Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La Guitare
électrique
La Guitare électrique pour les Nuls
Titre de l’édition américaine : Rock Guitar for Dummies
ISBN : 9782412085059
Dépôt légal : août 2022
Traduction : Jean-Luc Rostan
Mise en page : KN Conception, Stéphane Angot
Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle,
du contenu, de la couverture ou des icônes, par quelque
procédé que ce soit (électronique, photocopie, bande
magnétique ou autre) est interdite sans autorisation par
écrit d’Édi8.
Pour l’enregistrement du CD, merci à tous les fabricants suivants, qui ont
mis à notre disposition leur savoir-faire et leurs technologies : Line 6, dont
le POD Pro a fourni tous les sons de guitare infernaux, les effets et
beaucoup d’inspiration ; Roland Corp. US, dont la JS-5 JamStation a
produit les pistes d’accompagnement impeccables ; et Steinberg pour le
logiciel Cubase VST/32 de même que TASCAM pour la surface de
contrôle US-428. Ces matériels combinés nous ont permis de réaliser un
enregistrement numérique impeccable.
Préface
Àla fin de l’année 1971, mon groupe de potaches rockers était assez
branché. On jouait la plupart des grandes chansons de Jimi Hendrix et de
Cream, et on avait beaucoup de succès aux bals locaux. Mon bassiste, mon
batteur et moi-même avions dévoré Wheels of Fire, et nous étions encore en
train d’avancer péniblement dans Electric Ladyland quand Jimi mourut.
Nous étions même allés voir Led Zep lors de sa première tournée aux États-
Unis, après quoi j’avais fièrement déclaré que j’étais un guitariste aussi bon
que Jimmy Page !
C’étaient les débuts, et tandis que j’étais assis dans ma chambre avec ma
guitare et mon tourne-disque, je ne pouvais pas imaginer qu’un jour tout
cela engendrerait des transcriptions détaillées dans des livres, des
magazines, sur vidéo, cédérom et sur l’Internet. Mais à l’époque, je ne
pouvais pas prévoir que des grands guitaristes de rock comme Larry
Carlton, Joe Walsh, Steve Morse, Eddie Van Halen, Steve Vai, David
Gilmour et Eric Johnson allaient faire leur apparition. Le répertoire
essentiel des œuvres qu’il faut connaître aujourd’hui est aussi vaste que
celui de la guitare classique, et en constante expansion. Un livre comme La
Guitare électrique pour les Nuls aurait été impensable il y a trente ans.
Nous avons énormément de chance d’avoir aujourd’hui ce patrimoine dans
lequel nous pouvons puiser.
Le format pour les Nuls se prête parfaitement à la présentation de la guitare
électrique, de son histoire, de ses personnalités et de ses techniques. La
Guitare électrique pour les Nuls vous emmène dans le monde passionnant
des musiciens les plus créatifs ayant jamais porté une six-cordes, et il vous
présente tout ce dont vous avez besoin pour jouer vous-même cette
musique. Jon Chappell a pleinement intégré cet héritage et assumé la
mission qui lui incombait. Il vous guide à travers les éléments essentiels de
cette musique, de ses accords et de ses riffs, et des différents styles de rock.
Je connais peu d’auteurs et/ou de musiciens qui soient aussi qualifiés que
lui pour réunir tous ces aspects variés de la guitare électrique. En tant que
rédacteur de Guitar Magazine et en tant que guitariste, professeur et auteur
dans tous les domaines ayant trait à la musique, il est certain que Jon a
écouté et vu tout cela. Et en tant que guitariste, ses talents n’ont d’égal que
son amour profond pour cet instrument et pour son potentiel ahurissant.
Amusez-vous donc bien en lisant ce livre et en jouant de la guitare !
Carl Verheyen
Introduction
Ê tre un guitariste de rock’n’roll, c’est
probablement la chose la plus cool que l’on puisse
rêver d’être, c’est aussi prestigieux qu’être un
agent secret avec une ceinture noire de karaté. Mais
même si vous étiez l’un de ces captivants agents,
jouer du rock’n’roll serait cool, parce que cela fait
intervenir l’art, la passion, la poésie et l’aptitude à
faire s’émouvoir un public. Qu’il s’agisse de faucher
les foules avec de fabuleux power chords, ou de faire
pleurer les âmes sensibles avec de tendres mélodies
ciselées, aucune autre forme d’art ne permet de
faire autant de ravages en donnant l’impression
d’être quelqu’un de sensible. Et jouer de la guitare,
c’est bien moins dangereux que de se balancer la
tête la première accroché à l’hélicoptère de son
ennemi juré alors qu’il essaie de vous lâcher dans
un réservoir plein de requins.
Pourquoi ce livre ?
La guitare électrique de rock est une partie
spécifique du monde de la guitare. Si vous pensez
avoir besoin d’aide pour apprendre les véritables
bases de la guitare, qu’il s’agisse du rock ou d’un
tout autre genre, je vous recommande de lire mon
autre livre paru dans la même collection, La Guitare
pour les Nuls. Avant que vous ne pensiez que j’essaie
effrontément de vendre ma soupe, sachez que bien
que La Guitare électrique pour les Nuls n’a pas été écrit
comme une suite du premier, il s’agit néanmoins
d’une étude concentrée sur un genre spécifique, le
rock. En tant que tel, La Guitare électrique pour les
Nuls suppose un niveau de connaissances supérieur
(« connaissances » est un mot un peu bizarre
lorsque l’on parle d’un genre qui inclut le groupe
Kiss, mais c’est comme ça…). Cela ne veut pas dire
que je me sois lancé dans des discours ésotériques
sur la théorie de la musique, ni que je vous
demande d’exécuter des figures acrobatiques
avancées, mais j’ai tendance à condenser les
questions relatives aux syncopes et aux accords
barrés de la main gauche, par exemple. Si vous
pensez que davantage d’informations sur ces
questions vous aiderait, il est possible que La
Guitare pour les Nuls vous en apporte la réponse. De
plus, la meilleure chose au monde que vous
puissiez faire, outre posséder un livre de la
collection pour les Nuls, c’est d’en posséder deux.
Fin de la section « pub éhontée » !
Votre profil
Il n’est pas du tout nécessaire de savoir lire les
partitions ni d’avoir une expérience de la guitare
pour tirer profit de La Guitare électrique pour les Nuls.
Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une guitare
électrique et d’un équipement pour l’amplifier
(ampli de guitare, petit ampli de casque, prise
d’entrée disponible dans votre chaîne hi-fi). Si vous
savez que vous voulez jouer du rock à la guitare
électrique, ce livre est pour vous.
Comme je le dis plus haut, la guitare électrique
constitue une partie du monde de la guitare et donc
si vous souhaitez une approche plus fondamentale
de la guitare ou si vous souhaitez faire la
connaissance de davantage de styles sans vous
limiter au rock, de grâce jetez un œil à La Guitare
pour les Nuls. Car comme vous avez acheté un livre
appelé La Guitare électrique pour les Nuls, je ne vais
pas m’attarder à vous apprendre les accords de
Prendre un enfant par la main, avec tout le respect dû
à son compositeur. Blague à part, nous sommes ici
pour faire du rock.
ré D
mi E
fa F
sol G
la A
si B
L’organisation de ce livre
J’ai divisé ce livre en deux catégories bien
distinctes : les chapitres d’information et les
chapitres musicaux. Les chapitres d’information
comprennent les descriptions des parties de la
guitare et de l’ampli, ils expliquent comment tenir
et accorder l’instrument, comment choisir
l’équipement et comment l’entretenir. Les
chapitres musicaux couvrent les techniques de
base, les techniques plus avancées qui vous
permettront de sonner comme un vrai musicien de
rock, ainsi que des exercices et des morceaux
musicaux complets illustrant divers styles de rock.
La Guitare électrique pour les Nuls est organisé en six
grandes parties, elles-mêmes divisées en chapitres.
Chaque chapitre constitue une unité indépendante,
ce qui vous permet de choisir n’importe lequel et de
commencer à le lire sans vous soucier de ce qui a
été écrit avant. Parallèlement, ce livre suit aussi
une structure linéaire, et donc la lecture successive
des chapitres dans l’ordre prévu vous apportera une
satisfaction logique. De plus, vous pourrez toujours
rechercher une information spécifique dans le
sommaire ou dans l’index.
Cinquième partie : Le
matériel, en long, en large et
en travers
Une partie essentielle de l’adoption d’une culture
rock consiste à connaître, désirer ardemment et
entretenir le magnifique équipement qui est à notre
disposition pour jouer du rock. La cinquième partie
propose trois chapitres qui traitent de façon
spécifique du matériel. Le chapitre 14 décrit tous les
différents types de guitares, les diverses
configurations d’amplis et donne des conseils pour
l’achat de votre combinaison de matériel de rêve.
Le chapitre 15 est entièrement consacré aux
accessoires et gadgets dont se servent les
guitaristes, et que l’on appelle de manière
générique les effets. Dans le chapitre 16, vous
découvrez que si les guitares et les amplis sont des
créatures robustes, ils doivent néanmoins faire
l’objet d’un entretien et d’un rangement adéquat.
Et maintenant, comment
procéder ?
Si l’envie de jouer vous démange, sautez les
chapitres 1 à 3 et allez directement aux chapitres
concernant le jeu. Pourtant, si vous n’avez encore
jamais tenu une guitare en mains, il serait
préférable de lire le livre en commençant par le
début afin de vous familiariser avec le sujet. En
revanche, si vous avez déjà joué de la guitare, que
vous connaissez quelques accords de base et que la
lecture de tablatures ne vous intimide pas plus que
ça, vous pouvez passer directement à la troisième
partie, qui présente les techniques nécessaires pour
maîtriser le jeu de guitare des chansons. Enfin, si
vous vous sentez vraiment courageux, que vous
connaissez déjà la plupart des techniques, et que
vous savez identifier les symboles y faisant
référence, passez directement aux chapitres de la
quatrième partie qui sont consacrés aux styles.
Vous pouvez toujours revenir en arrière et lire les
chapitres précédents plus tard, après que les
autorités compétentes (quelles qu’elles soient)
auront débranché votre ampli ou confisqué votre
équipement pour cause de nuisances sonores.
Partie 1 Vous voulez devenir une
star du rock ?
Chapitre 1
Vas-y guitare…
L e rock, et donc la guitare électrique, n’ont pas
d’ancêtres prestigieux dans l’histoire de la
musique. Inutile de chercher dans l’histoire des
grands compositeurs. Aucun d’entre eux, qu’il
s’agisse de Bach, Beethoven ou Brahms, n’a jamais
écrit de morceaux pour cet instrument, ni
composé de concertos ou de sonates qui auraient
mis en relief ses qualités piquantes ou douces. La
guitare rock n’a pas été non plus jouée dans les
grandes salles de concert européennes ni dans les
salons de certaines maisons distinguées.
Le rock était non seulement inconnu des grands
compositeurs de l’histoire, mais ils n’auraient pu
se l’imaginer, même dans leurs pires cauchemars.
(Imaginez-vous donc ce qu’ils auraient pu penser
d’un concert d’Ozzy Osbourne, qui, par définition,
est un cauchemar, peu importe l’époque à laquelle
vous appartenez !) Le fait est que même si par une
sorte de voyage temporel, ils avaient pu écouter la
guitare électrique martelant le riff de Satisfaction,
ils auraient eu bien du mal à qualifier une telle
intervention du nom de musique.
La guitare électrique de rock est une invention
moderne de la fin du XXe siècle, un phénomène de
l’âge post-électronique. Elle n’est aucunement
rattachée à une époque révolue, au cours de
laquelle la jeunesse était respectueuse des
anciens, la musique était une occupation polie et
les musiciens faisaient très attention à être
acceptés par la société.
La guitare électrique est destinée à ceux qui n’ont
aucune dette envers l’histoire et qui aiment la
musique forte, rebelle, « en plein dans la
tronche ». Cet instrument ne constitue
probablement pas le meilleur choix si vous
souhaitez obtenir la reconnaissance de la
communauté musicale.
Pour simplifier, si vous souhaitez pratiquer un
instrument respectable, apprenez plutôt la flûte
traversière. Mais si vous voulez incendier la
planète, attirer comme un aimant des foules de
fans qui vont vous adorer et, par-dessus le marché,
vous venger de vos parents, prenez une guitare
électrique et hurlez, oui, hurlez de bonheur, car le
rock que vous allez jouer à la guitare électrique va
changer votre vie !
Mais d’abord, il va falloir apprendre à en jouer.
La qualité du son, ou
timbre
Lorsque les guitaristes ont « électrifié » leurs
guitares acoustiques, ils avaient à l’origine
l’intention de donner une chance à leur instrument
de se faire entendre au milieu des autres éléments
de l’orchestre. Peu satisfaits du résultat après
qu’ils ont placé un microphone devant la guitare,
ils décident d’envoyer le son de la guitare vers un
haut-parleur en plaçant un capteur magnétique
(appelé lui aussi « microphone » en français et
pickup en anglais) sous les cordes de la guitare.
(Lisez les deux sections suivantes pour en
apprendre davantage sur les micros de guitares
électriques.) Les guitaristes ont alors rapidement
découvert que contrairement à un microphone
traditionnel, un pickup ne faisait pas qu’amplifier
le son, il le modifiait. Comment donc ? Ce n’était
pas si évident que ça, mais c’était bien réel.
Les différences de base entre le son de la guitare
provenant d’un pickup et celui provenant d’un
microphone traditionnel sont les suivantes :
• Le son est plus doux et il n’est pas le produit
d’une vibration au sein du bois de la caisse.
• Il est plus électronique, avec des notes qui
sonnent de façon plus pure, comme celui d’un
orgue.
• Il a un cycle de vie (début, milieu, fin) moins
défini. Ces étapes, qui sont si facilement
reconnaissables lorsqu’on pince les cordes
d’une guitare acoustique, ne sont pas aussi
délimitées dans le son d’une note jouée à la
guitare électrique.
Étudions maintenant comment l’électrification de
l’instrument en a modifié le son, pour le plus
grand bénéfice des guitaristes de rock.
Le signal
Lorsque les guitaristes d’avant-garde des
années 30 et 40 ont commencé à placer des
éléments électromagnétiques sous les cordes de
leurs instruments, afin d’en capter les vibrations
et de les envoyer, via un câble électrique, vers un
amplificateur de puissance, ils ont fait bien plus
que simplement augmenter le volume sonore de
leurs guitares. Sans le savoir, ils ont causé l’un de
ces « accidents heureux » si nombreux dans les
arts et les sciences (et il s’agit en l’occurrence un
peu des deux).
À l’origine, les guitaristes de jazz qui jouaient dans
des big bands (« grands orchestres ») étaient juste
à la recherche d’un moyen de se faire entendre au-
dessus du vacarme des trompettes et des
roulements de percussions. La guitare, considérée
alors par la plupart des autres musiciens comme
un simple instrument de salon, ne faisait pas le
poids face aux cuivres et aux percussions, et sa
présence sur une scène ne se justifiait que
difficilement. Le banjo, lui, avait une qualité de
son précise et détachée et on le distinguait donc
mieux en provenance du kiosque à musique, mais
le ton qu’il produisait ne possédait pas le même
attrait que celui de la guitare, dont la sonorité est
plus ronde et variée. Le problème, c’était que la
guitare n’était pas aussi bruyante, et il fallait donc
y remédier.
La distorsion du son et la
tenue de la note (sustain)
Lorsque les Dr Frankenstein des guitares à six
cordes des années 30 et 40 se mirent à électrifier
leurs guitares, ils n’imaginaient pas ce qu’allait en
faire Jimi Hendrix à Monterey puis à Woodstock
des décennies plus tard. Tout comme le docteur
bien intentionné du roman de Mary Shelley, ces
inventeurs des débuts de la guitare électrique
étaient des personnes rangées et bien-pensantes.
Ces pionniers voulaient reproduire le son de la
guitare acoustique de façon aussi fidèle que
possible. Heureusement pour nous, ils échouèrent
lamentablement. Le désastre de l’électronique fut
une victoire pour la musique, puisqu’une chose
apparut : si le son de la guitare électrique ne
ressemble pas à celui de la guitare acoustique, ni
même à celui de la guitare acoustique amplifiée à
travers un micro traditionnel, il possède
néanmoins une qualité agréable et tout à fait
exploitable sur le plan musical.
Les efforts visant à produire un son amplifié
correspondant exactement au son de la guitare
acoustique ont échoué avant tout parce qu’ils
produisaient de la distorsion (reproduction
altérée) dans le son. Plus le son était fort, ou plus
la guitare mettait à contribution le circuit
électronique, plus le son présentait de distorsion.
Alors que le signal électronique « s’échauffait », le
son devenait moins net (là où les aigus devenaient
plus sourds) et de façon générale la sonorité se
réchauffait (les notes sonnaient de façon plus
ronde et moins aiguë). Toute cette distorsion
augmentait la tenue ou prolongation de la note
(tendance de la note à sonner indéfiniment à la
même hauteur), et cela pouvait s’entendre même
au niveau sonore le plus faible.
La distorsion, qui est une chose négative dans
quasiment n’importe lequel des autres champs
d’application de l’électronique, a un effet
bénéfique et musical sur le son de la guitare. Au
fur et à mesure que l’on s’est mis à considérer la
guitare comme un instrument de soliste, les
guitaristes se sont rendu compte qu’ils pouvaient
utiliser le facteur de distorsion à leur profit. La
sonorité d’une guitare amplifiée ne se contentait
pas d’être plus forte, elle était différente et
bonifiée, en comparaison de sa sonorité à un plus
faible volume.
C’est la combinaison du timbre (un joli terme
musical qui sert à désigner la qualité sonore), de
la distorsion et de la tenue augmentée de la note,
qui a permis d’épurer le son de la guitare et de le
rendre plus agréable et mélodieux. Il en est venu à
évoquer la sonorité d’un saxophone ou d’un
chanteur de blues, ce qui explique pourquoi tant
de guitaristes de rock se sont faits les dents sur le
blues. Alors que la guitare avait été auparavant un
instrument rythmique, en raison du son saccadé
qu’elle produisait et de sa faible résonance, la
guitare « électronique » possédait désormais des
qualités qui se prêtaient davantage au jeu de
mélodies. L’heure de la guitare était arrivée : elle
pouvait enfin sortir d’un rôle d’accompagnement
pour venir se placer sur le devant de la scène. Tout
ce dont elle avait désormais besoin, c’était d’âmes
courageuses pour dompter ce monstre sonore.
Je dois vous faire remarquer ici que beaucoup de
guitaristes jouant de la guitare acoustique à
l’époque, et notamment Django Reinhardt,
jouaient des mélodies. Ce dernier effectuait même
des étirements de cordes (voir le chapitre 9), une
technique qui est devenue l’apanage des
musiciens jouant de la guitare électrique dans le
monde entier, mais que les guitaristes de musique
classique évitent d’habitude, car ils la considèrent
comme étant « non-acoustique ».
La guitare électrique
La guitare électrique constitue l’élément principal
du système de production du son de la guitare
électrique. Qu’elle ait une finition en acajou
naturel ou qu’elle soit badigeonnée de vert criard
avec des éclairs violets sur la caisse, toutes les
guitares électriques possèdent des
caractéristiques communes. Tout comme une
guitare traditionnelle ou acoustique, une guitare
électrique possède un manche
et une caisse, six cordes et des mécaniques en
haut du manche, qui permettent de resserrer ou
de détendre les cordes afin d’obtenir la hauteur de
ton désirée – c’est ce que l’on appelle
« accordage ». Contrairement à une guitare
acoustique, pourtant, une guitare électrique est
équipée de microphones (dispositifs
électromagnétiques qui captent les vibrations des
cordes) et souvent aussi d’autres matériels
(comme une barre de trémolo, qui est décrite dans
la liste à puces qui
suit). La figure 1.1 montre les différentes parties
de la guitare électrique.
La liste qui suit décrit la fonction des différentes
parties d’une guitare électrique :
• Barre de trémolo. C’est une barre de métal
fixée au chevalet qui permet de varier la
tension des cordes en inclinant le chevalet en
avant ou en arrière. On l’appelle aussi « tige
de trémolo » et « levier ».
• Caisse. Pièce sur laquelle sont fixés le
manche et le chevalet. Elle procure une
surface de jeu à la main droite. La caisse de
résonance est soit pleine, creuse ou
partiellement creuse, et on y fixe le chevalet
et les composants électroniques (micros,
boutons de réglage du volume et de la
sonorité).
• Chevalet. Plaque de métal qui fixe les cordes
à la caisse.
• Bouton de courroie (à l’arrière de la
guitare). Pièce de métal vissée dans la caisse
de la guitare, qui sert à fixer la courroie à
l’arrière.
• Touche. Pièce de bois plate fixée au-dessus
du manche, sur laquelle on place les doigts de
la main gauche pour jouer des notes et des
accords.
