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! ClicMag n° 82
Votre disquaire classique, jazz, world Mai 2020
ClicMag
MICHAEL GIELEN
Un parangon de l’Aujourd’hui aux allures du Passé
© Marco Borggreve
© Steven Devine
Jean Françaix : L'Apocalypse selon Alexander Goehr : Symmetry Hans Werner Henze : Concerto Alvin Lucier : Nothing is Real; Wolfgang Rihm : Etude d'après M. Theodorakis : Antigone (opéra)
St. Jean, oratorio disorders reach pour piano; Ballett-Variationen; Distant Drums; Silver Streetcar; The Séraphin pour instruments et Titarenko, Worobiow, Feljaer, Liogkaja,
St. Jacobi-Kantorei Göttingen; Göttinger Huw Watkins, piano Sinfonische Zwischenspiele Sacred Fox… électroniques Migounov, Witshnewski; Alexander Cher-
Symphonie Orchester; Christian Simonis Christopher Tainton; Peter Ruzicka Matthias Kaul, percussion, voix, piano Ensemble 13; Manfred Reichert noushenko
WER6632 - 1 CD Wergo WER6692 - 1 CD Wergo WER6663 - 1 CD Wergo WER6660 - 1 CD Wergo WER2055 - 1 CD Wergo INT3316 - 2 CD Wergo
John Luther Adams : For Lou Benjamin Lees; Leonardo Balada; Modern American Bass. Musique Charles Tomlinson Griffes : Œuvres Charles Ives : Œuvres pour piano Bernard Rands : Canti Dell'Eclisse;
Harrison Ellen Taaffe Zwilich : Concertos américaine pour contrebasse orchestrales Charles Ives, piano et voix Ceremonial 3; Le Tambourin,
The Callithumpian Consort; Stephen Drury Pittsburgh Symphony Orchestra; Lorin Robert Black; John McDonald Sherrill Milnes; Boston Symphony Suite 1
Maazel Orchestra; Seiji Ozawa Philadelphia Orchestra; Riccardo Muti
NW80669 - 1 CD New World NW80503 - 1 CD New World NW80722 - 2 CD New World NW80273 - 1 CD New World NW80642 - 1 CD New World NW80392 - 1 CD New World
Ned Rorem : Concerto pour la main Ned Rorem : Winter Pages; Bright Roger Sessions : When Lilacs Last Roger Sessions : Symphonies n° Virgil Thomson : The Mother of Us Ernst Toch : Concerto pour piano;
gauche; 11 Etudes Music in the Dooryard Bloom'd 4 et 5 All (opéra) Peter Pan; Pinocchio
Rossen Milanov; Andre Previn; Gary Bridgehampton Chamber Music Festival Boston Symphony Orchestra; Seiji Ozawa Columbus Symphony Orchestra; Christian Santa Fe Opera; Raymond Leppard Todd Crow; NDR-Hamburg Symphony
Graffman Badea Orchestra; Leon Botstein
NW80445 - 1 CD New World NW80416 - 1 CD New World NW80296 - 1 CD New World NW80345 - 1 CD New World NW80288 - 2 CD New World NW80609 - 1 CD New World
Simon Bainbridge : Concerto pour Richard Barrett : Sensorium; David Blake : Concerto pour violon; John Casken : Concerto pour vio- Michael Finissy : Mars & Venus; Alexander Goehr : Behold the Sun;
alto; Fantasia… Memento; Residua In Praise of Krishna loncelle; Darting the Skiff; Maharal Traum des Sängers; WAM; Enek Metamorphosis; Sinfonia…
BBC SO; Simon Bainbridge; London BBC SO; Arturo Tamayo Iona Brown; Philharmonia Orchestra; Dreaming; Vaganza Ensemble IXION; Michael Finissy London Sinfonietta; Oliver Knussen
Sinfonietta; Michael Tilson Thomas Norman del Mar Heinrich Schiff; John Casken
NMCD126 - 1 CD NMC NMCD041 - 1 CD NMC NMCD129 - 1 CD NMC NMCD086 - 1 CD NMC NMCD043 - 1 CD NMC NMCD095 - 2 CD NMC
Sadie Harrison : An Unexpected Jonathan Harvey : Body Mandala; Robin Holloway : Concerto pour Elisabeth Lutyens : Musique de Stuart Macrae : Concerto pour Colin Matthews : Concerto pour
Light; Œuvres choisies Œuvres orchestrales orchestre n° 2 chambre violon; Motus; Stirling Choruses… violoncelle n° 1; Hidden Variables;
Rusné Mataityté; Orchestre St Christopher Anu Komsi; BBC Scottish Symphony BBC SO; Oliver Knussen Ensemble EXAUDI Christian Tetzlaff; BBC Scottish SO; Ilan Memorial…
de Vilnius; Donatas Katkus Orchestra; Ilan Volkov Volkov; Susanna Mälkki Alexander Baillie; Michael Tilson Thomas
NMCD125 - 1 CD NMC NMCD141 - 1 CD NMC NMCD015 - 1 CD NMC NMCD124 - 1 CD NMC NMCD115 - 1 CD NMC NMCD101 - 2 CD NMC
David Matthews : Symphonie n° 4; Thea Musgrave : Turbulent Lands- Edwin Roxburgh : Saturn; Concerto Nicholas Sackman : Hawthorn Howard Skempton : Musique de Judith Weir : Concerto pour piano;
Cantiga; September Music; Introit capes; Songs for a Winter's Evening; pour clarinette BBC SO; Andrew Davis chambre Distance & Enchantment; Œuvres
East of England Orchestra; Malcolm Two's Company Linda Merrick; RNCM Symphony Orches- Birmingham Contemporary Music Group; choisies
Nabarro BBC SO; Jiri Belohlovek tra; Edwin Roxburgh EXAUDI; James Weeks William Howard; Schubert Ensemble
NMCD084 - 1 CD NMC NMCD153 - 1 CD NMC NMCD119 - 1 CD NMC NMCD027 - 1 CD NMC NMCD135 - 1 CD NMC NMCD090 - 2 CD NMC
L
siteur, qui y laisse poindre un discours de musique nouvelle par ses œuvres ’abondance, celle des événements Orchestra Krasnoyarsk; Vladimir Lande, direction
plus mélodique. On y lit l’influence de lyriques, mais aussi instrumentales soniques, est un des éléments qui WER5126 • 1 CD Wergo
C
fantasmée. Immense territoire encore paradoxalement l'auditeur explorer de de 20 ans, un brio saisissant au Quasi- e coffret de cinq disques est la
sauvage où la nature est omniprésente nouveaux territoires sensuels et dépay- Faust, mais comment ne pas entendre compilation des 4 volumes déjà
sous toutes ses formes : faune, flore, sants. Un disque réussi et attachant. comme les deux mouvements suivants, parus chez le même label qui regrou-
lacs, et montagnes. De quoi inspirer (Jérôme Angouillant) surtout Prométhée, manquent du creu- paient les concertos pour clavecins.
à ce grand raconteur d'histoires, fas- sement sonore, de la poésie métaphy-
ciné par les magiciens des steppes, une En complément s'ajoutent ici les trois
sique qu’y mettait Marc André Hamelin,
musique orchestrale puissante et force- et chez le même éditeur, Vincenzo Mal- concertos pour violon (BWV 1041-43)
ment évocatrice où les bois et les vents tempo, qui y convoquait des couleurs et celui pour hautbois et violon BWV
jouent leur propre rôle. Le trompettiste, busoniennes ? Demi réussite donc, 1060 R. Lars Ulrik Mortensen qui dirige
tour à tour chaman, cheval ou bouleau, mais comment expliquer alors qu’il le Concerto Copenhagen depuis 1999
navigue non sans difficultés au long semble passer à coté de la part lyrique s'est bien entouré, notamment de Tre-
de cette rivière sonore inextinguible, de la Grande Sonate, sa réussite dans
la "Yeniseh", la "rivière des larmes" où vor Pinnock dans un des concertos
les trois volets des magnifiques Souve-
étaient situés camps et goulags pen- pour deux clavecins et du violoniste
nirs ? La romance faussement tendre
dant la période stalinienne. La partition d’Aime-moi, les divagations nocturnes Manfredo Kraemer. Si l'on est d'emblée
Charles-Valentin Alkan (1813-1888)
est divisée en six épisodes, variant de Le vent (une des plus belles pièces convaincu par l'éloquence et la vélocité
paysages (Rocks, Yeniseh, In tune Grande Sonate, op. 33 "Les quatre âges"
[20 ans; 30 ans Quasi-Faust; 40 ans Un
caractéristiques d’Alkan), le tombeau des clavecinistes, on l'est moins par la
with Nature) et thématiques (Horses, très Liszt, ouvert par un glas obstiné, de prévisibilité des tempi et leur implacable
heureux ménage; 50 Prométhée enchaîné];
Shamanic journey) pour une musique Trois Morceaux dans le genre pathétique, Morte, que Mark Viner entend comme et mécanique motricité rythmique. Le
d'une consistance irréprochable et dé- op. 15 "Souvenirs" [Aime-moi; Le vent; la vaste paraphrase sur le Dies Irae
bordante en modulations électrisantes, Concerto Copenhagen réagit au quart
Morte] qu’elle est en effet, sont les vrais grands
timbres éclectiques et dynamiques Mark Viner, piano moments de ce disque attachant. de tour comme un moteur bien rodé.
