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! ClicMag n° 59
Votre disquaire classique, jazz, world Avril 2018
© Concerto
© Theresa
Winderstein
Pewal
L. Berio : Canticum novissimi Sofia Gubaidulina : Am rande des Hans Werner Henze : Œuvres György Ligeti : Musica Ricercata Steve Reich : Phase Patterns; K. Stockhausen : Mantra,
testament abgrunds, pour 7 violoncelles et 2 orchestrales Begoña Uriarte, piano Pendulum Music I, II & III; Piano pour deux pianistes
Neue Vocalsolisten Stuttgart; Newears 4 aquaphones… Michaela Kaune, soprano Karl-Hermann Mrongovius, piano Phase; Four Organs A. Grau, piano; G. Schumacher, piano;
Clarinets; XASAX Ensemble; Peter Rundel Julius Berger; Stefan Hussong... NDR Sinfonieorchester; Peter Ruzicka Ensemble Avantgarde Brian Wolf, ingénieur du son
WER6678 - 1 CD Wergo WER6684 - 1 CD Wergo WER6637 - 1 CD Wergo WER60131 - 1 CD Wergo WER6630 - 1 CD Wergo WER6267 - 1 CD Wergo
Milica Djordjevic : Rocks; Stars; Ruedi Häusermann : Wetterminia- Peter Herbert : Joni, 12 chansons de David Hudry : «Nachtspiegel»; Gordon Kampe : «Adrien/Zitronen», Wolfgang Mitterer : Stop Playing, 3
Metals; Light turen. Piano préparé et recherches Joni Mitchell «Störungen»; «The Forgotten City» pour voix et large ensemble… orgues solo remixés
Quatuor Armida; Ensemble recherche; sonores. Peter Herbert; Ena; Wolfgang Mitterer; Ensemble Modern; Duncan Ward; OP de Ensemble MusikFabrik; Christian Eggen; Wolfgang Mitterer, orgue et mixage
Münchener Kammerorchester; A. Derossi; P. liopoulos; I.G. Miranda Koehne Quartett Radio France; Mikko Franck... Johannes Fischer; Ensemble I.C.E.Q....
WWE40417 - 1 CD Col Legno WWE20402 - 1 CD Col Legno WWE30005 - 1 CD Col Legno WWE40418 - 1 CD Col legno WWE40416 - 1 CD Col Legno WWE20296 - 1 CD Col Legno
Pierluigi Billone : 1+1=1, pour deux Luca Francesconi : Etymo; Da Helmut Lachenmann : Das Mädchen Luigi Nono : No hay caminos, hay Matthias Spahlinger : Portrait du Hans Zender : «Interprétation
clarinettes basses Capo… mit den Schwefelhölzern que caminar… compositeur composée» du Voyage d’Hiver de
Petra Stump; Ensemble intercontemporain E. Keusch - S. Leonard, soprano - Chœur Irvine Arditti; WDR Rundfunkchor & Sinfo- Ensemble Modern; Hans Zender; Ensemble Schubert, pour ténor
Heinz-Peter Linshalm Susanna Mälkki et Orchestre de l’Opéra de Stuttgart nieorchester Köln; Emilio Pomarico Recherche; Quatuor Arditti Christoph Prégardien; Klangforum Wien
0012602KAI - 1 CD Kairos 0012712KAI - 1 CD Kairos 0012282KAI - 2 CD Kairos 0012512KAI - 2 CD Kairos 0012692KAI - 1 CD Kairos 0012002KAI - 2 CD Kairos
Cage Edition, vol. 52 : L’œuvre pour Tim Hodginson : Onsets Lewis Nielson : Le Journal du Corps; Stefano Scodanibbio : Oltracuidan- Howard Skempton : Bolt from the Xenakis Edition, vol. 10 : Intégrale
percussion, vol. 4 Ensemble Hyperion; Ensemble Talea; Tocsin; Axis (Sandman) sa, pour contrebasse et 8 pistes Blue; Musique pour piano et voix des quatuors à cordes
Bonnie Whiting, percussion, voix Quatuor Bergersen; Ne(x)tworks; Tim The JACK Quartet; red fish blue fish; Stefano Scodanibbio, contrebasse Daniel Becker, piano The Jack Quartet
Allen Otte, voix, piano préparé, tambour Hodgkinson, clarinette basse, direction Steven Schick, percussion, direction Ensemble vocal Exaudi; James Weeks
MODE296 - 1 CD Mode MODE266 - 1 CD Mode MODE283 - 1 CD Mode MODE225 - 1 CD Mode MODE226 - 1 CD Mode MODE209 - 1 CD Mode
J. Corigliano : Concerto pour Earl Howard : Bird 3; Crupper; 2455; Jason Kao Hwang : The Floating Peter Lieberson : Concerto pour Paul Paccione : Our beauties are Christian Wolff : Long piano
clarinette / S. Barber : Third Essay, Strasser 60 Box, opéra piano not ours. Œuvres pour voix et Thomas Schultz, piano
op. 47 pour orchestre Earl Howard, synthétiseur Ensemble de chambre; Juan Carlos Rivas; Peter Serkin, piano instruments
New York Philharmonic; Zubin Mehta Miya Masaoka, koto Livret de Catherine Filloux Boston SO; Seiji Ozawa Western Illinois University Singers
NW80309 - 1 CD New World NW80728 - 1 CD New World NW80626 - 2 CD New World NW80325 - 1 CD New World NW80706 - 1 CD New World NW80699 - 1 CD New World
Roy Harris : Piano Suite; Sonate Charles Ives : Les mélodies, vol. 2 George Lloyd : A Litany Charles Wuorinen : Genesis; Ave Guerra-Peixe, Villa-Lobos, Brandao, Kurka, Thomson, Lopatnikoff, Helps
pour violon et piano; American D. Ohrenstein; M. A. Hart; P. Sperry; W. Guildford Choral Society Christe : Œuvres pour quatuor : Œuvres orchestrales
Ballads I-II… Sharp; Steven Blier; Philip Bush; Dennis Philharmonia Orchestra Minneosta Orchestra & Chorale; New York Brazilian String Quartet Albany Symphony Orchestra - David
Alexander Ross; Richard Zimdars Helmrich; Irma Vallecillo George Lloyd Virtuoso Singers; Charles Wuorinen Alan Miller
TROY105 - 1 CD Albany TROY078 - 1 CD Albany TROY200 - 1 CD Albany TROY678 - 1 CD Albany TROY420 - 1 CD Albany TROY591 - 1 SACD Albany
W.A. Mozart : Intégrale des sonates W.A. Mozart : Intégrale des sonates J.-P. Rameau : Pièces de Clavecin
pour violon et piano pour violon et piano, vol. 3. Sonates en Concerts
Rachel Podger, violon KV 28, 454, 402,404, 8, 380 Rachel Podger, violon baroque
Gary Cooper, piano-forte Rachel Podger; Gary Cooper Trevor Pinnock, clavecin
CCSBOX6414 - 8 CD Channel CCSSA23606 - 1 SACD Channel CCS19098 - 1 CD Channel
C onnaissez-vous Grazyna Bacewicz ? pour violon, op. 9 Concertos pour violon, op. 4 Concertos pour violon, op. 3
trois concertos écrits entre 1890 et Holland Baroque Society Rachel Podger, violon Brecon Baroque
On célébrait en 2009 le centième
1896 qui témoignent de sa maîtrise, Rachel Podger, violon, direction Orchestre baroque Arte dei Suonatori Rachel Podger, violon, direction
anniversaire de sa naissance, et depuis CCSSA33412 - 2 SACD Channel CCSSA19503 - 2 SACD Channel CCSSA36515 - 2 SACD Channel
et de son instrument et de l’orchestre,
le disque redécouvre ce compositeur
tout comme de la richesse de son ins-
essentiel de la nouvelle école polonaise.
piration. Au-delà des échos inévitables
Disparue trop tôt, cette musicienne
de Brahms, Grieg ou Dvorak qu’on y
consommée a laissé une œuvre où la
retrouve, ce sont des oeuvres de très
poésie le dispute à l’invention. Remar-
belle facture qui viennent enrichir utile-
quée par Szymanowski, elle en reprend
ment notre connaissance du répertoire dans ses premiers ouvrages l’orchestre
violonistique du XIX° siècle. Le pre- délirant et imaginatif. Toute sa première
mier concerto, d’une forme originale période, que clos en quelque sorte le 3e
en un seul mouvement dont la cadence Concerto pour violon, fait une certaine G.P. Telemann : Musique de Grandissima Gravita. Œuvres pour Rachel Podger joue Biber, Bach,
occupe un bon quart, est en particulier part aux idiomes populaires – l’Oberek chambre violon de Vivaldi, Tartini, Veracini, Tartini et Pisendel : Œuvres pour
une page frappante. L’excellent Ulf Wal- y est omniprésent – mais en les réin- Ensemble Florilegium Pisendel… violon
lin, violoniste suédois souvent salué ventant dans un langage futuriste. Bac-
Rachel Podger, violon; Brecon Baroque Rachel Podger, violon
pour ses réalisations discographiques CCS5093 - 1 CD Channel CCSSA39217 - 1 SACD Channel CCSSA35513 - 1 SACD Channel
zewicz était une violoniste virtuose, elle
inspirées et originales ressuscite ces a beaucoup écrit pour son instrument et
partitions injustement délaissées avec d’aucuns voient dans son 3e Concerto
un brio incontestable. Il bénéficie de son chef d’œuvre. Ce n’est pas l’archet
surcroît de l’accompagnement précis et virtuose et poète de Krzysztof Jakowicz
enthousiaste de l‘orchestre de Helsing- qui leur donnera tort. En couplant cette
borg, mené avec fougue par Andrew œuvre, inspirée par les montagnes des
Manze, son chef principal de 2006 à Tatras, au Chant éternel de Karlowicz,
2014. Superbe enregistrement qui ré- inspiré par les mêmes paysages, Marcin
habilite des œuvres dignes de reprendre Nalecz-Niesiolowski et ses musiciens
Le Rois s’amuse : Music for the Perla Barocca : Chefs-d’œuvre de Rachel Podger : The music I love,
place au répertoire, à côté par exemple rendent hommage à deux œuvres ma- King’s Pleasure. Œuvres de Leclair, la musique italienne ancienne de portrait. Œuvres de Vivaldi, Mozart,
des trois concertos plus connus de jeures du renouveau musical polonais, de Boismortier et Corrette Fontana, Frescobaldi, Uccelini... Bach, Rameau…
Max Bruch. A découvrir absolument. distantes d’une quarantaine d’années. Ensemble Florilegium Rachel Podger, violon Rachel Podger, violon; Brecon Baroque...