• Frettes. Fines barrettes de métal
perpendiculaires aux cordes, qui permettent
de raccourcir la longueur de vibration
effective d’une corde, et d’obtenir ainsi des
notes de hauteurs différentes.
De là vient le verbe « fretter », qui signifie
presser les cordes sur la touche en appuyant
dessus de la main gauche.
• Tête de manche. C’est la pièce qui supporte
les mécaniques, et fournit au fabricant une
surface pour y étaler son logo.
• Manche. Longue pièce de bois qui raccorde
la caisse à la tête de manche. Certains
guitaristes aiment brandir leurs guitares
comme des massues et ils le font
habituellement en les prenant par le manche.
Figure 1.1 Une guitare électrique type, avec ses principaux
éléments.
L’amplificateur
L’amplificateur est un appareil électronique qui ne
comporte aucune pièce mobile (sauf les boutons et
interrupteurs, qui permettent de modifier le
volume et le ton du signal entrant). Vous penserez
peut-être que ces caisses géométriques au look
fonctionnel et qui se contentent d’opérer des
transformations électriques ne sont pas très sexy
(du moins selon les canons en vigueur dans le
monde du rock). Pourtant, la science des amplis
est tout aussi épique que la science des guitares
électriques. Il existe des groupes de mordus (qui,
curieusement, semblent tous entretenir sur
Internet des forums de discussion dédiés à leur
cause) qui consacrent entièrement leur temps à
méditer sur les mythes et mystères du parfait
amplificateur de guitare. (Voir le chapitre 3 pour
plus de renseignements sur la mise en service de
votre ampli.)
Dans votre quête du son parfait, il vous faudra un
ampli. L’histoire relative aux contributions
respectives des fabricants d’amplis légendaires
que sont Fender, Marshall et Vox font intimement
partie de l’héritage culturel du matériel de
rock’n’roll. En plus, il vous faudra bien un endroit
pour poser votre boisson lorsque vous serez sur
scène. La figure 1.2 montre les différentes parties
d’un amplificateur de guitare électrique.
Figure 1.2 Un ampli type de guitare électrique avec la description
de ses principaux éléments.
Les effets
La plupart des guitaristes actuels complètent leur
équipement par quelques pédales d’effets. Cette
unité autonome comprend des éléments dont la
taille peut être comprise entre celle d’un paquet
de cigarettes et celle d’un four de petite taille – en
moyenne, elle se situe entre celle d’un savon et
celle d’un magnétoscope. (Voir le chapitre 15 pour
en apprendre davantage sur le branchement des
effets.) La figure 1.3 présente quatre des pédales
d’effets les plus utilisées par les guitaristes de
rock.
La liste qui suit explique les fonctions de ces
quatre pédales d’effets :
• Délai numérique. Crée un écho en
enregistrant le signal de façon numérique et
en le reproduisant avec un retard dont la
durée est ajustable par rapport au signal
principal.
• Chorus. Crée un effet de son épais et
tourbillonnant, en simulant le son de deux
guitares (ou plus) jouant en tandem, tout en
faisant varier de manière imperceptible
l’accordage et en introduisant un très léger
décalage.
• Distorsion. Simule le son d’un ampli dont on
jouerait à un volume trop élevé pour qu’il
puisse traiter le signal sans le déformer. On
utilise les appareils à distorsion pour leur
aspect pratique, de telle sorte que le
guitariste ne doive pas constamment ajuster
les boutons de contrôle de l’ampli pour
obtenir un son avec distorsion.
• Pédale wah-wah. Pédale manœuvrée par le
pied du guitariste, qui crée une variation
tonale ressemblant au son d’un cor joué avec
une sourdine, ou de l’onomatopée « Ouah !
Ouah ! » (wah-wah en anglais), d’où son nom.
Figure 1.3 Quatre pédales d’effets dont se servent habituellement
les guitaristes de rock (de gauche à droite) : délai numérique,
chorus, distorsion, wah-wah.
Comprenez le
fonctionnement d’une
guitare électrique
Il est certes important de reconnaître les
différentes parties de la guitare, mais essentiel de
savoir ce qui fait qu’une guitare électrique
fonctionne comme un tout afin de la distinguer
d’un basson ou d’un accordéon, par exemple. Je
n’ai rien contre ces instruments, mais si en public
vous essayez d’appliquer la technique de Pete
Townshend (qui consiste à faire tournoyer votre
bras en l’air pour gratter la guitare à chaque
passage), sur un basson, ne soyez pas surpris si le
service d’ordre vous évacue promptement de la
scène et vous propose une tisane relaxante.
La tension et la longueur
Deux caractéristiques déterminent la hauteur de
ton d’une corde : sa tension et sa longueur. En
conséquence, on peut changer la hauteur de ton
d’une corde de deux manières : en modifiant sa
tension (c’est ce que vous faites lors de
l’accordage ou avec les étirements) ou sa longueur
(en les frettant, c’est-à-dire en changeant la
longueur de la corde destinée à vibrer). Il vous
faut changer de hauteur de ton pour jouer
différentes notes, que ce soit pour une gamme,
une mélodie ou une progression d’accords.
Évidemment, il ne serait pas envisageable de jouer
de la guitare si la seule manière de modifier les
hauteurs de ton était de frénétiquement ajuster la
tension chaque fois que vous pincez une corde.
Vous finiriez par ressembler à l’équivalent musical
des clowns qui font tourner des assiettes sur une
baguette. Les guitaristes emploient donc une autre
méthode pour modifier la hauteur de ton de la
corde, ils la frettent.
Fretter les cordes, c’est donc la manière dont on
change les notes sur la guitare électrique. Sans
fretter les cordes de la main gauche (voir le chapit
re 2), on pourrait frapper la guitare et faire
beaucoup de bruit, mais les notes ainsi produites
seraient toujours les mêmes, ce qui serait plus
soporifique que le pire des discours d’un politicien
barbant (je ne citerai personne).
L’une des grandes différences entre deux des
icônes de guitares électriques, la Gibson Les Paul
et la Fender Stratocaster, c’est que les longueurs
de leurs cordes respectives sont différentes : celle
de la Les Paul est de 62,865 cm (24,75 pouces),
celle de la Strat de 64,770 cm (25,50 pouces). Pas
grande, mais pourtant suffisamment pour faire une
différence perceptible entre les mains.
La physique nous enseigne que deux cordes de
longueurs différentes qui produisent la même
hauteur de ton (ce qui est nécessaire pour qu’elles
soient accordées) ont des tensions différentes. La
Strat, dont la longueur des cordes est la plus
grande, les soumet à une tension légèrement
supérieure à celle de la Les Paul. Pour le
guitariste, cela crée deux différences
fondamentales dans la manière de jouer : une
réponse des cordes plus tendue ou plus vive, et
des frettes plus larges sur la Strat ; et une réponse
des cordes moins tendue, moins nette et des
frettes plus petites sur la Les Paul.
Mais avant que vous n’essayiez d’en tirer des
conclusions, ces descriptions ne sont pas des
jugements de valeur : elles n’indiquent pas si l’un
ou l’autre de ces aspects est bon ou mauvais, et
l’auteur se garde bien d’en favoriser un.
Il s’agit simplement de différences physiques, que
j’espère avoir décrites de la façon la plus neutre
possible, entre la sensation que l’on a lorsque l’on
joue de la guitare avec ces tensions de cordes
différentes. Celle que vous préférerez sera votre
choix personnel. La plupart des guitaristes
professionnels de rock n’ont même pas de guitare
« à tout faire ». Ils choisissent plutôt leur
instrument en fonction du type de musique qu’ils
vont jouer, et ils ont de nombreuses guitares à leur
disposition pour jouer dans différents styles.
Vos mains
Jouer de la guitare requiert d’utiliser les deux
mains en même temps alors que chacune d’elles
exécute une action différente. Cela diffère de jouer
par exemple du piano ou du saxophone, car sur
ces instruments, les deux mains exécutent le
même type d’action (qui consiste respectivement à
frapper des touches ou à appuyer dessus). Pour
jouer de la guitare, il faut sélectionner avec la
main gauche (voir le chapitre 4) les notes que l’on
veut faire sonner en plaquant les cordes contre les
frettes, et faire sonner ces notes en les attaquant
(ou en les pinçant) de la main droite (voir le chapit
re 5). Et vous, les gauchers, ceux qui inversent les
cordes pour jouer, comprenez bien sûr que j’utilise
les termes « main gauche » et « main droite » pour
désigner respectivement la main qui frette les
cordes et celle qui les pince. Je n’ai aucun préjugé
contre les gauchers, il s’agit ici simplement de
conventions universellement en vigueur pour
désigner le jeu de la guitare. Certains de mes
meilleurs amis sont des gauchers (bien que
personnellement, étant américain et droitier, j’ai
toujours trouvé injuste qu’au base-ball ils soient
plus près d’une enjambée complète de la première
base lorsqu’ils manient la batte !).
À première vue, cela peut sembler être
l’équivalent musical de se masser le ventre tout en
se tapotant la tête, mais au bout d’un moment,
exécuter deux actions différentes pour produire un
son devient une seconde nature, et l’on n’y pense
même plus. C’est comme marcher en mâchant du
chewing-gum. Si vous n’en êtes même pas
capable, alors peut-être que vous devriez
envisager de vous présenter aux élections
présidentielles au lieu de vouloir apprendre à
jouer de la guitare électrique.
Les microphones et
l’amplification
C’est la vibration des cordes qui produit les
différents sons de la guitare. Il faut pourtant bien
pouvoir les entendre ces sons, car sinon cela ne
sert pas à grand-chose. Avec une guitare
acoustique, pas de problème, car celle-ci possède
son propre ampli sous la forme de la caisse de
résonance, qui amplifie le son de façon…
acoustique.
Pour sa part, une guitare électrique ne produit
quasiment aucun son acoustique. (Bon d’accord,
un tout petit peu, comme un moustique qui fait
bzzz, mais d’un volume bien trop réduit pour
affronter un stade ni même embêter vos voisins.)
Un instrument électrique crée ses tons
uniquement avec des moyens électroniques. La
corde qui vibre est bien la source du son, mais ce
n’est pas une caisse creuse en bois qui rend ces
vibrations audibles. Au lieu de cela, ces mêmes
vibrations altèrent ou modulent le champ
magnétique produit par les microphones, qui sont
des aimants à bobine placés au-dessous des
cordes. Lorsque les vibrations des cordes
modulent le champ magnétique du microphone,
celui-ci produit un léger courant électrique.
Si vous vous souvenez de vos cours de physique de
seconde, le fait d’enrouler un fil électrique autour
d’un aimant crée un courant de faible intensité
dans le fil. Lorsque vous modifiez le champ
magnétique autour de ce fil à l’aide d’une
substance magnétique, vous créez des fluctuations
du courant même. Une corde tendue vibrant à la
fréquence de 440 vibrations par seconde (440 Hz)
crée un courant qui fluctue lui-même 440 fois par
seconde. Faites passer ce courant à travers un
amplificateur et puis à travers un haut-parleur, et
vous allez entendre le son la. Plus spécifiquement,
il s’agit du la situé au-dessus du do central sur le
clavier d’un piano, ce la qui constitue la référence
absolue de la musique moderne (on dit : « donner
le la »), qu’il s’agisse de l’Orchestre
philharmonique de New York, des Rolling Stones
ou de Metallica (j’ai pourtant déjà entendu dire
que Metallica emploie une note de référence
de 666 hertz, au lieu de 440 – je plaisante, bien
sûr, chers fans de Metallica !). Pour en savoir plus
sur l’accordage, voir le chapitre 2.
Des accessoires pour votre
guitare
Bien que j’aie passé en revue les éléments
essentiels de l’arsenal de la guitare électrique
pour le rock, il existe d’autres accessoires. Vous
pouvez acquérir d’autres éléments utiles, mais pas
forcément essentiels, y compris tous ceux qui
rendent le jeu à la guitare électrique un peu plus
facile. La figure 1.4 présente un assortiment
d’accessoires de guitare.
Voici une liste d’accessoires qui accompagnent le
guitariste bien équipé, avec leurs descriptions
respectives.
Les courroies
Une courroie, c’est aussi une nécessité absolue,
mais à une condition : que vous jouiez debout. On
peut jouer assis avec une courroie, mais il s’agit
d’un choix personnel. (Voir le chapitre 2 pour en
apprendre davantage sur la manière de tenir la
guitare). La plupart des gens qui veulent jouer de
la guitare électrique se tiennent debout une partie
du temps, surtout s’ils jouent en concert. Il est
donc judicieux de toujours avoir une courroie
enroulée et glissée dans la housse de la guitare,
même si vous jouez la plupart du temps en
position assise.
Les courroies sont fabriquées dans des matériaux
très divers, du cuir aux mailles de l’ère spatiale,
vous en trouverez donc certainement une à votre
goût. Il est même possible de se faire
personnaliser une courroie en faisant estampiller
dessus vos initiales ou votre nom du côté qui fait
face au public. Cela fait bon effet à la télévision.
Les câbles
Il s’agit des fils électriques qui raccordent les
guitares aux amplis et aux autres éléments de
l’équipement, vous en avez donc besoin d’au moins
un. Si vous vous servez d’une pédale d’effets, vous
aurez besoin de deux câbles. Si vous avez deux
pédales d’effets, vous aurez besoin de trois câbles,
trois effets, quatre câbles, etc. Mais que vous vous
serviez d’effets ou non, il vaut toujours mieux avoir
un câble de rechange (comme les courroies, on
peut enrouler les câbles et les caler dans un coin
de la housse sans qu’ils soient gênants). C’est une
précaution utile, car un câble défectueux peut
vous réduire au silence aussi rapidement qu’un
manche cassé ou qu’un haut-parleur hors service.
Les accordeurs
Un accordeur est un appareil qui permet
d’accorder les instruments. Il ne tournera pas les
mécaniques à votre place, mais son VU-mètre vous
indiquera avec une plus grande précision que celle
de votre oreille si une corde joue une note trop
haute ou trop basse, même si vous avez l’oreille
absolue (le chapitre 2 traite dans le détail
l’utilisation des accordeurs).
DANS CE CHAPITRE
Tenez la guitare en position assise ou debout
•
Placez correctement vos mains sur l’instrument
•
Accordez votre guitare
•
Lisez la notation musicale
•
Jouez votre tout premier accord
Chapitre 2
De la tenue !
L es guitares électriques sont si faciles à tenir,
qu’au moment même où vous en mettez une en
bandoulière, vous avez presque envie de sauter de
joie… Pas de doute, elles vous donnent un air très
cool. Entre nous, que pourrait-on reprocher à un
instrument dont le simple port améliore votre
allure générale ? Que la vie serait agréable si tous
les objets de notre environnement avaient le même
effet !
La position assise
Voici ce qu’il faut savoir lorsque vous jouez assis :
sur une chaise normale ou de bureau confortable
(pas sur un fauteuil ni sur un sofa), posez la taille
de l’instrument (c’est-à-dire la partie incurvée de
l’éclisse, entre les parties bombées qui ressemblent
respectivement à des épaules et à des hanches) sur
votre jambe droite. Asseyez-vous légèrement vers
l’avant avec les pieds écartés. Placez l’avant-bras
droit sur le bord supérieur pour équilibrer la
guitare, comme le montre la figure 2.1. Vous devez
pouvoir retirer complètement la main gauche du
manche sans que la guitare ne change de position.
Ne vous servez pas de la main gauche pour soutenir
le manche de la guitare.
Un peu d’action
Si vous avez déjà joué de la guitare acoustique, vous
allez immédiatement remarquer que les manches
des guitares électriques sont à la fois plus étroits
(de la 1re à la 6e corde) et moins profonds (en ce qui
concerne l’épaisseur du manche) que ceux des
guitares acoustiques. Par ailleurs, les cordes des
guitares électriques sont d’un calibre inférieur à
celles des guitares acoustiques. Vous remarquerez
aussi – et cela n’est pas étonnant – qu’il est bien
plus facile de tenir et de fretter une guitare
électrique qu’une guitare acoustique, à un point tel
que c’en est presque une honte ! Mais
incontestablement, la plus grande différence, selon
que l’on joue sur une guitare électrique ou sur une
guitare acoustique, réside dans la jouabilité.
Figure 2.4 Une corde frettée. Notez que le doigt ne se trouve pas au
milieu de la case, mais plus près de la barrette.
Comment fonctionne-t-il ?
Un accordeur détecte la hauteur de la note jouée par
une corde et indique sur son VU-mètre ou ou avec
des indicateurs lumineux quelle est la note la plus
proche (la, sib, si, do, etc.). Il vous indique aussi si
la corde est trop aiguë ou trop grave par rapport à
une telle note. C’est un système formidable, parce
que vous pouvez utiliser l’accordeur lors d’une
interprétation : l’appareil vous permet de monter
ou descendre une corde d’un demi-ton durant un
passage particulier d’un morceau. Si votre jeu est
plus adroit, vous pouvez même procéder à un
désaccordage plus important en réglant la corde de
mi grave en ré (et donc en sautant le réb), de façon
rapide et silencieuse. La figure 2.7 montre la
version à pédale d’un accordeur électronique, très
populaire.
Si vous jouez avec une pédale de volume, placez
votre accordeur devant celle-ci dans la chaîne de
signal. De cette manière, si vous réduisez le
volume, cela coupera le signal après son passage à
travers l’accordeur, ce qui va permettre d’accorder
l’instrument en silence. Vous pouvez toujours
réduire le volume de l’ampli pour obtenir le même
effet, mais il est parfois plus difficile d’atteindre
l’ampli que d’appuyer simplement sur une pédale.
En fait, si vous avez un accordeur dans votre chaîne
de signal (le circuit composé de votre guitare, des
pédales d’effets et de l’ampli), celui-ci doit être
placé au plus près de la guitare, avant tout
dispositif d’effets.
Figure 2.7 Cet accordeur Boss TU-2 possède un grand VU-mètre qui
permet de facilement savoir si une corde est trop grave ou trop aiguë, et
des indicateurs lumineux qui indiquent la hauteur de la note la plus
proche.
Le doigté de l’accord
Pour jouer l’accord de mi de la figure 2.8, exécutez
les étapes suivantes :
Figure 2.11 Le doigté de l’accord de mi. Notez la façon dont les doigts se
courbent et dont les jointures se plient pour cet accord.
Plaquez un accord
Maintenant que votre main gauche est toute prête,
donnez donc aussi quelque chose à faire à la main
droite. Plaquez l’accord en frottant les six cordes
d’un seul coup, en un mouvement régulier et
ferme. Ne frottez pas trop fortement les cordes.
Écoutez la piste no 2 du CD, et essayez d’atteindre
ce niveau d’intensité (qui d’ailleurs n’est pas
intense, mais détendu) et de régularité. Notez aussi
que les quatre accords plaqués sont non seulement
réguliers et égaux, mais aussi cohérents ; cela pour
dire qu’un accord plaqué pris séparément sonne
comme chacun des autres.
Chapitre 3
L’ampli, c’est l’autre
« moitié » de la guitare
E nfant, j’ai ardemment désiré, pendant une
éternité (bon d’accord, c’était seulement pendant
tout un été), ma première guitare. Celle-ci était
suspendue, inaccessible, dans la devanture du
marchand d’instruments de musique. Après
plusieurs mois interminables durant lesquels j’ai
fait toutes sortes de petits boulots, j’ai enfin pu
acheter la guitare de mes rêves. Tandis qu’il
retirait mon trésor durement gagné de la vitrine,
le vendeur a lâché avec désinvolture : « Ouais,
c’est vraiment une bonne guitare que tu achètes
là, petit. Qu’est-ce que tu as comme ampli ? »
Un ampli ? Je n’y avais jamais pensé ! Est-ce que
j’avais besoin d’un ampli ? Bien sûr que oui, mais
j’avais consacré toute mon énergie à l’achat de
cette guitare. Alors que ces mots déferlaient sur
moi comme une lame de fond, je me rendis compte
que je n’y avais même pas pensé. Il fallait que je
me branche à quelque chose pour qu’on
m’entende. Ma maman n’était pas prête à
dépenser un centime de plus pour ma vocation
musicale, et elle appela donc un ami électricien
qui tenait une boutique de réparation de matériel
électroménager à l’autre bout de la ville. Comble
de l’humiliation, nous nous sommes retrouvés
dans un atelier de réparation de machines à laver,
pour acheter ce qui ressemblait à un grille-pain
reconverti ! J’ai dû attendre six mois de plus avant
de pouvoir acheter un véritable ampli, ce qui m’a
aidé à avoir le courage de jouer devant mes
copains (les enfants de l’école primaire peuvent
être vraiment cruels, vous savez). Donc suivez ce
conseil de quelqu’un qui a testé pour vous,
n’oubliez pas l’ampli ! Il fait des merveilles pour le
son de votre guitare (sans parler de l’estime de
soi).