explosives. A la fois savante et ludique, PCL10209 • 1 CD Piano Classics (Jean-Charles Hoffelé) Tout est si lisse, si somptueusement
la seconde œuvre d'inspiration russe articulé, rehaussé par une prise de son
elle aussi malgré son titre, "Leporello
Giovanni", a été composée pour deux D eux albums Thalberg et un plein
disque du Liszt transcripteur
d’opéra, tous assez époustouflants,
flatteuse, que l'on écouterait bien ces
cinq volumes d'une oreille distraite sans
contrebasses (dont une contrebasse
balalaika) et confronte habilement, à et comme venu d’un autre monde un y voir une seule interrogation (ou peut-
travers quelques thèmes de l'opéra de subtil bouquet de pièces de fantai- être comparer la sonorité des différents
Mozart. Le caractère noble et rustique sie de Cécile Chaminade, Mark Viner clavecins ?) une seule problématique :
des deux instruments, la tradition folk- affiche une discographie aussi rare que comment redécouvrir aujourd'hui ces
lorique et un certain classicisme. Une détonante. Il n’en est pas à son premier
œuvres dont la discographie est jalon-
curiosité. (Jérôme Angouillant) opus chez Alkan, pour le même éditeur
Les 25 Préludes, les Etudes op. 35 née par autant de versions historiques :
l’avaient déjà montré chez lui dans la Johann Sebastian Bach (1685-1750) Leonhardt, Koopman ou von Asperen,
part la plus virtuose, la plus ardue aussi Concertos pour clavecin n° 1 à 7, BWV Hugget, Schröder sans oublier Hahn,
de ce continent de piano, si l’on en croit 1052-1058; Concerto pour flûte, violon, Faust et Fischer (pour le violon). Peut-
son éditeur, il se serait même engagé clavecin, cordes et basse continue en
être manque-t-il ici une mise en pers-
dans l’intégrale. La Grande Sonate op. la mineur, BWV 1044; Concerto pour 2
clavecins, cordes et basse continue en pective ou bien simplement le génie
33 et ses "quatre âges" marie la virtuo-
do mineur, BWV 1060; Concertos pour 2 de l'interprète, un supplément d'âme
sité la plus inextinguible avec l’imagi- clavecins et cordes en do, BWV 1061-1062;
naire soufré, la face diabolique jusqu’à qui vient s'ajouter à la technique, si
Concertos pour 3 clavecins et cordes, BWV
l’étrange qui ouvrent les portes du plus 1063-1064; Concerto pour 4 clavecins, brillante soit-elle. Esprit es-tu là ?
secret des cabinets de travail d’Alkan. Il cordes et basse continue, BWV 1065; (Jérôme Angouillant)
Gregorio Zanon (1980-)
Sonata B; Jours de janvier; Dans les bois
éternels; 3 études Goldberg; Hyperion; cette Poétique qui lui est consacrée, boration avec Andrés Gomis, de Sigma
Recollected Pieces, Part 1-3; Anima Sélection ClicMag ! cycle pour quatuor de saxophones Project, pour les deux autres mou-
Cédric Pescia, piano; Gregorio Zanon, piano (l’ensemble espagnol Sigma Project) vements, demandant aux musiciens
CLA1912/13 • 2 CD Claves en trois mouvements, il s’inspire pour d’adapter leurs gestes techniques en
S 'il est peu représenté au concert chez le premier de Knossos, le site archéo- fonction de leurs propres caractéris-
nous, le compositeur suisse Grégo- logique crétois où le roi Minos fit bâtir tiques, physiologiques, et de celles de
rio Zanon né en 1980, poursuit pourtant ce dédale où perdre le Minotaure, créa- leurs instruments, afin d’aboutir aux
une belle carrière européenne enchaî- ture mi-homme mi-taureau : un par un, meilleurs résultats. Et quels résultats !
nant les créations (Milan, Londres). Sa chaque instrumentiste se met en place Klimmen En Dalen se réfère à l’escalier
musique a l'avantage d'être dépourvue ; saxophone par saxophone, l’ensemble sans fin de l’artiste néerlandais Maurits
de dogmatisme et montre un langage se construit. Avec Ricard Capellino, le Cornelis Escher, où l’enchevêtrement
singulier. Il s'est ici associé au pianiste compositeur développe une "micro- permanent de lignes et sons ascendants
Alberto Posadas (1967-) instrumentation générative", au travers et descendants affolent notre sens de la
Cedric Piesca pour enregistrer sa mu-
sique pour piano et se partagent éga- Poética del Laberinto, pour quatuor de de techniques de jeu spécifiques desti- direction. Inspiré par la nouvelle El Jar-
saxophones [I. Knossos; II. Klimmen en nées à enrichir les couleurs sonores de dín De Senderos Que Se Bifurcan de
lement les deux disques de cet album.
dale; III. Senderos que se bifurcan]
Le pianiste français se colletant les l’instrument. Et la musique de Posadas Jorge Luis Borges, où il est question
Sigma Project
pièces les plus difficiles d'exécution, le acquiert ainsi cette étrangeté qu’Atmos- d’un livre-labyrinthe, labyrinthe non pas
compositeur les pages brèves et disons WER7390 • 1 CD Wergo pheres de György Ligeti a insufflée spatial mais temporel, Posadas recycle
plus "légères". Ainsi les trois cahiers de
petites scénettes pittoresques intitulées
"Recollected pieces". Aussi plaisantes
C omposer, dit Alberto Posadas, c’est
comme entreprendre un voyage
au travers d’un labyrinthe. Alors, dans
à la bande-son de 2001, Odyssée de
l’Espace, le film de Stanley Kubrick. Le
compositeur travaille en étroite colla-
cette idée originale dans le troisième
mouvement de ce cycle hors du com-
mun. (Bernard Vincken)
P
Prague en interprétant chaque année les eter Rösel, soixante-quinze prin- cades très Haydn (et cette main droite d’une nuit de clavier, quelle expérience !
Suites de Bach. Son père, premier vio- temps, vient d’enregistrer en concert qui file en divagant) est un modèle qui me rappelle le tout jeune Kempff.
loncelle de la Philharmonie Tchèque, les en prévision de l’année Beethoven, d’équilibre et d’audace. Faire contraster L’architecture inflammable du final est
lui avait montrées dès que l’adolescent toute les Sonates pour le label japonais cette Sonate de fantaisie avec le grand unique, hors norme. Tout grand disque.
fut en mesure de les jouer, il n’avait plus King Records (et les Concertos, et des œuvre de la Hammerklavier est une (Jean-Charles Hoffelé)
cessé depuis. À l’été 1984 Supraphon
lui demanda finalement d’enregistrer le
cahier dans la salle d’orgue du Rudol- des années 1730-1740, période relati- de l’English Concert, Trevor Pinnock
finum, mais à la condition que les six vement tardive dans la vie de Bach, et n’était pas un musicien compassé :
Suites tinrent sur deux microsillons. Il où l'usage de la viole de gambe était nombreuses sont ici les pages que l’on
fallait abandonner toutes les reprises. sur son déclin. L'écriture n'a rien à voir croirait jouées par un tout jeune cla-
Vectomov n’hésita pas, dessinant plus avec le style spécifiquement lié à la viole veciniste ! Pour ne citer que quelques
encore les danses et les récits qui de gambe française. Deux sonates sont exemples : le Rondeau et le Capriccio
dans ce bref imposé filaient avec un de facture corellienne (4 mouvements), de la 2° partita manifestent une joie de
surplus de vie. La sonorité légendaire, la troisième (3 mouvements) s'appa- vivre étonnante ; la Toccata de la 6° est
si lyrique, si pleine de celui qui fut le rente à un concerto brandebourgeois. d’un dramatisme foudroyant ; les Sara-
plus grand violoncelliste tchèque de sa Comme la BWV 1027 a été conçue à bandes des 1°et 6°, loin d’être mièvres, Antonio Bazzini (1818-1897)
génération, éclate dans cette gravure l'origine pour deux flûtes et continuo ont le sens de la grandeur ; la Gavotte Fantaisie sur des thèmes d'après "La
si singulière, chantant avec une géné- (BWV 1039), on peut penser que les de la 6°, ainsi jouée sur le jeu luthé, est Traviata", op. 50; Fantaisie sur des thèmes
rosité, une ardeur que l’on entendait 3 sont des transcriptions pour viole, délicieuse ; la Gigue de la même partita d'après "I Masnadieri" / C. Sivori : Fantai-
déjà dans son insurpassée gravure du d'œuvres destinées d'abord à d'autres acquiert un caractère déhanché sympa- sie sur des thèmes d'après "Il Trovatore",
Deuxième Concerto de Martinu. Mais instruments. Dans la discographie pro- thique ; la Burlesca de la 3° partita est op. 20; Fantaisie sur des thèmes d'après
"Un ballo in Maschera", op. 19
ce chant si dense sait aussi élever les lifique de ces pages, ce CD n'est pas d’une verve déchaînée ; l’Allemande
allemandes et les sarabandes vers une Alessio Bidoli, violon; Bruno Canino, piano
nouveau : il reprend de façon encore de la 4° est abordée judicieusement
dimension supplémentaire où la spiri- plus scandaleusement "basique" une avec une tendre liberté ; la Courante CON2115 • 1 CD Concerto
A
tualité d’un Casals semble s’inviter : cet réalisation de 1998 : seulement 38 de la même partita ou le Passepied u XIXe siècle, il était difficile, et très
archet parle comme celui du catalan, minutes de musique, et le livret est car- de la 5° jaillissent sans complexes. coûteux, de réussir à entendre tous
mais sans toute sa rugosité, le timbre rément supprimé ! Mais l'interprétation Dans leur grande majorité, ces pièces les grands opéras. C'est ce qui explique
uni de grande viole du Gagliano 1712 tutoie les meilleures. Un modèle d'équi- s’écoutent avec bonheur. Cette réédition le succès des arrangements virtuoses
qu’il aura choisi explicitement pour libre, de précision, un choix judicieux est une excellente idée, d’autant plus pour piano et/ou violon à cette époque.
cet enregistrement, si beau, l’en garde. des registres sur le clavecin, des tempi qu’elle est vendue à un prix très doux. L'objectif de cet album est de nous faire
(Jean-Charles Hoffelé) idéaux, une lisibilité, un allant, un en- (Jean-Paul Lécot) découvrir quatre opéras de Verdi (La
train et une profondeur remarquables.
