cycle de conversion de


ADC 0804 qui dure environ 70 s (temps variable selon la valeur du signal d entrée).

A chaque fin de conversion, la pin 5 ( INTR) passe au niveau logique bas pendant 6 s
indiquant que la nouvelle donnée présente sur le bus de données peut être prélevée.

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L oscillateur prise de mesure, réalisé à partir d un circuit intégré 4060, permet de
prélever des mesures à une fréquence fixe de 200 s, évitant ainsi de prélever des mesures à
des intervalles de temps différents.

Une tension de référence, fournie par une diode Zéner programmable (TIL431C) et un
pont diviseur permet d ajouter la valeur BCD transmise à la carte PIA/PC à la valeur
analogique d entrée. La tension présente à la pin 9 de l ADC 0804 doit être la moitié de la
tension du signal d entrée crête.

Pour une tension d entrée maximale de 2.56 V (pas de 10 mV), la tension à la pin 9
doit être de 1.28 V. Un circuit RC ainsi que deux diodes (N4148) permettent de protéger
étage d entrée du convertisseur et de filtrer le signal analogique à mesurer (protection +50
V).

Un oscillateur constitué par une porte inverseuse, un condensateur et une résistance,


permet d obtenir une fréquence d horloge d environ 1 Mhz nécessaire au fonctionnement de
ADC 0804).

6.6.4. Circuit imprimé et implantation

La figure VI.16 ci-dessous représente la carte convertisseur analogique numérique avec


ses composants.

ADC 0804

Entrée du signal issu


du détecteur de CO2

Fig. VI.16. Implantation des composants

6.6.5. Étalonnage de la carte convertisseur

Deux réglages simples suffisent pour étalonner la carte convertisseur :

ü À l aide d un fréquencemètre ou d un oscilloscope, régler l ajustable de 10 k jusqu à


obtenir une fréquence de 5 KHz sur la pin 3 du circuit intégré 4060.

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ü Injecter une tension continue stable de 2.54 V sur l entrée du convertisseur, lancer le
programme MESVOL (Voir Annexe) et régler le multitour jusqu à obtention de la
valeur sur l écran de l ordinateur.

6.6.6. Caractéristiques de la carte

• Alimentation autonome par le + 5 V de l ordinateur, consommation < 10 mA


• Fréquence d échantillonnage : 5 KHz (5000 mesures/seconde)
• Convertisseur 8 bits (256 points max.)
• Plage du signal d entrée de 0 V à 2.54 V par pas de 10 mV
• Protection du signal d entrée jusqu à + 50 V
• Impédance d entrée : 500 k
• Erreur de non linéarité et zéro : + LSB (+ 10 mV)

6.6.7. Nomenclature

Résistances : Semi-conducteurs :

- 1 x 100 - 1 x ADC 0804


- 1 x 820 - 1 x 4060
-3x1k - 1 x 40106
- 1 x 2.2 k - 1 x TL 431 C
- 3 x 10 k - 2 x 1N 4148
- 2 x 708B472

Condensateurs : Divers :

- 1 x 150 pF - 1 ajustable multitour 220


- 1 x 220 pF - 1 ajustable horizontal 10 k
- 1 x 1 nF MKT - 1 connecteur coudé 2x10 broches
- 1 x 10 nf céramique -
- 1 x 22 nF céramique
- 1 x 0.1 F
- 2 x 10 F/25 V radial
- 1 x 100 F radial

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6.7. Carte interface PIA/PC

6.7.1. Technologie

interface est constituée autour d un circuit intégré INTEL 8255 associé à un circuit de
décodage d adresses. 3 ports de 8 données chacun (1 octet) sont disponibles, un des ports
étant fixé en sortie (Port A) et amplifié à travers un circuit buffer inverseur.

L interface peut être configurée en 16 entrées/8 sorties, 8 entrées/16 sorties ou 12


entrées/12 sorties, le port C pouvant être divisé en 2 (4 entrées/4 sorties).

6.7.2. Périphériques

L interface PIA/PC peut être reliée, grâce à de câbles nappes 10 et 20 conducteurs à


divers périphériques, programmateur d eprom, affichage de texte, carte convertisseur
analogique-numérique, etc.. Le schéma fonctionnel de la carte d interface reliée à la carte
convertisseur est représenté en figure VI.17.

