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ondes radioélectriques
Propagation of Radiofrequency Waves in Space
Bernard Démoulin
p. 30-45
https://doi.org/10.4000/tem.1447
Résumé | Index | Plan | Texte | Bibliographie | Illustrations | Citation | Auteur
Résumés
FrançaisEnglish
L’article aborde la question de la répartition spatiale des ondes électromagnétiques utilisées pour les
besoins de la radiodiffusion, de la télévision et des télécommunications. Les propriétés physiques des
ondes seront examinées indépendamment de tout développement mathématique. L’analyse de
différentes technologies d’antennes, de leurs diagrammes de rayonnement, de l’influence du sol et de
la présence d’obstacles viendra compléter l’article. Pour conclure une discussion sera entamée à
propos de l’impact paysager des antennes et de l’évolution pressentie de leur population consécutive à
l’usage des procédés de modulation numérique. La pollution électromagnétique sera également
évoquée.
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Entrées d’index
Mots-clés :
puissance d’émission, réflexion des ondes, diffraction des ondes, onde électromagnétique, onde radioélectrique, champ
électromagnétique, antenne dipôle, antenne monopole, diagramme de rayonnement, atténuation des ondes
Keywords :
radiated power, field pattern, wave’s reflection, wave’s attenuation, wave’s diffraction, electromagnetic
wave, radiofrequency wave, electromagnetic field, dipole antenna, monopole antenna
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Plan
1. Introduction
1. Génération et propagation des ondes radioélectriques
1.1. La constitution élémentaire d’une source de rayonnement
1.2. Champs et puissance portés par l’onde
1.3. Propagation et longueur d’onde
2. Propriétés physiques des ondes et du rayonnement
2.1. Dispersion de l’onde dans l’espace
2.2. La constitution des antennes
2.3. La directivité des antennes et du rayonnement
3. L’interaction des ondes radioélectriques avec la matière
3.1. L’influence de la conductivité électrique des sols
3.2. Influence des obstacles
3.3. Les ondes radioélectriques extérieures à l’environnement terrestre
4. Impact environnemental des ondes radioélectriques
Conclusion
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Texte intégral
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1. Introduction
1Les ondes électromagnétiques évoquées dans l’article couvrent les domaines de la radiodiffusion, de la
télévision et des transmissions sans fils adoptées en téléphonie mobile. Historiquement, l’existence des ondes
électromagnétiques a été prouvée vers 1864 grâce aux travaux théoriques menés par le physicien britannique
James Clerc Maxwell. Toutefois, il faut attendre la toute fin du XIX e siècle pour que le physicien germanique
Heinrich Hertz apporte, en 1888, une vérification expérimentale montrant que les champs électromagnétiques
étaient transportés dans l’espace à la vitesse de la lumière proche de 300 000 km/s. Plus souvent appelées aux
vues des présentes applications, « ondes radioélectriques » ou « ondes hertziennes », les champs transportés par
les ondes se manifestent par l’induction de tensions ou de courants produits sur tout conducteur électrique
exposé à ces phénomènes. En fonction des paramètres analysés, on peut assimiler les ondes électromagnétiques
à des vibrations ou à un flux de photons transmis dans un milieu immatériel à la vitesse de la lumière.
2L’étude rigoureuse de la distribution des ondes radioélectriques dans l’espace exige l’usage de
développements mathématiques très pointus que le cadre et l’esprit de l’article ne permettent pas d’approfondir.
Aussi, le descriptif se cantonnera à une approche intuitive constituée par l’énoncé de quelques propriétés
fondamentales et par l’examen de situations propices à un exposé didactique.
3On aborde, dans un premier paragraphe, les propriétés de base des ondes, à savoir la description d’observables
physiques telles que la fréquence, la longueur d’onde ainsi que les champs électriques et magnétiques. Dans un
second paragraphe, on parlera de la dispersion des ondes, des antennes d’émission et de la directivité des
rayonnements. Dans un troisième paragraphe, le descriptif abordera le rôle imparti à la conductivité électrique
du sol ainsi qu’à l’influence des obstacles. Ce troisième paragraphe se termine par l’apport de quelques détails
sur le contexte des ondes radioélectriques extérieures à l’environnement terrestre. Pour conclure l’article,
l’auteur s’interroge sur l’impact paysager des antennes et sur l’avenir pressenti de leur déploiement suite à
l’adoption des procédés de modulation numérique. Quelques informations sur la pollution électromagnétique
seront également communiquées en toute fin de l’article.
5L’antenne dont la constitution géométrique est intimement liée à la longueur d’onde a pour fonction de
transformer l’énergie électrique transportée dans le feeder en énergie électromagnétique transmise dans
l’espace. Dès que l’on commute le générateur sur l’antenne émettrice, l’énergie électromagnétique véhiculée
par l’onde se répartit dans l’espace sur une surface sphérique (ou hémisphérique) centrée sur l’antenne. Le
rayon de cette sphère fictive croit avec le produit de la vitesse de la lumière et du temps rapporté à l’instant de
commutation. La surface de la sphère est intitulée « le front d’onde ». Il faut signaler que la valeur rigoureuse de
la vitesse de la lumière a été fixée par décret à 299 792, 458 km / s.
