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BASSISTE

BASSISTE

MAGAZINE.COM

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GROOVES
INCONTOURNABLES

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FENDER
L 11760 - 90 - F: 6,70 € - RD

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FÉVRIER / MARS 2021 - 6,70€ BEL.: 7,20€

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BOB MARLEY, DUA LIPA, DAFT PUNK...
*Conçu et assemblé à la main aux Etats-Unis

Retrouvez notre gamme


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ÉDITO
La rédaction n’est pas responsable des textes,

Bassiste Mag : le retour


photographies, dessins publiés, qui engagent
la responsabilité seule de leurs auteurs. Les
documents ne sont pas rendus et leur envoi
implique l’accord de leurs auteurs pour leur
libre publication. Les indications de marques, de

I
prix et les adresses qui figurent dans les pages
rédactionnelles de ce numéro sont données à
l en faut parfois peu pour faire vaciller l’édifice et si quelqu’un nous avait un
titre d’informations, sans aucun but publicitaire.
Bassiste Magazine se réserve le droit de refuser
jour prédit ce que serait cette année 2020, peu d’entre nous l’auraient cru.
toute publicité sans avoir à s’en justifier. Tous Une année d’autant plus unique qu’en surcroît d’un confinement inédit qui
droits de reproduction réservés pour tous pays. a fait fermer les kiosques, mis la Poste en sommeil, porté un coup d’arrêt
aux tournées, à la plupart des sorties de disques et à l’activité des fabricants
Directrice de la Publication : Olivia Rivasseau et distributeurs de matériel, la société B.G.O qui édite Bassiste Magazine mais
Rédacteurs en Chef : Régis Savigny, Sébastien
Benoits, Ludovic Egraz
également Guitare Xtreme, Batterie Magazine et Guitare Sèche Le Mag a dû
Maquettiste : Antoine Ladoué composer avec le dépôt de bilan de son distributeur historique, qui a laissé
Ont collaboré à ce numéro : Adrien Kah, plusieurs mois de ventes impayées.
Ludovic Egraz, Régis Savigny, Sébastien Benoits, Dans ces conditions et dans l’incertitude liée au virus qui continue de peser,
Paolo Coccina, Antonin Rubatat, François C. nous avons pris la lourde décision de cesser, pour un moment, de publier.
Delacoudre, Paco Fernandes, Didier Saint G.
Transcriptions musicales : Romain Buisson,
Après ces quelques mois pendant lesquels vous nous avez témoigné votre
Bruno Ramos, Antonin Rubatat, Jules Brosset, indéfectible soutien, par vos nombreux messages sur les réseaux sociaux,
Fabrice Donnard. par la participation à la cagnotte Leetchi, par le maintien voire la prise de vos
Crédits photos : Alex Andrea William Panozzo, abonnements, nous sommes de retour. Votre magazine a changé et nous allons
Julien’s Auction, Jake Owens, Ashley Heafy, Mike continuer sa transformation dans les numéros à venir, mais notre motivation
Dunn, Eric Marcel, Gildas Boclé, David Geiss,
Silvia Mautner, Régis Savigny, Henri Deroche.
et le feu qui nous animent restent intacts et se sont même accrus pendant ce
silence forcé. D’une part, la musique reste une activité de passion et nous en
Bassiste Magazine est un bimestriel avons cruellement besoin en ces temps troublés, d’autre part, nombre d’entre
(6 numéros/an) édité par B.G.O - 6 rue vous sont touchés par la pandémie et ses conséquences. Nous pensons
d’Estiennes d’Orves - 92120 Montrouge notamment aux musiciens professionnels particulièrement précarisés, mais
Mails : redaction@bassistemagazine.com,
serviceclient.bgo@gmail.com
également à tous les amateurs qui ont perdu le plaisir de pratiquer en public.
SARL au capital de 60.000 euros Les journalistes, la rédaction, les équipes pédagogiques, sont heureux de vous
RCS PARIS : 483761631 retrouver et vous souhaitent de prendre beaucoup de plaisir à la lecture de
© Février - Mars 2021 - N°90 ce numéro de reprise, avec une sélection de 101 lignes de basses à même
Commission paritaire n°0221K87537 de vous faire remuer, confinés ou pas. Nous avons aussi testé de quoi vous
Imprimerie : Mordacq (Air sur la lys)
• Distribution France : MLP
permettre de jouer à la maison : allez lire les tests du Captor X ou d’AmpliTube
• Distribution Belgique : Tondeur Diffusion 5. Enfin, la rubrique pédago a fait le plein de videos disponibles sur la chaîne
• Gestion de la diffusion Vente au Numéro : YouTube du magazine pour vous aider à affûter votre jeu pour le printemps
Abomarque, Amandine FEST (06 81 09 44 57, qui sera, nous en sommes certains, radieux.
amandine@abomarque.fr) Merci à vous. Portez-vous bien.
Dépôt légal à parution.

La Rédaction.

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03
FÉVRIER
MARS 2021
SOMMAIRE N°90

05/ BASS INFOS


10/ FAITS DIVERS

BASS TALK
12/ Paolo Gregoletto (TRIVIUM)
Perpétuelle réinvention
16/ Nicolas Fiszman
En bonne compagnie

DOSSIER
20/ FUNK, SOUL, R&B :
101 GROOVES INCONTOURNABLES

20
A L’ESSAI
46/ Two Notes Torpedo Captor X
48/ Fender Downtown Express Bass Pedal
50/ Warwick Teambuilt Thumb BO 4 LTD 2020

ET NOS RUBRIQUES
54/ MAO : IK Multimedia - AmpTitube 5
81/ Bass Bazar 12 16

ABONNEMENT
57/ Recevez Bassiste Magazine directement
dans votre boîte à lettres !

PEDAGO
58/ Retrouvez les cours de nos profs et notre
sélection de grooves en partitions (+ Vidéos) 46 50

04
BASS INFOS
BILL WYMAN SE DELESTE ET BAT
PLUSIEURS RECORDS
Le légendaire bassiste a confié à la société d’enchères
américaine Julien’s Auctions bon nombre de pièces
historiques du matériel collecté durant son long
parcours musical, comme le Vox AC30 de 1962
qu’il avait utilisé pour son audition d’entrée dans
les Rolling Stones (devenant ainsi l’ampli de
basse le plus cher jamais vendu aux enchères,
culminant à 106 250 dollars), la basse Fender
Mustang Competition Orange de 1969 utilisée par Wyman en concert
avec les Stones (qui s’est envolée à 384 000 dollars, détrônant le record
précédent obtenu par Paul McCartney avec sa basse Hofner de 1964, qui avait été vendue en 2013
pour 204 800 dollars), ou encore la basse Travis Bean custom short-scale de 1978 (vendue 125 000 dollars). Mais le grand débarras ne s’arrête pas là,
puisqu’au catalogue de la vente aux enchères, on trouvait également la basse Dan Armstrong Prototype de 1974, la basse Steinberger Custom Short-Scale
XL Series de 1981 ou encore la fameuse Framus Star Bass Black Rose (51 200 dollars)… Un autre record a été établi par un objet plus atypique : une housse
de siège de toilette jaune en peluche aux couleurs des Rolling Stones a trouvé preneur au prix de 1152 dollars !
Au total, plus de 1000 lots venus tout droit des archives de Bill Wyman ont été vendus, dont aussi des costumes de scène, récompenses, objets personnels
et autres souvenirs de sa carrière au sein des Stones, mais aussi en solo.
Une partie de la recette de cette vente a été reversée au bénéfice de trois causes chères au cœur de Bill Wyman : The Prince’s Trust, le Macmillan Cancer
Support et le Central Caribbean Marine Institute, qui milite pour la sauvegarde des océans.

05
LES MOTS DE CHI CHENG
Un album de « spoken word » de Chi Cheng, regretté bassiste de Deftones
vient de paraître. Baptisé The Head Up Project, l’opus sorti en édition
limitée, comporte 24 titres enregistrés au Paris Cafe à Sacramento en
Californie, en janvier 2001.
Rappelons que Cheng est décédé en avril 2013, à la suite de complications
liées à un accident de voiture survenu en 2008 et qui l’a laissé dans un
état semi-comateux. Il avait 42 ans. Son successeur Sergio Vega et ses
comparses de Deftones ont récemment refait parler d’eux avec la sortie
de leur neuvième album, Ohms.

BRUNO RAMOS : WALKING BASS


Notre collègue Bruno Ramos s’associe avec le pianiste de jazz et pédagogue
Jean-Christophe Briant pour proposer une méthode pratique et progressive pour
maîtriser l’art de la walking bass. Dérivé de la méthode de Jean-Christophe Briant, cet
ensemble de 10 leçons a été adapté pour la basse et la contrebasse, afin de vous aider
à découvrir les techniques d’arrangements de walking bass dans différents styles. Cet

G&L
e-book est disponible pour moins de 20 € sur le site de Jean-Christophe Briant :

LES 40 ANS DE https://improviseraupiano.com/

La célèbre marque américaine,


fondée par le génial Leo Fender,

L’AUTRE PASSION DE BERRYMAN


célèbre son 40e anniversaire en
beauté avec une version limitée
de son modèle emblématique,
la L-2000 : la Ruby Anniversary Au chômage technique comme bon nombre d’entre nous, le bassiste de
Edition est dotée d’un corps en Coldplay a profité de son temps libre pour créer sa propre marque de
okoumé avec une table érable, vissé vêtements. Dessinateur dans l’âme et passionné de design depuis toujours,
en six points à un manche érable Guy Berryman a lancé la première collection de son entreprise de mode
« roasted » ; les deux micros MFD baptisée Applied Art Forms qui témoigne de sa passion pour le style
sont gérés par un préampli Tri-Tone militaire.
active/passive. Plus d’infos : appliedartforms.com
Tout air de famille avec un modèle
Music Man n’est pas fortuit.

NIGHTWISH & MARCO,


C’EST FINI
Chanteur et bassiste de Nightwish, Marco Hietala a posté un
communiqué annonçant son départ du groupe finlandais après
20 ans de bons et loyaux services et remettant en question le
fonctionnement de toute une industrie : « Cela fait quelques
années maintenant que cette vie ne me satisfait plus. Les grosses
entreprises de streaming demandent plus de travail aux artistes tout
en répartissant injustement les profits. Nous sommes la république
bananière de l’industrie musicale (…) Cette année passée, j’ai dû
rester chez moi et réfléchir. Je me suis retrouvé confronté à mes
propres désillusions. Pour que je puisse à nouveau écrire, chanter
et jouer, il me faut de nouvelles motivations et inspirations. (…) Je
demande aux médias, groupes, artistes, de ne rien me demander
cette année. Je dois me réinventer et j’espère vous en dire plus en 2022. Je ne promets rien, cependant. P.S : Tony Iommi de Black Sabbath peut quand
même me contacter. Je fais une exception pour le héros de mon enfance.» a-t-il conclu avec une pointe d’humour. Bon vent à toi Marco !

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SEAN MALONE, ROCCO PRESTIA, PETE WAY
TRISTE ANNEE POUR LES BASSISTES
En 2020, les bassistes n’ont pas été épargnés par la Faucheuse. Après Bones Hillman (Midnight Oil), Pete Way
(légendaire bassiste de UFO et d’Ozzy Osbourne), Mark Stone (bassiste du groupe pré-Van Halen nommé Mammoth,
de 1972 à 1974), Paul Matters (bassiste éphémère d’AC/DC en 1975), Claude Le Péron (indéboulonnable bassiste
de Jean-Jacques Goldman de 1985 à 2003) ou encore le légendaire et fantastique Rocco Prestia (Tower of Power)
à l’âge de 69 ans en septembre dernier, nous avons été sonnés d’apprendre la disparition prématurée de Sean
Malone (Cynic) le 9 décembre.
Agé de 50 ans, Malone formait l’une des plus brillantes sections rythmiques du circuit metal progressif aux côtés
de son acolyte Sean Reinert, batteur virtuose disparu lui aussi quelques mois plus tôt à 48 ans (!). En parallèle de sa
carrière avec Cynic, cet amoureux de basse fretless et adepte du stick Chapman a enregistré une flopée d’albums
en tant que session man, se frottant au gratin de la scène prog (Bill Bruford, Steve Hackett…). Il a aussi écrit de
nombreux ouvrages bien connus des férus de fréquences graves, parmi lesquels : Music Theory For Bassists,
Dictionary Of Bass Grooves, Rock Bass, ou encore A Portrait of Jaco : The Solos Collection (un livre de transcriptions
des solos de Pastorius). Sean enseignait également à l’université du Missouri Central et à l’université Carnegie
Mellon. Son talent nous manquera énormément. Nous lui rendrons l’hommage qu’il mérite dans un prochain
numéro.

BASSE CONTROL
PAR JEAN-LUC
GASTALDELLO
Le pédagogue Jean-Luc Gastaldello, auteur
de nombreux ouvrages, entre autres sur

KILTER & LAURENT DAVID


la technique du Step, présente sa dernière
méthode de basse pour débutant : 130
pages accompagnées de 177 fichiers audio
en MP3 et de dix vidéos en MP4. Le groupe Kilter, dont Laurent David est l’un des membres éminents avec
Fruit de plus de 30 années d’enseignement, de recherches personnelles, de le batteur Kenny Grohowski et le saxophoniste Ed Rosenberg III, s’est vu
rencontres, d’échanges et de pratiques professionnelles, l’ouvrage traite de récompensé par les 18e Independent Music Award dans la catégorie Jazz EP.
nombreux points de façon très pratique : grooves, descriptions techniques, Rappelons que le trio avait sorti en 2019 l’album Big Toe Cradle, enregistré
exercices, lecture, réflexions, conseils, théorie, entretiens et réglage de la à New York. Pour les raisons que tout le monde connaît, la cérémonie live
basse, etc... n’a pu avoir lieu cette année, mais The Independent Music Awards a tout de
Infos et téléchargement : même rendu hommage au travail exceptionnel de créateurs indépendants
https://www.bassegroove.com/basse-control-deacutebutant.html dont Kilter, récompensant l’art et l’audace. Congratulations !

MICHAEL ANTHONY & VAN HALEN :


L’IMPOSSIBLE RECONCILIATION !
Suite au décès tragique d’Eddie Van Halen le 6 octobre dernier, Michael Anthony s’est récemment exprimé dans un
podcast au sujet de son ancien camarade de jeu : « Nous ne nous étions pas adressés la parole depuis très longtemps,
et malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de lui reparler avant sa mort. Cela me dérange un peu, parce que nous
avons eu des différends qui n’ont jamais été résolus. Mais bon, que faire ? Nous étions sur le point de réaliser une
tournée de reformation et c’est vraiment triste, parce que cela n’arrivera jamais. La vie continue… »
Depuis 2007, Wolfgang Van Halen, fils d’Eddie, tenait la basse dans le groupe.

07
BIG BASS BAND
ALBERTO Le onztet de Frank Nelson, qui rappelons-le

RIGONI :
comprend huit basses (!), a sorti un nouveau
clip dédié au titre « Un père et basse (rien ne
va plus) ». Que ceux qui n’aiment pas la basse
ODD TIMES passent leur chemin !
Lien de la vidéo :
https://youtu.be/8KKkhZGVQeY

LA BASSE EN 15 MINUTES PAR JOUR


PAR ANTONIN RUBATAT
Bien connu des lecteurs de Bassiste Magazine, notre
collègue Antonin Rubatat a mis à profit cette période de
confinement pour finaliser une méthode, La basse en 15
Un projet chasse l’autre chez le minutes par jour, dont le but ultime affiché est d’apprendre
bassiste italien qui présente un à apprendre ! En tant que pédagogue, Antonin a toujours
nouvel album solo, Odd Times, en cherché à rendre ses élèves autonomes. Comme il le dit si
tandem avec l’extraordinaire batteur bien : « Fournir une liste de cinq fills funk à connaître et les
Marco Minnemann (Aristocrats, Joe laisser poireauter jusqu’au cours suivant pour leur donner 5
Satriani, Paul Gilbert…), avec qui il grooves blues à apprendre etc., ne m’a jamais paru être
avait déjà commis EvoRevolution en une méthode efficace (sauf peut-être pour la rentabilité du
2018. Rigoni avait ensuite recruté professeur). »
Thomas Lang, un autre virtuose des Fort d’une riche expérience de terrain (des centaines
baguettes pour son projet suivant de concerts et de sessions studio à son actif), Antonin
Proj Injection, avant de revenir s’attaque, avec cette méthode à deux chantiers de taille :
donc à Minnemann pour ce Odd tout d’abord comment trouver du temps pour s’atteler à
Times, qui bénéficie également son instrument, comment le gérer, et ensuite donner les
de la participation de la claviériste clés pour se créer une routine de travail qui est propre
Alexandra Zerner. Un bonheur à chacun, en fonction des envies et des besoins, tout
n’arrive jamais seul : Alberto Rigoni en gardant l’objectif de se faire plaisir en ligne de mire,
a signé un contrat de licence avec le mettant ainsi l’accent sur certains concepts trop souvent
prestigieux label Japon Marquee / mis de côté et pourtant essentiels à la pratique musicale.
Belle Antique pour la sortie de La méthode est disponible en ligne ici :
l’album au Japon. Bravissimo ! www.antoninrubatat.com

EBS 802 : JOLI !


La marque suédoise présente son petit dernier, l’EBS 802, un beau bébé au
format rackable entièrement conçu en Suède et qui délivre sans broncher une
puissance maximale de 750 W RMS sous 2 Ohms et 450 sous 4 Ohms.
La face avant présente deux petits interrupteurs Boost Lo et Hi, un
potentiomètre de Gain, deux réglages de graves et d’aigus avec choix de
fréquence, deux réglages paramétriques de hauts et bas médiums, un
potentiomètre Bright, un potentiomètre Drive et un potentiomètre de
Volume.
La face arrière n’est pas en reste avec une sortie accordeur, une sortie ligne
jack, deux sorties ligne XLR pré et post EQ, une boucle d’insertion d’effets
et deux sorties HP Speakon.
Une belle bête donc, qui devrait faire le bonheur de plus d’un bassiste en
toutes circonstances.

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FAITS DIVERS
EN BOUCLE A LA REDAC’ CE MOIS-C
I

Steven Wilson John Scofield, Steve United Guitars Antonin Rubatat Billie Eilish
The Future Bites Swallow, Bill Stewart Vol. 2 Second Floor When We All Fall Asleep,
Basse : Nick Beggs Swallow Tales Basse : François C. Delacoudre Basse : Antonin Rubatat Where Do We Go?
Basse : Steve Swallow Basse : Finneas

CITATIONS CULTES
« Si vous me demandez quels
sont les meilleurs bassistes de
l’histoire, je vous répondrais : Paul
McCartney, James Jamerson,
Jaco Pastorius et moi-même. »
Jack Bruce

« J’admire quelqu’un qui est capable de mettre son âme dans sa


musique. C’est probablement ce que j’admire le plus chez un musicien,
car c’est quelque chose de très rare… D’ailleurs, je ne pense pas
faire partie de ce genre d’artiste ! »
Tony Levin

« J’ai commencé à jouer


de la basse à 15 ans. Je
« Un bon bassiste ne savais pas où étaient
définit la direction les notes ou quoi que ce
de n’importe quel soit, j’ai juste commencé
groupe. » à faire du groove, tu vois ?
Ron Carter Et depuis, je n’ai jamais
été sans boulot. »
Jaco Pastorius

10
WHO
  ?
ALEX LOFOCO
A RE Y O U quelques-uns des meilleurs musiciens du circuit : et doigtés. Elle est disponible dans 36 pays et se
Jordan Rudess (Dream Theater), Marco Minnemann vend plutôt bien. Je travaille en ce moment sur le
QUI ? (The Aristocrats) et Eric Marienthal (Chick Corea second volume qui sera focalisé sur les arpèges
Je suis bassiste et prof de basse, originaire de Rome Elektric Band). C’était un vrai challenge de mettre et les accords.
et installé à Londres depuis 12 ans. J’ai commencé en place ce projet épique avec un tel groupe et une
à jouer à la fin de mon adolescence et comme section de cuivres, le tout au service de morceaux QUEL MATOS ?
souvent chez les bassistes, ce n’est pas moi qui ait longs et complexes, allant du jazz au metal, en J’ai l’honneur d’être endorsé par plusieurs compagnies
choisi la basse, c’est la basse qui m’a choisi. Dès le passant par le latin, le funk… dont j’apprécie sincèrement la qualité des produits :
début, j’ai essayé d’apprendre le plus proprement Je collabore aussi avec le groupe de rock progressif - une magnifique basse Laurus Quasar T900 5
possible, afin de devenir le plus professionnel Zio, aux côtés du batteur français Jimmy Pallagrosi, cordes fabriquée à la main et montée avec un set
techniquement parlant et de pouvoir faire tout ce du guitariste Richard Henshall (Haken) et du chanteur de micros EMG custom.
que le futur me réserverait. Mes influences sont Franck Carducci. - Amplis Eich T900
très variées : Steve Harris, Jaco Pastorius, Rocco - Cordes Dogal Strings
Prestia et Victor Wooten. Je suis monté sur scène QUAND ? - Pédales : Faber Sound Gamma Fuzz « Alex Lofoco
assez vite à Rome, en participant à un maximum Suite à la crise sanitaire, j’ai dû reporter un certain Signature » (pédale boutique inspirée par les sons
de projets différents. J’avais parfois cinq ou six nombre de concerts et de clinics. Je travaille sur emblématiques des années 60), SFX Sound Micro
groupes en même temps. J’ai ensuite déménagé un album hommage à Allan Holdsworth avec entre Thumpinator, compresseur, chorus et reverb TC
à Londres, afin d’étudier la musique et entamer autres Mike Stern et Jason Rebello parmi les invités. Electronic, accordeur Peterson Tuners, pédales
une carrière professionnelle, d’abord en tant que J’ai aussi lancé un projet avec le bassiste hollandais Morley Volume Plus et Power Fuzz Wah.
bassiste de session, puis en tant que clinicien et Remco Hendriks : un power trio à deux basses et
démonstrateur pour différentes compagnies. une batterie. OÙ ?
Sur le plan pédagogique, j’ai récemment publié Web : alexlofoco.com
QUOI ? Scale Colour System, une méthode innovante pour Facebook : @alexlofoco
J’ai sorti mon premier album solo, Beyond, dans apprendre à visualiser l’instrument à travers un code Instagram : @alex_lofoco
un registre fusion / prog instrumental réunissant couleur intuitif représentant les notes, intervalles YouTube : @alexlofoco

11
BASS TALK

MATOS
Contrebasse : Warwick Corvette Double
Buck 5 cordes
Ampli : Kemper
Cordes : Jim Dunlop Super Bright 45-125
PAOLO (Trivium)
GREGOLETTO
PERPÉTUELLE RÉINVENTION
En 2020, Trivium devait revenir sur le devant de la scène pour défendre en live son neuvième opus studio,
What The Dead Men Say. La crise sanitaire en a décidé autrement… Ce qui n’enlève rien au mérite de
cet album, dont les textes et riffs finement ciselés font écho à la triste réalité du monde actuel. La patte
heavy du combo est toujours au rendez-vous : le quartet confirme son statut de poids lourd du metal
moderne, grâce à ses compositions alliant thrash, death, black metal voire hard rock FM. Le groupe affiche
désormais 20 années d’existence au compteur. Les concerts, en temps normal régulièrement sold out,
les nominations et récompenses en pagaille attestent d’une solide notoriété. Côté fréquences graves,
c’est l’indéboulonnable Paolo Gregoletto qui assure le job à la cinq cordes, avec un jeu aussi technique
que mélodique. Trivium devait assurer une tournée mondiale pour défendre son dernier né, mais les
circonstances que l’ont connaît ont bousculé tous les calendriers ! Qu’à cela ne tienne, Bassiste Magazine
a tout de même réussi à s’entretenir avec le bassiste !

