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Clic Musique 

! ClicMag n° 57
Votre disquaire classique, jazz, world Février 2018

GERHARD OPPITZ
Sur les sommets schubertiens

© Concerto Winderstein

Retrouvez les 25 000 références de notre catalogue sur www.clicmusique.com !


Sélection musique contemporaine

Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound Earle Brown, Contemporary sound
series, vol. 1. Œuvres de Brown, series, vol. 2. Œuvres de Nono, series, vol. 3. Œuvres de Berio, series, vol. 5. Œuvres de Lucier, series, vol. 4. Œuvres de Boulez, series, vol. 6. Œuvres de Cage,
Roldan, Harrison, Kagel, Hobbs, Maderna, Berio, Maxwell Davies, Bussotti, Cage, Mayuzumi, Xenakis, Ashley, Behrman, Mumma, Ives, Scelsi, Brown, Xenakis, Clementi, Wolff, Crumb, Yun, Wuorinen,
Rzewski, Cage, Cowell… Bedford, Orton, Feldman, Brown... Reynolds…. Evangelist, Catiglioni, Berio... Nilsson, Schoenberg... Gandini, Bolanos, Nobre...
WER6928 - 3 CD Wergo WER6931 - 3 CD Wergo WER6934 - 3 CD Wergo WER6940 - 3 CD Wergo WER6937 - 3 CD Wergo WER6943 - 3 CD Wergo

Adriana Hölszky : Tragödia, der Unerwartet. Œuvres de Lang, Boes- Liza Lim : Tongue of the invisible Valerio Sannicandro : Ius Lucis, Rebecca Saunders : Stirrings Still Karlheinz Stockhausen : Michaels
unsichtbare Raum, musique pour 18 mans, Barrett et Francesconi Uri Caine; Omar Ebrahim; Ensemble pour deux ensembles Ensemble musikFabrik reise um die erde
musiciens et électroniques live musikFabrik; Stefan Asbury; Etienne musikFabrik musikFabrik; Ensemble für Neue Musik; Ensemble musikFabrik
Ensemble musikFabrik; Johannes Debus Siebens; Christian Eggen André de Ridder Pierre-André Valade Peter Rundel
WER6707 - 1 SACD Wergo WER6857 - 1 CD Wergo WER6859 - 1 CD Wergo WER2065 - 1 SACD Wergo WER6694 - 1 CD Wergo WER6858 - 1 CD Wergo

Claudio Ambrosini : «Plurimo», John Cage : Empty Words with Franco Donatoni : Abyss Aurélio Edler-Copes : «In Feldman, Varèse : Duos pour piano Joan La Barbara : Early Immersive
Concerto pour deux pianos et grand Music for Piano; One7 Katarzyna Otczyk, mezzo-soprano; Mario Resonance» / Terry Riley : «In C» Helena Bugallo; Amy Williams; Amy Music
orchestre John Cage, voix Caroli, flûtes; Orchestre di Padova e del Aurélio Edler-Copes, guitare électrique, Briggs; Benjamin Engeli; Stefan Wirth Joan La Barbara, voix, percussion, phase
OS National de la RAI Yvar Mikhashoff, piano Veneto; Marco Angius, direction électronique shifters; Bruce Ditmas, synthétiseur
STR37086 - 1 CD Stradivarius MODE200 - 1 CD Mode STR37075 - 1 CD Stradivarius EOR014 - 1 CD éOle Records WER6708 - 1 CD Wergo MODE298 - 1 CD Mode

Carlo Alessandro Landini : E. Lutyens : Quincunx; And Suddenly Krzysztof Meyer : Quatuor pour Penderecki, Moss, Lutoslawski : Jing Peng : Musik Insel, portrait du Dominique Preschez : Mélodies et
«Changes», pour quatuor à cordes it’s Evening, op. 66 / D. Bedford : piano, op. 112; Quintette pour 4 Musique polonaise pour clarinette compositeur concertos
Quatuor Arditti Music for Albion Moonlight saxophones et piano, op. 107 et piano Hans-Peter Ockert, trompette; Yatang Hsu, Ensemble Vinteuil; Orchestre André
BBC SO; John Carewe Quatuor Wieniawski Jean-Marc Fessard; Jadwiga Lewczuk électronique; Jade Quartet Messager; Thierry Pélicant
STR37077 - 1 CD Stradivarius SRCD265 - 1 CD Lyrita DUX1414 - 1 CD DUX CC0066 - 1 CD Clarinet Class. EIGEN051 - 1 CD EigenArt POL501129 - 1 CD Polymnie

Augusta Read Thomas : Musique de Augusta Read Thomas : Musique Ernst Reijseger : Walking Out Philip Sawyers : Concerto pour Scelsi Edition, vol. 3 : Musique pour Kasper T. Toeplitz : INOCULATE?,
chambre et œuvres pour piano pour cordes Ernst Reijseger, violoncelle; Erik Bosgraaf, violoncelle; Symphonie n° 2 orchestre pour trio à vent, live-electronics &
The Walden Chambers Players; Student Fellows of the Tanglewood Music flûtes Maja Bodganovic, violoncelle; Steinberg Francesco Dillon, violoncelle; OS National data-noise
Jack Delaney Center; The Juilliard School Student Ensemble Forma Antiqva Duo; Orchestra of the Swan de la RAI; Tito Ceccherini Trio Journal Intime
NI6261 - 1 CD Nimbus NI6263 - 1 CD Nimbus WIN910243-2 - 1 CD Winter NI6281 - 1 CD Nimbus STR33803 - 1 CD Stradivarius ALM003 - 1 CD AlaMuse

Galina Ustvolskaya : Sonates pour Galina Ustvolskaya : Composition n° Christian Wolff : 8 duos Trames #. Œuvres électroacous- Lighten mine eyes. Musique chorale LUX : NM. Œuvres de Frick, Kampe,
piano n° 1-6 2 «Dies Irae»; Sonate n° 6 Robyn Schulkowsky; Frederic Rzewski; tiques de L. Naòn; S. Sighicelli; S. contemporaine de Waldenby, Rohloff, Marcoll et Nemtsov
Antonii Baryshevskyi, piano Ensemble Ludus Gravis Joey Baron; Kim Kashkashian; Reinhold Béranger, D. Jisse et S. Roux Buchenberg, Hansson, Schanderl… Biliana Voutchkova, violon; Maximilian
Stefano Scodanibbio, direction Friedrich; Rohan de Saram; Christian Wolff Orpheus Vokalensemble; Gary Graden Marcoll, BlackBox; Ensemble LUX : NM
AVI8553357 - 1 CD AVI Music WER6739 - 1 CD Wergo NW80734 - 2 CD New World ALM001 - 1 CD AlaMuse CAR83454 - 1 CD Carus GEN16443 - 1 CD Genuin

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En couverture / Musique contemporaine
majeur, D 156; 12 Valses nobles, D 969; lecture d’Oppitz s’impose avec évidence peuvent paraître un peu sérieuses de
12 Allemandes; 4 Impromptus, D 935; dans les grandes sonates qui prennent ce point de vue mais l’ensemble n’en
Moments musicaux, D 780 une dimension quasiment bruckné- demeure pas moins somptueux. On
Gerhard Oppitz, piano rienne, comme le montrent les premiers pourra toujours pinailler sur certains
HC16062 • 12 CD Hänssler Classic mouvements de la Reliquie (un sommet choix textuels (la version courte du pre-
du coffret, bien qu’Oppitz, à la différence mier Klavierstück D 946, ou l’absence,
M onumental  ! De 2007 à 2009,
Gerhard Oppitz a gravé cette inté-
par exemple de Richter, délaisse les déjà relevée plus haut, des derniers

Gerhard Oppitz
deux derniers mouvements, inachevés) mouvements de la Reliquie) mais ce
grale des œuvres pour piano de Schu-
ou de l’ultime si bémol. Et les mouve- ne sont que de faibles réticences au
bert, merveilleux massif où se cotoient ments lents, ceux des mêmes sonates regard de la valeur de l’ensemble, qui
les grandes sonates et les nombreux comme celui, sublime, de la Wanderer nous rappelle au passage qu’Oppitz est
morceaux isolés, variations, danses et Fantaisie nous emplissent d’une boule- l’un des grands pianistes de son temps,
autres Klavierstücke. Pour quelques versante émotion, au pas lent du Wan- ce que sa discrétion ne doit pas nous
piécettes surtout d’extrême jeunesse, derer justement. Certes, cette concep- faire oublier. Une somme à savourer par
Franz Schubert (1797-1828) pleines de charme mais de peu de subs- tion volontiers monumentale est plus petites doses, puis à réécouter encore
Sonates pour piano; 10 Variations en fa tance, combien de chefs d’œuvre. La allemande que viennoise et les danses et encore… (Richard Wander)

L. van Beethoven : Intégrale des L. van Beethoven : Sonates pour Bach : Transcriptions & Variations R. Strauss : Enoch Arden, op. 38 R. Strauss : Also sprach Zarathus- Fujiie, Takemitzu, Ikebe, Moroi :
sonates pour piano piano n° 1, 8, 14, 18, 23, 26 et 32 de Bach par Reger, Liszt, Busoni, Dietrich Fischer-Dieskau, récitant tra, op. 30; Burlesque pour piano et Œuvres pour piano
Gerhard Oppitz, pano Gerhard Oppitz, piano Kempff Gerhard Oppitz, piano orchestre en ré mineur, AV 85 Gerhard Oppitz, piano
Gerhard Oppitz, piano Gerhard Oppitz; OS de Dusseldorf
HAN98200 - 9 CD Hänssler HAN94609 - 2 CD Hänssler HAN98479 - 2 CD Hänssler HC16048 - 1 CD Hänssler HAN98476 - 1 CD Hänssler HAN98631 - 1 CD Hänssler

breuse discographie très ciblée esthé- dans l’orchestration qui s’accorde à la en ascète mystique qu’écrit Pärt  : «  ...
tiquement. Enfin une version qui ni ne perfection avec le récit. Le résultat so- caché derrière l’art de relier deux ou
triche ni ne ment, où l’on apprend son nore est tout à fait conforme à l’œuvre trois notes se cache un mystère cos-
Glass, et qui est loin d’être ennuyeuse ! de Saint-Exupéry  : innocence des per- mique  ». La logique formelle de son
(Nicolas Mesnier-Nature) sonnages, clarté vocale, fraîcheur des style s’allie à la simplicité outrée du ma-
timbres de l’orchestre. Les quatre actes tériau sonore pour densifier à l’extrême
de l’opéra regorgent d’ambiances et de la texture musicale. Et englober l’audi-
révélations surprenantes, suivant le fil teur dans un moment pur, concentré.
tendu d’une narration et d’une écriture (Bernard Vincken)
Philip Glass (1937-) très maîtrisée. (Jérôme Angouillant)
Intégrale des études pour piano
Jeroen van Veen, piano
BRIL95563 • 2 CD Brilliant Classics

Q uelles différences colossales allons-


nous entendre entre les diverses
versions disponibles des études de Mickaël Levinas (1949-)
Glass  ! Seul le retour au texte écrit Le Petit Prince, opéra en 4 actes
permettra un avis différent du billet Jeanne Crousaud; Vincent Lièvre-Picard; Catherine
d’humeur. Or voici : Van Veen s’en tient Trottmann; Rodrigo Ferreira; Céline Soudain;
quasiment stricto sensu à ce qui est Alexandre Diakoff; Benoît Capt; Patrick Lapp; Serge Enjott Schneider (1950-)
Bertocchi; Orchestre de Picardie; Arie van Beek
noté par Glass. Les tempi sont respec- Arvo Pärt (1935-) Symphonie n° 5 « Schwarzwald-Saga »;
tés presque à la lettre, les nombreuses CLA1725 • 1 CD Claves Symphonie n° 6 « Der Rhein »
Anima. Transcriptions pour quatuor de