7Sous ces conventions, si l’on forme le produit vectoriel de E et H, on obtient un troisième vecteur P colinéaire
à la direction radiale r, vecteur dont l’unité s’exprime en watt par mètre carré (W/m2). Le vecteur P intitulé
« vecteur de Poynting » représente la densité de puissance transportée par l’onde lors de la propagation dans
l’espace. Si on suppose l’amplitude des vecteurs E et H uniformément répartie sur la surface sphérique du front
d’onde, le produit scalaire de P et de la surface sphérique équivaut à la puissance totale transportée par l’onde.
Si on néglige la dissipation d’énergie dans l’antenne, la puissance véhiculée par l’onde n’est autre que la
puissance délivrée par le générateur.
9Sachant que le front d’onde progresse à la vitesse de la lumière c, la distance r parcourue après une
période T sera le produit cT intitulé « longueur d’onde » ou ce qui revient au même, le rapport formé entre la
célérité c et la fréquence f de la porteuse. La longueur d’onde sera désignée par le symbole λ, la longueur
d’onde est d’autant plus petite qu’on accroît la fréquence porteuse. Pour des intervalles de temps situés entre les
multiples de la période, le diagramme d’amplitude adopte forcément une configuration intermédiaire. Un
observateur localisé à l’intérieur de la sphère du front d’onde verra, en fonction de la variable temps,
l’amplitude de l’onde se dérouler au rythme de la fonction sinusoïdale de la figure 2, mais ce phénomène se
manifestera avec un retard directement proportionnel au rapport liant la position r à la vitesse c.
10Nous verrons dans le déroulement de l’article que la longueur d’onde λ joue un rôle très important, et qu’elle
constitue à ce titre une référence dimensionnelle dont la principale utilité consiste à exprimer les dimensions
d’une antenne en fraction de longueur d’onde. Autrefois, les émetteurs de radiodiffusion n’étaient pas identifiés
par la fréquence de la porteuse, mais par la longueur d’onde. C’est ainsi qu’on distinguait les grandes ondes de
2 000 m à 1 150 m adoptées pour la radiodiffusion pour lesquelles les fréquences se situent entre 150 kHz et
250 kHz. Les petites ondes entre 545 m et 167 m, pour les fréquences incluses entre 550 kHz et 1 600 kHz, les
ondes courtes entre 50 m (5 900 kHz) et 18 m (16 000 kHz). Les émissions effectuées au-dessous de 18 mètres
sont directement désignées par la fréquence, on trouve la bande FM entre 87 MHz et 108 MHz, soit des
longueurs d’onde proches de 3 mètres. Les bandes IV et V utilisées pour la télévision et localisées entre 400
MHz et 700 MHz, c’est à dire des longueurs d’onde comprises entre 75 cm et 42 cm. Quant à la téléphonie
GSM, les émissions s’effectuent sur des fréquences proches de 900 MHz et consécutivement sur des longueurs
d’onde voisines de 30 centimètres. Les émissions reçues depuis les satellites artificiels géostationnaires adoptent
des fréquences encore plus grandes situées au voisinage de 10 GHz, soit des longueurs d’onde de 3 centimètres.
On envisage dans un avenir proche procéder à des émissions de 60 GHz, génératrices de longueurs d’onde de 5
millimètres, les radars anticollision installés sur véhicules utiliseront probablement ces gammes d’ondes.
11La longueur d’onde a un impact retentissant sur la forme et les dimensions des antennes ainsi que sur les
phénomènes d’interférence avec les obstacles.
Figure 2 : Description de l’onde porteuse en fonction de la variable temps
13La figure 4 donne une illustration de la dispersion d’amplitude d’une onde établie sur la base de l’échelle en
nuance de gris adoptée plus haut dans le texte. La dispersion de l’onde engendrée par l’éloignement de
l’observateur a pour effet de réduire la dynamique des gris. A titre d’exemple, un observateur distant d’une
cinquantaine de kilomètres d’un émetteur rayonnant une porteuse de fréquence 100 MHz reçoit un champ
électrique d’une amplitude de 300 µV/m, à cinq kilomètres de l’émetteur l’amplitude du champ s’élève à 3
mV/m à cause de la loi inverse de dispersion de l’onde. Ce comportement est indépendant de la fréquence. Pour
des raisons difficiles à justifier dans le cadre restreint de cet article, à une distance de l’antenne inférieure à la
longueur d’onde λ, la loi de variation des champs en fonction de la distance r est profondément modifiée, c’est
la zone de champ de proximité.
14Hormis la perte d’amplitude engendrée par la dispersion de l’onde, la portée de la source est en théorie
infinie, la communication maintenue avec des sondes spatiales aujourd’hui localisées aux limites du système
solaire apporte la preuve concrète de cette propriété. Les seules restrictions physiques imposées à la capture des
champs proviennent de la sensibilité des récepteurs et du bruit électromagnétique ambiant. Pour la
radiodiffusion, le seuil de réception se situe au voisinage de 100 µV / m. Pour capturer des ondes d’amplitude
beaucoup plus faible inférieure au µV / m, l’usage d’amplificateurs cryogéniques est indispensable. En effet,
l’immersion des composants électroniques dans des gaz liquéfiés à de basses températures permet de réduire
l’amplitude du bruit engendré par le transport des électrons dans la matière active des circuits électroniques. La
captation de signaux de faible amplitude suppose également que les antennes réceptrices soient installées dans
des zones exemptes de pollutions électromagnétiques, tel est le cas du radiotélescope de Nançay situé dans la
forêt de Sologne près de Vierzon.