Connecteur 20 broches

Alimentation

Bus d’adresses Décodage Buffer


CS Port A
d’adresse inverseur
s
PIA 8255
Bus de données
Port B

Bus de contrôle Connecteur 10 broches

Port C

Fig. VI.7 Schéma fonctionnel de l interface PIA/PC

6.7.3. Connexion

L interface PIA/PC est entièrement compatible avec tous les ordinateurs PC : AT ou


XT. Elle est à enficher dans un des connecteurs libres (8bits), du slot d extension du PC.

6.7.4. Décodage d’adresses

Le 8225 ne peut recevoir ou envoyer des données au PC que lorsque son entrée CS
(Chip Select) est activée : niveau logique bas 0. Le circuit de décodage d adresses (74 LS 04
et 74 LS 133) ne permet d obtenir ce niveau que pour certaines adresses bien précises.

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Sur le PC, une zone mémoire est réservée pour les cartes connectables : elle se situe
entre les adresses 300&H et 31F&H, [24].

Pour commander par exemple le PIA 8255, seules 4 adresses sont nécessaires. Des straps
permettent de sélectionner 4 jeux d adresses différentes. On peut donc commander jusqu à 4
cartes interfaces différentes, chacune configurée sur un jeu d adresses différent des autres.

Par exemple, pour des straps en A et C on a :

Adresse Port A &H310


Adresse Port B &H311
Adresse Port C &H312
Adresse registre de contrôle &H313

6.7.5. Programmation du PIA

Pour la configuration du 8255, on doit accéder au registre de contrôle (défini à


adresse &H313 : strap en A et C, &H317 : strap en B et C, &H31B : strap en A et D ou
&H31F : strap en B et D), puis charger les bits de ce registre avec la valeur voulue.

Chargement du registre de contrôle

Les bits du registre de contrôle définis à l adresse &H313, &H317, &H31B ou


&H31F, permettent d actionner le PIA (bit 7), de sélectionner le mode (bit 5 et 6) et de
configurer les 3 ports en entrée ou sortie (bits 0, 1, 2,3 et 4).

Le PIA 8255 autorise 3 modes de fonctionnement, [39] :

• Mode 0 : les ports A et B et les 2 parties (inférieure et supérieure) du port C peuvent


être programmés en ENTREES ou en SORTIES

• Mode 1 : chacun des ports A et B est servi par un demi-port C chargé de fournir les
signaux d acquittement

• Mode 2 : le port A est intégralement bidirectionnel

Nous avons utilisé pour notre réalisation le mode 0 en priorité pour plus de simplicité
dans la programmation d une part et convient parfaitement à nos besoins d autre part.

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Bits de registre de contrôle

D7 D6 D5 D4 D3 D2 D1 D0
Positionnement
de l indicateur Port C (Inf.)
de MODE : 1 = Entrée
1 = ACTIF 0 = Sortie

Sélection du
MODE : Port B1
00 = MODE 0 1 = Entrée
01 = MODE 1 0 = Sortie
1X = MODE 2

MODE 0
0 = Mode 0
1 = Mode 1

Port C (Sup)
1 = Entrée
0 = Sortie

Port A
1 = Entrée
0 = Sortie

Programmation du PIA 8255 en mode 0 (Aperçu)

Direction des données Valeur du registre de


E = Entrée S = Sortie contrôle
A B C4-C7 C0-C3 HEXA DECIMAL
S S S S 80 128
S S S S 81 129
S S E S 88 136
S S E E 89 137
E S S S 90 144
E S S E 91 145
E S E S 88 152
S E S S 82 130

6.7.6. Exemple de programmation

Cet exemple de programme permet de configurer les ports A et C en sortie et le port B


en entrée. Après configuration des ports, le programme envoie la valeur 255 sur le port A et
lit la valeur disponible sur le port B. le résultat de cette lecture est disponible dans la variable
V (straps de décodage d adresse en A et C).