Par Adrien Kah


Photos : Mike Dunn, Ashley Heafy

Neuf albums studio et 20 années auditionnés, jusqu’à ce que l’on se tourne vers moi. parcours et il n’y a pas de recette toute faite vers
d’existence… Quel regard as-tu sur Pour autant, je ne me projetais pas trop... Je voulais le succès !
l’évolution de ton groupe ? juste passer de bons moments avec les gars et
C’est tout simplement dingue d’avoir tenu voir du pays. Durant la tournée, une connexion Est-ce aussi simple après tant d’années de
jusque-là ! Paradoxalement, je n’ai pas l’impression s’est faite entre nous et l’engouement des gens réussir à se réinventer à chaque album ?
que cela fasse si longtemps… On est dans une autour de notre musique m’a fait changer d’avis. La créativité reste quelque chose de curieux et de
routine où l’on tourne beaucoup et on essaie de Au final, le soir de la dernière date, j’ai été présenté complexe. La pression est aussi ce qui tue toute
sortir un album tous les deux ou trois ans, donc au public comme un membre à part entière de créativité : plus tu t’en mets, moins tu es efficace.
je ne me rends pas forcément compte du temps Trivium et la machine s’est lancée ! J’adore me C’est toujours difficile de faire le premier jet :
qui passe. Je suis reconnaissant de pouvoir faire replonger dans ces souvenirs. ce morceau qui va déterminer la direction dans
ce métier depuis tant d’années et avec ce nouvel
album, j’ai l’impression que le groupe a retrouvé A cette époque, Trivium s’est rapidement
le feu sacré des débuts ! Nous nous sentons très démarqué en ouvrant pour bon nombre
soudés, très forts ensemble. de groupes de metal réputés. Maintenant
que vous êtes une référence dans le genre,
Au départ, tu étais un simple bassiste de quel lien entretenez-vous avec les jeunes
session pour Trivium : tu ne devais faire groupes qui émergent ?
qu’une tournée... Et finalement, après Nous sommes plutôt sensibles à la nouvelle vague
toutes ces années, tu es encore en poste ! et lorsque nous découvrons un groupe qui en vaut
Quand nous avons entamé cette première tournée, la peine, nous essayons de l’aider à se faire une
j’étais en plein questionnement. J’avais mon place. C’est intéressant d’être dans la position du
propre groupe depuis un moment, je terminais mentor : aider un jeune groupe à se faire connaître
le lycée et j’envisageais sérieusement d’aller à la auprès d’un public plus large, donner des conseils
fac. Je ne voulais pas m’engager corps et âme pour leur éviter de faire les erreurs que l’on a pu
dans un groupe de metal... Le bassiste originel faire nous-mêmes, etc. Mais je ne prétends pas
de Trivium ne voulait pas partir en tournée et ça détenir la vérité. Chaque groupe a son propre
ne fonctionnait pas avec les mecs qui étaient

13
laquelle l’album va s’orienter. Personnellement,
j’essaie de ne pas garder à l’esprit les autres
chansons que l’on a composées auparavant,
histoire de ne pas avoir le sentiment de me répéter.
Il faut essayer de changer les angles d’attaque et
d’aborder les choses avec une nouvelle fraîcheur.
C’est à ce moment-là que vient le déclic : quand
tu arrives à te surprendre toi-même ! Au sein de
Trivium, il y a cette espèce d’alchimie qui définit
notre son, donc même en allant piocher des idées
dans des styles musicaux qui n’ont rien à voir
avec le metal, nous arrivons à proposer quelque
chose de différent, qui conserve malgré tout notre
identité sonore.

Y a-t-il un concept derrière What The Dead


Men Say ?
Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un « concept album »
à proprement parler, mais disons qu’il y a cette
thématique régulière au fil des chansons. Je
me suis plus investi dans l’écriture des paroles
qu’auparavant. Je lis beaucoup et j’ai toujours sur
moi un carnet de notes sur lequel je griffonne des
phrases, des citations, ou parfois juste un mot... Je
suis tombé sur le terme « catastrophiste ». J’étais
sûr de sa signification et je l’ai vu employé dans
des contextes assez éloignés de sa définition
littérale. J’ai trouvé ce mot intéressant, surtout
vu l’époque que l’on vit ! Beaucoup de choses sur
lesquelles nous n’avons aucun contrôle impactent
malheureusement nos vies. J’ai commencé à
imaginer quelle pourrait être ma réaction si les
générations futures se tournaient vers nous pour
nous demander des comptes sur nos actes passés.
C’est ce genre de réflexions qui a donné naissance
à des titres comme « Catastrophist ». Nous parlons
des actes de l’Homme qui sont parfois désastreux
et irréversibles.

A l’écoute de l’album, la basse est très


présente ! De quoi se compose ton
arsenal ?
Ma basse principale depuis quelques années
est une Warwick Corvette Double Buck. J’ai
« Il faut essayer de changer les angles récemment reçu deux nouveaux modèles assez

d’attaque et d’aborder les choses proches de celle que je joue habituellement,


si ce n’est le fait que le manche est désormais
avec une nouvelle fraîcheur. C’est à ce traversant. Je branche ma basse dans un système
Kemper, qui me sert autant en studio qu’en live.
moment-là que vient le déclic : quand tu C’est la première fois d’ailleurs, que je sculpte un
son en studio qui soit aussi ressemblant à celui que
arrives à te surprendre toi-même ! » j’ai sur scène. Sur l’album précédent, j’avais mixé le
signal du Kemper avec celui de trois autres amplis,
mais durant l’enregistrement de What The Dead
Men Say, j’ai eu le sentiment que le Kemper me
suffisait amplement.

Aux débuts de Trivium, Matt Heafy et

14
tournée, j’ai pris un médiator afin de pouvoir
rivaliser avec la cadence des guitares. Le bassiste
qui était là avant moi jouait aussi au médiator et
je voulais conserver les ingrédients de base du
son de Trivium. Ayant à l’époque peu d’expérience
dans le son, prendre un médiator était une
bonne chose pour obtenir un son puissant avec
suffisamment de présence. Puis, j’ai réalisé que
je pouvais avoir le même son en jouant avec
les doigts, alors j’ai commencé à développer la
technique à trois doigts à la main droite. C’était
une transition naturelle, mais cela m’a demandé
beaucoup de travail en parallèle des concerts et
des répétitions. Je me suis acharné, jusqu’à avoir
suffisamment d’assurance pour pouvoir enfin
lâcher le médiator. J’entretiens ma technique sur
l’instrument régulièrement mais je ne ressens plus
le besoin de travailler quotidiennement de peur de
Corey Beaulieu jouaient sur des guitares qui perce dans le mix. J’ai joué sur beaucoup de perdre le truc.
six-cordes et depuis quelques années, ils basses différentes au fil de ma carrière et bien
sont passés sur des sept-cordes. Étant avant d’être endorsé par Warwick, j’ai toujours
donné que tu as toujours joué sur des cinq-
cordes, as-tu ressenti le besoin d’adapter
opté pour des basses avec des micros doubles de
type humbuckers, un peu dans l’esprit des Music
« Voir des guitaristes empiéter
ton jeu ? Man StingRay. Ce genre de micro a beaucoup de doucement sur le registre du
En effet, voir des guitaristes empiéter doucement punch, de la présence avec des aigus prononcés.
sur le registre du grave m’oblige à changer ma J’essaie donc de rester attentif à ces paramètres, grave m’oblige à changer ma
façon de voir les choses (rires). Sur les derniers
albums, ils ont même commencé à jouer des sept-
tout comme pour le choix des cordes : pour moi, ce
sont les Jim Dunlop Super Bright qui restituent le
façon de voir les choses. »
cordes avec des tunings qui descendent encore plus fidèlement le son que j’ai en tête.
plus bas que le Si grave ! Nous essayons de ne
pas nous marcher sur les pieds et de voir ce qui va Tu fais partie des rares bassistes de metal Paolo, nous devons déjà nous quitter. Une
fonctionner le mieux pour la chanson. Si le riff doit à avoir fait le chemin inverse, à savoir dernière question : si tu pouvais rencontrer
sonner de manière massive, on sera tous les trois commencer à jouer au médiator pour ton « moi » des débuts, quels conseils lui
dans le grave, mais parfois je peux rester seul dans ensuite passer au jeu aux doigts. Comment donnerais-tu ?
ce registre. Le titre « Bleed Into Me » du nouvel s’est fait ce cheminement ? Sois préparé, car tu vas vivre beaucoup de
album en est un bon exemple : je joue cette ligne Quand j’ai commencé à jouer de la basse, j’ai rebondissements. Ça ne va pas être la voie royale,
de basse saturée qui se cantonne dans le grave et d’abord appris à jouer aux doigts. Puis quand tu vas avoir du succès, certes, mais cela ne sera
les guitares viennent se superposer un peu plus j’ai intégré Trivium, je me suis rendu compte pas aussi simple que tu le penses. Reste concentré,
haut avec des accords, des mélodies. Mêler basse que beaucoup de riffs étaient écrits en doubles ne te laisse pas griser par la notoriété et surtout, ne
cinq-cordes et guitares à sept cordes exige plus de croches avec des tempos plutôt élevés. Comme te repose jamais sur tes acquis !
vigilance sur l’articulation des parties de chacun, je me devais d’être opérationnel pour la première
notamment en ce qui concerne le registre du
grave ! Je trouve intéressant de pouvoir conserver
du bas dans le son, mais j’aime aussi aller chercher
des notes et des mélodies plus aiguës pour
contrebalancer les guitares qui descendent dans
le grave.

As-tu des recettes concernant l’élaboration


de ton son ?
Quand tu réfléchis à un son, il faut le
conceptualiser dans ta tête avant de commencer
à bidouiller des potards. Pour moi, le son doit
être profond, mais conserver tout de même de la
clarté, un peu comme lorsque tu joues les touches
les plus graves d’un piano : avoir une profondeur
qui reste bien définie. Si tu fais du metal et que
tu joues aux doigts comme moi, il te faut un son

15
BASS TALK

NICOLAS EN BONNE
COMPAGNIE
FISZMAN
Nous savions que le bassiste belge gravitait depuis longtemps dans les hautes sphères de
la scène internationale (Sting, Bashung, Zazie, Biolay, Cabrel…), mais il semble avoir encore
franchi un cap ces derniers temps. Nous l’avons intercepté dans le cadre de sa collaboration
avec Dominic Miller (le guitariste de Sting), alors en train de défendre son projet personnel,
et lors d’une halte au Studio de l’Ermitage à Paris.

Par Paolo Coccina


Photos : Eric Marcel, Gildas Boclé

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Salut Nicolas, on dirait que cette sans pour autant en mettre de partout. C’est vrai
collaboration avec Dominic Miller a pris aussi qu’il suffit parfois de changer une note de
une ampleur inédite ? basse pour sérieusement ouvrir l’harmonie.
On avait en effet une cinquantaine de dates
réparties sur deux mois, je te laisse faire le ratio. Ça Tu prends aussi plusieurs chorus de basse
ne laissait pas beaucoup de jours off. C’était assez durant le concert, avec un son qui devient
intense, mais en même temps c’était un grand très clair et très bien défini. Tu actionnes
bonheur. Fort heureusement, c’était pratiquement un effet quelconque ?
terminé lorsque le confinement est arrivé. De temps en temps un peu de reverb Strymon Big
Sky pour donner un peu de longueur aux notes ou
Dominic Miller a sorti Absinthe, son bien un POG Electro-Harmonix pour générer des
second album pour ECM, auquel tu notes à l’octave supérieure, mais en général, c’est le
as participé. Comment s’est passé son naturel de ma fidèle basse Yamaha.
l’enregistrement ?
Déjà c’était sous la houlette du mythique Sur cet album, il y a aussi Mike Lindup aux
producteur Manfred Eicher (fondateur du label claviers et Manu Katché à la batterie.
ECM, ndlr), ce qui était déjà un événement en Parle-nous de votre relation.
soi. C’était un régal de le voir s’investir dans le Ça m’a fait plaisir de renouer avec Manu ! C’est
processus avec un tel enthousiasme, de l’observer l’un des premiers musiciens que j’ai eu la chance
faire des grands signes de jubilation de l’autre de croiser lorsque je suis arrivé à Paris, débarquant
côté de la vitre de la cabine d’enregistrement. Ça de ma Belgique natale. On n’a pas eu souvent
s’est passé au studio de La Buissonne, dans le Sud l’opportunité de jouer ensemble et c’était d’autant
de la France. On a tout capté en live, en jouant plus appréciable.
tous ensemble et avec très peu d’édition. On a
même laissé quelques petites imperfections qui MATOS
contribuent au charme de cette musique vivante. « Il suffit parfois de BASSES : Yamaha TRB 5 cordes, Fender

Quel matériel as-tu utilisé en la


changer une note de basse Precision 4 cordes 71, guitare baryton
Fender 6 cordes, toutes alimentées par le
circonstance ?
Ma bonne vieille Yamaha TRB 5 cordes, qui
pour sérieusement ouvrir Zam
AMPLI : système TC Electronic avec tête
convient parfaitement au répertoire de Dominic. l’harmonie. » BH800
Le Si grave permet d’envoyer des grosses notes et enceintes 2x10’’
bien profondes qui complètent à merveille les EFFETS : reverb Strymon Big Sky, POG
guitares acoustiques cristallines. La basse allait Comme toi, il a joué avec Francis Cabrel Electro-Harmonix
directement à la table en passant par une DI. Sur faisant équipe avec Bernard Paganotti ?
scène, j’ai un système TC Electronic. Je n’utilise pas Tout à fait et j’en étais bien conscient lorsque j’ai
d’effets, sauf un peu de reverb sur les chorus. repris le flambeau. J’ai d’ailleurs un peu hésité répertoire qu’il maîtrise bien. Avec son kit hybride
avant d’accepter et puis j’ai fini par me dire que batterie / percussions, il amène même une couleur
Est-ce que Dominic veut des choses je devais prendre en compte cet héritage, tout en unique. C’est un magicien du rythme.
précises ou te laisse-t-il entière liberté ? apportant ma propre empreinte. Avec Francis, on
On commence à bien se connaître maintenant. Il ne joue plus certains morceaux de la même façon : Cela a influé sur ton jeu ?
me laisse entrevoir l’esprit du morceau et assez vite, « La Corrida » par exemple, ou encore « C’est écrit » Inévitablement ! En tant que bassiste, j’attache
je finis par proposer quelque chose qui le satisfait, où la basse de Bernard était une composante beaucoup d’importance à la relation entre
tout en sachant que rien n’est figé. Sur scène, ça essentielle de la chanson. Je n’ai pas voulu essayer notre instrument et la percussion, et donc tout
évolue de soir en soir. de l’imiter et j’ai décidé de jouer ce morceau avec naturellement, je m’adapte à mon partenaire de
ma guitare baryton (Fender 6 cordes accordée Mi/ section rythmique. Avec Rhani, on se connait
J’ai remarqué que tu jouais souvent en La/ Ré/ Sol/ Si/ Mi), ce qui nous fait basculer dans par cœur depuis toutes ces années et je trouve
contrepoint par rapport à la guitare, c’est- un tout autre univers. que ça fonctionne bien. J’aime beaucoup son jeu
à-dire pas forcément la fondamentale des très particulier et ses sonorités très personnelles,
accords. Pour cette tournée avec Dominic Miller, très différentes de celles d’un drum kit classique,
C’est vrai que dans la musique de Dominic, il y c’était l’incroyable batteur percussionniste qui emmènent la musique ailleurs et qui laissent
a depuis toujours cette volonté de faire parler Rhani Krija qui tenait les rênes. Que peux- souvent beaucoup de place à la basse.
encore plus fort ce qui n’est pas dit (rires). Tous tu nous dire de lui ?
les membres du groupe sont très attachés à cette Lui aussi connait Dominic depuis très longtemps, En 2019, il t’est arrivé une chose
notion de ne pas se marcher sur les pattes. Entre d’autant qu’il joue également des percussions totalement incroyable en rapport avec
autres, tout le monde n’est pas obligé de jouer tout avec Sting. Manu Katché ne pouvant honorer Sting, peux-tu nous raconter ?
le temps. J’ai une grande liberté comme je le disais la tournée pour des raisons d’agenda, Rhani a En octobre 2019, Sting a fait une mauvaise chute et
et je peux en effet ne pas jouer les fondamentales, pris la relève et a assuré formidablement sur ce s’est abîmé l’épaule (voir Bassiste Mag. N° 87, ndlr).

17
Il ne pouvait plus jouer de basse et c’était la veille Colaiuta a été l’un de ses premiers mentors, de ma vie et que je ne suis pas lecteur, donc pas
de son concert à Bercy. Dominic m’a appelé pour d’ailleurs, je crois. C’était très agréable de jouer écrivain non plus. J’ai fait appel à mon camarade
me demander si je pouvais jouer à sa place le avec lui, très facile de se poser, en toute évidence, Arnould Massart, qui a tout le savoir-faire et la
lendemain. Il m’a envoyé le concert qu’ils avaient ça sonnait tout de suite très bien. L’entente entre connaissance nécessaires pour retranscrire mes
fait quelques jours auparavant en MP3, pour je nous a été instantanée. idées.
puisse l’étudier dans la nuit. Le lendemain, après
avoir conduit mon fils à l’école, j’ai pris le train à En parallèle de tes prestigieuses C’est totalement instrumental ?
Bruxelles et le soir je me suis retrouvé à Bercy à collaborations, as-tu un projet plus Totalement ! J’ai hésité un moment étant donné
jouer « Message in a Bottle » (entre autres) avec personnel ? que j’ai travaillé avec énormément de chanteuses
Sting. Puis j’ai terminé la tournée avec environ Oui, tout à fait ! Le 27 mars dernier, j’étais et de chanteurs, et que j’aime ça. J’aurais pu mettre
une quinzaine de dates en Europe et aux Etats- censé présenter sur scène des musiques de ma cela en avant, mais finalement j’ai opté pour le tout
Unis. C’était une grosse expérience et aussi une composition au festival Confluent Jazz, à Namur instrumental.
magnifique aventure avec de belles rencontres. en Belgique. Pour les raisons que vous connaissez
tous, le concert n’a pas pu avoir lieu et il va être Ça pourrait déboucher sur un album ?
reporté à une date que je ne connais pas encore. Attendons de voir ce que donnera ce concert
« Après avoir conduit mon Cela fait des années que j’accumule des idées qui et après on avisera, mais je n’en écarte pas

fils à l’école, j’ai pris le train me viennent dès que j’ai un peu de temps ; j’avais
dans mes tiroirs pas mal de choses qui pouvaient
l’éventualité.

à Bruxelles et le soir je me constituer un répertoire répondant à la proposition


de ce festival. Une fois que je l’ai eu accepté, j’ai
suis retrouvé à Bercy à jouer sélectionné les morceaux qui pouvaient faire
l’affaire et j’ai réuni les musiciens, à savoir, Nicolas
« Message in a Bottle » Thys à la contrebasse, Dré Pallemaerts à a batterie,
avec Sting.  » Arnould Massart au piano, Olivier Bodson à la
trompette, Frank Deruytter au saxophone et moi
à la guitare électrique. On a fait une première
Sacré exploit, je dirais même ! C’était répétition en décembre 2019, notamment pour
Vinnie Colaiuta à la batterie ? savoir si les arrangements que j’avais envisagés
Non, c’était Josh Freese, un magnifique batteur ! tenaient la route, vu que je n’avais jamais fait ça

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DOSSIER

Incontournables
N
ous avons tous en tête une liste à jamais, ont souvent servi de support à notre choix draconiens, la liste était plutôt longue.
de morceaux dans lesquels la apprentissage et constitué notre personnalité Nous l’avons volontairement limitée à 101 riffs,
basse est prédominante, où elle de bassiste. A la rédaction, nous avons décidé ce qui impliquait des choix cornéliens que nous
annonce la couleur dès l’intro et de les recenser dans la musique de ces soixante assumons. Désolés pour tous ceux que nous
mène ensuite les débats tout au long du titre, dernières années, d’additionner nos coups de avons été contraints d’écarter.
surtout lorsqu’il s’agit de funk, de soul, de R&B cœur et de définir ainsi une liste idéale. Comme
voire de disco. Ces morceaux nous ont marqués on peut s’en douter et même en opérant des Retrouvez notre sélection de grooves en vidéos
sur YouTube. Pour cela il vous suffit de scanner
Par Adrien Kah, Antonin Rubatat, François C. Delacoudre et Paolo Coccina ce QR Code afin d'accéder à la Playlist...

O'Jays
« For the Love of Money »
Album : Ship Ahoy (1973)
Bassiste : Anthony Jackson

Sur ce titre, le très jeune Anthony Jackson dévoile déjà un immense talent, une personnalité
unique et une âme de pionnier qui vont en faire un monument la planète basse, avec ce
riff, bâti sur deux mesures, qui démarre dès la première seconde et qui se répète de façon
lancinante tout au long du morceau, sauf sur quelques passages, eux aussi remarquables.
Jackson, qui n’a pas encore sa Fodera, joue une Fender Precision qu’il venait d’acheter,
montée avec des cordes Rotosound filées rond, ce qui était très rare à l’époque, attaquée
avec un médiator Fender medium très près du chevalet. Cela donne cette sonorité sèche et
claquante, agrémentée d’une sorte d’effet chorus généré par un phase shifter Maestro, soi-
disant dédié à la guitare. Un bel exemple de basse vraiment peu conventionnelle en ce début
des seventies.