(Richard Wander) (Jean-Charles Hoffelé) CCS7595 - 1 CD Channel CCSSA36014 - 1 SACD Channel CCSSEL6212 - 2 CD Channel
U
lumineuses (Mullova, Shaham, Ibragi- n CD à l’étrange nom de code. national, qui aura également puisé aux j’attendais depuis la version un rien
mova... ou tant d’autres encore !). Mais Consacré à des œuvres illustrant la sources du folklore, et débrouillé son trop lestée de Neeme Järvi (Bis), une
on y rencontre aussi quelques individus symbolique du chiffre 3 chez Bach. Le orchestre du grand appareil roman- nouvelle intégrale des Symphonies du
suspendus seuls sur un rocher éboulé, livret renvoie — de façon forcément tique pour l’emmener vers d’autres père de la musique suédoise moderne,
dans un improbable équilibre (Kre- inaboutie — à l’ésotérisme, mis sur horizons. Dès sa première symphonie, mais aussi de ses fabuleux ballets et
mer ?). Pour moi Ning Feng fait partie le même plan que des considérations Alfven tente d’échapper au modèle de ses nombreuses pages d’orchestre.
de ces derniers. Le violoniste chinois, d’une trivialité tout alimentaire : dans germanique : le solo de violoncelle qui (Jean-Charles Hoffelé)
surtout connu dans la sphère Pacifique, une famille comme celle des Bach
livre ici une version qui me paraît hors mieux valait écrire des concertos com-
de nos repères occidentaux, centrée sur prenant 3 parties solistes, car il y avait chestre Harmony of Nations, fondé en
le son et la technique avec peut-être des bouches à nourrir ! Est-ce vraiment 2004 et réunissant de jeunes musiciens
un rien de narcissisme. Pour parvenir sur le plan du nombre de solistes que, venant de toute l’Europe ne manque pas
à délivrer le son souhaité il adopte des dans l’œuvre du Cantor, la symbolique d’atouts. Interprétation fraîche, vive,
tempi très lents pour les danses lentes, ternaire est la plus intéressante à obser-
et accélère dans les danses rapides. ver ? Autre thématique sous-jacente : nerveuse, dynamique et enthousiaste
On retrouve certains des minutages de celle des variantes, des réécritures ou de ces œuvres. Suite n° 4 très enlevée,
l’enregistrement de Julia Fischer, mais réadaptations. Nous est ainsi propo- peut-être un peu trop rapide dans la
la comparaison s’arrête là : l’art ora- sée la 1re version de la suite n° 4 avec Réjouissance. Sens aigu et raffiné du
toire que notre tradition associe à cette 3 hautbois mais sans trompettes ni
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
détail dans le BWV 1057, même si le Transcriptions pour piano. Préludes
musique semble dissout au profit d’une timbales, et la reconstruction pour 3
clavecin manque un peu de prestance et fugues, BWV 532, 541, 536 et 534;
méditation à visée métaphysique qui violons — comme ils furent vraisem-
Fantaisie et fugue, BWV 537; Toccata et
parfois nous laisse sur le quai, auditeur blablement écrits à l’origine, mais sans et d’éclat. Bel équilibre et grande clarté fugue, BWV 540, BWV 538 « Dorian »;
perplexe, et parfois nous place dans un doute pas par Bach — des BWV 1063 dans les BWV 1063 et 1064. Fort belle Passacaille, BWV 582
état semi-hypnotique (la Chaconne...). et 1064 connus comme concertos pour Emanuele Delucchi, piano
réalisation, même si elle n’illustre pas
La musique alors ne parle pas, elle 3 clavecins. Quant au BWV 1057 pour PCL10139 • 1 CD Piano Classics
flotte comme la fumée d’une bougie clavecin et 2 flûtes à bec, c’est une au mieux le symbolisme qu’elle enten-
qu’on vient d’éteindre : transparente et réécriture du 4e brandebourgeois. L’Or- dait éclairer. (Bertrand Abraham)
C ompositeur allemand d’origine écos-
saise, Eugen D’Albert, élève de Liszt,
fut l’un des plus grands pianistes de son
d’atteindre son zénith. Fontanarosa lui, tout ayant une fin, la conscience de temps doublé d’un fameux pédagogue,
Sélection ClicMag ! les aura portées et jouées au fil d’une cette échéance m’a donné le désir de formant, entre autres, Wilhem Backhaus
longue carrière sans « oser » jusqu’ici laisser ma trace de ce que j’aime dans et Edwin Fischer, excusez du peu. Outre
les enregistrer. Il suffit de lire les pro- ce chef-d’œuvre. Modestement, bien ses œuvres personnelles, concertos
pos de ces interprètes pour comprendre évidemment […] Avec l’impérieux désir pour piano, opéras et lieds, sa passion
ce qui les réunit. On est, dans les deux de le communiquer ». Et nous sommes et admiration pour Bach l’amenèrent
cas, au-delà de toute considération conquis dès les premières notes : tout naturellement à transcrire cer-
musicologique, de toute approche liée à l’évidence est là, lumineuse, aérée, taines œuvres du célèbre Cantor. Autant
une école : la singularité de l’artiste est dansante, parfois plus intense et plus les transcriptions de violon ou violon-
en prise directe et comme immédiate sombre. Avec une diction, une sonorité celle à luth ou guitare s’avèrent valori-
avec l’universalité de l’œuvre, qu’elle parfaite, sans apprêt, qui touchent et ra- santes, autant transcrire des œuvres
prend en charge avec autant d’amour, et vissent. Il y a chez Fontanarosa comme pour orgue suscite nécessairement
Johann Sebastian Bach (1685-1750) d’humilité que de ferveur et de sincérité. un dialogue entre soi et soi, habité du certaines interrogations, eu égard à la
Sonate n° 1-3; Partita n° 1-3 Savoir-faire, travail, technique semblent regard qu’il porte sur lui-même (c’est le complexité extrême de l’instrument. Le
Patrice Fontanarosa, violon oubliés, effacés, ou plutôt condensés sens que prennent métaphoriquement piano n’étant pas l’orgue, et de loin, des
ici à l’extrême, sublimés dans le don, à notre oreille les effets de polypho- solutions techniques doivent être mises
POL118130 • 2 CD Polymnie
le partage qui seuls, donnent sens à nie, ce jeu de plusieurs violons en un en place pour garder un équilibre et une
Concerto pour pian, op. 61a; Ritterbalet, Sterndale Bennett est au contraire, à paysages, des échos de chasse, tout fique qui rend justice à un vrai Maître.
WoO 1; La Victoire de Wellington, op. 91 égalité avec John Field, le grand homme un imaginaire qui parfois se teinte d’un (Jean-Charles Hoffelé)
Claire Huangci, piano; Brandenburgisches Staat-
sorchester Frankfurt; Howard Griffiths, direction
son lot d’innovations notamment la Maria della Consolazione de Cocconata, 1860 Dejan Bogdanovich, violon; Jakub Tchorzewski,
KL1521 • 1 CD Klanglogo piano
présence d’un leitmotiv ou encore l’uti- ELEORG043 • 1 CD Elegia
A
définitive, c’est moins l’habituel pré- Davide, plus connu sous ce nom ppartenir à une dynastie qui s’est
ginalité. Beethoven a composé le « Rit- curseur du XIXe siècle que le Beetho- d’ecclésiastique que sous son véritable illustrée sans interruption dans l’art
terballett » (ballet de chevalier) vers ven héritier du XVIIIe siècle qui nous patronyme : ordonné en 1819, il mit militaire depuis le 17ème siècle aurait
1791 suite à la commande du comte
est présenté dans cet enregistrement. à profit son ministère pour écrire de pu prédisposer René de Boisdeffre
Ferdinand von Waldstein, surtout connu
(Charles Romano) la musique et concevoir des orgues. à écrire des marches plutôt que des
pour être le dédicataire de la célèbre
Lié d’amitié avec les célèbres facteurs Idylles. Mais voilà, d’un naturel sensible
21e sonate pour piano. Le Ritterballet
Serassi, il avait été à bonne école. Il pro- et effacé, celui qui confessait ne pas
peut se résumer comme une suite de
danses mondaines de l’époque. Bien mut l’orgue-orchestre, instrument au- avoir quitté sa mère depuis l’enfance et
qu’il s’agisse d’une œuvre de jeunesse, quel une grande partie de son répertoire ne s’était éloigné de sa Lorraine natale
on y trouve déjà le cachet du maître de tant liturgique que de concert est des- que pour fréquenter les cercles pari-
Bonn. Réalisé à la demande du pianiste tiné : jeux de percussions, clochettes, siens a voué l’essentiel de son talent à la
et éditeur londonien Muzio Clementi, le roulements de tambours, sifflets, musique de chambre. On doit à la curio-
concerto pour piano op. 61a (1807) est apparurent dans les églises italiennes, sité du label Polonais Acte Préalable de
une transcription de celui pour violon évoquant l’orgue de Barbarie, anticipant sortir d’un total oubli ce musicien que
op. 61. Les quelques cadences rajou- l’orgue de cinéma, ou restituant à sa la critique de l’époque considérait trop
tées par Beethoven n’en font pas pour Davide da Bergamo (1791-1863) façon les sonorités d’un grand orphéon sévèrement comme un amateur doué à
autant un concerto virtuose. La Victoire municipal. D’une prolixité incroyable, « la couleur […] bien française, ni vio-
Grande Symphonie en do mineur; Sym-
de Wellington (1813) est une « musique son œuvre lorgne vers l’opéra, et même lente ni trop effacée » (Imbert, 1892).