C
reprises également, ainsi que les arti- e disque est le reflet des repré- saxophones Julia Sophie Wagner, soprano; Chœur et Orchestre
de l’Opéra Janacek du Théâtre National de Brno;
culations, les nuances et les attaques. sentations données au Théâtre du Quatuor de saxophones Alea
Hansjörg Albrecht, direction
La pédale est utilisée avec modération. Châtelet en 2015 de l’opéra de Michael WWE20437 • 1 CD Col Legno
D’autres subtiles mises en valeurs des Levinas « Le Petit Prince » (créé à Lau- WER5117 • 1 CD Wergo
voix s’entendront lors des fameuses
reprises afin d’en varier l’écoute. D’où
sanne en 2014). Levinas (né en 1949)
s’explique longuement sur la genèse S ’il est une musique qui parle direc-
tement à l’âme, c’est probablement
celle du style tintinnabuli du composi-
L es œuvres du compositeur alle-
mand Enjott Schneider (né en 1950)
une grande clarté d’ensemble et une de sa composition. Du rapport serré et découlent souvent d’un argument intel-
intention musicale qui prend le contre- complexe entre le texte de Saint-Exupé- teur estonien. A partir de 1976, laissant lectuel, littéraire ou pictural. C’est le
pied pédagogique de l’étude permettant ry, l’image (Le dessin aquarellé devenu derrière lui l’idéal esthétique avant- cas de ces deux œuvres récentes que
très souvent à l’artiste de briller tech- costumes et décors) et l’univers sonore. gardiste de liberté sans entrave, Arvo le compositeur introduit ainsi : « Sage-
niquement. Là, Van Veen laisse parler L’ensemble doit ouvrir la voie à « L’ima- Pärt tente de reconstruire la musique à numwobene Landschften in Klang
Glass dans toute sa mélancolie (n° 2, n° ginaire de la représentation ». Du sens partir de ses composants élémentaires. übersetzt  » que l’on pourrait traduire
5 - hypnotique, n° 8 - au romantisme de l’histoire qui traduit «  La grâce et Avec « Für Alina » (1976) et « Spiegel par « L’imaginaire du paysage et sa tra-
désabusé, n° 20), son urgence (n° 1, l’éphémère de la vie » selon le compo- im Spiegel » (1978), « Fratres » (1977) duction en musique ». La symphonie n°
4, 6, 10, 12, 18), rarement sa violence siteur, ce dernier a imaginé un univers est une des trois pièces séminales de 5 «  Schwarzwald Saga  » (2012) s’ins-
(n° 3 et 11) ou son humour (n° 14), autonome dont la force expressive vient ce travail et a largement contribué à pire des paysages et des légendes de la
comprenant aussi que cette musique du théâtre et porteur d’un «  message sa renommée, après une crise créative Forêt Noire. Schneider restitue bien cet
trouve sa réelle identité dans l’infinie d’espoir dans un monde désemparé ». profonde de huit années au silence imaginaire celtique et romantique (Une
redite, très peu d’études arrivant à Sur le plan de l’écriture musicale, le seulement interrompu par sa Sympho- forêt sombre, des chemins déserts,
conclure. Le splendide Grand piano compositeur travaille la vocalité (la nie n° 3 (1971). Ecrite à trois voix et des rencontres imprévues : chasseurs,
Yamaha C7, aux basses qui sonnent langue, la mélodie) en cohérence avec sans instruments déterminés, Fratres fées, démons, lutins, gobelins et feux-
comme des cloches, au médium brillant le matériau instrumental basé sur la connaît de multiples versions et se voit follets) par une écriture foisonnante et
et aux aigus cristallins soutient les cou- désinence des sons de deux pianos, ici transcrite, ainsi que sept autres com- quasi cinématographique qui combine
leurs déployées ici. Van Veen est dans de leitmotivs à base de grilles harmo- positions, à destination de l’ensemble une palette harmonique décomplexée et
son élément, au regard de sa nom- niques et une recherche de timbres italien Alea Saxophone Quartet. C’est une science de l’orchestre remarquable.

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Musique contemporaine / Alphabétique
L’œuvre, très spectaculaire, est un hom-
mage aux musiciens hollywoodiens de
Korngold et John Williams (Bruitages et
cent polonaise. Texture orchestrale cris-
talline, chaque instrument (Les trom-
pettes, l’orgue, les percussions) jouant
A vec l’insouciante ambition de ceux
qui vont s’emparer du monde, Sa-
rah Maria Sun (soprano) et Jan Philip
ractérisation qui rend justice à l’aspect
fantasque du génie d’Alkan. Il faudrait
maintenant que le jeune virtuose anglais
effets d’immersion) non sans évoquer un rôle dramaturgique aussi important Schulze (piano) livrent dans ce disque nous offre l’opus 39… défi autrement
parfois les opéras de Wagner (L’Or du que les cinq voix tour à tour implorantes leur vision du meilleur de l’œuvre considérable et où la concurrence sera
Rhin) et de Weber (le Freischütz). Le ou déclamatoires, le chœur intervenant contemporaine consacrée au lied. Heinz plus relevée… (Jean-Charles Hoffelé)
«  Der Mummelsee  » intermédiaire est comme coryphée. (Jérôme Angouillant) Holliger, dont le talent d’hautboïste
tiré d’un texte d’August Schnezler décri- n’aurait peut-être jamais vu le jour si
vant le célèbre lac des crêtes de la Forêt sa voix de soprano n’avait mué aussi
Noire. La Sixième Symphonie (2013) radicalement, ouvre le feu avec ses six
a une source polytextuelle, rien moins lieder d’après Christian Morgenstern,
que Tacite, Plutarque, Heine, Goethe, composés à 17 ans. Subtile, estompée,
Hildegarde Von Bingen pour rendre l’écriture de Salvatore Sciarrino joue
hommage au Rhin, fleuve chargé de sur la gracile différence de titre rele-
légendes et célébré par les auteurs ro- vée dans les deux versions du poème
mantiques. Schneider parcourt le fleuve de Gianbattista Marino (Occhi stillanti,
depuis la source jusqu’à son embou- Occhi stellanti) et livre un magnétique
Gaetano Amadeo (1824-1893)
chure, introduisant autant d’affluents, Due Melodie. Aux prises avec l’incon-
d’affluences (textes et motifs) à sa par- Galina Ustvolskaya (1919-2006) sistance théorique de la voix chantée Œuvres pour orgue
tition comme le ferait un guide touris- Sonates piano n° 1 et violon-piano; Octuor dans son approche structurelle, Helmut Fabio Merlini, orgue (orgue Lingiardi, Bonizzi
pour 2 hautbois, 4 violons, timpani et (1874-1998), Basilique San Giovanni Battista,
tique pendant une croisière confortable Lachenmann oppose des textes incom-
piano; Grand Duo piano et vionloncelle Imperia, Italie); Gabrielle Mouhlen, soprano
et fort bien documentée, en usant d’une patibles  : celui, phonétique et explosif,
écriture visionnaire au sens premier qui Oleg Malov, piano; Mikhail Waiman, violon; Maria de Friedrich Nietzsche voit sa substance TC820101 • 1 CD Tactus

P
Karandashova, piano; Oleg Stolpner, violoncelle; ar cet opus, Tactus nous invite à
n’évite ni le kitsch (Le «  Burgen Wein héroïque malmenée par celui, mélodieux
Alexander Kosoyan, hautbois; Khanyafi Chinakaev,
und Klöster ») ni la démesure mais tou- et quasi dansant, de Fernando Passoa - découvrir les oeuvres pour orgue
hautbois; Alexander Stang, violon; Arkady Lisko-
jours compensée par une intelligence de vich, violon; Abram Dukor, violon; Feodor Saakov, lui-même annihilé par le dernier texte, de Gaetano Amadeo. Né sur la Riviera
conception et une richesse d’expression violon; Valery Znamensky, timpani d’un anonyme à la recherche son panier et doté de grandes prédispositions pour
imparables. A quand une production en à linge. Citons enfin l’œuvre récente de la musique, il travaille auprès du célèbre
NFPMA99122 • 1 CD Northern Flowers
DVD qui rendrait pleinement justice à Bernhard Lang (Wenn die Landschaft compositeur d’opéra Giovanni Pacini
cette tentative de Gesamtkunstwerk?
(Jérôme Angouillant) E lle, dont son professeur, Dimitri
Chostakovitch, disait «  ce n’est pas
toi qui es sous mon influence, mais moi
aufhört), caractérisée comme souvent
chez l’expérimentaliste autrichien par
puis intègre la prestigieuse Académie
Philharmonique de Bologne où il étudie
la répétition douloureuse et fulgurante avec Rossini. Commençant une carrière
qui suis sous la tienne », exhortait celui de courtes phrases, qui conclut un CD d’organiste et testeur d’organes sur les
qui l’écoute à se concentrer sur sa mu- riche en premiers enregistrements. fameux orgues Lingiardi, il s’installe en
sique. Peu d’images, pas d’interview  : (Bernard Vincken) France, à Marseille, où son style, très
« je prie tous ceux qui aiment véritable- influencé par l’opéra italien, va s’affi-
ment ma musique de renoncer à toute ner au contact des organistes français.
analyse théorique ». Galina Ustvolskaya L’italien Fabio Merlini, à la carrière affir-
mène une vie recluse, ne se rend pas à mée, utilise le grandiose Lingiardi de la
ses propres concerts et refuse les com- basilique San Giovanni Battista à Impe-
mandes (elle s’acharne à détruire toute ria, ville natale d’Amadeo. Merlini, maî-
Alfred Schnittke (1934-1998) trace de celles que le manque d’argent trisant son art, joue avec toutes les res-
lui avait arrachées), car elle ne peut sources de ce remarquable instrument
Requiem; 3 Hymnes sacrés
écrire qu’en « état de grâce ». C’est ainsi débutant par un ensemble d’œuvres sa-
Ensemble instrumental de la Philharmonie Artur
Malawski de Rzeszow; Bozena Stasiowska-Chro- qu’elle touche à l’essence même d’une crées, assez traditionnelles, où effleure
bak, direction musique à la spiritualité véritable, où Charles-Valentin Alkan (1813-1888) inévitablement l’influence de Rossini.
les ressources allouées sont à l’inverse Une curiosité, un Ave Maria pour voix et
DUX1407 • 1 CD DUX 12 Études dans tous les tons majeurs,
de son expressivité - maximale. Il suf- op. 35 orgue qui permet d’entendre la soprano

L e Requiem d’Alfred Schnittke (1934-


1998) composé juste après son Quin-
tette pour piano dédié à sa mère (1972-
fit pour s’en convaincre de se laisser
prendre par cet Octuor pour 2 hautbois,
Mark Viner, piano
PCL10127 • 1 CD Piano Classics
Gabrielle Mouhlen. Vingt cinq versets,
pièces courtes à caractère liturgique,
4 violons, timbales et piano, qui d’une composent la deuxième partie du CD.
76), résulte d’une commande pour la
pièce de Schiller Don Carlos donné
alors au théâtre de Moscou. Schnittke
main jaillie du centre de la terre nous
tord tripes et boyaux. Ou de céder à ce
L ’opus 35 inaugurait chez Alkan la vo-
lonté de résumer tout ce que la tech-
nique de piano offrait de variété à son
Malgré une interprétation exemplaire,
il est difficile d’entrevoir le génie musi-
Grand Duo pour piano et violoncelle qui cal d’Amadeo où se mêlent de manière
transforme ensuite la partition en art. Il commença par les douze tons ma- inappropriée, une vision décadente de
la fit entendre de l’autre côté du rideau
Messe catholique pour les morts en en jeurs, un second cahier (op. 39) viendra l’opéra et une approche succincte de
modifiant certains passages, omettant de fer aux Wiener Festwochen de 1986.
les compléter de douze autres études la musique sacrée française. Reste l’in-
le « Libera me Domine » et faisant inter- C’est tranché, sans compromis et farou-
sur les tons mineurs. Ce qu’Alkan croyable richesse sonore du Lingiardi.
venir le « Requiem aeternam » inaugu- chement sincère. (Bernard Vincken) demande avant tout c’est l’endurance, (Philippe Zanoly)
ral au début et à la fin au lieu du « Lux que la main ne s’épuise jamais dans ces
Aeternum ». Le compositeur emprunte portées suractives qui veulent laisser
largement à l’ancienne tradition chorale le pianiste mort à son clavier. Jusqu’ici
russe en l’intégrant dans un langage seul Bernard Ringeissen puis Stephanie
contemporain essentiellement tonal. Mc Callum s’étaient risqué à cet opus
L’œuvre comprend quatorze mouve- tranquillement assassin, Mark Viner y
ments et exige un chœur, cinq solistes, apporte un tout autre panache, un peu
et un ensemble instrumental réduit à de ce souffre diabolique que Petri, et
un piano, un orgue, des guitares élec- même Busoni y mirent. Je n’en atten-
triques, des cuivres et de nombreuses dais pas moins d’un pianiste qui m’avait
percussions. Elle reprend aussi en Modern Lied bluffé en ne faisant qu’une bouchée
divers endroits le matériau du Quintette. des transcriptions d’opéra de Thalberg, Johann Sebastian Bach (1685-1750)
H. Holliger : 6 lieder d’après C.
Les «  Trois Hymnes Sacrés  » (1983) Morgenstern / S. Sciarrino : 2 mélodies mais il sait aussi rendre avec un charme Toccatas; Concertos, Fantaisies et fugues
réfèrent explicitement à la grande tradi- / H. Lachenmann : Got Lost / G. Kurtág : pénétrant et un sens dramatique certain de la période « Weimar »; Inventions et
tion musicale orthodoxe et témoignent Requiem po drugu / W. Rihm : Ophelia les deux chefs d’œuvre de l’ensemble, Sinfonias; Œuvres de la période « Kö-
then »; Œuvres pour luth-clavecin; Deu-
par leur densité de l’attachement du Sings / B. Lang : Wenn die Landschaft où Alkan, comme pris d’un remord, se
aufhört xième partie des Clavier Übung; Œuvres
compositeur à une spiritualité plus pro- souvient que Liszt avait mis des poèmes originales et transcriptions; Arrangements
fonde, à la fois intime et incarnée. Un Sarah Mariua Sun, soprano; Jan-Philipp Schulze, dans ses Etudes : « L’incendie au village d’œuvres d’autres compositeurs; Variations
recueillement et une émotion sincères piano voisin », le « Chant d’amour - Chant de Goldberg; Suites Anglaises et Françaises;
se dégagent de cette version cent pour MODE297 • 1 CD Mode mort » sont joués avec un art de la ca- Six Partitas; Le clavier bien tempéré