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Programme Explication

# include <dos.h> Entrées/sorties

# define RegControle 0x313 Adresse du registre de contrôle du PIA


#define Port A 0x310 Port A du PIA
#define Port B 0x311 Port B du PIA

void main ( )

unsigned char V ; Variable de lecture du Port B du PIA


outportb(RegControle,0x82) ; Le Reg. De contrôle du PIA reçoit 82h
outportb (Port A, 255); Le port A du PIA reçoit la valeur 255
V=inportb(PortB); V reçoit la valeur lue sur le Port B

6.7.7. Schéma de principe

Fig. VI.18. Schéma de principe du PIA, [58]

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6.7.8. Vue de la carte PIA/PC

PIA 8255

6.7.9. Logiciels d’acquisition

Les langages utilisés pour permettre l acquisition de la concentration du CO2 sur


écran d un microordinateur sont :

§ Le basic par le biais du programme MESVOL.BAS pour l étalonnage de la carte


convertisseur

§ Étant donné la rapidité de conversion du circuit, il est nécessaire de faire appel à des
routines assembleurs, plus rapides qu un programme écrit entièrement en basic, afin
obtenir des prises de mesure correctes. Le programme en langage Assembleur
CAN1.BIN est une routine qui permet de restituer la valeur BCD du convertisseur au
programme écrit en GWBASIC.

§ Le langage C++, par le biais du programme PPM.CPP, permet d une part par sa
souplesse d utilisation en programmation structurée et ses fonctionnalités de bas
niveau, et d autre par sa puissance graphique, une présentation graphique plus adaptée
à ce type de processus de mesure en temps réel.

Les programmes élaborés pour l étalonnage de la carte CAN et l acquisition des


données sont donnés en annexe. Les instructions nécessaires à leurs élaborations ont été
inspirées d'exemples figurant dans la référence [7].

6.7.10. Vues extérieure et intérieure du disposition de détection de CO2

La réalisation a été montée dans un boîtier plastique contenant la carte électronique du


capteur HS135 et la carte CAN. Le capteur HS135 et le bargraph sont disposés de manière à
permettre pour le premier une meilleure détection du polluant et pour le deuxième une
visualisation aisée. Un interrupteur double position permet de choisir soit l affichage sur
bargraph (position haute), soit l affichage sur écran d un microordinateur (position basse).

L ensemble est alimenté en 12V = / 2.08 A, pouvant permettre une consommation


maximale de 25 W largement suffisante pour notre dispositif.

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Vue d ensemble du détecteur de pollution avec la carte PIA/PC sur le boîtier

Vue intérieure du détecteur de pollution avec la carte CAN en bas à gauche


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CONCLUSION

La pollution atmosphérique qui caractérise nos villes intéresse de plus en plus les
scientifiques mais aussi les acteurs politiques et administratifs ainsi que la population. Les
proportions de citadins soumis à ce type de nuisances ne font que croître, de telle sorte qu une
prise de conscience est sensible à travers les directives et actions de plus en plus fréquentes
mais certes insuffisantes. En effet si l on considère le réseau algérien de surveillance de
qualité de l air « Samasafia », on constate qu il ne concerne que quelques grandes villes
(Oran, Alger, Annaba et Skikda). Toutefois le projet de loi sur l air prévoit l équipement des
villes de plus de 500.000 habitants un réseau de surveillance de la qualité de l air.

L insuffisance de stations de mesure pourrait conduire à priori à l utilisation d un


modèle numérique de détermination de la dispersion des polluants. Une attention particulière
doit être apportée à cette éventuelle approche. Si actuellement les modèles de répartition des
polluants atmosphériques ont été bien développés selon des échelles macroscopiques, celle de
la ville l est beaucoup moins. Les formes urbaines ont un impact certain sur la répartition des
polluants, que se soit au niveau de la rue, du site de mesure ou de l ensemble de la ville. Cela
suppose un cadastre stable et ce n est pas le cas pour une ville comme Oran où on assiste à
des changements incessants au niveau de l urbanisme.

L Algérie participe au programme de surveillance de la composition chimique de


atmosphère à l échelle planétaire. Ayant démontré que la station de l Assekrem désignée à
cet effet n´est pas influencée par des sources ou des phénomènes, elle constitue par
conséquent une bonne station de surveillance de la composition chimique de l atmosphère.
Cependant à travers nos constations et nos analyses, durant notre séjour d une semaine, nous
permettent de mettre en évidence :

- une énergie électrique insuffisante occasionnant des coupures de courant et par


conséquent des pertes de données.
- un matériel obsolète, en particulier le spectrophotomètre de Tamanrasset, rendant la
mesure de l ozone total difficile pour les observateurs.
- Un équipement ancien et un manque de pièces de rechange au niveau de l Assekrem
rendant les tâches de maintenance compliquées.