phonies en do majeur, si bémol majeur, ré
de bataille », un genre de musique des- majeur, ré-majeur-ré mineur; Symphonie
l’opérette. Contrairement à celle de son Rien de plus normal pour un membre
criptive apparu à la Renaissance. À cette mariale cadet français Lefébure-Wély, qui faisait actif de la Société Nationale de Mu-
longue tradition, Beethoven apporte Luca Scandali, orgue Lingiardi de l’Eglise Santa
se pâmer la bourgeoisie salonnarde à sique, chez qui la musique allemande,
l’église, sa musique était foncièrement étudiée en autodidacte, s’arrêtait à Men-
tournée vers le peuple, dont il était le delssohn. De fait, ce premier volume de
lignes d’une polyphonie consciente de héros. Et c’est incontestablement au pièces pour violon et piano de différents
Sélection ClicMag ! l’héritage des maitres anciens, mais cirque qu’on se retrouve, à l’écoute caractères, parfois très « fin de siècle »,
aussi un mouvement si souple, un texte de ces symphonies conçues comme recèle nombre de séduisantes beautés
si clair, quelque chose de très allant des marches à la surface desquelles pour qui accepte que lyrisme rime avec
mais sans précipitation, comme si une émergent des épisodes lyriques d’une naturel et simplicité. (Yves Kerbiriou)
prescription madrigalesque régnait ici, sentimentalité naïve et débordante.
qui ordonnerait tout dans un seul vaste Les œuvres semblent cependant toutes
mouvement, empli d’un chant chéru- découpées dans le même tissu, et obéir
binique. Vous l’aurez compris, s’il y a aux mêmes schémas. C’est divertissant,
manifeste, c’est celui d’une chrétienté tonique, mais répétitif. Sur le plan histo-
apaisée, délivrée des ors et des excès de rique, ce répertoire a une valeur docu-
la contre-réforme, d’une chrétienté éter- mentaire certaine, il permet de mettre
Johann Sebastian Bach (1685-1750) nelle qui se ressource dans un catholi- en valeur des instruments étonnants.
Messe en si mineur, BWV 232 cisme épuré, mais où paraissent ça et Mais on a vite fait le tour de la chose.
Chœur du Trinity College de Cambridge; Orchestra là quelques voluptés, et ce jusque dans (Bertrand Abraham)
of the Age of Enlightenment; Stephen Layton, le Symbolum Nicenum. Stephen Layton
direction Sergei Bortkiewicz (1877-1952)
signe ici le troisième volume de son pa-
CDA68181/2 • 2 CD Hyperion tient voyage chez Bach avec une sorte Concerto pour piano n° 2 pour la main
gauche; Concerto pour piano n° 3
G râce au talent d’Eridanus (où l’on nous échappent en partie aujourd’hui. du 17ème siècle italien, précipitez- orchestre palliant en vain son absence
reconnaîtra des musiciens familiers Le versant sacré (hymnes, motets et vous ! (Olivier Eterradossi) d’abandon, de noblesse, de subtilité et
donc de chant intérieur, absence d’au-
tant plus regrettable que ces qualités
posés durant l’entre-deux-guerres, et de Schwenk & Seggelke, ses facteurs de introspection sentimentale. Les deux
d’autre part en regard du post-roman- prédilection ?). Par contre j’ai beaucoup interprètes, remarquables de musica- caractérisent le jeu très inspiré de la
tisme totalement assumé dont il les aimé son phrasé et sa façon de dimi- lité, échangent des confidences passant violoniste. Demi-réussite, demi-échec,
pare. Le concerto n° 2 fait partie des nuer et d’éteindre les notes, approchant de la discorde à l’apaisement, dans une qu’importe, réécoutez Kennedy et Ver-
curiosités du genre : écrit pour la main ce « parler » qui pour moi est l’essence intimité toute romantique. Les six lieder non Handley. (Pascal Edeline)
gauche suite à la commande du pianiste de l’instrument. Dans les sonates, Wahl qui suivent, sur des transcriptions de
manchot Wittgenstein, ses quatre par- trouve le toucher qu’il faut pour renfor- Salter, n’altèrent en rien la cohérence du
ties se divisent en deux fois deux conti- cer cette esthétique sonore. Par contre programme, le violoncelle étant l’instru-
nus. La beauté thématique et le grand son opus 119 (voulu comme une res- ment le plus proche de la voix humaine.
souffle lyrique qui le parcourt maintien- piration méditative entre les massives Ces chants, sous l’archer bienveillant de
dront tout le long notre attention. Quant sonates) ne résiste pas au voisinage Francesco Dillon, excellent, s’avèrent
au n° 3, le piano prend différentes fonc- de tant de versions très personnelles. même particulièrement mélodieux et
tions qui ne sont plus seulement celles Emblématique, un troisième intermezzo même bouleversants dont un admirable
de soliste. On peut faire un parallèle comme inhabité, réduit à une virtuose « wiengenlied » (berçeuse), moment
évident, stylistique et structurel mais pièce de genre face à l’incendie allumé fort des lieder. Le maillon faible restant
aussi humainement (tous deux sont peut-être à contre-sens par Hélène Gri- les neuf danses hongroises, transcrites M. Castelnuovo-Tedesco (1895-1968)
des exilés qui n’ont jamais retrouvé leur maud ou à l’énigmatique bulle de savon par Piatti, les deux instruments ne pou- Intégrale de l’œuvre pour soprano et
patrie), avec les 2 et 3 de Rachmani- qu’en faisait Sophie-Mayuko Vetter. vant rivaliser avec la version orches- guitare
nov. Le pianiste roumain nous fait vite Mais le disque se veut un tout insécable, trale. Malgré cette dernière réserve, un Joanna Klisowska, soprano; Giulio Tampalini,
oublier qu’il ne joue qu’avec une main et comme tel il est très plaisant et per- beau disque ! (Philippe Zanoly) guitare
gauche et assume le style romantique met de prendre conscience des caracté-
BRIL95282 • 1 CD Brilliant Classics
de Bortkiewicz jusqu’au bout. Quant au ristiques d’une clarinette qu’on entend
découvreur David Porcelijn, il est par-
faitement à sa place dans ces raretés.
rarement. (Olivier Eterradossi)
D escendant d’une famille judéo-es-
pagnole ayant subi l’exil en 1492,
Castelnuovo-Tedesco dut lui-même fuir
(Nicolas Mesnier-Nature)
l’Italie en 1939 en raison des persécu-
tions antisémites. Installé aux USA, il se
fit surtout connaitre par ses musiques
de films. Cependant le reste de son
catalogue, malgré un certain acadé-
misme, est loin d’être sans intérêt. Ainsi
Max Bruch (1838-1920)
les œuvres pour piano et celles pour
Concerto pour violon n° 1 en sol mineur,
op. 26 / Edward Elgar : Concerto pour
guitare, dont plusieurs écrites pour
Johannes Brahms (1833-1897) violon en si mineur, op. 26 Andres Segovia, revêtent une colora-
Rachel Barton Pine, violon; BBC Symphony tion personnelle et attachante, souvent
Transcriptions pour violoncelle. Sonate en
Johannes Brahms (1833-1897) ré majeur, op. 78; Six Lieder; 9 Danses Orchestra; Andrew Litton, direction élégiaque, inspirée par les influences
Sonates pour clarinette et piano, op. 120; 4 Hongroises, op. 21 AVIE2375 • 1 CD AVIE Records juives, espagnoles ou italiennes qui ne
Pièces pour piano, op. 119 le quittèrent jamais. Puisant dans sa
S
Francesco Dillon, violoncelle; Emanuele Torquati,
i les nombres en sont les fondations,
Nicolai Pfeffer, clarinette; Felix Wahl, piano piano propre expérience existentielle, le com-
l’alchimie seule transforme l’édifice
AVI8553394 • 1 CD AVI Music BRIL95415 • 1 CD Brilliant Classics positeur produisit ainsi dans ses der-
musical en miracle renversant les lois
niers opus le délicat Diwan de Moshe
C omment faire sa place dans la dis-
cographie avec un tel programme,
pour chaque œuvre duquel tout ama-
D es transcriptions pour violoncelle
d’œuvres de Brahms aussi éloignées
que sont la sonate n° 1 pour violon et
mathématiques lorsqu’un et un ne font
plus qu’un. Or, de la complémentarité
de Rachel Barton Pine et d’Andrew Lit-
Ibn Ezra, sur une version anglaise des
textes du poète andalou des XI-XIIes
piano, six Lieder et neuf danses hon- ton, nous ne pouvons guère que souli- s. qui constitue l’essentiel de cet enre-
teur de Brahms pourrait citer au moins
une demi-douzaine de versions histo- groises, voilà un programme ambitieux gner le déséquilibre. Un et un font deux, gistrement. Il est complété par d’autres
riques ? Le rédacteur de la notice met et original qui ne manque pas d’intérêt. les individualités restent prisonnières pièces écrites ou arrangées pour voix
l’accent sur le côté crépusculaire des Les transcriptions de violon à violon- de la pluralité mais la violoniste améri- solo et guitare, dont la Ballata dall’Esi-
œuvres, les deux interprètes y mettent celle sont courantes, les deux instru- caine concentre à elle seule l’intérêt et la lio, présentées ici comme autant de
pour leur part comme de la nostalgie ments étant assez proches, ne se diffé- valeur (relative) de cet enregistrement. jalons possibles le préfigurant. Si, pour
traversée de bouffées de jeunesse… renciant que par le registre plus grave Son lyrisme, sa poésie, son engagement des raisons de diction et de balance, la
Le discours s’en trouve plutôt animé, et la tessiture plus étendue du violon- dans l’effusion mais aussi sa personna- soprano Joanna Klisowska n’est peut-
loin de l’ennui distillé par l’académisme celle. Aussi, la Sonate n° 1 pour violon lité à plusieurs facettes (elle se produit être pas l’interprète idéale des pièces en
de bien des versions. Le son de Pfeffer et piano, transcrite par Klengel, s’avère régulièrement avec des groupes de anglais (on regrette bien sûr l’absence
ne m’a pas totalement convaincu (je le à l’écoute d’une lumineuse évidence, Heavy Metal) nous rappellent Nigel Ken- des textes dans le livret ou autrement),
trouve un rien trop perçant et fatiguant le violoncelle amenant une profondeur nedy qui enregistra deux fois le concer- la guitare de Giulio Tampalini est
pour du Brahms… serait-ce dû à l’ins- mélancolique illustrant clairement cette to d’Elgar avec des chefs d’orchestre se expressive et convaincante à souhait.