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Alphabétique
Robert Hill, clavecin, luth-clavecin, clavicorde; rêveur, malgré ou plutôt en raison de contrepoint comme étalon) ne nécessite
Peter Watchorn, clavecin; Evgeni Koroliov, piano; Sélection ClicMag ! l’ombre du père. Cette œuvre dont, une pas autant d’intelligence et de goût dans
Robert Levin, piano, clavicorde, orgue, pianoforte; fois n’est pas coutume, le premier mou- sa mise en place. Peu d’interprètes ont
Edward Aldwell, piano; Trevor Pinnock, clavecin
vement est étonnamment proche de la su concilier avec ce degré de réussite
HC17017 • 26 CD Hänssler Classic manière, de l’univers de Wilhelm Friede- la permanence des tensions abreuvant
mann fut-elle jouée au Café Zimerman le jeu concertant désormais traversé
de Leipzig entre deux concertos-trans- d’irruptions abruptes et la préserva-
cription du père  ? A l’autre extrémité tion du caractère chantant de la partie
de son parcours, en 1778, le dernier soliste jusque dans ses phrases les plus
concerto témoigne d’une identité stylis- ornementées. Percutante clarté, comme
tique non seulement préservée mais as- rebondissant d’un miroir, et sens
sumée dans ses ultimes conséquences. confondant des subtilités de respiration
Carl Philipp E. Bach (1714-1788) L’année précédente, le cadet des fils caractérisent un jeu pianistique qui sait
Concerto pour piano, Wq 1, 15 et 45 Bach, Johann Christian livrait à l’édition autant faire étinceler les accents incisifs
Michael Rische, piano; Berliner Barock Solisten son ultime série de six concertos (op. déterminés déterminants que ciseler
Johann Sebastian Bach (1685-1750) HC17034 • 1 CD Hänssler Classic 13) tandis que Mozart démontrait avec maints joyaux de tendresse ou d’intros-

O
Clavier-Ubung III riginal, le premier des cinquante son Neuvième écrit pour Mlle « Jeune- pection, consistance souvent déniée
Stephen Farr, orgue concertos pour clavecin et orchestre homme » que son assimilation du lan- au flux mercuriel de lignes serpentines
RES10120 • 2 CD Resonus de CP.E. Bach l’est dans tous les sens gage de ce Bach «  galant  » révélait sa relevant des esthétiques rocaille et
du terme. C’est précisément en 1733, nécessité dès l’instant qu’elle avait porté rococo. C’est dire la richesse de cette
l’année de sa composition, que Bach ses fruits dans l’émancipation. Ce n’est musique embrassant autant d’éléments
père aurait selon Michael Rische écrit pas le moindre attrait de cet enregistre- stylistiques  ! Chaque volume de cette
son concerto en ré mineur BWV 1052 ment que la succession de deux concer- série de concertos enregistrée pour la
mais celui-ci n’est en réalité qu’une tos ouvrant et refermant une trajectoire première fois au piano semble révé-
des nombreuses transcriptions de ses si autonome. Les présences en amont ler un peu plus l’orfèvre inspiré qu’est
concertos pour hautbois ou violon. et en aval de J.S. Bach et de Mozart ne Michael Rische. La matière sonore est
Qu’un jeune homme de dix-neuf ans font en définitive au lieu de l’élucider assez féconde et plurielle pour s’épar-
vivant encore dans la maison familiale qu’intensifier le mystère d’un monde gner le mouvement perpétuel du blanc
signe ainsi le premier concerto pour aussi irréductible. Le plus grand piège aveuglant au noir absorbant. Juste la
clavier de l’histoire, qui plus est avec serait de croire qu’une écriture en appa- voie royale des couleurs où marche la
Ludwig van Beethoven (1770-1827) un tel degré d’expressivité, cela laisse rence moins complexe (si l’on prend le poésie. (Pascal Edeline)
Intégrale des sonates pour piano
Martin Rasch, piano (Steinway D)
AUD21451 • 9 CD Audite pas plus les prospectives osées de ceux excédant les possibilités de son piano nières du compositeur, nous sont ici
qui, après Schnabel, Kempff, Arrau puis pour rien. Mais il faut entendre, allez un proposées, interprétées par l’orchestre
M artin Rasch, pianiste et pédagogue
estimé de l’autre coté du Rhin,
est l’homme des cycles  : il ne conçoit
Del Pueyo y auront aiguisé leurs cla-
viers : non, Rasch, niant son patronyme,
seul exemple ! Comment Martin Rasch
phrase, respire, modèle l’Adagio molto
national Basque (EOS) sous la baguette
de Juanjo Mena. « Fanfarria-Preludio »,
n’y est que mesure, jouant précis dans de la Waldstein, pour comprendre que brève pièce orchestrale posthume, crée
le concert qu’à la manière des anciens
le texte et s’y incarnant en entier, quitte tout ici est sensible mais n’entend pas en 2004, pour cordes et cuivres. « Pie-
marathoniens du clavier, qui jouaient en
à paraître simple, de premier degré, ce d’abord se montrer. Sérieux, mais pas zas Caprichosas », crée en 1998, véri-
des séries de concerts tout leur Bach,
qui, poursuivant l’écoute, embrassant comme un Pape, sérieux par respect table petit concerto pour violon, secret
tout leur Beethoven. «  Intégraliste  »,
tout le cycle, devient une vertu  : parti- pur, ce que vous comprendrez à mesure hommage à Bela Bartok, où le feu et la
mais pas au sens de qui veut tout jouer
tion en main, c’est le texte qui s’impose en fréquentant cette intégrale sans es- virtuosité de la soliste Leticia Moreno
pour tout jouer, mais de qui veut tout
par delà l’interprète, lecteur parfait car broufe dont les limites mêmes (jamais s’expriment brillamment. «  Sinfonia
jouer pour embrasser d’un seul geste
absolument humble, d’aucuns liront techniques) participent de l’éthique. n°2  », crée en 1980, en quatre mou-
un domaine bien particulier, connu de
«  transparent  », pourtant jamais fade. (Jean-Charles Hoffelé) vements, oeuvre brève (18 minutes)
l’intérieur, compris dans son intimité.
Voila qu’Audite lui offre l’occasion de Il faut passer sur un piano de peu de ambitieuse, à la disposition quelque peu
graver pour commencer toutes les couleur (l’instrument, le jeu ?), sur une ivesienne (notes précieuses de José
Sonates de Beethoven qu’il aura pré- pédale économe qui ne rêve jamais Luis Garcia del Busto) et à la structure
sentées d’abondance sur les scènes d’orchestre, sur un usage strict de l’ins- dialogique. « Fantasias », crée en 2001,
allemandes. N’y cherchez pas les gestes trument que parfois je regrette car Bee- dernier opus orchestral du compositeur,
inspirés des grands monstres sacrés, et thoven n’a pas écrit la Hammerklavier en véritable féerie de timbres où se suc-
cèdent et s’entremêlent cordes, harpes
et percussions créant une atmosphère
ture historiquement informée, préfère onirique et mystérieuse. Une musique
Sélection ClicMag ! naviguer naturellement sur le fil de son séduisante, délicate, au formalisme
instrument, virtuose à souhait mais sur- Carmelo Bernaola (1929-2002) maîtrisé et profond, interprétée par
tout d’une légèreté et d’une articulation Œuvres orchestrales
des musiciens acquis à ce répertoire. A
souveraine. L’orchestre berlinois qui connaitre. (Emilio Brentani)
Leticia Moreno, violon; Orchestre Symphonique du
l’accompagne est sur la même longueur Pays-Basque ; Juanjo Mena, direction
d’onde, n’en faisant ni trop ni trop peu.
CLA1214 • 1 CD Claves
Les Tempi sont enlevés et mesurés.
De cet équilibre, naît naturellement les
affects et les dynamiques  : tendresse, Q uinzième et ultime volume de la
série «  Basque music collection  »
publiée par le label suisse Claves,
élégance et vivacité. Paré de son déli-
cat Stradivarius «  Lady Inchiquin  » un consacré à la musique de Carmelo Ber-
Johann Sebastian Bach (1685-1750) modèle de son, le violoniste allemand naola. Avec Cristobal Halffter, Luis de
Concertos pour violon, BWV 1041, 1042, éclaire ces concertos d’une éclatante Pablo et Ramon Bercé, ses contempo-
1052 et 1060 lumière solaire comme l’avait fait des rains de la « Generacion del 51 », Car-
Frank Peter Zimmermann, violon; Serge Zimmer- décennies avant lui un certain Yehudi melo Bernaola (1929-2002) a incarné
mann, violon; Berliner Barock Solisten Joseph B. de Boismortier (1689-1755)
Menuhin A noter le double concerto la renaissance de la vie musicale espa-
HC17046 • 1 CD Hänssler Classic Sonates pour violon, op. 51 n° 1-6
BWV 1060 pour violon, hautbois ou gnole à la fin du XXeme siècle. Elève de
Ensemble Elysium (instruments d’époque) [G.

N ’allez pas chercher midi à quatorze clavecin interchangeables, est joué ici à Celibidache, contemporain de Maderna,
Dikmans, flûte; L. Moon, violon]
heures avec cette énième version deux violons (avec le jeune Serge Zim- de Boulez, familier de Darmstadt, musi-
des concertos pour violons de Jean mermann, rien à voir avec Franck Peter) cien savant accompli, il s’illustre aussi RES10171 • 1 CD Resonus
Sébastien Bach. Franck Peter Zimmer-
man, délaissant aussi bien les emporte-
ments du violon romantique que la lec-
bénéficie d’un véritable engagement des
deux solistes, l’un n’hésitant pas à fer-
railler avec l’autre. (Jérôme Angouillant)
avec succès dans la musique populaire,
revendiquant son identité musicale
basque. Quatre œuvres, parmi les der-
J . Bodin de Boismortier, compositeur
très prolifique, est le représentant par
excellence du style galant qui se répan-

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Alphabétique

Sélection ClicMag ! Q uelques mesures d’introduction Job, jusqu’au changement d’éclairage PCL10130 • 5 CD Piano Classics

2
suffisent à lever le rideau sur un final en duo avec l’ange  ? Comment 018 sera une année Debussy, cen-
fascinant théâtre sonore : au milieu du ne pas être captivé par la manière dont tenaire de sa disparition oblige, les
17ème siècle l’oratorio italien et les Carissimi « explose » le récit du narra- pianistes s’y mettent tous, et sous peu
« dialogues latins » sont à la croisée de teur (petit frère du Testo monteverdien) le «  Second Livre de Préludes  » selon
l’opéra, du madrigal et des « canzonette entre de multiples dispositifs vocaux ? Maurizio Pollini devrait paraître. Mais
spirituali ». A trois, cinq, six ou huit les Plus long, plus riche en monologues, c’est Christopher Devine qui tire donc
chanteurs de Weser-Renaissance jouent plus introverti (quoi que...) l’Oratorio le premier en gravant une nouvelle inté-
à fond la carte de la personnification et du Prophète Daniel donne lieu à une grale de l’œuvre de piano – avec égale-
se délectent d’un catalogue rhétorique belle démonstration de ciselage vocal. ment les ballets version piano, « Kham-
encore simple : dans les « historiae », Accompagnement instrumental (à six) ma », « Jeux », « La Boite à joujoux »
les « ascendit » escaladent gammes et tout en finesse, rehaussé par une prise – qu’il aura patiemment apprivoisée en
arpèges, les «  fulmina  » bouillonnent, de son remarquable qui donne à l’audi- la jouant en concert une peu partout en
Giacomo Carissimi (1605-1674) les «  horribili  » roulent leurs «  r  », le teur l’impression de pouvoir toucher Europe (sinon en France, paradoxe  !)
Oratorio du Prophète Daniel chœur se divise pour évoquer les vents chaque protagoniste… notice érudite Depuis bientôt huit ans. Sa lecture est
Weser-Renaissance Bremen; Manfred Cordes,
venus « d’Est, Ouest et Sud »… Com- (non francophone hélas), que dire simplissime, il ne cherche pas le mys-
ment ne pas être bouleversé par le de plus  : un bijou absolu, un sommet tère mais le laisse émaner, joue tout
direction
dénuement et l’humilité croissants des parmi les enregistrements de Weser- d’un trait, musical en diable, poète sans
CPO777489 • 1 CD CPO «  sit nomen Domini benedictum  » de Renaissance. (Olivier Eterradossi) avoir l’air d’y toucher, préférant l’émo-
tion à la transcendance. C’est très de-
bussyste justement dans cette façon de
dit vers 1730 et fut en vogue jusqu’ en kapellmeister à Stuttgart puis Karlsruhe accord, l’ambiance est posée, extrême-
ne rien solliciter qui rend les « Etudes »
1770. Infléchissant la notion «  d’hon- et compositeur relativement prolifique, ment violente  : le piano est percussif,
aussi limpides, aussi évidentes que la
nête homme » issue du XVIIe siècle, la n’a guère laissé de trace dans l’histoire le violon à l’arrache part dans tous les «  Suite Bergamasque  ». Une intégrale
galanterie renvoie à une vision idéale de la musique. Ses deux symphonies sens. Aucune concession n’est faite et vraiment dans le sens d’un monde en
du courtisan : poli, élégant, homme de écrites au tournant du 19° siècle (la se- cela va bien dans le sens du message soi, et qui propose deux instruments
bonnes manières. Le développement de conde fut publiée en 1803) relèvent d’un de l’oeuvre  : un déchirement entre le assez contrastés : un Steinway alerte et
la sensibilité donne au mot, par exten- style très classique, comparable à celui jusqu’au boutisme de l’utra-modernité et plein, jamais lourd pour quatre disques
sion, une signification plus sensuelle  : des premières de Schubert, génie et la tentative de survie de la mélodie clas- sur cinq, et pour celui des ballets un
le galant se plaît en compagnie des charme mélodiques en moins. Contem- sique dont des lambeaux apparaissent somptueux Bösendorfer  : décidément
femmes. L’adjectif apparaît dans de poraines de celles de Beethoven, elles ici et là. Il est très rare d’entendre une les pianos du facteur viennois vont
nombreux titres d’œuvres (cf. notam- permettent juste de mesurer une nou- «  histoire  » dans ces oeuvres disso- comme un gant à l’univers debussyste,
ment les Indes Galantes de Rameau.) velle fois la distance incommensurable nantes, l’écriture portant plutôt à l’écla- Jörg Demus l’avait déjà prouvé lors de
La flûte, instrument de prédilection du qui sépare le simple talent du génie. tement. Mais là, pour peu que l’oreille son intégrale pour Amadeo, au point
compositeur, sert superlativement ce Néanmoins, interprétées avec enthou- soit solide, jusqu’à la dernière note on que je me prends à regretter que les
style : cette musique intime, légère, aux siasme et précision par l’orchestre de « Préludes », les « Images », n’aient pas
sent un combat inégal entre deux types
formes brèves, à l’harmonie simple, Rhénanie Palatinat sous la baguette bénéficier de ce clavier profus, de ses
d’écriture. Passionnant et troublant.
aux mélodies suaves et passionnées jeune et dynamique de Kevin Griffiths, basses et de ses mediums si colorés :
(Nicolas Mesnier-Nature)
est riche en nuances, en ornements et elles enrichissent utilement notre écoutez seulement «  Khamma  », où
cultive le détail. Comme très souvent connaissance du premier romantisme les sortilèges de «  Jeux  ». Le néerlan-
chez Boismortier, l’effectif instrumen- allemand. On est reconnaissant à CPO dais est chez lui dans Debussy, comme
tal est réduit  : flûte et violon. Sonates de nous donner à entendre tous ces jadis put l’être avec autant d’évidence
sans basse continue donc, mais où le petits maîtres qui faisaient carrière à la Hans Henkemans, et ce jusque dans
violon, en compensation, emploie çà et même époque que Beethoven et Schu- les opus où la suggestion est tout  :
là simultanément plusieurs cordes : dia- bert mais restaient attachés à un style on aura rarement aussi bien joué les
loguant avec la flûte, il esquisse aussi hérité de Haydn et Mozart sans origina- pièces de jeunesse mais surtout la
un accompagnement harmonique. Les lité ni personnalité marquante. A tout version à deux mains que Debussy se
mouvements ressortissent aussi bien prendre, c’est plus intéressant qu’une réservait pour jouer chez lui ses « Epi-
de la suite française que de la musique n-ième Héroïque gravée de façon rou- graphes antiques ». Ensemble pudique
italienne. L’écoute comparative de cette tinière… (Richard Wander) Claude Debussy (1862-1918) qui ne se démodera pas et saura vous
version et de celle enregistrée en 2001 Intégrale de l’œuvre pour piano seul conduire vers des visions plus osées.
par les musiciens canadiens G. Jeay et Christopher Devine, piano (Jean-Charles Hoffelé)
O. Brault, incite à préférer très nette-
ment cette dernière  : les sonorités du
traverso y sont beaucoup plus rondes, clavier ductile nous fait son Debussy
fruitées, chaleureuses. Il y a là un natu- Sélection ClicMag ! sur les pointes des timbres, danseur
rel et une aisance qu’on ne trouve nulle subtil qui dans les «  Images  », dans
part ici. La présente version s’avère les magiques «  Estampes  » suggère,
studieuse, un peu tâcheronne, sèche et ne souligne rien laisse émaner ces
dure surtout, sans grande galanterie ni mystères sonores avec une grâce, une
suavité. (Bertrand Abraham) élégance, quelque chose d’absolument
Dimitri Chostakovitch (1906-1975) mélancolique qui culmine en un « Child-
Prélude pour piano n° 1, 10, 11 et 24, op. ren’s Corner  » désarmant de pudeur,
34 / A. Schnittke : Sonate violon et piano
si légèrement effleuré qu’il n’est que
n° 2
rêve  : écoutez seulement comment la
Lidia Kovalenko, piano; Yuri Serov, piano
neige danse sous ses doigts. A force
NFPMA9902 • 1 CD Northern Flowers Claude Debussy (1862-1918) d’entendre le piano de Debussy comme