(Bertrand Abraham)
Suite pour violoncelle est jouée au
Sélection ClicMag ! saxophone baryton. Les néophytes
seront surpris par le parallèle que l'on
peut établir entre les deux instruments.
On retrouve la rondeur, la profondeur et
la fluidité du jeu original avec en plus
la couleur cuivrée et boisée du saxo-
Johann Sebastian Bach (1685-1750) phone. On semble même entendre les
Sonates n° 1 à 3 pour viole de gambe et coups d'archet et la légèreté des trilles
clavecin, BWV 1027-1029 sur le manche du violoncelle. De même,
Hille Perl, viole de gambe; Michael Behringer, la Partita en la mineur pour flûte est
clavecin Johann Sebastian Bach (1685-1750) reprise au saxophone soprano qui, avec
HC19004 • 1 CD Hänssler Classic Six partitas pour clavecin, BWV 825-830 Johann Sebastian Bach (1685-1750) la judicieuse résonance du lieu d'enre-
Trevor Pinnock, clavecin Suite pour violoncelle n° 2, BWV 1008;
C es sonates n'ont pas été publiées, à gistrement, s'adapte superbement à
HC19053 • 2 CD Hänssler Classic Partita pour flûte, BWV 1013; Partita pour l'œuvre. La brillance et le pétillant du
l'origine, en recueil. Toutes relèvent violon n° 2, BWV 1004
O
non du modèle "continuo" (accompa- n est tout d’abord surpris que l’édi- timbre de l'instrument s'y font particu-
Arno Bornkamp, saxophone
gnement à réaliser à partir d'une basse teur n’ait pas jugé bon d’adjoindre lièrement apprécier. La sonorité chaleu-
chiffrée) mais du modèle "obligato" le moindre livret à cet enregistrement ! GEN20681 • 1 CD Genuin reuse et limpide teintée de mélancolie
(accompagnement entièrement écrit
par le compositeur). Les deux lignes
Puis on découvre, écrit en tout petit,
qu’il s’agit d’un "remastering" d’une
prise de son de 1998. Mais le plus
S i un disque de saxophone intéres-
sera plus souvent les pratiquants
de l'instrument, il n'est pas interdit aux
du saxophone alto illumine la Partita
n°2 en ré mineur pour violon avec ses
volutes mélodieuses et sa délicatesse
mélodiques du trio sont confiées, d'une
part à la viole, de l'autre à la main droite important est évidemment l’interpré- mélomanes amateurs de nouvelles sen- aérienne. Alliant finesse et virtuosité,
du claveciniste, la basse incombe à la tation de ces œuvres bien connues de sations d'y jeter une oreille curieuse. Ce l'interprétation d'Arno Bornkamp est
main gauche de ce dernier. Ces œuvres Bach. Interprète anglais réputé de la sont ici des œuvres pour instruments remarquable. Son agilité et sa musica-
s'apparentent donc aux sonates BWV musique baroque, soit en tant que cla- solistes de Jean-Sébastien Bach qu'a lité captivent l'auditeur tout du long. Du
1030 à 1032 pour flûte, et doivent dater veciniste soit, à partir de 1973, à la tête repris Arno Bornkamp. La deuxième beau travail ! (Laurent Mineau)
Traviata, Le Trouvère, Les Brigands, Un en écoute comparative...), mais l'année sont marquées par une grande clarté,
L a discographie du couplage archi-
classique concerto/romances est
abondante, quels sont les atouts de
Bal masqué) par le biais de fantaisies anniversaire du compositeur nous en une finesse de toucher que Kurt Sander- cette reparution ? Bien qu’anecdotique,
pour violon et piano de deux des plus offre cet extrait à prix économique, ling – ce dernier avait pris la nationalité le premier est le petit complément de
grands virtuoses du XIXe siècle : Anto- opposant judicieusement la fougue du programme : le mouvement de concer-
russe et était devenu chef principal de
nio Bazzini (1818-1897) et son principal dernier des trois Razumovsky à la haute to en Ut majeur WoO 5, donné ici dans
rival en Italie, Camillo Sivori (1815- inspiration quasi métaphysique de l’Orchestre symphonique de Berlin - ac-
le plus simple appareil de ses quelques
1894), seul véritable élève du grand l'opus 131. Et ces interprètes ont tout, compagne avec beaucoup de vigilance.
260 mesures connues (9 minutes).
Paganini. Leurs approches de la fantai- l'assurance et l'exactitude, l'esprit et la En 1963, le Concerto “l’Empereur” est Ensuite vient la prestation de l’orchestre
sie opératique sont très différentes. En finesse, l'homogénéité et l'imagination saisissant par les contrastes entre un du Gewandhaus dans le concerto, sous
tant que "musicien pathétique et grave", sans esbrouffe, pour nous rendre les orchestre puissant et tenu fermement la baguette de Masur. Quelle richesse
Bazzini cherche à rendre le caractère surprises et contrastes du quatuor ici (un peu perdu aussi parfois dans les sonore et quelle attention aux détails !
dramatique d'un opéra mais également médian : ambiguïté harmonique d'un
dialogues chambristes avec le soliste), Magnifique. Quant au soliste, il est
à en suivre le déroulement. De son premier mouvement en hommage
et un pianiste au jeu éminemment tout à fait typique de ce qu’on pourrait
côté, chez le "musicien habile" Sivori, évident au quatuor dit des Dissonances appeler les "versions de Konzertmeis-
les thèmes ne sont qu'un prétexte à un de Mozart, ostinato hypnotique du se- aérien. Très belle interprétation égale-
ter". C’est bien ce qu’était Karl Suske
déluge d'effets pyrotechniques. L'inter- cond, finale combinant fugue et forme ment de la Sonate “Les Adieux”. Dieter au moment de l’enregistrement, et il en
prétation de Alessio Bidoli (1986-) se sonate (là encore, la symphonie Jupiter Zechlin joue pleinement du caractère présente tous les attributs : un son peu
montre à la hauteur de ces deux géants de Mozart !) dans une verve ponctuée narratif de l’œuvre, que Beethoven a projeté, chambriste, sans un soupçon
du violon. Ce très bel enregistrement d'indications métronomiques à la limite
est accompagné d'un impressionnant composée suite au départ précipité de d’héroïsme, privilégiant le flux musical
du jouable. Et le quatuor plus tardif est
livret de 70 pages dont quelques por- la famille impériale. Les troupes napo- dans une dynamique modérée… tout
idéalement construit jusqu'à ne plus lier
traits de l'époque. (Charles Romano) léoniennes étaient devant Vienne qui ça peut sembler peu enthousiasmant,
qu'en un seul ses sept mouvements
mais donne en réalité l’impression
comme improvisés sur fond de réci- fut bombardé. L’équilibre d’un jeu très
plutôt inhabituelle dans cette œuvre
tatifs ou autres cadences libres, dans défini met en scène cette œuvre “à pro- et assez poétique que le violon entre
une économie de moyens qui apparaît gramme”, jusque dans un finale d’une et sort de l’orchestre. Très loin, donc,
d'autant plus essentielle pour assurer
exaltation fantastique. (Jean Dandrésy) des versions de solistes (qui préférera
un sentiment de continuité. Vraiment, si
vous ne connaissiez pas ces versions,
précipitez-vous ! (Gilles-Daniel Percet) d’une dizaine d’années, le compositeur
Sélection ClicMag ! a changé, sa conception dramatique,
son public viennois également. On au-
rait cependant tort de ne considérer le
Ludwig van Beethoven (1770-1827) premier état de la partition que comme
Quatuors à cordes, op. 131 & 59 n° 3 une ébauche, une sorte de brouillon.
Suske-Quartett Bien sûr, elle connut des développe-
0301497BC • 1 CD Berlin Classics ments, des enrichissements (fin de
l’air de Florestan, II, 1) mais, au fil des
Q uand on soulève un rideau de fer
trop longtemps abattu sur ce qu'on
a de plus précieux en stock, rayon fines
modifications, découpage et autres
changements de place des numéros,
épices musicales, on est d'autant plus Ludwig van Beethoven (1770-1827) il y eut également des retraits (trio
Ludwig van Beethoven (1770-1827) "Ein Mann…", I, 2, duo "Ehe froh…",
ébloui par quelques soleils que d'au- Concerto pour piano et orchestre n° 5 en mi
bémol majeur, op. 73; Sonate pour piano Fidelio, op. 72, opéra en 2 actes II, 2). Année Beethoven oblige, Berlin
cuns ne soupçonnaient pas toujours. Helen Donath, soprano (Marzelline); Edda Moser,
De quoi s'étonner que notre fine fleur n° 26 en mi bémol majeur, op. 81a "Les Classics propose donc de redécouvrir
adieux" soprano (Leonore); Eberhard Büchner, ténor
critique dédaigne encore assez souvent cette partition originale à plus d’un titre,
Gewandhausorchester Leipzig; Dieter Zechlin, (Jaquino); Richard Cassily, ténor (Florestan);
ces trésors d'ex Allemagne de l'Est que Reiner Goldberg, ténor; Siegfried Lonrenz, baryton; dans une distribution d’anthologie qui
piano; Kurt Sanderling, direction subjugue par son inspiration incandes-
sont des pianistes tels Peter Rösel ou Theo Adam, basse (Don Pizzaro); Hermann
Annerose Schmidt, ou encore comme 0301502BC • 1 CD Berlin Classics Christian Polster, basse (Don Fernando); Karl cente. Si le chef Blomstedt et l’orchestre
B
ici cet extraordinaire quatuor Suske. elle réédition proposée par le label Ridderbusch, basse (Rocco); Gunther Emmerlich, y sont pour beaucoup, on est charmé
Berlin Classics. Ce disque réédité à récitant; Rundfunkchor Leipzig; Staatskapelle par la fraicheur d’Helen Donath (Marzel-
Prenant le nom de son premier violon,
Dresden; Herbert Blomstedt, direction
il a été formé en 1965 par des membres plusieurs reprises fit partie des archives line), conquis par la puissance héroïque
de la Staatskapelle de Berlin, et plus d’Eterna, maison de disques d’Alle- 0301499BC • 2 CD Berlin Classics d’Edda Moser (Leonore), époustou-
L
tard, le changement de son leader lui magne de l’Est. Le pianiste Dieter Ze- a continuité entre Léonore (1805) flante dans l’acte III. Les voix mascu-
fit prendre un autre nom, le Berliner chlin (1926-2012) fut l’un des artistes et Fidelio (1814) est évidente. En lines ne sont pas en reste. On regrettera
Quartett. Nous connaissions depuis “officiels” de la RDA. Ses interpréta- témoignent la totalité des personnages que, pour cette réédition, l’éditeur n’ait
longtemps au disque sa formidable in- tions du répertoire classique et roman- comme la reprise de la plupart des airs pas proposé le livret qu’elle méritait.