trument, peut-être une clarinette en buis période mature de Brahms, en pleine distinguant par la conduite de la grande (Alain Monnier)
E n 1944, Hans Gál avait écrit un graphique de l’œuvre de son grand- ici hommage à l’Angleterre avec deux milieu musical viennois, puis retour en
vaste concerto pour violoncelle et père. C’est à lui sans doute qu’on doit « inglesina » et un énigmatique « Lam- Italie, et définitivement à Naples. Les
orchestre, une œuvre marquée par la les touchantes photos qui ornent le bridge joy », associés à une valse pri-
œuvres présentées ici, pour guitare ou
période tragique de la seconde guerre livret de ce disque émouvant, magnifi- mitive encore dénommée « Walzen »).
pour voix et guitare, datent pour l’essen-
mondiale et enregistrée par Antonio quement défendu par Matthew Sharp, D’une autre ampleur, des extraits des
opus 9 et 10 qui laissent espérer une tiel de sa période viennoise et montrent
Meneses pour Avie et, tout récemment, accompagné comme toujours avec per-
suite : formes classiques habillées çà et un musicien qui, maitre dans l’art de la
par Raphael Wallfisch pour CPO. Vingt tinence par Kenneth Woods, infatigable
ans plus tard, Gal revenait à la forme héraut de Hans Gál. (Richard Wander) là d’harmonies plus modernes, revoici variation thématique et de la transcrip-
le tournant 18ème-19ème siècles qui tion pour instrument seul, s’accomplit
intéresse tant Neonato, dont la familia- dans l’art de l’accompagnement et de
suite !… avec peut-être d’autres élèves rité avec le compositeur est flagrante. l’écriture vocale à la manière de Rossini.
de Malcolm Bilson (Stefania Neonato La pianiste est née à quelques dizaines Musique élégante, acclimatée à l’esprit
pointe ailleurs le bout de son nez). de kilomètres de Rovereto, où elle a fait
viennois, teintée d’italianismes (« Six
partie du jury des deux premières édi-
(Olivier Eterradossi) ariettes » sur des poèmes de Metas-
tions du concours de pianoforte « G.G.
Ferrari ». Pour faire le pont entre les tase), parfois d’inspiration mondaine de
influences italiennes, autrichiennes et par ses dédicaces (« Romance à Marie
anglaises, elle joue une copie par Mc- Louise d’Autriche… »), brillamment
Nulty d’un Walter und Sohn de 1805 (le virtuose, servie par le guitariste Davide
Jan Ladislav Dussek (1760-1812) modèle semble le même que celui copié Ficco et la soprano Rossana Bertini
Intégrale des sonates pour piano, vol. 1 par Bizzi et confié à Commellato pour qui en maîtrisent toutes les arcanes et
Bart van Oort, piano les variations de Beethoven). Vivement subtilités. Deux œuvres plus tardives :
la suite ! (Olivier Eterradossi)
BRIL95599 • 1 CD Brilliant Classics l’opus 107, « Variations sur un thème
B ien que né à Mohylov Podolski en Dimitri Betti; Elisabetta Braschi; Elisabetta Caruso;
carrière. Sa musique d’orgue est une tout son prix du mezzo-soprano velou-
Sumiko Okawa; Simone Emili; Kentaro Kitaya; té, entêtant, superbement phrasé de
Pologne, Maliszewski émigra très musique d’opéra et les pièces renvoyant
Ensemble Capriccio Armonico; Gianni Mini, Mariam Sarkissian. Malheureusement,
jeune avec sa famille vers le Caucase. direction; Ensemble San Felice; Federico Bardazzi, à la liturgie, ne se distinguent pas des
Son père étant décédé alors qu’il n’avait le soprano aigrelet et peu intelligible de
direction sonates et autres symphonies. Le
que 6 ans, sa mère, pianiste de talent, sa partenaire n’ajoute rien à sa mise en
BRIL95747 • 1 CD Brilliant Classics modèle prédominant de sa production valeur. (Jacques Duffourg-Müller)
se mit à donner des leçons privées pour
L
faire vivre sa famille, et initia le jeune e style polychoral vénitien doit son d’âge mur est l’ouverture rossinienne
Witold à la musique classique. C’est au essor aux particularismes architec- dont on retrouve des quasi-citations
lycée de Tbilissi (Géorgie) que le jeune turaux de la basilique Saint Marc. Il dans ses pages. Une introduction lente
musicien s’initia au violon, participant induit une diversification de la musique faite d’une formule bien découpée et
également aux activités de l’orchestre religieuse en favorisant l’alternance de répétée, est suivie d’un développement
scolaire en tant que pianiste. C’est pièces dont les interprètes sont distri- d’une vélocité légère, qui introduit de
dans la même ville qu’il intégra en 1889 bués dans l’espace, et joue des effets nouveaux thèmes, avant une conclu-
l’Académie de la Société de Musique, ainsi produits. À côté du grégorien
sion. L’anthologie présentée ici puise
sous la férule d’Ipolitow-Ivanov, qui naissent des pièces d’orgue variées, des
dans les différentes « périodes » (de
devait plus tard devenir directeur du compositions orchestrales permettant
aux cuivres (trombetti) de remplir l’es- la jeunesse à la vieillesse) du composi-
Conservatoire de Moscou, et avec qui il Johann Joachim Quantz (1697-1773)
pace, des morceaux pour instruments teur. Cette musique est de bout en bout
assimila la théorie musicale. De 1891 à Concertos et sonates pour flûte à bec
1897 il fut étudiant à Saint Pétersbourg, mélodiques ou solistes vocaux. Entrant théâtrale, ronflante, tourbillonnante.
D’une profusion bavarde et répétitive, Collegium Pro Musica
à l’Académie militaire de Médecine, dans la composition des offices, toutes
d’où il sortit diplômé. Mais l’appel de ces formes ont par ailleurs tendance à usant sans cesse des mêmes procé- BRIL95386 • 1 CD Brilliant Classics
la musique était trop fort, et il se per-
fectionna en théorie avant d’intégrer la
classe de composition de Rimski-Kor-
s’autonomiser et à exister alors comme
autant de genres à part entière. Ce Cd
propose la « reconstruction » d’un of-
dés. L’auditeur qui découvre pour la
première fois qu’un tel répertoire a pu, C ’est le hasard du décès inopiné de
son père forgeron qui décida de la
carrière musicale ultérieure de Quantz.
historiquement, être écrit pour l’orgue
sakov, produisant au bout de 5 années fice de Pâques tissé d’extraits des Selva et joué dans des églises (l’Italie étant Confié à son oncle musicien Justus
d’études sa Symphonie n° 1 Opus 8 en Morale et Spirituale de Monteverdi, du évidemment le pays où ce type de Quantz, à Merseburg, il entame une for-
sol mineur. L’accueil de la critique et du Laudate dominum pour soprano solo mation musicale de 5 années, continuée
musique connut l’essor le plus grand),
public fut enthousiaste. Maliszewski ne et b.c. du même compositeur, du motet avec le gendre de l’oncle après la mort
sera cependant — passé l’effet de
négligea pas pour autant la musique Cantato Dominum pour deux sopranos, de ce dernier. Outre une éducation mu-
de chambre, écrivant à partir de 1903 de pièces d’orgue ou de canzone pour surprise initial — assez vite lassé, ou sicale théorique très étendue, le jeune
une sonate pour violon, un quintette à divers instruments de Gabrieli, etc. Le simplement amusé. L’intérêt est surtout musicien apprend le violon, le hautbois,
cordes (à deux violoncelles), et trois tout laisse une impression mitigée : musicologique (les instruments utilisés, la flûte à bec, la trompette, la viole de
quatuors à cordes. Ce sont les numéros l’interprétation des pièces instrumen- d’époque, sont en parfaite adéquation gambe, la contrebasse et le clavecin…
1 et 3 qu’interprètent ici avec panache tales ne manque en général ni d’allant, avec les œuvres). (Bertrand Abraham) mais pas la flûte traversière. Âgé de 15
Sélection ClicMag !