Vous ne pensez peut-être pas que l’ampli soit un
élément tape-à-l’œil dans la distribution des rôles
de la guitare électrique de rock, surtout lorsqu’il
doit partager les feux de la rampe avec sa collègue
plus prestigieuse, la guitare électrique. Mais les
amplis sont essentiels, car ils contribuent au grand
son rock de la guitare électrique et font
littéralement la moitié du travail. Donc bien que ce
livre s’appelle La Guitare électrique pour les Nuls,
on aurait tout aussi bien pu l’appeler La Guitare
électrique avec son Ampli pour les Nuls : Hum…
quelque part, ça n’a pas le même punch.
Pourtant, outre la guitare elle-même, l’ampli est
l’appareil le plus important de votre arsenal de
rock’n’roll, et plus vous comprendrez votre ampli,
plus vous en serez passionné. Dans ce chapitre, je
vais vous emmener en voyage « à l’intérieur de la
boîte », à travers des sections plus petites qui
couvrent des caractéristiques que tous les amplis
de toutes les marques et de tous les modèles
partagent. Ensuite, j’approfondis encore pour voir
comment l’utilisateur (c’est vous) peut manier les
boutons de réglage qui commandent ces parties.
Et ne vous en faites pas, nul besoin d’avoir un
permis de conduire pour pouvoir vous servir de
l’un de ces bébés.
Découvrez comment
fonctionne un ampli
Les amplis sont des appareils intégralement
électroniques, et il faut bien constater que cela
effraie certains. Ou du moins, c’est suffisamment
intimidant pour que certains guitaristes débutants
aient plus de difficultés à se familiariser avec un
ampli qu’avec quelque chose dont on peut jouer,
comme une guitare.
Il n’est pas nécessaire de connaître la physique de
la combustion interne du moteur pour apprécier
les performances d’une voiture de sport. Il en va
de même pour les amplis : on peut prendre plaisir
à la « combustion interne » simplement en jouant
avec. Comme une belle voiture de sport, un bon
ampli possède une personnalité qui lui est propre,
il répond à chacun de vos mouvements, et il vous
donne l’impression enivrante que vous contrôlez
quelque chose de vraiment puissant. Connaître, ne
serait-ce qu’un minimum, ce qui se passe sous le
capot de votre ampli va augmenter non seulement
votre estime pour lui, mais aussi le plaisir que
vous aurez à en jouer.
Le préampli
Tout amplificateur, qu’il s’agisse d’un
amplificateur pour guitare ou pour claviers, ou
d’un amplificateur de chaîne hi-fi, possède deux
parties qui amplifient le signal : le préampli et
l’ampli de puissance (voir plus bas). Dans les
systèmes d’amplification de guitare, le préampli
prend le signal chétif qui provient de la guitare
(après tout, il est produit par de simples aimants),
le gonfle de telle sorte que l’ampli de puissance
puisse en faire quelque chose, et le transforme en
sonorités à haut volume qui finissent par jaillir des
haut-parleurs tendus à claquer. Le résultat, c’est
un son qui décoiffe les dix premières rangées du
public (eh, on peut quand même rêver !).
Le préampli, c’est la garderie du traitement du
signal, il est destiné à fortifier et à élever les
petites impulsions et à les aider à faire leurs
premiers pas de bébé dans le pays de
l’amplification. Les préamplis ont une très bonne
réponse aux signaux délicats et relativement
faibles qui proviennent des microphones de la
guitare.
L’ampli de puissance ne peut pas faire grand-chose
d’un signal de guitare non traité, qui n’apparaît
pas sur son écran radar, et préfère s’occuper des
niveaux générés par un préampli. L’ampli de
puissance prend tout ce qu’il voit venir à son
entrée, et s’efforce d’en produire une copie exacte,
à un niveau sonore des milliers de fois plus élevé
(qu’on appelle dans le jargon de l’électronique
« niveau d’entrée ligne »). Un ampli de puissance
n’est peut-être pas en mesure de faire honneur à
un signal de guitare, mais il peut reconnaître un
signal de préampli, le gonfler à bloc et s’en servir
pour mettre la pâtée aux haut-parleurs.
Représentez-vous le préampli comme un agent
artistique à la recherche des talents qui débutent,
et l’ampli de puissance comme un grand
producteur de films de Hollywood. L’imprésario,
pardon, le préampli bonifie le talent de l’artiste et
le prépare au grand écran, pardon, au haut-
parleur. L’ampli de puissance ne perd pas de temps
avec les talents modestes, mais il a la puissance
qu’il faut pour prendre les talents affirmés et en
faire des succès au box-office.
L’idée de deux boutons de commande du volume
est spécifique à l’amplification de la guitare.
Normalement, les amplis de chaîne haute fidélité
ne donnent pas à l’utilisateur un accès séparé au
préampli et à l’ampli de puissance. Les utilisateurs
veulent simplement obtenir de leur chaîne la
meilleure fidélité (c’est-à-dire le signal le plus
précis) possible. Mais avec un ampli de guitare
électrique, on peut utiliser le rapport entre le
volume du préampli et celui de l’ampli de
puissance pour en fait dégrader la fidélité (sous la
forme de distorsion, ou overdrive) afin d’obtenir
un effet musical, comme j’en parlerai plus loin
dans ce chapitre.
Les boutons de réglage de
la sonorité
Une fois sorti du préampli, le signal passe à
travers une série de filtres électroniques, qui
augmentent ou réduisent de façon sélective le
niveau de certaines fréquences. Ces filtres de
contrôle de la sonorité constituent ce que l’on
appelle l’EQ (egalisation ou equalization), un
traitement qui « module le son ».
Lorsqu’un musicien évoque la sonorité d’une
guitare, il est courant qu’il parle
d’équalization/equalizer/EQ. : Voici quelques
exemples d’usage :
• Comme une entité : « L’EQ du son de ta
gratte me donne l’impression que je suis en
train de mâcher du papier d’aluminium. Est-
ce que tu peux l’adoucir un peu, STP ? »
• Comme le nom d’un appareil : « Salut ! Je
suis le nouveau bassiste. Est-ce que je peux
emprunter votre EQ à dix bandes ? J’ai oublié
le mien. »
• Comme verbe : « Peux-tu s’il te plaît vérifier
l’EQ de cet ampli afin de faire cesser ce bruit
d’une tronçonneuse en train de scier une
ardoise ? Merci. »
Les boutons de réglage de la sonorité de votre
ampli de guitare ont la même fonction que ceux
des graves et des aigus de votre chaîne stéréo. Ils
augmentent ou réduisent le son. Comme ces filtres
n’affectent pas toutes les fréquences de la même
façon (ce qui causerait une augmentation du
volume sonore d’ensemble), mais seulement des
gammes de fréquences spécifiques, nous
entendons une différence au niveau de la sonorité
qui en résulte. Contrairement à un ampli de chaîne
haute-fidélité, un ampli de guitare permet un
contrôle plus précis de la sonorité que le seul
rapport des des graves et des aigus. La plupart
des amplis possèdent également un bouton de
commande des fréquences moyennes (midrange
en anglais, abrégé par mid), intermédiaires entre
les graves (bass) et les aigus (treble). Les amplis
plus sophistiqués ont même un bouton de contrôle
des fréquences comprises entre la gamme des
médiums et des aigus, appelée presence en
anglais, particulièrement bien adapté aux
fréquences de la guitare électrique. D’autres
amplis encore sont munis d’un bouton « contour »
(EQ actif, sophistiqué et amélioré), et certains
possèdent même deux boutons pour les médiums
qui fonctionnent en paire : l’un pour sélectionner
une fréquence et l’autre pour augmenter ou
réduire le niveau de cette fréquence. Pourtant,
quels que soient la configuration de l’ampli et son
degré de spécificité, les boutons de la section
d’égalisation de l’ampli servent à modifier les sons
graves, médiums et aigus en provenance du
préampli.
Ne vous préoccupez pas trop de comprendre les
différences techniques des boutons. Pour produire
un bon son, il faut peu de connaissances
scientifiques (en tout cas de la part du musicien),
parce que les guitaristes, même les meilleurs,
tripotent simplement les boutons jusqu’à ce qu’ils
obtiennent quelque chose qui leur plaît. Et cela
leur suffit très bien.
Les effets
Une fois sorti de la section d’EQ ou de contrôle de
la sonorité, le signal passe à la section des effets,
qui consiste habituellement au moins en un bouton
de réglage de la réverbération, et peut en outre
comporter un effet de trémolo, de vibrato ou de
chorus. (Il s’agit des mêmes effets que l’on peut se
procurer sous une forme externe de pédales ou
boîtier commandé au pied – voir le
chapitre 15 pour en apprendre davantage sur ces
effets sonores). On peut se servir des effets pour
mettre en valeur le son de façon subtile, pour lui
donner une certaine couleur, de la chaleur, de la
rondeur ou juste un peu plus de « vie ».
Là n’est pas tout. Un musicien peut aussi employer
les effets pour rendre le son de la guitare
complètement dément, extra-terrestre, spatial,
sous-marin, déformé et torturé, ou pour lui donner
n’importe quelle autre qualité complètement
artificielle. La manière de se servir des effets est
strictement question de goût, et elle dépend de la
réaction que l’on cherche à produire chez
l’auditeur. Une qualité de son que l’on pourrait
décrire comme « laide », « effrayante »,
« brutale » et « complètement vulgaire » sera
parfaitement exploitable dans la musique rock,
surtout dans les genres punk et heavy metal. On
utilise souvent certains effets (avec la simple
surpuissance) pour atteindre un idéal esthétique
spécifique. Pourtant, à moins que vous ne
choisissiez un son vraiment farfelu, vous allez vous
rendre compte, au fur et à mesure que votre jeu va
se développer, qu’il vaut mieux se servir de façon
subtile des effets dans la plupart des situations
musicales.
Ne confondez pas les effets d’un ampli avec les
effets externes comme les boîtiers commandés au
pied ou les pédales, dont je fais la description plus
loin dans le livre. La section des effets d’un ampli
remplit souvent la même fonction que son
équivalent externe de même nom. Il est très
pratique d’avoir des effets intégrés à l’ampli, bien
que les dispositifs d’effets externes couvrent
habituellement un choix plus vaste.
L’ampli de puissance
La dernière étape du voyage du signal électrique à
destination du haut-parleur, c’est l’amplificateur
de puissance, qui est un endroit où l’on ne
plaisante pas et où le signal, déjà traité certes,
mais à puissance encore faible, est gonflé pour se
transformer en véritable guerrier de l’onde
sonore. L’ampli de puissance ajoute très peu de
couleur au son, du moins en comparaison des
étapes précédentes, parce que sa fonction
première consiste à reproduire aussi fidèlement
que possible le signal qui a traversé les sections
préampli, égaliseur et effets. Vous pourriez en
conclure que la section ampli de puissance se
compose d’éléments simples et non créatifs, mais
en fait ce n’est pas le cas.
Bien que sa fonction soit simple à décrire, le
traitement qui a lieu dans l’ampli de puissance est
assez complexe et exigeant sur le plan de
l’électronique. Dans les amplis de grande
puissance, la partie ampli de puissance est plus
grande, plus lourde, et c’est celle qui coûte le plus
cher à fabriquer. Dans les vieux amplis à lampes,
ces étranges objets du désir convoités par les
connaisseurs, l’ampli de puissance ajoute aussi un
brin de couleur au son. Pourtant, une telle
coloration n’est pas forcément souhaitable, car
cette fonction est réservée aux lampes du
préampli. Il demeure que, en ce qui concerne les
amplis à lampes, le résultat est si plaisant par ses
qualités musicales que les guitaristes font une
exception.
Le panneau de commande
Le panneau de commande est une plaque de métal
qui accueille boutons, interrupteurs et prises de
l’ampli. Sous les boutons, dépassant des trous du
panneau, on trouve des tiges rotatives qui
envoient des messages aux composants
électroniques du châssis (plateau ou compartiment
métallique qui abrite les composants électroniques
de l’ampli). Le panneau de commande et ses
boutons de réglage sont souvent encastrés dans le
cabinet ou montés de façon à être protégés de
dommages éventuels. Cela permet d’éviter qu’ils
soient arrachés alors que vous accrochez l’ampli
en le chargeant dans le coffre d’une voiture,
surtout quand on sait qu’en général on ne dégage
pas le coffre d’une voiture (moi, en tout cas, je
déteste le faire). Le panneau de commande est
l’endroit où se trouve le cerveau de toute
l’entreprise. C’est à la chaîne du signal ce que
Houston est à la navette spatiale de la NASA. La fi
gure 3.2 montre le panneau de commande d’un
ampli combo type.
Gain /drive
Le gain et le drive sont des termes synonymes qui
décrivent simplement les réglages du volume du
préampli. Plus vous tournez n’importe lequel des
boutons de réglage du préampli, plus vous
introduisez de distorsion dans le signal. Le volume
du préampli donne une déformation plaisante en
termes de musicalité, et les guitaristes de rock se
servent de ce phénomène pour obtenir la qualité
de leur son et sa tenue. (Voir le chapitre 1 pour
une description plus détaillée de la tenue et de la
qualité du son de la guitare électrique.)
Figure 3.3 Le contrôle des deux volumes : préampli (GAIN), ampli
de puissance (bouton VOLUME). Le troisième bouton contrôle la
sonorité (EQ).
Boutons de réglage de la
sonorité
À l’étage de modelage du son d’un ampli, divers
filtres électroniques ajoutent ou retirent des
fréquences, en donnant au guitariste le contrôle
de la sonorité du son indépendamment de ce qui
est permis par les boutons du volume et des effets.
La plupart de ces boutons de réglage portent des
noms que l’on comprend de façon intuitive (du
moins si l’on parle anglais), et ils produisent les
résultats attendus. Ainsi, si vous tournez sur la
droite le bouton « Treble », vous augmentez les
aigus. La figure 3.4 montre la section de modelage
du son du tableau de commandes d’un ampli.
Graves (Bass)
Le bouton de réglage des basses fréquences
détermine dans quelle mesure le son est grave, ou
ronflant. Si vous augmentez les graves, cela donne
davantage de « corpulence » au son, si vous les
réduisez, vous réduisez au passage le niveau de
vibration.
Aigus (Treble)
Le bouton de contrôle des fréquences les plus
élevées, les aigus, peut redonner de l’éclat à un
signal devenu terne après être passé à travers de
trop nombreuses pédales d’effets. Si un signal a un
son trop dur, couper les aigus le rendra plus doux.
Presence
Du point de vue technique, il s’agit d’un bouton de
contrôle des fréquences comprises entre les
médiums et les aiguës. Le terme anglais presence
est assez mal choisi, car l’augmentation de ces
fréquences n’a pas pour effet de « rapprocher le
son du public ». Cette augmentation ajoute
simplement un « lustre » ou un « éclat », et elle
peut véritablement adoucir un signal. Mais
attention à ne pas en abuser, car elle peut
vraiment fatiguer les oreilles et créer un son de
saccharine.
Interrupteur de brillance
(bright switch)
Il s’agit d’un interrupteur à bascule qui prend
donc deux positions pour sélectionner soit un son
normal, soit un son plus brillant. La plupart des
guitaristes de rock qui ont des amplis avec bright
switch utilisent cette fonction en permanence.
Pour le passage jazzy occasionnel, ils choisiront
pourtant de placer l’interrupteur en position
« normale ».
Ne croyez pas qu’en ajustant un réglage via un
bouton, vous modifiez seulement une série de
notes. Par exemple, réduire les aigus n’affecte pas
seulement les notes élevées. Cela modifie le
contenu tout entier des fréquences aiguës du
signal. Donc même si vous ne jouez que des notes
graves, le fait d’augmenter les aigus changera la
partie aiguë de ces notes graves, ce qui va inhiber
leur aptitude à « pétiller ». Soyez conscient que si
l’effet des boutons de réglage est avant tout
perceptible sur les gammes de fréquence qu’ils
gouvernent, ils influencent la qualité tonale du
signal tout entier.
La réverb
L’abrévation réverb désigne la réverbération. Il
s’agit d’un des effets de base de la guitare, l’un de
ceux que l’on entend sur quasiment n’importe quel
exemple de musique rock enregistrée. Les amplis
plus anciens utilisent en fait des ressorts de métal
(fixés dans une boîte boulonnée à l’intérieur du
cabinet) qui gigotent et font un bruit d’écrasement
si vous secouez l’ampli. Les nouveaux amplis
produisent l’effet de réverb grâce à la technologie
moins coûteuse des puces et des circuits
numériques, mais l’intention est la même : simuler
le son d’une guitare jouée dans un cadre
acoustique, qui peut aller d’une petite pièce à une
scène de concert, d’une caverne à une cathédrale
géante. Un bouton unique permet de régler
l’intensité de l’effet. La figure 3.5 montre le
bouton de réglage de la reverb d’un ampli.
Le trémolo
Le trémolo (Tremolo) est causé par une oscillation
rapide du volume d’un signal. Les vieux amplis
Fender étaient munis de deux boutons, speed
(contrôle de la vitesse des oscillations) et intensity
(qui détermine la différence entre les sections
fortes et faibles du son). Lorsque cet effet est réglé
sur un faible niveau, le son a un léger
frémissement. Si on augmente l’intensité, on dirait
que l’on joue à travers un ventilateur électrique.
Les amplis fabriqués aujourd’hui incorporent
rarement le bouton de trémolo, sauf s’ils
cherchent à reproduire une ambiance rétro.
Parfois, vous entendrez parler de « vibrato » pour
désigner le trémolo, mais il s’agit d’un emploi
abusif. Le vibrato désigne la fluctuation rapide de
la hauteur de note, le trémolo désigne celle du
volume sonore. Fender propose toute une série
d’amplis proposant un effet appelé « Vibro » et qui
est en fait le trémolo. Dans le monde du rock, il est
courant de voir ainsi des termes employés
abusivement, mais cela fait peut-être partie de son
charme rebelle.
Le chorus
Cet effet simule le son de plusieurs guitares jouant
en même temps, ce qui crée un ensemble plus
étoffé et légèrement tourbillonnant.
L’augmentation de la vitesse produit un effet de
gazouillis. Si l’on accroît l’intensité, les sons
deviennent plus riches et comme accélérés dans
leur débit. La figure 3.6 montre les boutons de
contrôle du chorus sur un ampli rendu célèbre par
son effet de chorus intégré : le Roland JC-120.
Sortie haut-parleur
(Speaker out)
La sortie principale speaker out (« sortie haut-
parleur ») est constituée d’une prise jack qui relie
l’ampli de puissance de l’ensemble à son haut-
parleur interne (s’il s’agit d’un combo), ou au
cabinet principal (si l’ampli et le haut-parleur sont
logés dans des cabinets séparés). Certains amplis
présentent des sorties haut-parleurs
supplémentaires, qui permettent de raccorder
d’autres cabinets. 99 fois sur 100, vous
souhaiterez que le son de votre ampli sorte du
haut-parleur, parce que c’est comme ça qu’on
écoute la guitare électrique : à travers un haut-
parleur. Les choses sont différentes pour un piano,
une flûte ou même une guitare acoustique qui
produisent leurs sonorités sans l’aide d’un haut-
parleur. Ces instruments ne nécessiteront de haut-
parleurs que pour les enregistrements. En
revanche, une guitare électrique ne connaît pas de
réalité audio, en concert ou enregistrée, sans haut-
parleur. Même si l’on se sert d’une sortie Direct
Out (voir plus loin dans cette section), un
simulateur de haut-parleur est employé pour
simuler le son du signal qui passe à travers le
haut-parleur.
Sortie casque
À l’ère post-baladeur, tout le monde comprend
l’importance d’écouter de la musique au casque.
C’est pourquoi de nombreux fabricants d’amplis
proposent une sortie casque, qui permet d’écouter
sans haut-parleur. En écoutant votre guitare au
casque, vous pouvez la faire hurler à votre guise et
entendre des niveaux tonitruants de distorsion
produits par le circuit overdrive du préampli, sans
pourtant déranger le moins du monde votre voisin
qui a choisi de regarder la télé. Les sorties casque
sont super pour s’exercer la nuit où à proximité
d’autres personnes.
Diverses autres
« connexions »
J’ai abordé les principales prises jack que l’on
trouve sur la plupart des amplis, mais vous
découvrirez peut-être des modèles d’amplis avec
des prises jack supplémentaires. Une prise pour
interrupteur à pédale (footswitch) permet de
brancher une pédale d’effets manœuvrable avec le
pied, et de la commander instantanément sans
devoir utiliser les mains. Les prises footswitch
courantes comprennent le changement de canal,
l’interrupteur marche/arrêt des effets, et sur les
amplis numériques (traités au chapitre 15), la
présélection (où vous pouvez commuter entre
différentes configurations réalisées au préalable et
enregistrées dans la mémoire de l’ampli). Les
amplis haut de gamme donnent souvent la
possibilité de capter le signal à plusieurs endroits
différents : après le passage par le préampli, à la
sortie de l’ampli de puissance mais avant le haut-
parleur (pour un traitement supplémentaire), et
enfin au niveau du haut-parleur (à ce niveau, le
son doit impérativement être raccordé à un haut-
parleur, faute de quoi vous risqueriez
d’endommager les circuits de l’ampli). Certains
amplis proposent aussi des entrées
supplémentaires, telles qu’une entrée auxiliaire
(aux in) qui permet de brancher par exemple un
lecteur de CD, de telle sorte que vous puissiez
vous exercer en synchro avec votre CD préféré.
