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Valkyria

Le soleil commençait à peine à pointer vers l'horizon que Wuldroff ouvrit la porte de
sa maison à l'orée du bois.
Les doux rayons du soleils faisaient briller les parties de son crâne que ne cachait
pas ses cheveux noirs coiffés en courte iroquoise, et leurs reflet dans la neige lui
faisait plisser ses yeux argentés.
Malgré son corps fort et robuste habillé de sa cape de fourrure, il frissonnât face au
vent glacial de l’hiver scandinave qui commençait à bien s'installer.
Mastiquant le morceau de pain qui lui servait de petit-déjeuné en grattant sa barbe
fournie , il se dirigeât vers la forêt dans le but d'aller relever ses pièges. 
Wuldroff n'était pas du matin. Mais en tant que chasseur, il fallait bien se faire
violences afin de gagner sa croûte.
Tandis qu'il marchait, il entendît siffler une flèche dans les aires pour s'enfoncer
brutalement dans du bois accompagné d'un bruit sec.
Au loin, il aperçut en bas de la colline le jeune Astrad. Le fils des fermiers des
environs. L'adolescent, arc à la main, effectuait ses exercices matinaux avec rigueur
avant d'aller aider son père à la ferme. En apercevant le chasseur, le jeune homme
alla décrocher précieusement ses flèches du rondin de bois qui lui servait de cible et
les rangea délicatement dans son carquois de cuir avant de s'empressa de se diriger
vers le chasseur pour le saluer.
-Bonjour Wuldroff, haleta le jeune garçon essoufflé par sa course. Tu pars vérifier tes
pièges ?
-M'ouais, faut bien … rétorqua Wuldroff, encore mal réveillé.
-Je peux venir avec toi dis ?
-Tu n'as pas de travail à faire ce matin ?
-Mon père n'a pas besoins de moi ce matin, par contre, je devrai aller l'aider cette
après-midi.
Du coup, je peux venir ? reprit-il avec insistance.
-Que va encore dire ton père si il apprend que tu vagabondes encore avec moi ?
-Il ne saura rien si on se dépêche !
Wuldroff repensa aux parents d’Astrad.
Ils étaient plus que retissant quant à la fréquentation de leurs fils. Ils décrivaient
Wuldroff comme une personne perfide qui ne reculait devant rien pour satisfaire ses
envies personnelles. Ainsi, les leçons données à leurs fils ne pouvait être qu’une
excuse permettant au chasseur de faire un appel au service lorsque il en aurait la
nécessité. 
Il était vrai qu’il effectuait quelques délits de temps à autre pour remplir sa bourse,
mais jamais il n’aurait profiter du garçon pour tirer un quelconque avantage.
-Alors ? Alors ? s’exista le jeune homme 
Wuldroff fît mine d'hésiter puis lui attrapa la tête afin de lui viser amicalement son
poing dans les cheveux du jeune homme.
Wuldroff était un solitaire et n'aimait pas spécialement les gens. Mais la
persévérance de du garçon à la maîtrise de l'arc lui avait plus. Il s'était donc mit à lui
donner différents exercices afin qu'il devienne l'archer d'un niveau correcte mais
néanmoins prometteur qu'il est à ce jour. Une relation de maître à élève s'était peu à
peu créée entre eux.
Astrad était un jeune homme d’environ 17 ans. Son visage était fin, coiffé d’une
tignasse blonde lui descendant le long du cou et ses yeux était d’un bleu profond.
Une jeune barbe commençait à pousser sur son menton.
Il portait une veste de lin rouge accompagné d’un pantalon noir salit par son travail,
le tout recouvert d’une solide cape en laine. Ses bottes de cuirs, plus sale encore que
les genoux de son pantalon, étaient usées mais de bonne confection.
Les deux compagnons entrèrent dans la forêt en riant et prirent leurs temps pour se
balader, discuter, récupérer les différentes prises et placer de nouveaux pièges.
Une fois que leurs butin composé de quatre lièvres, trois campagnols ainsi qu' un
magnifique renardeau fût déposer avec soin dans la besace de Wuldroff, ils
commencèrent à faire le chemin retour.