16La figure 6 comporte l’illustration photographique de l’émetteur petites ondes de Lille dont la fréquence
porteuse se situe à 1 376 kHz, soit une longueur d’onde de 218 m. La puissance rayonnée voisine de 300 kW
autorise une portée excédant largement 200 km. Rappelons que la portée de l’émetteur est reliée à la limite de
capture d’un champ électrique d’amplitude proche du seuil de sensibilité des récepteurs, estimée à 100 µV/m
pour les équipements grand public. La dimension L 0 du pylône est approximativement de 200 m, c'est-à-dire
bien supérieure au quart de la longueur d’onde présentement évalué à 54 m. Le choix de la dimension de 200 m
sera justifié lors du prochain paragraphe consacré à la directivité des
Figure 6 : Emetteur petites ondes de Lille, longueur d’onde 218 m, puissance 300 kW
18Sur une toute autre échelle de puissance d’émission et de fréquence porteuse, la figure 7 montre la
photographie de la partie supérieure d’un pylône agencé comme station de base du réseau de téléphonie mobile.
La prise de vue a été réalisée sur une aire de repos de l’autoroute A 26 (Calais – Reims). Le sommet du pylône
culmine à une vingtaine de mètres du sol. Les installations techniques sont situées dans un local hors du champ
de la photo. Le pylône supporte de nombreuses antennes compactes exploitées par différents opérateurs de
téléphonie.
Figure 7 : Partie supérieure d’un pylône de station de base de téléphonie mobile
19On remarquera les aériens adoptés pour le système GSM émettant sur des porteuses de fréquence proche de
900 MHz, soit des longueurs d’onde voisines de 30 cm. Les aériens composés de réseaux de dipôles
symétriques sont protégés des intempéries par une enveloppe étanche aux hydrométéores mais perméable aux
ondes radioélectriques. Le feeder reliant le générateur de porteuse installé au sol est matérialisé par un câble
coaxial disposé dans l’infrastructure métallique du pylône. La puissance de l’émission n’est pas connue, mais
probablement inférieure à 10 W. La portée de l’émetteur GSM peut atteindre plus d’une dizaine de kilomètres.
La présence d’obstacles sur le parcours de l’onde a pour effet de réduire la portée, ces aspects seront
succinctement analysés plus loin dans l’article.
21Les courbes portées sur la figure 8 représentent les résultats de simulations numériques d’une antenne dipôle
dont les dimensions L0 s’adressent à deux configurations. En (1) L0 s’accorde sur le quart de la longueur d’onde,
soit : λ / 4. Sous la seconde configuration (2), l’accord s’effectue sur 3λ /4. Les diagrammes de rayonnement
forment les courbes d’égale intensité du champ électrique calculées dans un plan contenant le dipôle. La
position en site de l’observateur est repérée par l’angle polaire θ réalisé entre l’axe du dipôle et la trajectoire r
liant l’antenne au point de calcul défini présentement par l’orientation du vecteur champ électrique E porté sur
la figure.
22La simulation réalisée à l’aide de formules analytiques montre que pour le dipôle symétrique accordé sur λ / 4
le diagramme de rayonnement est composé de courbes proches de cercles. Cela signifie que l’amplitude du
vecteur champ électrique E évolue avec une loi presque proportionnelle au sinus de l’angle polaire θ. Le
rayonnement maximal en site est donc déterminé dans une direction perpendiculaire à l’axe de l’antenne.
Compte tenu de la symétrie de révolution du champ, on déduit aisément que le diagramme de rayonnement
porté dans l’espace en trois dimensions est pratiquement confondu avec une surface de forme torique. La
configuration (2) indique très clairement qu’augmenter le rapport L 0 sur la longueur d’onde λ a pour effet de
modifier profondément le diagramme de rayonnement et consécutivement la répartition spatiale des champs en
angle de site. Pour l’accord en 3λ / 4 mentionné par le tracé en trait continu de la figure 8, on relève deux lobes
principaux de rayonnement. L’émission est symétrique par rapport au plan sécant à l’axe polaire. On observe
deux lobes secondaires contenus dans ce plan de symétrie. Sachant que les échelles des axes horizontaux et
verticaux représentent les amplitudes relatives du vecteur E rapportées à l’amplitude maximale relevée sous la
configuration (1), on se rend compte que l’accord sous 3λ / 4 a pour effet d’accroître le champ maximum dans
un facteur proche de 50 % et dans une direction dont l’angle de site est voisine de 45°.