Le haut-parleur : faites
résonner la guitare !
La fonction que remplit le haut-parleur est
évidente pour quiconque a grandi dans
l’environnement de chaînes stéréo, de postes de
radio et de téléviseurs : d’une façon magique il
transforme ce truc mystique appelé électricité en
ondes acoustiques que nous entendons avec nos
oreilles et que nous sentons dans notre corps (si le
son est suffisamment fort).
Malgré tous les progrès de l’électronique, les haut-
parleurs d’aujourd’hui ressemblent fort à ceux d’il
y a un demi-siècle, et ils fonctionnent aussi de la
même façon. L’électricité traverse une bobine de
métal au centre du haut-parleur, laquelle est
entourée d’un aimant circulaire. Cela fait vibrer la
bobine à l’intérieur d’un champ magnétique. Le
cône du haut-parleur exagère et amplifie ce
mouvement, ce qui crée un son audible. Si ce
procédé vous semble familier, ce n’est pas pour
rien : c’est pour l’essentiel la manière dont
fonctionnent les microphones de la guitare
électrique, mais c’est l’inverse qui se produit ici.
(Voir le chapitre 1 pour en savoir plus sur le
fonctionnement des microphones de guitare
électrique.)
Les haut-parleurs sont par définition sensibles, car
ils doivent réagir aux moindres fluctuations
électriques de la bobine. Les haut-parleurs de
guitare électrique sont appelés woofers (par
opposition à leurs frères destinés aux fréquences
plus aiguës, les tweeters), et conviennent pour la
reproduction du son des guitares électriques,
riches en fréquences moyennes (médiums). La
majeure partie des haut-parleurs d’amplis de
guitare mesurent 30,5 cm de diamètre, bien que
les haut-parleurs de 25,4 cm de diamètre soient
eux aussi très courants. La figure 3.8 montre un
haut-parleur type d’ampli de guitare électrique.
Branchez-vous et allumez
l’ampli
Étant donné qu’un ampli se branche au secteur, et
qu’il est capable de délivrer des signaux de nature
à la fois électrique et acoustique à doses élevées, il
faut absolument respecter quelques règles
simples, mais vitales, lorsque l’on s’en sert. Ne
sautez pas cette section du livre !
La sécurité d’abord !
D’abord et avant tout, un ampli de guitare
électrique est un appareil électrique sous haute
tension, comme n’importe quel téléviseur, chaîne
hi-fi ou autre appareil électrique domestique. Voici
trois recommandations à respecter absolument
pour que vous-même et les gens de votre
entourage restiez en toute sécurité.
• Ne mettez jamais les mains à l’intérieur
de l’ampli pour vérifier les branchements,
pour repérer des pièces desserrées ou qui
cliquètent, ni pour y faire quoi que ce soit
d’autre. Même lorsque vous avez débranché
l’ampli, ses composants sont encore chargés
d’électricité durant plusieurs minutes.
• Ne faites jamais fonctionner un ampli
avec de l’eau à proximité, que ce soit sur
votre corps ou dans une caisse ouverte. Il
peut être mortel de mettre de l’eau en contact
avec un ampli, même s’il n’est pas allumé.
Traitez avec respect et avec soin le câble de
branchement au secteur. Éteignez toujours
l’ampli avec son interrupteur marche/arrêt
lorsqu’il n’est pas utilisé pendant un long
moment, et éteignez-le toujours ainsi avant de
le débrancher du secteur.
• Ne faites jamais fonctionner un ampli
sous la pluie ou près d’un arroseur ou
d’un tuyau d’arrosage (ce qui pourrait se
produire si vous jouez dans un garage, un
jardin ou un patio). Amusez-vous à jouer de la
musique, mais traitez toujours l’électricité
avec le plus grand sérieux et le plus grand
respect.
Les six étapes pour
brancher et allumer votre
ampli
Voici un petit aide-mémoire en six étapes pour
brancher votre ampli et l’allumer dans le bon
ordre. En procédant comme suit, vous éviterez à
vos haut-parleurs de subir des surtensions au
niveau sonore et de violents craquements, et vous
protégerez vos tympans d’explosions sonores
inattendues, irritantes et potentiellement
dangereuses.
Pour allumer un ampli :
1. Éteignez tous les boutons de réglage de
volume, ou placez-les en position
minimale.
2. Branchez une extrémité du câble de la
guitare à la guitare, et l’autre à l’ampli.
3. Actionnez l’interrupteur marche/arrêt
pour allumer l’ampli.
4. Tournez au maximum le bouton de
volume de votre guitare.
5. Placez le bouton master volume de
l’ampli en position 5 ou 6, ou environ à
mi-chemin vers le maximum.
6. Tournez lentement le bouton de volume
du préampli ou du canal, et cherchez un
signal audible en grattant votre guitare.
Voici maintenant comment effectuer l’opération
inverse sans danger ni craquement.
Pour éteindre un ampli :
1. Tournez le bouton de volume de la
guitare électrique pour éteindre celui-ci.
Faites cela par courtoisie envers les autres,
pour éviter que des sons ne s’échappent
involontairement des cordes à vide de la
guitare alors que vous vous dirigez vers les
boutons de contrôle de l’ampli.
2. Baissez le master volume de l’ampli en
tournant le bouton de réglage.
3. Facultatif : baissez le volume du canal ou
du préampli. (Par politesse envers le
musicien qui va utiliser l’ampli après vous,
même s’il s’agit de vous-même. Il ou elle
pourra alors effectuer ses propres réglages de
préampli.) Inversement, vous pouvez garder
le niveau de volume du préampli pour obtenir
facilement votre son habituel lorsque vous
redémarrerez.
4. Actionnez l’interrupteur marche/arrêt
pour éteindre l’ampli.
5. Facultatif : si vous laissez l’ampli sans
surveillance pendant une longue période,
ou si vous ne savez pas qui sera dans la
pièce lorsque vous n’y serez pas,
débranchez l’ampli de la prise secteur.
6. Débranchez le câble de la guitare de
l’ampli. Puis débranchez-le de la guitare.
Conseils supplémentaires :
• Ne débranchez jamais un câble de guitare,
que ce soit de la guitare ou de l’ampli, sans
avoir préalablement baissé à fond le bouton
du master volume.
Des éclats sonores soudains causés par le
branchement ou le débranchement
intempestif de câbles peuvent endommager le
haut-parleur (ce sont des gaffes d’amateurs,
pour le moins irritantes).
• Ne déplacez jamais l’ampli sur une distance
significative sans avoir baissé le volume et
coupé l’alimentation. Il est important de s’en
souvenir lorsque vous jouez avec une longue
rallonge.
• Lorsque vous branchez successivement
plusieurs guitares à un même ampli (par
exemple lorsque vous essayez de nombreuses
guitares différentes), ne baissez que le master
volume. Cela permet d’éviter que le signal
atteigne le haut-parleur. Notez la position du
bouton de réglage du volume avant de la
réduire pour pouvoir le repositionner après
avoir en toute sécurité débranché le câble
d’une guitare, puis rebranché à une autre.
Le son pur
Dans le jargon des musiciens, pur signifie
simplement sans distorsion, et ce son n’est pas
nécessairement meilleur ou pire qu’un son avec
overdrive (légère saturation créée par un circuit
électronique), ni qu’un son avec une distorsion
importante. On obtient un son pur en réglant le
volume de l’ampli de puissance (volume global, ou
master volume en anglais) sur un niveau élevé et
le volume du canal ou volume du préampli à un
niveau relativement bas. Si vous voulez un son
plus puissant, augmentez le volume global, et pas
le volume du canal. Si vous voulez que le son soit
plus cru, augmentez le volume du canal, et
réduisez en conséquence le master volume pour
compenser le gain du préampli. Le résultat net est
un son qui produit à peu près la même sonorité
globale, mais qui a une qualité plus saturée, une
qualité d’overdrive.
Le changement de canal
La plupart des amplis modernes qui permettent de
créer des sonorités différentes sur des canaux
différents permettent aussi de passer d’un canal à
l’autre. Vous pouvez donc régler différemment les
deux canaux et passer instantanément de l’un à
l’autre à volonté. D’habitude, on programme ces
deux canaux avec deux sonorités contrastées,
comme son pur et son avec distorsion, ou des
variantes de ces qualités (par exemple « ultra
brillant » et « assourdissant »).
La création soignée de deux sonorités
indépendantes, l’une pure et l’autre avec
distorsion, peut produire des résultats très
personnels, mais s’il n’est pas possible de passer
rapidement de l’une à l’autre, ces programmations
ne servent pas à grand-chose au guitariste qui,
dans la même chanson, veut par exemple un son
pur pour accompagner les strophes d’un chanteur,
et une distorsion d’enfer pour le Grand Solo de
Guitare (les guitaristes de rock devraient d’ailleurs
insister pour que chaque chanson ait au moins un
solo de guitare). Avec un ampli ne disposant que
d’un seul canal, le réglage des boutons en temps
réel pour les différentes sections d’une chanson
est pratiquement impossible, et même avec les
amplis multicanaux, un interrupteur à main sur le
panneau de commandes exige du guitariste qu’il
retire la main de sa guitare pour atteindre l’ampli.
Qui donc en a le temps ?
Chapitre 4
Les accords formés par la
main gauche
L orsque les guitaristes de rock jouent, ils jouent la
plupart du temps des accords. Vous vous
représentez peut-être votre guitar hero préféré sur
scène en train de jouer un brillant solo, mais le
reste du temps, lorsqu’il chante ou lorsque
quelqu’un d’autre chante ou joue un solo, lui, il
joue des accords. Et bien que les meilleurs
guitaristes soient célèbres pour leurs jeux de solo,
entre les moments éphémères de gloire immortelle,
ces gars-là débitent des accords.
Souvenez-vous-en, un « X » au-dessus de la
corde signifie qu’on ne la joue pas ou qu’elle ne
sonne pas. Un « O » indique une corde à vide qui
sonne lorsqu’on la gratte. (Le chapitre 2 explique
en détail les diagrammes d’accords.) Notez que le
doigté alternatif est indiqué en dessous du premier.
Figure 4.1 24 accords avec cordes à vide.
Les power chords ont une autre qualité qui les rend
désirables, en plus de leur forme minimaliste, ils
sonnent super lorsqu’on les joue avec de la
distorsion. Car la distorsion imprègne les sonorités
d’harmoniques, ou notes haut perchées différentes à
des niveaux d’intensité variés. Cela rend le son bien
plus riche en harmoniques qu’un son « pur ». (Ne
confondez pas le terme « harmoniques » avec les
sons ressemblant aux sons de cloche dont nous
parlons au chapitre 9.) Une distorsion importante
ne sonne pas aussi bien sur des accords majeurs ou
mineurs complets, car les harmoniques de ceux-ci
ont des petits intervalles (tonique, tierce et quinte)
qui se télescopent dans les registres plus élevés, et
rendent le son cassant et strident. Avec les seules
tonique et quinte, les harmoniques aiguës se
rapprochent suffisamment pour s’harmoniser, sans
se marcher mutuellement sur les pieds.
Figure 4.5 Une progression qui mélange des power chords sur les
modèles de la et de mi.
Piste 2
De même que vous avez besoin de mots séparés
pour former les phrases qui décrivent des pensées
et des idées, vous avez aussi besoin d’accords
séparés qui pourront plus tard être arrangés afin de
former des segments musicaux plus longs, qu’on
appelle des progressions d’accords. Ces progressions
forment la structure, ou le cadre harmonique des
chansons.
Figure 4.12 L’autre doigté pour un accord barré sur le modèle de la.
Piste 3
Figure 4.14 Les versions sur le modèle de la des accords barrés mineurs,
de 7e, mineur 7e, sus7 et majeur 7e.
Figure 4.15 Une progression qui alterne les accords sur le modèle de mi
et de la.
Piste 4
DANS CE CHAPITRE
Le mouvement de la main droite
•
La paume de la main pour étouffer le son et l’accentuer
•
Essayez différentes cadences
Chapitre 5
Les techniques de rythmique
de la main droite
L a main droite transforme les accords et les notes
que vous formez de la main gauche en une suite de
sons synchronisés. Elle est le moteur qui fait
avancer la guitare rythmique, l’essence même de la
section rythmique du rock’n’roll, en combinaison
avec la basse et la batterie. Elle fournit la toile de
fond sur laquelle le chanteur, le guitariste solo ou
d’autres musiciens jouant des instruments
mélodiques peuvent intervenir.
Qu’elle joue un accompagnement routinier en
croches, une cadence funky en doubles-croches ou
un shuffle qui swingue, la guitare rythmique et le
mouvement de la main droite qui la propulse
forgent les accords et les riffs et les transforment
en une expérience musicale émouvante.
Jouez en rythme
On plaque un accord en frottant un médiator (ou les
doigts) en travers des cordes de la guitare. Au chapi
tre 4, je vous explique comment brosser le médiator
dans un mouvement descendant (vers le plancher)
pour faire
sonner les accords formés par la main gauche. Au
sein de ce chapitre 4, il ne vous est pas demandé de
faire quoi que ce soit d’autre. Et comme vous avez
pu le remarquer, même à partir d’un
accompagnement aussi simple, vous créez du
rythme.
Piste 5
La partie la plus difficile de l’apprentissage de la
guitare rythmique consiste à prendre conscience
qu’il faudra s’astreindre à de nombreuses
répétitions, aussi longtemps que nécessaire pour
obtenir la qualité désirée. Un apprenti musicien
n’est généralement pas dans un tel esprit : il croit
pouvoir prendre une guitare et jouer sans attendre
quelques supers gimmicks musicaux. Il faut
pourtant réussir à jouer dans le tempo avec une
précision inébranlable et une régularité solide
comme un roc. Une telle qualité fait l’étoffe d’un
véritable musicien apte à jouer au sein d’un groupe.
La plupart des parties de rythmique de rock
comprennent un motif invariable d’une ou deux
mesures répété à l’infini. Les seules parties
autorisant des nuances sont celles où le groupe joue
à l’unisson.
Les allers
Un aller (indiqué par le signe), c’est le mouvement
descendant du médiator vers le plancher, qui brosse
plusieurs cordes de la guitare. Comme un aller
s’exécute rapidement (même sur les chansons
lentes), les cordes séparées sonnent presque
simultanément. Si vous jouez trois notes ou plus de
cette façon, vous produisez un accord.
Figure 5.2 Une progression de croches qui se joue avec des allers de la
main droite.
Piste 6
Les retours
Un retour (indiqué par le symbole ) est, comme son
nom l’indique, l’inverse de l’aller. Au lieu de
déplacer votre médiator vers le bas en direction du
plancher, comme dans un aller, vous commencez
dans une position en dessous des cordes et vous
brossez le médiator vers le haut en travers des
cordes. Ce mouvement semble moins naturel qu’un
aller. L’une des raisons en est qu’il s’exécute à
contresens de la gravité. De plus, certains
débutants ont du mal à tenir leur médiator ou à
empêcher qu’il ne reste coincé dans les cordes.
Pourtant, avec la pratique, vous serez aussi à l’aise
avec les retours qu’avec les allers.
Figure 5.3 Des allers et retours faciles sur des croches en mesure 4/4.
Piste 7
Piste 8
Piste 9
Le shuffle
Le shuffle est une cadence importante que l’on
emploie beaucoup en musique rock. Le shuffle est
un son de doubles-croches cadencé dans lequel le
temps est divisé en deux parties non équilibrées,
une note longue suivie d’une courte. Pensez aux
riffs de chansons comme Hound Dog d’Elvis Presley,
California Girl des Beach Boys, Quand t’es dans le
désert de Jean-Patrick Capdevielle et Rockollection de
Laurent Voulzy. Ces chansons sont toutes
composées sur la base d’un shuffle feel.
Piste 10
Le pick-strum
Séparer la partie de basse de celle des aigus de telle
sorte que les deux sonnent indépendamment dans
le temps est une manière formidable de créer de la
variété rythmique et d’introduire des textures
d’accords différentes. On peut même créer une
interaction entre les différentes parties, c’est-à-
dire une complémentarité de la basse et des aigus
qui s’appelle « contrepoint ».
Le style « boom-chick », ou
basse alternante
Le motif d’accompagnement le plus simple est
reconnaissable à la manière dont il sonne, c’est le
boom-chick. Il est très efficace, puisqu’il ne
nécessite pas de jouer toutes les notes d’un accord
en même temps. En général, on place la note de
basse sur le boom et toutes les autres notes de
l’accord sur le « chick ».
Piste 11
Les Beatles
Piste 12
Figure 5.9 Une ligne de basse qui se déplace sur une progression
d’accords.
Piste 13
Piste 14
Piste 15
Piste 16
Piste 17
Sortez de la grille d’accords
grâce à un mouvement de la
main gauche pendant une
attaque de la main droite
Dans ce chapitre, je traite surtout du mouvement
de la main droite avec des formes d’accords
statiques de la main gauche. Lorsque vous
commencerez à bouger la main gauche en
conjonction avec la main droite, vous allez
découvrir une nouvelle dimension excitante du jeu
de guitare rythmique : les mouvements de la main
gauche simultanés aux attaques rythmiques de la
main droite. (C’est ce avec quoi j’avais déjà flirté à
la figure 5.6, et je vais maintenant entrer dans les
détails, si j’ose m’exprimer ainsi.) Cette
« libération de la main gauche » constitue aussi le
premier pas vers les riffs de notes séparées et les
solos à la guitare, dont je parlerai au chapitre 6.
Piste 18
Piste 19
mesure à 4/4 décontracté, relax New Kid in Town des Eagles, Hard Day’s
quatre Night des Beatles
temps
simple
Figure 5.17 Un motif rythmique simple à 4/4 dans le style des Eagles.
Piste 20
La cadence binaire
La figure 5.18 présente une cadence à deux
battements (cut-time) avec un motif boom-chick ou
pick-strum. Cut-time se réfère au signe où une barre
vient couper en deux le C, qui est l’abréviation
pour 4/4, ce qui donne donc 2/4. Une cadence à
deux battements nécessite de jouer la basse
accentuée sur le premier et sur le troisième temps,
et des accords sur le deuxième et le quatrième. J’ai
inclus une ligne de basse (des notes séparées de
basse qui relient les accords entre eux) afin de faire
en sorte que la main gauche fasse des mouvements
supplémentaires.
La cadence de doubles-
croches
« 16 » signifie doubles-croches (16th notes) dans la
notation musicale anglaise. Dans une cadence de
doubles-croches, l’unité de subdivision de la
mesure est la double-croche, et son activité
enthousiaste crée une cadence funky (voir la figur
e 5.19). On peut jouer de nombreuses chansons avec
cadence de doublescroches en adoptant l’approche
pick-strum, où les notes de basse séparée sont
marquées par rapport aux figures d’accords dans
un dialogue basse / notes aiguës.
Figure 5.18 Un motif rythmique de country avec une ligne de basse
distincte.
Piste 21
Figure 5.19 Un motif rythmique sur un tempo moyen avec une cadence
de doubles-croches.
Piste 22
Piste 23
Le rythme du reggae
Le reggae est un style merveilleusement
décontracté, qui présente de rares attaques
d’accords à la guitare sur les temps faibles. Le
reggae est soit en cadence normale de croches, soit
en cadence shuffle, mais j’ai choisi ici la cadence
shuffle moyenne qui est présentée dans la figure 5.2
1. Faites particulièrement attention aux signes de
retours, il y en a plusieurs à la suite, et ils résultent
des attaques sur la partie faible du temps.
Piste 24
La cadence ternaire
Une chanson en cadence ternaire est facile à
repérer, car on bat la mesure par groupe de trois
battements (et avec les groupes de deux et de
quatre battements habituels), et on peut danser la
valse dessus. Si vous avez séché les cours de danse
lorsque vous étiez enfant et que, maintenant, vous
ne savez pas valser, vous pourrez quand même
l’identifier lorsque vous entendrez un premier
temps fort suivi par les temps deux et trois plus
faibles. La Complainte du phoque en Alaska de Beau
Dommage est à 3/4, Norwegian Wood des Beatles est
à 6/8. Sur le plan technique, une chanson en 6/8 a
une cadence binaire, parce qu’elle est séparée en
deux moitiés de trois croches chacune. Mais dans le
monde peu tatillon de la rythmique de rock, chaque
fois qu’un guitariste doit jouer avec une mesure
multiple de trois, qu’il s’agisse d’une mesure
à 3/4 ou en 6/8 ou encore en 12/8 il l’appelle
simplement « cadence ternaire ». En suivant cette
règle, on peut décrire Norwegian Wood et Le
Pénitencier, qui sont en 6/8, ainsi que You Really Got
Me et Nights in White Satin, qui sont en 12/8 comme
ayant des cadences ternaires. On peut soit attaquer
pareillement les trois temps, soit jouer boom-chick-
chick, en fonction du tempo (il est parfois plus
facile de jouer boom-chick-chick sur des tempos
rapides).