Baroque Choir; Czech Ensemble Baroque Orches-
tra (instruments d’époque); Roman Valek, direction
SU4240 • 1 CD Supraphon
Richter mené à bien par Roman Valek et
son orchestre, même s’il le fait précéder
d’une Sinfonia pleine de trompettes et
A lessandro Scarlatti a composé un
nombre conséquent d’oratorios
sacrés (entre trente et quarante) sur
L e grand Te Deum brossé à fresque par de tambours qui caracole un fabuleux des livrets latins ou italiens. Leur style
Franz Xaver Richter aura retenti dans portique pour le Te Deum : à la toute fin d’écriture diffère peu de celui des opé-
la Cathédrale de Strasbourg le 30 sep- du disque, le bref Exsultate Deo, lui aus- ras quant à la forme elle est inchangée :
tembre 1781 : on célébrait le centenaire si avec trompettes et timbales, sonne après une brève ouverture, deux par-
du rattachement de la capitale d’Alsace comme une flèche de feu, lancé et ties, alternance d’airs et de duos entre-
au Royaume de France. Sa pompe écla- fulgurant, merveille du baroque tardif. coupée de récitatifs avec parfois des
tante parait pour la première fois au Mais le Concerto pour hautbois apporte ritournelles orchestrales et des chœurs.
disque, solaire, altière, une splendeur un tout autre éclairage, merveille où Cet Oratorio « per la Santissima Tri-
montrant tout l’art de Richter qui savait se mêle l’Empfindsamkeit au Rococo, nita » (Pour la Sainte Trinité) est écrit
Franz Xaver Richter (1709-1789) écrire fastueux sans oublier de faire ré- œuvre double qui ne choisit pas et ne pour cinq voix, cordes (du théorbe à
Sinfonia n° 52; Te Deum 1781; Concerto sonner le texte : les accents tranchants cesse d’étonner. Alors oui, pour le 4e la contrebasse, violoncelles et violons)
pour hautbois; Motet « Exsultate Deo » sur le « non » de « non confundar in volume, si Roman Valek pouvait laisser basse continue, un orgue et un clave-
Marketa Böhmova, soprano; Pavla Radostova, aeternum » illustrent bien sa manière l’église pour nous en dire un peu plus cin. Le compositeur ne s’attarde pas
soprano; Piotr Olech, alto; Jaroslav Brezina, ténor; très libre de réécrire les canons d’un sur Franz Xaver Richter au concert, je sur les différents airs qui dépassent
Jakub Kubin, ténor; Jiri Miroslav Prochazka, basse; style. Ce n’est pourtant pas l’ouvrage découvrirais probablement quelques rarement deux minutes. Juste le temps
Luise Haugk, hautbois baroque; Czech Ensemble le plus surprenant de ce nouvel album nouvelles perles. (Jean-Charles Hoffelé) pour l’auditeur de percevoir les senti-
ments des personnages tandis que les
récitatifs concis l’informent de l’action
ans, il est remarqué par l’Electeur de mènent déjà vers l’époque classique. dramatique. Pour ces raisons, l’œuvre
Hanovre et Roi de Pologne Auguste le (Jean-Michel Babin-Goasdoué) nous laisse un peu sur notre faim.
Fort alors qu’il participe à des festivités On retiendra dans la première partie
en tant que trompettiste (!). Il atten- les trois airs les plus développés : le
dra l’année suivante pour intégrer la « Costante prestar fede » tendre et
« Chapelle Polonaise » du souverain, plaintif, le « Or di voi piu fortunaro »
comme hautboïste (!), mais stimulé et le « Quell’amor » tout aussi émou-
par l’exemple et les enseignements du vants, chantés respectivement par la
flûtiste français Pierre-Gabriel Buffardin Foi et l’Amour Divin (les deux sopra-
qui fait partie de l’ensemble, il com- Johann Rosenmüller (?1619-1684) nos Linda Campanella et Silvia Bossa).
mence l’étude de la flûte qui deviendra « In te Domine speravi », Concertos sacrés La seconde partie offre quelques jolis
son instrument définitif. Son patron lui sur le psaume n° 31 numéros. Les airs rapides et les duos
octroie un long voyage d’études qui lui Weser-Renaissance; Manfred Cordes, direction sont prestement exécutés par des voix
permettra de rencontrer Vivaldi, Gaspa- Sergei Rachmaninov (1873-1943) CPO555165 • 1 CD CPO souvent malmenées par ailleurs. Ainsi,
rini, Lotti, Albinoni et Marcello à Venise, le personnage central de « Théologia »
T
Fantaisie-tableaux pour 2 pianos; Suite n° ranquille ville de Basse-Saxe, Wol-
Porpora, Hasse et Alessandro Scarlatti à 2 pour 2 pianos, op. 17; Six Morceaux pour souffre de la fragilité vocale (timbre
Naples, mais aussi Sammartini, Leclair, fenbüttel fut à la Renaissance une
piano à 4 mains, op. 11 ingrat et justesse approximative) de son
Guignon, Roland Marais, Forqueray, et capitale intellectuelle et artistique de
interprète l’alto Gianluca Belfiori Doro.
le flûtiste Blavet en France ; Haendel
Charles Owen, piano; Katya Apekisheva, piano premier plan qui accueillit le premier
Les Ténor (Tempo) et basse (Infedelta)
le prie en vain de rester à Londres. A AVIE2381 • 1 CD AVIE Records théâtre permanent du Saint-Empire,
s’en sortent mieux. L’ensemble instru-
Vienne, il prend des leçons de contre- mais aussi une importante biblio-
L
la musique : plus lyrique, plus secret, selon le même format : une aria pour es quatre cantates enregistrées lors
le Concerto se fait confidence, loin de voix haute, l’autre pour voix basse. Haut du Festival Telemann de Magdebourg
l’estrade, et révèle toutes les nostal- lieu de la musicologie telemannienne, appartiennent au cycle italien du com-
Magdebourg présente ces œuvres dans positeur. Un ensemble qui fut composé
gies dont Tchaikovski l’aura parsemé.
le cadre de ses dimanches musicaux, en deux parties à cause de la charge de
Elargi aux dimensions de l’orchestre à dont ce disque est le reflet. Malgré une travail du poète théologique Neumeister
cordes, le Troisième Quatuor devient au émission hélas un peu nasale, le timbre l’empêchant d’honorer la commande
contraire du Concerto une vraie sym- charnu et terrien du contre-tenor (alto) dans les délais. Deux des cantates
phonie, où des drames paraissent que David Erler contraste habilement avec sont rattachées à la première moitié du
l’original n’exposait pas à ce degré d’in- Georg Philipp Telemann (1681-1767) l’émission presque instrumentale et cycle (1716/17), les deux autres l’étant
Airs sacrés le timbre adamantin de la séraphique à la deuxième (1719/20). Les parties
tensité. L’arrangement, signé Weithass
GSO Consort [David Erler, alto; Caroline Klang, soprano Gudrun Sidonie Otto, qui n’est orchestrales soignées témoignent de
et Steuri, est assez subtil pour ne pas pas sans rappeler Gundula Janowitz. Un la maîtrise du rival de Bach et sont
violoncelle; Karl Nyhlin, mandore; Aleksandra
encombrer les polyphonies de l’écriture Grychtolik, clavecin, orgue]; Gudrun Sidonie Otto, discret continuo soutient les deux so- particulièrement mises en valeur par
comme le discours complexe de Tchai- soprano, direction listes, dans des combinaisons variables le bel ensemble orchestral « Mann-
kovski qui y aura écrit probablement suivant les arias, toutes différentes et heimer Hofkapelle » qui s’est fait une
CPO555091 • 1 CD CPO
au même degré d’approfondissement spécialité de l’interprétation de pièces
son vrai chef d’œuvre pour la chambre.
On en a certes poussé les murs, mais
sans en trahir ni les perspectives, ni les
T elemann recueillit lui-même - et
souvent avant même leur création -
musical. On retiendra la quiétude et la
ferveur innocente de « Pregende Lilien
de l’école de Mannheim sur instru-
ments d’époque. On sera en revanche
pour un usage domestique des extraits in sprossender Schöne », avec violon- plus circonspect sur la partie vocale
proportions. (Jean-Charles Hoffelé) de ses liturgies dominicales, toujours celle obligé, le poignant dénuement de entachée par la prestation de la soprano
« Wollte doch die Stunde schlagen », Sabine Goetz au timbre étroit, souffrant
l’orgue égrène le temps, la soprano d’un manque d’aisance et de puissance
Le finale présente un thème simple dans ainsi qu’à celle du contre-ténor Mar-
Sélection ClicMag ! le médium, accompagné de figures ra-
phrase avec une désarmante humanité
la sérénité du croyant : es ist vollbracht. nix de Cat manquant de couleur et de
pides dans les extrêmes du clavier. La Un disque magnifique qui conforte la spontanéité. Les chœurs Ex Tempore
huitième Sonate, de vingt ans posté- place prééminente de Telemann dans pâtissent d’une prise de son donnant
rieurs, montre que le style a évolué tout le panthéon musical. (Olivier Gutierrez) le sentiment d’un déséquilibre perma-
en restant très reconnaissable. La sim- nent au profit des tessitures hautes
plicité du thème initial avec son insis- parfois un peu flottantes. Au total, une
tance sur l’intervalle de tierce ne laisse déception malgré un excellent chef.
