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Une tonalité se définit comme une gamme de sept notes, désignée par
sa tonique (appartenant à l'échelle diatonique) et son mode (majeur ou
mineur) : par exemple, la « tonalité de sol majeur ».
Sommaire
Histoire
Tonalité relative
Tonalité homonyme
Tons voisins
Notation
Identification de la tonalité à partir de l'armure
Recherche de la tonique de la tonalité majeure
Recherche de la tonique de la tonalité mineure relative
Sélection de la véritable tonalité du morceau
Récapitulatif
Accordage des instruments
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
Histoire
La tonalité a été le système musical dominant de la musique classique européenne de la fin du XVIe au début du
e
siècle.
Le terme tonalité a été créé par Alexandre-Étienne Choron en 1810 puis emprunté par François-Joseph Fétis en
1840. Selon Carl Dahlhaus ce terme aurait plutôt été inventé par Castil-Blaze en 1821.
Fétis précise le concept en 1844 comme « la collection des rapports nécessaires, successifs ou simultanés, des sons de
2
la gamme ».
Tonalité relative
Deux tonalités relatives sont deux tonalités différentes, de modes différents — l'une majeure, l'autre mineure —, et
ayant pour point commun la même échelle diatonique, soit la même armure.
Tonalité homonyme
Deux tonalités homonymes sont deux tonalités de modes différents — l'une
majeure, l'autre mineure, donc — mais ayant la même tonique.
Spirale des tonalités relatives
Une méthode simple, utilisant le cercle des quintes, pour trouver les tons voisins est de prendre les tonalités
constituées d'une altération (dièse ou bémol) en plus et une altération en moins.
Notation
Une armure est un ensemble de bémols ou de dièses réunis au début de la portée. Elle caractérise la tonalité en
indiquant les altérations constantes, et a pour fonction de transposer l'échelle diatonique naturelle.
Gamme de si majeur avec son armure caractéristique (cinq dièses) :
Dès le e siècle, le compositeur prend l'habitude de rassembler à la clé toutes les altérations constitutives
de chaque nouvelle tonalité afin d'éviter de surcharger la partition : c'est ainsi qu'est née l'armure.
La notion de tonalité principale apparaît : il s'agit de la tonalité qui débute et termine un morceau, celle qui
correspond à l'armure. Les autres tonalités, traversées plus ou moins brièvement — grâce aux modulations
— sont appelées les tonalités secondaires.
Lorsque la modulation est brève — modulation passagère : quelques notes à quelques mesures —,
ses différences avec la tonalité principale sont indiquées par des accidents : dièses, bémols ou
bécarres.
Lorsque la modulation est plus longue — plusieurs mesures à plusieurs phrases —, on change
généralement d'armure.
1. Lorsque l'armure ne contient ni dièses ni bémols, il s'agit de la tonalité de do majeur, qui est le modèle
de toutes les tonalités majeures. Lorsque l'armure contient des dièses, il faut partir de do et monter de
quinte en quinte autant de fois qu'il y a de dièses (en effet, les tonalités suivantes s'obtiennent par
transposition du modèle initial).
3. Lorsque l'armure ne contient que des bémols, « la tonique majeure est l'avant dernier bémol ». En effet,
le dernier bémol à la clé — celui qui est le plus à droite, donc — est toujours la sous-dominante de la
tonalité majeure, par conséquent, la tonique majeure se trouve une quarte juste en dessous du dernier
bémol. Or, les bémols se succédant à la clé par quartes justes ascendantes, l'avant-dernier bémol est
précisément situé une quarte juste en dessous du dernier. Le cas particulier où il n'y a qu'un seul bémol à
la clé (le si ) ne peut être résolu par cette méthode, il faut donc se rappeler (ou déterminer par une autre
méthode) qu'il s'agit de la tonalité de fa majeur.
elle n'insiste pas assez sur la notion de transposition, qui fonde le système ;
elle donne, pour les armures avec dièses et pour celles avec bémols, deux règles sans lien apparent ;
la méthode avec bémols présente une exception pour la tonalité de fa majeur puisqu'il n'y a pas, dans ce
cas, d'avant-dernier bémol ;
elle est relativement difficile à mémoriser, notamment parce qu'il n'est pas facile de la justifier ;
elle rend malcommode l'opération inverse : passer du nom d'une tonalité majeure à la détermination de
son armure.
On pourra donc lui préférer la méthode alternative suivante, qui convient bien aux jeunes musiciens qui ont des
difficultés de mémorisation ou qui possèdent une bonne mémoire visuelle (surtout s'ils disposent d'un piano) ; elle est
basée sur l'utilisation de l'image suivante qui représente une partie du clavier d'un piano :
On convient de considérer les bémols comme des dièses négatifs ; on représente donc le nombre
d'altérations (bémols ou dièses) de l'armure par un nombre N auquel on affecte le signe moins s'il s'agit de
bémols : par exemple, N vaut pour une armure à 3 bémols et vaut pour une armure à 4 dièses.
si ce nombre N est nul ou pair, on regarde dans l'image ci-dessus où est écrit ce nombre en bleu.
si ce nombre N est impair, on regarde dans l'image ci-dessus où est écrit ce nombre en rouge.