Figure 5.22 Une chanson en rythme ternaire, avec une ligne de basse
distincte.
Piste 25
DANS CE CHAPITRE
Apprenez les gammes, les arpèges et des motifs de
guitare solo
•
Apprenez à lire la notation musicale
•
Exercez-vous à jouer des riffs
•
Improvisez de bons solos
Chapitre 6
Mettez-vous à la guitare solo !
L es parties solo sont ce qu’il y a de plus
spectaculaire et de plus éblouissant dans le jeu de
guitare rock. La guitare solo peut exprimer des
émotions qui traversent toute la gamme des
sentiments, allant du mélancolique et sentimental
au hurlant et frénétiquement déchaîné, et ce,
parfois dans le même passage solo. Alors que les
riffs sont bien posés, qu’ils « ont les deux pieds sur
terre », et qu’ils peuvent exprimer leur puissance à
travers leur solidité inflexible, la guitare solo
appelle au contraire à prendre un envol de fantaisie
divinement inspirée pour s’élever dans les cieux
éternels.
Jouez en solo
Il faut d’abord que vous appreniez à jouer des
accords avant de pouvoir jouer des notes séparées,
qui constituent la matière des solos.
Attaquez-vous au problème
Dans le jargon musical, faire sonner une note
s’appelle l’attaquer. Cela ne veut pas
nécessairement dire qu’il faut que vous le fassiez
de façon agressive, mais sert juste à faire la
distinction entre le début de la note et la partie
tenue (la partie de la note qui sonne, après le son
de percussion).
Figure 6.1 Des mélodies avec des noires sur chacune des six cordes à
vide de la guitare.
Les gammes
Par définition, une gamme procède par intervalles.
Les gammes pourraient apparaître comme un
redoutable instrument de torture utilisé par les
profs de piano, mais elles servent aussi à quelque
chose. Elles constituent un excellent échauffement
pour vos doigts à l’intérieur d’une structure
reconnaissable, et révèlent les notes disponibles sur
la touche à l’intérieur d’une tonalité.
Figure 6.9 Une mélodie de notes aiguës jouée avec cordes à vide.
Jouez en position
Jusqu’à présent, vous avez joué toutes vos mélodies
et tous vos exercices en bas du manche, entre la 1re
et la 4e case. C’est là qu’il est le plus facile de placer
les notes que l’on lit sur le papier sur les cases de la
touche .
Figure 6.10 Une gamme de sol majeur sur deux octaves en 2e position.
Jouez des riffs dans les graves
J’ai abordé plus haut dans ce chapitre le sujet des
riffs dans l’exemple sur les mélodies des notes
graves, mais vous allez devoir les étudier le plus
sérieusement du monde, non pas parce qu’ils
aident à illustrer le picking alterné, mais parce
qu’ils constituent une fin en soi. Après tout, vous
faites de la musique pour faire de la musique !
Piste 30
Piste 31
Dans le diagramme de manche, tout comme dans la
portée de tablature, la 1re corde est représentée par
la ligne supérieure. En outre, il ne s’agit pas d’un
accord, mais de toutes les notes de la gamme
pentatonique. L’index de la main gauche joue
toutes les notes qui se trouvent sur la 5e case ; le
majeur toutes celles de la 6e case ; l’annulaire
toutes celles de la 7e case, et l’auriculaire toutes
celles de la 8e. Dans ce motif particulier de gamme,
le majeur ne joue pas du tout.
Note finale
L’improvisation est aussi bien l’une des choses les
plus faciles à faire (trouvez simplement les notes et
allez-y) que l’une des plus difficiles (essayez donc
de composer sur le champ une mélodie qui a du
sens). Plus votre choix de notes sera élevé, plus
vous aurez de vocabulaire à votre disposition pour
exprimer votre message.
La gamme pentatonique constitue un outil
formidable pour commencer à jouer de la musique
sans plus attendre, mais il existe de nombreuses
autres gammes qui pourront vous aider à y
parvenir. Et vous devez aussi écouter d’autres
guitaristes pour glaner des idées. Allez en dehors de
toute gamme pour obtenir des notes inhabituelles,
et apprenez des passages de solos « classiques »
sur les enregistrements pour voir ce qui les fait
fonctionner. Et surtout, développez votre propre
sens du phrasé et exprimez-vous de façon
personnelle.
Chapitre 7
Les riffs, quel bonheur !
L es riffs sont souvent l’élément d’une chanson de
rock’n’roll dont on se souvient le mieux, et ils
peuvent constituer la transition parfaite entre une
progression d’accords et une phrase mélodique de
solo. Bien que sur le plan technique les riffs soient
une courte phrase musicale indépendante, ils
représentent en fait bien plus que ça. Un riff vous
reste à l’esprit bien après que vous ayez oublié les
paroles, et même la mélodie d’une chanson, et dans
une fête bruyante, c’est le riff qui amène à
instantanément identifier la chanson jouée, même
si vous n’arrivez pas forcément à reconnaître le
reste de la musique. Dans de nombreux cas, le riff
est la colonne vertébrale de la chanson, sa raison
d’être, et le rythme, la mélodie et les accords en
sont tous des dérivés.
Figure 7.4 Une cadence shuffle de boogie avec des noires et saupoudré
de quelques croches.
Figure 7.7 Un riff avec des noires, des croches et des doubles-croches.
Figure 7.8 Un riff galopant de hard rock/heavy metal sur des croches et
des doubles-croches.
La syncope de croches
Sur le plan technique, jouer un riff syncopé n’est
pas plus difficile que d’en jouer un non syncopé ; le
premier est seulement plus difficile à lire sur une
partition. Plus vous avez d’expérience de la
syncope, plus vous saurez comment reconnaître les
motifs syncopés types. Vous n’aurez donc pas à
vous triturer les méninges chaque fois qu’une note
pointée ou liée apparaîtra, vous pourrez
simplement vous servir de votre mémoire. La
syncope n’est pas destinée à vous faire des misères
(on dirait pourtant bien que c’est le cas à première
vue), mais pour donner un coup de fouet à la
musique. Apprenez quelques motifs et
combinaisons, et vous commencerez à les
reconnaître lorsqu’ils réapparaîtront. Mémoriser un
répertoire de motifs de syncope préexistant vous
aidera en ce sens que vous n’aurez pas à les
réinventer à chaque fois que vous rencontrerez un
rythme syncopé.
Les doubles-stops
Coincés dans un no-man’s land entre les notes
distinctes et les power chords (voir le chapitre 6) se
trouve le phénomène à deux cordes appelé double-
stop. Jouer un double-stop, c’est simplement
presser et jouer deux notes simultanément, sur
deux cordes adjacentes ou séparées par une ou
plusieurs cordes. Ce terme provient du jargon des
violonistes en anglais : stop signifie presser une
corde contre la touche – rappelez-vous qu’un
violon n’a pas de frettes. C’est probablement parce
que le doigt « stoppe » la corde à vide à cet endroit
précis. Donc deux cordes « stoppées » en même
temps, cela constitue un « double-stop ». Bien
évidemment, si les cordes étaient vraiment
bloquées, elles ne pourraient pas produire le
moindre son, n’est-ce pas ? Je sais, cela n’a pas
beaucoup de sens, mais c’est aussi le cas de
nombreux violonistes que j’ai pu rencontrer au fil
du temps. Je dis cela parce que :
• je plaisante ;
Figure 7.14 Une figure de doubles-stops sur des cordes non adjacentes.
Figure 7.15 Une progression de hard rock qui mélange les accords et les
notes séparées.
Chapitre 8
Jouez en haut du manche
P our sonner comme un vrai rocker et pour vous
mouvoir dans les hauteurs stratosphériques
fréquentées par les légions de guitar heroes de métal
hurlant, vous allez devoir apprendre à jouer en haut
du manche. Je vous ai emmené en haut du manche
dans le chapitre 6, dans lequel je traite la gamme
pentatonique, mais dans ce chapitre, je vais non
seulement vous faire jouer en haut du manche,
mais aussi vous montrer comment penser en haut
du manche.
Figure 8.1 Des formes d’accord avec cordes à vide jouées en haut et en
bas du manche.
Jouez en position
Pour éviter que vous ne vous mettiez à labourer le
manche au hasard, il faut que je définisse quelques
zones, ou positions, qui donneront un sens à vos
raids en haut du manche. Les guitaristes ne s’y
rendent pas seulement parce que là-bas on est plus
haut (bien que l’objectif recherché consiste parfois
à produire des notes plus aiguës). Ils s’y placent
parce qu’une position donnée leur procure un
meilleur accès aux notes ou aux figures qu’ils
veulent jouer. Le fait de se positionner sur une
certaine zone du manche, afin de faciliter le jeu
dans une tonalité donnée, s’appelle jouer en position.
Servez-vous de la gamme
pentatonique déplaçable
La gamme pentatonique déplaçable est
probablement l’invention la plus géniale jamais
créée pour les guitaristes solistes de rock. Je lui
rends hommage au chapitre 6. Sa construction et sa
théorie ont fait l’objet d’innombrables discussions,
mais en ce qui concerne le rock à la guitare, elle
sonne tout simplement bien, et je vais vous faire
rechercher combien il existe de manières possibles
de l’utiliser. Bien que je définisse et que j’emploie
une version fixe de cette gamme en 5e position
dans plusieurs contextes différents au chapitre 6, je
vais, dans ce chapitre, me concentrer sur la
manière de la déplacer à volonté le long du manche,
en en modifiant le doigté pour l’adapter à toutes
sortes de positions différentes. Cela est aussi
possible en gardant les mêmes notes dans la même
tonalité.
Bien que cette gamme ait l’air placée assez haut sur
le manche, seules deux de ses notes, le do de la 8e
case et le la de la 5e case, toutes deux sur la 1re
corde, sont hors de portée en position avec cordes à
vide. Le reste des notes peut être joué en d’autres
endroits sur les cordes à vide. Par exemple, la 5e
case de la 3e corde est un sol, le même que celui de
la corde suivante, si elle était jouée à vide. Donc,
lorsque vous jouez ces notes en 5e position, soyez
conscient que vous pouvez aussi quasiment toutes
les obtenir sur les cordes à vide.
Au-dessus de la position de
base
Une fois que vous aurez expérimenté la gamme
pentatonique depuis sa position de base, vous
ressentirez rapidement le besoin d’aller plus loin et
de ne pas rester enfermé dans cette boîte. Pour
augmenter vos possibilités, apprenez la gamme
pentatonique dans la position immédiatement
supérieure au camp de base. La figure 8.5 présente
une carte de la gamme pentatonique de la mineur
en 7e position.
Figure 8.5 Les notes d’une gamme pentatonique de la mineur en 7e
position.
En dessous de la position de
base
Pour obtenir un peu de symétrie, apprenez aussi la
forme de la gamme pentatonique immédiatement
en dessous de la position de base. La
figure 8.6 vous la présente. Elle se joue en 2e
position et elle possède une note en bas que n’a pas
la 5e position : il s’agit du sol grave sur la 3e case de
la 6e corde.
Le changement de position
La figure 8.8 montre deux segments mélodiques
simples qui passent de la 2e position à la cinquième
et de la cinquième à la septième par un changement
de position. Pour exécuter un changement de
position, faites glisser le doigt de la main gauche
d’une case à l’autre au-dessus ou en dessous, en
gardant le contact avec la corde. Dans le premier
segment, la figure 8.8a vous fait passer de la 5e à
la 7e case avec l’annulaire de la main gauche, en
faisant du stop sur la 5e corde. Changer de cette
manière, ça vous amène de la 2e position à la
cinquième. Dans la figure 8.8b, glissez vers le haut
avec le petit doigt.
Figure 8.9 Une figure de mélodie ascendante qui illustre les différences
entre le mouvement latéral et le mouvement longitudinal.
Figure 8.11 Une mélodie pentatonique dans chacune des cinq positions.
Piste 39
Sachez où jouer
Une fois que vous pourrez déplacer aisément votre
main sur le manche, et que vous connaîtrez
solidement la gamme pentatonique de la mineur et
ses différentes positions, essayez de jouer la
gamme pentatonique sous ses formes différentes
dans des tonalités différentes. Pour ce faire, il faut
que vous sachiez placer les motifs de la gamme sur
les différentes parties du manche.
Les positions de fa
La tonalité de fa est courante pour le blues, surtout
si vous faites des bœufs avec des joueurs de
trompette. La figure 8.16 propose un riff bluesy en
fa majeur, avec un 3e degré abaissé d’un demi-ton,
le lab. Ce riff se joue bien avec la gamme
pentatonique de fa majeur en 7e position. Notez que
comme le fa se situe un ton plus bas que le sol, ses
cinq positions de gamme pentatonique sont les
mêmes que la tonalité de sol, mais elles sont
transposées de deux cases vers le bas.
d’accord.
Chapitre 9
Jouez de façon expressive,
faites chanter votre guitare !
J ouer de la guitare de façon expressive, avec de la
passion, du sentiment, et une touche personnelle,
c’est vers cet idéal que vous allez évoluer, en
transformant la simple exécution des notes et des
rythmes corrects en un jeu avec style. Pour ce qui
concerne la guitare rock, l’approche technique du
jeu expressif implique diverses approches des
nuances de jeu, c’est-à-dire de la manière dont vous
faites sonner les notes. Les coulés ascendants
(hammer-ons en anglais), les coulés descendants
(pull-offs), les glissés (slides) et les étirements
(bends) sont des nuances de jeu qui servent à relier
en douceur les notes entre elles.
Figure 9.3 Deux types de coulés descendants (pull-off) vers une ou deux
notes frettées.
Figure 9.5 Un glissé (slide) permet de relier deux notes sans avoir à
attaquer la seconde.
La barre de vibrato
Vous pouvez sauter cette section si votre guitare
n’est pas équipée d’une barre de vibrato. Mais si
vous vous demandez depuis un moment à quoi
cette mince barre dépassant du chevalet peut bien
servir, continuez de lire. Cette barre peut être
utilisée pour donner du mou aux cordes et créer un
effet de « bombardement en piqué », ou générer
un vibrato. Si vous appuyez sur la barre ou si vous
la tirez vers vous, la hauteur du ton change en
fonction de la pression appliquée. Si vous pesez
fermement sur la barre, l’effet produit est
spectaculaire ; si vous la secouez légèrement ou si
vous la tapotez légèrement en lui permettant de
revenir, l’effet ressemble davantage à un
scintillement, ou hochement. La figure 9.14 montre
un passage dans lequel vous vous servez de la barre
pour abaisser une corde d’un ton entier ; puis, vous
laissez revenir la barre à la hauteur de la note pour
secouer celle-ci avec deux petites poussées sur la
barre, et vous terminez enfin sur un vibrato.
Récapitulons
La figure 9.15 montre un court passage solo appelé
« Just an Expression », qui se sert de plusieurs
nuances de jeu traitées dans ce chapitre. Avant de
vous jeter dessus et d’essayer de le jouer en
employant toutes les techniques nécessaires,
regardez la notation de cette chanson. Vous y
trouverez des coulés ascendants, des coulés
descendants, des glissés, des étirements et des
vibratos. Essayez d’imaginer à quoi elle va
ressembler si les nuances de jeu sont correctement
exécutées.
Chapitre 10
Les débuts du rock and roll
Le rock and roll est issu du croisement de
plusieurs styles musicaux comprenant le blues
traditionnel, la musique country and western, le
rhythm and blues (R & B), et la musique populaire.
De nombreux pionniers du rock, comme les Beatles,
affirment qu’ils ont été influencés par les joueurs
de blues qui les ont précédés. Pourtant, leur
musique était joyeuse, pop, et de l’étoffe qui fait
d’abord glousser les adolescentes, avant de les faire
crier puis s’évanouir. Aucune chanson parlant de la
chaîne des forçats du pénitencier, aucune chanson
que l’on chante à tue-tête dans les champs de
coton, ni aucune autre forme de blues traditionnel
ne pourrait parvenir à ce résultat.
Piste 45
Le rythme que Bo Diddley a rendu populaire n’est
pas une sorte d’entité obscure inénarrable et que
seul lui-même pouvait créer. C’est au contraire un
motif déterminé basé sur des doubles-croches,
formé d’une croche pointée suivie par une double-
croche liée à une croche, suivie à son tour par une
croche et qui se termine par deux croches sur les
parties de temps 3 1/2 et 4. Puis la séquence se
répète. Le motif tout entier ne dure que deux
temps.
Piste 46
La progression I-vi-ii-V :
en 12/8
La progression I-vi-ii-V est peut-être la plus
populaire du monde, outre la progression de blues
à 12 mesures. Étrangement, elle n’a pas un nom
que l’on retient facilement, sauf peut-être comme
« progression doo-wop ». La figure 10.3 présente
un passage en mesure 12/8 qui, malgré ses chiffres
intimidants, se joue dans une cadence de triolet
bien tranquille. La chanson This Boy des Beatles
constitue un exemple formidable de progression
doo-wop ayant subi un traitement sophistiqué post
doo-wop. Ici, je l’ai placée entièrement en accords
barrés pour un contrôle maximal de la main gauche
sur le son des notes (que l’on va raccourcir
sélectivement). Elle est en tonalité de ré.
Piste 47
La progression I-vi-ii-V : le
shuffle
Figure 10.4 Une progression I-vi-ii-V avec un backbeat prononcé.
Piste 48
Piste 49
Le rockabilly mélange la
country et le blues
Le son du rockabilly associe la musique country et
le R & B, en retenant le twang du premier et le
swing du second. En 1954, aux Sun Studios de
Memphis, le jeune Elvis Presley était en train de
s’échauffer avec son groupe lorsque l’ingénieur du
son et producteur mit le magnétophone en marche,
pour conserver ce qui a fait date dans l’histoire de
la musique. En effet, Scotty Moore, alors guitariste
d’Elvis, se mit alors à jouer That’s All Right, Mama
sur un rythme pressant, en y ajoutant un motif en
accords qui allait presque former un solo. Le
rythme entraînant de rockabilly était né. Il fut
répandu durant cette époque par des grands de ce
genre de musique, comme James Burton (qui a
aussi joué avec Elvis), Jerry Reed, Carl Perkins, et
même Chet Atkins. Chacun d’eux avait sa propre
interprétation du phrasé rythmique de rockabilly.
Piste 51
Piste 52
Le surf-rock
Alors que le doo-wop était un phénomène propre à
la côte Est, la musique surf, telle que la jouaient Jan
and Dean et les Beach Boys, était presque
exclusivement un phénomène de la côte Ouest.
Mais le son « surf », comme on l’appelait, qui se
caractérisait par un son « twang » de guitares, une
réverb lourde et des chansons complètement
instrumentales, a été repris par des groupes comme
les Ventures (avec Nokie Edwards à la guitare),
Surfaris, Dick Dale (dont la version de Miserlou a
fait sa réapparition dans le film Pulp Fiction), et en
Angleterre, par Hank Marvin and the Shadows.
Piste 53
Les Anglais débarquent !
L’« invasion britannique », ou British Invasion,
comme on l’a appelée outre-Atlantique, a été
l’expression utilisée par des journalistes malins
pour décrire le flot de groupes de rock britanniques
qui ont gagné de la popularité aux États-Unis du
début au milieu des années 60, le plus célèbre
d’entre eux étant bien sûr les Beatles de Liverpool.
Le terme « invasion » vient du fait que ce flot de
groupes britanniques a déferlé comme une tempête
sur les États-Unis, le Canada, l’Australie et toutes
les autres colonies anglophones, en assiégeant
immédiatement les magasins de disques et les
chaînes de radio, et en installant des forces
d’occupation dans leurs cœurs collectifs. Rappelez-
vous les plus célèbres de ces groupes : les Beatles,
les Rolling Stones, les Who, les Kinks, les Animals
et les Yardbirds. Ils faisaient tous fureur, et le reste
du monde n’arrivait pas à se rassasier de ce son
nouveau et rafraîchissant. Comment ont-ils fait ?
Figure 10.10 Une progression qui fait appel à tous les accords avec
cordes à vide en raison de leur facteur « twang ».
Piste 54
Piste 55
Les riffs sur des graves et sur
des aigus
Il existe un type différent de riff de notes
distinctes, qui n’est pas basé sur une mélodie
(comme celui de la figure 10.11), et qui n’est pas
non plus un accord arpégé à proprement parler.