tégrale Beethoven (à placer au sommet tique (Bach, Mozart, Beethoven, Schu- du premier dans le second opus. Pour Mais le plaisir des oreilles est absolu.
avec seulement quatre ou cinq autres bert, Schumann, Brahms, notamment) autant, la rupture existe aussi. En près (Alain Monnier)
Q
russe sculptrice du son (Bashki-rov). surtout dans les innombrables notes ue voilà un superbe disque ! Sous signer. Les contrastes sont immenses
Et la meilleure de ses critiques quand répétées de la main gauche, et l’orga- les doigts de Michael Korstick, l’in- en termes de dynamiques, de vélocité.
elle déclara : "Il faut faire sa propre niste Guido Pellizzari utilise fort peu les tégrale des Préludes de Kabalevski sé- L’inventivité de Kabalevski apparaît sans
démarche, jour après jour, années après autres jeux (multiples flûtes et encore duit d’emblée. La variété des couleurs, limites. Dans cette écriture parfaitement
années. Il faut parvenir à être quelqu'un moins jeux d’anches solistes, cornets, des rythmes, des modes d’attaque tonale, il joue de toutes les dissonances,
de vrai... La musique ne pardonne pas etc.) Il faut attendre la courte page finale traduisent la diversité de ces "carnets sature l’espace, n’utilise le piano que
l'absence de vérité." Seul petit regret pour entendre - enfin ! - une registra- d’esquisses". Trente-sept pièces en tout dans son registre percussif avant de
pour ce disque : une prise de son un tion "orchestrale". Dommage : l’idée de qui recréent parfois un folklore imagi- l’abandonner à un largo funèbre ou bien
peu mignonnette maigrelette, manquant base méritait mieux pour rendre justice naire enfoui dans le postromantisme ou à un allegro tenebroso (Prélude n° 16
un peu d'assise et de moelleux dans les à cette version pour orgue méconnue. bien s’en éloignant fortement. Aucune op. 38). Les Préludes op. 61 sont à vo-
graves. (Gilles-Daniel Percet) (Jean-Paul Lécot) pièce n’est "d’avant-garde" (l’opus 61 cation pédagogique et dans l’esprit de
ceux de Chostakovitch. Plus rares, les
Trois Préludes op. 1 sont l’œuvre d’un
Sélection ClicMag ! O n sait peu de choses du dénommé
Juan Esquivel né vers 1560 dans
la région de Salamanque, sinon que
des voix qui l'éloigne de la missa paro-
dia classique. Le Magnificat quinti toni
étudiant de la classe de Goldenweiser.
Une virtuosité explosive anime ces
à six voix alterne versets en plain chant
pages si proches de l’univers de Scria-
l'ensemble de ses partitions figure et polyphonie à six voix. Si l'Ave Regina bine. (Jean Dandrésy)
dans un recueil découvert en 1973 à la Caelorum est une suite d'éléments
catedral de Ronda extraordinaire cité du imitatifs, le Nunc Dimittis se montre
sud de l'Espagne bâtie à flanc de col- plus concis et déclamatoire. Le flam-
line. Un volume de 598 pages imprimé boyant Sancta Maria quant à lui est une
en 1613 regroupant six Messes et un belle réussite de musique pour double
grand nombre de Magnificat, Répons,
chœur, les huit voix produisant une har-
Hymnes et Psaumes. L'ensemble De
monie aussi riche qu'expressive. Après
Profundis basé à Cambridge et dirigé
deux albums remarquables consacrés à
Juan Esquivel Barahona (1563-1614) par le chef Eamonn Dougan a choisi
d'enregistrer la Missa Hortus conclusus deux compositeurs de la Renaissance
Missa Hortus conclusus; Regina caeli; (…Est Dei genitrix), dernière messe du espagnole (Bernardino de Ribera et
Veni, domine; Ego sum panis vivus; Alma recueil, en y incorporant un Magnificat Sebastian de Vicanco (Hypérion 2014, Raul Koczalski (1885-1948)
redemptoris mater; Magnificat quinti toni; et quelques Motets. Basée sur un motet 2018), l'ensemble De Profundis nous Intégrale des mélodies, vol. 1. 21 Ge-
Ave regina caelorum; Nunc dimittis; Sancta prouve une fois de plus sa parfaite
de Rodrigo de Ceballos, qui s'inspirant dichte, op. 122; Quatre lieder romantiques,
Maria; Te lucis ante terminum; Salve maîtrise de ce répertoire : précision des op. 63; Quatre Hafis-Lieder, op. 104
du Cantique des Cantiques distille plus
regina / R. de Ceballos : Hortus conclusus voix, étagement des pupitres et sur-
de sensualité que de prière, les diffé- Katarzyna Dondalska, soprano; Michal Janicki,
Ensemble De Profundis; Eamonn Dougan rents états de la messe montrent une tout une belle ardeur communicative. baryton; Michal Landowski, piano
CDA68326 • 1 CD Hyperion grande singularité dans la distribution (Jérôme Angouillant) AP0601 • 1 CD Acte Préalable
H
Jenny Soonjin Kim fait ce qu’elle peut oward Griffiths arrive bientôt au 10 n° 1-6
Leopold Kozeluch (1747-1818) et on souffre avec elle. Comme déjà bout de la première intégrale des Ensemble Violini Capricciosi [Daria Gorban,
Intégrale des sonates pour clavier, vol. 3. signalé en d’autres occasions, quelle neuf symphonies de Franz Krommer, violon; Marta Noelia Jiménez Vega, violon; Eirini
Sonates n° 17 à 33 difficile alchimie que le ménage à trois Stratigopoulou, alto; Octavie Dostaler-Lalonde,
puisqu'il ne lui manque plus désor- violoncelle; Juan Diaz, contrebasse; Alexandr
Jenny Soonjin Kim, piano-forte [piano Michael d’un instrument, d’une œuvre et d’une mais que la 8° pour que le cycle soit Puliaev, clavecin; Igor Ruhadze, violon, direction]
achevé. Les deux symphonies propo-
BRIL95290 • 3 CD Brilliant Classics
sées sur ce CD datent respectivement
L
dont les œuvres symphoniques et de 'apprentissage de l'écriture pour
Sélection ClicMag ! musique de chambre furent publiées à
de 1823 et de 1830, la dernière écrite
peu avant la mort du compositeur. Cette violon, passa, pour J.-M. Leclair,
Berlin, Vienne et Milan. Il est mainte- 9° ne semble d'ailleurs ne jamais avoir par la danse — art aristocratique par
nant totalement oublié, même dans son été exécutée avant cet enregistrement. excellence sous Louis XIV et Louis
propre pays. Et pourtant les concertos Toutes ces symphonies sont construites XV. Évolution naturelle : tout maître à
présentés ici sont tout à fait délicieux ! sur le même modèle et Krommer adopte danser maniait la "pochette" ou violon
D’une qualité enthousiasmante, ils n’ont invariablement la forme classique héri- miniature. Leclair, maître de ballet à
pas à pâlir face aux œuvres de la même tée du XVIII° siècle. Il est frappant de Turin et à Paris fréquenta nombre de
époque connues aujourd’hui. L’écriture penser que cette 9° est postérieure à la hauts lieux musicaux et perfectionna
est au service d’une musicalité réjouis- mort de Beethoven et à celle de Schu- son jeu violonistique auprès de Somis,
sante et sensible au lyrisme lumineux, bert. Krommer ignore en effet com- de Locatelli et de Chéron. Le plus ita-
intense et captivant. La légèreté et l’agi- plètement l'évolution ultime des deux lien des compositeurs français — "tout
Joachim Kaczkowski (1789-1829) lité du violon à la virtuosité élégante grands génies dont il était l'aîné mais annonce en lui le Corelli de la France"
Concertos pour violon n° 1 et 2 y fait des merveilles. Les mélodies disait Blainville — alliait idéalement
dont il se trouva être aussi par sa longé-
Agnieszka Marucha, violon; Henryk Wieniawski peuvent autant exprimer de la poésie virtuosité et modération et incarnait la
vité le contemporain. Howard Griffiths
Lublin Philharmonic; Wojciech Rodek, direction
qu’une joie dansante et populaire. La insuffle à l'orchestre de Lugano (un quintessence de l'équilibre entre les
AP0470 • 1 CD Acte Préalable soliste Agnieszka Marucha, que l’on orchestre "moderne" mais qui a adopté idiomes musicaux des deux pays. Il
Q uel bel album tant au niveau des a déjà pu apprécier dans des enregis- les techniques de jeu "historiquement laissa, pour l'essentiel, des recueils de
œuvres que de l’interprétation ! trements précédents du même label, informées") une énergie débordante et sonates pour violon(s), et deux col-