Bootsy’s Rubber Band Funkadelic


« Streching Out » « Better By The Pound»
Album : Streching Out (1976) Album : Let’s Take It to the Stage (1973)
Bassiste : Bootsy Collins Bassiste : Billy « Bass » Nelson

Difficile de choisir un titre dans l’abondante discographie du bassiste au chapeau


claque, alors autant s’arrêter sur ce « Streching Out », paru sur l’album du même Encore un morceau
nom en 1976. C’est le premier enregistrement à mettre au crédit du Bootsy’s construit sur un riff qui
Rubber Band, cette formation que Bootsy avait montée après avoir quitté James s’étend sur deux mesures.
Brown et alors qu’il sévissait avec The Parliaments, Funkadelic et l’incomparable Cette fois, elles sont quasi
George Clinton. Les deux compères identiques, excepté un
partagent d’ailleurs la production double glissé à la fin de
et l’écriture des morceaux de la seconde. La basse, qui
cet album qui a été réédité et démarre dès la première
remastérisé à plusieurs reprises. seconde et qui ne démord
Même si on n’a pas de basse en pas jusqu'à la fin du titre
forme d’étoile, on peut jouer ce riff est jouée par Billy « Bass »
de deux mesures aux doigts ou en Nelson, membre originel
slap comme Bootsy l’a souvent fait de ce groupe fondé par
par la suite sur scène et il sera très George Clinton (qui signe le morceau) et qui n’était en fait qu’une version
pertinent d’enrichir le son avec un alternative de The Parliaments. Nelson, qui avait quitté Funkadelic en
effet Mutron. 1971 (remplacé par Bootsy Collins), avait brièvement rejoint le groupe
en studio pour enregistrer ce titre. A noter que Meshell Ndegeocello
a fait une reprise de « Better By The Pound » en 2002 sur son album
Cookie: The Anthropological Mixtape. Le groove y est radicalement
différent.

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Graham Central Station
« Hair »
Album : Graham Central
Station (1974)
Bassiste : Larry Graham
On ne peut traiter un tel dossier
sans évoquer Larry Graham,
l’inventeur du slap. Après l’époque
Sly & The Family Stone, Larry fonde
son propre groupe Graham Central
Station, dont le premier album
éponyme sort en 1974. Il contient
notamment ce « Hair », porté dès
son introduction par une intense
ligne de basse slappée, illustrant
parfaitement le style unique du
maître du genre, qui de surcroît
chante simultanément une mélodie totalement indépendante. Taillé pour le live, ce morceau va
rester le point fort des nombreuses prestations du Graham Central Station au cours des décennies
Curtis Mayfield suivantes. Une leçon !
« Superfly »
Album : Superfly (1972)
Bassiste :
Joseph « Lucky » Scott Herbie Hancock
Ce morceau chanté par l’immense Curtis « Chameleon »
Mayfield fait partie de la bande originale du film Album : Head Hunters (1973)
Superfly, l’un des plus représentatifs du courant Bassiste : Paul Jackson
« Blaxploitation » qui sévit au début des années
1970, avec entre autres Shaft dont la musique Pour beaucoup et à juste titre, le célébrissime « Chameleon »,
est signée par Isaac Hayes. Quentin Tarentino apparu pour la première fois sur l’album Head Hunters sorti en
rendra un hommage appuyé à ce courant avec 1973, représente la quintessence du groove. La basse suit un
le film Jackie Brown sorti en 1997. La basse dessin très particulier avec ces deux chromatismes en anacrouse
souple de Joseph « Lucky » Scott donne le sur les deux cordes graves en alternance, avec deux notes aiguës
rythme toute seule à l’intro en jouant avec les jouées sur la corde de Ré la première fois et sur les cordes de Ré
percussions et reste ensuite stoïquement rivée et Sol la seconde fois. Très simple en apparence, cette ligne, qui se
pendant de longues séquences sur un riff de deux doit d’être exécutée avec une rigueur métronomique a été créée
mesures, entrecoupées de pêches jouées en par Herbie Hancock au synthétiseur ARP Odyssey. Elle est jouée à la basse par l’énorme Paul Jackson
parfaite synchro avec les cuivres. Elle se fait aussi (qui co-signe le titre), pilier des Headhunters, mais également figure majeure du paysage musical des
beaucoup plus volubile sur le pont qui revient dernières décennies, souvent associé au batteur Mike Clark (qui deviendra lui aussi plus tard membre
deux fois au cours du morceau. des Headhunters). Ici, c’est Harvey Mason qui tient les baguettes.

The Meters
« Funkify Your Life »
Album : New Directions (1977)
Bassiste : George Porter Jr

Avec les Meters, ce groupe emblématique de la Nouvelle-Orléans dont il est membre fondateur, le très grand
George Porter Jr a créé un style de basse unique. En osmose avec la batterie de son complice de toujours et
accessoirement cousin, le batteur Joseph « Zigaboo » Modeliste, ils ont créé ce funk très particulier, bien différent
de celui de James Brown, de Sly & The Family Stone ou de la galaxie P-Funk. Ce « Funkify Your Life », présent sur
leur huitième album studio, en est un exemple parfait, avec une basse percutante qui ouvre le débat sur un riff
insistant de deux mesures, puis qui change de groove lorsqu’entre en jeu, la guitare de Leo Nocentelli passée à
travers une talk box. A signaler sur ce petit bijou funky la présence des frères Neville, Art et Cyril. Funkyfie ta vie :
tout un programme !

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Stevie Wonder
« I Wish »
Album : Songs in the Key of Life (1976)
Bassiste : Nathan Watts

« I Wish » sera le premier morceau créé pour Songs in the Key of Life,
ce fabuleux double album contenant une quantité impressionnante
de pépites dont certaines se retrouvent inévitablement dans ce
dossier et qui va définitivement consacrer Stevie Wonder comme
un artiste majeur du 20e siècle. A la basse, le fidèle Nathan
Watts, galvanisé par la main gauche du maître qui exécute cette
célébrissime ligne qui déroule en croches, ponctuée de glissés
rageurs tout au long de la grille et qui reste un modèle du genre
autant pour les débutants que les bassistes plus confirmés.

Kool & The Gang


« Fresh »
Album : Emergency (1984)
Bassiste : Robert Bell The Ohio Players
« Skin Tight »
Alors au sommet de sa gloire, Kool And The Gang réalise en 1984 l’album Emergency, qui va Album : Skin Tight (1974)
connaître un immense succès et encore accroître sa popularité. Formé en 1964 par le bassiste Bassiste :
Robert « Kool » Bell et son frère Ronald, le groupe n’a cessé d’accumuler les tubes planétaires Marshall « Rock » Jones
(« Celebration », « Ladies Night » ou « Get Down On It » entre autres) qui ont fait les beaux jours des Skin Tight est le cinquième album studio des Ohio
pistes de danse avec un mélange irrésistible de funk, jazz, soul, disco au groove imparable, appuyé Players, ce groupe formé à Dayton dans l’Ohio
par une flamboyante section de cuivres qui n’est pas sans rappeler un certain Earth, Wind & Fire. par le bassiste Marshall « Rock » Jones et qui
A chaque fois, les basses concises et obsédantes de Bell se montrent redoutablement efficaces, pratiquait une musique mâtinée de funk, de soul
comme sur ce « Fresh », soutenu dès l’intro par une pulsion en croches ponctuée (surtout sur le et de R&B très populaire dans les années 1970. Le
refrain) de traits percussifs. Cool ! titre éponyme est bâti sur un riff de deux mesures,
exposé dès l’introduction par la basse et qui se
reproduit tout au long de ce morceau qui dure
quasiment huit minutes. Faites attention en ce qui
Mother’s Finest concerne cette introduction, car la basse entre sur
« Dis Go Dis Way » le second temps de la mesure. Cela devient évident
Album : Another Mother Further (1977) lorsque la batterie entre à son tour avec la caisse
Bassiste : Jerry « Wyzard » Seay claire qui claque sur ce même second temps. Pour
information, Marshall « Rock » Jones est décédé en
Avec son funk torride, mâtiné de 2016 d’un cancer à Houston au Texas.
rock voire de hard rock, Mother’s
Finest occupe le haut du pavé
depuis sa création en 1970 à
Atlanta et cela jusqu’à nos jours.
Le groupe a connu de multiples
turbulences et changements de
personnel, sauf au niveau de la
basse qui a toujours été tenue avec
excellence par Jerry « Wyzard »
Seay. Le sorcier du groove a mis le
pied à l’étrier dès l’âge de quatorze
ans, en remplaçant son frère aîné
chez Jackie Wilson (rien que ça !),
puis en accompagnant Stevie Nicks
de Fleetwood Mac dans les années 1980. Ce morceau, qui figure sur le troisième album du groupe, est servi
dès son intro, par une ligne de basse claquante et très énergique que l’on aura avantage à jouer au
médiator et qu’il faudra surtout tenir jusqu’au bout.

23
Jaco Pastorius
« Come On, Come Over »
Album : Jaco Pastorius (1976)
Bassiste : Jaco Pastorius

« Come On, Come Over » est le second morceau de cet album historique sorti en cette
fameuse année 1976 qui allait définitivement consacrer le phénomène Jaco Pastorius.
Tout juste arrivé chez Weather Report, le bassiste fretless montre un exceptionnel talent de
compositeur et une incroyable virtuosité. Mais, au-delà des « Donna Lee », « Continuum »
ou autres « Portrait Of Tracy », ce « Come On, Come Over » montre l’amour de Jaco pour la
soul et le rhythm’n’blues, avec un riff tournant sur deux mesures et l’utilisation des doubles
croches dignes d’un Francis Rocco Prestia. C’est particulièrement flagrant sur les ponts et
à la fin du morceau : l’aspect fretless est quasi inexistant, mais le groove est redoutable. A
signaler qu’autour de Jaco, on trouve Herbie Hancock, les Brecker Brothers, Dave Sanborn,
Narada Michael Walden, Don Alias et Sam & Dave au chant. On croit rêver !

Patrice Louise Rushen


« Forget Me Nots »
Album : Straight from the Heart (1982)
Bassiste : Freddie Washington

C’est la basse qui fait tout dans ce titre ! D’ailleurs Freddie


Washington cosigne avec Patrice Rushen ce « Forget Me
Nots » figurant sur le septième album de la chanteuse et
entièrement basé sur le riff de basse joué en slap qui pose le
décor dès l’intro. Il tourne sur quatre mesures et sur une suite
de quatre accords (deux par mesure), contrairement à la majorité des titres de ce dossier souvent construits
sur un seul accord (voire deux), répété à l’infini. Autres faits remarquables, Freddie joue pratiquement tout
au pouce et avec une Fender Precision (sonorité caractéristique), ce qui était encore assez inédit à l’époque.
Pour info, on peut entendre cette chanson chantée par Will Smith, avec la même ligne de basse, dans la B.O.
Stanley Clarke du film Men in Black sorti en 1997.
« School Days »
Album : School Days
(1976)
Bassiste : Stanley Clarke
Tous les bassistes savent que 1976 fût une Chaka Khan
année bénie pour notre instrument, celle « Some Love »
qui vit arriver dans les bacs deux albums Album : Chaka (1978)
(vinyles à l’époque) qui changèrent à jamais Bassiste : Mark Stevens
la conception de la basse. L’un d’entre eux
fut l’album solo de Jaco Pastorius et l’autre « Some Love » figure sur le premier album de la
ce School Days de l’immense Stanley Clarke, diva du rythm’n’blues funky Chaka Khan, déjà bien
contenant entre autres le morceau du même connue en 1978 pour être la chanteuse du groupe
nom : plus de sept minutes de pur instrumental Rufus de Chicago. Dès son intro, ce titre est porté
introduit par un riff de basse légendaire en par un riff en slap sur quatre mesures (en fait deux
power chords sur les cordes aiguës, tournant paires dont seule la fin diffère) qui va se répéter de
sur quatre mesures et un chorus d’anthologie manière lancinante jusqu’à sa conclusion, excepté
où Stanley fait rugir son Alembic, alternant sur les ponts où la basse se fait plus mélodique. Elle
coups de slap et traits ultra rapides aux doigts. est exécutée sans faillir par Mark Stevens, qui n’est
Un cas d’école ! autre que le frère de Chaka Khan (née Yvette Marie
Stevens). Sur ce même album, Will Lee et Anthony
Jackson se partagent les autres titres, entourés
là encore d’un casting de rêve : Steve Ferrone, les
Brecker Brothers, Dave Sanborn, Airto Moreira…

24
War
« Galaxy »
Album : Galaxy (1977)
Bassiste :
Morris « B.B. » Dickerson
Initialement, ce groupe originaire de Long Beach,
en Californie, s’appelait Eric Burdon and War, vu son
association avec le légendaire chanteur britannique,
ex-vocaliste des Animals.
Ce dernier ayant rapidement démissionné, War
poursuit son chemin en toute indépendance et
engrange les succès (The World is a Ghetto entre
autres) avec une musique fusionnelle incluant rock,
funk, jazz ou reggae, et transcendant les barrières
raciales et culturelles. « Galaxy » (titre inspiré de
Aretha Franklin Star Wars), est basé sur un riff tournant sur une
« Rock Steady » mesure et sur un seul accord qui se répète pendant
Album : Young, Gifted and pratiquement quatre minutes. Il est joué par le
Black (1971) bassiste chanteur B.B. Dickerson, qui quittera le
Bassiste : Chuck Rainey groupe en 1980 pour s’impliquer ensuite dans les
Contrairement à ce que son titre pourrait laisser années 1990 avec d’autres anciens membres, dans
supposer, « Rock Steady » est le morceau le Lowrider Band.
plus funk de l’énorme discographie d’Aretha
Franklin, avec un riff de basse qui tourne sur deux
mesures, un seul accord et un seul changement Jamiroquai
sur les ponts. A la basse, le monumental Chuck « Cosmic Girl »
Rainey associé à l’un de ses plus fidèles collègue Album : Travelling Without Moving
de rythmique, le batteur Bernard Purdie. Chuck (1996)
joue sa Fender Precision montée avec des Bassiste : Stuart Zender
cordes LaBella filées plat et branchée dans un En 1996, Stuart Zender était encore le bassiste de
Ampeg B-15, balançant des basses bien grasses Jamiroquai. Il quittera le groupe peu de temps après,
ponctuées de traits rapides dans les aigus. remplacé par Nick Fyffe, puis par Paul Turner. Il a cependant
L’ambiance de l’enregistrement est on ne peut laissé une trace indélébile, notamment parce qu’il était là dès
plus live et c’est la première prise qui a été gardée Emergency On Planet Earth, le premier album et succès du
par le producteur Arif Mardin. Comme nous le groupe. Grandement inspiré par Stevie Wonder, Zender avait
confiera Chuck Rainey plus tard : « Les tournées déjà cette science du groove, qui ne s’est pas démentie par la
qui ont suivi avec Aretha, sont parmi les meilleurs suite, comme sur ce « Cosmic Girl » qui figure sur le troisième
moments de ma vie. On commençait justement le album de Jamiroquai, aux côtés d’autres nombreux hits.
show avec ce « Rock Steady » et dès les premières On peut dire que la basse a encore gagné en efficacité
notes le public devenait fou ! » rythmique avec ce riff tournant sur deux mesures et sur
trois accords, avec un son énorme. Stuart Zender lâche le
riff sur les refrains pour jouer une ligne de basse différente,
quasiment disco.
Redbone
« Maggie »
Album : Potlatch (1970)
Bassiste : Pat Vegas

Redbone est un groupe à nul autre pareil. Formé en 1969 par le bassiste chanteur compositeur Pat Vegas et son frère Lolly,
il est constitué de musiciens amérindiens qui affichent avec fierté leurs racines et qui créent une musique singulière et
innovante à la signature sonore unique (guitares passées dans une cabine Leslie), mélangeant des influences jazz, rock, soul
ou folk à une forte identité traditionnelle indigène. Le succès est considérable avec des hits planétaires comme « The Witch
Queen of New Orleans » ou « Come and Get Your Love ». Extrait de leur second album, « Maggie » reflète admirablement
la richesse de la musique de Redbone, avec notamment cette pulsion tribale et ce jeu de basse très rythmique. Notez ce
changement de groove sur la seconde moitié du morceau : le riff de basse fait penser à celui du pont de « Sex Machine » de
James Brown, mais il est ici joué à la sauce Vegas.

25
Queen
« Another One Bites The Dust »
Album : The Game (1980)
Bassiste : John Deacon

Composé par le bassiste John Deacon, « Another One Bites The Dust », est l’un des plus gros succès du royal
groupe britannique. Il figure sur le huitième album studio The Game et doit beaucoup à sa ligne de basse, très
fortement influencée par celle de « Good Times » de Chic, créée par Bernard Edwards. Ce riff qui tourne sur deux
mesures est immédiatement identifiable dès que sonnent les trois premières noires jouées sur la corde de Mi
grave. Il faut les jouer piquées, sans trop les laisser résonner pour que le groove prenne toute son ampleur. Ce
morceau qui fête allègrement ses quarante ans, n’a jamais perdu son charme irrésistible ; encore récemment, on
a pu l’entendre habilement détourné, dans une publicité pour une célèbre marque de voiture.

Tower Of Power
« What Is Hip ? »
Album : Tower Of Power (1973)
Bassiste : Francis Rocco Prestia

Lorsqu’il faut choisir un titre dans l’abondante discographie de Tower Of Power, « What
Is Hip ? » s’impose d’emblée. Ce morceau, le premier du troisième album de T.O.P., sorti en
1973, synthétise la signature sonore du groupe d’Oakland. On y retrouve la fameuse pulsion
en doubles croches de la basse associée à la redoutable technique de muting de l’immense
Francis Rocco Prestia, qui peut se vanter d’avoir influencé un certain Jaco Pastorius, entre
beaucoup d’autres. En tandem avec son éternel complice, le batteur David Garibaldi, le
bassiste drive cette énorme formation (grosse section de cuivres, claviers, percussions…) avec
une rigueur métronomique et une indiscutable autorité. Magistral !

Patti Labelle
« Lady Marmalade »
Boz Scaggs Album : Nightbirds (1974)
« Lowdown » Bassiste : George Porter Jr
Album : Silk Degrees
(1976) La version la plus populaire de cette chanson, maintes fois
Bassiste : revisitée (dans la B.O. du film Moulin Rouge entre autres),
David Hungate est celle de la chanteuse Patti Labelle (du groupe Labelle)
Le Texan David Hungate est un enregistrée sous la houlette du producteur Allen Toussaint.
bassiste de très haut niveau. Déjà bien Ce dernier ne trouve pas mieux que de faire appel aux
implanté dans les studios pour avoir notamment joué musiciens d’un groupe qu’il connait bien : The Meters ! Il y a
avec Donovan, Sonny & Cher ou Neil Diamond, il Art Neville à l’orgue, Leo Nocentelli à la guitare et à la basse
connaît un accroissement de visibilité en participant le maître George Porter Jr., manifestement
à cet album Silk Degrees de Boz Scaggs. Il retrouve très à l’aise avec sa Fender Precision sur le
surtout ses complices, le batteur Jeff Porcaro et le groove torride de cette chanson au texte très
claviériste David Paich avec qui il va former l’année explicite (« Voulez-vous coucher avec moi, ce
suivante Toto. Il joue sur les quatre premiers albums soir ? ») et à la structure assez particulière,
du groupe et donc sur la plupart des méga hits de la avec ce riff tournant sur une mesure suivie
formation californienne. « Lowdown » est construit d’une mesure de silence, aussi bien sur le
sur un riff de deux mesures très basique, avec deux couplet que sur le refrain. Orgasmique !
notes jouées dans les aigus à chaque fin de cycle.

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ABBA
« Gimme ! Gimme ! Gimme ! (A Man After Midnight) »
Album : Greatest Hits Vol. 2 (1979)
Bassiste : Rutger Gunnarsson

Des années 70 à aujourd'hui, Abba fait


Prince partie des groupes de disco qui ont
« Jam Of The Year » fait et qui font encore vibrer la planète
Album : Emancipation (1996) entière... jusqu'à inspirer des comédies
Bassiste : Sonny Thompson musicales contemporaines faisant
honneur aux hits du quartet suédois.
C’est la basse qui donne le ton dès le début de ce titre Ce « Gimme ! Gimme ! Gimme ! » ne
emblématique du Love Symbol paru sur le triple album fait pas exception à la règle, mais il
Emancipation, avec cette phrase d’une mesure qui se faut souligner que ce tube n'est sur
répète inexorablement tout du long de ce morceau aucun album studio du groupe et
qui dure plus de six minutes. Le bassiste Sonny doit principalement son salut à la
Thompson, ami d’enfance et mentor musical du Kid de sortie du best of Greatest Hits Vol. 2.
Minneapolis, pilier de son groupe fétiche des années Sans cela nous ne l'aurions peut-être jamais découvert...! La quatre cordes est ici tenue par
1990, le New Power Generation, joue en gaucher sur Rutger Gunnarsson, bassiste de session suédois qui officie avec le groupe depuis le milieu des
une basse de droitier avec donc la corde grave en bas seventies et qui a par ailleurs joué sur bon nombre d'autres titres de ABBA. Cette fameuse ligne
et la corde de Sol aigu en haut. Sur les ponts et à la fin de basse est principalement jouée en octaves et elle s'entremêle avec le thème de flute, joué
du morceau, on entend des notes plus graves que le au synthé et ayant quasi une saveur orientale (merci la pentatonique mineure !). La production
Mi, Thompson étant un fervent partisan de la 5-cordes. du titre ayant à l'époque été poussée à son maximum, il n'est pas toujours aisé de distinguer
Jam Of The Year, c’est également le nom de la grande la basse qui a tendance à se noyer dans les couches de synthé. Heureusement, le pont du
tournée qui a suivi la sortie de l’album en 1997 et morceau nous apporte un véritable bol d'air frais et nous permet de profiter du talent de Rutger,
1998 avec Rhonda Smith à la basse et parfois Larry qui allie sobriété et efficacité avec quelques fills slappés et une attaque franche du collier !
Graham en guest.