C’est en quelque sorte une pédale, une note de basse
jouée en continu pendant qu’une séquence de notes
plus aiguës est exécutée. Mais dans ce type de
figure, les notes de graves font partie de la figure,
elles interrompent l’activité des notes d’aigus pour
se faire entendre elles-mêmes. Le résultat, illustré
à la figure 10.12, est une figure bizarrement décalée,
mi-mélodie, mi-ligne de basse. Vous pouvez en
entendre des exemples dans Last Time des Rolling
Stones, dans I Feel Fine des Beatles, et dans Another
Pleasant Valley Sunday des Monkees.
Piste 56
DANS CE CHAPITRE
Apprenez à jouer des figures rythmiques et des riffs
élaborés
•
Jouez dans le style des géants du rock traditionnel
•
Découvrez comment le blues et la country ont influencé
le rock
•
Un coup d’œil sur ce que fait The Edge, le guitariste de
U2
Chapitre 11
L’âge d’or du rock classique
D ans ce chapitre, je vais passer en revue les
approches plus élaborées de deux techniques
traitées au chapitre 7 : les riffs et les figures
rythmiques formées sur des accords. Ensuite, nous
passerons aux trucs cools : aux grands maîtres du
rock classique ! Pete Townshend, Keith Richards,
Jimi Hendrix, Jimmy Page de Led Zeppelin, Carlos
Santana, les Allman Brothers, Lynyrd Skynyrd, ZZ
Top, Stevie Ray Vaughan, Aerosmith, les Eagles, et
The Edge de U2 vous attendent !
Piste 57
Pour vous déplacer en différents endroits sur le
manche tout en jouant l’accord approprié, vous
pouvez vous servir de diverses sonorisations ou
inversions. Une inversion part des mêmes notes et
les répartit dans un ordre différent. Un accord de la
se joue normalement dans l’ordre la, do#, mi – le la
étant la note la plus basse (tonique). Mais si
l’accord est joué dans l’ordre do#, mi, la, il s’agit
toujours d’un accord de la, qui ne fait que
commencer à partir de la note suivante de la
séquence. L’ordre do#, mi, la, s’appelle la première
inversion de l’accord de la majeur. Je me sers des
inversions d’accords à deux endroits de la figure 11.
2 : à la troisième mesure, sur l’accord de
ré7 descendant ; et à la septième mesure, sur
l’accord de la7 ascendant.
Piste 58
L’invasion britannique
L’influence du meilleur et du plus précoce des
groupes de l’invasion britannique, je parle des
Beatles, a débordé pour se faire sentir dans l’ère du
rock classique et au-delà. Toutefois, comme je
traite des Beatles au chapitre 10, je vais donner le
coup d’envoi de votre exploration des styles en
commençant par deux groupes qui sont arrivés
légèrement après les Beatles : les Who et les Rolling
Stones.
Pete Townshend
Il n’est pas nécessaire de « ciseler » des solos
hurlants pour être un joueur de rock, le meilleur
exemple de cet état de fait nous est donné par Pete
Townshend. Townshend ne jouait pas de solos
spectaculaires, mais il possédait la meilleure
rythmique de rock de l’époque. C’est ainsi qu’il a
élevé la guitare rythmique au niveau d’un grand
art. Et c’était très spectaculaire, dans la meilleure
tradition du rock. Ce guitariste de rythmique n’était
pas un second choix. Pour ajouter à son jeu de
l’emphase et de l’excitation, il se lançait souvent
dans une grande figure rapide d’accords de doubles
croches plaqués avec une séquence d’attaques
aller-retour-aller de la main droite. Entre eux, les
guitaristes décrivent souvent ce son par le terme
chick-a-CHOW (vous ne trouverez cela dans aucun
livrede théorie de la musique). Même les noires
étaient « passées à la moulinette », et Townshend
allongeait pour cela complètement son long bras en
faisant de larges mouvements circulaires, en
attaquant les cordes lorsque sa main passait à
hauteur de la guitare. La figure 11.3 montre une
partie de guitare rythmique dans le style de Pete
Townshend, avec beaucoup d’indications de
dynamique (fort c. doux, actif c. épars) et des
syncopes, à la fois induites et réelles.
Piste 59
Piste 60
Les riffs d’accords
Keith Richards est une machine à débiter des riffs,
et il a ainsi créé les airs de chansons mémorables
comme Start Me Up, Honky-tonk Women, Jumping Jack
Flash, Last Time et Brown Sugar. Les chansons que je
viens de citer ont toutes bénéficié de l’approche
brevetée des riffs de Keith Richards, dans laquelle
le mouvement musical, l’intérêt et l’impétuosité ne
proviennent pas d’accords déplacés, ni de lignes
mélodiques basées sur des accords, mais du
mouvement disponible au sein d’une forme
d’accord de la main gauche. La figure 11.5 propose
un mélange de riffs d’accords, joués à l’intérieur
d’un cadre assez fixe de formes d’accords de la
main gauche.
Piste 61
La percée du blues
L’une des forces vives qui a défini l’ère post-
invasion britannique du rock classique a été
l’arrivée à maturité du style de blues à la guitare
électrique, tel que l’ont joué Eric Clapton, Jimmy
Page et Jimi Hendrix. De nombreux groupes de
l’invasion britannique avaient déjà reconnu qu’ils
avaient été influencés par Chuck Berry et Bo
Diddley. Pourtant alors, soit ils en faisaient des
reprises complètes, soit ils décidaient de les ignorer
en faveur d’un son pop. Avec l’arrivée à maturité
des styles respectifs de Clapton, de Page et de
Hendrix, une nouvelle synthèse est intervenue : le
blues électrique allait non seulement connaître une
renaissance, mais aussi une transformation.
Eric Clapton
Eric Clapton a fait ses débuts chez les Yardbirds (de
même que Jeff Beck, le pionnier du jazz-rock, et
que Jimmy Page, de Led Zeppelin), mais il les a
quittés pour rejoindre les John Mayall’s
Bluesbreakers, avec qui il a affûté son talent de
soliste expressif et lyrique. Clapton est devenu une
superstar de la guitare en bonne et due forme (le
premier « dieu de la guitare », une réputation
étayée alors par des affiches proclamait « Clapton
is God » dans le tout Londres), et il a contribué à
raviver l’intérêt populaire pour de nombreuses
légendes du blues dont il s’est inspiré, comme
Robert Johnson, Blind Lemmon Jefferson, Son
House, Skip James et Elmore James.
Piste 62
Figure 11.6 Une partie de solo formé sur le blues dans le style d’Eric
Clapton.
Jimi Hendrix
On considère Jimi Hendrix comme étant peut-être
le plus grand guitariste de rock de tous les temps. Il
a mélangé les meilleurs éléments du blues
électrique, de la liberté induite par le
psychédélique, de la sculpture sonore et de
l’inspiration pure. Bien qu’il soit mort à
seulement 27 ans, en 1970, il a légué une œuvre
dont la pérennité est la plus grande au monde, et
qui est la plus étudiée de toutes par l’ensemble des
guitaristes dans le monde. Il a commencé comme
sideman (un mot anglais qui sert à désigner un
artiste qui joue, enregistre et tourne pour des
célébrités) dans le circuit du R & B, en jouant avec
les Isley Brothers et Little Richard, pour ne citer
que deux noms, mais a rapidement développé son
propre style et est devenu une légende locale
vénérée pour sa propre technique détachée de ce
monde, et pour ses prestations scéniques
monstrueuses.
Figure 11.7 Un solo dans le style de Jimi Hendrix, avec des notes étirées
et des mouvements de barre de trémolo.
Piste 63
Musique : Jimi Hendrix a réalisé la synthèse des
éléments suivants : un jeu solo basé sur le blues,
un art de la scène inspiré, des techniques de
production sonore d’avant-garde, et une
approche d’ensemble de la production de la
musique avec la guitare jamais réalisée
auparavant au travers d’un seul instrument.
Jimmy Page
Jimmy Page a lui aussi fait ses armes chez les
Yardbirds, comme Eric Clapton et Jeff Beck. Mais
Page était aussi un sideman et musicien de studio
expérimenté, et c’est peut-être grâce à cela qu’il a
été capable d’amener son groupe, Led Zeppelin, à
produire le nec plus ultra en matière de chansons
finement ciselées et de parties instrumentales
parfaitement orchestrées.
Bien que virtuose, il n’en a jamais trop fait, et a
toujours préféré exhiber son génie à travers les riffs
qu’il composait, ses talents d’arrangeur, ou son
talent avisé d’auteur de chansons. Page et ses
compagnons, John Paul Jones à la basse et aux
claviers, John Bonham à la batterie et Robert Plant
au chant pouvaient, semblait-il, prendre n’importe
quelle forme de musique et la faire fonctionner :
qu’il s’agisse de morceaux traditionnels basés sur
le blues (Since I’ve Been Loving You), de musique aux
influences orientales (Kashmir), de folk (Bron-Y-Aur
Stomp), de chansons de rock géantes (Whole Lotta
Love et Heartbreaker), de musique psychédélique
trippante (Dazed and Confused), ou d’hymnes
épiques (Stairway to Heaven). Nombreux sont ceux
qui considèrent que Led Zeppelin a été le groupe
précurseur d’un nouveau genre : le heavy metal.
(Voir le chapitre 12 pour en apprendre davantage
sur le heavy metal.)
Figure 11.8 Un riff de notes graves pesantes suivi d’un solo formé sur le
blues.
Piste 64
Le rock latino de Carlos
Santana
Carlos Santana, qui est né au Mexique, est devenu
célèbre au début des années 70 à la tête d’un big
band (grand orchestre) qui jouait du rock latino.
Avec un son de guitare si lyrique, si grand, si mûr
qu’il a fini par devenir incontournable, car tout
autre guitariste qui l’avait entendu se mettait à le
suivre. Santana était autant à l’aise dans un style
virtuose tape-à-l’œil que dans un style plus lent et
plus expressif, mais c’est au son épais, crémeux et
formé sur le blues de son jeu que la plupart des
gens l’identifient. Ses lignes mélodiques en tonalité
mineure étaient particulièrement douloureuses et
expressives. Grâce à ses tubes, Evil Ways (1970),
Black Magic Woman (1970) et Oye Como Va (1971, écrit
par Tito Puente, un grand de la percussion latino),
Santana s’est imposé comme un véritable guitar
hero, dans la tradition de Clapton et de Page.
Piste 65
Le rock sudiste
Le rock sudiste est un mix indépendant de country,
de R & B, de gospel, de blues et de bluegrass qui a
joui d’une gigantesque popularité aux États-Unis
du début au milieu des années 70. Ce phénomène a
été dû en grande partie aux efforts de groupes
comme Buffalo Springfield, Poco, Marshall Tucker
Band, Lynyrd Skynyrd, les Allman Brothers, Molly
Hatchet, et Pure Prairie League. Le rock sudiste
n’arborait pas le son de guitare avec distorsion des
groupes de metal émergents d’alors (comme Led
Zeppelin), il préférait faire s’exprimer ses guitares
dans un cadre plus mélodique et plus relax. Sur le
plan de l’harmonie, le rock sudiste exploitait les
accords majeurs et mineurs, des progressions de
base et des gammes pentatoniques. La musique
était facile d’accès, aussi bien pour le public que
pour les musiciens. Elle mettait la guitare en
valeur, tant dans la section rythmique que dans les
parties de solo, et c’est pour cela qu’elle a attiré les
meilleurs guitaristes d’alors. Le rock sudiste de
cette période a défriché le terrain pour préparer
l’arrivée de l’un des plus grands groupes des
années 70, les Eagles.
Piste 66
Lynyrd Skynyrd
De même que les Allman Brothers, le groupe
Lynyrd Skynyrd, basé en Floride, était connu
comme groupe de rock sudiste. Mais il avait un
positionnement plus régional et un caractère
sudiste plus agressif que les Allman Brothers. Le
son de guitare « twang » rissolé de Lynyrd
Skynyrd était rehaussé par une approche unique :
tandis que les groupes d’alors avaient un ou deux
guitaristes, Lynyrd Skynyrd en avait trois (Allen
Collins, Gary Rossington, et Ed King, plus tard
remplacé par Steve Gaines), une tendance qui a été
suivie un peu plus tard par les Eagles et d’autres
groupes. Freebirds (1973) et Sweet Home Alabama
(1974) furent leurs plus grands succès, le deuxième
album étant probablement l’emblème des idéaux du
rock sudiste. Parmi les autres succès marqués par
leur son communicatif, contagieux et ludique,
retenons notamment Gimme Three Steps, Tuesday’s
Gone, Simple Man et What’s Your Name. Le son des
guitares de Lynyrd Skynyrd est particulièrement
coupant, direct, et placé au premier plan dans
l’enregistrement, ce qui génère un effet
rafraîchissant.
Piste 67
ZZ Top
ZZ Top était un autre groupe arborant une forte
coloration régionale sudiste : ils venaient du Texas.
Mais il ne s’agissait pas du même style de musique
texane que Buddy Holly. Leur musique était bien
plus coupante et âpre. Ce n’était pas le premier
groupe à électrifier du blues et à en faire de la
musique grand public, mais ils avaient pour eux la
longévité et l’endurance, et ce sont eux qui ont
défini le son swamp-boogie (mot à mot : « boogie
des marécages » !) avec des tubes comme La
Grange (1973), Tush (1974), et le son de guitare
huileux, fluide et élégant de Billy Gibbons. L’une
des techniques caractéristiques de Gibbons est celle
de « l’harmonique pincé », qui est un harmonique
artificiel produit en stoppant la corde
immédiatement après l’avoir attaquée de la main
droite, ce qui fait sonner une note au son de
clochette. (Pour en savoir plus sur les harmoniques,
voir le chapitre 9.)
Piste 68
Piste 69
Le rock néoclassique
d’Aerosmith
On peut qualifier de néoclassique le style de rock
d’Aerosmith, parce que leurs riffs contagieux
formés sur le rock’n’roll sont arrivés à une époque
où des styles de rock plus progressifs étaient à la
page. Mais Aerosmith, emmené par les talents
respectifs du chanteur Steven Tyler et du guitariste
Joe Perry (appuyé par Brad Whitford, une fine lame
de la rythmique), était un groupe tellement bon
qu’en défiant les critiques il a gagné les faveurs du
public. Il a fait des tubes avec des chansons comme
Sweet Emotions, Dream On et Walk This Way, cette
dernière étant tellement funky qu’elle a été reprise
par le groupe de rap Run DMC pour rencontrer, à
nouveau, un grand succès.
Piste 70
Les Eagles ont fusionné les
styles de solo de la country et
du rock
On peut décrire la musique country (connue aussi
sous le nom archaïque de « country and
western ») en disant simplement que c’est de la
musique folk électrifiée. Bien que ce ne soit pas
complètement exact, la country est étroitement
apparentée au folk, surtout en matière de solos de
guitare, formés sur des gammes majeures et
présentant des étirements expressifs qui rappellent
la pedal steel. Le mélange de la folk (et de sa cousine
électrique, la country) et du rock a emmené la
guitare solo de country dans le monde du rock.
Parallèlement au développement du rock sudiste,
tandis que certains groupes populaires comme
Marshall Tucker (Can’t You See et Heard It in a Love
Song), les Allman Brothers et Lynyrd Skynyrd
donnaient une touche sudiste au rock, le folk voyait
apparaître des riffs bluegrass dans des chansons
comme Take it Easy des Eagles et Aimee de Pure
Prairie League. Clarence White, un des guitaristes
des Byrds, était aussi un spécialiste de flatpicking
(technique de jeu de la main droite) de bluegrass, et
l’un des artistes les plus vénérés du genre. (La
carrière de White a pris fin de façon tragique : il a
été écrasé par une voiture en 1970.)
Piste 71
Piste 72
Anatomie d’une orchestration réalisée à la
guitare
Chapitre 12
Le heavy metal
M algré la popularité actuelle du heavy metal, ses
racines proviennent en fait des débuts du
rock’n’roll (et même probablement d’avant). Parmi
les premiers rockers « au son lourd », on compte
les Kinks, les Who et les Rolling Stones, qui
présentèrent à leurs fans des effets comme le
feedback, les power chords et la distorsion, qui
devaient devenir plus tard les signes extérieurs du
métal.
Piste 73
Piste 74
Piste 76
La révolution supersonique de
Van Halen
À la fin des années 70, le rock avait perdu son
inspiration et était en train de devenir assez
barbant, car la plupart des guitaristes basaient
encore leurs solos sur la gamme pentatonique,
celle-là même que Clapton, Beck et Page avaient
introduite une décennie plus tôt. Alors Van Halen
est arrivé… en se pressant. À la tête du groupe qui
porte son nom, Eddie Van Halen, harnaché d’une
guitare électrique style Strat faite maison, il fit
exploser de joie son public en le mitraillant de ses
solos aux coulés ascendants fluides, aux plongeons
affolés à la barre de vibrato, joués à l’aide de sa
technique extravagante d’attaque à deux mains.
Figure 12.5 Un phrasé de tapping à deux mains dans le plus pur style de
Van Halen.
Piste 77
Piste 78
Piste 79
Piste 80
Yngwie Malmsteen, le démon
suédois de la vitesse
Tandis que la plupart des guitaristes de heavy
metal des années 80 essayaient de copier les tours
de tapping à deux mains d’Eddie Van Halen, Yngwie
(prononcez « Ing-vay ») Malmsteen, ce
phénomène suédois, fonçait à travers la touche de
sa Fender Stratocaster modifiée avec des phrases
inspirées de la musique classique et surtout une
agilité ahurissante. Au fur et à mesure que sa gloire
grandissait, de nouveaux termes furent trouvés
pour qualifier son style : Bach’n’roll, metal néo
classique, et le plus répandu peut-être, shred
(« déchiquetage »). Malmsteen a sorti son premier
album solo en 1984, sous le titre « Yngwie J.
Malmsteen’s Rising Force ». Chaque piste de cet
album contient des passages instrumentaux de
metal inspirés de musique classique, et exhibe ses
suites de notes modales rapides, son picking
balayant, ses gammes diminuées, ses grands
étirements, ses plongeons de barre de trémolo et
ses passages dans un style de musique classique
pure.
Piste 81
Les riffs cogneurs de Metallica
Partant de la vision du monde sombre et cynique de
Black Sabbath, tout en l’actualisant pour la
proposer aux publics modernes de heavy metal à
l’aide d’une bonne dose de punk rock, Metallica est
devenu le groupe de metal le plus populaire des
vingt dernières années. Ses albums sont
instantanément devenus disques de platine dès
leurs sorties respectives, et ses concerts sont
inévitablement complets. Et les grands albums
abondent aussi, comme l’album éponyme de
1991 (désigné par le surnom « Black Album »), qui
débite des hymnes de métal comme Enter Sandman
et The Unforgiven.
Piste 82
Piste 83
Alice in Chains
Alice in Chains est l’un des groupes de heavy metal
de Seattle, célèbre pour le son métallique « broyant
du noir » de sa musique, dans la droite lignée de
Black Sabbath et de Metallica. Le jeu du guitariste
Jerry Cantrell est plus expressif que virtuose, et
bien sûr extrêmement pesant, comme celui de Tony
Iommi ou de Kim Thayil de Soundgarden. Ses riffs
et ses progressions d’accords reflètent aussi un
rock plus mélodique, dans le style des années Il
possède également une dimension acoustique, ce
qui ajoute une facette plus légère au son d’Alice in
Chains.
Piste 84
Korn-ographie
Munky et Head, les deux guitaristes de Korn, ont
complètement réinventé le style de heavy metal à la
guitare au XXIe siècle. Alors que solos et power chords
étaient autrefois les signes distinctifs du jeu des
guitaristes de metal, ces deux-là créent des parties
de rythmique entremêlées pour obtenir des grooves
complexes. Ils jouent de la guitare à sept cordes et
se servent aussi de « bruits » pour étoffer leur
arsenal sonore, avec divers types de feedback, de
coups secs sur la barre de vibrato, de raclements,
de grondements et de bruits blancs pour bien faire
passer leur message.
Chapitre 13
Le rock progressif et le jazz-
rock
L e rock progressif et le jazz-rock furent deux des
grands courants du rock des années 70. Durant
années 60, les dieux de la guitare comme Jimi
Hendrix, Eric Clapton et Jeff Beck avaient instauré
la « guitare solo » en tant que voix dominante du
rock, et beaucoup des guitaristes plus jeunes et
tournés vers le jazz-rock et le rock progressif ont
fait avancer ce concept en formant des groupes qui
étaient soit dominés par la guitare, soit
entièrement instrumentaux.
Piste 86
La guitare spectrale de
Genesis
Avant que Genesis ne devienne une superstar de la
pop, ce groupe a enregistré de la musique qui
compte parmi la plus belle du rock progressif des
années 70. Elle fut composée en grande partie par
les deux guitaristes du groupe, Steve Hackett et
Mike Rutherford (qui jouait aussi de la basse).