Le label Acte Préalable consacré à la maîtrise merveilleusement le discours met en valeur les trouvailles sinon les lections de 6 concertos. Son écriture,
musique polonaise nous permet de accompagnée d’un orchestre expressif. bizarreries instrumentales dont Krom- particulièrement raffinée, d'une grande
redécouvrir des compositeurs oubliés Ces œuvres emporteront sans conteste mer était friand. Le très original premier richesse dans les voix intermédiaires,
de qualité. Joachim Kaczkowski était l’adhésion des mélomanes amateurs mouvement de la 6° symphonie avec d'une ciselure extrêmement délicate
un compositeur et un violoniste re- de belles découvertes et leur feront ses nombreux effets de timbales et ses notamment dans l'aigu de l'instrument,
nommé à Varsovie, renommée relayée passer un excellent moment musical ! modulations inusuelles est particulière- combine et oppose une multiplicité de
à l’époque par la presse allemande, et (Laurent Mineau) ment révélateur à cet égard. Mais le rôle couleurs et d'affects et exige des quali-
H ollywood, après le South Bank et donc indispensable redécouverte. veurs si populaires, découvrez le vite ! longtemps et qui restituent l’illusion
et Broadway, a fait de Salieri une (Alain Monnier) (Jean-Charles Hoffelé) d’un orchestre. (Jean Dandrésy)
C omme Ferruccio Busoni, Sorabji Pfennige, op. 36 n° 2; Ach weh mir unglüc- violoncelle; Mitsugu Harada, contrebasse];
programme. L’entente avec son accom-
fut fasciné par les formes de l’ère khaften Mann, op. 21 n° 4; Schlechtes Massimo Belli, direction
pagnatrice est idéale. Seul bémol : on se
demande bien ce que le Roi des Aulnes baroque, en noyant ses grands cycles. Wetter, op. 69 n° 5; Ich trage meine Minne, BRIL95769 • 1 CD Brilliant Classics
L
Au cours des années trente il fut pris op. 32 n° 1; Breit' über mein Haupt, op. 19
vient faire là, privé qui plus est de sa di- e principal intérêt de ce disque
d’une vraie frénésie de compositions n° 2; Morgen ! / R. Wagner : Wesendonck
mension opératique. Un disque à réser- Lieder
réside dans la résurrection de deux
ver aux amateurs de Lied chevronnés. atteintes de gigantisme s’articulant concertos de Tartini désormais réper-
Gerhard Siegel, ténor; Gabriel Dobner, piano
(Olivier Gutierrez) autour de l’immense parcours de toriés comme GTa.06 et GTBb.13. Le
l’Opus Clavicembalisticum : son piano HC19078 • 1 CD Hänssler Classic plaisir de la découverte est cependant
radicalisait sa langue dans l’épuise-
ment de la forme, allant à l’encontre
de toutes les pièces d’atmosphère où
L es deux interprètes nous proposent
un programme homogène mais am-
bitieux. Lequel se révèle à la limite des
un peu atténué par l’interprétation, qui
m’a parue bien surannée. Laura Marza-
dori est certes une très bonne violoniste
l’exotisme plongeait son clavier dans moyens actuels du ténor Gerhard Sie- d’orchestre (co-premier violon de celui
de subtiles paraphrases de Scriabine. gel qui, dans des aigus projetés plutôt de la Scala, quand même), mais je lui
compositeur Carl Friedrich Christian des échanges entre les pupitres, le peu
Sélection ClicMag ! Fasch (Inédite au disque) et de la faire d'intervention des solistes et du contre-
figurer aux côtés du Stabat Mater de point, excepté la fugue finale qui vient
Jean Sibelius (1865-1957) Domenico Scarlatti au programme de couronner l'ensemble. Quant au Stabat
Concerto pour violon en ré mineur, op. 47 / ce nouvel opus du Kammerchor de Mater, œuvre tardive de Scarlatti, jugée
L. Tjeknavorian : Concerto pour violon, op. Stuttgart. L'occasion de découvrir le fils
1 / K. Vardapet : Krunk
rétrograde en son temps, elle utilise le
de Johann Christian Fasch, membre de même effectif (entre dix et vingt chan-
Emmanuel Tjeknavorian, violon; Frankfurt Radio l'école de Berlin qui a notoirement fré-
Symphony; Pablo Gonzalez, direction teurs), le même style polychoral mais se
quenté la cour de Postdam aux côtés
0301424BC • 1 CD Berlin Classics distingue par un usage du contrepoint
des frères Benda, de Graun, de Quantz
plus fréquent, une invention formelle et
E mmanuel Tjeknavorian n’en est qu’à
ses débuts au disque, la critique alle-
mande a été touchée par son timbre si Domenico Scarlatti (1685-1757)
et de Carl Philipp Emmanuel Bach au-
quel il succédera au poste de directeur
du Royal Opéra de Hambourg. Ebloui
une expressivité que ne possèdent pas
au même degré la Messe de Fasch. Pour
particulier qui est effectivement celui par la partition d'une Messe à seize cet enregistrement, Bernius s'est mis à
Messe a 16 voix / D. Scarlatti : Stabat
d’une voix, soprano lyrique naturelle- voix d'Orazio Bénévoli que son confrère l'heure italienne. Déclamation cinglante
Mater
ment voué aux explorations réflexives Reichardt rapporta d'Italie, Fasch com- et sensualité dans les phrasés, il a lâché
Kammerchor Stuttgart; Frieder Bernius, direction
des deux premiers mouvements du posa sur le champ une Messe chorale les brides de son Stuttgart Kammerchor
CAR83508 • 1 CD Carus pour la même formation. L’œuvre, d'une qui du coup, n'a jamais sonné aussi
Concerto de Sibelius. Mais dans la sec-
tion centrale de l’Allegro moderato sou-
dain son archet abrase, Le final dirigé F rieder Bernius a pris l'heureuse ini-
tiative d'enregistrer cette Messe du
grande fraîcheur mélodique, rappelle
d'ailleurs le style italien par la variété
"méditerranéen". Disque hautement
recommandable. (Jérôme Angouillant)
C
peu de même avec les sonates à quatre (l’une pour flûte, l’autre pour haut- des effets poétiques et dramatiques. omme on le sait, Telemann fait par-
(dévolues ici à l’orchestre) qui me rap- bois) du très prolixe Telemann, par un S'ajoutent l'apparition de figures tie des compositeurs baroques les
pellent un peu les entrées de concerts ensemble constitué de musiciens polo- (L'Ange, Le Pêcheur, Le Fidèle) et plus prolixes : quel musicien aurait pu
nais, autrichien, japonais, allemand, d'allégories (La Prière, La Prudence, écrire, comme lui, 46 Passions ? Dans
des années 70, où ce genre de musique
croate, tchèque, grec et slovaque : belle Le Zèle, Le Courage, La Justice) qui le domaine instrumental, il nous a laissé
était utilisé pour se "chauffer les doigts".
universalité ! Le contre-ténor Nicholas donnent lieu à de nombreux airs aussi une centaine de concertos, et davantage
En 2013, Margherita Canale Degrassi,
Spanos a une technique agile (cf par variés que brefs, entrecoupés des tra- encore d’œuvres diverses (comme les
la musicologue triestine auteure de la
exemple la cantate virtuose TW 1,1732 ditionnels chorals. A noter que les cinq très beaux Quatuors parisiens). Les
notice et d’un nouveau catalogue de
et la TW 1,448, plus expressive) et un solistes (dont deux basses, l'une étant Partite enregistrées ici datent de 1716.
l’œuvre du compositeur, se demandait
timbre plutôt agréable. Le hautbois dévolue au Christ) se partagent ici les Leur particularité est d’être destinées
en introduction d’un numéro spécial
baroque, l’alto solo (particulièrement
de "Ad Parnassum" pourquoi la mu- dans la très belle sonate en trio TW
sique de Tartini n’avait pas eu la même 42,c5, peut-être le point de mire de ce treinte tenue par deux violes de gambe,
postérité que celle de Vivaldi… une CD), ainsi que les autres instruments Sélection ClicMag ! le chœur lui est doublé par l'ensemble
partie de la réponse est peut-être ici. à cordes (sauf la "violetta", un rien instrumental au complet. Si la partie du
(Olivier Eterradossi) rêche) accomplissent bien leur office, récitant repose sur une même mélodie
et il faut reconnaître que l’accordéon variée, cette dernière est heureusement
sait se montrer discret et sans mauvais égayée par les ritournelles du chœur et
goût. Au total, un CD plaisant à écouter. des instruments. Le Christ s'exprime
(Jean-Paul Lécot) de façon plus dramatique grâce à de
fréquents recours au chromatisme.