L a densité émotionnelle d’une des


dernières oeuvre de Chostakovitch
ne permet aucun faux pas. Lidia Kova-
« Estampes », L 108; Sélection « Images »,
livre I, L 105 et « Images », Livre II, L 120;
« Children’s Corner », L 119; « La plus que
un manifeste du modernisme, on en
aura aiguisé les angles, et épaissi les
couleurs, tout ici retrouve le secret de
lente », L 121; « L’isle joyeuse »
lenko au violon et Yuri Serov au piano cette langue qui se souvient plus de
Stephen Hough, piano
s’en sortent plutôt bien, même si leur Couperin que de Rameau (même dans
Johann Evangelist Brandl (1760-1837) CDA68139 • 1 CD Hyperion
lecture peut sembler par moment en- l’Hommage au dernier) : l’art de la sug-

V
Symphonies, op. 12 et 25
deçà des intentions de la partition. oici peu Hyperion offrait à Steven gestion. Si bien que le disque refermé
Deutsche Staatsphilharmonie Rheiland-Pfalz; Kevin Et pourtant, curieusement, on y a les (par une «  Isle Joyeuse  » qui capture
Osborne quasi le même programme
Griffiths, direction
prémisses, après de courts interludes (voir ici), disque opulent où le pianiste les vibrations d’un soleil marin) je me
CPO555157 • 1 CD CPO arrangés, de ce qui va se passer dans anglais osait un Debussy fils des fauves prends à rêver de ce que ce piano im-

B ien qu’il ait vécu assez longtemps,


Johann Evangelist Brandl, qui fut
la seconde sonate de Schnittke, exac-
tement contemporaine. Dès le premier
plutôt que des Impressionnistes. A son
envers total Stephen Hough de son
pondérable ferait des «  Préludes  »…
(Jean-Charles Hoffelé)

6  ClicMag février 2018  www.clicmusique.com


logues sera réservé aux seuls germa- grands aînés européens, tels Sweelinck,
nistes puisque l’éditeur ne prend pas par exemple. (Bertrand Abraham)
la peine d’en fournir une traduction. Un
agréable moment de musique, comme
toujours avec Dostal, mais le DVD eut
été plus adapté pour profiter pleinement
de ce spectacle. (Olivier Gutierrez)

Albert Dietrich (1829-1908) Zoltán Kodály (1882-1967)


Sonate pour piano et violoncelle, op. 15; Háry János; Danses de Galánta; Variations
Introduction et Romance pour piano et sur The Peacock; Psaume Hungaricus, op.
violoncelle, op. 27; 6 Pièces pour piano, 13; Danses de Marosszék
Carlo Andrea Gambini (1819-1865)
op. 6; 4 Pièces pour piano, op. 2 Hungarian State Symphony Orchestra; Adam
Œuvres pour orgue Fischer, direction; Budapest Festival Orchestra;
Alexander Will, violoncelle; Friedrich Thomas,
piano Marco Ruggeri, orgue (Orgue Lingiardi 1854, Iván Fischer, direction
Eglise St Vittore, Calcio, Italie)
CPO555108 • 1 CD CPO BRIL95603 • 2 CD Brilliant Classics
BRIL95515 • 2 CD Brilliant Classics

I nutile de gloser longtemps envers la Giovanni Battista Fasolo


Z oltan Kodaly est, avec Béla Bartók,
(1598-1664)

musique d’Albert Dietrich  : s’il n’est


pas question de remettre en cause la
Œuvres sacrées
Federico del Sordo, orgue, clavecin; In Dulci
N é à Gênes, issu de la fameuse et
traditionnelle école italienne, Carlo
Andrea Gambini, au talent précoce, de-
la figure marquante de l’école natio-
nale hongroise du vingtième siècle.
validité musicale de son oeuvre, force Jubilo; Alberto Turco, direction Son œuvre au style néo-classique tein-
est de reconnaître que les oeuvres pré- vint rapidement le pianiste de concert le tée d’impressionnisme est fortement
BRIL95512 • 2 CD Brilliant Classics plus en vue de son temps. En marge de
sentées ici n’ont qu’un défaut, celui de imprégnée des chants populaires qu’il
vivre en permanence dans l’ombre de
Schumann et de Brahms dont il était
L a vie de Fasolo est mal connue. On a
longtemps cru que l’œuvre majeure
de ce moine compositeur, l’ »Annuale »,
ses prestations, il composa un nombre
important d’œuvres pianistiques di-
verses consistant en études, sonates,
passa sa vie à collecter. Même si son
œuvre orchestrale est minoritaire en
très proche. Un mélange des deux en regard de sa musique vocale et cho-
publiée en 1645 à Venise — le plus transcriptions et arrangements d’Opé- rale, elle est aujourd’hui bien connue et
quelque sorte, parfaitement inscrit dans
gros compendium de musique d’église ras qui eurent un certain succès. Sa largement représentée au disque et au
le romantisme allemand du milieu du
italienne à l’époque, qui « contient tout passion pour l’orgue et son amitié avec concert. En témoigne la suite orches-
19 ème siècle, et symbolisé par l’oeuvre
ce que doit faire un organiste durant la célèbre famille d’orgues Lingiardi trale « Harry János » (1927) qui fit vite
collective qu’il écrivit justement avec
l’année, pour répondre au chœur  » — l’amenèrent tout naturellement à com- oublier l’opéra dont elle est tirée. Six
eux, la fameuse sonate F.A.E. Alexandre
était postérieure aux « Fiori Musicali » poser abondamment pour l’instrument. actions distinctes qui font alterner cli-
Will et Friedrich Thomas suivent donc
de Frescobaldi (1635) et que Fasolo Ces deux CD nous permettent d’appré- mats méditatif (L’horloge musicale de
cette musique sans lui donner un
avait suivi l’exemple et subi l’influence hender son oeuvre au style romantique Vienne), héroïque (Chant d’amour) ou
vrai tempérament. A l’impossible nul
ce dernier. On sait aujourd’hui que cet un peu pompeux, largement influencé comique (Marche de l’Entrée de l’empe-
n’est tenu. Méritoire mais pour les
« Annuale » est antérieur et a été com- par l’opéra italien et une certaine gran- reur et sa cour). Les Danses de Galanta
collectionneurs curieux de la période.
posé aux environs de 1632. Ces CD diloquence très en vogue à l’époque. et de Marossek doivent leur nom au
(Nicolas Mesnier-Nature)
offrent une belle anthologie de pièces Le CD n° 1 présente l’orgue moderne lieu où Kodaly les a composé, elles
de ce corpus, où, comme ailleurs dans op. 106 comprenant un ensemble de sont tirées des chants populaires de la
la tradition catholique, l’orgue (ou le 24 versets, pièces assez courtes des- région. Le compositeur les a harmoni-
clavecin, prescrit notamment pendant tinées à l’usage liturgique, particuliè- sés et orchestrés avec autant de finesse
le Carême ou l’Avent) alternent selon rement exigeantes, utilisant la totalité que d’efficacité. Bizarrement, l’éditeur a
des règles strictes et complexes avec le des capacités de l’instrument, délivrant ajouté le Psalmus Hungaricus Op. 13 en
plain-chant confié ici à un chœur fémi- ainsi des sonorités inhabituelles. Le CD lieu et place de la Symphonie en ut ou du
nin. Cette musique sans austérité, d’une n° 2 est une collection de pièces de poème symphonique « Soir d’été » qui
clarté et d’une lisibilité exemplaire, jail- caractère varié comprenant, Toccatas, auraient mieux convenus. Il nous reste
lissant d’une architecture dont l’assise, Pastorale, Corale, le Quattro Stagioni les Variations sur «  Le vol du Paon  »
simple et solide, fait la part belle à op. 128, entre autres, au style ampoulé basée sur un thème populaire symbo-
Nico Dostal (1895-1981) l’écriture fuguée (même en dehors des tendant vers un modernisme quelque- lisant émancipation et liberté, une vaste
Princesse Néfertiti, opérette fugues proprement dites), est très bien fois surprenant. Marco Ruggieri, un des fresque symphonique en seize épisodes
Musikalische Komödie Leipzig; Stefan Klingele, servie par l’organiste et le chœur vocal. maîtres organistes italiens, s’affranchit complétés d’un final en apothéose qui
direction L’inspiration profane se laisse toujours des difficultés avec talent jouant sur exploite magnifiquement toutes les res-
ROP614748 • 2 CD Rondeau deviner et est même revendiquée (can- un orgue Lingiardi de 1854 (beau clin sources de l’orchestre. Interprétations
zone, références à la Bergamasca, à la d’œil), dont toutes les spécificités sont irréprochables d’Adam et Ivan Fischer,
L es compositeurs d’opérettes usèrent
et abusèrent des chinoiseries et des
espagnolades. De façon plus originale,
Girometta, à la Bassa Fiamenga). On
retrouve ici la fraîcheur, la vigueur des
décrites dans le livret d’accompagne-
ment. (Philippe Zanoly)
à la tête de deux orchestres hongrois.
(Jérôme Angouillant)
Nico Dostal osa avec sa «  Prizessin
Nofretete  » (Nefertiti)… une «  égypto- qui a stupéfié Vienne par l’étendue Sombre, élégante et touchante, d’es-
lade  ». A sa décharge, pour être joué Sélection ClicMag ! de son talent compte déjà plusieurs sence éminemment viennoise, elle
dans un théâtre allemand en 1936 sans œuvres à son actif et sa réputation de est paradoxalement bien plus «  clas-
contribuer à la propagande hitlerienne, compositeur est bien établie. Compa- sique  » que le Sextuor. Elément cen-
mieux valait choisir un sujet éloigné rable à l’Octuor de Schubert ou aux tral de l’œuvre, le crépusculaire Lento
dans l’espace et dans le temps. L’action Symphonies pour cordes de Mendels- religioso déploie une longue mélodie
est sur un site archéologique et touris- sohn par sa précocité, son inventivité et emprunte d’angoisse et de mélanco-
tique égyptien au début siècle dernier. sa maîtrise instrumentale, cette œuvre lie qui évoque (convoque  ?) Mahler,
Soient un couple aristocratique et un postromantique (1914) aux tonalités comme si Korngold, au soir de sa vie,
couple plébéien. Rencontre à l’acte I, parfois ambigües semble naviguer à mi- à l’instar de Richard Strauss avec ses
happy end à l’acte II. Entre les deux, un chemin entre la « Nuit Transfigurée » de 4 Derniers Lieder, composait un ultime
interlude en forme de flash-back dans Schoenberg et l’  »Apollon Musagète  » adieu au romantisme finissant. Luxu-
l’Egypte ancienne, où les personnages, Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) de Stravinski. Opulente et polychroma- riant, l’orchestre offre une grande varié-
Nefertiti en tête, vivent peu ou prou les Sérénade symphonique pour orchestre à tique, son écriture se prête parfaitement té de couleurs instrumentales, sonnant
mêmes inoffensives péripéties que leurs cordes, op. 39; Sextuor, op. 10 (arr. pour à l’arrangement pour orchestre à cordes parfois comme s’il était au complet.
homologues du XXème siècle. Musica- orchestre à cordes) conçu et réalisé ici par Hartmut Rohde. A la tête d’une phalange peu connue
lement, c’est de l’opérette viennoise NFM Leopoldinum Orchestra; Hartmut Rode, Trente ans plus tard, alité à la suite mais impressionnante de cohésion et
direction
« low cost », vocalement de véritables d’un infarctus, Korngold commence de clarté, Rohde montre une véritable
chanteurs d’opéra côtoient des acteurs CPO555138 • 1 CD CPO à composer mentalement une pièce affinité avec cette musique dont il a
qui chantent tant bien que mal, dirigés
par un chef efficace. L’humour des dia- K orngold a 17 ans lorsqu’il écrit son
Sextuor à cordes  : l’enfant prodige
pour orchestre à cordes qui deviendra
la «  Sérénade Symphonique  » (1948).
manifestement saisi l’esprit et la lettre.
(Alexis Brodsky)