Electro Deluxe
« Keep My Baby Dancing »
Album : Circle (2016)
Bassiste : Jérémie Coke

Electro Deluxe est l'un des rares groupes français qui a su allier jazz, soul, funk et disco avec brio. Le groupe n'en est pas à son
coup d'essai, puisqu'il écume la planète depuis le début des années 2000. Si la formation parisienne avait donné dans l'electro
jazz à ses débuts, elle a fini par se recentrer sur la soul et le funk, avec notamment l'arrivée du charismatique chanteur James
Copley, qui permettra au groupe de s'ouvrir à un public plus large. À la basse, on retrouve Jérémie Coke, l'un des grooveurs
français qu'il faut, si ce n'est pas encore le cas, aller découvrir. Jérémie propose une partie de basse funky à souhait avec
des fills emplis de feeling. Il suffit d'écouter le motif du refrain qui se suffit à lui-même pour faire le morceau. Ajoutez à cela
quelques variations harmoniques ponctuées de ghost notes sur le pont et l'ensemble prend immédiatement beaucoup de
relief. Une pépite musicale à déguster pour tous les aficionados des fréquences graves !

Michael Jackson
« Billie Jean »
Album : Thriller (1982)
Bassiste : Louis Johnson

Encore un morceau de bravoure à mettre à l’actif de l’extraordinaire Louis Johnson, extrait de Thriller, l’album le
plus vendu de tous les temps ! Pas de slap cette fois, mais une ligne de basse hypnotique en croches jouée de façon
obsédante avec le même schéma qui se reproduit invariablement sur les deux accords du couplet et qu’il faut tenir
pendant quasiment cinq minutes avec une inflexibilité de boîte à rythmes. Il faut rappeler que c’est sur ce morceau
on ne peut plus dansant, que Michael Jackson a dévoilé aux yeux du monde entier médusé, son fameux moonwalk.
Historique !

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Aretha Franklin Jamiroquai
« Think » « (Don't) Give Hate A Chance »
Album : Film Blues Brothers (1980) Album : Dynamite (2005)
Bassiste : Donald « Duck » Dunn Bassiste : Paul Turner

Encore Aretha, mais à une autre époque. En fait, « Think » était L'excellence de Jamiroquai n'est plus à démontrer et ce pour
sorti une première fois en 1968 sur l’album Aretha Now et c’était plusieurs raisons : le groupe a toujours su se réinventer, puiser
Jerry Jemmott qui avait gravé la basse. Mais on parle ici de la dans diverses influences, sans jamais ne rien laisser au hasard
cultissime version survoltée délivrée par la même Aretha dans le dans la réalisation des albums et surtout le poste de bassiste a
film légendaire Blues Brothers sorti toujours été tenu par un « killer » ! Paul Turner, intègre Jamiroquai
en 1980. A la basse, le flegmatique en 2003, il succède aux déjà excellents Nick Fyffe et Stuart Zender.
mais néanmoins ultra groovy Donald Sur ce sixième opus du groupe anglais, Paul nous prouve avec
« Duck » Dunn, qui délivre une partie brio toute l'importance d'une
pas aussi facile qu’elle en a l’air avec ces bonne ligne de basse pour faire
rebonds sur les couplets, ces passages d'un morceau le tube le plus
en contretemps, ces croches sur les réclamé en club. La partie du
ponts et ces deux changements de couplet est articulée avec des
tonalité. Ça demande une attention « croches / deux-doubles »
constante qui n’exclut pas une certaine alternant fondamentales et
décontraction, mais une fois bien maîtrisé, on ne peut échapper au octaves. Ajoutez à cela de bons
côté jubilatoire de ce titre. mouvements de gamme, des
arpèges et des chromatismes,
et l'affaire est pliée ! Le pont du morceau est aussi une mine d'or
avec son passage basse / batterie épuré et les quelques fills que
Paul Turner distille ici et là.

The Jacksons
« Blame It On The Boogie »
Album : Destiny (1978)
Bassiste : Nathan Watts (?) / Tito Jackson (?)
Claude François
« Alexandrie Alexandra » Vers la fin des années 70, le groupe des frères Jackson est en pleine restructuration.
Album : Magnolias For Ever (1977) Le quintette quitte le label Motown pour signer avec Epic Records et se voit contraint
Bassiste : Francis Darizcuren d'abandonner le nom « Jackson 5 » resté propriété de la Motown. Le bassiste
Jermaine Jackson se lasse du management du père Joseph Jackson (réputé pour sa
Si Claude François rencontre un tel succès dans les seventies, c'est poigne de fer) et quitte également la formation. Il sera remplacé par son jeune frère
en partie grâce à la richesse des lignes de basse qui ponctuent Randy, qui officiera en tant que choriste. Rebaptisé alors « The Jacksons », le groupe
tous ses tubes. Notre Cloclo national, qui durant les années 70 a sort l'album Destiny, dont le premier single est en réalité une reprise ! En effet, « Blame
solidement établi sa réputation sur l'Hexagone, se décide à traîner It On The Boogie » est à l'origine un tube du chanteur anglais Mick Jackson. Plusieurs
de l'autre côté de l'Atlantique dans différents studios américains, facteurs sèment la confusion auprès du public : les deux titres sont sortis la même
dont la Tamla Motown. Claude François va se laisser influencer par année, ils se classent tout deux très bien dans les charts, l'homonymie entre les frères
le disco qui lui inspirera son ultime album : Magnolias For Ever. À Jackson et Mick qui n'a évidemment aucun lien de parenté avec la fratrie... Si l'on sait
cette époque, la France a successivement tourné la page du rock, que sur la version originale de Mick Jackson la basse est jouée par Nathan Watts,
du twist et a également bien digéré sa phase « yéyé ». Elle est fin l'histoire est un peu plus floue quant au fait de savoir qui a joué la basse sur la version
prête pour le disco et sera pour l'occasion bien servie. « Alexandrie des Jacksons. Certains affirment qu'il s'agirait de Tito Jackson, le guitariste du groupe,
Alexandra » est l'un des tubes majeurs français de l'époque. La ligne d'autres disent que la basse serait encore une fois
de basse est ici jouée par Francis Darizcuren, un bassiste français de Nathan Watts. Si cette dernière théorie s'avère
que l'on connaît aujourd'hui surtout pour son apport pédagogique être la vraie, il faut saluer le génie du bassiste qui
irréfutable, mais il faut savoir qu'à l'époque tout le monde se a réussi à repenser sa partition d'une toute autre
l'arrachait : Michel Legrand, Nino Ferrer, Claude Nougaro, Michel manière ! Nous vous invitons à écouter les deux
Delpech... On le verra même s'afficher au côté du grand Ray versions pour vous forger une opinion. À souligner
Charles ! Francis nous rend une copie impeccable avec une ligne pour terminer, que Jermaine Jackson fera à son
de basse groovy, qui alterne syncopes et jeu en octaves. Cerise sur tour une reprise de ce titre en 2011, dont l'intérêt
le gâteau, la fin de la chanson est sublimée par une partie de basse « bassistique » ne nous paraît malheureusement
dans un esprit salsa qui nous fait décoller vers d'autres horizons. que peu pertinent...

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Luther Vandross
« Never Too Much »
Album : Never Too Much (1981)
Bassiste : Marcus Miller

Ce titre nous renvoie à l'époque où Marcus Miller débutait sa carrière en tant que
musicien de studio, bien avant de devenir le virtuose de la basse électrique que
nous connaissons tous. Marcus signe les basses d'une bonne poignée de titres
du premier LP de Luther Vandross. L'album rencontrera le succès dès sa sortie,
avec notamment deux nominations aux Grammy Awards : une dans la catégorie
« Meilleur artiste émergent » et l'autre dans la catégorie « Meilleure performance
vocale R&B masculine ». Notre ami bassiste avait déjà en ce temps-là un style
bien reconnaissable et ce dès les premières notes, avec ce fameux glissendo en
anacrouse qui introduit le morceau. La suite est un exemple de sobriété et de
professionnalisme : une basse slappée bien assise au fond du temps, peu de fills de
façon à laisser de l'espace à la voix. Si vous ne connaissez pas la facette de sideman
de Marcus Miller, ce titre (mais aussi l'album) est pour vous !

Lizzo
« Juice »
Album : Cuz I Love You (2019)
Bassiste : Ricky Reed

Ce titre fleure bon le R&B des années 80 remis au goût du jour. Issu du troisième album solo de la
chanteuse afro américaine Lizzo, ce single a fait un carton international dès sa sortie en janvier 2019
générant des millions de vues sur YouTube, sans compter les streams sur les différentes plateformes
numériques. À la basse ainsi qu'à la production, on retrouve Ricky Reed. Ce dernier avait composé
l'instrumental de ce titre depuis quelques temps (2016) et a décidé de le ressortir du placard pour
la chanteuse. La ligne de basse du morceau, en Ré mineur, est un pur concentré de groove : simple,
efficace et sans fioritures, tout est verrouillé sur le pattern de la batterie. La basse rebondit tout au long
du morceau et entre en résonance avec les accords de guitare sur une grille simple, mais diablement
efficace. À souligner un superbe fill en doubles croches qui intervient en toute fin de morceau. De la bellle
ouvrage.

Kinga Glyk
« Joy Joy »
Album : Feelings (2019)
Bassiste : Kinga Glyk

Phénomène montant de la basse en Pologne mais aussi à l'international, Kinga Glyk s'est fait
connaître sur les réseaux sociaux en postant moult vidéos où elle fait état de ses talents de bassiste.
La musique funk est à l'honneur dans son dernier album, notamment avec ce titre instrumental
« Joy Joy » qui reprend tous les ingrédients du genre : une bonne ligne de basse, des riffs de
cuivres, des bonnes nappes de synthé (jouées par Brett Williams, le clavier de Marcus Miller,
excusez du peu !) une batterie qui trace tout droit, etc... Pour l'occasion, Kinga a privilégié
une basse montée avec des filets plats, dont la rondeur
nous permet d'apprécier un jeu relativement véloce avec
un groove alternant respiration et gros débit de doubles
croches, qui nous laisse imaginer l'influx nerveux dont il faut
faire preuve pour tenir la cadence ! Même si le morceau est
essentiellement instrumental, sa structure s'articule comme
une véritable chanson avec différentes parties que l'on
peut analyser comme des couplets et des refrains. De quoi
déclencher une irrésistible envie de shaker son booty !

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Phoenix
« If I Ever Feel Better »
Album : United (2000)
Bassiste : Deck d'Arcy

Phoenix est synonyme d'ovni dans le paysage musical actuel. Issu de la « French Touch » (qui
comptait dans ses rangs des groupes tels que Daft Punk ou Air), voilà près de 20 ans que la
formation originaire de Versailles
jouit d'une notoriété plus
importante à l'international que
dans son propre pays ! Si le groupe
passe allègrement de l'electro
au pop rock sans se poser de
questions, il lui arrive également de
faire des incursions dans le groove
et le titre « If I Ever Feel Better » en
est un excellent exemple : Deck
d'Arcy est ici à l'origine d'une
ligne de basse qui combine jeu en
octaves, chromatismes et glissendos. Encore une fois, tout l'arrangement du morceau repose
uniquement sur la basse et tout y est exécuté avec bon goût ! Kool & The Gang
« Get Down On It »
Album : Something Special (1981)
Patrick Hernandez Bassiste : Robert « Kool » Bell
« Born To Be Alive »
Album : Born To Be Alive (1978) Treizième album studio, pour le combo originaire
Bassiste : Giuseppe « Pino » Marchese du New Jersey, le troisième album consécutif à être
certifié disque de platine (ce qui équivaut à l'époque
Nous évoquions plus haut « Alexandrie Alexandra » de Claude aux Etats-Unis à franchir le million d'exemplaires
François et on ne pouvait évidemment pas mentionner les écoulés) ! Autant dire qu'au début des années 80, le
tubes français du genre sans aborder le cas Patrick Hernandez. groupe est sur de bons rails. La recette imparable de
« Born To Be Alive » est probablement l'un des titres les Kool & The Gang fait des miracles et chaque single
plus diffusés et les plus vendus de l'histoire de la musique se classe au sommet des charts dès sa sortie. « Get
française. Patrick Hernandez prétend vivre encore aujourd'hui Down On It » ne fait pas exception à la règle : un
grâce aux droits générés par cette chanson. À la basse, on refrain entêtant sur une grille simple mais efficace,
retrouve un « Pino », pas celui que nous avons l'habitude de des chœurs percutants, et Robert « Kool » Bell,
croiser puisqu'il s'agit ici du bassiste italien Giuseppe « Pino » toujours en poste à la basse, délivre une ligne sobre
Marchese. Ce dernier nous pond une ligne de basse dans la plus pure tradition du disco : un jeu qui assure l'essentiel du groove... Que demande le
en octaves sur un débit de croches qui suit la grille d'accords. Rien d'extraordinaire à souligner, peuple ?
mais ça fait le job !

Diana Ross
« Upside Down »
Album : Diana (1980)
Bassiste : Bernard Edwards

L'un des hits les plus populaires de Diana Ross ! En 1980, Diana s'est depuis belle lurette émancipée des
Supremes, le trio vocal qui l'a propulsée vers la lumière. Elle est toujours chez Motown et croise la route des deux
cerveaux de Chic : Nile Rodgers et Bernard Edwards. Ces derniers lui proposent le titre « Upside Down », qui
deviendra le morceau d'ouverture du dixième album studio de la chanteuse, sobrement intitulé Diana. Le succès
est bien évidemment au rendez-vous et la chanson est immédiatement propulsée n°1 des charts ! Le savoir-
faire du binôme Rodgers / Edwards n'est pas étranger à un tel succès. Sa fidèle Music Man StingRay en main,
Bernard Edwards alterne entre mouvements de gammes, ostinatos lancinants et chromatismes. Le bassiste étant
également à la production du morceau, il s'octroie la part du lion avec une basse omniprésente dans le mix.

30
M
« Machistador »
Album : Le Baptême (1998)
Bassiste : Matthieu Chedid

Le premier album de Matthieu Chedid rencontre


tout de suite le succès. Le lyrisme du fils prodigue
est à l'époque déjà clairement affirmé et ses talents
de multi-instrumentistes s'expriment librement. En
effet, Matthieu assure la majeure partie des prises
de ses titres en studio, tous instruments confondus. Il
a le génie de pondre la ligne de basse imparable de
« Machistador ». Ce groove en Sol mineur s'articule
autour de deux accords, essentiellement basé sur des
chromatismes, avec un jeu au médiator étouffé par un
« palm mute » main droite. Encore une fois, tout est
construit autour d'une basse hypnotique où le reste de
l'orchestration a juste à se poser, tout en douceur...

The Bee Gees


Fat Larry's Band « You Should Be Dancing »
« Act Like You Know » Album : Children Of The World
Album : Breakin' Out (1982) (1976)
Bassiste : Larry LaBes Bassiste : Maurice Gibb
Le trio anglais n'était pas en reste durant toute
Le Fat Larry's Band a sévi des années 70 jusqu'à la cette période dorée qui fait la part belle à notre
fin des années 80, gravant dans le marbre une bonne instrument préféré. Ce titre ouvre leur quatorzième
dizaine d'albums studio et des best-of en pagaille (dont album de fort belle manière : dès la première écoute,
le dernier, Memories, date de 2019 !). « Act Like You on reconnaît la patte de Maurice Gibb à la basse et
Know » fait partie des incontournables du groupe : sa ce grain si caractéristique de la Fender Precision. La
ligne de basse mythique basée sur un groove mineur basse varie ses dynamiques tout au long du titre,
avec ce petit phrasé en triple-croches, les mises en place tantôt collée à la grosse caisse, tantôt loquace avec
sur de la pentatonique blues à l'unisson avec les cuivres constituent la substantifique moelle de ce des chromatismes et des notes syncopées sur le
hit majeur. Aux fréquences graves : Larry LaBes pour vous servir ! refrain. Elle sait aussi se faire discrète pour mettre
en valeur cuivres et percussions. Les gimmicks et
variations du motif principal, que l'on retrouve sur
l'outro du morceau, ne sont que pur régal pour les
oreilles. Pas étonnant que l'album se soit écoulé à
plus de 2,5 millions d'exemplaires !

Brothers Johnson
« Stomp »
Album : Light Up The Night (1980)
Bassiste : Louis Johnson

Entre les sessions studio qu'il fait en tant que bassiste pour Michael Jackson, George Duke et consorts,
Louis Johnson développe avec son frère George (guitare), Brothers Johnson, un duo funk qui réalisera
huit albums studio dont quatre seront même certifiés disque de platine aux USA. « Stomp » se trouve sur
le quatrième album et fait office de hit majeur pour les frères Johnson. À cette époque, la technique du
slap est en plein essor. On entend les basses claquer sur bon nombre de titres disco et funk, mais c'est
Louis Johnson qui lui donnera ses lettres de noblesse. Armé d'un des tout premiers modèles de Music
Man StingRay que Leo Fender aurait assemblé spécialement pour lui, Louis Johnson nous gratifie sur ce
titre d'un solo de basse joué en slap des plus dévastateurs !

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David Bowie Earth, Wind & Fire
« Let's Dance » « Boogie Wonderland »
Album : Let's Dance (1983) Album : I Am (1979)
Bassiste : Carmine Rojas Bassiste :
Verdine White
David Bowie était réputé pour brouiller les Ce titre phare de Earth, Wind & Fire est ce
pistes à chaque nouvel album : jamais là que l'on pourrait appeler la quintessence
où l'on s'attendait le trouver ! Mais on était du disco. Les compères de Verdine White
loin de se douter qu'il s'associerait avec Nile sont pour l'occasion épaulés par le groupe
Rodgers de Chic pour produire cet opus. C'est vocal The Emotions, à qui l'on doit les
indiscutablement le savoir-faire de Rodgers qui splendides chœurs qu'on entend tout au
apporte à ce « Let's Dance » sa touche dansante. long du morceau. « Boogie Wonderland » se
Carmine Rojas, qui était à l'époque aux côtés de Mark Ronson hisse à la 2ème place de l'American Billboard
Bowie en studio comme sur scène, se démène « Uptown Funk » dès sa sortie et vaudra même au groupe
comme un diable pour que ses lignes de basse se Album : Uptown Special (2015) d'être nominé aux Grammy Awards dans
démarquent des synthés, omniprésents tout au Bassiste : Jamareo Artis deux catégories : meilleure performance
long de la chanson, notamment sur les couplets instrumentale R&B et meilleure production
où la 4-cordes n'est pas toujours évidente à Mark Ronson est actuellement l'un des producteurs disco. Côté basse, Verdine White propose
déceler. Rojas a l'intelligence de distiller ici et là les plus en vue, en plus d'être un musicien hors un jeu en croches avec un mouvement
des glissés, chromatismes et hammer-on, pour pair notamment à la guitare. Cet album Uptown de balancement sur la tonique et l'octave,
nous faire remarquer que la basse est bel et Special a une saveur toute particulière, car dédié à qui vient de temps à autre rejoindre les
bien présente au sein du morceau. Tout est bien la regrettée Amy Winehouse, artiste avec laquelle mises en place de la batterie et des cuivres
évidemment amené, avec subtilité et bon goût, Mark avait l'habitude de collaborer. L'album regorge en fin de cycle. Le pont est somme toute
pour servir la musique ! Et puisqu’on évoque de pépites groovy et de featurings en tous genres, classique, avec ce traditionnel jeu en octaves
encore ici Nile Rodgers, sachez pour la petite dont « Uptown Funk » pour lequel Ronson a invité si caractéristique au style mais diablement
histoire que son compère de toujours Bernard Bruno Mars et toute son équipe. Le morceau est efficace.
Edwards est également crédité sur l'album ! un véritable hommage au funk des années 80. La
C'est à lui que l'on doit la partie de basse que l'on basse y est tenue par un jeune prodige du groove,
entend sur le titre « Without You ». Jamareo Artis, qui accompagne Bruno Mars depuis
ses débuts. Jamareo nous offre une performance
exceptionnelle avec une ligne de basse des plus
intéressantes ! On y trouve tout ce qu'il faut pour
faire un bon hit de funk : des fills en pagaille, du slap
et le tout joué avec une basse 5 cordes, qui n'est pas
forcément la zone de confort du jeune musicien. Un
régal pour les oreilles !

Stevie Wonder
« Do I Do »
Album : Stevie Wonder's Original Musiquarium I (1982)
Bassiste : Nathan Watts

Ce disque de Stevie Wonder est avant tout une compilation de hits, de faces B et de
morceaux inédits. Parmi les tubes que l'on connaît tous sont disséminées quelques
chansons originales, dont ce fameux « Do I Do », où Wonder se paie le luxe d'inviter le
virtuose de la trompette Dizzy Gillespie. Côté fréquences graves, on trouve tout ce qu'il
faut pour bâtir une pièce de bravoure pour n'importe quel bassiste chevronné ! Nathan
Watts (encore lui !) se gave comme jamais avec une quantité impressionnante de fills,
trilles et glissendos en tous genres... Comme si les mises en place déjà imposées par
l'arrangement n'étaient pas suffisantes ! L'attaque est franche avec un son qui grogne, à la limite de la saturation. Autant vous dire qu'il faut faire preuve d'une
sacrée poigne à la main droite et avoir les doigts de la main gauche suffisamment déliés avant de se frotter à ce genre de monument...

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Michael Jackson
« Get On The Floor »
The Whispers Album : Off The Wall (1979)
« And The Beat Goes On » Bassiste : Louis Johnson
Album : The Whispers (1979)
Bassiste : Leon Sylvers III Encore un incroyable titre que l'on doit au trio infernal passé
maître dans la recette du tube : Quincy Jones, Michael Jackson et
Dans la famille des riffs l'indéboulonnable Louis Johnson. « Get On The Floor » est coécrit
funky que l'on reconnaît par Jackson et Johnson, et c'est Quincy Jones que l'on retrouve
dès les premières notes, aux manettes de la production. Tout cela se déroule bien avant que
celui-ci fait office de le surnom de « King of Pop », ne soit attribué à Michael Jackson
référence. Leon Sylvers, et que le phénoménal album Thriller n'arrive dans les bacs. Ce
troisième du nom, est morceau est par ailleurs l'un des plus techniques du répertoire de
à l'origine de ce riff de Michael Jackson. Il tient essentiellement sur deux riffs de slap que
basse en pentatonique l'on doit au génialissime Louis Johnson. Le riff du refrain en Sol
que vous pouvez entendre mineur sollicite déjà énormément le pouce et la partie du couplet
sur le refrain. La suite est est du même acabit, avec des
également un modèle tapés et tirés entrecoupés
du genre : des gimmicks qui alternent tonique et quinte sur les couplets, de ghost notes demandant
les parties de slap du pré-refrain... Comme dans le cochon, tout est bon ! beaucoup d'influx nerveux
Le morceau est funky à souhait, au point que l'on ne remarque même pas pour tenir la cadence up tempo
l'absence de fills... Bref, un chef-d'œuvre du genre ! Pour compléter votre du morceau. Visiblement il y en
culture, nous vous invitons à jeter une oreille à la version metal du titre réalisée a un qui n'était jamais à court
par le groupe français Watcha sur son troisième album, Mutant, sorti 2003. d'idées en studio.
Leur reprise est des plus explosives mais curieusement assez respectueuse
du matériau d'origine !