Insérées à des moments stratégiques
dans la partition, les airs ont pour but
de relancer le contenu émotionnel de
Johann Theile (1646-1724) l’œuvre. Dans ces quelques prières
Passio Domini nostri Jesu Christi, Passion étrangères au texte de l’évangile, Theile
selon Saint Matthieu use d'une écriture syllabique ou en imi-
Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Weser-Renaissance Bremen; Manfred Cordes, tation, visant toujours à privilégier l'ex-
Vor des Lichten Tages Schein, TWV 1 : direction
pression du texte. On retiendra de cette
1483; Was ist mir doch das Rühmen nütze, CPO555285 • 1 CD CPO Passion manifestement imprégnée de
TWV 1 : 425; Sonate pour flûte traversière,
É
alto et basse continue en sol mineur, lève de Schütz et contemporain de la musique de Schütz, les émouvantes
Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Buxtehude et de Reinken, Johann stases du Christ, le chœur avec entrées
TWV 42 : g7; Zischet nur, stechet, ihr
feurigen Zungen, TWV 1 : 1732; Sonate Passion selon Saint Marc, TVWV 5 : 13 Thiele composa cette Passion selon fuguées du deuxième acte ainsi que le
pour hautbois, alto et basse continue en Veronika Winter, soprano; Anne Bierwirth, alto; Saint Mathieu en 1673, quelques années "Und es waren viel Weiber da" final qui
do mineur, TWV 42 : c; Ergeuß dich zur Georg Poplutz, ténor; Markus Flaig, basse; Ekke- après celle de son maître. Introduite par convoque l'intégralité des voix et instru-
hard Abele, basse; Rheinische Kantorei; Das Kleine
Salbung der schmachtenden Seele, TWV une brève Sinfonia, l’œuvre est conçue ments dans un céleste chant de grâce.
1 : 448; Beglückte Zeit, die uns des Wortes Konzert; Hermann Max, direction
comme un vaste récitatif entrecoupé Parcours sans faute du Wieser Renais-
Licht, TWV 1 : 118 CPO555347 • 2 CD CPO de quatre arias et de chœurs. Les voix sance qui possède une façon unique
P
Nicholas Spanos, contreténor; Pandolfis Consort armi les multiples Passions que solistes (Jésus et l’Évangéliste) sont ac- d'illustrer ce répertoire entre Renais-
GRAM99215 • 1 CD Gramola Telemann écrivit entre 1722 et 1767 compagnées d'une basse continue res- sance et Baroque. (Jérôme Angouillant)
A
L’interprétation offerte par le claveci- un grand témoin. Composée en 1946, la et Willaert forma de nombreux élèves. sya Fateyeva aborde le répertoire du
niste-organiste-fortepianiste Andrea Symphonie de chambre n° 2 est profon- Sont groupées ici des pièces du maître saxophone en Allemagne durant les
Coen est d’une excellente tenue : ne dément narrative. Il s’agit d’une déplo- et de ses continuateurs (J. Buus et C. de créatives années 1920. Le programme
se contenant pas de jouer seulement ration d’une grande beauté. L’écriture Rore). Motets et madrigaux alternent : présente différentes esthétiques de
le dessus et la basse écrites, il "réa- postromantique – mahlérienne dans jusqu'au concile de Trente la polyphonie cette bouillonnante époque notamment
lise" (à merveille d’ailleurs) selon les l’Adagio central – domine cette page profane était admise dans les églises. marquée par l'arrivée du jazz en Europe.
us et coutumes de l’époque l’harmonie qui se veut une déclamation pudique. Huit de ces pièces sont des créations L'agréable Hot-Sonate (1928) de Schul-
Ajoutant le clavecin, la Symphonie pour mondiales au disque. Willaert fut for- hoff arrangée ici avec quatuor à cordes
sous-entendue, celle de base étant plu-
cordes n° 7 convie l’auditeur à l’esprit tement influencé par l'architecture de comprend des éléments stylisés de
tôt réduite à sa plus simple expression.
du concerto grosso. Mais à ceci près, Saint Marc : les rythmes adoptés étaient cette musique de danse venue d'Outre-
L’instrument utilisé, copié par G. Fratini
que le clavecin n’est pas reconnu dans conçus en fonction de l’acoustique. Atlantique. Krenek avec la suite issue
à partir d’un clavecin allemand du châ-
teau de Charlottenburg est par ailleurs
bien enregistré (ni trop près, ni trop solution de l’empire des Habsbourg. thème de Mozart, tissées sur une struc-
loin). Et surtout la manière de jouer est Sélection ClicMag ! Dans l’effervescence des années vingt, ture atonale. Annika Treutler offre une
vivante à souhait. (Jean-Paul Lécot) le musicien tchèque se rapprocha des lecture aussi pudique que chargée de
compositeurs de la Seconde Ecole de questionnements puis incisive dans les
Vienne. Pris au piège de Prague occupée deux derniers mouvements. Inachevée,
en 1939, il fut interné au camp de Tere- la Sonate n°7 impose dans des traits
zin et il mourut à Auschwitz, en 1944. fulgurants et songeurs les miasmes de
Disciple de Schönberg, mais proche de Vienne ainsi que le pointillisme de Pro-
l’écriture de Zemlinsky, du dernier Mah-
kofiev. La partition date de 1944 (elle
ler et de Scriabine, Ullmann composa
fut orchestrée en 1989 et devint ainsi
son Concerto pour piano en 1939. Ra-
la Seconde symphonie posthume du
vel, pour le caractère éthéré, Prokofiev
Viktor Ullmann (1898-1944) pour la dimension dansante et ironique,
compositeur). Ullmann composa la So-
Concerto pour piano, op. 25; Sonates pour nate deux mois avant sa disparition. La
Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) mais aussi Weill et Bartók se croisent
piano n° 3 et 7 dans cette partition néoclassique. Anni- musique synthétise à la fois la culture
Symphonie n° 2 pour orchestre à cordes,
op. 30; Symphonie n° 7 pour orchestre à
Annika Treutler, piano; Rundfunk-Sinfonieorchester ka Treutler lui apporte une fraîcheur et viennoise (la marche du second mou-
Berlin; Stephan Frucht, direction vement est typiquement mahlérienne)
cordes et clavecin, op. 81 une jubilation rares. L’orchestre répond
Oskar Krawiecki, contrebasse; Dorota Frackowiak- 0301463BC • 2 CD Berlin Classics avec saveur à cette frénésie jubilatoire et l’expressionniste tchèque des années
V
Kapala, clavecin; Amadeus Chamber Orchestra of ictor Ullmann fit partie des derniers du rythme. Voilà une interprétation aus- trente. Interprétation de référence pour
Polish Radio; Anna Duczmal-Mroz, direction musiciens issus du postromantisme si narrative d’endiablée. La Troisième une œuvre déjà largement enregistrée.
DUX1631 • 1 CD DUX qui cherchèrent leur place dans la dis- Sonate (1940) joue de variations sur un (Jean Dandrésy)
U
splendides Salve Regina : c’est ce que / F. Cavallone : Sei Canzoni Eibrache / U. n programme autour du basson ?
démontre le présent disque. Le premier Göran Ashslund : Suite n° 1 pour guitare / L’initiative du label Genuin est
des auteurs napolitains enregistrés ici, F. Margola : Otto pezzi facili per chitarra / propre à réjouir de nombreux mélo-
Nicola Porpora, tenta en vain d’obtenir I. Patachich : Gyermekdalok gitarra, vol. manes en valorisant cet instrument
la place de maître de chapelle de Saint- 2 / J. Absil : Pièces caractéristiques / F.
aux sonorités chaudes et graves, évo-
Rebay : Zehn kleine Lieder ohne Worte / A.
Marc de Venise. Très vivaldien d’esprit, catrices du grand père de "Pierre et le
Stingl : 12 Leichte Stücke, op. 15c
son Salve Regina débute magnifique- Loup". Désireux d’explorer un répertoire
ment sur une longue note tenue et se Cristiano Porqueddu, guitare concertant laissé en friche, le basso-
poursuit avec grâce (notamment dans BRIL95828 • 2 CD Brilliant Classics niste Théo Plath, accompagné par une
Mélodies françaises pour voix et
piano
C. Debussy : Trois mélodies de Paul Ver- ré mineur, Hob. XXII : 11; Responsoria cette compilation d'enregistrements
laine [I. La mer est plus belle; II. Le son Sélection ClicMag ! de Venerabili, Hob. XXIIIe; Ave Regina de Brahms, de Schubert et de Haydn
du cor; III. L'échelonnement des haies]; coelorum en la majeur, Hob. XXIIIb n° 3; réalisés dans les années 80. Les Haydn
Trois chansons de France [I. Rondel; II. La Les Sept dernières paroles du Christ en
(Ave Regina, Messe Nelson et Les Sept
grotte; III. Rondel ] / J. Ibert : Chansons Croix, Hob. XX
de Don Quichotte [Chanson du départ Dernières Paroles du Christ en Croix
Krisztina Laki, soprano; Inga Nielsen, soprano; Ria
de Don Quichotte; Chanson à Dulcinée; Bollen, alto; Heiner Hopfner, ténor; Günter Reich, (Version chorale)) sont stylistiquement
Chanson du Duc; Chanson de la mort de basse; Gabriele Schreckenbach, alto; Martyn Hill, irréprochables. Ils témoignent de l'im-
Don Quichotte] / M. Ravel : Don Quichotte ténor; Matthias Hölle, basse; Andreas Rothkopf, placable précision rythmique de la bat-
à Dulcinée [Chanson romanesque; Chanson piano; Württembergisches Kammerorchester tue du chef allemand, entraînant chaque
épique; Chanson à boire] / H. Duparc : Heilbronn; Kammerchor Stuttgart; Frieder Bernius, soliste (Nielsen, Laki, Bollen, Hopfner,
Mélodies [L'invitation au voyage; Sérénade direction
florentine; La Vague et la cloche; Extase; Reich inégaux) avec elle. Très émouvant
Phidylé; Le Manoir de Rosamonde; HC18100 • 4 CD Hänssler Classic Ave Regina magnifiquement incarné par
Œuvres chorales
C
Lamento; Testament; Chanson triste; 'est en 1968 que Frieder Bernius, la voix fragile et radieuse d'Inga Nielsen.