A partir des différents résultats obtenus avec notre détecteur de CO2 et en tenant
compte de l état d avancement en matière de développement des capteurs de gaz, un capteur
de meilleures caractéristiques associé à une électronique plus adaptée aboutirait à un
prototype permettant des mesures de l ordre du ppm, auquel cas il serait utilisé pour la
surveillance de l évolution du CO2.
La mise en uvre d un logiciel d acquisition plus développé en y intégrant des fonctions de
traitement (calculs statistiques, tracé de courbes, etc.) conduirait à un dispositif de meilleures
performances.

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ANNEXE : PROGRAMMES

1. Programme MESVOL.BAS

Ce programme permet de calibrer la carte convertisseur dont la procédure est expliquée


au chapitre VI, paragraphe 6.6.5. Il affiche sur l écran la mesure de la tension à l entrée de la
carte convertisseur. Tension continue comprise entre 0 et 2.54 V. Il utilise pour prélever celle-
ci la routine assembleur CAN.BIN. En cas de dépassement de mesure supérieure à 2.54 V, le
programme affiche « Dépasse ». Le retour au basic se fait en appuyant sur la touche F1.

10 '------ Programme MESVOL.BAS


20 CLS : KEY OFF
30 ON KEY(1) GOSUB 150
40 KEY(1) ON
50 LOCATE 25,20:COLOR 16,7:PRINT" Retour au BASIC appuyer sur touche F1. ";
60 COLOR 7,0
70 OUT &H313, &H9B:V%=0
80 DIM TABU(30)
90 DEC=VARPTR(TABU(0))
100 BLOAD"CAN1.BIN",DEC
110 ADC=VARPTR(TABU(0))
120 CALL ADC(V%)
130 IF V%=255 THEN 160
140 LOCATE 12,35:PRINT USONG"#.##";V%/100;:PRINT" Volts.":GOTO 120
150 CLS:END
160 LOCATE 12,35:PRINT"Depasse ":GOTO 120

2. Programme CAN.BIN

Cette routine permet de récupérer et de transmettre au programme Basic la donnée


présente sur le bus 8 bits du convertisseur et ne s effectue que pour un front montant du bit de
validation prise de mesure.

PUSH BP
MOV BP, SP
PUSH SI
MOV DX, 310 h
INTR0 IN AL, DX
AND, 1

JNZ INTR0
INTR1 IN AL, DX
AND AL, 1
JZ INTR1
MOV DX, 311 h
IN AL, DX

MOV SI, (BP+6)


MOV (SI), AL
POP SI
POP BP
RETF 2

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3. Programme MESPPM.CPP

Cet exemple de programme permet de configurer les Port A et C du PIA en sortie, et le


Port B en entrée. Après configuration des Ports, le programme envoie la valeur 255 sur le
Port A et lit la valeur disponible sur le Port B, le résultat de cette lecture est disponible dans la
variable V.