23Revenons maintenant sur le monopole (a) illustré en figure 5. Sous l’hypothèse que le sol est composé d’un
conducteur électrique presque parfait tel que le cuivre et qu’il s’agit d’une surface infiniment étendue, le plan se
comporte vis-à-vis des ondes radioélectriques comme un miroir. Le champ électromagnétique rayonné vers la
partie inférieure de l’antenne est réfléchi dans l’espace sans perte significative d’énergie. En conséquence, la
puissance rayonnée par l’antenne se répartira sur une surface hémisphérique centrée sur la source. Tout se passe
comme si un observateur localisé au dessus du plan recevait la superposition du champ rayonné par le
monopole et d’un monopole fictif rigoureusement symétrique situé sous le plan, appelé pour cette raison
« image électrique ». Autrement dit, l’antenne s’apparente à un dipôle symétrique constitué du monopole et de
son image électrique. Toutefois, un retour sur l’émetteur petites ondes de la figure 6 indique qu’un mode
résonnant en λ / 4 mène à un pylône de 54 m, alors que sur une résonance en 3λ / 4 on passe à 165 m, soit une
dimension encore inférieure de 35 m à l’aérien de 200 m implanté sur le site de Lille. Ce surdimensionnement
est justifié pour infléchir la direction du lobe principal parallèlement à la surface du sol.
24Un autre procédé intervenant sur la directivité des rayonnements consiste en la réalisation de réseaux
d’antennes. L’exemple illustré figure 9 se réduit à un réseau composé de deux dipôles D1 et D2 symétriques et
identiques accordés sur le quart de la longueur d’onde. Le réseau est adossé à un plan métallique réflecteur
distant des dipôles de λ / 4. Cette disposition permet de produire face aux dipôles des interférences constructives
avec l’onde provenant des images électriques, alors qu’à l’arrière du plan, le rayonnement est nécessairement
atténué. De plus, en jouant convenablement sur l’espacement d des dipôles et sur les propriétés du feeder, on
dispose de degrés de liberté supplémentaires. En effet, l’espacement d joue sur la différence de phases des
ondes perçues par un observateur lointain alors que le feeder engendre un retard de propagation fonction de ses
propriétés physiques et géométriques. En ajustant ces deux paramètres, on parvient à orienter le rayonnement
maximum dans une direction privilégiée. L’usage de simulations théoriques offre évidemment une grande
souplesse quant à la détermination des conditions optimales de directivité. Ces théories montrent qu’en
accroissant la population de dipôles composant un réseau, on accroît la directivité de l’émission et par
conséquent le gain dont la définition sera rappelée ci-après. Le réseau illustré Figure 9 n’est intéressant que sur
des émissions réalisées aux fréquences supérieures à 100 MHz permettant d’agencer des aériens d’envergure
raisonnable. Tel est le cas de la photographie portée à droite de la figure, quatre réflecteurs installés sur le mat
du pylône permettent de couvrir les quatre points cardinaux du site d’émission. Le nombre de dipôles fixés sur
chaque face détermine la directivité du réseau. Le cliché a été réalisé sur le site de l’émetteur FM de Montpellier
Mont Saint-Baudille. On retrouve ce type de réseau sur les émetteurs TV et surtout sur les stations de base de la
téléphonie mobile. C’est présentement le cas des aériens dissimulés sous la protection étanche signalée figure 7.
26La directivité d’une antenne ou d’un réseau d’antennes peut être rassemblée dans un seul paramètre intitulé
« gain ». Le gain est le rapport formé entre le champ maximum rayonné par le réseau (ou l’antenne) au champ
isotrope que produirait une antenne virtuelle émettant la même puissance. Le gain s’exprime sur une échelle
logarithmique libellée en décibels (dB), un gain de 20 dB correspond à un facteur dix.
27Nous devons préciser que l’action du gain d’une antenne et consécutivement sa directivité conserve la loi de
dispersion d’amplitude des ondes inversement proportionnelle à l’éloignement.
28Pour conclure ce sous-paragraphe, nous devons ajouter que les antennes monopoles telles que décrites en
figures 5 et 6 peuvent comporter deux ou trois pylônes identiques formant un réseau. L’émetteur petites ondes
de Strasbourg Sélestat est ainsi composé de trois pylônes distants et orientés de telle manière que la directivité
principale couvre l’axe nord sud de la région Alsace.
29Un degré supplémentaire agissant sur la répartition des ondes dans l’espace consiste à intervenir sur la
polarisation, l’examen de la figure 9 montre qu’après une rotation de 90° des dipôles D1 et D2 et du feeder, les
champs électriques et magnétiques ont également pivoté de 90°. Ainsi, on peut passer d’une polarisation
horizontale donnant un champ électrique parallèle au sol à une polarisation verticale normale à la précédente.