Lenny Kravitz Charlie Puth


« It Ain't Over Till It's Over » « Attention
Attention»»
Album : Mama Said (1991) Album : Voicenotes (2018)
Bassiste : Lenny Kravitz Bassiste : Charlie Puth

Deuxième album studio pour Lenny Kravitz et pas des Enorme tube du prodige américain Charlie
moindres : Mama Said regorge de tubes tels que Puth, musicien doté d'une oreille absolue
« Always On The Run », « Stand By My Woman » et bien remarquable et d'un talent certain pour
évidemment la ballade produire des titres diablement efficaces.
pop mélancolique qu'est La basse est au centre du morceau et
« It Ain't Over Till It's le drive de bout en bout. En cherchant
Over » qui sent le vécu qui était le bassiste de ce groove et quel
pour notre pauvre ami... matos a été utilisé pour avoir ce son de
Kravitz s'entoure déjà à basse gras et compressé très particulier,
l'époque de « guests » nous avons découvert la supercherie. La
de choix, tels que le basse sonne très vintage, mais on entend
guitariste Slash, ou clairement que c'est une 5 cordes à cause
encore Sean Lennon aux des notes graves et définies en-dessous
claviers, mais démontre une nouvelle fois ses talents de multi- du Mi. En fait, il s'avère que le groove a été
instrumentiste. Il signe ici une basse sirupeuse et bien ancrée ici programmé et joué par Charlie Puth
au fond du temps, ponctuée de fills chromatiques et glissendos lui-même. Le VST (instrument virtuel)
qui servent idéalement la chanson. Le tout est sublimé par un utilisé ici est un Trilian, le module de basse
mixage qui met idéalement en valeur la basse ! de Spectrasonic, avec sa simulation de Höfner Violin Bass.
Le son si unique vient donc du fait que grâce à ce logiciel,
on peut avoir un Höfner vintage 5 cordes ! Cela peut
sonner comme une hérésie pour certains, mais on se doit
d'avouer que le résultat est surprenant.

33
Boney M
« Daddy Cool »
Album : Take The Heat Off Me (1976)
Bassiste : Gary Unwin

Le gimmick de ce morceau tient dans cette


énorme ligne de basse, qui dès l'intro creuse
un sillon puissant et n'en démord pas jusqu'au
bout du titre. La particularité de cette ligne en
croches tient surtout au fait qu'elle est jouée sur
deux cordes harmonisées à la quinte, et bien sûr,
attaquée au médiator. On est très loin des canons
du style disco, mais c'est ce qui fait le génie de ce
groove imparable. Gary Unwin, qui joue la quatre
cordes sur ce titre, est un musicien et producteur
de studio. Il a fait d'innombrables tournées en Sugarhill Gang
Angleterre à la fin des sixties et début 70's avant de s'établir en « Rapper's Delight »
Allemagne. Son background rock ressurgit clairement sur ce titre Album : Sugarhill Gang (1979)
et le mélange est plus que réussi, car « Daddy Cool » est le titre qui Bassiste : Bernard Roland
permettra à Boney M de sortir et d'exploser dans les charts cette ou Cheap Searing
même année. C'est bien sûr la ligne de basse qui mène la danse
sur ce titre et les producteurs n'ont pas eu à
chercher loin : il s'agit de celle de « Good Times »
du groupe Chic, créée par le mythique Bernard
A taste Of Honey Edwards. En effet, ce titre préfigure ce que sera
« Boogie Oogie Oogie » la production rap des années suivantes, avec une
Album : A taste Of Honey (1978) utilisation clairement affichée des samples. Pour
Bassiste : Janice M. Johnson ce titre, bien que le créateur soit Edwards, c'est
Du pur disco, avec une ligne en octaves appuyée sur le beat de la batterie et bien un bassiste de session, Bernard Roland ou
exécutée par Janice M. Johnson, qui n'est autre que la chanteuse lead sur ce Cheap Searing (les deux réclament la paternité de
titre. A savoir qu'en live, c'est elle aussi qui assure la basse en même temps qu'elle cette ligne illégitime !), qui a fait office de sampler
chante. Un bon gros son de Jazz Bass avec un léger chorus, effet bien audible humain. Quoiqu'il en soit, le titre s'est classé dans le
au début du titre sur cette intro en slide très inspirée, pleine de soul, qui traduit le top 40 aux USA, n°1 au Canada et n°3 en UK. Bien
background de cette musicienne. Ce titre a atteint plusieurs fois sûr, Edwards et Rogers (Chic) ont réclamé leur dû et
la pole position dans différents charts US dès sa sortie, malgré ont eu gain de cause en étant crédités en tant que
une critique acerbe sur le côté insipide des paroles : « Boogie compositeurs.
Oogie till you just can't boogie no more ». Qu'importe, le groove de Janice emporte
tout et fait bouger la piste de danse.

Brothers Johnson
« Ain't We Funkin' Now !! »
Album : Blam !! (1978)
Bassiste : Louis Johnson

Un bon titre disco / funk, avec le master slapper Louis Johnson et sa Music Man
StingRay à la sonorité bien acide. A noter une indéniable influence de Sly and the Family
Stone dans le côté chorale du refrain et celle d’Earth, Wind and Fire dans le pont très
aérien avec l'arrivée des cordes. Sur ce titre tiré du troisième album du duo infernal,
Blam !!, on trouve notamment une ribambelle d'invités prestigieux dont Steve Porcaro
aux claviers, Larry Carlton aux guitares et le titan du sax Michael Brecker. La basse est
clairement en avant dans le mix et on trouve un solo assez court au milieu du titre, mais
exécuté avec la vélocité et la puissance qui caractérise le frère bassiste. Comment faire parler la foudre en
huit mesures.

34
Chic
« Everybody Dance »
Album : Chic (1977)
Bassiste : Bernard Edwards

Issu du premier album de Chic, ce titre est un petit bijou de la période disco
des seventies. L'histoire dit que ce serait d'ailleurs la toute première chanson
composée par Nile Rodgers et Bernard Edwards pour Chic. Dès les premières
secondes, on se retrouve scotché par cette intro basse / batterie, où Edwards
dévoile tout son art : une ligne de basse est jouée en doubles croches avec
un mouvement de pouce en aller-retour à mi-chemin entre le jeu au médiator
et le slap. Bernard Edwards était plus réputé pour son sens aigu du groove
et de la composition que sa virtuosité mais « Everybody Dance » a le mérite
de remettre l'église au milieu du village. Aux fréquences graves : Larry LaBes
pour vous servir !

Donna Summer
« Love to Love You Baby »
Album : Love To Love You Baby (1974)
Rick James Bassiste : Dave King
« Super Freak »
Album : Street Songs (1981) Enorme classique du style disco, cette
Bassiste : Rick James chanson est composée et écrite par celui
qui deviendra le pape du genre grâce à ce
A première vue, porter des cuissardes rouges, une perruque à titre : Giorgio Moroder. La ligne de basse
franges avec une Rickenbacker 4001, peut évoquer une vague vision jouée au médiator par Dave King, musicien
hallucinatoire, mais ça n'a pas arrêté l'inclassable Rick James qui signe, de session inspiré, contribue à renforcer le
avec ce titre, une des lignes de basse les plus emblématiques de l'histoire côté chaloupé du hit. Alternant appuis sur
de la quatre-cordes. Redoutable de simplicité et d'efficacité, avec huit le beat et contretemps, ce groove permet à
notes et deux mesures, ce groove exécuté sur une Rick est l’un des plus Donna Summer de poser un chant aérien
entêtants des années 80. « Super Freak » devient instantanément un hit et langoureux. Les soupirs et murmures de
à sa sortie, de par son groove, mais aussi grâce aux paroles qui évoquent la diva saturent ce morceau d'une charge
à mots à peine cachés les aventures de Rick érotique sans précédent. La recette a
avec une femme clairement fonctionné, « Love to Love You
plus que libérée, la Baby » est passé numéro un dans les charts US l'année de sa sortie et reste depuis
fameuse « Super un incontournable de toutes les soirées disco. Dave King quant à lui, a gagné ses
Freak ». Il retrouvera lettres de noblesse grâce à cette ligne et est devenu un bassiste incontournable
un regain de en jouant notamment avec Billy Cobham.
popularité à peine dix
années après avec
la reprise en sample Gil Scott-Heron
par MC Hammer « U « The Bottle »
Can't Touch This ». Album : Winter In America (1974)
Bassiste : Danny Bowens

Cette chanson devient culte dans le milieu underground dès sa sortie, avec
un mélange de soul, de jazz et de rythmes caribéens. Le groove en partie
improvisé de Danny Bowens fait rouler le titre de manière entêtante et
contribue clairement à sa popularité. Ce dernier fait largement évoluer sa ligne
à mesure que la chanson avance et que Gil Scott-Heron donne de la ferveur
à son texte. Sur la fin, il utilise carrément des accords à deux sons. Malgré
une rythmique plutôt enjouée, le sujet de la chanson est assez grave, puisqu'il
évoque les ravages de l'alcool chez la jeunesse et plus généralement des
addictions, d'où son titre « The Bottle » (La bouteille). Concernant la gravité de
son texte, l'auteur dira : « La musique pop ne doit pas nécessairement raconter
de la merde. »

35
Sly and The Family Stone
« Dance to the Music »
Album : Dance to the Music (1967)
Bassiste : Larry Graham

Issu de l'album du même nom, ce morceau est classé dès sa sortie dans la
catégorie soul psychédélique. Le rythme est typique des tourneries façon
Motown et l'énorme Larry Graham pose une
basse entêtante, toute en contretemps. Pas
de slap ici, mais juste un groove impeccable
entrecoupé de break et de shouts vocaux.
Quelques fills très discrets ponctuent cette
ligne. A l'origine aucun membre du groupe
n'aimait particulièrement ce morceau. Il a Muscle Shoals Horns
été composé à la demande d'un producteur « Born to Get Down »
pour faire entrer cette formation hétéroclite Album : Born to Get
dans le style pop et toucher un plus grand Down (1976)
public. Pari réussi, Sly a mélangé son identité Bassiste : Bob Wray
rock psychédélique avec un style purement Bob Wray n'est clairement pas un débutant.
Motown et le résultat à subjugué les US. Même en 76, c'est un bassiste de studio
aguerri, comme le sont les cuivres qui
composent les Muscle Shoals Horns.
Cette équipe de musiciens de session a
Stevie Wonder essentiellement sévit au Muscle Shoals
« As » Studio, d'où son nom. Et on peut dire que
Album : Songs in the Key of Life (1976) cet album est un essai de vol en solo très
Bassiste : Nate Watts réussi. Sur ce titre éponyme, la basse assure
une continuité sans faillir, avec une ligne
Impossible de ne pas penser à l'influence de James Jamerson dans la composition de cette ligne de basse dans l'esprit de B.B. Dickerson (War) ou de
créée par Nate Watts, bassiste pour Stevie depuis plus de 40 ans. Sur ce morceau de près de 7 minutes, George Porter Jr (The Meters). Pas de fills,
la basse montre une évolution de style au fur et à mesure que le titre avance. Sur les premiers couplets et mais une construction en canon avec la
refrains, on retrouve le plus pur style Motown, ligne des cuivres. A noter qu'une fois sur
avec une basse syncopée et véloce, puis lorsque deux, la deuxième partie de la phrase est
les refrains s'enchaînent au milieu du morceau, jouée à l'octave supérieure, peut-être une
Nate Watts teinte sa ligne de funk avec un influence de Paul Jackson, aficionado de
mélange de plans typiques disco sans en devenir cette technique.
kitsch pour autant. Cet immense bassiste, aussi
bien par la taille que le talent, réussit le tour de
force de mélanger les styles tout en respectant
l'identité du dieu Wonder.

Smokey Robinson
« Going to a Go-Go »
Album : Going to a Go-Go (1965)
Bassiste : James Jamerson

Toujours le maître Jamerson aux commandes des graves avec sa P-Bass 62. On est en 65 et ça fait
maintenant trois ans qu'il est présent sur la quasi-totalité des productions de la Tamla Motown, mais
cette fois-ci, avec un jeu moins développé. Il fait tourner le riff de manière entêtante, creusant le groove
de manière implacable. Au début du morceau on entend que la piste de basse est comme saturée, ce qui
donne une idée sur la manière dont James avait l’habitude de rentrer dans l'instrument pour lui en faire
sortir un maximum de son. Certes, moins personnel dans son approche de la ligne et de l’harmonie, mais
ce morceau démontre que le bassiste originaire de Détroit savait clairement se mettre au service de la
musique sans perdre une once de son génie.

36
Booker T. and The M.G.’s
« Melting Pot »
Album : Melting Pot (1971)
The Isley Brothers Bassiste : Donald « Duck » Dunn
« Fight the Power »
Album : The Heat Is On (1975) Bien que les années 60 se soient terminées un an plus tôt, ce
Bassiste : Marvin Isley titre ainsi que l'album sont encore imprégnés du style de cette
décennie. Et pour cause, ce sont ces mêmes musiciens : Booker T.
Derrière cette funkerie infernale mettant le feu au Jones, Steve Cropper, Donald Dunn et Al Jackson Jr qui ont défini
parquet de danse à chaque fois que le DJ pose le et façonné le son soul du sud des Etats-Unis de ces années-là avec
diamant sur la galette, se cache une vraie protest des artistes comme Otis Redding, Sam And Dave ou Albert King.
song. Le compositeur Ernie Isley a écrit ce titre à la Pour la ligne de basse, c'est du « Duck » Dunn pur jus, alternant
suite du journal télévisé de l’époque : il y exprime des parties simples et efficaces avec des grooves plus fournis et rebondis. Le son est évidemment
sa perte de foi dans les figures d'autorités de l'état. reconnaissable entre mille, celui d'une P-Bass montée avec des filets plats. Paru chez Stax en 71, ce
Le mot « Bullshit » (traduction : conneries, ndlr) sera le dernier album à réunir le line-up original du groupe.
y est scandé, ce qui a valu une censure lors de
sa diffusion en radio. La ligne de basse y est très
serrée, imbriquée dans celle Brass Construction
du Moog joué avec une Auto- « Changin' »
wah, ce qui laisse croire que la Album : Brass Construction 1
basse elle aussi est passée à (1975)
travers cet effet. En live, Marvin Bassiste : Wade Williamston
repense complètement Grosse ligne de basse pour introduire ce tunnel de
cette ligne avec une version cuivres de huit minutes. Wade Williamston pose un
survitaminée en slap, utilisant groove tout en contretemps. On retrouve clairement
sextolets et ghosts à tout va. l'influence d'un autre groupe disposant d'une section
de cuivres aussi puissante, The Average White Band,
et notamment leur titre phare « Pick Up The Pieces »
sorti en 74, un an avant donc, et dont la construction
Wild Cherry a déteint sur ce titre. La basse soutient le titre avec
« Play That Funky Music » très peu de fills, mais un placement qui permet aux
Album : Wild Cherry (1976) cuivres et aux violons
Bassiste : Allen Wentz de poser des parties
syncopées sans perdre
Poids ultra-lourd du répertoire funk, ce titre le groove. Trois autres
sorti en avril 76 se classe numéro un dans albums suivront celui-
les charts US en septembre. Pour un premier ci, mais n'arriveront pas
album et un premier single, le groupe Wild à la popularité de ce
Cherry, originaire de Cleveland, a clairement premier opus.
décroché le jackpot. Ce titre sera certifié
plusieurs fois disque d'or et même de platine. Kid Creole & The Coconuts
La tournerie est ultra-efficace, en appui « Stool Pigeon »
constant avec la grosse caisse. L'influence de Album : Tropical Gangsters (1982)
Sly and The Family Stone est à peine cachée, Bassiste : Carol Coleman
avec le refrain façon chorale et le riff de sortie
à l'unisson. Classique du dance floor des boîtes de nuit au début des années 80, Kid Creole & The
Allen Wentz gagne ses lettres de noblesse Coconuts propose un style funk caribéen vintage qui séduit immédiatement. Son line up
grâce à son travail avec Wild Cherry et son majoritairement féminin est aussi pour beaucoup dans l'image du groupe auprès du grand
redoutable son public. Le titre « Stool Pigeon » évoque le choix d'un ancien membre de la Mafia qui décide
funky de P-Bass. A de devenir clean en se livrant aux autorités, changeant ainsi d'identité, de visage, de vie. La
noter (ou pas...) que ligne de basse est jouée par Carol Coleman avec une Jazz Bass modifiée par l'ajout d'un micro
Vanilla Ice l'utilisera Precision au pied du manche, que l'on peut voir sur la version live au Rockpalast l'année de
en sample en 1990 sortie du titre en 82. Simple et efficace, posée sur les temps, du bon groove.
dans une version
insipide et peu
inspirée.

37
Talking Heads Captain Sensible
« Once in a Lifetime » « Wot ! »
Album : Remain in Light (1981) Album : Women and Captains
Bassiste : Tina Weymouth First (1982)
Bassiste : Inconnu
Selon le chanteur David Byrne : « Cette Un punk peut-il devenir une icône pop et LGBT ? La
chanson est le résultat du groupe réponse est oui et c'est Raymond Ian Burns, alias
(Talking Heads) essayant de jouer du Captain Sensible, qui démontre qu'aucune barrière
funk sans y arriver, mais créant ainsi ne peut lui être imposée. A l'origine chanteur/
quelque chose de complètement bassiste/guitariste dans l'excellent groupe punk
nouveau à la place. » C'est ce qu'on The Damned, Captain Sensible fait une incursion
appelle un heureux accident. La très réussie dans la pop en 82 avec l'excellent titre
manière de composer ce titre est elle « Wot ! » qui atteindra le top des charts européens
aussi peu orthodoxe. En effet, sur dans le courant de cette même année, grâce à un
cet album Remain in Light, l'idée du clip déjanté et un groove bien particulier. Aucune
producteur et compositeur Brian Eno a trace du bassiste qui a enregistré sur cette session,
été d'enregistrer des jams de plusieurs mais on sent dans cette ligne, qui semble être jouée
minutes et d'en sélectionner les meilleurs moments, puis sur une P-Bass au médiator, la volonté de rendre
de les faire apprendre aux musiciens comme des samplers hommage au titre « Good Times » de Chic, avec la
humains, créant les titres à partir de cette base. Pour la partie ligne imparable créée par Bernard Edwards.
de basse « reggaeisante » jouée par Tina Weymouth, elle a été
réenregistrée dans un second temps à la suite d'un désaccord Bruno Mars
sans gravité (malgré ce que dit la rumeur ! NDLR) entre Eno et « Treasure »
la musicienne. Le débat aurait porté sur garder ou enlever la Album : Unorthodox Jukebox (2013)
première note de la deuxième mesure... Bassiste : Jamareo Artis

Comme souvent avec les lignes de basse modernes, la paternité est parfois floue. Jamareo
Artis, qui a enregistré la basse légendaire de « Uptown Funk » et suit Bruno Mars en studio et
en tournée depuis pas mal d’années, est certainement à l'origine de celle de « Treasure ». Ce
morceau est un des singles issus de Unorthodox Jukebox, second album de Bruno Mars paru
en 2013, très fortement influencé par le groupe français Breakbot et son titre « Baby I'm Yours »
pour la structure, la rythmique et les harmonies. La basse en revanche prend son influence à
revers. Le synthé laisse la place à une basse aux sonorités vintage. On reconnaît là sans aucun
doute le grain d'une Precision, les cordes peuvent être des filets plats neufs avec encore du
claquant ou alors des filets rond bien rincés. Le son est pauvre en harmoniques, mais possède
une fondamentale très présente qui perce le mix sans aucun problème. La particularité de
cette ligne et que les notes graves sont jouées aux doigts (et très certainement au pouce) et les
notes aiguës sont slapées. On garde ainsi du bas et de l'assise dans le grave avec le côté funky
et percussif des tirés slapés. Une ligne de basse iconique de la précédente décennie.

Chic
« Le Freak »
Album : C'est Chic (1978)
Bassiste : Bernard Edwards

Une des lignes de basse disco/funk des plus légendaires. Bernard


Edwards est à son firmament et nous offre la quintessence de son
style : des notes courtes, syncopées, idéalement placées sur le
beat, oscillant entre croches et double-croches. A noter l'excellent
ostinato du pont avec l'alternance des fondamentales La et Ré,
redoutablement efficace. La phrase qui introduit le groove principal
est jouée de manière très fluide mais reste un casse-tête à mettre
en place et à jouer aussi proprement que le maître. Bien que le clip
nous montre un Bernard Edwards affublé d'une jolie P-Bass et d'un costard noir, il y a fort à parier, qu'en studio,
ce soit sur sa Music Man StingRay finition Classic Natural montée avec des filets plats d'origine que le titre ait été
enregistré.