Tout d’un coup, un bruit de pas dans la neige attira l’attention d’Astrad.
Wuldroff, curieux de voir comment aller réagir le garçon, s’arrêta et se contentât
d’observer la scène.
Aux aguets, l’archer retira lentement une flèche de son carquois et scruta les
environs.
Un autre bruit dans la neige se fit entendre.
Les yeux d’Astrad localisèrent enfin la cible: Une petite hermine, à une dizaine de
mètre environ, frottait son museau contre une pierre, à la recherche d’insectes à
grignoter.
D’un réflexe devenue naturel de par ses heures d’entrainement, le jeune archer
banda son arc.
Ses yeux vifs repérèrent instantanément sa proie malgré le camouflage naturel du
mammifère.
 La flèche parti aussi tôt pour aller ricocher sur le rocher. L’hermine effrayé pris ses
quatre pattes à son cou et commença à s’enfuir.
 Cependant, le tir raté de perturba en aucun cas la concentration de son agresseur.
Celui-ci ramena sa main sa main droite en arrière et pris une nouvelle flèche. Cette
fois-ci, une cible en fuite lui demanda plus de concentration.
 Quelques petits secondes passèrent, un sifflement fendît l’air, puis un bruit lourd
retenti dans la neige.
 -Ton premier tir était précipité, commenta Wuldoff. Je t’ai déjà dis de prendre ton
temps tant que ta cible ne t’as pas encore remarqué. Cette hermine était à la
recherche de nourriture et n’aurait eu aucune intention à te donner tant que tu
restais immobile et à bonne distance.
 -Tu as raison s’excusa-t-il. J’ai encore du mal à percevoir les attentions des animaux.
 Malgré son métier, Wuldroff aimait profondément les animaux. Il avait apprit à les
observer et comprendre leurs habitudes. Il tenait ça de son propre maître.
Lorsqu'ils furent hors du bois, le soleil était déjà haut dans le ciel et Astrad ne devait
pas tarder à faire le chemin retour jusqu'à la ferme.
Saluant son mentor, il commença à partir lorsque le chasseur l'interpella.
Se retournant, Astrad vit qu'il lui tendait le corps de la petite hermine.
-C'est toi qui lui a pris la vie, c’est à toi qu’elle appartient déclara solennellement
Wuldroff.
-Merci ! S'exclama le jeune homme. C'est mon père qui va être content !
Il repartit en direction de son foyer, le petit animal blanc ballottant au rythme des
mouvements de l'épaule sur laquelle elle était posée.
Quand à Wuldroff, il se dirigea jusqu'au sentier et se mit en route vers le village
d’Ulvarg, situer à moins d’une heure de marche.
Midi était passé lorsque il arriva aux portes du village.
Deux gardes saluèrent Wuldroff en l’apercevant.
Celui-ci se contenta d’un hochement de tête  nonchalant dans leurs direction.
Il n’avais jamais retenue le nom de ces deux hommes qu’il croisait pourtant tous les
jours. Et ne comptait pas les mémoriser.
Il traversa les grandes portes en bois dont les peintures sur chaque battants
représentaient une grande tête de loup. 

Ulvarg était un village de taille moyenne dont la population s’élevait à plusieurs


centaines d’habitants. Ceux-ci y pratiquaient toutes sorte de professions:
agriculture, chasse, artisanat, commerce, restauration …
L’une des spécificité de ce village était son statut de village-clan.
En effet, Ulvarg fût construit plusieurs dizaines d’années auparavant par le clan des
Loups Blancs.
De ce fait, le chef du village devenait officiellement chef de clan. Il devait donc gérer,
en plus du village principal, plusieurs petits hameaux aux alentours.
La seconde spécificité était l’une des lois concernant ce clan, et donc village:
Toute personne de plus de dix-huit ans résidant dans le village et pouvant prouver,
par la présence d’un autre villageois membre du clan, de l’exercice d’une profession
se voit attribué un brassard  en acier gravé d’une tête de loup. Signe d’appartenance
au clan.