Soliste exceptionnel, Hackett est connu pour ses
mélodies obsédantes rendues plus belles encore par
des crescendos et, de temps à autre, du tapping à
deux mains (c’est en fait lui le pionnier de cette
technique dans la musique rock, il s’en est servi
bien avant Eddie Van Halen). Ses meilleurs solos se
trouvent sur Watchers of the Skies (dans lequel il joue
des phrases mélodiques d’arrière-plan, fait des
crescendos et joue un solo fulgurant avec effet de
fuzz), et dans Firth of Fifth, qui contient un long
solo, rempli de crescendos, de trilles sur coulés
ascendants, et de motifs mélodiques linéaires. Sur
de nombreux enregistrements de Genesis, on
entend souvent Rutherford jouer des arpèges à la
guitare acoustique et à la guitare électrique à douze
cordes (aux claviers, Tony Banks, jouait de temps
en temps aussi de la guitare acoustique à douze
cordes).
Le trip de Fripp
Il n’est pas exagéré de dire que King Crimson fut le
premier groupe de rock progressif, et que Robert
Fripp, son premier guitariste éminent. Jouant de sa
légendaire Gibson Les Paul Custom noire, ses
assauts féroces mélangent une technique raffinée
tirée de la guitare classique pour barrer les accords
avec un usage inventif de gammes inhabituelles (du
moins pour le rock) et de changements de mesures.
Figure 13.3 Un phrasé inhabituel avec des notes jouées en glissant vers
le haut sur la touche.
Piste 88
Piste 89
Le art-rock acoustique
d’Emerson, Lake & Palmer
L’un des guitaristes les plus élégants de la scène
progressive, Greg Lake, sait tout faire : jouer de la
guitare électrique, acoustique, et de la basse ;
chanter ; réaliser la production ; et aussi écrire de
nombreuses chansons qui comptent parmi les
meilleures d’Emerson, Lake & Palmer. Bien que son
travail intrumental ait souvent été subordonné aux
bouffonneries exagérées de Keith Emerson aux
claviers, les parties de guitare superbes abondent
sur les albums d’ELP, comme « Tarkus » et
« Brain Salad Surgery ». En particulier, Lake a
contribué, par de brillants passages acoustiques, à
Lucky Man, à In the Beginning et à The Sage, qui
contient un solo de virtuose. On peut écouter ses
parties de guitare électrique les plus mémorables
dans la suite Karn Evil 9, de même que sur la douce
ballade Still You Turn Me On.
Piste 90
Piste 91
Les riffs accompagnant les
chants de la forêt de Jethro
Tull
Martin Barre a rejoint le groupe Jethro Tull
en 1969, et il en est depuis le guitariste (à la guitare
électrique). Son style rude à la guitare électrique a
marqué le début des années 70 avec des succès
comme Cross-Eyed Mary, Locomotive Breath et le tube
de FM Aqualung. Son solo sur cette chanson est
particulièrement digne d’intérêt, parce qu’il
possède un sens de la mélodie rarement partagé par
ses confrères guitaristes de hard rock. Mais Barre
est aussi connu pour ses riffs meurtriers, qu’il joue
d’habitude sur une Gibson ou sur une Hamer à
caisse pleine raccordée à un ampli à lampes.
Figure 13.7 Un riff de rock bien pesant qui se termine par une note non
diatonique et inhabituelle.
Piste 92
Musique : il s’agit d’une progression à la Jethro
Tull dans le style classique d’un riff de hard rock
du début des années 70.
Le jazz-rock au hit-parade
Les années 1970 ont connu une augmentation sans
précédent de l’engouement du public pour la
guitare de jazz-rock. Pendant cette époque,
plusieurs voies ont été frayées : celle du doux son
de jazz-pop « L.A. » personnifié par Steely Dan,
celles du son syncopé expressif de George Benson,
un vétéran du jazz, et celle du jazz instrumental
velouté de Pat Metheny, un guitariste virtuose.
Chose incroyable, tous ces courants différents ont
semblé émerger en même temps, et ils se sont tous
développés indépendamment les uns des autres.
C’est seulement au moment où les choses
semblaient devenir trop jazzy qu’un jeune
phénomène du nom de Steve Lukather a ramené le
son L.A. dans l’arène du rock. Dans cette section,
nous allons étudier le style de certains artistes
représentatifs qui ont contribué à cette période
fertile et variée du jazz-rock à la guitare.
Piste 93
Piste 94
Musique : entre les mains de Benson, le jazz, le
funk et la pop se mélangent pour former un style
contemporain fascinant.
Piste 95
Piste 96
Piste 97
Piste 98
Chapitre 14
Assemblez votre équipement
de rêve
À moins que vous vous consacriez complètement à
une carrière virtuelle de guitariste, la décision la
plus importante que vous allez prendre en tant que
musicien sera de choisir une guitare et un ampli.
Remarquez bien que j’ai écrit le mot « guitare » et
le mot « ampli » dans la même phrase : votre
ampli fait autant partie de votre instrument que le
morceau de bois que vous tenez en main. L’ampli,
c’est la voix de votre guitare, de même que votre
ouverture sur le monde.
Évaluez la caisse
La caisse contribue à la tonalité d’un instrument.
Les luthiers, c’est-à-dire les gens qui fabriquent
des guitares, emploient toute une gamme de
matériaux, y compris des bois de lutherie comme
l’aulne, le frêne, l’acajou, l’érable, le koa et
d’autres, de même que des matériaux synthétiques.
Chacun de ces matériaux possède une propriété de
résonance unique, et influe donc sur la sonorité de
l’instrument. Essayez des guitares fabriquées dans
des matériaux différents, vous constaterez que
deux modèles semblables, l’un en aulne, l’autre en
frêne, ont des sonorités complètement différentes.
Il est probable que vous passerez des heures
innombrables à jouer de votre guitare, à la maison
comme sur scène. Vous devez donc vous sentir à
l’aise avec l’instrument, que ce soit en position
assise ou debout, et aussi accéder facilement à
toutes les cases. En outre, vous devriez être relax et
avoir un look cool en jouant avec.
Le type de caisse
Il y a trois principaux types de caisse de guitares
électriques :
Figure 14.2 Trois différents styles de caisses avec pans coupés (de gauche
à droite) : l’échancrure unique de la Fender Telecaster, la double
échancrure asymétrique de la Fender Stratocaster, et la double
échancrure égale de la Gibson SG.
Le poids et l’équilibre
Ce sont deux autres facteurs importants. Lorsque
vous essayez une guitare, n’en jouez pas
uniquement en position assise. Mettez-la en
bandoulière et levez-vous, voyez comment elle se
met en équilibre contre votre corps. Veillez à ce que
la guitare ne se transforme pas en un boulet à cause
de son poids lorsque vous serez en pleine action
pendant de longs moments.
Les mesures
Tout comme vous-même, les manches de guitare
possèdent un ensemble de mesures qui indiquent
comment la guitare va jouer. Vous devez être
capable d’atteindre les six cordes sans effort et de
déplacer votre main sur tout le manche sans
accrocher la caisse ni la fixation du manche. Le
manche doit être stable (s’il bouge, la guitare va se
désaccorder) et droit. Le rayon d’action (c’est-à-
dire la distance qui sépare les cordes de la touche)
doit être suffisamment faible pour que vous
puissiez fretter les cordes avec aisance, mais pas
trop faible, pour éviter qu’elles bourdonnent
lorsque vous appuyez le doigt dessus. Voici une
explication de chacune de ces mesures :
Les chevalets
Bien qu’il existe de nombreux systèmes de
chevalet, on peut les regrouper en deux grandes
catégories : les chevalets flottants et les chevalets
fixes.
Figure 14.6 Comme elle permet de jouer des riffs fracassants, la guitare à
sept cordes s’est popularisée dans les milieux du hard rock.
Configurations et fonctions
Qu’ils soient à lampes, à circuits intégrés ou
numériques, les amplis sont proposés dans trois
configurations physiques qui sont présentées à la fi
gure 14.7.
Fonctionnalités clés
Autrefois, un ampli n’avait qu’un seul canal, un
seul bouton de réglage du volume, et un jeu
minimal de boutons de réglage de la tonalité. Les
modèles plus élaborés proposaient des effets
primitifs comme la réverbération à ressort et le
trémolo. Les amplis d’aujourd’hui n’ont plus
aucune de ces limitations. Vous trouverez des
canaux multiples, des égaliseurs incorporés, des
effets intégrés, et des boucles d’effets pour
l’interface avec les unités d’effets externes. Voici
un récapitulatif des principales fonctionnalités :
Et maintenant, assemblez le
tout
Est-ce qu’un type d’ampli particulier convient à un
type de guitare spécifique ? La réponse est : cela
dépend. De nombreux sons « classiques » du rock
ont été créés avec des combinaisons très
spécifiques. Voici quatre des combinaisons les plus
populaires de tous les temps : la Gibson Les Paul et
le stack Marshall, la Fender Stratocaster et le Fender
Twin Reverb, la Fender Stratocaster et le stack
Marshall, la Rickenbacker 360 et le Vox AC-30.
Super Strat, Peavey Marshall 100 W Peavey heavy Eddie Van Halen
EVH Wolfgang 5150 metal
Chapitre 15
Les effets sonores,
extravagants et formidables
C ombien de fois vous êtes-vous déjà posé la
question suivante en écoutant un guitariste
professionnel : « Mais pourquoi donc mon jeu ne
peut-il pas sonner comme ça ? » Outre le talent
(que vous avez) et l’entraînement (vous vous
exercez, n’est-ce pas ?), les grands guitaristes
savent comment donner vie à leur son grâce aux
effets. La guitare et l’ampli sont importants, mais
ce qui se passe entre les deux – les effets – peut
faire toute la différence, celle qui existe entre le
nirvana et la narcolepsie.
L’overdrive
L’overdrive est le plus doux des trois types de
distorsion, et celui dont le son semble le plus
naturel. Les meilleurs modèles de pédales, comme
la Tube Screamer d’Ibanez présentée à la
figure 15.1, émulent les caractéristiques d’un ampli
à lampes, et certains ont même des lampes
intégrées à leurs circuits. Le son riche et aux
harmoniques réguliers est chaleureux et rond.
Servez-vous de l’overdrive pour le blues et le rock
traditionnel, de même que pour les solos de pop et
les rythmiques de hard rock.
Vous pouvez vous servir d’une pédale d’overdrive
comme d’une augmentation du volume sonore sans
effet en réglant le bouton d’effet à un niveau bas et
le bouton de volume à un niveau élevé. C’est une
excellente manière de saturer votre ampli à lampes
sans ajouter trop de couleur à votre son.
La distorsion
La distorsion, lorsqu’on la compare au fuzz et à
l’overdrive, est une forme exagérée et plus nerveuse
d’overdrive. Les pédales à pied de distorsion, comme
la Boss Metal Zone montrée en figure 15.2,
produisent un effet plus brillant et plus coupant.
Servez-vous-en pour les rythmiques de hard rock
et de heavy metal, et pour les solos.
Le fuzz
Les pédales de fuzz, qui comptent parmi les tout
premiers dispositifs d’effets pour guitare, vous
emmènent dans les zones extrêmes de la
distorsion. Leur ton brillant, qui ressemble à celui
d’une scie circulaire, constitue le bon choix pour le
son traditionnel des années 60. Les pédales
spécialisées pour ce son ne donnent pas de bons
résultats lorsqu’on les utilise pour simuler la
distorsion naturelle d’un ampli à lampes ; pourtant,
il est possible de simuler un effet de fuzz avec une
pédale de distorsion conventionnelle, en en
augmentant le gain et en réglant le son pour
obtenir la sonorité la plus brillante possible.
Les compresseurs
Cet effet réduit la différence entre les sections les
plus douces et les plus fortes du signal, en
atténuant tout signal dont le volume sonore
dépasse un seuil spécifié.
L’égalisation (EQ)
L’égalisation modèle le ton de votre guitare en
augmentant et en coupant certaines fréquences
spécifiques. Avec elle, vous pouvez faire ressortir
les aigus et gonfler les graves, ou couper les
fréquences moyennes pour créer un son plus
« évidé » dont se servent les groupes comme
Metallica. Les boutons de réglage de la tonalité
intégrés à votre guitare et à votre ampli constituent
des exemples d’égaliseurs, mais ils ont moins de
fonctionnalités que les modèles de pédales d’effets
externes ou les égaliseurs des dispositifs montés
dans un rack.
L’égaliseur graphique
Les égaliseurs graphiques sont faciles à identifier
en raison des glissières servant à régler les
fréquences séparées et qui forment ainsi un
« graphe » sur la surface du panneau de
l’égaliseur (en quelque sorte comme le graphe
d’une fonction, en math). Chaque glissière contrôle
une bande de fréquence fixe. On appelle donc
parfois ces appareils des égaliseurs graphiques à
bandes fixes. L’égaliseur graphique de la
figure 15.4 permet de régler sept bandes de
fréquences, ainsi que le niveau global sur la droite.
Chaque bande représente une octave dans le spectre
sonore.
Poussez le bouton coulissant pour hausser
(augmenter) ou réduire (atténuer) le gain des
fréquences correspondantes. Lorsque le bouton se
trouve au centre, il est inactif, c’est-à-dire qu’il ne
rehausse ni n’atténue le volume sonore de la bande.
Tirez le bouton au-dessous du point médian, ou
zéro, pour réduire le volume de la bande. Poussez-
le au-dessus de zéro pour amplifier le volume de
cette bande. L’augmentation du volume des bandes
de fréquences élevées rend plus brillant le son de la
guitare. Celle des bandes inférieures le rend plus
grondant et souligne le martèlement nécessaire au
hard rock. L’augmentation des fréquences
moyennes donnera un son épais et sirupeux idéal
pour les solos de blues. Coupez ces médiums pour
créer un son selon une courbe évidée.
Les filtres
Bien que sur le plan technique les égaliseurs soient
des filtres, les guitaristes réservent l’emploi du mot
« filtre » à des appareils spécialisés, comme la
pédale wah-wah et les filtres auto-wah (qu’on
appelle aussi filtres enveloppe).
La pédale wah-wah
La pédale wah-wah (ou wah) comme le modèle
montré à la figure 15.5 est l’un des effets
traditionnels employés dans la musique rock. Eric
Clapton et Jimi Hendrix l’ont rendue populaire
comme outil de solo dans les années 60, et les
« funksters » des années 70 en ont fait un élément
essentiel du son de rhythm & blues (sans parler de
la musique d’ambiance essentielle aux scènes de
poursuite à la télé).
L’effet auto-wah
Tous les effets wah-wah ne sont pas actionnés par
pédale. Un effet auto-wah, balaie automatiquement
le spectre des fréquences. Deux facteurs peuvent
déterminer le balayage :
La pédale de volume
Une pédale de volume n’est pas un dispositif d’effet
en soi, mais elle modifie le son de la guitare, en
vous permettant de varier en temps réel le volume
sonore sans retirer les mains de la guitare. Poussez
la pédale en avant pour augmenter le volume, et
tirez-la en arrière à fond pour étouffer
complètement le signal.
Le trémolo
Sans aucun doute, James Bond a le pistolet et la
jolie fille, mais il n’aurait jamais l’air aussi cool
sans le trémolo de la guitare du générique. Le
trémolo est une variation rapide et régulière de
volume, comme lorsque vous chantez en face d’un
ventilateur électrique. Certaines personnes, y
compris des fabricants célèbres d’amplis,
confondent le trémolo avec le vibrato, qui est un
changement normal de hauteur de ton. Le trémolo a
été entendu pour la première fois sur les premiers
amplis à lampes, comme le Fender Vibrolux, mais
on le trouve aussi depuis sous forme de pédale ou
d’élément de rack.
Le chorus
Le chorus est destiné à faire en sorte qu’un seul
instrument ait le son de plusieurs. Un effet de
chorus retarde légèrement le signal, habituellement
de 10 à 30 millisecondes (ms). Lorsque le signal
retardé est remixé avec l’original, cela crée un son
épais et miroitant. Certains circuits de chorusi
appliquent en outre une petite variation de hauteur
de ton (pitch shifting) pour accentuer l’effet encore
davantage. On peut se servir d’un dispositif de
chorus, comme le Boss CH-1 présenté à la figure 15.
6, pour transformer un signal de guitare mono en
signal stéréo en raccordant chaque sortie de
l’appareil à son propre ampli.
Figure 15.6 Avec deux sorties, le Super Chorus Boss CH-1 peut
transformer un signal mono de guitare en signal stéréo.
Le flange
Cet effet a été découvert à la fin des années 60. Un
ingénieur du son avait décidé d’expérimenter en
synchronisant deux pistes sur la même bande.
Alors que les magnétophones à bobines tournaient,
l’ingénieur poussait le bord de l’une des bobines.
Cela ralentissait légèrement le déroulement de la
bande et la désynchronisait de sa jumelle. Lorsqu’il
relâchait sa pression, la bande « essayait » de
rattraper le retard. Le subtil retard entre les deux
bandes causait un phénomène audio particulier qui,
lorsqu’il traversait le spectre des fréquences,
évoquait un souffle, c’était juste le genre de truc
qui convenait à la fin de l’ère psychédélique.
Figure 15.8 La pédale Boss DD-3 est l’une des pédales de délai
numérique les plus populaires. Elle comporte quatre paramètres
ajustables.
La réverbération
L’effet de réverb est le roi de tous les effets pour la
guitare, pour la voix et pour tout le reste, d’ailleurs.
Avec le trémolo, il compte parmi les premiers effets
qui ont été intégrés à un ampli de guitare. En outre,
la réverb joue un rôle vital dans le son traditionnel
de la guitare, et ce, dans tous les styles.
La réverbération numérique
Les réverbérations numériques sont conçues pour
reproduire le son dans des espaces naturels. Des
algorithmes complexes disent au processeur ce
qu’il doit faire, et cela permet d’émuler des espaces
comme des salles, des scènes et même des
cathédrales. Il existe aussi des algorithmes conçus
pour émuler des réverbérations artificielles, comme
celles avec des plaques d’acier, celles de chambres,
et, ma foi oui, celles des réverb à ressorts.
Figure 15.9 Vous pouvez disposer toutes vos pédales d’effets (et leurs
alimentations électriques respectives) sur une planche à poser les
pédales (pedalboard).
Chapitre 16
L’entretien de votre guitare
électrique
U ne guitare électrique, comme toute autre
machine, est un objet qui s’use : les cordes
s’abîment, ou cassent ; les changements de climat
font rétrécir et gonfler le bois ; les pièces mobiles
s’usent, etc. Ces petites misères et détériorations
peuvent vous empêcher de vous exprimer
correctement avec votre instrument, et renforcer
votre tendance à pester, avec des mots que nous ne
pouvons imprimer ici. Si vous voulez que votre
guitare reste en bon état, il faut que vous sachiez
exécuter quelques opérations d’entretien et de
réparation de base.
Servez-vous d’outils de
professionnels
Avant de tenter d’effectuer le moindre ajustement
de votre guitare, vous devez acquérir, ranger ou
assembler certains outils spécifiques à l’entretien
et à la réparation de guitares. Ne vous faites pas de
souci, vous n’allez pas avoir besoin de réorganiser
votre garage ni de trouver un nouvel abri pour votre
voiture. Les outils dont vous avez besoin pour les
réparations décrites dans ce chapitre devraient
tenir dans un petit sac, ou dans le compartiment à
accessoires d’une housse.
Ultra light 0,008 0,010 0,015 0,022 (w) 0,032 (w) 0,039 (w)
Super light 0,009 0,011 0,017 0,024 (w) 0,032 (w) 0,042 (w)
Light 0,010 0,013 0,017 0,026 (w) 0,036 (w) 0,046 (w)
Medium 0,011 0,014 0,018 0,028 (w) 0,038 (w) 0,049 (w)
Medium Heavy 0,012 0,016 0,024 0,032 (w) 0,042 (w) 0,052 (w)
Heavy 0,013 0,017 0,026 (w) 0,036 (w) 0,046 (w) 0,056 (w)
5. Elles cassent.
1. l’enfilage de la corde ;
2. son entortillement ;
Enfilez la corde
Sur la plupart des guitares électriques, vous
commencerez par faire passer la corde à travers le
cordier ou, s’il s’agit d’une unité combinant
chevalet et cordier, à travers le chevalet.
Les cordes
Servez-vous d’un chiffon doux pour essuyer la
guitare après vous en être servi. Ce faisant, prenez
un moment pour vérifier qu’il n’y a pas de saletés
sur le sillet et sur le chevalet. Essuyez chaque corde
séparément sur toute sa circonférence, cela
prolongera sa durée de vie. Essuyez les cordes à
chaque fois que vous avez joué de votre guitare.
L’intonation
L’intonation est souvent confondue avec
l’accordage, mais si l’on veut être précis, ce terme
désigne la précision de la hauteur de ton de la
guitare en haut et en bas du manche (et pas l’état
des cordes à vide, qui dépend de l’accordage). On
peut tester l’intonation en jouant un harmonique à
la 12e frette, puis en jouant normalement une note
au même endroit. Servez-vous d’un accordeur pour
mesurer la différence entre ces notes (pour en
savoir plus sur les accordeurs, voir le chapitre 4).