pas prévoir l’incroyable richesse de la (Thierry Jacques Collet)
partition. Tishchenko tire parti des col-
lages de Schnittke comme dans le finale
où les éléments faussement naïfs voi-
Boris Tichtchenko (1939-2010) sinent avec des épisodes franchement
Intégrale de l’œuvre pour piano, vol. 4. parodiques. Quelle invention dans les
Sonates pour piano n° 3, 8 et 9 variations qui constituent le deuxième
Vladimir Polyakov, piano mouvement ! La neuvième Sonate est
NFPMA99121 • 1 CD Northern Flowers moins titanesque et plus consonante Georg Philipp Telemann (1681-1767)
L a prééminence de Chostakovitch et que la précédente, même si la Barcarolle Cantate « Aller Augen warten auf dich »,
finale s’éloigne des modèles roman- TVWV 1 : 66; Cantate « In Christo gilt
Schnittke ont relégué au second plan
weder Beschneidung noch Vorhaut »,
des compositeurs russes pourtant es- tiques : pas de balancement tranquille
mais des gerbes d’eau qui éclaboussent
TVWV 1 : 929; Cantate « Ich bin der Erste Georg Philipp Telemann (1681-1767)
sentiels. C’est le cas de Boris Tishchen- und der Letzte », TVWV 1 : 816; Cantate
le clavier sur toute son étendue. Le pia- Quatuors pour flûtes, TWV 43 : A1, 43 : a3,
ko, disciple du premier. Ce disque « Siehe, eine Jungfrau ist schwanger », 43 : d1, 43 : G2
s’ouvre sur la troisième Sonate (1965) niste Polyakov, ami du compositeur et TVWV 1 : 1326
Ensemble Ventus Iucundus (instruments
qui montre le compositeur très influen- dédicataire de la neuvième Sonate en Sabine Goetz, soprano; Marnix De Cat, alto; Phi- d’époques) [M. Posch, flûte à bec; M-C. Labbé,
cé par l’étude de la musique baroque. offre une lecture idiomatique. Un enre- lippe Gagné, ténor; Werner Van Mechelen, basse; flûte traversière; A. Helm, hautbois; U. Engel,
Le second mouvement débute par une gistrement essentiel pour la connais- Ex Tempore; Mannheimer Hofkapelle; Florian violon baroque; P. Pitzl, viole de gambe; E. Traxler,
ligne mélodique non accompagnée que sance de la musique russe au XXème Heyerick, direction clavecin; J. Zwickler, violoncelle; J. Harris, bas-
la polyphonie vient enrichir petit à petit. siècle. (Thomas Herreng) CPO555083 • 1 CD CPO son]; Reinhard Czasch, flûte traversière, direction
L a vie d’un compositeur célèbre de son premier livre de clavecin. Une années plus tard, tout change : dans
comme Robert de Visée est en magnifique contribution à la redécou- l’opus 25, le compositeur utilise toutes
grande partie un mystère. On ignore ses verte de la musique du Grand Siècle. les ressources expressives de la guitare
dates exactes et lieux de naissance et de (Jean-Michel Babin-Goasdoué) (les subtils changements d’atmosphère
2 3 avril 1965, Richer donne un unique Couperin, Schumann, Gluck, Scriabine… mage qui gagnerait à se compléter d’un
récital à l’Academy of Music de Broo- Mark Hambourg, piano second volume. (Jean-Charles Hoffelé)
klyn, programme classique commencé APR6023 • 2 CD APR
chez Beethoven, fini en bis par son
Ravel favori, « La vallée des cloches »,
paysage ici vraiment esseulée, empli
C hopin, le pianiste réduit à la misère
dans le film de John Baxter « The
Common Touch » c’est lui ! Mark
d’un mystère inquiet, à l’inverse de tout Hambourg, dont la famille avait fui le
le reste du concert où Richter semble régime tsariste en 1889 pour s’établir
bien plus libre qu’à Carnegie Hall. La en Angleterre, fut une des figures du
Transcendence 18e Sonate pleine de traits piquants, de tout Londres de la première moitié du
C. Franck : Prélude, choral et Fugue, FWV foucades, d’accents à la volée, signale XXe Siècle, pianiste fêté, personna-
21 / G. Enescu : Sonate pour piano, op. 24 un de ces soirs de folie où Richter n’a lité flamboyante, pleine de fantaisie,
n° 1 / F. Liszt : Sonate pour piano, S 178 peur de rien, prends tous les risques, y qui aura surpris autant par son style Arte de Tanger
Mihai Ritivoiu, piano compris celui de déglinguer assez rapi- – Paderewski l’admirait, on croirait par- La nouvelle méthode de clavier de Gonzalo
GEN18601 • 1 CD Genuin dement son piano qu’il ne ménage pas. fois qu’il lui avait volé sa palette de cou- de Baena. Œuvres de Morales, Ockeghem,
Mais c’est Beethoven qu’on gagne à tant
Q ui phrase ainsi les arpèges du Pré- leurs – que par ses choix de répertoire. Des Prés, Obrecht, Brumel...
lude, Choral et Fugue de Franck, de risques et d’exaltation, qui s’exhaus- Il défendait ses contemporains (une Bruno Forst, orgue (Orgue Joseph de Sesma de
dans une vraie sonorité d’orgue, où seront en un combat plus spirituel dans ardente Fantaisie Bétique de Falla l’aura l’église Santa Ana de Brea de Aragon (1658),
tous les timbres exhaussent comme un opus 110 absolument libre, de phra- assez prouvé, je ne m’explique pas son orgue Gerhard Grenzing de l’église San José de
sés, d’agogique, d’accent. Et comme Navalcamero (2007))
une prière ? C’est un magicien certai- absence dans la sélection opérée par
nement, tant ses polyphonies chantent. cela chante ! rappelant que Richter fut Jonhatan Summers), professait un goût BRIL95618 • 2 CD Brilliant Classics
longtemps répétiteur de théâtre lyrique.
Mihai Ritivoiu, Prix Lipatti, vainqueur
du Concours Enescu, doit certaine-
ment son art de timbrer et de phraser
Plus étrangement venues, les « Varia-
tions sérieuses » vous ont de ces noir-
marqué pour le répertoire français, de
Couperin à Poulenc, en passant par des
Debussy dont les textes ne sont pas
E n 1540 parut le premier livre espa-
gnol consacré à la musique pour
instruments à clavier. L’auteur, Gonzalo
à Valentin Gheorghiu, il aura hérité de ceurs, un tension que Richter assume toujours respectés mais dont les cou- de Baena, un castillan au service du roi
ce pianiste pour les musiciens la grande avec une quasi morgue, les faisant en-
technique classique, celle là même que tendre comme elles ne sonnent jamais,
montrait Dinu Lipatti, y ajoutant cette non plus une méditation mais un drame. BRIL95520 • 15 CD Brilliant Classics
Sélection ClicMag !
B
capacité typiquement roumaine d’ima- A sa manière unique, dérangeant, révé- rilliant Classics continue sa pas-
giner le clavier comme une palette de lateur. Les trois pièces de Brahms sont sionnante exploration du répertoire
couleurs. C’est flagrant dans les gris bizarres à force de réinterprétation, pianistique avec cette belle anthologie
colorés de Franck comme amplifiés Richter distendant l’Intermezzo en ut consacrée aux concertos pour piano
dans leur rayonnement par la plénitude de l’op. 119 comme s’il ne voulait pas russes. Les sommets de la littérature
du toucher, c’est étourdissant dans le jouer ainsi qu’on l’entend d’habitude.
concertantes pour piano venus de
le génial final de la Première Sonate Mais quelles couleurs ! La part russe est
Russie sont reconnus pour leur étour-
d’Enescu, vaste rêverie nocturne ponc- plus attendue, moins exaltante, Richter
dissante virtuosité et l’excellence de
tuée de carillons où Mihai Ritivoiu élar- tenant la mesure de la Deuxième Sonate
leur orchestration. Mais ces oeuvres
git l’espace sonore par un savant emploi de Prokofiev un rien trop stricte, jouant
partagent toutes quelque chose de plus,
de la pédale : non plus un piano, mais sérieux, pour probablement mieux se
Concertos pour piano russes la même « Âme slave », ce sentiment
bien trois ou quatre. Quel sorcier ! Qui libérer chez Rachmaninov dans la brève
Etude-Tableaux en fa dièse mineur. Arenski, Balakirev, Bortkiewicz, Glazounov, indéfinissable qui mêle mélancolie et
s’engage dans la Sonate de Liszt avec
Soirée enregistrée (assez bien) avec Kabalevski, Khachaturian, Khrennikov, passion. Des grands concertos com-
une absence totale d’histrionisme. C’est
les moyens du bord, de la salle, avec Lyapunov, Medtner, Mosolov, Moszkowski, posés par Tchaikovski, Rachmaninov
construit, pensé, assumé, non plus un Paderewski, Prokofiev, Rachmaninov,
pandémonium, mais bien une grande tousseurs, mais ce piano rayonnant et ou Prokofiev, aux oeuvres moins fami-
Rimski-Korsakov, Rubinstein, Scharwenka,
sonate narrative tenu par une forme impérieux empli le micro. Leslie Gerber, lières de Rubinstein, Glazounov ou
Scriabine, Chostakovich, Tchaikovski
omniprésente et toute puissante. Avec auteur de cette saga d’inédits de Richter Khachaturian, c’est cette « Âme slave »,
Bernd Glemser; Derek Han; Evgeny Kissin; Felicja
cela, la clarté d’une sonorité qui ouvre publié par Parnassus ajoute le Concerto Blumental; Hsin-Ni Liu; In-Ju Bang; Kun-Woo cette « Âme russe » chère à Tolstoï ou
tout l’espace polyphonique, et sait don- de Gershwin musardé par Richter au Paik; Maria Littauer; Michael Ponti; Olga Solo- Dostoievski, qui rejaillit ici. Les grands
ner de l’ampleur au discours lisztien Grand Théâtre de Tours en juin 1993, j’y vieva; Oxana Yablonskaya; Shorena Tsintsabadze; spécialistes de ce répertoire sont bien
étais mais je le retrouve plus architecte, Steffen Schleiermacher; Russian Academy of évidemment convoqués ici (Kissin,
sans y verser une goutte de sentimen-
Music Chamber Orchestra; Timur Mynbaev;
talité. Arrau ne faisait pas autrement, avec même quelques assombrissement Blumental, Ponti...), et la fougue et la
Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin; Johannes
c’est dire. La belle acoustique de la St dans l’Allegro dont je n’avais pas souve- Kalitzke; Royal Liverpool Philharmonic Orchestra; poésie de leurs interprétations placent
Paul Church porte toute l’ampleur du nance. Il y a du Ravel dans ce Gershwin, Vasily Petrenko; Polish National Radio Symphony immédiatement ce coffret au rang des
très beau Steinway joué par ce jeune- Richter connaissait son sujet. Il apparait Orchestra; Antoni Wit... indispensables.