31Prenons maintenant le cas d’un matériau de grande conductivité électrique tel que le cuivre. Sous ces
conditions, une faible partie de l’énergie pénètre dans ce matériau très conducteur et dans lequel se produiront
des dissipations thermiques. Si on réalise le bilan de puissance rayonnée au-dessus et dans le plan, on prend
conscience que le rendement de l’émission est moins favorable qu’en présence d’un conducteur parfait,
pratiquement irréalisable dans l’état actuel de la technologie ! En définitive, à puissance d’émission identique et
pour un observateur situé au-dessus du plan, la portée de l’émetteur sera réduite à cause de l’énergie dissipée
dans le matériau le constituant. L’unité physique de la conductivité électrique est le siemens par mètre, ainsi le
cuivre possède pour conductivité une valeur proche de 5,85 107 S/m. Considérons maintenant la surface du sol
et plus spécialement la conductivité des terrains composant les grands bassins sédimentaires de la France,
Flandres, Ile de France, Aquitaine… la conductivité de ces sols constitués pour la plupart de limons est voisine
de 0,01 S / m, soit un chiffre plus d’un milliard de fois inférieur à la conductivité du cuivre ! Il est évident que
l’effet réflecteur exercé par le sol est loin d’être idéal et qu’une part non négligeable de la puissance rayonnée
par le monopole sera dissipée sous forme thermique dans la couverture superficielle du sol. La portée des
émissions réalisées à partir de pylônes rayonnant sera donc très influencée par la conductivité électrique du sol
intimement liée à la composition géologique de surface. Les sols contenant des granites (Bretagne, Massif
Central) ou des calcaires (Lorraine, bordure des grands bassins sédimentaires, Causses) possèdent des
conductivités électriques dix fois plus faibles que les couvertures en limons, soit 0,001 S / m, en contrepartie,
l’eau salée bordant les marges continentales offre une conductivité dix fois plus élevée proche de 0,1 S/m. Le
calcul de l’interaction des ondes radioélectriques avec les matériaux de conductivités électriques modérées est
un problème physique difficile qui ne peut être résolu qu’au prix de simulations numériques très sophistiquées.
Les caractéristiques d’implantation d’un site pour des émissions réalisées en petites ondes ou grandes ondes et
consécutivement la prédiction de la portée des émetteurs doit être effectuée en fonction de ces critères.
32Il est utile de mentionner que les émissions réalisées en ondes métriques et décimétriques sont par rapport
aux précédentes moins influencées par la conductivité des sols. Compte tenu des dimensions raisonnables des
dipôles, les aériens sont installés au sommet de pylônes et situés à une altitude parfois supérieure à 200 m de la
surface du sol. Sous ces conditions, dans un rayon allant de 50 à 100 km, la réception des ondes s’effectue sous
portée quasi optique. L’influence de la conductivité électrique du sol est donc nettement réduite.
33Il faut également signaler que les ondes pénétrant dans le sol subissent une atténuation très importante dont
l’évolution en profondeur est inversement proportionnelle à la racine carrée du produit de la fréquence et de la
conductivité électrique. Tout revient à dire que le champ entrant dans les matériaux conducteurs se concentre en
surface sur une épaisseur δ appelée « profondeur de pénétration ». Une onde de fréquence 1 MHz pénétrant
dans un sol de conductivité électrique de 0,01 S / m sera concentrée dans une épaisseur δ de 5 m, à la fréquence
de 100 MHz cette couche est réduite à 50 cm. Ce phénomène explique en partie l’extinction de la réception des
grandes ondes ou des petites ondes dès qu’un véhicule équipé de la radio emprunte un long tunnel.
Paradoxalement, ce phénomène d’atténuation est beaucoup moins perceptible lors de la réception des
programmes de la radio FM diffusant sur des porteuses proches de 100 MHz, soit des longueurs d’ondes
voisines de 3 m. En effet, dès que la longueur d’onde passe au-dessous des dimensions transversales du tunnel,
ce dernier guide la propagation des ondes entrant par les extrémités. Bien entendu, l’atténuation sera plus
importante que la dispersion naturelle trouvée en espace libre à cause des dissipations d’énergie engendrées
dans les parois de conductivité électrique modérée du tunnel.
35Considérons tout d’abord un objet de dimensions très inférieures à la longueur d’onde du champ excitateur.
L’interaction de l’onde incidente a pour effet primaire l’induction de courants répartis uniformément sur toute la
surface de l’objet. Ces courants provoquent une onde secondaire intitulée dans ce contexte « onde diffractée ».
Sur la face exposée au champ électromagnétique, l’onde diffractée renvoie l’énergie électromagnétique vers la
source. L’interprétation locale du phénomène équivaut à une réflexion de l’onde. Pour un observateur localisé
sur la face opposée de l’objet, c'est-à-dire à l’ombre de l’onde incidente, seule l’énergie électromagnétique due à
l’onde diffractée peut être perçue, car l’onde incidente est totalement absorbée lors de la traversée du milieu
conducteur constituant l’objet.
36Lorsqu’on accroît la fréquence de l’onde porteuse afin que la longueur d’onde soit proche des dimensions de
l’objet, la distribution des courants en surface cesse d’être uniforme. Sur la face éclairée, les courants
maintiennent l’amplitude initiale, alors que sur la face située à l’ombre de la source, les courants diminuent
d’amplitude. Il en résulte que les champs portés par l’onde diffractée à l’ombre de l’objet diminuent dans le
même rapport que les courants et qu’il s’en suit un effet d’occultation plus prononcé de l’onde incidente.
37Un accroissement encore plus important de la fréquence amenant une longueur d’onde plus de cent fois
inférieure à la taille de l’objet a pour conséquence d’éliminer totalement les courants induits sur la face cachée
de l’objet. L’occultation de l’onde incidente est totale sur cette face alors que la réflexion de l’onde incidente
passe au paroxysme sur la face éclairée.