De ce fait, tous les adultes du village et des hameaux alentours portaient un
brassard au poignet.
L'acier avait été choisie pour sa solidité, sa longévité mais surtout pour son accès
limité : trop cher pour la production illégale. Tant pour le coup en ressource du
forgeron que pour la bourse du client malhonnête.
Les personnes étrangères au village étaient donc facilement reconnaissable. 
Cela avait crée chez villageois une fraternité, une entraide naturelle dû à un point
commun à tous, une appartenance à un tout. Malheureusement, le revers de la
médaille se faisait aussi ressentir: les villageois possédaient aussi une certaine
méfiance envers les étrangers.
Un marchant étranger aurait toujours plus de mal à vendre ses biens et ses prix
seraient souvent discutés. Une personne se baladant dans les rues sans bracelet
n’était vu que comme un voyageur ou un bandit. 
Étant un chasseur affilié au village. Wuldroff, une fois sa majorité atteinte une
dizaine d’années plus tôt, était parti avec son maître officialiser son appartenance au
clan auprès du forgeron local, et avait donc reçu son bracelet qu’il portait en
permanence. 

Les plaintes incessantes  de son estomacs dût à la maigre collation de ce matin
dirigèrent ses pas vers le marché.
Celui-ci était installé tous les jours à midi sur la grand-place du village.
Un flot de personnes circulaient dans des va et vient désordonnés.
Wuldroff dû jouer des épaules pour naviguer dans cette marée humain à la
recherche de nourriture.
 Il visitait toujours en priorité les étalages étrangers. Tout d’abord pour découvrir de
nouvelles saveurs tel un fruit exotique et autre boisson étrange. De plus, il partait du
principe que faisant partie des quelques personnes peu soucieuse de l’origine du
marchand, il se devait de soutenir ces pauvres hommes soucieux de gagner
quelques pièces malgré l’absence de brassard à leurs bras.
 Il réussie à sortir de la cohue avec du pain, du fromage de chèvre et quelques
morceaux de pêches séché vendu par un marchand itinérant.
 Il mangeât tranquillement son repas assis sur un tonneau  en écoutant d’une oreille
distraite les discussions des passants mêlés aux hurlements des commerçants qui
tentaient d’attirer le plus de client possible.
 Au bout d’un moment, deux femmes, paniers à la main passèrent près de lui en
discutant.
 -Il paraîtrait que l’état du chef Balgruff se soit empiré cette nuit. J’espère qu’il s’en
sortira, déclara la première, une femme d’age mûr aux cheveux grisonnants.
 -Ah bon ? D’où te vient cette information ? questionna la seconde, plus jeune, dont
une mèche rebelle sortait de sa grande tresse blonde.
 -De l’une des servante de la maison. La fille d’une de mes amies y travaille.
 Elles continuèrent leurs route, visiblement inquiètes en énonçant diverses théories
quand à la cause des maux de leurs chef.
 Cette nouvelle attrista Wuldroff. En effet, même si il habitant à extérieure du village,
il ne se sentait pas moins villageois que la grande masse ondulant sous ses yeux. De
plus, il avait une grande admiration et un immense respect pour le chef Balgruff.
Celui-ci était un homme bon et respecté tant pour ses talents de dirigeant que ceux
de guerrier.  Pour Wuldroff, un village sans dirigeant expérimenté était destiné à la
perte, et Balgruff était l’homme qu’il fallait au village pour prospérer. Le problème
étant que celui-ci était tombé malade il y a plusieurs jours déjà et n’avait toujours
pas été vu. Il était visiblement cloué et lit et les rumeurs concernant son état
commençaient à l’inquiéter.
 Perdu dans ses pensées, son œil redevint vif à la vue d’une personne encapuchonné
se déplaçant de manière suspecte.  Wuldroff goba son dernier morceau de pèche et
se contenta de l’observer.
 L’homme de petite taille, masqué par sa capuche de laine noire en mauvaise état
s’était arrêté devant un étalage de bijoux. D’un geste vif, il subtilisa un anneau au nez
et à la barde pourtant bien fournie du vendeur avant de repartir discrètement.