38
Chagrin D'Amour
Serge Gainsbourg « Chacun Fait (c’qui lui plait) »
« Requiem pour un con » Album : Chagrin D'Amour (1981)
Album : Le Pacha (1968) Bassiste : Bernard Paganotti
Bassiste : Francis Darizcuren
Considéré comme le premier titre de rap français, « Chacun fait (c’qui lui plait) »
Là, il n'y a pas à tergiverser, on est dans le mythique. « Requiem est une composition du duo franco-américain Grégory Ken et Valli. Mais ce
pour un con » est un monument de la chanson française, qui a surtout marqué les esprits des bassistes de l’époque, c'est cette ligne en
de par son auteur et compositeur Serge Gainsbourg, épaulé slap énorme et très bien sentie, un mélange entre Nick Beggs (Kajagoogoo)
du génie Michel Colombier, mais aussi par le film que ce et Marcus Miller. C’est le génial Bernard Paganotti qui a posé la basse sur ce
titre accompagne, Le Pacha, avec là encore une légende du proto rap avec sa Jacobacci noire cinq cordes. Anecdote intéressante sur ce
septième art, Jean Gabin. Dans le film, on peut assister à un titre, le début des paroles « 5 h du mat' j'ai des
faux enregistrement du titre avec Gainsbourg qui tient son frissons... » aurait été inspiré à l'auteur Philippe
propre rôle et Gabin qui débarque en pleine séance. Pour la Bourgoin par le début du titre « The Magnificent
basse, c'est le stakhanoviste des séances de l'époque, le génial Seven » des Clash qui commence par « Ring,
Francis Darizcuren, qui se tient aux côtés d'André Arpino à la Ring seven A.M... ».
batterie. Ce duo enregistrera la bande son de plus de deux
décennies de musique en France. La partie bien que basique
s'apparente à un sample live sur une boucle d'une mesure et
Gainsbourg y appose un parlé/chanté qui n'appartient qu'à lui.
Peut-être les prémices du rap. Chaka Khan
« I’m Every Woman »
Album : Chaka (1978)
War Bassiste : Will Lee
« You Got The Power »
Album : Outlaw (1982) Premier morceau du premier album de Chaka Khan, sorti en 1978. Le
Bassiste : Luther Rabb personnel présent sur cette galette est démentiel. Les basses sont partagées
entre Will Lee et Anthony Jackson ; Steve Ferrone est à la batterie et les frères
« You Got The Power » est un des trois singles issus Randy et Michael Brecker assurent les soufflants. Le groove est donc bien
de l'album Outlaw, qui voit le départ du bassiste gardé ! Sur le titre « I’m Every Woman »,
originel B.B. Dickerson se faisant remplacer par c’est le jeune Will Lee, qui du haut de ses
Luther Rabb. Ce multi-instrumentiste et chanteur a 26 ans s'y colle. Il n'avait certainement
notamment officié chez Santana en tant que chant pas sa Sadowsky à l'époque (la marque
lead dans le courant des 70's. Sur ce titre, la basse a été créée en 1979) et la basse utilisée
est constituée d'un groove basé sur deux mesures, est certainement une Precision jouée
joué en notes piquées et doublées par un Moog. au médiator, pour avoir une attaque
Toute la puissance du titre tient dans cette boucle franche et ressortir aisément du mix. Le
jouée de manière entêtante et appuyée par un beat jeu est funky avec beaucoup d'octaves
disco/funk typique, avec grosse-caisse sur tous les et de ghost notes. Un chorus assez franc
temps. On est bien sûr loin des premiers albums est ici appliqué et on entend bien les
du groupe oscillant entre rhythm & blues et soul ; notes vibrer dans les aigus grâce à l'effet
le tournant des 80's et le renouvellement du line-up « aquatique ». Il s'agit d'une esthétique
donne une nouvelle identité au groupe War. sonore pendant longtemps oubliée,
mais qui revient à la mode depuis
quelques années sur les productions
modernes. Ce qui est frappant avec ce
morceau, c'est la montée en intensité,
le volume est clairement plus fort à la
fin du titre qu'au début. A l'époque on
ne compressait pas autant les mix et
ce ressenti des dynamiques est quasi
inexistant de nos jours.

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Lenny Williams
Brothers Johnson « Choosing You »
« Strawberry Letter 23 » Album : Choosing You (1977)
Album : Right On Time (1977) Bassiste : James Jamerson Jr. ou Nate Watts
Bassiste : Louis Johnson
Si vous n'entendez pas la basse, investissez d'urgence dans un
A l’origine composé par Shuggie Otis en 1971, ce titre sonotone ! Un classique du style soul/funk/disco, avec une basse sur-
folk sera repris par les frères Johnson qui l'incluront à mixée et une ligne survitaminée. Que ce soit Jamerson Fils ou Nate
leur deuxième album. Le morceau nous est resservi à la Watts qui ait joué le titre, un chose est sûre : le bassiste était bien
sauce R&B, mais l'essence prog' présente sur la version inspiré ce jour-là. L'intro de la basse avec ce gimmick sur une note et
originale sera tout de même préservée, notamment sur ce léger trémolo font monter la pression avant de partir sur un bon fill
le pont instrumental de la chanson. Louis Johnson s'en en croches et de dérouler un groove typiquement soul : deux notes
donne à cœur joie et nous ressert ce qu'il sait faire de sur le temps, suivies de deux autres en l’air, le tout agrémenté de fills
mieux : des parties de basse slappées et ponctuées de bien sentis en penta. Et quand le refrain arrive, c'est la pompe disco
fills étincelants. en octave qui déboule. On sent que le bassiste maîtrise tout ce vocabulaire, ce qui permet à
Lenny Williams, qui a précédemment officié avec Tower Of Power, de dérouler une partie vocale
stratosphérique.

Vulfpeck
« Dean Town »
Album : The Beautiful
Game (2016)
Bassiste : Joe Dart
Vulfpeck est sans aucun doute LE groupe
de funk de la dernière décennie. Ses
vidéos YouTube au style LoFi font plusieurs
The Rolling Stones millions de vues. Joe Dart s'impose
« Miss You » également comme un poids lourd actuel
Album : Some Girls (1978) de la basse et « Dean Town » n'y est pas pour rien... Ce titre vous évoque quelque chose ?
Bassiste : Bill Wyman Il serait en effet un hommage au « Teen Town » de Jaco Pastorius, en beaucoup plus funky
bien sûr ! Tout commence par un tapis de doubles croches à la basse, soutenu par un beat
Un des plus grands tubes des Rolling Stones, paru en 1978 disco. Puis le riff rentre, très syncopé, avec beaucoup de contres temps à la double croche.
en première position de l'album Some Girls. Sa construction Très peu de hammers et pull-off, ici toutes les notes sont jouées pour avoir une attaque
instrumentale est très intéressante : sur la batterie très franche malgré la rapidité du tempo. Au retour du tapis de doubles, Joe Dart y ajoute des
mécanique de Charlie Watts se pose une cocotte de guitare fioritures avec des ghost-notes typiques de Jaco que l'on retrouve dans « Come on, Come
funky et la basse disco de Bill Wyman, alors que le reste est Over » par exemple. Joe Dart utilise sa Jazz Bass pour ce titre, micro chevalet à fond pour le
dans un pur style Rolling Stones. Les avis divergent dans le son « coin-coin » à la Jaco. Les cordes sont des filets ronds complètement rincées ou alors
groupe : certains soutiennent que cet album a été conçu des filets, difficile à dire. On peut voir un petit Cube de chez Roland utilisé comme ampli,
comme un disque de disco et d'autres renient cette influence. mais celui-ci n'est pas repris. Le son vient donc de la DI ! Joe Dart est connu pour n'utiliser
Même si le jeu en octave de Wyman montre qu'il a écouté aucun effet en dehors de la compression. Comme quoi, une basse pas trop pourrie et une
ce style de musique, le son quant à lui reste typé années 60. bonne paire de doigts font l’affaire !
Sur la vidéo promotionnelle du titre, on le voit jouer avec une
basse demi-caisse short
scale, les cordes sont des
filets plats attaquées au
médiator le plus proche
possible du manche
pour garder du bas, avec
pour ampli un classique
Ampeg SVT. Une
combinaison pas très
disco donc... Quoi qu'il
en soit, c'est un morceau
parfait pour pratiquer vos
contre-temps !

40
Stevie Wonder
« I Was Made to Love Her »
Album : I Was Made To Love Her (1967)
Bassiste : James Jamerson

Un des nombreux chefs-d’œuvre du dieu Jamerson : une


ligne de basse bien fournie, passant de soutien rythmique
à lead, notamment lorsqu'il double le sitar électrique ou les
violons. L'architecture de cette ligne est très représentative du
style inimitable du bassiste de la Motown : la fondamentale Sly and The Family Stone
toujours ancrée sur le premier temps, puis développement « I Want to Take You Higher »
en formule de croches et double-croches de l'harmonie avec Album : Stand ! (1969)
notes de passage pour amener sur l'accord suivant. Et bien Bassiste : Larry Graham
sûr, cette touche de génie inégalée. Et ceci, sans parler du son de cette P-Bass montée en
filets plats. En écoutant cette ligne aussi véloce, il est impressionnant de penser qu'elle Fuzz Alert ! Larry Graham a été un des premiers
n'a été jouée qu'à un seul doigt à la main droite : le fameux « Hook » du maître Jamerson. bassistes à populariser la fuzz sur la quatre-cordes.
Elle n'est pas utilisée sur tout le long du morceau, mais
seulement sur les riffs à l’unisson et sur les refrains :
Larry enclenche cet effet et propulse son groove dans
Indeep une autre dimension. La pédale qu'il utilise à l'époque
« Last Night a DJ Saved My Life » semble être une Jet Phaser de chez Roland qui possède
Album : single (1982) une fonction Fuzz ou une Fuzz Maestro. En écoutant ce
Bassiste : Michael Cleveland ? titre, il est difficile de ne pas penser à « Dance to the
Music » qui fût leur premier succès. Ces deux titres,
La paternité de cette ligne de basse est difficile à retracer. Michael assez similaires, feront partie des moments forts des
Cleveland, unique musicien et compositeur du groupe Indeep l'a concerts du crew, notamment à Woodstock où ils
certainement jouée, mais il se peut qu'il ait fait appel à un musicien enflamment la foule. Clairement la puissance du groove
de sessions non crédité pour l'enregistrement. La particularité est du Godfather of Slap Bass y est pour quelque chose.
que le premier temps n'est pas joué par la basse, ce qui est plutôt
rare pour le style et pas très évident à interpréter ! Les 2e, 3e et 4e Daft Punk
doubles croches du quatrième temps sont jouées et sont suivies par « Get Lucky »
un quart de soupir sur le premier temps, puis on reprend avec les 2e Album : Access Random Memories (2013)
et 3e doubles… Cette ligne est parfaite pour travailler votre précision Bassiste : Nathan East
rythmique. Le son, quant à lui, est typique d'une JB jouée sur le micro
chevalet avec la tonalité fermée. L'un des plus gros tubes jamais écrits vient de chez nous ! Le duo électro
français Daft Punk revient aux sources avec l'album Access Random Memories,
en s'entourant de musiciens de choc tels que Nathan East, Nile Rodgers, Paul
The Doobies Brothers Jackson et bien d'autres. Pour ce titre Nathan East a enregistré après les prises
« Long Train Running » guitares. Il a tout simplement jammé en studio avec le morceau qui tournait
Album : The Captain and Me (1973) en boucle. Le reste appartient à l'histoire... Pour l’occasion, il fait gronder sa 5
Bassiste : Tiran Porter cordes en exploitant le bas du spectre, il peut ainsi alterner entre la profondeur
du Si grave ou jouer à l'octave au-dessus pour plus de puissance et de définition
Difficile pour la basse de trouver sa si besoin. Nathan joue exclusivement sur des basses Yamaha, principalement
place sur un morceau avec autant ses modèles signature.
d’instruments, pourtant Tiran Porter
s'en sort plus qu’honorablement sur
ce fameux titre des Doobies Brothers.
Au milieu des guitares (au moins trois
au compteur), des claviers et des
percussions, la basse sort du mix à
merveille, grâce à une attaque franche
au médiator et des filets plats, très
certainement sur une Gibson short
scale. La ligne répète un motif qui
devient quasi hypnotique, tout en s'accordant quelques variantes pour
ne pas s'ennuyer sur cette chanson qui peut durer très longtemps en live.
Attention à bien jouer au fond du temps en accentuant bien les hammers.

41
Thundercat
« Them Changes »
Album : Drunk (2017)
Bassiste : Thundercat

Stephen Lee Bruner alias Thundercat, frère du


batteur Ronald Bruner Jr, est l'un des bassistes et
producteurs les plus influents de sa génération
avec une palette musicale allant du hip hop au free
jazz. En studio, plusieurs basses se superposent :
une première en accords dans les aigus et une
deuxième qui groove dans le bas avec un filtre Chic
passe-bas Moog. D'autres accords à la basse « Good Times »
viennent s'ajouter de temps en temps. En live, il Album : Risqué (1979)
alterne l'une et l'autre, soutenu par un clavier, et Bassiste : Bernard Edwards
utilise généralement son filtre Moog assorti d'une
Whammy pour ajouter l'octave supérieure et Maître incontesté du disco, Bernard Edwards signe ici une des lignes de basse les plus célèbres et
prendre encore plus de présence dans les accords, samplées de l'histoire. On pense immédiatement, entre autres, au fameux « Rapper's Delight » de
le tout en chantant... Le son provient de sa basse Sugarhill Gang, mais ce son et ce groove ont également et sans aucun doute inspiré John Deacon
signature Ibanez, un monstre demi-caisse à 6 de Queen sur le méga hit « Another One Bites the Dust ». Bernard jouait principalement sur une
cordes avec électronique active et piezo, montée StingRay, dont il n'a jamais changé les cordes. On pourrait croire à des filets plats en écoutant le
en filets plats. En concert, Thundercat n'hésite pas morceau, mais il s'agit de filets ronds usés jusqu'à la moelle. Il attaquait les cordes avec son pouce et
à rajouter des fills d'anthologie à ce titre qui est son index comme s’il tenait un médiator. La particularité et l'efficacité de cette ligne de basse vient de
rapidement devenu un tube. l'équilibre entre les notes marquées sur les temps entrecoupées de contre-temps à la double croche,
qui apportent ce sursaut disco si entraînant.

Red Hot Chili Peppers


« Higher Ground »
Album : Mother’s Milk (1989)
Bassiste : Flea

Meshell Ndegeocello Sur cette reprise presque punk de ce titre composé


« Bittersweet » par Stevie Wonder et issue de l'album Mother's Milk
Album : Peace Beyond Passion (1996) (le premier des Red Hot avec Chad Smith et John
Bassiste : Meshell Ndegeocello Frusciante), Flea reprend la partie que jouait Stevie
au clavinet, mais en slap et de manière furieuse.
Bassiste et chanteuse dont on ne parle pas assez en Une deuxième basse (ou synthé ?) vient s'ajouter
France, Meshell est pourtant un gourou du groove. Dans dans le grave avec un effet wha wha et rappelle
« Bittersweet », elle fait grogner sa Jazz Bass sur un beat les arrangements de Wonder avec de nombreuses
RnB, tout en y apportant des éléments très funk, avec parties rythmiques qui se superposent. Sur le
des octaves sautillants placés généralement sur les 4e refrain, Flea lâche le slap pour un jeu traditionnel
doubles croches et des fills en chromatisme joués à aux doigts avec quelques fills descendants et
l'unisson avec le synthé. Le son de sa Jazz Bass, montée véloces. Même si on peut le voir avec une basse
avec des cordes filets ronds qui ont des kilomètres au au look déjanté sur le clip, l'intégralité de l'album a
compteur, révèle également ses influences funky. Sa été enregistré avec une Spector NS active dotée de
maîtrise du placement rythmique laisse également deux micros jazz Bass EMG. Les Music Man seront
rêveur. privilégiées pour la tournée qui suivra.

42
Michael Jackson Amy Winehouse
« Off The Wall » « You Know I’m No Good »
Album : Off The Wall (1979) Album : Back To Black (2006)
Bassiste : Louis Johnson Bassiste : Nick Movshon

Sur ce morceau éponyme de l'album de Michael Sans le savoir vous avez dû jouer un bon nombre de lignes de
Jackson, le premier produit par Quincy Jones, basse interprétées par Nick Movshon. Il est responsable de
Louis Johnson assure la basse. Dans la majorité beaucoup de grooves produits par Mark Ronson et du fameux
des titres, on y découvre ses talents de slappeur « Locked Out of Heaven » de Bruno Mars ! Nick est un spécialiste
et de rythmicien, mais sur « Off the Wall », de la funk, du rhythm & blues et de la soul. Souvent armé d'une
en revanche, c'est le côté plus mélodique de Gibson Ripper et d'une Fender Precision, il est pourtant difficile de dire quelle est la basse utilisée sur ce
l'instrument qui est exploité. La ligne de basse morceau, mais se rapprocher de ce son n'est pas très compliqué. Une basse aux sonorités vintage, si
du couplet répète un motif dans les aigus qui possible une demi-caisse, avec des cordes à filets plats bien rincées, un bout de mousse sous les cordes
devient hypnotique, pour revenir à un groove au niveau du chevalet pour étouffer légèrement le son, une attaque au médiator proche de la touche et
plus traditionnel sur les refrains. Sur le couplet un ampli Portaflex Ampeg. Rien que ça... Ici la ligne de basse suit un motif rythmique simple, avec des
en deux accords, Louis Johnson fait chanter sa notes de passage chromatiques entre les accords. Sur le pré-refrain, elle devient plus bavarde, façon
Music Man StingRay en allant chercher la 7e et la walking à la manière d'un contrebassiste jazz. Très peu de fills sont joués ici, il faut garder la fondation du
9e du premier accord pour une sonorité très jazzy groove avec le batteur pour que la section cuivres et le chant s'expriment librement.
avec un effet chorus. Le refrain, quant à lui plus
rythmique, utilise tout de même certains codes,
comme le fait de jouer sur tous les temps forts et Jeff Beck
quelques notes de passage qui peuvent rappeler « Come Dancing »
les walking bass lines des standards de jazz, en Album : Wired (1976)
beaucoup plus funky bien sûr... Bassiste : Wilbur Bascomb

Grand spécialiste de la funk et du blues,


Wilbur Bascomb a enregistré l'album
Wired de Jeff Beck après avoir joué avec
James Brown. Sur ce titre, accompagné
par Narada Michael Walden à la batterie
et Jan Hammer aux synthés, tous les
deux membres du Mahavishnu Orchestra,
Wilbur nous offre un groove syncopé très Bruno Mars
funky. Après une courte intro de batterie, « 24K Magic »
un léger accord de basse est plaqué avant Album : 24K Magic (2016)
de faire place à la ligne. Les notes sont Bassiste : Inconnu
jouées staccato (très sèches, avec peu
de sustain), avec quelques slaps dans les Encore une ligne de synthé basse mythique
aigus pour accentuer le côté percussif. dont on ne connaitra certainement jamais le
Herbie Hancock Chose particulière pour le son, celui-ci est créateur... Quoi qu'il en soit les infra de ce tube
« Watermelon Man » très pauvre en bas et riche en mediums. de Bruno Mars font vibrer les chaînes hifi depuis
Album : Head Hunters (1973) On reconnaît ici le grain d'une Jazz Bass 2016. Les influences de la funk datant de la fin
Bassiste : Paul Jackson avec tous les potards à fond. Attaquée des années 70 et du début des années 80, sont
franchement, cette basse sonne presque clairement assumées dans ce titre où la basse
A l’origine, « Watermelon Man » est un morceau de comme une guitare rythmique, les bas tient la place d'instrument lead. Le synthé utilisé
jazz du pianiste Herbie Hancock, qu'il reprend dans une étant plus assurés par les synthés et la est sans aucun doute un Moog, probablement
version beaucoup plus sauvage sur son album Head guitare fuzz de Jeff Beck. un Minimoog Model D. En écoutant la piste de
Hunters. Les basse seule (trouvable en quelques clics sur
i n f l u e n c e s world se font ressentir et la funk de Sly Stone Google), on peut entendre les craquements
n'est pas loin. Paul Jackson assure un groove poisseux, qui et le souffle nous garantissant une ligne de
alterne entre des notes graves et grasses et des accords de basse 100% analogique. La main gauche du
10e en chromatisme. Petit rappel, pour exécuter ces accords claviériste est réquisitionnée pour ajouter de
à la basse, la fondamentale se joue sur la corde de Mi et la l'expression à la ligne en abusant des molettes
tierce sur la corde de Sol, pour apporter un côté harmonique de pitch et de modulation. Le Minimoog était
à notre instrument. Prenez votre Precision en filets plats très souvent utilisé pour jouer la basse dans les
et si vous ne vous lavez pas les mains avant de jouer, vous groupes de funk des années 70, comme entre
retrouverez ce son si particulier. autres Parliament.

43
The Beginning of the End
« Funky Nassau »
Album : Funky Nassau (1971)
Bassiste : Fred Henfield Duran Duran
« Girls on Film»
Film»
The Beginning of the End est un groupe composé Album : Duran Duran (1981)
d'une fratrie accompagnée de différents musiciens, Bassiste : John Taylor
dont Fred Henfield à la basse. Comme le titre
l'indique, les musiciens sont originaires de Nassau, Duran Duran est un groupe anglais de new
la capitale des Bahamas. L'album Funky Nassau wave formé en 1978 et qui a connu un énorme
sort en 1971, en pleine apogée de la funk, mais on succès dans les années 80, avec plus de 100
peut y entendre les influences caribéennes dans millions d'albums vendus. Si les sonorités sont
leur musique. Les percussions sont très présentes radicalement différentes de la funk des années
dans le mix et la basse, même si le son est très 60 et 70, avec l'utilisation de boîtes à rythmes,
funk avec un côté ronflant et bas mediums, suit un de synthés numériques FM et de reverbs aux
rythme presque samba ponctué de fills rapides à la goûts douteux, il n'empêche que l'influence
double croche. Ce melting pot donne une certaine des guitares jouées en cocottes et les lignes de
envie de danser ! basse omniprésentes restent importante. Dans
ce titre, John Taylor fait groover une ligne de
basse frénétique avec quelques
notes slappées dans les aigus.
L'esthétique sonore de la basse
est aussi très différente de la funk
classique : ici, les cordes sont
neuves et l'électronique active est
boostée au maximum pour avoir
un son riche et puissant. Petite
anecdote : Bernard Edwards a
donné sa Music Man StingRay
fétiche à John Taylor.

Sister Sledge
« We Are Family »
Album : We Are Family (1979)
Bassiste : Bernard Edwards

« We Are Family » sort en 79, produit et écrit par le


duo le plus funky de l'histoire, Bernard Edwards et Gloria Gaynor
Nile Rodgers. On reconnaît là le son typique de la « I Will Survive »
StingRay de Bernard et de ses cordes inchangées Album : Love Tracks (1978)
depuis des années. Le groove en quatre accords Bassiste : Scott Edwards
tient ici tout le morceau, avec sur l'intro un fill de slap
(qui revient quelques fois dans le morceau), où l'on « I Will Survive » est un tube de 1978 qui a été
entend particulièrement bien le grain des cordes maintes fois repris et qui est devenu un hymne
rincées sur la StringRay. Le premier temps n'est pas incontournable dans les stades. Scott Edwards
marqué à la basse sur les refrains, l'accent se fait sur est un professionnel des hits, avec à son actif quelques chansons de Donna Summer
la 4e double du 4e temps. On voit ici le talent des (dont « Hot Stuff »), Stevie Wonder, Tom Waits, ou encore Timbaland. Sur ce titre, le jeu
musiciens capables de jouer la même chose simple, de basse est assez traditionnel, tonique et octave, avec quelques notes de transition
en boucle pendant 5 min, sans aucune erreur ou toujours diatoniques. Eddie Watkins, autre grand bassiste de session américain réclame
variation de rythme et de groove. la paternité de cette ligne, mais dans un documentaire dédié à Gloria Gaynor, disponible
sur le site de Scott Edwards, on entend clairement le producteur le citer comme bassiste
pour la session.