38Dans ce contexte, l’interposition d’une chaîne de montagne culminant à 1 500 m entre un émetteur de
radiodiffusion et un observateur lointain produira une atténuation modérée si l’émission a lieu en grandes ondes.
En revanche, l’atténuation sera très perceptible si l’émission est réalisée en petites ondes. S’il s’agit d’émetteurs
diffusant la modulation de fréquence sur des porteuses proches de 100 MHz, l’occultation sera totale. Le lecteur
peut se livrer à l’expérience en comparant la réception de la radio sur le plateau lorrain et en plaine d’Alsace
entre lesquels s’interpose le massif vosgien. La réception de France Inter grandes ondes sur la fréquence de 165
kHz sera assez peu influencée, par contre la réception des programmes de France Info émettant en petites ondes
sur l’émetteur régional de Nancy (fréquence 837 kHz) se situeront en limite de réception après franchissement
de la ligne de crête des Vosges. Quant aux émissions provenant des émetteurs FM de Nancy ou d’Epinal,
l’extinction sera totale dès le passage en Alsace !
39Les obstacles représentés par les immeubles obéissent à des lois de diffraction similaires hormis l’homothétie
géométrique. Par exemple, la diffraction produite par un immeuble de 15 m de hauteur est suffisante pour
maintenir inchangé le niveau des champs collectés à l’ombre de la construction éclairée par des émissions en
grandes ondes ou petites ondes. Par contre la réception des programmes en FM émettant sur des longueurs
d’ondes de 3 m peut être sérieusement altérée. Quant aux ondes émises par les téléphones GSM ou les stations
de base couvrant le domaine décimétrique (30 cm de longueur d’onde), la présence de ces gros objets se
traduira par une réception d’intensité très aléatoire ou se combinent effets d’occultations et de réflexions
multiples des ondes.
40D’autres paramètres que les composants géologiques ou les matériaux primaires de construction peuvent
diversement atténuer les ondes en fonction de la fréquence des porteuses. Tel est le cas des ouvertures
pratiquées dans des écrans conducteurs ou plus généralement les grilles métalliques constituants majeurs des
structures en béton armé. Du point de vue de la pénétration des ondes radioélectriques, un immeuble en béton
armé est assimilable à une cage formée de barreaux métalliques délimitant un grand nombre d’ouvertures. Pour
simplifier, nous supposons ces ouvertures toutes identiques et de forme rectangulaire. Soumis à une onde
électromagnétique extérieure, l’immeuble constitue un réseau de conducteurs siège de courants induits. Ces
courants produisent un champ antagoniste au champ incident. Autrement dit, un observateur situé à l’intérieur
de l’immeuble enregistre une atténuation du champ dont l’importance relative va dépendre de la longueur
d’onde du champ excitateur. Une alternative à ce raisonnement consiste à dire que les ouvertures réalisées par le
maillage du béton opposent une atténuation au passage de l’onde incidente. Ainsi, dès que la longueur d’onde
est très supérieure à la plus grande dimension de ces rectangles, l’onde extérieure sera fortement atténuée et cela
d’autant plus que le rapport longueur d’onde sur dimension de l’ouverture augmente ! En revanche, dès que la
fréquence de l’onde s’accroît pour atteindre la condition de résonance des ouvertures, ces dernières deviennent
transparentes au champ extérieur. La condition de résonance est obtenue lorsque la demi-longueur d’onde
s’accorde sur la plus grande dimension de l’ouverture rectangulaire.
41Le lecteur pourra observer une dégradation très importante de la qualité de la réception de la radiodiffusion
en grandes ondes à l’intérieur de la plupart des immeubles construits en bétons armés. L’atténuation peut
atteindre un facteur 10 soit une amplitude de 20 dB convertie en échelle logarithmique. En petites ondes,
l’atténuation est moins importante du fait de la réduction de la longueur d’onde, et pratiquement inexistante
pour la réception des programmes de la FM. Ceux-ci émettant sur 3 m de longueur d’onde, la condition de
résonance doit se produire pour des ouvertures dont la plus grande dimension dépasse 1,5 m, ce qui est
généralement le cas au niveau des fenêtres ou des portes d’accès. De ce constat, on déduit immédiatement que
les transmissions en téléphonie mobile GSM seront très peu affectées par ces atténuations étant donné que la
condition de résonance se manifeste pour des ouvertures de 15 cm !
42Les lignes téléphoniques aériennes ainsi que les lignes d’énergie électrique contribuent à l’atténuation locale
des ondes. L’atténuation est due à la présence d’un conducteur périodiquement connecté à la terre. Tel est le cas
du blindage de protection des lignes téléphonique ou du conducteur neutre rencontré sur les réseaux d’énergie
électrique basse tension. Les ondes radioélectriques induisent des courants sur ces conducteurs passifs, courants
qui donnent naissance à un champ antagoniste. Il s’en suit une atténuation locale des ondes, le phénomène est
surtout perceptible sur la réception de la radiodiffusion en grandes ou petites ondes. En effet, dès que l’altitude
de la ligne rapportée au sol dépasse le quart de la longueur d’onde, il peut être démontré que l’atténuation
diminue. Ces phénomènes se manifestent dans le voisinage immédiat de la ligne, notamment lors de l’écoute de
la radio dans un véhicule longeant une ligne téléphonique ou lors du franchissement inférieur d’un ouvrage d’art
composé en béton armé.