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Alphabétique
Gustav Mahler (1860-1911) famille aisée, elle étudie la composition
Symphonie n° 1 en ré majeur Sélection ClicMag ! avec Carl Loewe, le grand compositeur
Düsseldorfer Symphoniker; Adam Fischer de lieder. Elle part alors à la conquête
de Berlin où ses œuvres sont bien re-
AVI8553390 • 1 CD AVI Music
çues. Mais dès sa disparition en 1883,

T ant et tant auront abordé la « Titan »


en y imaginant un personnage
auquel Mahler n’a jamais songé, for-
son nom s’efface des programmes de
concert. Sa musique est proche des
modèles classiques. Le Quatuor avec
çant le trait, grossissant les effets d’un piano en mi bémol s’ouvre sur un mou-
Franz Krommer (1759-1831) orchestre virtuose d’abord par son art vement bien équilibré qui témoigne à la
Symphonies n° 4, 5 et 7
d’évoquer. Pas Adam Fischer qui se fois du solide métier de Mayer et de son
garde bien d’ailleurs de faire paraitre sens mélodique. Le scherzo rappelle
Orchestra della Svizzera italiana; Howard Griffiths
le sous-titre apocryphe sur la pochette Emilie Mayer (1821-1883) certaines pages de Beethoven, tandis
CPO555125 • 1 CD CPO de ce qui constitue la troisième étape Quatuors pour piano n° 1 et 2 que le bref final permet au piano de

D euxième volet d’une première inté-


grale des neuf symphonies de Franz
Krommer. Les trois partitions réunies
de son intégrale Mahler à Düsseldorf
dont la publication semble s’accélérer :
Quatuor Mariani
CPO555094 • 1 CD CPO
briller. L’autre Quatuor en sol majeur
apparaît plus proche de Schubert par
je vous rendais compte voici peu de sa l’élégance de chaque mouvement, et
sur ce CD datent des années 1820 ;
Krommer se coule dans la forme clas-
lumineuse Quatrième Symphonie ici.
Cette fois encore (et il en sera vraisem- L a plupart des compositrices célèbres
du XIXe sont les épouses, ou les
sœurs de musiciens  : Mendelssohn,
par la belle inspiration de l’Adagio. Les
jeunes musiciens du quatuor Mariani
sique héritée du siècle précédent mais blablement ainsi tout au long du cycle), ont toutes les qualités pour défendre ce
avec une énergie sinon une véhémence captation en concert (février 2017), qui Schumann, Mahler. Tel n’est pas le cas répertoire  : la souplesse mélodique et
qui n’appartient qu’à lui. Belle décou- rend compte de la belle acoustique na- d’Emilie Mayer. Est-ce pour cela qu’elle l’enthousiasme. Sans bouleverser l’his-
verte en vérité, surtout défendue avec le turelle de la Tonhalle de Düsseldorf où est tombée dans l’oubli  ? Elle a pour- toire de la musique, ces pages feront le
talent qu’on lui connaît par Howard Grif- toute la poésie de l’orchestre du jeune tant beaucoup plus écrit (8 sympho- bonheur de ceux qui cherchent à sortir
fiths. Le chef britannique a déjà montré Mahler peut se déployer. Le Naturlaut nies) que ses collègues. Née dans une des sentiers battus. (Thomas Herreng)
son affinité avec le répertoire de cette du Langsam initial est mystérieux dans
époque dans deux intégrales majeures, ses opacités de forêt profonde, les
soprano et ensemble de G. Contratto) plus contestables, en particulier par le
celles des symphonies de Ferdinand épisodes entre ironie et désolation du
Rachel Harnisch, soprano; MythenEnsembleOr- rôle dévolu à l’accordéon (!). Un album
Ries et de Louis Spohr, également pour Bruder Martin se teintent de couleurs chestral; Graziella Contratto, direction original certes mais presque au point
CPO. Il sait tirer le meilleur parti de ces automnales, le Scherzo fait plus pen-
CLA1709 • 1 CD Claves d’en être marginal. (Richard Wander)
œuvres superbement écrites et qui ne ser à la chasse qu’à la danse et le final
manquent pas d’inspiration. Subjugué
par cette baguette inventive et brillante,
lui-même, vif et ardent, sans les effets
de manche si courant, n’empile par ses O n peut discuter légitimement de l’op-
portunité des transcriptions pour
ensemble de chambre des symphonies
l’orchestre italien se révèle à la hauteur crescendo les un sur les autres mais
du défi proposé. Nouvelle illustration ouvre sans cesse sur de plus vastes de Mahler, alors qu’aujourd’hui tous les
de ce qu’était l’environnement musical panoramiques, avec à la coda une orchestres symphoniques ont les parti-
dans lequel sont nés les chefs d’œuvre sensation d’ivresse solaire emportée tions originales à leur répertoire. Mais
de Beethoven et Schubert, d’autant plus par le feu des timbales : le souvenir de il faut reconnaître à cet arrangement de
révélatrice que Krommer était nette- Bruno Walter n’est pas loin. L’orchestre Klaus Simon une remarquable habileté,
ment l’ainé de ses deux grands contem- se surpasse, emporté par un chef qui car l’illusion est presque parfaite. Avec
porains mais qu’il leur a survécu. La connait, à l’égal de son frère Ivan, son quatorze instruments seulement, le
découverte est donc aussi instructive Mahler sur le bout des doigts. J’attends petit ensemble sonne quasiment aussi Josef Mayseder (1789-1863)
pour ceux qui s’intéressent à l’histoire toujours la suite avec gourmandise. richement que l’orchestre symphonique Quatuor à cordes n° 5 et 6, op. 9 et 23
de la musique qu’heureuse pour ceux (Jean-Charles Hoffelé) d’origine. Et l’ensemble orchestral de Quatuor Mayseder
qui, tout simplement, aiment le pre- Mythen parvient sous la baguette de GRAM99148 • 1 CD Gramola
sa cheffe attitrée à faire vivre la par-
P
mier romantisme, période faste qu’on oursuivant la parution des œuvres
n’a décidément pas fini d’explorer. tition comme si elle était la «  vraie  » de chambre de Maysader entamée
(Richard Wander) quatrième symphonie. Quant aux com- par le Lissy Quartet, Granola avec
pléments, ils sont tout aussi passion- ce volume 2 en propose de fait un
nants. Arthur Schnabel appartenait en approfondissement. Comme s’il fal-
effet à cette génération de musiciens lait une confirmation officielle à cette
germaniques pour qui la composition généreuse mission, l’ensemble où se
était aussi importante que l’interpré- retrouvent deux musiciens de la pré-
tation (Furtwängler est un autre grand cédente formation prend désormais le
Gustav Mahler (1860-1911) exemple de cette lignée). Les cinq lieder nom du compositeur ; le programme
Symphonie n° 4 (arr. pour soprano et joints sur ce disque sont de belle fac- lui-même est d’ailleurs moins anecdo-
ensemble) / A. Schnabel : Lieder, op. 11 ture, même si l’arrangement dû cette tique. Le statut du violoniste viennois
n° 2, 4, 7 et op. 14 n° 14, 16 (arr. pour fois à Graziella Contratto s’avère des s’en trouve singulièrement renforcé.
L’auditeur retrouvera avec bonheur chez
cet interprète estimé de ses contem-
dans une décoiffante intégrale des phonies de cordes », bercé de Mozart et
Sélection ClicMag ! «  Symphonies  » de Haydn qui conti- de Schubert, et le geste visionnaire de la
porains, des échos qui lui rappelleront
respectivement la musique de Schubert
nue à faire couler beaucoup d’encre. « Reformation », clou de cette intégrale, ou de Beethoven, dans de fort belles
Il était logique d’en trouver le premier lue avec une véhémence inédite. Magni- œuvres ne se rabaissant jamais au rang
prolongement en terres romantiques fique, tout comme la «  4  »e, vive et de répliques. Tandis que la pétulance de
chez Mendelssohn, ensemble ils auront mordante, dont le « saltarello » final est l’archet du 1er violon semble aspirée
enregistré toutes les symphonies, pour anthologique. Un bémol  : son «  Ecos- par les volutes de l’opéra transalpin.
les seules cordes ou en grande forma- Au total, c’est toute la grâce de Vienne,
saise  » aurait besoin d’une formation
tion, de 2002 à 2009, l’auront donc lon- avec son élégance mais aussi son exu-
plus ample pour assumer son roman-
guement réfléchie, à l’égal du remake bérance qui nous transporte ici dans
tisme ossianique. Mais peu importe, ce
de Gardiner qui lui aura abandonné les une célébration authentique, soutenue
instruments d’époque pour le Sympho- Mendelssohn si tranchant, où tout un
Felix Mendelssohn (1809-1847) de façon communicative par une for-
nique de Londres. Fey reste fidèle à la nouvel univers musical se dessine, fas-
mation qui sait manifestement de quoi
Intégrale des symphonies cine décidément. A placer à égalité avec
pratique historiquement informée mais il est question et servie par une prise
Heidelberger Sinfoniker; Thomas Fey, direction les gravures londoniennes de Gardiner
aussi aux instruments modernes que la de son magnifique. Les deux derniers
HC16098 • 6 CD Hänssler Classic virtuosité de ses musiciens sait plier à (j’y reviendrais)  : tout mendelssohnien mouvements du 5e quatuor, judicieuse-

O n le sait, Thomas Fey et ses Hei- tous les styles au point qu’il n’y a pas de voudra y aller voir, il ne sera pas déçu… ment présenté en second, mériteraient
delberger Sinfoniker sont lancé grand écart entre l’univers des « Sym- (Jean-Charles Hoffelé) eux aussi le qualificatif d’«  apothéose

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de la danse », comme la symphonie qui concerts donné par le fondateur du lancolie. Même constat dans le K595,
lui est immédiatement contemporaine. Sélection ClicMag ! Beaux Arts Trio Menahem Pressler en l’Allegro se déroule laborieusement, ra-
(Alain Monnier) 2016 (92 ans !) au Magdeburg Theater, lenti par les doigts fatigués du pianiste
accompagné par l’orchestre philarmo- et un orchestre qui tente de se maintenir
nique local dirigé par un chef japonais, à flots. Le Larghetto est distendu, inver-
Kimbo Ishii. Dans les deux concertos, tébré. Quant au Rondo, Pressler retrou-
ce dernier adopte d’ailleurs des tempos vant un brin de vigueur dans les articu-
prudents car la vélocité et la tenue ryth- lations, l’orchestre tout entier se réveille
mique du vénérable pianiste font sou-
comme après un sommeil comateux. Il
vent défaut (flagrants dans l’Allegro et
en est tout autrement dans les bis, où
le final du K488). Accompagné par un
là, le public est littéralement ensorcelé
orchestre peu performant (déséqui-
Wolfgang A. Mozart (1756-1791) (quel silence d’écoute  !). Le pianiste,
libre des pupitres), Menahem Pressler
Concerto pour piano n° 23 en la majeur, K donne autant l’impression de jouer pour enfin seul, comme s’il avait été muselé
Jules Mouquet (1867-1946) par un orchestre invasif, se livre alors, à
488; Concerto pour piano n° 27 en si bémol lui que de partager avec le public son
Intégrale de l’œuvre pour flûte et piano majeur, K 595 travers deux pièces (un nocturne, une
expérience unique de musicien. D’où un
Sara Ligas, flûte; Luca Nurchis, piano Menahem Pressler, piano; Orchestre Philharmo- mazurka) de Chopin et un prélude (la
hiatus, un manque de cohérence entre
BRIL95505 • 1 CD Brilliant Classics nique de Magdebourg -Kimbo Ishii, direction cathédrale engloutie) de Debussy à une
les partitions de Mozart, l’orchestre, le