C
son propos et constituent la plus grande e célèbre Joueur de flûte de Rous- mais Franco Gulli mériterait bien un
part du livre. Les œuvres choisies sont sel est dédié au dieu Pan, à un fort coffret regroupant tout son legs,
essentiellement des transcriptions berger virgilien, à un héros d’Henri de quel éditeur saura nous le proposer ?
d’œuvres vocales certainement appré- Régnier joueur de pipeau mais surtout (Jean-Charles Hoffelé)
ciées par l’auteur, qui révèle ainsi un pour femme (y poser la bouche tout en
goût nettement passéiste, la majorité jouant des doigts). Dédicacé notam-
des compositeurs choisis vivant une, ment à Marcel Moyse, au compositeur
deux, voire trois générations plus tôt. Gaubert, à Louis Fleury (dédicataire Franco Gulli
Seules les pièces dues à l’auteur lui- itou du Syrinx de Debussy). Ce ne sont Concertos et sonates pour violon de Bee-
même, et à son fils Antonio (vers 1500, que Grèce ancienne et mode dorien, thoven, Schubert et Mendelssohn
après 1562), présentent une musique mode indien du nord (le raga shri avec Franco Gulli, violon; Enrica Cavallo, piano;
Orchestre Philharmonique du Théâtre La Fenice
contemporaine de la publication de ses secondes et sixtes, ses quartes
de Venise; Ettore Gracis, direction; Orchestre de
l’ouvrage. Il est à noter que l’écrasante augmentées et quintes parfaites), l’Association des Concerts Lomoureux; Rudolf
majorité de ces compositeurs sont des subtilité de rythmes et d’harmonies. Albert, direction
franco-flamands, reflétant le goût de Autre incontournable (qu’un anglais
WS121365 • 2 CD Urania Musique anglaise pour alto
Charles Quint puis de son fils et suc- orchestra), belle et difficile, la sonate
cesseur Philippe II. Les pièces, dispo-
sées dans un but didactique par diffi-
d’un tardif Poulenc, commande de la
mécène Hélène Coolidge, qu’il créa lui- 1 2 mai 1958, Franco Gulli enregistre
pour le Club Français du Disque le
Concerto de Beethoven, son archet
Y. Bowen : Sonate pour alto et piano n° 1 /
B. Dale : Fantaisie pour alto et piano, op. 4
/ F. Bridge : Pièces pour alto et piano
culté croissante, vont de simples duos même (et enregistra) avec Jean-Pierre
à une polyphonie complexe à quatre Rampal. On commence par un rappel de arde, le style est parfait mais surtout Gernot Adrion, alto; Yuki Inagawa, piano
voix. Bruno Forst utilise pour ces deux Willhem Friedemann Bach sur fond de comme cela chante ! Jusque dans des
AVI8553173 • 1 CD AVI Music
CDs deux instruments différents, un mélancolie assez énigmatique, on passe aigus de colorature, admirablement
petit orgue baroque de 1658, situé dans
l’église de Brea de Aragon (province de
par une plainte rhapsodique (du soupir
quasi opératique) d’une lenteur étrange
éclairés de l’intérieur. Quel violoniste !
On l’aura trop oublié, la faute à un héri- G ernot Adrion et Yuki Inagawa ont
choisi de mettre à l’honneur la
Saragosse), et un instrument de dimen- jusqu’à l’inquiétude, on finit par du fifre tage discographique dispersé dont plu- musique anglaise pour alto du début
sions similaires construit en 2007, mais virtuose et mordant. Excellente inter- sieurs labels ont sombré corps et bien : du XXe siècle. Au programme, trois
selon la tradition de l’école de facture prétation ici, de même que dans cette ainsi les bandes de ses deux intégrales compositeurs de la même généra-
d’orgue madrilène du XVIIème siècle, ravélienne habanera qui valut bagarre des Sonates de Beethoven avec son tion : Frank Bridge (1879-1941), York
dans l’église San José de Navalcarnero avec les debussystes (entre Puerta del épouse Enrica Cavallo dorment-elles Bowen (1884-1961), Benjamin Dale
(Province de Madrid). Ces instruments vino et Soirée dans Grenade...) pour quelque part, laissant les éditeurs d’au- (1885-1943). Ces musiciens ont aussi
au son clair et précis font entièrement savoir qui avait lancé la mode (Bizet jourd’hui avec les seuls microsillons en commun d’avoir été influencé par
justice à ces pièces méditatives, parfois et Chabrier avant eux, de toute façon). pour sources. C’est le cas de cet album
l’altiste Lionel Tertis, considéré comme
colorées par les jeux d’anches, grâce à Sans oublier divers arrangements, ni Urania, aux reports pourtant soignés,
le père de la musique moderne pour
l’exécution nerveuse et précise du jeune un Syrinx où le parfait soliste, qui ne et qui tire de la seconde intégrale (celle
pour Angelicum, une première pour le alto. Bien qu’il soit un excellent altiste
organiste. Un régal raffiné pour aficio- manque pas de souffle celui-là, sait
Club Français du Disque avait précédé lui-même, Bridge a composé seulement
nados. (Jean-Michel Babin-Goasdoué) nous parler de sa voix... la plus flûtée.
de peu) une Kreutzer, une Printemps deux œuvres pour alto : Pensiero et un
(Gilles-Daniel Percet)
qui visent à un classicisme apollinien, la Allegro appassionato. Publiées en 1908
signature de son art la maturité atteinte, dans la série « Viola Library » éditée
et qui se prolongera jusqu’à la parfaite par Tertis, elles illustrent sa maîtrise
intégrale des Concertos de Mozart qu’il de la technique de l’instrument ainsi
gravera en 1989 pour Claves à l’invita- que son intérêt pour le chromatisme.
tion de Marguerite Dütchler. Le Grand Quant à Bowen, il a toujours clamé sa
Duo de Schubert, capté en concert à Lu- préférence de l’alto vis-à-vis du violon.
gano le 9 juillet 1959, montre un archet Considérée comme « une œuvre en-
moins lisse, qui chante avec des timbres
jouée et légère » par Tertis, sa première
de quasi mezzo, et dans l’acoustique de
Debussy et ses amis la salle de concert l’ampleur de sa sono-
sonate pour alto op. 18 (1905) marque
C. Debussy : Deux arabesques, L 66; Suite Musique italienne pour flûte et rité rayonne, captivante. Mais le style, une étape importante du renouveau que
bergamasque, L 75; Syrinx, L 129, pour harpe du 19ème siècle en plus de cette ardeur si noble du jeu, connaît cet instrument à l’époque. Dale
flûte seule / A. Roussel : Joueurs de flûte, élargit à son tour les possibilités tech-
op. 27 / P. Dukas : La plainte, au loin, du
Œuvres de C.M. Sola, G. Toja, A. Bovio, P. lui est vraiment tout et s’illustre dans le
faune… / F. Poulenc : Sonate pour flûte et
Ambrosioni, G. Gariboldi… Concerto de Mendelssohn enregistré niques de l’alto dans sa Fantaisie op. 4
piano, FP 164 / M. Ravel : Pièce en forme Claudio Ortensi, flûte; Anna Pasetti, harpe chez lui à Venise, avec l’Orchestre de créée en 1910 justement par Tertis et
de Habanera TC800005 • 1 CD Tactus la Fenice à nouveau par les micros du son ami Bowen. (Charles Romano)
M
majeur dans la vision d’un des chefs Rien de neuf donc, mais un spectacle onica Mason reprenant la choré-
les plus importants de notre époque. qui se regarde sans barguigner, porté graphique de Marius Petipa telle
Vincenzo Bellini (1801-1835) (Richard Wander) par une jolie troupe de jeunesses où
que Covent-Garden l’aura montée sous
Norma, opéra en 2 actes Daniel Behle fait figure de star et quasi
d’ancêtre. Son Ferrando stylé rappelle la direction de Ninette de Valois (le Sad-
Sonya Yoncheva; Joseph Calleja; Sonia Ganassi;
à tout un chacun que chanter Mozart ler’s Wells la vit en premier) en 1946
Chœur et Orchestre du Royal Opera House; Anto-
nio Pappano, direction; Alex Ollé, mise en scène est une discipline et le chanter bien et donc avec les ajouts d’Ashton et de
OA1247D • 1 DVD Opus Arte certainement affaire de temps. C’est Dowell, voulait réinscrire ce monument
le hic pour Fiordiligi : Corinne Winters dans le XXIe Siècle. Pari gagné, repar-
OABD7225D • 1 BLU-RAY Opus Arte
est certes splendide de timbre mais
tant des sketches des costumes et des
O n vous aura prévenu, le spectacle
d’Alex Ollé, mélange de facilité, de
convention et de mauvais goût est une
elle se brule à ce que demande Mozart,
laissons lui le temps comme à Angela décors signés par Olivier Messel, Chris-
topher Newton les réinterpréta, aug-
Brower, magnifique Dorabella à laquelle
catastrophe. Donc oubliez l’image pour manque juste un peu de maturité. Les mentant leurs qualités oniriques sans
préserver la musique de cette soirée en W. Amadeus Mozart (1756-1791) deux « manipulateurs » sont parfaits, perdre la magnificence de l’ensemble.