 Wuldroff sauta de son tonneau et commença à contourner la foule sans perdre le
voleur de vue. Un sourire se dessinait peu à peu sur ses lèvres.
 Le malfaiteur ne tarda pas à remarquer la présence du grand gaillard aux yeux
argentés et se mit à accélérer le pas, s’enfonçant dans les ruelles.
 Wuldroff accéléra également pour se maintenant à une distance respectable du
fuyard jusqu’à ce qu’il estime être assez loin de la grand place.
 A ce moment là, il commença à accélérer de plus belle.
 Il rattrapa le voleur sans aucun effort et le plaqua au sol.
-Alors ? On essaie de voler des biens dans un marché noir de monde ? Pas très malin

il retourna le fautif et découvrit un jeune adulte au visage apeuré.
L’esprit confus par la surprise et la peur de s’être fait prendre, il répondit d’une voix
tremblante:
-Vous … Vous êtes rapides !
Wuldroff ricana.
-Ça fait des années que je course les proies vaut-rien ! C’est pas un gringalet à deux
pattes qui va pouvoir m’échapper !
-Qu…Qu’est ce que vous me voulez ?
Wuldroff se mit à sourire discrètement d’un air espiègle: les choses sérieuses allaient
pouvoir commencer.
-Montre moi ce que tu as volé ! Ordonna Wuldroff avec un air sérieux.
Le jeune homme sortit de sa poche un anneau d’acier dont les gravures
représentant différentes runes, faisait le tour du bijoux.
L’absence de brassard à son poignet associé à ses traits visiblement adultes
indiquèrent à Wuldroff qu’il s’agissait d’un étranger.
Il reprit de manière plus calme:
-Je ne t’ai jamais vu ici, quel est ton nom ?
-Solvor, je …suis un vagabond répondit-il la voix toujours peu rassurée. Je parcours les
chemins et… Et offre mon aide à qui a besoins de mes services. Je me fais payer en
gite, couvert ou monnaie.
-Mon cher Solvor, mon cher solvor … répondit Wuldroff d’un air compatissant. Sais-tu
comment le vol est punie par chez nous ?
Instinctivement, ce dernier frotta sa main gauche atour de son poignet droit.
Prouvant bien qu’il savait de quoi il en retournait.
-Il serait donc fort dommage que ce cher Olaf apprenne où est passé l’anneau
disparut n’est-il pas ?
-Oui … bien sûr … Je ferai ce que vous voulez …
 Le sourcil droit du chasseur se arqua légèrement. En plus d’avoir obtenue ce qu’il
voulait du voyou, celui-ci l’avait vouvoyé, il pouvait donc se faire plaisir: sa proie était
prise au piège.
 -Il se trouve que ma bourse est bien vide ces dernier temps reprit-il d’un ton
sarcastique. 
 Dis moi, combien d’argent as tu sur toi ?
-Il… Il doit me rester à peine dix pièces hésita Solvor
Un nouveau sourire s’esquissa sur les lèvres de Wuldroff
-Vu que tu n’es pas sûr de toi, nous allons vérifier: vide tes poches !
Sur ces mots, Solvor vida ses poches. Huit pièces d’argent se retrouvèrent dans les
mains.
Septique quand à la somme récolté, Wuldroff donna un nouvel ordre.
-Saute sur place.
-Pardon ?
-Je t’ai demandé de sauter sur place.
-Mais … pourquoi faire ?
-Saute sur place ou je demande à mon ami Olaf de recompter sa marchandise !
il releva son bras droit et effectua une pichenette sur son brassard dont l’acier
résonna dans la ruelle. Il reprit:
-Et ça ne servira à rien de nier les faits, ce bijou-ci me confère la confiance absolue
de tout le village !
De plus en plus apeuré, Solvor exécuta donc. Comme l’avait prévue son
interlocuteur, un tintement se fît entendre.
-Tiens donc … se réjouit le chasseur
Le peu d’assurance de Solvor venait de disparaître. Son teints se blanchît à vue
d’oeil.