I nitiative intéressante, et pour tout AVI8553387 • 1 CD AVI Music soliste et l’auditeur. Même le si prenant méditation philosophique et musicale
dire, parfaitement justifiée, que cette
célébration de J. Mouquet, compositeur
presque totalement oublié, à travers
D eux concertos de Mozart, les 23
et 27 plus quelques bis, reflets de
Adagio du même est en quelque sorte
desséché et ne diffuse plus aucune mé-
absolument cathartique et inoubliable.
A pleurer ! (Jérôme Angouillant)

ce qui constitue la part la plus emblé-


matique et la plus attachante de son en s’épurant, jusqu’à une forme de lan- tets son œuvre, moins accomplie que
œuvre : sa musique pour flûte et piano. gage parfois presque aphoristique, ce celle de Josquin, se caractérise par
Inspirées par la Grèce antique, comme qui est très bon signe. Interprétation une grande liberté rythmique marquée
l’indiquent les références aux anciens habitée, délicate et convaincante des de nombreuses ruptures et de résur-
modes grecs (Lydienne, Dorienne ou deux interprètes. (Bertrand Abraham) gences de motifs nouveaux au service
Phrygienne de l’op. 23), c’est sous de l’expressivité mais au détriment de
l’égide du dieu Pan que ces pièces la mélodie travaillée ici non pas dans
sont, bien sûr, placées. La création de son horizontalité mais insérée dans
la sonate «  La flûte de Pan  », écrite un réseau polyphonique complexe. Il
en 1904, fut un beau succès. Vocabu- n’est pas étonnant que cette pratique Serge Prokofiev (1891-1953)
laire et syntaxe relèvent ici à la fois du trouve des échos dans la musique Cantate pour le 20ème anniversaire de la
romantisme tardif et de ce, qu’à tort du vingtième siècle (Webern). Cette Révolution d’Octobre, op. 74
ou à raison, on a appelé l’ «  impres- Missa Grecorum (1490) dont l’origine Ernst Senff Chor Berlin; Staatskapelle Weimar;
sionisme musical » - ce qui inscrit ces reste incertaine (mélodie profane?) est Membre de la Luftwaggenmusikkorps de Erfurt;
Kirill Karabits, direction
pages dans le sillage du «  Prélude à exemplaire du style d’Obrecht. Utilisa-
l’après midi d’un faune  » de Debussy, Jacob Obrecht (1450-1505) tion de l’homophonie avec modération, AUD97754 • 1 CD Audite

C
ou les apparente à Syrinx. Sans avoir le Missa Grecorum & Motets superposition et alternance des voix, e fut un des événements de la der-
génie de Debussy, Mouquet montre un The Brabant Ensemble; Stephen Rice, direction modification fréquente du tactus (en nière Kunstfest de Weimar : donner
sens supérieur de la construction et de simultané selon les voix), réduction des en concert la « Cantate pour le 20e An-
la mélodie. Sa musique tire de moyens CDA68216 • 1 CD Hyperion
textures (souvent au trio), modulation niversaire de la Révolution d’Octobre »
économes et efficaces une prodigieuse
variété d’effets. À partir de formules D isciple de Ogkeghem, Le composi-
teur franco-flamand Jacob Obrecht
et une figure musicale essentielle de
à des moments inattendus (toute fin
du Gloria). L’écriture des motets est
que Prokofiev brossa par contrainte
mais non sans génie en 1937  : depuis
frappantes, lancées en général par le encore plus recherchée. La musique si Alexandre Nevski, il était habitué à faire
piano, la flûte est volubile sans n’être la fin du XVème siècle au même titre souple et cristalline du O Beate Basili briller sa plume malgré les contin-
jamais bavarde ni verbeuse. L’œuvre va que Josquin des Prés. Auteur d’une cache en fait une structure polytextuelle gences de la propagande. La « Cantate
d’ailleurs, chronologiquement parlant, trentaine de messe et d’autant de mo- et polyrythmique (allant du ternaire au Octobre  » n’échappe pas à cette règle
binaire) aboutissant à un Amen infini. ambigüe, Prokofiev y peignant dans
Le Mater Patris fascine aussi par l’éche- une débauche de sons (avec ensemble
tantes (deux concertos enregistrés
Sélection ClicMag ! par Homard Shelley dans la série des veau inextricable des lignes vocales. De d’accordéons et tout le tremblement)
le tableau de la Révolution d’Octobre
concertos romantiques Hypérion). Son même le Salve Regina est une sorte de
gageure en termes de composition par comme personne, même Chostakovitch
Grand Trio op. 75 fut joué en concert en
sa maîtrise du plain-chant et des tessi- n’a (n’aurait ?) pu le faire. Le concert ici
1837 avec un trio de Beethoven. Le pro-
gramme ayant inversé les deux œuvres, tures. Véritable leçon d’interprétation, la restitué fut donc un événement, Kirill Ka-
le public n’y vu que du feu, applaudis- lecture du Brabant Ensemble dirigé par rabits y réglant avec brio, (mais surtout
sant a tout rompre le Pixis et délaissant Stephen Rice parvient à nous restituer avec par delà l’objectivité de sa battue,
celui de Beethoven. L’œuvre, compo- la musique du compositeur gantois à une certaine amertume, cela compte !)
sée à partir de motifs populaires et de la façon de ces chercheurs qui récu- les forces disparates (chœur fabuleux,
chorals, témoigne d’une écriture déliée pèrent les pépites d’or par filtrage de la orchestre un rien juste) assemblées
et vivace. Pixis développant n’importe matière. (Jérôme Angouillant) à l’occasion  : c’est lui qui prends le
Johann Peter Pixis (1788-1874) quelle idée avec élégance et virtuosité. mégaphone pour hurler les textes en se
Trios pour piano L’opus 95 très marqué rythmiquement retournant vers le public tout en conti-
(de la valse chaloupée jusqu’au final nuant à diriger. C’est plus d’une fois for-
Leonore Piano Trio
«  mauresque  ») évoque Mendelssohn midable, d’abord par le simple impact
CDA68207 • 1 CD Hyperion de l’œuvre qui reste un des opus les
et Mozart. Pixis s’emparait volontiers

L ongtemps resté dans les oubliettes


de l’histoire de la musique l’allemand
Johann Peter Pixis, grand pianiste et pe-
de thèmes d’opéra. C’est le cas du Trio
concertant qui donne lieu à un florilège
plus méconnus de Prokofiev, mais las !
Son enregistrement ne peut lutter un
de variations sur quelques thèmes de instant contre le raz de marée provoqué
tit compositeur, renaît grâce à quelques l’opéra de Georges Onslow « Le Colpor- par Kirill Kondrachine dans sa gravure
enregistrements du label Hypérion dont teur ». Musique brillante et savoureuse princeps pour Melodiya, largement au-
ce récent disque consacré à trois trios «  Exemple convivial de liberté, éga- dessus déjà du remake tenté par Neeme
pour violon, violoncelle et bien sûr lité, fraternité musicales authentiques »
Astor Piazzolla (1921-1992) Järvi (Chandos, avec Rozhdestvensky
piano. Pixis est l’auteur notamment (Jérémy Nicholas). On ne saurait mieux La Calle 92, arrangements pour violon, en récitant). Pourtant, je salue l’audace
d’une variation sur l’Hexaméron (avec définir ces trois œuvres et l’interpré- alto et guitare du jeune chef ukrainien qui continue ici
Liszt et d’autres) et de quelques œuvres tation qu’en fait le jeune trio Léonore. Piercarlo Sacco, violon, alto; Andrea Dieci, guitare un cycle Prokofiev entrepris chez Onyx
destiné au piano, la plupart concer- (Jérôme Angouillant) BRIL95538 • 1 CD Brilliant Classics à Bournemouth avec l’intégrale des

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Sélection Urania

Bach : Passion selon St. Matthieu, Glenn Gould en Russie : Bach, Beethoven : Sonates piano n° 7, 12, L. van Beethoven : Egmont; Sym- J. Brahms : Symphonies n° 2 et 3; D. Chostakovitch : Symphonies n° 4
BWV 244 / Bruckner : Te Deum Beethoven, Berg, Webern, Krenek 17, 23, 30, 31, 32 phonie n° 6. Et œuvres de Weber, Ouverture tragique / R. Strauss : et 9; L’Exécution de Stenka Razine
Haefliger; Berry; Giebel; Kupper; West; Glenn Gould; OP de Saint-Pétersbourg; Sviatoslav Richter, piano Moussorgski, Borodin Une symphonie alpestre Vitali Gromadski; OP de Moscou; Kirill
Eugen Jochum, direction Ladislav Slovak Orel; Costamagna; Lovro von Matacic Staatskapelle Berlin;Hans Knappertsbush Kondrachine
WS121320 - 3 CD Urania WS121326 - 2 CD Urania WS121226 - 2 CD Urania WS121364 - 2 CD Urania WS121197 - 2 CD Urania WS121333 - 2 CD Urania

A. Copland : El Salon Mexico; Appa- A. Glazounov : Symphonies n° 2 et Glenn Gould joue Brahms, Weber, G.F. Haendel : Samson HWV 57, I Musici : Les enregistrements F. Liszt : Années de pèlerinage I;
lachian Spring; Rodeo; Billy the Kid; 3; Concerto violon, op. 82 Beethoven, Strauss oratorio en 3 parties Columbia, 1953-1954. Pergolesi, Concerto piano n° 1; Rhapsodies
Connotations Nathan Milstein, violon; Gennady Rozh- Glenn Gould, piano Haefliger; Stader; Höffgen; Corelli, Martini, Tartini, Galuppi, hongroise
NY PO; Leonard Bernstein destvensky; William Steinberg Ferenc Fricsay, direction Gabrieli, Marcello, Albinoni, Vivaldi Sergio Fiorentino, piano; OS de la NDR
WS121169 - 2 CD Urania WS121315 - 2 CD Urania WS121362 - 2 CD Urania WS121360 - 2 CD Urania WS121361 - 3 CD Urania WS121357 - 2 CD Urania

S. Rachmaninov : Les Cloches; M. Ravel : Poème La Valse; Rap- F. Schubert : Impromptus; 6 Schubert : Sonate pour piano n° 21; Schumann : Symphonie Manfred Z. Kodály : Hary Janos; Psalmus
Danses Symphoniques / A. Khacha- sodie espagnole; Pavane pour une moments musicaux / R. Schumann : Fantaisie Wanderer / Liszt : Sonate / Delius : Sea Drift. Et œuvres de Hungaricus / B. Bartók : Musique
turian : Suite Masquerade Infante défunte Waldszenen; Etudes symphoniques pour piano... Strauss, Grieg, Pfitzner… pour cordes...
RCA Victor SO; OP de Moscou Samson François, piano;André Cluytens Walter Gieseking, piano Sviatoslav Richter, piano OS de la Radio Bavaroise; Carl Schuricht William Mc Alpine; Julius Katchen
WS121303 - 2 CD Urania WS121268 - 2 CD Urania WS121223 - 2 CD Urania WS121316 - 2 CD Urania WS121345 - 2 CD Urania WS121191 - 2 CD Urania

G. Holst : Les Planètes / A. L. Stokowski dirige Chostakovitch, P.I. Tchaikovski : Symphonie n° 6; Tibor Varga joue Beethoven, Bruch, G. Verdi : Missa da Requiem; 4 Vivaldi : L’Estro Armonico, 12
Schoenberg : La Nuit transfigurée / Stravinski, Scriabine, Glière... Variations Rococo; Fantaisie-Ouver- Mozart, Tchaikovski : Concertos pièces sacrées concertos, op. 3
B Bartók : Musique pour cordes... Houston SO; Berliner Philharmoniker; The ture « Roméo et Juliette » violon Stader; Dominguez; Carelli; I Musici
Leopold Stokowski Symphony of the Air; ON de Radio France Daniil Shafran; Leonid Kogan Tibor Varga, violon Sardi; RIAS; Ferenc Fricsay
WS121158 - 2 CD Urania WS121168 - 2 CD Urania WS121312 - 2 CD Urania WS121363 - 2 CD Urania WS121284 - 2 CD Urania WS121318 - 2 CD Urania

Arrigo Boito : Mefistofele, opéra en G. Donizetti : Don Pasquale G. Donizetti : L’Élixir d’amour, opéra Gaetano Donizetti : La Fille du régi- Mozart : Don Juan, K. 527, opéra Mozart : L’Enlèvement au sérail, K.
1 prologue, 4 actes et 1 épilogue Bruscantini; Valletti; Borriello; Noni; Benzi; en 2 actes ment, opéra-comique en 2 actes en 2 actes 384, opéra en 3 actes
Neri; Tagliavini; Pobbe; Ticozzi; Benzi; RAI Rai de Turin; Mario Rossi Alva; Carteri; Taddei; Orchestre du Teatro Gardino; Fioravanti; Campora; Moffo; OS Taddei; Verna; Gavazzi; Valletti; Zerbini; Marshall; Hollweg; Simoneau; Frick; RPO;
de Turin; Angelo Questo, direction alla Scala; Tullio Serafin de la RAI; Franco Mannino RAI de Turin; Max Rudolf, direction Thomas Beecham
WS121290 - 2 CD Urania WS121212 - 2 CD Urania WS121187 - 2 CD Urania WS121331 - 2 CD Urania WS121294 - 3 CD Urania WS121299 - 2 CD Urania