demi-teinte où, un peu trop tôt, Sonya Cosi fan tutte, K. 588, opéra en 2 actes Kränzle très faussement paternel, Puer- Dans de tels apparats, l’âge d’or de ce
Yoncheva aborde Norma, elle qui fut à Corinne Winters; Angela Brower; Daniel Behle; tolas, Despina érigeant l’impertinence
Bastille une Lucia de rêve. A Londres Royal Opera Chorus; Orchestra of the Royal Opera ballet semble renaître de ses cendres
en vertu, mais la vraie surprise c’est le
elle se substituait à Anna Netrebko qui House; Semyon Bychkov, direction; Jan Philipp
Guglielmo d’Alessio Arduini, silhouette avec une grâce et une énergie singu-
avait déclaré forfait. Sa voix manque Gloger, mise en scène lière, ce phœnix étant porté par un trio
svelte, voix charmeuse, présence rava-
encore de cette étoffe dramatique qui OA1260D • 1 DVD Opus Arte geuse, celui là il faudra le suivre ! Dom- irrésistible, Marianela Nunez traçant
fait les grandes Norma, mais le style, OABD7237D • 1 BLU-RAY Opus Arte mage : Semyon Bychkov, devant une un portrait mystérieux de la Princesse,
les phrases longues, les ornements
J an Philipp Gloger commence son troupe si jeune et qui joue le jeu allégre- Kristen McNally brossant en deux
parfaits, ce belcanto qu’elle fait enfin Cosi fan tutte par la fin : à l’ouverture ment, appuie plus son orchestre qu’il ne
gestes le caractère de la Fée Carabosse
renaître sont pour Norma une révéla- les comédiens de l’intrigue de Da Ponte l’enlève. (Jean-Charles Hoffelé)
tion, mieux, une renaissance. Face à avec une maestria dans la pantomime
viennent saluer en costumes histo-
elle Joseph Calleja dore les aigus de son sciante, le Prince selon Vladimir Mun-
riques, alors que les amants déboulent
Pollione, y mettant comme le souvenir tagirov exaltant la perfection classique
dans la salle en tenue de ville moderne,
du timbre de Pavarotti, couple quasi de sa danse. Certainement le plus beau
au contraire de Don Alfonso et de
parfait que dépare l’Adalgisa vériste « Premier acte », toute production
Despina qui eux sont en scène façon
de Sonia Ganassi. Brindley Sherratt
XVIIIe. C’est la seule cartouche que le confondue, mais l’ensemble de la cho-
n’a pas les aigus d’Oroveso, mais quel
metteur en scène aura brulée, même la régraphie de Petipa, revisitée avec tant
style. Autre vainqueur de cette soirée,
mesmérisation par Despina grimée en de soin, impose une admiration sans
l’orchestre de Bellini, si souvent raillé,
mage, avec serpent et pomme du Jar-
auquel la direction ardente d’Antonio frein ; difficile d’imaginer le grand bal-
din d’Eden, n’osera guère être qu’illus-
Pappano infuse les couleurs mythiques let de Tchaïkovski autrement. Captation
du romantisme. Ecoutez seulement.
trative, les décors (et les accessoires : Piotr Ilyitch Tchaikovski (1840-1893)
les filles regardent les portraits de leurs La Belle au bois dormant, op. 66, ballet en virtuose qui ne perd rien d’un spectacle
(Jean-Charles Hoffelé)
chéris sur Smartphone, of course) ré- 1 prologue, 3 actes et 5 tableaux profus. (Jean-Charles Hoffelé)
L
ostensiblement grandiose sinon parfois e salon de musique de Tchaïkovski : il écrivant son opéra, la scène à la maison de Didyk, soirée passionnante sinon
pesant, on le découvre ici capable de vient de faire une gâterie à Hermann de jeu brouillonne, tout cela fatigue un absolument mémorable. En Novembre
propulser la symphonie la plus dyna- qui le quitte après avoir remonté le per- brin mais se fait rembourser par une 2012, Vladimir Jurowski dirigeait à
mique de Bruckner avec une énergie roquet automate sifflant dans sa cage belle direction d’acteur et un Hermann l’Auditorium Smolarz de Tel Aviv ce
farouche. L’orchestre est comme tou- dorée l’air de Papageno façon boite à qui hante la scène : Misha Didyk, vieilli, qui semble être sa première Dame de
jours somptueux, et la captation vidéo, musique. Une provocation ? A peine. grossi est à ce point le personnage qu’il Pique, et c’est tout le théâtre de Tchai-
très classique, met en valeur les diffé- Stefan Herheim va bien moins loin dans rejoint au panthéon et Khanaieiv et Nie- kovski qui envahit la salle de concert.
rents solistes, en particulier les vents. la relecture qu’il ne le fit pour son inexo- lepp. Une troupe idéalement composée (Jean-Charles Hoffelé)
Marco Dall’Aquila : Œuvres pour C.P.E. Bach : Intégrale des J.S. Bach : 3 Sonates pour viole de J.S. Bach : Le clavier bien tempéré, J.S. Bach : Sonates et partitas J. Brahms : Sonates pour alto
luth, vol. 2 variations pour clavier gambe, BWV 1027-9 BWV 846--893 (version guitare) Zwei Gesänge
Sandro Volta, luth Andrea Coen, piano-forte Patxi Montero, viole de gambe Daniele Boccaccio, orgue Francesco Teopini, guitare Sara Mingardo; Luca Sanzo
Daniele Boccaccio, orgue Maurizio Pacariello
BRIL95261 - 1 CD Brilliant BRIL95305 - 2 CD Brilliant BRIL95042 - 1 CD Brilliant BRIL95157 - 4 CD Brilliant BRIL95424 - 2 CD Brilliant BRIL95281 - 1 CD Brilliant
Roffredo Caetani : Les deux Francesco Cilea : Intégrale de Napoléon Coste : 25 études, op. 38; Egidio Romualdo Duni : Les deux Amante Franzoni : Vespro per la G.F. Haendel : Intégrale de l’œuvre
quatuors à cordes l’œuvre pour piano Grande Sérénade, op. 30 chasseurs et la laitière, opéra Festa di Santa Barbara pour clavecin
Quatuor Alauda Pier Paolo Vincenzi; Marco Gaggini Flávio Apro, guitare A. Budzinska-Bennett; M. Straburzynski; L. Accademia Degli Invaghiti; Concerto Roberto Loreggian, clavecin
Wilda; Accademia dell’Arcadia Palatino; Cappella Santa Barbara Michael Borgstede, clavecin
BRIL95198 - 1 CD Brilliant BRIL95318 - 2 CD Brilliant BRIL95255 - 1 CD Brilliant BRIL95422 - 1 CD Brilliant BRIL95344 - 1 CD Brilliant BRIL95235 - 8 CD Brilliant
G.F. Haendel : Cantates HWV 77, 88 L. Janácek, E. Elgar, V. Kalinnikov Giuseppe Martucci : Trios et Claudio Merulo : Missa Apostolo- Mozart, Bruch, Pleyel : Œuvres pour Michael Nyman : Intégrale de
et 109; Sonates HWV 363a et 367a : Sérénades quintette pour piano rum; Missa in Dominicis diebus... violon et alto l’œuvre pour piano
Ensemble Recondita Armonia Orchestre de chambre Ferrucio Busoni; Maria Semeraro; Quatuor Noferini F. Del Sordo, orgue; Nova Schoila Grego- Davide Alogna; José Adolfo Alejo Jeroen van Veen, piano
Massimo Belli riana; In dulci Jubilo; Alberto Turco Camerata de Coahuila; Ramon Shade
BRIL95362 - 1 CD Brilliant BRIL95199 - 1 CD Brilliant BRIL94968 - 2 CD Brilliant BRIL95145 - 2 CD Brilliant BRIL95241 - 2 CD Brilliant BRIL95112 - 2 CD Brilliant
N.A. Porpora/G.B. Costanzi : 6 Max Richter : Intégrale de l’œuvre Henri Sauget : Cadence; Préludes; Erwin Schulhoff : Intrégrale de la Padre Antonio Soler : Six concertos Alexandre Tansman : L’œuvre pour
Sonates pour violoncelle pour piano seul Pièces faciles; Musique pour musique pour violon et piano pour 2 clavecins guitare seule
Adriano Maria Fazio Jeroen Van Veen, piano Claudel n° 1 et 2; Soliloque... Bruno Monteiro Agustín Álvarez Cristiano Polli Cappelli, guitare
A. Baschiera; F. Lotti; N. Boscaro Joao Paulo Santos Eusebio Fernández-Villacañas Andrea Pace, guitare
BRIL95408 - 1 CD Brilliant BRIL95390 - 1 CD Brilliant BRIL95168 - 1 CD Brilliant BRIL95324 - 1 CD Brilliant BRIL95327 - 1 CD Brilliant BRIL95221 - 2 CD Brilliant
G.P. Telemann : Les doubles concer- G.P. Telemann : Concertos pour Paolo Tosti : The Song of a Life, Juan Vasquez : Soledad tengo de ti, A. Vivaldi : Les Quatre saisons; A. Vivaldi : Sonates pour violoncelle
tos pour flûte à bec hautbois vol. 1. œuvres vocales Concertos pour violon n° 5-12 Francesco Galligioni
Ensemble Cordevento Andrius Puskunigis- St. Christopher Cycles de mélodies Ensemble Vandalia P.L. Fabretti, hautbois; L’Arte dell’ Arco; L’Arte dell’Arco
Erik Bosgraaf, flûte à bec, direction Chamber Orchestra; Donatas Katkus Federico Guglielmo, violon, direction
BRIL95249 - 1 CD Brilliant BRIL95379 - 1 CD Brilliant BRIL95201 - 5 CD Brilliant BRIL95316 - 1 CD Brilliant BRIL95045 - 2 CD Brilliant BRIL95346 - 1 CD Brilliant
Les Ballets Russes; Tchaikovski, Œuvres pour orchestre à cordes de Concertos pour piccolo de Lieber- Etudes faciles pour guitare, vol. 1 Angelo Gilardino : Au pays parfumé; Per Anni Circulum : Chant grégorien
Prokofiev, Khachaturian Bartók, Ghedini, Rota et Hindemith mann, Galante, Mozart, Cavicchi Cristiano Porqueddu, guitare Parthenicum; Capriccio Etneo; Schola Gregoriana Benedetto XVI
Nicolae Moldoveanu; Barry Wordsworth; D. Orlando, violon; F. Fiore, alto; I Solisti Nicola Mazzanti; Orchestre Haydn di Concertino di Hykkara Don Nicola Bellinazzo
Orchestre du Bolshoi; Evgeny Svetlanov Aquilani; Flavio Emilio Scogna Bolzano e Trento; Marco Angius A. Marchese, guitare; A. Badano, clavecin
BRIL95409 - 3 CD Brilliant BRIL95223 - 1 CD Brilliant BRIL95436 - 1 CD Brilliant BRIL95402 - 2 CD Brilliant BRIL95266 - 1 CD Brilliant BRIL95286 - 1 CD Brilliant
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