D’une main tremblante, il sorti d’une poche cousue à l’intérieur de sa cape une
bourse.
A peine celle-ci fût eut atteins les mains de Solvor qu’elle en disparut aussitôt.
Wuldroff était déjà en train de compter le contenue de la pièce en cuir.
La somme de la bourse et des poches de Solvor s’élevait à trente-trois pièces.
Wuldroff se mit à énoncer de manière candide:
-Nous disons donc, 10 pièces pour mon silence auquel s’ajoute 3 pièce pour avoir
essayer de me rouler.
Il rajouta avec un grand sourire:
-Ce qui nous fait un total de treize pièces.
-Treize pièces ?! s’exclama le bandit. Mais cet anneau ne devrai pas valoir plus de
huit pièces !
-Il ne fallait pas te faire prendre et payer ce bijou à mon ami rétorqua Wuldroff.
Il tendit la main à Solvic
-Il me faudra aussi l’anneau.
-Mais ..C’est hors de question ! s’indigna Solvic qui commençait à passer de la peur à
la colère.
-Ne croit-tu pas que 13 malheureuses pièces et le fruit de tes méfaits valent bien une
main ? questionna Wuldroff
De plus, les différentes tâches que tu peux accomplir en pâtiront !
Je te vois mal aider un fermier à bêcher un champs à l’aide de ton moignon.
Pendant les quelques secondes nécessaires à la réflexion de l’homme à la cape
noire,
Wuldroff ne cessa de le fixer dans les yeux.
-Très bien … Très bien … conclut-il en tendant l’anneau.
Wuldroff s’en saisie et le mit dans sa poche.
Puis, à une vitesse montrant une certaine expérience, il récupéra les pièces
concluent et relança la bourse à son propriétaire.
Il tourna ensuite les talons et se dirigea nonchalamment vers les rues plus peuplés
en salut sa victime dans son dos, laissant son interlocuteur sur place.
une fois sortie des ruelles sombres, il sorti l’anneau de sa poche et le mit sur son
annulaire gauche. Celui-ci lui allait parfaitement ! Un rire sincère sorti de sa gorge à
la pensé que cet imbécile avait volé un anneau deux fois trop gros pour lui.
Wuldroff était fière de lui: Il venait de donner deux leçons aujourd’hui.
Il avait apprit à un voleur qu’il ne fallait pas faire de choses aussi malhonnêtes ou
tout du moins, ne pas se faire prendre.
Il avait aussi enseigner à un marchant qu’il valait mieux être aux aguets lors des
marchés sous peines de perdre des affaires.
En effet Wuldroff ne connaissait même pas le nom du commerçant volé et n’en avait
cure.
Il admirait cependant son nouvel anneau, bercé du son des quinze nouvelles pièces
d’argents dans sa bourse.
Le temps filait et cette affaire, bien que lucrative, n’arrangeait pas les choses.
Il dirigea donc ses pas vers La taverne.
Le Jörmungandr n’était pas la meilleur taverne du village. Les bancs y étaient dures
et
la nourriture insipide mais c’était établissement qui payait le plus ses prises.
De plus, l’alcool y était moins dilué que chez la concurrence.
L’originalité du lieu était dans son dirigeant, ou plutôt ses dirigeants.
Deux frère jumeaux, Gork et Mork, avaient décidé d’établir un commerce ensemble.
Gork étant habile de ses mains, c’est lui qui appris à faire la cuisine et du ménage.
Son frère, plus intellectuel, s’occupait de la logistique et des comptes. Il lui arrivait
aussi de gérer les services de boissons lorsque les clients était trop nombreux.
Lorsque le grincement de la porte se fît entendre, deux grosses voix l’accueillit dans
une synchronisation presque effrayante.
-Bonjour et bienvenu au Jörmungandr !
A cette heure-ci, le restaurant n’était peuplé que de quelques habitué et une
poignée de voyageurs n’ayant rien de mieux à faire que venir prendre un verre.