La note du clavier qui correspond à l'emplacement du nombre N ainsi trouvé indique immédiatement la tonalité
majeure correspondante. Ainsi, on voit que :
les nombres -6, -4, -2, 0, 2, 4, 6 correspondent respectivement aux tonalités majeures de sol , la , si , do,
ré, mi, fa ;
les nombres -7, -5, -3, -1, 1, 3, 5, 7 correspondent respectivement aux tonalités majeures de do , ré , mi ,
fa, sol, la, si et do .
En réalité les deux méthodes sont complémentaires. La méthode traditionnelle permet d'expliquer la succession des
dièses et des bémols (fa do sol ré la mi si, si mi la ré sol do fa) si on prend la peine de montrer sur le clavier chaque
altération au niveau des gammes en montant ou en descendant d'une quinte. La méthode alternative permet de
mieux mémoriser les changements d'armure en montant ou en descendant d'un ton.
Remarques :
Exemples
Lorsque la pièce est harmonisée, il suffit de trouver l'accord principal — l'accord de tonique —, qui se
trouve à la fin du morceau. Il convient de noter toutefois qu'il arrive que le morceau se termine, non par sur
l'accord de tonique, mais sur celui de la dominante.
Lorsque la pièce n'est pas harmonisée — donc, lorsqu'il n'y a qu'une mélodie —, la recherche de la
tonique est un peu moins facile, mais ne pose généralement pas de grandes difficultés : le morceau se
termine généralement par l'une des trois notes de l'accord parfait de tonique — et plus précisément, par la
tonique elle-même, dans la plupart des cas.
En cas d'hésitation, il faut rechercher si « l'altération accidentelle de la sensible du mode mineur » apparaît
ou non. C'est là une méthode infaillible car cette sensible n'existe jamais en mode majeur. Et si la partition
est harmonisée on voit apparaître l'accord qui correspond à cette sensible et qui n'apparaît jamais non-plus
dans un morceau en majeur : c'est l'accord par exemple de mi majeur si le morceau est en tonalité de la
mineur. La tierce majeur de cet accord est la sensible accidentelle du mode mineur, le sol dièse dans ce
cas. Cet accord est souvent associé à celui de la mineur pour former une cadence très forte.
Il arrive parfois qu'un morceau ait les deux tonalités le plus souvent homonymes mineure et majeure. La
Marseillaise par exemple est en sol majeur mais la dernière phrase du couplet est en sol mineur, ce qui
accentue la charge émotionnelle au moment d'attaquer le refrain. Dans ce chant comme le passage est
court le changement d'armure ne s'impose pas et l'altération de si bémol apparaît mais pas celle de la
sensible fa dièse qui reste conforme à l'armure.
A noter qu'une mélodie en majeur peut être retranscrite en mineur avec la tonalité homonyme. Comme
expliqué plus haut l'armure est alors différente avec trois altérations en plus ou en moins par rapport à la
tonalité majeure. Par exemple pour passer de sol majeur à sol mineur, le fa dièse devient bécarre et le si et
le mi deviennent bémol.
Dans une mélodie en tonalité mineure, les deux notes sont possibles : la sensible accidentelle toujours
notée suivant les cas soit avec un bécarre soit avec un dièse ou un double dièse et celle un demi-ton en
dessous conforme à l'armure.
Récapitulatif
Sensible accidentelle
Armures Tonalités relatives
du mode mineur
majeur mineur
7 dièses do la sol
6 dièses fa ré do
5 dièses si sol fa
4 dièses mi do si
3 dièses la fa mi
2 dièses ré si la
sol mi ré
1 dièse
aucune
do la sol
altération
1 bémol fa ré do
2 bémols si sol fa
3 bémols mi do si
4 bémols la fa mi
5 bémols ré si la
sol mi ré
6 bémols
7 bémols do la sol
La tonalité est très importante car elle va permettre de transposer ou transcrire les partitions en ut dans les tonalités
des instruments aux tonalités différentes. ex. : Toutes les partitions sont écrites en ut, or il y a une trompette en si
bémol et un saxophone en mi bémol. On prend la partition destinée à la trompette et on l'augmente d'un ton (si
bémol-do = 1 ton). On augmente car l'instrument joue plus bas que le do : on fait donc jouer un ton plus haut pour
avoir la même note. Pour le saxophone, il faudra baisser la partition en ut d'un ton et demi (do-mi bémol= 1 ton 1/2).
On diminue parce que l'instrument a un do de référence plus haut que le do dit « de la serrure ». On applique
forcément le principe inverse de l'augmentation, pour les mêmes raisons.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de
Wikipédia en anglais intitulé « Tonality (https://en.wikipedia.org/wiki/
Tonality?oldid=600567801) » (voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.or
g/wiki/Tonality?action=history)).
1. Abromont 2001, p. 551
2. Bailhache 2011, p. 45
Cité par Carl Dahlhaus dans La tonalité harmonique, étude des origines, op. cit., p. 7.
Annexes
Articles connexes
Échelle diatonique
Harmonie tonale
Système tonal
Bibliographie
Le disque des tonalités : Ouvrage pédagogique matérialisant le rapport entre gammes, armatures et
tonalités.
Patrice Bailhache, Antonia Soulez et Céline Vautrin, Helmholtz du son à la musique, Librairie
philosophique J. Vrin, 2011, 253 p. (ISBN 978-2-7116-2337-2)
Claude Abromont et Eugène de Montalembert, Guide de la théorie de la musique, Librairie Arthème
Fayard et Éditions Henry Lemoine, coll. « Les indispensables de la musique », 2001, 608 p. [détail des
éditions] (ISBN 978-2-213-60977-5)
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