43Les conditions météorologiques influencent également la propagation des ondes. L’indice de réfraction de
l’air modifié par les gradients de pression ou de température relevés à l’échelle régionale est suffisant pour
accroître la portée des émetteurs par courbure de la trajectoire des ondes. On observe ces phénomènes lors de
certains épisodes anticycloniques. Quant aux hydrométéores, leur impact est surtout sensible sur la propagation
des ondes centimétriques lorsque se manifeste l’absorption dipolaire des molécules d’eau.
45Le cosmos constitue également une source de rayonnement d’ondes radioélectriques provenant
principalement des réactions de fusion nucléaire engendrées dans les étoiles. Ces rayonnements couvrent une
vaste étendue de fréquences allant de quelques Hz à plusieurs GHz. La plupart de ces émissions lointaines se
manifestent sous forme d’ondes incohérentes assimilables à un bruit électromagnétique. La preuve
expérimentale du rayonnement radioélectrique cosmique fut apportée dès les années trente par Karl Guth Jansky
des Bell Telephone Laboratories aux USA. Jansky cherchait à comprendre l’origine des parasites qui
perturbaient la mise au point d’un amplificateur qu’il venait de réaliser. A l’aide d’une antenne directive, il
parvint à localiser la source située dans la direction de la constellation du sagittaire alignée sur le centre de la
galaxie. Cette découverte déclenchait par la suite d’importants travaux sur la radioastronomie, des objets
célestes éloignés de plusieurs milliards d’années-lumière furent ainsi localisés grâce à leur rayonnement
radioélectrique.
47Les antennes coiffant les sommets du Puy de Dôme, du Mont Ventoux, du Pic du Midi de Bigorre, du Mont
Chauve à Nice, de la chaîne de l’Etoile à Marseille… et de bien d’autres endroits apportent indéniablement une
valeur ajoutée à ces sites naturels. Absurde serait donc l’idée de vouloir dissimuler ces antennes derrière des
carénages, car leur examen attentif révèle tant de réponses sur la répartition spatiale des ondes qu’elles
dispersent à des distances parfois considérables.
48La place a manqué pour décrire toutes les technologies d’antennes et leurs propriétés attrayantes. Il est
vraisemblable que le lecteur sera intrigué par les antennes à réflecteurs paraboliques. Ces dernières permettent
la communication avec les satellites artificiels évoluant en orbite géostationnaire à près de 36 000 km de la terre
ou avec les sondes spatiales explorant les planètes les plus lointaines du système solaire. Ces antennes dotées de
réflecteurs constitués d’un secteur de paraboloïde métallique réalisent l’analogie avec les phares optiques. En
effet, l’adoption des ondes centimétriques seules capables de franchir la barrière ionosphérique sans atténuation
importante forme un lien naturel avec l’optique. Dans cette technologie d’antenne, on accroît le rapport
dimensions du réflecteur sur longueur d’onde pour émettre de grandes densités de puissance ou élever
l’amplitude minuscule des champs provenant de sources lointaines. Les capteurs de champ ou les sources
radioélectriques situées aux foyers des réflecteurs témoignent également des immenses progrès réalisés dans les
composants électroniques de l’ultra haute fréquence. C’est en partie grâce à ces avancées technologiques que
façades et toitures de nos habitations sont aujourd’hui enrichies par la présence rassurante de ces objets. Il est
certain que nous devons considérer les antennes comme parties intégrantes des paysages et de l’urbanisme
contemporain, car depuis plus d’une dizaine de décennies, les ondes radioélectriques rendent d’immenses
services en favorisant la communication et le développement culturel de vastes populations indépendamment de
leurs origines ethniques, religieuses et sociales.
Conclusion
49Pour conclure l’article, il parait intéressant d’évoquer la question de l’évolution future des communications
hertziennes et de leurs relations avec les antennes et l’espace. C’est un vaste sujet impossible à décrire en
quelques lignes, néanmoins l’avènement récent de la télévision numérique terrestre peut aider à comprendre
simplement les mutations actuelles de cet univers complexe.
50Dans l’ancien mode de transmission de la télévision appelé « analogique », un canal, ou si l’on préfère une
onde porteuse, est assigné à un programme spécifique (TF1 ou Antenne 2, ou FR3). En réalité, le canal
analogique est composé d’un couple de fréquences porteuses, l’une pour l’image, l’autre pour le son. Dans le
protocole analogique les variations d’amplitude du son et les variations de contraste de l’image modulent
directement l’amplitude de l’onde porteuse. La variation de chrominance est traitée séparément sur une
fréquence sous porteuse combinée à la porteuse principale. Ce procédé permet de couvrir toute une région par
un émetteur puissant situé sur un point élevé, tel est le cas de l’émetteur de Lille-Bouvigny desservant le Nord –
Pas-de-Calais. La transmission hertzienne analogique, ainsi dénommée, rencontre cependant trois inconvénients
majeurs. La qualité de l’image peut être fréquemment compromise par les interférences engendrées par des
échos provenant d’obstacles naturels ou artificiels ou par des émetteurs lointains utilisant le même canal.