Elegie; Soupir; La Vie ] F. Schubert : Mirjam's Siegesgesang, op.
né en 1947, chef d'orchestre et de L' Hob XX est d'une introspection re-
posth. 136, D 942; Gott im Ungewitter, op.
Giorgos Kanaris, baryton; Thomas Wise, piano chœur, fonde son Kammerchor Stut- marquable. Bernius laisse respirer son
posth. 112,1, D 985; Psaume n° 23, op.
HC19068 • 1 CD Hänssler Classic posth. 132, D 706; An die Sonne "O Sonne, tgart, ensemble spécialisé dans l’inter- chœur et fait advenir le chant d'une fa-
N é en Grèce, formé en Allemagne, Königin der Welt", D 439; Totengesang der prétation documentée du répertoire çon naturelle et presque physiologique.
Frauen und Mädchen, op. 52,4, D 836; baroque. Depuis, il cumule disques et Les Schubert laissent eux plus d'initia-
Giorgos Kanaris rend ici un bel
Hymne an den Unendlichen, op. posth. tive aux chanteurs solistes. Si le timbre
hommage à la mélodie française. S’il récompenses internationales tout au
112,3, D 232; Gott der Weltschöpfer, op.
conserve bien entendu son accent, il posth. 112,2, D 986 / J. Brahms : Quatuors long d'une carrière exemplaire. Direc- pointu de Kristina Laki ne vaut pas
n’a pas de mal à convaincre, grâce à pour 4 voix et piano [Wechsellied zum teur de deux festivals à Stuttgart, il di- celui de Fassbaender dans Schubert,
l’expressivité dramatique avec laquelle il Tanze, op. 31,1; Neckereien, op. 31,2; rige régulièrement les orchestres Radio son dialogue avec le chœur est tout
interprète ces pièces, qu’il en comprend Der Gang zum Liebchen, op. 31,3; An die de Berlin. Même si ses compositeurs aussi vibrant que chez Sawallisch. Les
le sens tant explicite qu’implicite. Plus Heimat, op. 64,1; Der Abend, op. 64,2; de prédilection restent Schütz, Bach, pages à quatre voix et piano de Brahms,
Fragen, op. 64,2; O schöne Nacht, op.
que dans le cd Beethoven-Schubert Zelenka et Mendelssohn, son répertoire accompagnées par le piano inspiré de
92,1; Spätherbst, op. 92,2; Abenlied, op.
publié précédemment. Le livret fournit 92,3; Warum, op. 92,4; Sehnsucht, op. s'est étendu à la musique romantique et Andreas Rothkopf, offrent quant à elles
d’ailleurs tous les textes chantés. Mais, 112,1; Nächtens, op. 112,2] / J. Haydn : contemporaine. Le label Hänssler Clas- une belle plage chambriste de poésie.
puisque sept de ces romances font la Missa in Angustiis "Messe Nelson" en sics lui rend ici hommage en publiant (Jérôme Angouillant)
B rahms dirigea la première du Re- vite, on comprend que cette maison effarant), l’Antonia toute voile dehors
quiem allemand le 10 avril 1868 dans imaginaire est toute entière enclose d’Ermonela Jaho, merveille absolue
le chœur de la Cathédrale de Brême, dans l’imaginaire d’Hoffman, que tous qui ne surveille pourtant pas assez son
manquait alors "Wie lieblich sind deine ses personnages et ses actions sont français, la Giulietta dangereuse de
Wohnungen" qu’il ajoutera pour la créa- le fruit de ses délires, son cerveau à Christine Rice, l’Olympia détraquée de
tion au Gewandhaus de Leipzig une an- partition ouverte, idée assez géniale qui Nina Minasyan, et la Muse si inspirée
née plus tard. Cent cinquante ans plus Jacques Offenbach (1819-1880) fait du poète non pas l’objet de l’opéra d’Irène Roberts, chant modeste, timbre
tard, Paavo Järvi redonne l’œuvre in mais l’opéra lui-même. Cela aurait pu bienveillant), dans les silhouettes le
Les Contes d'Hoffmann, opéra en 5 actes
situ, comment l’émotion pourrait-elle ne s’épuiser au cours des actes, j’aurai Schlémil de luxe de François Lis, le
Nina Minasyan (Olympia); Ermonela Jaho
pas être au rendez-vous ? Le stupéfiant pu regretter Venise, la taverne, l’atelier
(Antonia); Christine Rice (Giulietta); Irene Roberts Luther et le Crespel de Paul Gay, le Spa-
travaille effectué sur les symphonies (La Muse); John Osborn (Hoffmann); Eva Kroon de bricoleur de Spalanzani, mais non,
lanzani de Rodolphe Briand, l’impayable
avec la Deutsche Kammerphilharmonie (La Voix de la Tombe); Erwin Schrott (Lindorf, Tobias Kratzer réussi son pari, tout le
Sunnyboy Dladla en valets, tous nous
Bremen porte ses fruits, il sculpte en Coppélius, Miracle, Dapertutto); Rodophe Briand monde habillé comme aujourd’hui pour
(Spalanzani); Paul Gay (Luther, Crespel); François une histoire immortelle. Le noir et blanc font un saisissante soirée cravachée
lumière les écritures archaïsantes dont
Lis (Peter Schlémil); Sunnyboy Dladla (Andrès, ambiant, les éclairages stupéfiants, le par la baguette expressionniste de Carlo
Brahms a sous tendu la vaste arche de
Cochenille, Frantz, Pitichinaccio); Chorus of Rizzi qui sait évoquer par instants l’es-
son Requiem, lui donnant un flamboie- jeu si réaliste, tout vous tient en haleine,
Dutch National Opera; Ching-Lien Wu, direction; prit de l’opéra comique comme autant
ment dramatique pas entendu depuis le Rotterdam Philharmonic Orchestra; Carlo
aidé par une captation habile. Et quelle
disque génial de Rudolf Kempe à Ber- Rizzi, direction; Tobias Kratzer, mise en scène; distribution !, John Osborne dardant de regrets d’un paradis perdu. Contes
lin. Il faut dire qu’il dispose d’un chœur Rainer Sellmaier, scénographie, costumes; Bernd les aigus de son Hoffmann ivre, déchu singulier, qu’il ne faut pas manquer !
extraordinaire, les voix du Chœur d’état Purkrabek, lumières et magnifique à la fois, le rôles noirs (Jean-Charles Hoffelé)
de Lituanie faisant rugir ou envolant
les épisodes bibliques qui donnent à
Toten" peut résonner, dans cette claire Uncle Leopold); Minju Kang (Victoire); Matthew
l’œuvre son ton prophétique, si bien lumière du grand nord, orchestre et voix Topliss (Conroy); Northern Ballet; Cathy Marston,
qu’ainsi on tient une version composée mêlant leurs horizons, euphonie d’air et chorégraphie, mise en scène, scénario; Steffen
à égalité entre Valdis Tomsons et Paavo d’eau irréelle. (Jean-Charles Hoffelé)
Järvi, d’une cohérence implacable, où le Aarfing, costumes, scénographie; Alastair West,
verbe anime autant de tableaux vivants : lumière; Northern Ballet Sinfonia; Jonathan Lo,
écoutez comme la fugue conclusive de direction; Ross MacGibbon, réalisation
la troisième section danse, rappelant OA1299D • 1 DVD Opus Arte
les élans choraux de la Passion selon
St Jean ! Sur tout cette lumière han- OABD7264D • 1 BLU-RAY Opus Arte
Max Richter (1966-)
L
séatique, Valentina Farcas ploie dans a famille royale britannique est un Woolf Works, ballet en 3 actes sur une
son timbre de pêche la longue phrase sujet d’intérêt pour les tabloïds musique de Max Richter
d ’ "Ihr habt nur Traurigkeit" (le souvenir
anglais. Elle l’est aussi pour certains Anush Hovhannisyan, soprano; Gillian Anderson,
d’Elisabeth Grümmer y passe, à croire récitante; The Royal Ballet; Orchestre du Royal
qu’elle l’a appris en l’entendant, c’en est chorégraphes. Cathy Marson qui di-
Opera House; Koen Kessels, direction; Wayne
troublant, quelle belle voix !), Matthias
Cathy Marston rige le Northern Ballet, a puisé dans la McGregor, chorégraphie
Goerne soupèse son "Herr, lehre doch Victoria, ballet en 2 actes [Musique de
biographie de la reine Victoria et ses OA1282D • 1 DVD Opus Arte
Philip Feeney]
mich", douloureux jusque dans l’espoir, longues années de règne un matériau OABD7247D • 1 BLU-RAY Opus Arte
Abigail Prudames (Victoria); Joseph Taylor
renouvelant la puissance suggestive
R
(Albert); Pippa Moore (Older Princess Beatrice); littéraire à partir duquel elle tisse, à éputé pour l’énergie et la fluidité de
de ses interventions dans le disque de Miki Akuta (Young Princess Beatrice); Mlindi
Daniel Harding, embrasant le chœur partir de son langage théâtral et dansé, ses chorégraphies, W. Mc Gregor,
Kulashe (John Brown); Sean Bates (Liko);
dans "Den wir haben hie keine bleibende Filippo Di Vilio (Benjamin Disraeli); Riku Ito (Lord les grands épisodes de la vie de la sou- signe avec ce nouveau spectacle au
Statt". Le cosmos de "Selig sind die Melbourne); Gavin McCaig (William Gladstone, fort contenu évocateur, une création qui
veraine. L’apprentissage du pouvoir, scelle la rencontre entre la danse et la
les relations amoureuses, les intrigues littérature contemporaine. Mc Gregor
et fragile pourtant. Un moment j’ai cru politiques constituent les étapes clés a choisi pour argument trois romans
Sélection ClicMag ! qu’Ileana Cotrubas revenait mais non, de l’argument scénique où se mêlent de Virginia Woolf, écrits entre 1925
c’était une jeune soprano albanaise et 1931 : Mrs Dalloway, Orlando, Les
habilement passé et présent. Dans le
qui se brulait ainsi. Depuis la Violetta Vagues. Le premier tableau qui s’intitule
Valéry d’Ermonela Jaho s’est imposée décor épuré de la bibliothèque royale, "I now, I then", dégage une impression
sur toutes les scènes lyriques, faisant Béatrice, sa plus jeune fille parcourt son élégiaque entre les deux personnages
jeu égal avec celle de Patrizia Ciofi, les journal intime. Les sentiments d’exal- principaux du roman : Clarissa et Sep-
années passant sa voix n’a rien perdu, timus. Dans le deuxième volet, "Beco-
tation et de tristesse de la princesse
ni son timbre singulier avec cet aigu mings", le spectateur est invité à un
qui file et fait songer à celui de Magda rythment son récit pudique dont l’inter- voyage dans le temps, de l’ère élisa-
Olivero, ni l’ardeur de ses morts tran- prétation est confiée à deux danseuses. béthaine au XXe siècle. Les costumes
chants, ni ses registres si contrastés Miki Akuta, et Pippa Moore alternent les de scène sont splendides ; toutefois, la
Giuseppe Verdi (1813-1901) qui tiennent tous dans une même voix chorégraphie cède trop facilement au
rôles de Béatrice jeune et âgée. La grâce
La Traviata, opéra en 3 actes à la technique purement belcantiste. registre athlétique, sur un fond de décor
Ermonela Jaho (Violetta Valéry); Charles Castro- Quel bonheur de la voir dans la produc- juvénile et l’élégance de la première, traversé de faisceaux lumineux. Le troi-
novo (Alfredo Germont); Placido Domingo (Giorgio tion sans égarements de Richard Eyre la sobriété du jeu et la gestuelle de la sième tableau de la soirée, Tuesday, est
Germont); Pamela Helen Stephen (Annina); Doctor pour Covent Garden saisie au sommet de loin le plus abouti. Mc Gregor par-
seconde donnent à ce ballet le juste
Grenvil (Simon Shibambu); Orchestra & Chorus
de ses moyens face à l’Alfredo si bien climat de retenu. Toute démonstration vient, par les mouvements gracieux et
of the Royal Opera House; Antonello Manacorda,
direction; Richard Eyre, mise en scène chantant de Charles Castronuovo, où au suggestifs de ses danseurs, à traduire
terrible Germont de Placido Domingo, de performance chorégraphique appa- l’impressionnisme musical maritime de
OA1292D • 1 DVD Opus Arte raîtrait d’ailleurs comme un contresens.