-Tiens donc, Wuldroff ! Que nous apporte-tu donc aujourd’hui ? Lui lança Mork,
affalé sur son comptoir.
Le tavernier était un homme d’âge mur, petit et assez fin. Il possédant des cheveux
longs et lisses accompagné d’une mince barbe. Néanmoins, dans ses yeux noirs
brillait la flamme des guerriers tranquilles qu’il ne fallait mieux pas venir chercher.
Wuldroff posa donc devant lui sa besace remplie des différents animaux piégés du
matin.
-quatre lièvres et trois campagnols déclara-t-il en les sortant du sac.
-Gork, viens par là ! J’ai besoins de tes connaissances !
Sur ces mots, son frère sorti de sa cuisine, astiquant un grand couteau avec un
morceau de tissus.
Les deux frères était physiquement aux antipodes l’un de l’autres.
Gork  dépassait Wuldroff d’une bonne tête malgré le bon mètre quatre-vingt de
celui-ci.
Bien qu’ayant une corpulence imposante, on pouvait facilement deviné les muscles
imposants derrière sa couche de graisse. Il portait les cheveux cours et prenait grand
soins de se raser la barbe chaque fois qu’il le pouvait. Le principale défaut de ce gros
ours plein de tendresse, c’était son esprit un peu lent.
Tandis que son frère avait hérité des yeux noires et enflammés de leurs père, Gork
lui, avait hérité des grands yeux bleus pleins de tendresses de leurs mère.
Il posa délicatement le couteau sur le comptoir.
-Alors, alors .. qu’avons nous là, se réjouie le cuisinier en se frottant les mains avec un
sourire chaleureux . Ooh, s’exclama-t-il en examinant le contenue posé sur le
comptoir, se sont de belles bêtes ! Les campagnols ont l’air bien nourrie et les lièvre
sont musclés.
-Tu les prendrais pour combien ? lui demanda son frère, visiblement totalement
ignare dans les domaines de compétences de son frère. 
-hmm répondit-il après quelques secondes de réflexion, je dirai 5 pièces par lièvres et
2 par campagnols.
-ça te va ? demanda Mork au chasseur
-3 pièces par compagnols et nous aurons un accord.
Mork fît un coup d’œil à son frère. L’approbation des hochement de tête de ce
dernier concluait donc la transaction.
Mork tendit donc son bras à Wuldroff qui le saisie solidement dans une poignée de
main.
Etant à cours d’argent sur lui, il partit en direction du garde-manger où, sous une
épaisse planche de bois, se trouvait le coffre contenant la trésorerie de la taverne.
Une fois Mork bien parti, Wuldroff glissa discrètement une main dans sa bourse et
en fît tomber une pièce au sol.
Les oreilles de tous les clients présents autour de lui réagirent au tintement unique
de l’argent sur le sol.
Wuldroff commença à se baisser pour ramasser sa pièce tout en passant son bras
dans la hanse de son sac, caché à la vue de Gork par le comptoir.
Une fois la pièce récupérée, la tension sur la hanse avait entrouvert la besace et
laissé apparaître quelques poils blancs.
Gork, curieux de nature, fût de-suite intrigué par le contenue du sac.
-Oh, mais il semblerait que tu ai oublié une proie dans ton sac Wuldroff ! miaula Gork
tendît que le chasseur se relevait. Quel joli animal nous as-tu ramené en plus ?
-Oh, ça ? fît wuldroff d’un air désintéressé tandis qu’il ouvrit grand son sac. C’est un
renardeau que j’ai attrapé. Ils sont assez rare, je compte aller le vendre à un artisan
pour sa peau.
Les yeux du cuisinier brillèrent à la vue du canidé et Wuldroff eu un sourire en coin. 
-Mais … moi aussi je le veux ce renard. s’attrista Gork, Je pourrai en faire une très
bonne viande. Le bouillon aux os de renard, y’a pas plus bon !
Tandis que le cuisinier commençait déjà à s’exciter tout seul,  Wuldroff s’accouda à la
table, l’air confiant.
-Mon ami Olaf m’en donnerai bien pour 25 pièces minimum !