D’autre part, les longueurs d’ondes adoptées pour la télévision hertzienne étant proches du domaine
décimétrique, la moindre aspérité de relief provoque une atténuation significative de l’onde porteuse entraînant
une dégradation de la qualité de l’image par superposition du bruit de fond des circuits électroniques du
récepteur. De plus, dans le contexte de la télévision « analogique », la création de nouveaux programmes exige
des fréquences porteuses supplémentaires et consécutivement un encombrement accru des bandes de fréquences
allouées pour la télévision. Toutes ces raisons incitèrent les autorités européennes de l’audiovisuel à l’abandon
de la transmission analogique pour le numérique.
51La télévision numérique convertit sous forme digitale les signaux véhiculant le son, le contraste et la
chrominance de l’image. Si on module l’onde porteuse par les données numériques sans traitement préalable, la
réception se révèle tout aussi sensible aux échos parasites que le système analogique. C’est pour compenser ces
phénomènes indésirables qu’un procédé ingénieux de modulation connu sous l’abréviation OFDM (Orthogonal
Frequency Division Multiplexing) fut mis au point dans la précédente décennie. Ce procédé permet d’envoyer
séquentiellement des paquets de données appartenant à des programmes disjoints. Cette fonction réalise le
multiplexage des transmissions de TF1, Antenne 2 et FR3 sur le même canal. Les porteuses des canaux libérés
peuvent alors être réutilisées pour l’émission d’autres programmes ou d’autres services. L’évolution
technologique consécutive au traitement numérique de la modulation offre aussi une économie d’énergie
appréciable lors de l’émission de plusieurs programmes simultanés. À ces avantages d’exploitation s’ajoute la
collecte d’une image de haute qualité, car le contraste de l’image régénérée après décodage des données
numériques dépasse largement le seuil de bruit des circuits de réception.
52L’implantation des antennes émettrices n’a pas pour l’instant subi de profonds bouleversements suite au
passage en modulation numérique de la plupart des émetteurs TV du territoire. Toutefois, la transmission
numérique devrait progressivement inciter les opérateurs de télédiffusion à opter pour l’abandon des émetteurs
régionaux puissants au profit d’une population d’émetteurs secondaires moins puissants mais évidemment plus
dense. Il en résultera, sans aucun doute, un retentissement sur l’impact paysager. Quant aux antennes
réceptrices, le déploiement de la télévision numérique nécessite l’usage d’un amplificateur directement intégré à
l’antenne ainsi qu’une modification substantielle de la forme des aériens afin d’en améliorer la directivité.
53On a longuement évoqué dans l’article les émissions de radiodiffusion en grandes ondes et petites ondes, ce
choix était délibérément pédagogique car l’écoute des stations émettant sur ces gammes d’ondes est de plus en
plus boudée au profit de la bande FM. En effet, la modulation de fréquence analogique telle qu’adoptée
aujourd’hui procure une meilleure dynamique des sons, et les bandes de fréquences utilisées situées autour de
100 MHz se révèlent nettement moins perturbées par les parasites radioélectriques que les petites et grandes
ondes. Toutefois, il n’est pas impossible qu’on équipe dans un avenir indéterminé certains centres émetteurs
petites ondes de la modulation numérique. Cette bande de fréquences pourrait alors connaître un regain d’intérêt
sans exiger le déploiement de nouveaux réseaux d’antennes. Effectivement, n’oublions pas que les émissions
petites ondes réalisées sur des fréquences porteuses situées entre 1 600 kHz et 550 kHz sont naturellement
moins sensibles aux aspérités de relief que les émissions de la bande FM pratiquées sur ondes métriques. Les
émetteurs PO d’une puissance généralement supérieure à 100 kW autorisent des couvertures très étendues
dépassant 200 kilomètres ! A titre d’exemple, l’émetteur PO de Lille illustré sur la figure 6 possède une limite
de couverture située approximativement à 300 kilomètres de Lille, les émissions réalisées depuis cette antenne
sont encore détectables dans la province de Friesland au nord des Pays Bas. Restera évidemment à résoudre la
difficile question de l’immunité aux parasites des signaux reçus sur ces gammes d’ondes.
54Car au même titre que l’air, l’eau et les sols, l’espace radioélectrique est de plus en plus pollué par des
activités anthropiques de toutes origines. Si on excepte les phénomènes électromagnétiques naturels induits par
la foudre, les « parasites » engendrés par les appareils alimentés sous l’énergie électriques produisent en tout
lieu des bruits électromagnétiques dont il faut s’efforcer de réduire les effets au moyen de blindages, de filtres
ou de codages adéquats. Tel est le cas pour les véhicules individuels à propulsion électrique dont le
développement pose la question de la compatibilité électromagnétique avec les instruments de bord de la
voiture et les installations riveraines des routes. Ces nouvelles technologies de propulsion seraient évidemment
ternies si leurs propres interférences électromagnétiques limitaient l’usage des équipements multimédias ou
autres fonctions électroniques embarquées !
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Bibliographie
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Texte de 6 pages disponible sous la rubrique publications du site : http://telice.univ-lille1.fr/
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