G. Rossini : Le Barbier de Seville R. Vaughan Williams : Symphonies G. Verdi : Rigoletto, opéra en 3 G. Verdi : Nabucco G. Verdi : La Traviata G. Verdi : Aïda, opéra en 4 actes
Capecchi; Monti; Tadeo; D’Angelo; n° 2 et 5; Fantaisies « Tallis » et actes et 4 tableaux P. Silveri; M. Binci; A. Cassinelli; C. V. de los Angeles; C. Del Monte; M. Nelli; Gustavson; Tucker; Valdengo;
Cava; Carturan; Bruno Bartoletti « Greensleaves » Pavarotti; Scotto; Paskalis; Mancini; G. Gatti; RAI de Rome; Sereni; Orchestre du Teatro dell’Opera de Stich-Randall; NBC SO; Arturo Toscanini,
Sir John Barbirolli, direction Carlo Maria Giulini, direction Fernando Previtali Rome; Tullio Serafin direction
WS121203 - 2 CD Urania WS121160 - 2 CD Urania WS121310 - 2 CD Urania WS121293 - 2 CD Urania WS121145 - 2 CD Urania WS121183 - 2 CD Urania

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Alphabétique
Symphonies. Il devrait d’ailleurs pour- ment le concerto en la déjà cité, accom- de son séjour parisien. Ce qui frappe
suivre avec toutes les cantates, mais Sélection ClicMag ! pagné d’une œuvre jusqu’à présent in- de prime abord dans ces concertos
il lui faudra des solistes, des chœurs connue, retrouvée dans les archives de est l’ampleur des deux œuvres, écrits il
et un orchestre russe (ou ukrainiens la Polska Akademia Nauk à Cracovie par est vrai sur mesure pour permettre au
si cela existe encore). Qui les donnera le musicologue polonais Adam Rieger, violoniste vedette de déployer toutes
à cet exilé courageux, l’une des plus le concerto en ré majeur. C’est à une les facettes de son art. On y retrouve
belles baguettes « russes » de sa géné- copie effectuée par Jean-Jacques Rous- ce constant « cantabile », ce ton chan-
ration, à égalité avec Vassily Petrenko seau (! !) que nous devons la survie de tant et expressif, hérité de Corelli, qui
et Vladimir Jurowski. Qu’au moins ici ce concerto. Ce dernier fut en effet un se retrouve chez Nardini, Tartini, Lolli,
le courage de son entreprise soit loué ! ardent copiste, cette activité devenant ou Giornovichi entre autres violonistes
(Jean-Charles Hoffelé) même sa principale source de revenus compositeurs de cet époque, et dont
vers la fin de sa vie avec 360 œuvres la jeune génération, Paganini en tête,
Gaetano Pugnani (1731-1798) transcrites entre 1772 et 1777 dont prendra l’exact contrepied, pour aboutir
Concertos pour violon parfois des opéras entiers. On ignore de à une musique-spectacle. L’orchestre
Roberto Noferini, violon (violon historique de G. quand date la transcription du concerto. typique du XVIIIème siècle (cordes, 2
Scarampella, 1865 et archet de J. Dodd, début Pugnani, né à Turin, fut toute sa vie une hautbois et 2 cors surtout utilisés pour
19e); Orchestra Nuove Assonanze; Alan Freiles figure musicale majeure de la cour de leur couleur dans les introductions
Magnatta, direction
Savoie, intégrant l’orchestre de la cour d’orchestre et les ritournelles), accom-
TC731601 • 1 CD Tactus dès l’âge de 10 ans (!) en tant que vio- pagne un soliste dévoué au chant,

D ans sa Biographie Universelle des


Musiciens (Paris 1837 Première
édition), Fétis attribue 9 (!  !) concer-
loniste, après avoir eu comme profes-
seur principal Giovanni Battista Somis,
lui-même élève de Corelli. Nommé dès
dans des mélodies naturelles n’utili-
sant jamais de difficultés techniques
en tant que fin en soi. Ce culte de la
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
tos pour violon à Pugnani, sans citer 1752 à la tête de la Chapelle Royale, sa cantabilité s’exprime au mieux dans
Vêpres, op. 37
ses sources. Les auteurs actuels, pour renommée grandissante le mena lors de les cadences présentes dans tous les
Saint Thomas Choir; John Scott, direction
la plupart, lui en concède un seul, le tournées de concerts, à Paris en 1754, mouvements, à l’imitation de Locatelli.
RES10169 • 1 CD Resonus concerto en la majeur ici enregistré. Où puis à Londres en 1769 où il se lia avec Une belle première mondiale qui vient

D ans une discographie où dominent


largement les versions slaves, il
n’est pas si fréquent de voir l’un des
sont passés les concertos manquants ?
Mystère… C’est donc avec bonheur que
nous découvrons dans cet enregistre-
Johann-Christian Bach, et également en
Russie. Il interpréta précisément un de
ses concertos au Concert Spirituel lors
heureusement compléter une disco-
graphie passionnante mais succincte.
(Jean-Michel Babin-Goasdoué)
deux chefs d’œuvres liturgiques de
Serge Rachmaninov vocalisé par un
chœur américain. C’est en effet le ment qu’a choisi d’aller le compositeur Ewa Murawska, flûte ; Marcin Murawski, alto;
en mettant son génie au service des Hanna Holeska, piano
Chœur d’Hommes et de Garçons de
St-Thomas de New-York, l’un des plus textes sacrés. La lumière christique ici AP0366 • 1 CD Acte Préalable
réputés des Etats-Unis, qui est ici à
la manœuvre sous la battue de son
regretté Directeur musical, John Scott.
célébrée rayonne, certes, au travers des
voix d’enfants mais la profondeur des S econd volume de la monographie
du compositeur Emile Pierre Ratez,
entreprise par le label polonais Acte
basses russes reste, elle, irremplaçable.
La «  Grande Louange du Soir et du (Yves Kerbiriou) Préalable, ce disque nous convie à un
Matin  », improprement connue sous ensemble d’oeuvres pour piano flûte
le nom de «  Vêpres  » s’inscrit dans le et alto. On retrouve dans ce florilège
renouveau de la musique liturgique de pièces diverses l’absence d’un vrai Esaias Reusner (1636-1679)
russe par un retour aux chants tradi- style personnel, un refus assumé de la Erfreuliche Lauten-Lust, suites pour luth
tionnels, en particulier aux monodies modernité mais aussi un compositeur William Waters, luth
d’origine byzantine. Encore moins que sensible qui possède un métier solide BRIL95242 • 2 CD Brilliant Classics
la Liturgie de Saint-Jean Chrysostome,
A
et sait exploiter le langage propre de la près Delitae Testudinis enregis-
qui avait cependant permis à Rachmani- musique de chambre, l’échange contra- tré par Paul Beier (Stradivarius),
nov, à la suite de Tchaïkovski, d’ajouter puntique et le mélange des timbres. Brilliant Classics édite en deux CD le
une touche personnelle au patrimoine Les thèmes sont plus ou moins déve- deuxième et dernier recueil d’Esaias
liturgique, les « Vêpres » ne se prêtent à loppés et variés et le dialogue entre Reusner, compositeur et luthiste digne
une harmonisation débridée. C’est donc Emile Pierre Ratez (1851-1934) instruments toujours équilibré. La d’intérêt. Né en Silésie, il apprend le luth
vers la sobriété, la pureté et le recueille- Exhibition, vol. 2. Musique de chambre sonate op.18, pour alto et piano, œuvre avec son père, devenant enfant prodige
de jeunesse reflète ainsi une fraicheur et se produisant avec succès dans tous
d’inspiration réjouissante baignée d’une les salons huppés d’Europe. Il fut l’un
ment intégral dépasse vite l’histoire et
Sélection ClicMag ! la musicologie, l’œuvre possédant sa
douce nostalgie. Elle s’achève par une
petite fugue à la Saint Saëns. Les pièces
des meilleurs virtuoses de son temps
valeur intrinsèque et nous touchant à influençant grandement l’essor de l’ins-
pour flûte et piano revêtent un même trument en particulier auprès de Weiss.
la fois par sa simplicité et son pitto-
caractère frais et pastoral, signe que De son passage à Paris et des leçons
resque. Le Singspiel mêle parties par-
lées, airs solo ou ensembles allant du Ratez respectait absolument l’idiome reçues par un français, probablement
duo jusqu’au chœur ; la partition se de l’instrument. La Petite Sonatine op. François Dufaut, il écrit des œuvres
propose quant à elle de traduire tour 61 composée à l’origine pour clarinette pour le luth onze chœurs (11 doubles
à tour, les sortilèges de cette île parti- et piano, est délicieusement ciselée cordes) introduisant le typique «  style
culière, les terreurs et les tendresses comme de l’orfèvrerie. Le pittoresque brisé » français dans la musique de luth
des personnages, les péripéties alter- (mais non la bizarrerie) est cette fois allemande, les notes d’un accord étant
nant contemplation ou effroi devant la dans les quelques pièces aux titres jouées l’une après l’autre, autrement
Johann F. Reichardt (1752-1814) nature ou les épisodes surnaturels. Pas insolites  : Japonerie (d’un japonisme dit arpégées. Sa musique mélanco-
une minute, on ne s’ennuie  ! Du côté certes limité), l’Aegipan (une scène à la lique et méditative, délivrée des codes
Der Gesisterinsel, opéra en 3 actes
de l’interprétation, l’implication éner- Douanier Rousseau) et la bondissante et rythmes dansants, s’attache à tou-
U. Staude; R. Lichtenstein; M. Schäfer; E. Abele;
gique du chef Hermann Max emporte Fantaisie Ibérique. Ratez en profite pour cher le cœur et l’âme de l’auditeur. Il
Rheinische Kantorei; Das Kleine Konzert; Hermann
Max, direction l’adhésion. Il est secondé par une dis- enrichir son écriture, modes originaux, se démarque ainsi clairement d’une
tribution vocale constamment motivée, harmonies plus creusées. Du cousu- musique de «  bal de cour  » déclarant
CPO777548 • 2 CD CPO
au milieu de laquelle on distinguera une main. Enfin on se laisse bercer par l’au- lui-même  : «  jouer pour son plaisir et

O n aurait tort de ne voir dans cette


«  Île des Esprits  », inspirée de la
«  Tempête  » de Shakespeare, qu’un
excellente Barbara Hannigan s’amusant
follement. De quoi redécouvrir, même si
bade romantique pour alto qui clôt l’al-
bum. Ce second volume plus accompli
en donner  ». William Waters, ancien
guitariste de premier plan, visible-
c’est partiellement, l’œuvre de ce musi- parvient à nous rendre ce Emile Pierre ment engagé et passionné, joue avec
chainon manquant quelque part entre, cien dont Von Arnim et Bretano auraient Ratez intéressant, voire attachant. Mis- expression et musicalité cette œuvre
d’un côté, Mozart ou Gluck et, de l’autre souhaité qu’il fût le premier à mettre sion accomplie donc pour Jan A. Jarnic- majeure pour luth et nous enchante
le dernier Haydn et Beethoven. En effet, en musique leur Knaben Wunderhorn. ki, le fondateur du très atypique « Acte par un son perlé et aérien. Bel album !
à l’écoute, l’intérêt de cet enregistre- (Alain Monnier) Préalable ». (Jérôme Angouillant) (Philippe Zanoly)

www.clicmusique.com  ClicMag février 2018  11


Alphabétique
liardaire, dont le divertissement favori grande crise balaya les espoirs de Rez-
Sélection ClicMag ! est d’hypnotiser les hommes afin de nicek de ne le voir jamais créé et sa
les persuader qu’ils sont des animaux. déception faillit le détourner de l’opéra,
Le commandant lui a tapé dans l’œil, il lui qui avait espéré renouer avec le suc-
résistera à tous ses enchantements, et cès de Donna Diana. Finalement « Ben-
lorsqu’enfin il obtiendra la précieuse es- zin » sera créé le 28 novembre 2010 au
sence pour repartir, Gladys lui avouera Théâtre de Chemnitz, filmé par la télé-
sa flamme  : ensemble ils s’envoleront vision, CPO édite aujourd’hui la bande
dans leur joli zeppelin. Rezniceck, si son de ce spectacle emmené par la Gla-
Johann Rosenmüller (?1619-1684) doué pour l’humour mêle ici la parodie dys de grande allure que campa Johan-
Laudate Dominum, Concertos sacrés mythologique avec les persifflages du na Stojkovic : elle y est assez fabuleuse,
M. Mauch; V. Blache; D. Erler; T. Hunger; F. Zeitoper, s’inspirant de la pièce de Cal-
tout comme son Ulysse, dont Carsten
Sievers; F. Schwandtke; Ensemble 1684; Gregor Emil N. von Reznicek (1860-1945) deron de la Barca « El mayor encanto,
Süss assure la tessiture délicate avec un
Meyer, direction Benzin, opéra en 2 actes amor  » et se délecte en écrivant une
brio certain. Toute l’équipe s’est prise
CPO555187 • 1 CD CPO Johann Stojkovic; Carsten Süss; Chœur de l’Opéra comédie sentimentale que Richard
Strauss n’aurait pas méprisé. «  Ben- au jeu, à commencer par Matthias Win-

C
de Chemnitz; Robert-Schumann-Philharmonie;
oncession au puritanisme ambiant, zin  », l’ouvrage est nommé d’après le ter, Mayer désopilant, ou Guibee Yang,
Frank Beermann, direction
le livret s’étend avec complaisance précieux carburant que Gladys refuse à Violet accorte. Frank Beermann, comme
sur les raisons (supposées) qui firent CPO777653 • 2 CD CPO il le faisait déjà pour la « Schweigsame
son Ulysse, fut écrit en 1928-29 (deux