-25 pièces ? s’exclama son interlocuteur. C’est une grosse sommes pour un si petit
renard.
-Un renard adulte m’en aurait donner 70 soupira Wuldroff. Mais vu que toi et ton
frère achetez pas mal de mes bêtes, je peux te le faire pour 20.
-Oh, comme c’est gentil ! sautilla Gork
C’est à ce moment que Mork revient vers eux une bourse à la main.
Wuldroff tiqua.
-Regarde ! Regarde Mork ! sautillait le cuisinier, des papillons dans les yeux.
Wuldroff nous donne ce magnifique renardeau pour seulement 20 pièces ! Regarde
la chance qu’on a d’avoir des clients fidèles qui viennent nous faire des prix.
Surpris par ce qu’il venait d’entendre, le plus petit des deux frère lança un regard
noir à Wuldroff.
-20 pièces pour un renardeau ? aboya Mork, faisant sursauter quelques clients. Pour
un animal aussi chétif ? On ne pourra en tirer que deux ou trois assiettes maximum
avec ton renard !
-Mais le bouillon de renard, y’a pas plus bon ! récita le chasseur d’un air sarcastique,
ce qui déclencha quelques ricanements dans la foule qui s’intéressé de plus en plus
à la tournure de la discussion.
Mork retroussa ses manches, laissant apparaître des cicatrices sur ses bras fins mais
puissants.
-En temps normal, je t’aurai mis à la porte pour la journée avec tes marchés abusifs.
Mais j’ai envie de faire plaisir à mon frère dit-il d’un ton sec. Je te donne 12 pièces
pour ce renardeau et pas une de plus. Si ma proposition ne te convient pas, tu peux
aller voir ton ami Olaf ou n’importe qui d’autre. 
Il se pencha sur le comptoir afin que ses yeux soit à quelques centimètres de
Wuldroff.
-Mais si tu essaie encore, ne serait-ce qu’une seul fois de voler mon frère ! Je te
garantie que tu ne sera plus le bienvenue dans ma taverne et que je t’en sortirai moi-
même… En plusieurs morceaux. 
Les ricanements de la tavernes cessèrent sur le coup.
Wuldroff allait tenter une nouvelle stratégie lorsque une corne se fit entendre.
Ce son était signe de rassemblement et de nouvelles ou décisions importantes, la
négociation se stoppa net et tout le monde se rendît sur la grand place, intrigués.
Celle-ci étant débarrassée de tout étalage marchand en cette fin d’après-midi,  sa
capacité d’accueil en était décuplée. Malgré tout, celle-ci était noire de monde. Le
brouhaha des interrogations et des craintes rendait le lieu assourdissant.
Un homme grand et musclé se tenait debout sur un tonneau, accompagné au sol
par un vieillard.
Celui-ci était le sage du village, le bras droit de l’ancien chef: le père de Balgruff.
Quand à l’homme en hauteur, Il agissait d’Halfdan, le bras droit du chef. 
ses long cheveux noirs arrivaient à la taille. Une longue barbe noire partant de son
menton parcourait le long de son armure d’acier pour atteindre la moitié du torse.
Afin que celle-ci ne le gène pas au quotidien, un anneau y été glissé. A sa ceinture
pendait une hache et la corne qui avait sonné plus tôt.
Un second coup de corne fît taire s’assemblé.
-Mes amis ! Commença le guerrier, d’une voix tout aussi puissante qu’éloquente. Je
suis bien triste de devoir vous annoncer la mort de notre grand chef Balgruff !
Les murmures devinrent discussion, puis hurlements.
Un troisième coup de corne retentit.
-Comme vous le sachez tous, il est de coutume depuis la fondation de notre village
que le fils du chef reprenne la place de chef ! Sauf que le chef Balgruff, premier de
notre histoire, nous a quitter sans la moindre progéniture.
Les voix recommencèrent à se lever, pleines de questionnements.
Cette fois-ci, Halfdan ne souffla pas dans la corne. Il préféra attendre que les
discussions cessent.