# include <time.h>
# include <graphics.h>
# include <stdio.h>
# include <string.h>
# include <stdlib.h>
# include <conio.h>
# include <stdarg.h>
# include <ctype.h>
# include <dos.h>
# include <bios.h>
# include"gprint.h"
#include <DOS.H>
/* Entrées/Sorties. */
#define RegControle 0x313 /* Adresse du registre de controle du PIA. */
#define PortA 0x310 /* ---------- Port A du PIA. */
#define PortB 0x311 /* ---------- Port B du PIA. */
typedef unsigned int word;
typedef unsigned char byte;
typedef byte boolean;
typedef struct { int x; int y; } point;
typedef struct { point p1; point p2; } rect;
typedef struct { word sMask[16]; word cMask[16]; point hotSpot; } cursor;
typedef unsigned char BYTE; /* Nous nous bricolons un octet */
typedef struct velb far * VP; /* VP = Pointeur FAR sur la RAM vid o */
typedef BYTE BOOL; /* Comme BOOLEAN en Pascal */
FILE *fp;
struct velb { /* Décrit une position de l'écran en 2 octets */
BYTE caractere, /* Le code ASCII */
attribut; /* L'attribut correspondant */
};
struct date d;
struct time t;
#if !defined(MAIN) /* on évite ainsi une redéfinition des variables globales */
extern boolean mouse_ok;
extern int mouse_vis;
extern cursor *arrow,*cross,*text,*hand,*hourglass;
extern char gr_error;
extern point CurMouse;
extern int MaxX,MaxY; /* maxima du systeme graphique */
extern int x1bureau,y1bureau,x2bureau,y2bureau; /* dimensions bureau */
extern int x1panneau,y1panneau,x2panneau,y2panneau; /* dimensions panneau */
#endif
BOOL nokey()
{
#ifdef __TURBOC__ /* Travail sous TURBO-C ? */
return( bioskey( 1 ) == 0 ); /* OUI, tester le clavier travers le BIOS */
#else /* On travaille avec Microsoft C */
return( _bios_keybrd( _KEYBRD_READY ) == 0 ); /* Test travers le BIOS */
#endif
}
unsigned char V,W,B;
byte b0,b1,b2,b3,b4,b5,b6,b7;

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byte c0,c1,c2,c3,c4,c5,c6,c7;
byte a0,a1,a2,a3,a4,a5,a6,a7;
byte porta,portb,portc;
int PPM ;
float resolution,tens,TENS;
char str[25];
double num;
int sig=3;
void Init_graph(void)
{
int gr_pilote = DETECT, /* détection automatique */
gr_mode,
gr_erreur;
initgraph(&gr_pilote, &gr_mode,"c:\\tcp3\\bgi");
if ( (gr_erreur = graphresult())<0)
{ printf("erreur graphique %d\n",gr_erreur);
exit(1);
}
}
void main()
{
Init_graph();
unsigned char V; /* Variable de Lecture du Port B du PIA. */
outportb(RegControle,0x82); /* Le Reg. de Controle du PIA re oit 82h. */
outp(PortA,255); /* Le Port A du PIA re oit la valeur 255. */
V=inportb(PortB);
/* V re oit la valeur lue sur le Port B. */
/********************************************************/
do {
cleardevice();
V=inportb(PortB);
gettime(&t);
gotoxy(10,5); printf("Heure %2d:%2d:%2d\n",t.ti_hour, t.ti_min, t.ti_sec);
getdate(&d);
gotoxy(60,5);printf("Date %2d:%2d:%4d\n",d.da_day,d.da_mon,d.da_year);
portb=inportb(PortB);
b0=portb & 1;if(b0)b0=1;b1=portb & 2;if(b1)b1=1; b2=portb & 4;if(b2)b2=1;b3=portb & 8;if(b3)b3=1;
b4=portb & 16;if(b4)b4=1;b5=portb & 32;if(b5)b5=1;b6=portb & 64;if(b6)b6=1;b7=portb & 128;if(b7)b7=1;
B=b0*1 + b1*2 + b2*4 + b3*8 + b4*16 + b5*32 + b6*64 +b7*128;
resolution = 2.56 / 256.00;
/*-----------------------------------------------------------------*/
TENS= ( B * resolution ) ;
/* TENS = (0.032 * PPM) + 0.258 ; */ /* Valeur de la tension du capteur selon la concentration */
PPM = ((TENS 0.258) / 0.032) * 1000 ; /* Valeur de la concentration en fonction de la tension du capteur */
/*------------------------------------------------------------------*/
x=180;y=260; setfillstyle(EMPTY_FILL,0);setusercharsize(2,1,2,1);
bar(70,250,560,350); setcolor(14);
rectangle(60,240,570,360);
setusercharsize(3, 1, 1, 1);
settextstyle(TRIPLEX_FONT,HORIZ_DIR,7); gprintf(&x,&y,"%4d",PPM);
settextstyle(TRIPLEX_FONT,HORIZ_DIR,6);
x=400;y=260;gprintf(&x,&y,"ppm");
textcolor(YELLOW);
settextstyle(TRIPLEX_FONT,HORIZ_DIR,7);
delay(1000);
} while(nokey());
getch();
}
/********************************************************************/

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