Lorsque vous effectuez le test de l’harmonique,
l’une des trois choses suivantes va se produire :
La barre de renforcement
Si l’intervalle est plus élevé ou plus bas au milieu
du manche qu’il ne l’est à l’une de ses extrémités,
le manche est probablement voilé, ou courbé. Cela
semble menaçant, mais ce n’est pas rare, surtout
lors des changements de saison. Un changement de
calibre de cordes peut également entraîner un
voilage du manche.
Figure 16.8 Les ressorts de vibrato relient le chevalet à une pince fixée
sur la caisse de la guitare.
Le remplacement du fusible
La plupart des amplis sont équipés d’un fusible
Slo-Blo auquel on peut accéder par le panneau
arrière en dévissant le couvercle qui maintient en
place le fusible. Des facteurs extérieurs, comme un
mauvais branchement effectué dans une
discothèque, peuvent faire sauter le fusible de votre
ampli, ce qui coupe toute l’alimentation électrique
de l’appareil. À moins que vous ne soyez dans une
situation d’urgence (en plein milieu d’un concert,
par exemple), remplacez toujours le fusible par un
autre fusible de même valeur. Le fusible est conçu
pour sauter au premier signe de problème afin de
protéger le reste des circuits de votre ampli. Si le
fusible de remplacement est trop lourd, le fusible
ne sautera pas, ce sera au contraire votre ampli qui
sautera ! Si le fusible de votre ampli saute
fréquemment, cela indique qu’il y a un problème.
Portez-le immédiatement à un réparateur.
Le nettoyage et le
remplacement des lampes
Parmi les symptômes indiquant que les lampes
sont sales ou usées, on compte les craquements, les
sifflements, la résonance (feedback de microphone
sans cause identifiable), un niveau de sortie réduit,
et une distorsion (indésirée).
Les haut-parleurs
Un ampli ne pourra pas faire de miracle si les haut-
parleurs ne sont pas de bonne qualité. On peut
endommager un ampli en alimentant un haut-
parleur de faible puissance avec un ampli de
puissance élevée, ou en manipulant simplement de
façon négligente l’ampli ou le cabinet de haut-
parleurs lors du transport de l’appareil d’une salle
de concert à l’autre. Les haut-parleurs cassés ou
endommagés peuvent donner un son avec de la
distorsion ou ne rien produire du tout. Faire
fonctionner un ampli avec des haut-parleurs
défectueux pendant une période prolongée peut
aussi endommager les circuits. Heureusement, les
haut-parleurs se remplacent facilement. Dévissez-
les simplement du baffle (la pièce de bois qui les
maintient en place), soulevez-les de leur cadre, et
mettez-en de nouveaux à la place.
Guide de dépannage
Beaucoup de problèmes qui semblent
insurmontables ont en fait une solution simple et
rapide. Le guide de réparation du tableau 16.1 traite
la plupart des problèmes de base. Je vous fais grâce
des solutions évidentes comme « Vérifiez que votre
guitare est branchée » ou « Vérifiez que votre
ampli est allumé », parce que je pense que vous
n’en avez pas besoin.
La guitare ne reste Les cordes sont trop vieilles Remplacez les cordes
pas accordée Remplacez des mécaniques
bon marché
Chapitre 17
Dix guitaristes qui ont marqué
l’histoire du rock
C ertains des noms de cette liste sont très connus,
mais un ou deux d’entre eux ne vous seront pas
forcément familiers. En la lisant, vous verrez
pourquoi les dix guitaristes qui suivent sont
considérés comme les plus grandes stars du rock
qui ont jamais illuminé le ciel de la guitare
électrique.
Chuck Berry
Pionnier du rock des années 50, Chuck Berry a
contribué à transformer la guitare, qui était alors
un instrument de country et de blues, en une arme
dangereuse pour jouer du rock’n’roll. Ses chansons
intelligentes ont formé les bases du jeu de guitare
électrique des débuts du rock, surtout avec ses
phrasés de solos en double-stop. Les chansons de
Chuck Berry comptent également parmi les plus
universelles de l’histoire du rock, car quasiment
n’importe quel guitariste sur terre peut les jouer.
Parmi ses chansons les plus célèbres, on compte
Johnny B. Goode et Maybellene.
Eric Clapton
Entre 1964 et 1970, Eric Clapton a réalisé un
parcours sensationnel : d’abord chez les Yardbirds,
il est successivement passé chez John Mayall’s
Bluesbreakers, Cream, Blind Faith pour arriver
finalement chez le légendaire Derek and the
Dominos, le tout avant d’avoir atteint l’âge
de 25 ans ! Le rôle de Clapton dans l’histoire du
rock a consisté à transposer le style de blues
électrique de Chicago de Buddy Guy et d’Otis Rush
dans un contexte de rock en y ajoutant un volume
assourdissant et de la distorsion. N’ayant jamais
été un démon de la vitesse, il s’est davantage
employé à produire un vibrato du poignet
parfaitement articulé ou des étirements chantants
plutôt qu’à être le guitariste le plus tape-à-l’œil
qu’il soit. Aujourd’hui encore très populaire en
carrière solo, il reste l’un des guitaristes qui ont eu
le plus d’influence dans toute l’histoire du rock.
Parmi ses chansons les plus connues, citons
Crossroads et Layla.
Jimi Hendrix
Considéré comme peut-être le plus grand guitariste
de toute l’histoire du rock, Jimi Hendrix a fait la
synthèse du blues, du pop, du rock, de la soul, du
proto-funk, du jazz et de l’univers psychédélique
des années 60 pour créer son propre style et sa
propre vision. Armé d’une Fender Stratocaster
(qu’il tenait à l’envers, car il était gaucher), d’un
ampli Marshall, et de pédales d’effets qui à
l’époque étaient nouvelles, comme le fuzz (pédale
de distorsion), le wah-wah et l’Octavia (une pédale
de modulation de la hauteur de ton qui ajoutait une
note plus grave d’une octave), il a crevé le plafond
du rock avec son album Are « You Experienced ? »
en 1967, pour continuer sur cette lancée sans
jamais se retourner. Bien que sa carrière n’ait duré
que quatre ans, il a constamment repoussé les
limites du jeu de rock à la guitare électrique, en
inventant de nouvelles techniques comme les
plongeons à la barre de trémolo et le feedback
contrôlé ! Une légende dans tous les sens du terme.
Parmi ses chansons les plus connues, on compte
Purple Haze et Voodoo Child (Slight Return).
Jeff Beck
L’un des plus grands solistes à la guitare électrique
de tous les temps. La carrière de Jeff Beck dure
depuis trente-cinq ans et ne montre pas le moindre
signe de ralentissement. Dans les années 60, il a
fait ses débuts chez les Yardbirds, où il a remplacé
Eric Clapton, avant de diriger le Jeff Beck Group, un
des précurseurs du heavy metal. Dans les
années 70, il a contribué à cristalliser la fusion du
jazz et du rock avec les albums solos « Blow by
Blow et Wired », et il a passé les vingt dernières
années à explorer diverses mixtures de heavy rock
et de musique de danse électronique. Ses solos sont
imprévisibles et sauvages, toujours prêts à
repousser plus loin les limites du son et du style. Il
est bien possible que Jeff Beck soit, à ce jour, le
meilleur guitariste électrique vivant. Parmi ses
chansons les plus connues, on compte Cause We’ve
Ended As Lovers et Blue Wind.
Jimmy Page
Alors que Clapton et Beck ont brillé en tant que
solistes, Jimmy Page s’est révélé un maître
consommé du studio d’enregistrement, dont il s’est
servi comme d’un instrument de musique géant
afin de faire briller encore davantage ses pistes de
guitare. Au cours des douze années durant
lesquelles il a été le guitariste soliste de Led Zep,
de 1968 à 1980, il a produit quelques-unes des plus
grandes pistes de guitare électrique qui existent en
donnant aussi naissance au style appelé heavy
metal. Ses tours de studio comportaient
notamment le doublage de ses pistes pour créer le
son géant d’une « armée de guitares » tout en
mélangeant de doux passages de guitare acoustique
avec des passages croustillants à la guitare
électrique, afin de donner naissance à un son
extrêmement dynamique. En tant que guitariste
comme en tant que producteur, Jimmy Page était
des années en avance sur son temps. Ses chansons
les plus connues comptent notamment Heartbreaker
et Stairway to Heaven.
Eric Johnson
Un autre Texan, mais avec un style complètement
différent du précédent. Eric Johnson est un fils du
mouvement jazz-rock des années 70 qui a
développé un style de jeu solo singulier, rapide,
précis et très mélodieux. Pendant toute une
décennie, on l’a considéré comme le meilleur
guitariste méconnu des États-Unis, parce qu’il a
refusé de travailler avec des stars comme Stanley
Clarke, UK et les Dixie Dregs en préférant rester
solo. Après avoir sorti en 1986 son premier album
avec une grande maison de disques, il a été
instantanément adulé, et a touché le public de
l’ensemble des États-Unis avec Ah Via Musicom, le
grand tube de 1990. Peu de guitaristes peuvent
égaler les prouesses d’Eric Johnson en matière de
goût, de tonalité et de vitesse pure. Ses chansons
les plus célèbres incluent notamment Cliffs of Dover
et Righteous.
Steve Vai
Le mouvement qu’Eddie Van Halen avait
commencé, Steve Vai l’a poursuivi pour le faire
passer à l’étape suivante… et quelle étape ! Vai a
fait sa première apparition comme deuxième
guitariste dans le groupe de Frank Zappa, mais
c’est avec son premier album solo, autofinancé,
« Flex-able » qu’il a tourné la tête de beaucoup de
monde. Des morceaux comme The Attitude Song et
Call It Sleep constituaient de véritables révisions du
style heavy metal et de sa technique, qui
mélangeaient de brillantes attaques avec un sens
audacieux de l’harmonie. Il a également inversé
l’usage de la barre de trémolo, alors trop utilisée
pour le bombardement en piqué, et pour catapulter
des notes et des accords vers le haut dans la
stratosphère. Au milieu des années 80, Vai a
finalement obtenu un succès de masse en tant que
membre du groupe de David Lee Roth, l’ex-
chanteur de Van Halen, et, quelques années plus
tard, il a rejoint Whitesnake le temps d’un album.
Son chef-d’œuvre demeure pourtant son album
solo de 1990, « Passion & Warfare ». Plein à ras
bord de morceaux instrumentaux excitants (y
compris le désormais classique Blue Powder), cet
album a transformé Vai en superstar de la guitare.
Et c’est vrai qu’à l’époque il était avec Joe Satriani,
le guitariste de rock le plus en pointe.
Kurt Cobain
Kurt Cobain, le guitariste de Nirvana, a été un
« anti-guitar hero » de plus d’une façon. Après
avoir été adulé par les foules locales de Seattle pour
son jeu de guitare, les riffs de Smells Like Teen Spirit
(de l’album « Nevermind », au succès foudroyant)
ont marqué le début de l’ère grunge des années 90.
Esquivant les solos et les feux d’artifice tape-à-
l’œil au profit de power chords bruts et d’étirements
écœurants, son jeu exprimait alors une réaction au
style destructeur à la Malmsteen/Satriani des
années 80. Tandis que d’autres guitaristes étaient
jugés sur la vitesse ou sur le caractère plus ou
moins soul de leur jeu, les riffs tenaillés d’anxiété
de Cobain ont apporté une nouvelle référence en
matière de jeu de guitare chez les groupes de
garage, et ont influencé d’autres guitaristes durant
le reste de la décennie. Le panache qui lui
manquait, il l’a plus que compensé par son style et
par ses innovations sur des titres célèbres comme
Smells Like Teen Spirit et Lithium.
DANS CE CHAPITRE
« Rubber Soul » des Beatles, « Are You Experienced ? »
de Jimi Hendrix, et autres albums de référence
Chapitre 18
Dix disques de rock de
référence
I l n’est pas nécessaire d’acheter tous les disques de
cette liste, dans l’ordre chronologique donné plus
haut, à moins que vous ne soyez un collectionneur.
Vous pouvez tout aussi bien vous procurer des
anthologies et des coffrets d’œuvres complètes qui
comprennent la plupart des chansons de n’importe
quel album séparé de chaque groupe, plus de
nombreux autres morceaux entrés dans la légende.
D’un point de vue historique, pourtant, chacun de
ces albums possède une signification majeure.
Étant donné que les compils mélangent parfois
l’ordre d’origine des titres d’un album, si vous êtes
vraiment puriste, achetez l’original pour en faire
l’expérience comme le public de l’époque.
Chapitre 19
Dix modèles classiques de
guitares électriques
D ans l’univers des guitares électriques, vous avez
le choix entre des centaines, si ce n’est des milliers
de marques et de modèles avec des formes, des
configurations et des couleurs assorties. Pourtant,
toutes sont inspirées de l’une des dix guitares
présentées dans ce chapitre. Chacune d’elles a été
utilisée pour des enregistrements qui sont devenus
des « classiques » de la musique rock, ou ont
permis d’une manière ou d’une autre à l’un de vos
artistes préférés d’atteindre l’immortalité.
Fender Telecaster
Il s’agit de la première guitare électrique à caisse
pleine produite en masse. La Telecaster de Leo
Fender fut conçue à l’origine pour les guitaristes de
country et de jazz, mais elle s’est rapidement
transformée en dangereuse machine de rock’n’roll.
Avec sa sonorité brillante et aiguë (créée par sa
caisse en bois de frêne ou d’aulne, des composants
électroniques simples et un manche boulonné en
érable), la Tele est devenu un cheval de labour du
rock, capable d’abattre des taches gigantesques en
live et pourtant de toujours produire un son
formidable jour après jour. Il semblerait parfois que
plus on maltraite une Telecaster, mieux elle sonne.
Fender Stratocaster
La guitare électrique la plus vendue au monde. Elle
a fait son apparition au milieu des années 50 avec
une forme de l’âge de l’espace, une barre de
trémolo et des contours de caisse confortables : il
s’agissait sans aucun doute d’une guitare destinée
à être utilisée en position debout. Avec des
champions comme Buddy Holy, Eric Clapton, Jimi
Hendrix et Stevie Ray Vaughan, cette guitare à
caisse pleine est devenue la référence à laquelle
doivent se mesurer toutes les guitares électriques,
aujourd’hui encore.
Gibson série ES
En essayant de faire le pont entre les mondes du
jazz et de la pop, Gibson a inventé la ligne ES de
guitares à caisse demi-pleine dans les années 50.
Ces guitares électriques à caisse mince ont des
ouies en formes de « f », et des éclisses creuses,
mais aussi un bloc d’érable massif qui passe sous le
chevalet et les micros et rejoint le manche encastré.
Les modèles ES-335, ES-345 et ES 355 se sont
retrouvés dans les mains de maîtres comme Chuck
Berry, B.B. King, Alvin Lee (du groupe Ten Years
After), Alex Lifeson (du groupe Rush) et Larry
Carlton, le géant des studios d’enregistrement de
Los Angeles, qu’on avait surnommé « Mr. 335 ».
Pour les guitaristes qui adorent la polyvalence, la
Gibson ES permet d’ajouter une touche d’élégance
au monde des guitares électriques.
Gibson Flying V
Pas d’erreur, la Flying de Gibson a été conçue pour
le concert : avec un design de caisse qui décoiffe et
une tête de manche en forme de flèche, la Flying
ressemble à un avion supersonique sur le point de
décoller. Ironie du sort, son lancement en 1958 a
été un flop. Son design était en avance de plusieurs
années sur son temps. Mais dans les années 60, des
guitaristes comme Dave Davies des Kinks et Jimi
Hendrix ont ravivé l’intérêt pour cette guitare. Au
cours de la décennie suivante, la Flying a fini par
trouver sa place, et des guitar heroes de metal et de
glam-rock comme Michael Schenker d’UFO, Randy
Rhoads et Marc Bolan de T. Rex en ont joué sur
scène. Vieux de plus de quarante ans, ce modèle
« classique » continue à ce jour d’être extrémiste.
Rickenbacker 360/12
Tandis que la musique pop explosait au milieu des
années 60, un son carillonnant était partout
présent : celui de la Rickenbacker 360/12. Cette
guitare électrique à douze cordes a ajouté une
dimension folk aux chansons des Beatles et des
Yardbirds, ainsi qu’à toutes les hordes de musiciens
qui les ont copiés. Une construction à caisse demi-
pleine permet de dompter le son aigu et d’y ajouter
une touche chaleureuse. Plus tard, ce « son
Rickenbacker » a été à son tour repris avec amour
par Tom Petty, Marshall Crenshaw, R.E.M. et
beaucoup d’autres musiciens de pop qui ont grandi
au « son Rick ».
Ibanez Iceman
Dans la tradition des guitares radicales comme la
Flying et l’Explorer de Gibson, la société Ibanez a
lancé sa propre guitare à forme extravagante au
milieu des années 70, l’Iceman. Destinée au
concert, cette guitare est munie d’une caisse pleine
et d’un manche en acajou, et d’une touche en bois
d’ébène. Pour faire concurrence aux instruments de
certains fabricants insensés qui ont essayé de
porter les performances technologiques à des
niveaux complètement absurdes, certains modèles
d’Iceman étaient même munis de micros à triple
bobinage (ce n’était pas parce que le son de la
guitare s’en trouvait amélioré, mais c’était un bon
truc de marketing). La Iceman a finalement trouvé
la célébrité dans les mains du guitariste de Kiss,
Paul Stanley, dont la Iceman noire personnalisée
était munie d’une plaque de protection faisant
miroir. Cette guitare était absolument parfaite pour
les concerts extravagants de Kiss, et aujourd’hui
encore, lorsqu’on prononce le nom « Iceman », la
plupart des guitaristes pensent instantanément au
modèle PS10 de Paul Stanley, qui avait vraiment
« de la gueule ».
« Super Strat »
Grâce à l’arrivée d’Eddie Van Halen, les guitaristes
du monde entier se sont mis à vouloir des guitares
du style Stratocaster, mais munies de micros à
double bobinage (et pas des micros à simple
bobinage qui équipent les Strat traditionnelles) et
d’une barre de trémolo verrouillable. Un tas de
fabricants se sont engouffrés dans la brèche et ont
mis en vente des « Super Strat » pour répondre à
cette demande dans les années 80. Charvel a été
l’une des premières sociétés à commercialiser ces
Super Strat sophistiquées, mais les firmes Jackson,
ESP, Ibanez, Yamaha et Kramer sont elles aussi
rapidement entrées dans l’arène. Ces instruments
étaient souvent ornés de graphiques personnalisés
ou de laques tape-à-l’œil pour indiquer qu’il
s’agissait d’instruments fabriqués sur commande.
À cette époque, les guitares électriques
traditionnelles de Fender et de Gibson avaient
atteint leurs niveaux de popularité respectifs les
plus bas. Puis lorsque les « groupes de chevelus »
ont à leur tour perdu de la popularité à la fin de la
décennie, cela a aussi été le cas de la Super Strat,
qui a progressivement disparu alors qu’un autre
chapitre fascinant de l’histoire de la guitare
commençait.
La séparation stéréo
J’ai enregistré certains des exemples avec ce que
l’on appelle une séparation stéréo. Dans certains
morceaux, on entend l’accompagnement dans le
canal de gauche, alors que le jeu de la guitare
provient du canal de droite. En laissant le bouton de
balance en position normale (la marque indicatrice
orientée vers le haut, à 12 heures), vous écoutez le
canal d’accompagnement et celui de la guitare à
volumes égaux, chacun provenant d’une enceinte
différente. Grâce au bouton de balance, vous pouvez
réduire le volume de l’un ou de l’autre.
2 4.5 accord de mi
26 (0:00) 6.1 mélodies avec des noires sur chacune des six
cordes à vide de la guitare
arpège de lam7
Couverture
Copyright
L’auteur
Dédicace
Remerciements
Préface
Introduction
Pourquoi ce livre ?
Votre profil
L’organisation de ce livre
Chapitre 2. De la tenue !
Le préampli
L’ampli de puissance
Le panneau de commande
Jouez en rythme
Jouez en solo
Attaquez-vous au problème
Jouez en position
Note finale
Chapitre 7. Les riffs, quel bonheur !
Les doubles-stops
Jouez en position
Sachez où jouer
La barre de vibrato
Récapitulons
Le surf-rock
Le heavy metal a rempli les tribunes de ses fans durant les années 80
Le jazz-rock au hit-parade
Les effets d’ambiance, pour placer votre son dans une certaine
atmosphère
Agencez vos effets avec une planche pour poser les pédales
Guide de dépannage
Chuck Berry
Eric Clapton
Jimi Hendrix
Jeff Beck
Jimmy Page
Eric Johnson
Steve Vai
Kurt Cobain
Fender Telecaster
Fender Stratocaster
Gibson série ES
Gibson Flying V
Rickenbacker 360/12
Ibanez Iceman
« Super Strat »