Lorsque le calme fût de nouveau, il reprit:
-Sur son lit de mort, le chef Balgruff a énoncer le nom de son héritier.
les mots se serraient dans sa gorge. Un silence pesant se fit entendre.
-Il s’agit de la femme du chef Balgruff, Sylfried !
 Le temps sembla figé lors de la minute qui suivit. Personne n’était vraiment sûr
d’avoir bien compris ses paroles.
 Une femme ? A la tête du village ? 
 Une femme pour organiser ? 
 Une femme pour fédérer ? 
 Une femme pour juger ? 
 Une femme pour punir ?
 Une femme pour partir en guerre ?
 Une femme pour tuer ?
 Le calme absolue se transforma soudain en tempête. Les gens se questionnaient,
s’inquiétaient, hurlaient, se bousculaient.
Certains commençait à récupérer des armes improvisé pour se diriger vers la maison
du chef et aller régler cela eux-même. Mais les nombreux gardes postés autours de
la maison les dissuadèrent  facilement.
 Dans tout ce remue-ménage, Wuldroff était resté planté sur la grand place,
immobile.
 Il allait être dirigé par une femme ?
 Si celle-ci décidait de mener une guerre, il devrait aller se battre pour une femme ?
Sous les ordres d’une femme ?
Cette pensé, qu’il n’aurait jamais cru naître dans son esprit, lui parût impossible à
avaler. 
Plus il y réfléchissait, plus elle le déprimait.
Tandis que le soir tombait, il aurait dû être pour lui l’heure de repartir pour sa petite
maison près de la forêt. Mais, dépité, il décida qu’il serait de meilleur augure d’aller
boire à la taverne pour oublier ce qui venait de se passer.
Après tout, il préférait mourir d’un loup sur le chemin retour plutôt que par les
décisions stupides d’une femme.
Il retourna donc chez Gork et Mork. La taverne était bien plus remplie que lors de sa
première visite. Il ne semblait pas être le seul à avoir eu cette idée.
-Tiens, tiens revoilà notre beau parleur ricana Mork, affalé sur son comptoir. Viens tu
reprendre nos affaires là où nous les avions laisser ?
Wuldroff se mit face à face à Mork et vida sa besace sur le comptoir. Renardeau
comprit.
-Je t’offres toutes mes prises si tu me laisse boire tout mon saoul cette nuit.
-Oh, un défi ! répondît Mork intéressé tout en affichant un sourire malsain. Voyons
lequel, de ton foies ou de mon alcool sera le plus rentable cette nuit !
Il servi une grande pinte d’hydromel au chasseur, ramassa son butin et parti le
ranger dans son garde-manger.
Après quelques pintes, les cris et les plaintes des autres clients de la taverne lui
semblèrent de plus en plus silencieux. Il n’entendait plus que des bribes.
 “Se faire gouverner par une femme ? Plutôt mourir”
 “Dès demain, je prend mes affaires et je m’en vais”
 “Un petit coup de hache dans la tête et hop, fini les soucis.”
Il est vrai que Wuldroff ne supportait pas le fait de devoir obéir à une femme.
Mais ce qui l’équerrait encore plus: c’était la lâcheté.
Il était hors de question de quitter le village, ce serait comme si elle le dominer et le
laisser fuir en savourant sa crainte. 
Il était vrai que le problème pouvait être régler de manière si simple, si facile.
Au fond … un homme … un animal ….
Tout d’un coup, Wuldroff se leva de son banc et se dirigea vers la sortie de la taverne.
Il entendît quelqu’un crier du fond de l’établissement.
-Quoi ? Tu pars déjà ? Si tu franchis cette porte, je conclurai que ta nuit s’achève ici
Wuldroff, et pour ce que tu as bu, on pourra dire que la journée bien lucrative pour
moi !
Il continua son chemin franchit la porte. Serrant dans sa manche un couteau qu’il
avait subtiliser à l’une table sur son passage.
Bien qu’assez alcoolisé, il se dirigeât d’un pas ferme vers la maison de l’ancien chef
Balgruff.   
 
 

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