implacable et pourtant compatissant. la partition de Max Richter. Les mouve-
OABD7260D • 1 BLU-RAY Opus Arte La troupe est parfaite, le spectacle La musique de Philip Feeney développe ments continus des vagues rythment
Wilhelm Friedemann J.S. Bach : C.P.E. Bach : Intégrale des varia- C.P.E. Bach : Musique de chambre Beethoven, Franck : Sonates pour Heinrich Ignaz von Biber : Intégrale Luigi Boccherini : Arie Accademiche
Intégrale de l'œuvre pour clavecin tions pour clavier pour clarinette violoncelle et piano des sonates pour violon pour soprano et orchestre
Claudio Astronio, clavecin, orgue Andrea Coen, piano-forte Lugi Magsitrelli, clarinette; Italian Roberto Trainini, violoncelle; Cristiano Ensemble Violini Capricciosi Sandra Pastrana; Orchestre Luigi Bocche-
Classical Consort Burato, piano rini; GianPaolo Mazzoli
BRIL94240 - 6 CD Brilliant BRIL95305 - 2 CD Brilliant BRIL95307 - 1 CD Brilliant BRIL95191 - 1 CD Brilliant BRIL95291 - 5 CD Brilliant BRIL95280 - 1 CD Brilliant
Luigi Boccherini : Quatuor à cordes, Claude Bolling : Concerto pour B. Britten : War Requiem, op. 66 Francesco Cilea : Intégrale de Guido Alberto Fano : Sonate et Johann Joseph Fux : Intégrale de
G 214; Stabat Mater, G 532 guitare classique et trio de jazz Lövaas; Roden; Adam; Dresdner Philhar- l'œuvre pour piano Fantasies pour piano l'œuvre pour clavecin
F. Boncompagni, soprano; Ensemble avec piano monie; Herbert Kegel Pier Paolo Vincenzi; Marco Gaggini Pietro De Maria, piano Filippo Emanuele Ravizza, clavecin
Symposium Claude Quartet
BRIL95356 - 1 CD Brilliant BRIL95227 - 1 CD Brilliant BRIL95354 - 2 CD Brilliant BRIL95318 - 2 CD Brilliant BRIL95353 - 1 CD Brilliant BRIL95189 - 2 CD Brilliant
Giovanni Gabrieli : Intégrale de Reinhold Glière : 25 préludes, op. Hans Werner Henze : Intégrale de Philippe Hersant : Musique de Dimitri Kabalevski : Sonate pour Gaspard Le Roux : Intégrale de
l'œuvre pour clavier. 30; Romance, op. 16 n° 2; Kinders- l'œuvre pour guitare seule chambre pour basson piano n° 3, op. 46; 24 Préludes, l'œuvre pour clavecin
Roberto Loreggian, orgue, clavecin tücke, op. 31 Andrea Dieci, guitare A. Bressan, basson; M. Paladin, alto; op. 38 Pieter-Jan Belder, clavecin; Siebe Henstra,
Gialunca Imperato, piano Ensemble Ex Novo; Francesco Erle Pietro Bonfilio, piano clavecin
BRIL95345 - 3 CD Brilliant BRIL95296 - 1 CD Brilliant BRIL95186 - 1 CD Brilliant BRIL95211 - 1 CD Brilliant BRIL95256 - 1 CD Brilliant BRIL95245 - 2 CD Brilliant
Tarquino Merula : Musique sacrée G. Meyerbeer : Airs d'opéras C. Monteverdi : Vespro della Beata Leo Ornstein : Intégrale des sonates F. Ries : Grandes Sonates pour Giovanni Salvatore : Messes pour
Mélanie Remaud, soprano; Ensemble Thébault; Pruvot; OP de Sofia; Didier Vergine, SV 206-206 bis pour violon violoncelle, op. 20, 21 et 125 orgue
Il Demetrio; Maurizio Schiavo, violon, Talpain Ensemble San Felice; Ensemble de cuivre F. Parrino, violon; S. Parrino, flûte; M. Gaetano Nasillo, violoncelle; Alessandro Federico Del Sordo, orgue; Nova Schoila
direction La Pifaresca; Federico Bardazzi Renier, piano Commellato, pianoforte Gregoriana; In dulci Jubilo; Alberto Turco
BRIL95270 - 1 CD Brilliant BRIL94732 - 1 CD Brilliant BRIL95188 - 2 CD Brilliant BRIL95079 - 1 CD Brilliant BRIL95206 - 1 CD Brilliant BRIL95146 - 1 CD Brilliant
Henri Sauget : Pièces pour guitare, R. Schumann : Quatuors à cordes, R. Schumann : Le Paradis et la Péri, Padre Antonio Soler : Six concertos A. Stradella : San Giovanni Crisos- Strauss, Thuille : Sonates pour
flûte et violoncelle op. 41 n° 1-3; Trios piano n° 1-3; oratorio profane en 3 parties pour 2 clavecins tomo, oratorio en 2 parties violoncelle
A. Baschiera, guitare; F. Lotti, flûte; N. Fantasiestücke, op. 88 Hajóssyová; Schiml; Büchner; OS de la Agustín Álvarez, clavecin; Eusebio Cassinari; Dolcini; Tosi; Harmonices Andrea Favalessa, violoncelle; Maria
Boscaro, violoncelle Matteo Fossi, piano; Quatuor Savinio radio de Leipzig; Wolf-Dieter Hauschild Fernández-Villacañas, clavecin Mundi; Claudio Astronio, clavecin Semeraro, piano
BRIL95168 - 1 CD Brilliant BRIL95041 - 3 CD Brilliant BRIL95306 - 2 CD Brilliant BRIL95327 - 1 CD Brilliant BRIL94847 - 1 CD Brilliant BRIL95238 - 1 CD Brilliant
La guitare russe, 1800-1850. Alexandre Tansman : L'œuvre pour G.P. Telemann : Intégrale des suites G.P. Telemann : Les doubles concer- Juan Vasquez : Soledad tengo de ti, C-M. von Weber : Intégrale des
Glinka, Sarenko, Alexandrov, guitare seule et concertos pour flûte à bec tos pour flûte à bec œuvres vocales mélodies pour voix et guitare
Vysotsky… Cristiano Polli Cappelli, guitare; Andrea Erik Bosgraaf, flûte à bec; Ensemble Ensemble Cordevento; Erik Bosgraaf, flûte Ensemble Vandalia Cigna; Sebastiani; Paffi; Bonaca; Cho-
O. Timofeyev, J. Schneiderman Pace, guitare Cordevento à bec, direction rHang Lau; Leonardi
BRIL95405 - 7 CD Brilliant BRIL95221 - 2 CD Brilliant BRIL95248 - 1 CD Brilliant BRIL95249 - 1 CD Brilliant BRIL95316 - 1 CD Brilliant BRIL95323 - 1 CD Brilliant
Les prix indiqués sont en euros, toutes taxes comprises et incluent 30% de remise sur le prix de vente généralement constaté.
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Frais de Port (offerts* dès 25,00 € d’achat, sinon 2,89 €) TOTAL A REGLER (A + B + Frais de Port) €
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