44
Jamiroquai
« Little L »
Album : A Funk Odyssey
(2001)
Bassiste : Nick Fyffe
« Little L » sort sur l'album A Funk Odyssey,
en pleine période électro de Jamiroquai. Les
influences funk du groupe sont cependant
toujours très présentes. La ligne de basse
commence au médiator avec un pattern
Michael Jackson presque guitaristique de questions réponses
« Thriller » graves/aigus. Sur le reste du morceau, la basse
Album : Thriller (1982) est jouée aux doigts avec un son spécial. Les
Bassiste : Greg Phillinganes aigus sont filtrés et on entend une vibration
dans le bas, de type chorus (peut être un vibrato
Encore une ligne de basse jouée au Minimoog ou une Univibe), très accentuée, qui donne
Model D et comme pour Off The Wall, le une impression de fausseté et cela ajoute au
précédent album de Jackson, il s'agit du titre caractère de la ligne. En live, le son est beaucoup
éponyme avec encore une fois Quincy Jones plus traditionnel.
dans le rôle de producteur et d’arrangeur. Pour
ce morceau, c’est Greg Phillinganes qui se
charge du groove, les lignes de basse au synthé
étant une de ses spécialités. Le monsieur a un The Meters
CV monumental, comprenant notamment Eric « Cissy Strut »
Clapton, Stevie Wonder, David Gilmour, Toto et Album : The Meters (1969)
bien d'autres. Le morceau tourne principalement Bassiste : George Porter Jr.
sur un accord de C# mineur, agrémenté de The Meters est un groupe de funk originaire de la Nouvelle Orleans et fondé en 1965. Leur son a eu
quelques fills discrets et ponctué d'une mise une influence énorme sur la funk, le RnB, la soul et les autres styles en découlant, jusqu'à aujourd'hui.
en place à la fin du refrain. Le pont quant à lui La section rythmique portée par George Porter Jr. à la basse et Joseph « Zigaboo » Modeliste à la
est plus riche harmoniquement, mais ce sont batterie n'y est pas pour rien. Alors que la batterie joue de manière peu traditionnelle (pour ce style
les lignes du couplet et du refrain qui font la de musique) avec une caisse claire qui tourne autour de l'after beat (les temps 2 et 4) sans jamais les
fondation du morceau. marquer clairement, la basse quant à elle joue
les riffs principaux à l'unisson avec la guitare
avant de passer à un groove plus classique sur
le solo d'orgue. Le son est très gras et profond,
certainement une Precision Bass en filets plats
avec la tonalité fermée. Le placement rythmique
est particulièrement au fond du temps et les
Earth, Wind And Fire doubles croches légèrement swinguées : ce
« September » sont tous ces ingrédients qui rendent ce groove
Album : single (1978) unique !
Bassiste : Verdine White

Earth, Wind and Fire se place comme étant un des groupes de funk les plus mainstream et le
titre « September » est avec « Boogie Wonderland » un de leurs plus grands tubes. La basse
de Verdine White (frère du chanteur Maurice White) débute par un motif utilisant la corde de
La à vide pour ensuite jouer la septième mineure sur la 12e case de la corde de Sol et l'octave
sur la 14e case de cette même corde. Le débit est croches est perturbé par des notes placées
sur les 2e et 4e doubles en gardant le même motif mélodique. On pourrait croire à une erreur
rattrapée à la volée, comme cet effet de jeu ne revient jamais dans le morceau, mais il n'est
pas impossible que ce soit volontaire. Sur le reste du titre la basse est jouée staccato avec
des passages de notes diatoniques et chromatiques qui créent du mouvement dans cette
harmonie relativement simple mais très efficace. Verdine White est aujourd'hui adepte des
basses Sadowsky, mais sur le clip on le voit en compagnie d’une Kramer dotée d'un manche
en aluminium ! Le son fait penser à une Jazz Bass, assez typique dans ce style de musique.

45
boîtier de DI, atténuateur et lecteur

A L’ESSAI

ME
d’IR, application smartphone dédiée,

SU
100 watts de puissance admissible sous

RE
8 Ohms.

Two Notes Torpedo


Captor X
' voie
La troisieme
Par Régis Savigny

Q
uand il s’agit de retranscrire le
son de notre instrument favori,
plusieurs écoles se font face,
notamment en studio, mais
également sur scène. Entre les
tenants de la DI pure et dure, parfois reprise
avant même l’ampli, et ceux qui ne jurent que
par le micro devant le baffle, il y a peut-être
moyen de réconcilier tout le monde, d’autant
que la période récente nous a conduits à devoir
beaucoup travailler chez nous, parfois sans
autre solution que de se brancher directement
dans la carte son, faisant fi de notre matériel
habituel, alors que nous avions passé des
heures à nous faire un rig digne de ce nom.
Two Notes et son Captor X serait bien en train
de faire bouger les lignes avec un produit très
spécifique, qui en soi n’a rien de sexy de prime
abord, et pourtant…

UN FORMAT COMPACT
Le boîtier compact du Captor X cache un peu tout
ce qu’il renferme : un boîtier de direct, certes, mais potentiomètres destinés à gérer sans informatique les pilotage. Cette dernière offre un accès direct à tous les
également une charge fictive, à même d’absorber différentes émulations de baffle et leur égalisation. Un paramètres qui sont pléthoriques et agissent tant sur
jusqu’à 100 watts de puissance (sous 8 Ohms), niveau de sortie, un voicing (qui est peu ou prou une le baffle virtuel que sur la manière dont il est repris et
une unité de traitement du signal couplée à un égalisation jouant sur plusieurs paramètres), un potard traité. Un petit sélecteur permet de choisir le niveau
lecteur d’IR pour simuler à la fois le baffle et nommé Space gui gère la distance des micros virtuels d’entrée, au cas où votre ampli enverrait trop fort.
l’environnement dans lequel il est placé. par rapport au baffle (et permet donc d’ajouter du Enfin, une prise casque permet d’écouter son rig
Faisons le tour des différentes façades pour mieux on d’ambiance), ainsi qu’un sélecteur de presets directement sans passer par la case table de mixage
appréhender l’oiseau. La façade avant propose trois permettent donc de s’affranchir de l’application de ou interface son. Royal.

46
La face arrière est plus fournie. On y trouve l’entrée avantages indéniables qu’offre le Captor X. Pouvoir C’est là qu’est la force de la solution proposée par
au niveau HP, la sortie pour votre baffle habituel, un couper totalement le son pour travailler au casque, Two Notes : un appareil qui remet le musicien et
sélecteur de niveau d’atténuation, les deux sorties sans perdre les qualités sonores de son ampli, quand la musique au centre des débats, et qui donne la
XLR au cas où il vous prendrait l’envie de profiter des l’heure avance et que les voisins menacent d’abattre possibilité de conserver son équipement plutôt
ambiances en stéréo, le connecteur d’alimentation, le la cloison, le chien et votre descendance, est un plus que de devoir multiplier les setups en fonction
connecteur USB pour le pilotage et la mise à jour, une non négligeable. Nous avons ainsi pu profiter du son de l’endroit où l’on se trouve. Le fait de pouvoir
prise MIDI au format mini jack pour gérer le changement des lampes dans le studio, sans pour autant devoir calmer les chevaux en club tout en conservant
de presets en direct et la sortie du ventilateur destiné mettre le baffle dans une pièce à part. De fait, les le son intact pour les stades permet de garder de
à évacuer la chaleur. Bien évidemment, l’application amplis utilisés dans leur plage nominale de bonnes relations avec le sondier ou le chanteur,
gèrera le Captor X sans fil, au grand bonheur de votre fonctionnement ont donné systématiquement le tout en restant intègre sur le son (un Marshall, c’est
ingé son qui pourra directement s’occuper de modifier meilleur d’eux-mêmes et nous n’avons pas eu besoin à fond que ça se joue, bon sang de bois !). Sachant
les paramètres sans vous déranger. de recourir à une compression post prise de son, en que la console de façade récupère un contrôle
De manière pratique, le Captor X se place entre la sortie tout cas, pas pour retrouver du grain. Les différents quasi total sur le son, sans devoir intervenir sur
HP de votre tête ou votre combo et le HP, proposant modèles de baffle disponibles d’usine sont certes très l’ampli du musicien, gage de tensions quand
donc d’atténuer le signal si nécessaire, le couper orientés guitare, mais il est possible d’une part de s’en le sonorisateur s’aventure dans la zone perso
complètement, puis de simuler un baffle virtuel et accommoder car certains sont très bons tel quels, du bassiste. A la fois efficace, relativement
d’envoyer le tout à la console ou dans le magnéto. d’autre part d’utiliser d’autres modèles vendus à prix bon marché, pro, complet et finalement assez
Sachez qu’il est également possible d’utiliser les deux modique sur le site de Two Notes, sachant que nous n’en révolutionnaire dans la forme, le Captor X a tout du
sorties XLR pour récupérer un signal non émulé. avons utilisé que deux, dont un intégré dans les best-seller et du game changer, autrement dit, tout
IR d’usine. le monde va s’y mettre et on ne travaillera plus pareil
GROSSE IMPRESSION La souplesse de traitement nous a vraiment avant et après ce coup de maître signé Two Notes.
A l’usage et bien qu’on soit limité dans la puissance enchantés d’autant que la latence reste très faible, Sont forts ces français.
admissible (attention aux grosses têtes faisant plus de n’occasionnant donc pas de souci de jeu. Cette dernière
100 watts, on joue avec la vie du matos et la votre par est nulle quand on s’écoute via le baffle de l’ampli,
la même occasion), le Captor X a été impressionnant puisque l’atténuation est un processus totalement
de facilité d’emploi et de rendu sonore. Branché sur analogique ne générant pas de retard. Le fait de pouvoir CONTACT

www.two-notes.com
deux têtes à lampes, un Bandmaster de 1967 assez passer d’un preset à l’autre à la volée et de travailler
proche du Bassman Blackface et sur une tête Bassman directement avec l’application smartphone nous

549 €
Silverface de 78, nous avons pu voir ce qu’il avait fait gagner un temps précieux également, puisque
dans le ventre. l’appareil reste où il est et il n’est nul besoin de se
La possibilité de pousser les têtes à fort volume sans lever pour changer deux trois petites choses, sauf à
pour autant devoir mettre le protège dent est un des avoir besoin d’intervenir sur les réglages de l’ampli.

47
Trois effets analogiques dans une seule
A L’ESSAI

E
pédale, grande polyvalence, parfait

M
SU
comme boîtier de DI, excellent rapport
qualité / prix. Alimentation 9 volts 400 mA

RE
(vendue séparément), pas de pile.

Fender Downtown
Express Bass
Multi-Effect Pedal
Train de nuit

Par Paco Fernandes


Offrant trois effets dans un seul boîtier, le Downtown deuxième switch détermine le contenu du signal

A
Express dispose d’un compresseur, d’un égaliseur envoyé dans la sortie DI, avec ou sans effets,
près le succès de sa nouvelle série 3 bandes et d’un overdrive analogique. Chaque effet avec ou sans égaliseur, etc. Un troisième switch
de pédales d’effets pour guitare, peut évidemment être utilisé seul ou combiné avec les permet d’allumer ou non les leds qui ornent
Fender propose enfin un modèle autres. Passage en revue des possibilités alléchantes chaque potentiomètre, afin de bien visualiser
pour les bassistes. de cette triple pédale. ses propres réglages, même sur une scène
Quand on pense à une entreprise obscure, comme c’est le cas sur la plupart des
aussi influente que Fender, les principaux points LA VOIE ROYALE pédales de la série.
de repère qui viennent à l’esprit sont l’introduction A l’arrière de son joli boîtier en aluminium Pour profiter pleinement des fonctions de cette
de la Precision Bass en 1951, suivie de la sortie anodisé, le Downtown Express rassemble pédale, nous avons d’abord exploré chaque
de la Jazz Bass en 1960. Quoi qu’il en soit, il est toute sa connectique : une entrée instrument, effet individuellement, en commençant par le
assez surprenant que Fender ait attendu jusqu’à une sortie accordeur, un sortie mono et une compresseur, crucial pour la basse. Avec trois
aujourd’hui pour dévoiler sa toute première pédale sortie ligne au format XLR, accompagnée de boutons pour contrôler le mélange (Blend) entre
d’effets spécifiquement conçue pour la basse. son switch de déconnexion de la masse. Un signal traité et non traité, le gain et le seuil

48
(Threshold), la compression peut être réglée
soit avec légèreté pour renforcer les nuances de
jeu, soit avec une rare puissance pour donner un
punch considérable au signal d’origine. Même
avec des réglages assez poussés, chaque note
conserve sa clarté, ce qui en fait un excellent
outil pour consolider l’assise de votre groove.
L’égaliseur est un classique 3 bandes (graves,
médiums, aiguës), mais le réglage des médiums
a ceci de particulier qu’il peut radicalement
modifier le rendu général. Augmenter les
médiums donne à vos basses un son plein et
tranchant, avec des tonnes de gain et un rendu
vintage. L’action de « creuser » l’égalisation (dans l’ordre que vous souhaitez, grâce à un traits rapides passés par le compresseur, ont
(en augmentant les graves et les aigus, et en switch qui permet de placer le compresseur avant fini de nous convaincre de la polyvalence
coupant les médiums) produit un son corsé et ou après la saturation), on peut facilement se de cette triple pédale. Chaque effet
flatteur, très utile pour un jeu plus moderne. rapprocher de sonorités rock mythiques comme dispose de son propre footswitch et un
celles de Lemmy, Chris Squire ou Billy Sheehan. quatrième baptisé Mute vient couper le
TESTOSTERONE L’ajout de l’égaliseur devient alors indispensable signal à tout moment pour le rediriger
L’overdrive est doté de réglages assez classiques pour générer un son véritablement monumental. silencieusement vers la sortie accordeur.
avec des potards de niveau (Level), de tonalité Pour continuer à explorer les effets combinés, La sortie DI fonctionne merveilleusement
(Tone) et de saturation (Drive). Avec les trois nous avons couplé l’égaliseur au compresseur. bien et permet des options qui feront plaisir
boutons à midi, la distorsion est déjà assez Cela nous a permis de fouiller vraiment le son, à votre sonorisateur, au point qu’on pourrait
tranchante, avec une bonne profondeur. avec une grande facilité, pour obtenir un grain presque songer à se passer de l’ampli dans
Cependant, la fonction Drive brille vraiment serré, rageur et percutant. certaines circonstances.
lorsque vous activez l’égaliseur et augmentez les Le positionnement des potentiomètres facilite le
graves, les médiums et les aigus - cela donne aux réglage de votre son à la volée. Il est extrêmement MIDNIGHT RUMBLER
notes un corps phénoménal. Utiliser l’égaliseur, amusant de jouer avec, produisant une pléthore C’est sa première incursion dans le monde
de manière générale va vraiment servir à colorer de sons qui se marient à merveille tant avec des pédales de basse et Fender prouve que
l’overdrive pour obtenir une gamme de rendus les basses passives que les instruments actifs. certaines choses valaient la peine d’attendre.
qui serait impossible à obtenir avec un overdrive Le grondement du Si grave d’une 5-cordes à Vous auriez du mal à trouver une pédal
seul. En combinant compresseur et overdrive travers l’overdrive et l’égaliseur, et le punch de 3-en-1 aussi diversifiée et précise que
le Downtown Express et, pour son prix,
vous en avez largement pour votre argent.
Cette pédale est assurée de devenir un
incontournable dans les chaînes de pédales
des bassistes du monde entier, car il est
rare de trouver un multi-effet qui possède
autant de possibilités tout en restant dans
le domaine analogique. Plutôt que de
réinventer (voire d’inventer) la roue, comme
Fender l’a fait à maintes reprises, la société
a simplement mis les effets de base dont
les bassistes ont besoin dans un boîtier
pratique et l’a fait sortir du lot.

CONTACT

www.fender.fr

199,99 €
49
basse active 4 cordes à manche vissé,

A L’ESSAI

E
deux micros MEC type J, électronique

UM
active débrayable, EQ 2 bandes, volume,

S
balance.

RE
Warwick Teambuilt
Thumb BO
Un bon souvenir 4 Ltd 2020
de 2020
Par Régis Savigny

Q
uand il s’agit de copier les
américaines à manche vissé,
les constructeurs se bousculent
au portillon, faisant fi des règles
d’hygiène élémentaires. Quand
il s’agit de creuser son propre sillon, ça fait moins
le malin et les candidats sont d’un coup moins
nombreux. Warwick est de ceux-là, ceux qui
cherchent à concevoir des instruments originaux
(certes inspirés par d’autres, notamment,
d’Alembic) et développant une personnalité
propre. La Thumb est l’archétype de la basse
à forte personnalité, qui ne fera sans doute
pas tout et en tout cas, rien comme tout le
monde. La version Teambuilt Thumb BO 4
Ltd 2020 nous est tombée entre les mains :
nous l’avons auscultée sous tous les angles
et ça valait le détour.

POUCE EN L’AIR
Bien qu’estampillée custom shop, la Thumb
BO 4 Ltd 2020 ne nous arrive pas en étui dur,
mais en housse deluxe. C’est une habitude que
commencent à prendre les constructeurs, qui ne
nous enchante guère dans la mesure où un bon
étui reste indispensable, mais ça correspond aussi
à une réalité du musicien pro, qui passe tout de
même le plus clair de son temps à déplacer lui
même son instrument et préfère donc pouvoir
le mettre dans le dos tranquillement, plutôt que
s’arracher l’avant bras en tenant un flight case.
Donc cette première critique n’en sera même
pas une, d’autant que l’étui semi rigide fourni
est tout de même très efficace et semble d’une
solidité à presque toute épreuve. La basse, une
fois sortie de l’étui, fait belle impression et tout

50
respire le sérieux dans l’assemblage. Tout ? Non, laissait supposer) et sans plaque pour une ergonomie
une part infime des matériaux résiste à la tentation accrue. La jonction se fait à la 20ème case, ce qui
de faire dans le bon goût. En effet les plastiques laisse rêveur quant à l’accès aux aigus ainsi offert
équipant la trappe de l’électronique et le cache au musicien. L’électronique maison est composée
truss-rod sont, à notre avis, un peu en-dessous de de deux micros type J de marque MEC, couplés à un
la vocation haut de gamme de l’instrument. préampli actif débrayable, ainsi qu’une égalisation
Pour le reste, c’est du Warwick pur jus avec des deux bandes. Tirer sur le bouton de volume passe
fournitures soignées. Le corps est en acajou, le la basse en mode passif pour un son plus brut ou en
manche en ovangkol. La touche de ce dernier est cas de panne de batterie, ce qui arrive même aux
en acajou sauvage, selon la notice. La table est une meilleurs. Un potentiomètre se charge de doser la
ronce d’acajou magnifiquement figurée, les amateurs balance entre les micros, ce qui a son importance
de bois spectaculaires se régaleront. L’assemblage au vu de leur disposition. En effet, ici, on ne singe
est fait par quatre vis (comme l’acronyme BO le pas Fender, on fait un peu ce qu’on veut et si le

51
micro chevalet est à sa place, le micro manche est fini par les laisser pour perdus, puisque dans le cas fréquences justement, ni manque d’articulation.
plutôt un micro central, en tout cas il n’aura pas le qui nous intéresse, c’est un univers tout autre qui Reggae / metal, même combat.
même équilibre en fréquence que le micro manche s’offre aux possesseurs de Warwick. Il va sans dire que le jeu « technique » en slap, tapping
d’une jazz bass. Ça tombe bien, si on veut une JB, Les attaques sont nettes, précises, presque tranchantes ou les déboulades du prog rock sont les bienvenus,
on sait chez qui aller… avec une assise affirmée de la fondamentale mais Warwick ayant depuis longtemps démontré son
Pour finir le tour du propriétaire, un rapide examen peu de growl. En effet, il faut souvent aller chercher savoir-faire en matière de jouabilité.
de l’accastillage doré finira par nous convaincre du avec les doigts ce qu’on aurait tendance à vouloir Proposée à un tarif certes musclé mais totalement
sérieux avec lequel Warwick fabrique ses instruments. trouver naturellement. De fait, il faut revoir sa cohérent avec ses prétentions haut de gamme, la
Que ce soit le chevalet / cordier en deux parties ou conception du son et faire fi des préjugés. Un qualité des matériaux employés et l’expérience des
les mécaniques, tout respire la solidité et la capacité exemple parmi tant d’autres, mais même sur une ateliers allemands de Warwick, cette LTD 2020 nous
à traverser les épreuves du temps. Mentionnons position chevalet, façon Jaco Pastorius, il faut jouer aura appris plusieurs choses : d’une part, il existe
également les 24 frettes à la couleur si particulière, un peu de l’électronique pour récupérer du bas. Une un salut en dehors des terres de l’Ouest sauvage
typique des haut de gamme Warwick. fois fait, le son est vraiment magnifique, mais c’est (nous ne parlons pas des rues du centre de Rennes
une philosophie toute entière qui est à revoir. Pareil après 21h hors confinement) et il n’y aura pas eu
UN TEMPERAMENT ROCK AFFIRME en ce qui concerne le funk ou le r’n’b aux doigts, que du mauvais en 2020. Instrument parfait pour
La Thumb BO est un monument de confort : difficile il faut souvent couper les aigus, mais également sortir des sentiers battus, la Warwick C demande
en effet de trouver plus ergonomique que cette pousser les basses. Une autre approche consiste de la personnalité pour la dompter. Si c’est votre
basse (ou alors en piochant dans la gamme du à repasser la basse en passif et à ce moment, on cas, vous tenez là une arme de premier choix.
constructeur allemand). Toout tombe sous la main retrouve nos marques et on apprécie la qualité
et de la prise en main au réglage de l’électronique, des micros, toujours aussi précis et charpentés. Merci à Bruno Ramos pour son amicale présence
tout se fait sans réfléchir, même quand on est habitué Là où nous avons été bluffés, c’est quand nous au moment du test.
à d’autres types d’instruments. La finition des bois avons commencé à titiller le côté rock de la Thumb
rend le jeu facile et sans accroche aucune. Difficile, LTD 2020. Que ce soit au médiator, aux doigts, en
objectivement, de trouver à redire sauf à ne jurer son clair ou en son saturé, nous avons pu apprécier
que par les instruments italiens des années 50 / 60. la pertinence de la Thumb. Grosses sensations et
Là, évidemment… plaisir de jouer sont au rendez-vous. Clairement, CONTACT

www.warwick.de
Branchée dans un stack Gallien Kruger, puis un ce modèle n’est pas destiné aux âmes sensibles.
combo Fender à l’ancienne, la Warwick nous a Le son se sculpte à l’EQ et les doigts font le reste

2699 €
clairement démontré qu’elle n’était pas là pour en fonction de la position de jeu ou de la technique
faire de la figuration. En revanche, les habitués des employée. Notons au passage que l’incursion
basses passives californiennes que nous sommes dans les territoires sub-bass typiques du dub sont
ont mis un moment à retrouver leurs petits et ont extrêmement bien rendus, sans excès de basses

52
A L’ESSAI Logiciel de simulation d’amplification,

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Didier Saint G.

M
ême si les guitaristes sont
privilégiés par les éditeurs
de logiciels de modélisation,
il serait dommage que les
bassistes ne s’y intéressent
pas, car il existe des solutions qui prennent en
compte les spécificités de notre instrument.
IK Multimedia a toujours intégré des
modélisations d’ampli basse dans leur offre
AmpliTube. Avec la sortie de la version 5, il
nous a paru intéressant de revenir sur ce logiciel
futé et au final, pas si onéreux que cela.

PROCEDURE D’INSTALLATION INTERFACE SOIGNEE virtuelle dans laquelle se trouve le baffle et les
Le temps des clés (dongle) d’autorisation, Premier point positif, le logiciel fonctionne différents micros (deux par baffle, plus les deux
des procédures à rallonge et du mic mac soit comme un plugin, donc à l’intérieur d’une micros d’ambiance). On peut à loisir choisir
sans nom associé aux plugins est désormais station de travail numérique (DAW) du type de changer les micros ou leur position, ainsi
terminé. C’est une application maison qui se Logic, Cubase, Ardour, Pro Tools… soit comme que la pièce. Tous ces paramètres modifient
charge de l’autorisation et de l’installation une application autonome permettant de grandement le rendu final, sachant qu’on peut
du logiciel. Le fait est qu’en quelques jouer très rapidement, si on passe le temps aussi modifier le baffle et même (pour les HP
minutes et sans bourse délier, il est possible de chargement. de 12 pouces) les différents haut-parleurs. Il
d’obtenir la version Custom Shop du logiciel, L’interface se charge et nous amène directement est toujours possible de réinjecter une partie
qui est la version gratuite et totalement sur l’ampli choisi dans le preset de base (un du signal direct in fine grâce au mixeur intégré.
fonctionnelle, bien que fortement limitée Marshall JCM 800 de prime abord). Plusieurs Faites le calcul : signal direct, deux micros
en nombre d’émulations, mais qui comporte fenêtres sont disponibles : d’une part, l’accès à de proximité, deux micros d’ambiance, nous
déjà de quoi travailler le son de notre 4 la chaîne de traitement, juste en dessous de la en sommes déjà à 5 signaux, sachant qu’on
(5, 6…) cordes préférée. façade de l’ampli virtuel, et d’autre part, la pièce peut modifier le routing et proposer de une à

54
Nous avons apprécié l’interface utilisateur,
qui reste lisible malgré l’immense quantité
de paramètres et à l’usage, AmpliTube se
révèle être un auxiliaire de création fidèle
et finalement pas trop envahissant pour
peu qu’on se limite quand on fait défiler les
presets. Autre bonne surprise (même si on
retrouve ces options de version en version),
l’interface standalone offre la possibilité de
jouer sur des playbacks (toute une section
disponible à l’achat est présente dans le
Custom Shop), d’importer les siens, les
ralentir, enregistrer en multipiste…
Proposée à un prix plus qu’abordable,
puisque gratuit dans la version de base,
la dernière mise à jour est particulièrement
soignée et ne désorientera pas les
utilisateurs des précédentes. Les béotiens y
retrouveront leurs petits, quant à la question
trois chaînes de traitement, chacune avec ces SONS REALISTES de savoir si la modélisation est l’enfant du
5 signaux, soit 15 lignes de traitement pour Bien sûr, la question de savoir comment Diable ou une bénédiction, nous penchons
une seule piste de basse. De quoi satisfaire cela sonne reste centrale. Outre le fait plutôt pour cette deuxième option, si vous
les plus aventureux d’entre nous. qu’il est difficile de reproduire l’interaction ne vous laissez pas leurrer par les sirènes du
Pour ceux qui ne sauraient se contenter du ampli / instrument qu’on obtient sur scène avec tout virtuel. Quoi qu’il en soit, pour le home
seul Solid State Preamp disponible et son le HP qui excite les cordes, il faut reconnaître studio, le travail à domicile, la production de
baffle de 15 pouces associé, sachez que la que l’émulation est assez fine et qu’à moins videos, l’enseignant à distance (la période
version Custom Shop permet d’accéder à de se laisser déborder par l’enthousiasme et veut ça), AmpliTube offre tout ce qui est
différentes options ou packs spécialisés dans exagérer égalisation et gain, le rendu est assez nécessaire pour travailler rapidement et
les fréquences graves. Il vous faudra alors précis et en tout cas très musical. Les différentes laisser la musique au centre du débat. Par
débourser quelques euros pour obtenir une simulations font ce qu’on imagine qu’elles ailleurs, les différentes versions restent
simulation d’ampli (comme le 360 Acoustic, doivent faire et sans aller jusqu’à confronter abordables, jusqu’à la version MAX qui
mythique préamp des années 70 ou l’Ampeg directement les modèles à leur imitation, force offre toutes les options pour une fraction
B15, star des studios) ou une pédale. est de constater qu’en prenant le temps de du prix de chaque mises bout à bout. Si
simplement rechercher les bons réglages, sans vous êtes gourmand faites-vous plaisir, si
DES POSSIBILITES PLETHORIQUES faire défiler les presets (pourtant bien faits), vous êtes prudents faites-vous un setup
Bien évidemment, AmpliTube permet de se on arrive très vite à des résultats probants pour quelques dizaines d’euros : vous avez
constituer un pedalboard virtuel avec des pédales et on peut passer plus de temps à faire de la de toute façon le temps de tester toutes
parfois issues de modélisation de marques musique. Bonne nouvelle : le logiciel réagit à les modélisations. Un des logiciels les plus
prestigieuses comme FullTone, Fender ou Ampeg. la commande MIDI et on peut se confectionner aboutis et les plus fun à utiliser.
Ainsi, vous pouvez, comme bon vous semble, un pedalboard qui réagit en temps réel, ce qui
vous constituer un setup proche de celui que vous
est parfait pour utiliser notamment les wah
utilisez sur scène. Idéal pour travailler en pre-prod
et filtre très bien faits.
ou refaire des prises alors que la session de studio
est finie. Cerise sur le gâteau, IK Multimedia vous En tout cas, les modélisations respectent le
propose d’essayer chacune des options pendant son de l’instrument utilisé et on peut jouer des
72 h, de quoi avoir le temps de se faire une idée. réglages de la basse comme on le ferait sur
Parmi les packs proposés, les packs Fender et un setup physique. L’idéal étant d’utiliser un
Ampeg ont notre préférence et offrent vraiment casque pour retrouver les sensations les plus
de quoi se constituer un son typé sans dépenser proches possibles de ce qu’on aurait en studio.
plus cher que le prix d’une pédale physique. Les saturations sont particulièrement
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savoureuses et l’égalisation de chaque modèle

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fait le job. On peut également traiter a posteriori
le son avec un rack virtuel comprenant EQ et
compression. Jouer sur la distance des micros
ajoutera du son de pièce, parfait pour des
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(de 121,99 € pour la version SE à 359,00 € pour la
productions actuelles, mélangeant signal version standard), avec la possibilité d’acquérir de
direct et signal amplifié un peu plus « fragile ». modélisations individuelles ou en pack (121,99 € pour un
pack Ampeg, 4,99 € pour une pédale individuelle)
Pour autant, on peut aussi bypasser la section
amplification et se contenter des effets.

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WWW.YOUTUBE.COM/BASSISTEMAGAZINETV

SOMMAIRE
DES PARTITIONS
EN VIDÉO :
59 BRUNO RAMOS
Jeu en binaire, ternaire et trinaire dans un style gospel

62 JULES BROSSET
Créer des riffs en utilisant des modes

64 ANTONIN RUBATAT
Exercices avec utilisation des principaux effets
66 FABRICE DONNARD
A la manière d’Aston « Family Man » Barett (Bob Marley and The Wailers)

EN COMPLEMENT :
72 DIDIER BATARD - CHRISTOPHE : LES MOTS BLEUS
73 IAN KIRKPATRICK - DUA LIPA : DON’T START NOW
78 DAVID GAUCHÉ - VANILLE FRAISE : L’IMPÉRATRICE
79 JAMES GENUS - DAFT PUNK : GIORGIO BY MORODER

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BASS PLAYER
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WWW.YOUTUBE.COM/BASSISTEMAGAZINETV
VIDEO

BRUNO RAMOS

JEU EN BINAIRE, TERNAIRE ET TRINAIRE DANS UN


STYLE GOSPEL

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BASS PLAYER

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61
VIDEO
JULES BROSSET

CRÉER DES RIFFS EN UTILISANT LES MODES

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63
(

VIDEO
ANTONIN RUBATAT

EXERCICES AVEC UTILISATION DES PRINCIPAUX


EFFETS

Antonin Rubatat
Music by Antonin Rubatat
Standard tuning
= 80
1 Exo Octaver/Chorus/Delay 2 3 4

el.bs.

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7 5 0 2 5 7 7 5

( = )
= 115
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= 100
Exo Delay/Octaver
( = )
= 70 = 100
5 6 7 8

7 11 9
12 9 0 2
7 7 7 5 12 12 5 9 7 7 7 5 12 10 X 5 X 2 0
7 5 0 2 5 7 7 5

( = )
= 115
9 Exo Delay 10 11 12

6 6 6 6 6 6 6 6 8 8 8 8 8 8 8 8 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10

= 100
Exo Delay/Octaver
13 14 15 16

5 7 10 10
8 10 10
3 5 6 8

1/1

65
VIDEO
FABRICE DONNARD

A LA MANIÈRE D’ASTON «FAMILY MAN» BARRETT


(BOB MARLEY AND THE WAILERS)

THREE LITTLE BIRDS


INTRO

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DIDIER BATARD
LES MOTS BLEUS (Christophe)

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IAN KIRKPATRICK
DON’T START NOW (Dua Lipa)

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DAVID GAUGUÉ
VANILLE FRAISE (L’impératrice)

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JAMES GENUS
GIORGIO BY MORODER (Daft Punk)

79
80 www.bassistemagazine.com
servir la musique d’Antonin à travers six titres, qui alternent entre

BASS BAZAR une approche moderne aux couleurs parfois très US (« Fish ») et des
pépites instrumentales plus expérimentales, où les sub dégoulinent
de toutes parts (« Vann »). Les sonorités « Pastoriusiennes » sont aussi
de mises sur des titres plus funky, où Rubatat démontre sa maîtrise
du jeu syncopé avec le micro aigu de sa Jazz Bass. Et que dire du titre
éponyme « Second Floor » : magnifique pièce où la basse s’exprime
solo ! Antonin nous rend ici une belle copie, à l’image du musicien
que l’on connaît bien ici à la rédaction : un EP sobre et discret en

CD apparence, qui foisonne de talent !

CARLA BLEY / ANDY SHEPPARD


STEVE SWALLOW
LIFE GOES ON
ECM / Universal
THIERRY MAILLARD BIG BAND La très étroite collaboration entre le
bassiste Steve Swallow et la pianiste et
ZAPPA FOREVER compositrice Carla Bley (tous les titres
Ilona Records / L’Autre Distribution de cet album sont à mettre à son crédit) ne date pas d’hier. Unis à
On avait découvert le Big Band du la scène comme à la ville, ils n’ont cessé de multiplier les projets
pianiste Thierry Maillard en 2018 communs depuis maintenant plusieurs décennies et ce Life Goes On
avec l’album Pursuit of Happiness et en est le dernier témoignage.
les nombreuses scènes qui avaient Enregistré en trio avec la participation active du saxophoniste Andy
accompagné sa sortie. Poursuivant un Sheppard, dans les conditions du live en Suisse, l’album présente
parcours plutôt brillant, Maillard a emmené cette fois sa formation sur trois parties distinctes aux atmosphères particulières, ne serait-
les terres musicale du légendaire Frank Zappa, l’une de ses grandes ce que par la composition peu commune de cette formation sans
influences parmi beaucoup d’autres, composant un double album et batterie. L’occasion est belle pour Swallow, qui rappelons-le joue une
maximisant pour l’occasion son big band en rajoutant des trombones, basse électroacoustique cinq cordes Citron, de déployer un savoir-
des trompettes, des saxophones, des marimbas et un vibraphone faire incomparable, jouant sur le premier morceau « Life Goes On »
(Franck Tortillier) si essentiels chez Zappa. De prestigieux invités (un blues lent) des réponses au piano en pizzicati au début, puis
comme la chanteuse Camille Bertault, le saxophoniste Chris Potter passant ensuite en walking avec un gros son digne d’une contrebasse
ou le percussionniste Rhani Krija font aussi partie de l’aventure, qui et se retrouvant seul à supporter le saxophone lors de son chorus.
repose sur les solides fondations creusées par la batterie de Yoann Le phénomène se reproduit ensuite sur les autres compositions de
Schmidt et surtout la basse d’Hadrien Féraud, omniprésente sur tous Carla, avec à chaque fois la construction d’une musique en apparence
les tableaux de cette musique luxuriante et inclassable, magnifiée par simplissime, mais en fait ciselée à l’extrême, sans aucune ostentation
des improvisateurs éblouissants. Egal à lui-même, Hadrien sublime et dans laquelle chaque note compte, surtout en ce qui concerne la
les thèmes et les harmonies, sans jamais perdre son rôle crucial basse. La classe !
de soutien, et prend quelques chorus de haute volée comme sur
« Transition ».
Le Thierry Maillard Big Band devait donner plusieurs concerts de UNITED GUITARS
présentation de l’album, avec Romain Labaye à la basse, hélas
annulés. En attendant des jours meilleurs, consommez ce Zappa
VOL. 2
Mistiroux Production
Forever sans modération. L’Autre Distribution
Après l’engouement suscité par la
ANTONIN RUBATAT sortie d’un premier double album
qui avait bénéficié d’une campagne
SECOND FLOOR de crowdfunding des plus efficaces,
Autoproduit voici que Ludovic Egraz (guitariste et rédac chef de nos collègues
Vous connaissez déjà Antonin Rubatat : de Guitare Xtreme) réunit une nouvelle fois des virtuoses de la six-
ce musicien corse exilé dans la capitale cordes pour nous présenter un successeur digne de ce nom. Ainsi, on
depuis quelques années fait partie de vos y retrouve une pléiade de guests, mêlant récidivistes de la première
intervenants réguliers / préférés dans heure (Manu Livertout, Youri de Groote, NeoGeoFanatic), étoiles
Bassiste Magazine, que ce soit dans la rubrique pédagogique ou montantes de la guitare (Florent Garcia, Saturax) et musiciens de
celle des bancs d’essai. Après avoir fait son trou dans la jungle calibre international (Doug Aldrich). Le collectif n’a pas lésiné sur les
parisienne en tant que bassiste de session, Antonin sort son premier moyens pour accoucher d’un second double album à la production
EP entièrement autoproduit. Pour l’occasion, il s’est entouré d’une impeccable : les guitares ne se marchent pas dessus, la basse est très
bande de potes plutôt talentueux : Yann Van Eijk à la batterie, Thomas présente, la batterie cogne comme il faut... Le mixage, très équilibré,
Regny aux claviers et les guitaristes Pierre Danel et Quentin Godet apporte beaucoup de respiration à l’ensemble. Les compositions
du groupe Kadinja, que l’on ne présente plus. Ces derniers viennent restent par essence très orientées guitare, mais l’on est pas en reste

81
côté fréquences graves. François C. Delacoudre (Laura Cox Band, Beatles, ici revisité de façon magistrale. La basse se taille la part du
Soho Riot), l’un des bassistes français les plus en vue, nous balance lion sur une plage solo où le jeu à l’archet et les harmoniques font
de la basse saturée, des fills en veux-tu en voilà, et du solo ! Que écho au jeu pizzicato (« Contrarriba »). Un premier effort solo très
ce soit sur quatre ou cinq cordes? son association avec les batteurs réussi !
Nicolas Viccaro et Yann Coste fait des merveilles. Quel bonheur de
constater qu’il existe toujours de fervents défenseurs de la musique JOHN SCOFIELD / BILL STEWART
rock et instrumentale en France. Et comme le dit si bien l’adage :
jamais deux sans trois... On attend la prochaine galette les gars !
STEVE SWALLOW
SWALLOW TALES
ECM / Universal
LORENZO FELICIATI John Scofield et Steve Swallow (encore
RUMBLE lui) sont deux frères d’armes
Indépendant indissociablement liés par plus de
Lorenzo Feliciati nous avait surpris quarante ans d’amitié musicale,
avec son précédent opus studio, chacun intervenant sur les projets de l’autre, à tel point que lorsque
concocté au sein du projet Twinscapes le guitariste envisage de sortir un nouvel album, il fait appel à son
(en collaboration avec l’éminent Colin alter ego qui lui apporte neuf compositions que Scofield s’approprie
Edwin, bassiste de Porcupine Tree) et et qu’il retransmet ici en trio avec le batteur Bill Stewart, son fidèle
qui se voulait un hommage à la musique des années 80. Ce nouvel EP, partenaire depuis le début des années 90. Ça donne Swallow Tales
Rumble , s’inscrit quant à lui dans un registre plus jazzy et fait la part avec des morceaux déjà connus, certains étant même devenus des
belle à des arrangements de cuivres, plus présents. On y rencontre standards ; n’oublions pas que Steve Swallow a été l’un des initiateurs
tout de même rapidement des ambiances progressives, propres au du premier Real Book, où l’on retrouve d’ailleurs bon nombres des
bassiste italien, qui n’ont pu être complètement réfrénées. Comme titres ici exposés comme « Falling Grace », « Eiderdown » ou encore
d’habitude, Feliciati sait bien s’entourer et parmi les membres du « Hullo Bolinas ». Il va sans dire que le bassiste Steve Swallow est
personnel, on soulignera la présence de Jason JT Thomas (Snarky plutôt à l’aise sur cette musique qu’il a composée et qui bénéficie
Puppy, PORQ, Roy Hargrove) derrière les fûts. Le groove imparable ici d’une nouvelle lecture, en nous offrant au passage la formidable
du batteur fait des étincelles avec un jeu solide, nous gratifiant au opportunité d’apprécier son talent d’écriture, la richesse de ses
passage d’un superbe chorus sur le titre « Force Quit ». De son côté, harmonies, ainsi que sa façon de se placer rythmiquement en
Feliciati dévoile également ses qualités de multi-instrumentiste, osmose avec son complice Bill Stewart. La connivence entre les trois
jouant à tour de rôle la basse, la contrebasse, les claviers, ainsi que musiciens est patente et comme le dit si bien Scofield : « Ces titres
la guitare électrique. Les couleurs se succèdent tout au long de sont ancrés dans la réalité avec des cadences qui ont du sens et une
cet EP où certains titres sont emprunt d’une véritable atmosphère vraie force mélodique. Ce ne sont jamais des exercices purement
cinématographique. Le bassiste évite le piège de la surenchère, intellectuels, mais avant tout des chansons. »
parfois symptomatique de la musique instrumentale : nul besoin de Dont acte !
choruser à tout va, mieux vaut transmettre des émotions à travers
la composition. Au final, Lorenzo Feliciati nous offre un opus où
STÖMB
l’exploration et le mélange des styles sont de rigueur.... Quoi de FROM NIHIL
plus normal pour un musicien cherchant à s’affranchir de toutes Cezame Metal Factory
barrières ? Stömb est un quartet instrumental
originaire de Paris évoluant dans
WLADIMIR TORRES un registre post-metal / djent. La
formation francilienne s’est illustrée
INICIAL sur de nombreuses scènes, en France
L’Horizon Violet / Absilone comme à l’étranger, partageant l’affiche avec des valeurs sures
Wladimir Torres est un contrebassiste telles que Leprous, Hacride ou encore Kadinja. Après un EP et deux
français d’origine uruguayenne. albums, From Nihil vient confirmer la mouvance instrumentale dans
Autodidacte sur l’instrument, il s’est laquelle le groupe s’est définitivement inscrit, faute d’avoir trouvé la
forgé en une vingtaine d’années une perle rare : une voix. La musique de Stömb est puissante, agressive
expérience solide à la scène comme et sait aussi s’aventurer dans une sphère groove à sa manière. Les
en studio, parcourant le monde et participant à plus d’une trentaine mises en places basse/batterie sont exécutées au poil par Alexandre
d’enregistrements. Toute cette expérience accumulée est aujourd’hui Garachon (basse) et Tom Gadonna (batterie), dont la solidité permet
régurgitée dans un premier album sobrement intitulé Inicial . Ce aux guitares de s’exprimer pleinement à travers des riffs acérés et
disque nous plonge dans un univers jazz aux influences variées, où des mélodies planantes. La basse six cordes d’Alexandre est pêchue,
les saveurs latines et orientales se côtoient. Le bagage classique du profonde et fait corps avec le son du groupe. Une ambiance sombre
contrebassiste n’est pas en reste : le son boisé de sa contrebasse et poétique que le combo sait aussi traduire à travers un univers
se mêle aux ambiances feutrées des flûtes et des saxophones, et les visuel très soigné. Les morceaux sont finement construits avec une
musiciens qui l’accompagnent ne cessent d’improviser au gré des technique au service de la musique, ajoutez à cela une production
morceaux. Wladimir fait preuve de virtuosité, alternant entre chorus nec plus ultra et le tour est joué : Stömb vous entrainera dans un
et thèmes à l’unisson. Le bon goût est également au rendez-vous avec chaos instrumental dévastateur !
de savants réarrangements, tels que le mythique « Blackbird » des

82
PETER HOOK
SIGNATURE BB
La basse Yamaha Signature BB Peter Hook
célèbre la collaboration avec l’un des
bassistes les plus influents et innovants
depuis la fin des années 70. Peter Hook est
le pionnier d’un style mélodique singulier,
parfaitement reconnaissable, qui a défié les
conventions et est devenu une composante
indissociable du son de Joy Division et plus
tard de New Order, deux des groupes de
rock les plus emblématiques. Tout au long
d’une carrière de plus de 40 ans, Peter
Hook a privilégié les basses Yamaha BB
pour leur son affirmé et leur conception à
toute épreuve. Yamaha est fier de présenter
la Signature BB Peter Hook, qui combine
des éléments de sa BB1200S préférée et
de la BB734A qu’il joue actuellement en
tournée avec Peter Hook & The Light.

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