L
perdre à Johann Rosenmüller son très e bien nommé Ulysse Eisenhardt, ans après la création du « Johny spielt Frau » de Strauss, conduit le tout d’un
enviable poste de Cantor suppléant à commandant d’un zeppelin, doit auf » de Krenek), l’opéra de Hambourg geste fin et leste, la comédie brille, lais-
Saint Thomas de Leipzig. A la place, on effectuer un atterrissage d’urgence sur le refusa effrayé par son caractère sin- sant espérer que cette vaillante troupe
aurait aimé une analyse plus détaillée une île dont on comprend rapidement gulier  : le compositeur prévient dans persévère chez Reznicek : « Eulenspie-
de la filiation avec Schütz, et de l’ori- qu’elle est à quelques encablures des son intitulé  : «  Heiter-phantastisches gel Reimensweiss  », «  Holofernes  »,
ginalité d’une musique qui mêle de Etats-Unis. Sur cet étrange paradis Spiel mit Musik », on y parle en chan- «  Emerich Fortunat  » les espèrent.
façon troublante spiritualité allemande insulaire règne Gladys, la fille d’un mil- tant, pas d’air, priorité au théâtre. La (Jean-Charles Hoffelé)
et sensualité italienne. Anniversaire
oblige, Gregor Meyer a constitué un flo-
rilège qui se veut représentatif des 200 Sonates extrait de « A Collection of Les- avec J-C Bach, Gluck, Mozart (rencontre suivi d’un Rondo final exubérant et bril-
œuvres instrumentales et vocales lais- sons for the Harpsichord composed by Sig en 1770 entre le septuagénaire et l’ado- lant, mené presto, dans lequel le soliste
Jozzi St Martini of Milan », livre I-3; Sonate lescent) et aurait même influencé Haydn a tout loisir de déployer sa virtuosité. Si
sées par le compositeur. Humblement,
en sol majeur, extrait de « Sonata a Cem- son cadet de 32 ans. Depuis trente ans
les voix des solistes se fondent dans la le traitement de l’orchestre est habile et
balo solo del Signor Battista S. Marino »,
splendide sonorité de l’Ensemble 1684. le label italien Tactus se consacre à la le degré de maîtrise technique de l’ins-
manuscrit du 18e siècle
Quatre des pièces présentées ici sont musique italienne, de la Renaissance à trument impressionnant, il faut toute-
Susanna Piolanti, clavecin
enregistrées pour la première fois. Au- aujourd’hui. Il propose ici un premier fois attendre « Aus Italien » (1886) pour
delà d’une redécouverte méritée, un très TC701902 • 1 CD Tactus enregistrement mondial des sonates entrevoir l’évolution que suivra in fine
beau disque nous convie à un véritable
exercice spirituel. (Olivier Gutierrez) L es frères Sammartini Joseph-Bal-
thazar (1695-1750) et Jean-Baptiste
(1700-1775) sont les fils du hautboïste
pour clavecin de Giovanni Battista. Sous
les doigts véloces de Susanna Piolanti,
la sonorité vive, précise et piquante du
le compositeur. Inspiré par un séjour
dans plusieurs villes italiennes, ce tout
premier poème symphonique séduit par
français Alexis Saint-Martin établi à clavecin italien du facteur Gianfranco son orchestration riche et colorée qui
Milan où il a italianisé son nom. Sou- Facchini (copie d’un Vincenzo Sodi peint avec talent nature et paysages.
vent confondus (mêmes initiales GBS), 1782) souligne la modernité de ces so- En quatre tableaux, Strauss varie les
eux-mêmes hautboïstes renommés et nates pour l’Italie de 1750. Inventivité, formes, les rythmes, les éclairages et
compositeurs prolifiques, ils ont mar- verve, vigueur, légèreté, cette musique le traitement des timbres pour traduire
qué leur époque l’aîné à Londres par ses ensoleillée et volubile se démarque net- des atmosphères pastorale, solennelle,
concertos (une trentaine), et le cadet à tement de celle des clavecinistes fran- impressionniste et « folklorique » (loin
Milan par ses symphonies (une soixan- çais de l’époque. Un regret, l’absence de d’être traditionnel, l’air « Funiculì, Funi-
taine) et son enseignement recherché. notes en français. Un conseil, amateurs culà » repris dans la dernière partie était
Giovanni B. Sammartini (1701-1775) Giovanni Battista a ainsi été en relation de beau clavecin, dégustez ce CD en en réalité contemporain). Relativement
plusieurs fois. (Benoît Desouches) peu enregistrées, ces deux œuvres de
jeunesse trouvent ici des interprétations
motets non moins fervents mais plus hautement qualitatives  : le violoniste
Sélection ClicMag ! dépouillés qu’à son habitude, avec dou- Robert Kowalski possède le charisme, la
blure instrumentale des voix, et dans précision et la musicalité requises, tan-
lesquels il récapitule en quelque sorte dis que Markus Poschner et l’Orchestre
les pratiques anciennes. Pas si étoffée de la Suisse Italienne offrent une lecture
que cela, la discographie est dominée claire et fouillée qui souligne les nom-
par l’enregistrement de 2005 de Herre- breux détails et nuances qui émaillent
weghe (en 2 CD, dont la prise de son ces pages. S’agit-il du second volume
accentue désagréablement le sifflement d’une intégrale ? (Alexis Brodsky)
des consonnes). Rademann revient à Richard Strauss (1864-1949)
l’œuvre après sa version de 2001 chez
Concerto pour violon en ré mineur, op.
Raumklang, en 2 CD elle aussi. Sa nou-
8; « Aus Italien », Poème symphonique,
Heinrich Schütz (1585-1672) velle vision respecte l’esthétique qu’on op. 16
Schwanengesang connaît désormais bien chez Carus  :
Robert Kowalski, Violin; Orchestra della Svizzera
Dresdner Kammerchor; Hans-Christoph Rade- moins énergique et brillante que celle italiana; Markus Poschner, direction
mann, direction d’Herreweghe mais plus attentive aux
CPO555126 • 1 CD CPO
CAR83275 • 1 CD Carus mots qu’aux effets vocaux, dans une

A plus de 80 ans, Schütz se tourne


enfin vers l’énorme Psaume 119 (22
acoustique magnifique de précision. Si
on peut discuter le principe d’une ver- S trauss est encore étudiant lorsqu’il
écrit son Concerto pour violon
(1882) : d’inspiration romantique, réfé-
sion ramassée en 1 disque, les familiers
strophes originellement en acrostiches de l’ouvrage découvriront à cette occa- rence et révérence assumées à Men- Boris Tichtchenko (1939-2010)
sur chacune des lettres de l’alphabet sion les menus détails d’une nouvelle delssohn, son plan classique en trois Symphonie n° 5; Concerto pour flûte, piano
hébreu) dont il avait souvent utilisé le réalisation de la partition éditée en pa- mouvements comprend un Allegro très et cordes, op. 54
verset 54 («  Tes décrets sont devenus rallèle chez Carus. Pour les autres, une développé, souvent emphatique et au Valentin Zverev, flûte; Alexei Nasedkin, piano;
mes cantiques dans la maison où je très belle façon de découvrir l’œuvre climat profondément lyrique, un Lento Orchestre Symphonique de la Radio et de la Télé-
ne fais que passer  ») pour signer les dans son archi-classique couplage intimiste où le violon chante une émou- vision de Moscou; Maxim Shostakovich, direction;
livres d’or de ses hôtes. Regroupant avec le Psaume 100 et le Magnificat. vante plainte aux accents mélancoliques Edward Serov, direction
les lettres deux à deux, il obtient 11 (Olivier Eterradossi) et pathétiques qui évoque Tchaikovski, NFPMA99111 • 1 CD Northern Flowers

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E n 1976, deux ans après sa démesu-
rée 4° symphonie, disponible sous la
lancé dans un cycle d’exploration de la
symphonie anglaise au XXe siècle : il la
mier Cantor, et travailla avec Luther
lui-même à fonder la musique liturgique
AP0406 • 1 CD Acte Préalable

baguette inspirée de Rozhdestvensky


chez le même éditeur, Boris Tichtchen-
dirige comme une œuvre de laboratoire,
un essai de renouvellement grandeur
protestante. Ces hymnes, recueillis et
diffusés à grande échelle grâce à l’in- A cte Préalable poursuit son explora-
tion de l’œuvre de Josef Wienawski,
ko revient avec sa 5° à une œuvre dont nature d’une forme et d’un genre, qui vention de l’imprimerie, contribuèrent avec ces nouvelles premières discogra-
la forme en cinq mouvements et les rétrospectivement pourrait être l’origine au succès de la Réforme. Manfred phiques. Voici «  24 études de méca-
dimensions (quarante-cinq minutes) du corpus symphonique d’Humphrey Cordes nous en propose une sélection.
renvoient ouvertement à son mentor Searle. Mais finalement, même chez Tip- Le choix de voix blanches, sans vibrato, nisme et de style  », et une imposante
Chostakovitch. A l’audition, le mélange pett l’opéra l’emporta. En 1956, il déduit traitées comme les autres instruments «  sonate en si  »… Chopin (qu’il joua
de désolation dans le prélude et de de son opéra-fable «  The Midsummer est bien dans l’esprit de cette musique beaucoup) et Liszt (dont il fut l’élève)
sarcasme dans le rondo final renforce Marriage  » sa Deuxième Symphonie, destinée à servir ces textes d’inspiration
encore cette impression de proximité biblique. La clarté des plans sonores rôdent, mais sa musique suit une
bien moins formelle que la Première.
spirituelle avec le maître de Tichtchen- Je suis pris d’un doute en écoutant la ménagée par le chef (et par la remar- autre voie et montre aussi ses propres
ko. Que ce soit précisément Maxime lecture très précise mais aussi très pru- quable prise de son) permet d’appré- limites. Comme l’écrivait Jarnina Tatars-
Chostakovitch, fils du compositeur, qui dente qu’en propose Martyn Brabbins. cier pleinement l’écriture polyphonique
nous guide dans les méandres de cette de Walter. Une vraie réussite musicale ka dans un article sur l’étude de concert
Colin Davis en faisait autrement éclater
partition grandiose revêt dès lors une l’écriture festive – comparez seulement donc, mais n’oublions pas que ces romantique « en ce temps-là la perfor-
valeur hautement symbolique, même leurs Scherzos respectifs – Richard pièces furent écrites pour être jouées à mance sur l’estrade était souvent plus
si l’orchestre d’Etat de la défunte URSS Hicocks (Chandos) et le compositeur l’église et s’insérer dans une liturgie. On
n’est pas toujours exemplaire de pré- déconseillera donc l’écoute en continu importante que la valeur de l’œuvre ou
itou. Bémol donc, pour ce nouveau vo-
cision et de mise en place. Le complé- lume qui rappelle à quel point le langage de ce disque exigeant, et d’une grande son caractère innovant, […] c’est l’exé-
ment est une véritable curiosité car le de Michael Tippett ne se livre pas aisé- force spirituelle. (Olivier Gutierrez) cutant et son style qui étaient au centre
concerto pour flûte, piano et cordes, s’il ment. Je jugerais plus aisément avec la
fait la part belle à la flûte, le piano jouant de l’attention ». Dans le volume 4, Artur
suite de ce qui semble une intégrale de
plus un rôle de continuo vis à vis de l’œuvre d’orchestre, d’autant que le vrai Cimirro endosse l’analyse avec ses
l’orchestre à cordes, témoigne de l’ou- chef d’œuvre reste à venir, cette Qua- mains assurément pleines de doigts et
verture d’esprit et de style tous azimuts trième Symphonie où tout n’est plus
du compositeur de Saint Pétersbourg nous montre une musique entièrement
que poésie stellaire, écrite pour Georg
dont la réhabilitation s’impose avec évi- Solti et son orchestre de Chicago. subordonnée à la virtuosité, très « pre-
dence. Chostakovitch a acquis droit de (Jean-Charles Hoffelé) mier degré », comme anti-chopinienne.
cité au répertoire, Weinberg s’y fait sa
place, le temps doit venir maintenant de Face à l’avalanche de notes (dont pas
Tichtchenko. (Richard Wander) une n’est perdue, il faut le reconnaître)
Joseph Wieniawski (1837-1912)

Deux Idylles, op. 1; Sonate en si mineur, et au bombardement sonore (Cimirro


op. 22; « Pensée fugitive », op. 8; assure sa propre prise de son), on
Rondeau, op. 15; Polonaise en do majeur,
op. 13 oscille entre intérêt pour la découverte
Elzbieta Tyszecka, piano et désintégration de l’attention. Elzbieta
AP0405 • 1 CD Acte Préalable Tyszecka pare les petites pièces de salon
du volume 3 de plus d’irisation et de ru-
Johann Walter (1496-1570)
Geystliche Gesangk Buchlein, Lieder bato, et s’attache à montrer comment la
luthériens sonate pare des tournures absolument
Michael Tippett (1905-1998)
Weser-Renaissance Bremen; Manfred Cordes,
Symphonies n° 1 et 2 classiques héritées de Beethoven et
direction
BBC Scottish Symphony Orchestra; Martyn
CPO555134 • 1 CD CPO Schubert d’influences harmoniques et
Brabbins, direction

U n disque qui remonte à l’une des rythmiques plus polonaises. Là encore,


CDA68203 • 1 CD Hyperion
sources de la culture allemande  : on n’évite pas totalement ce que les
1 945  : Michael Tippett met le point
final à sa Première Symphonie, par-
tition exigeante où il rassemble tout ce
Johann Walter assimila les derniers
apports de la musique médiévale et fit Joseph Wieniawski (1837-1912) anglo-saxons nomment «  bombast  ».
Des disques pour curieux, pianistes et
transition avec la musique de la Renais- 24 Études en 4 cahiers pour piano, op. 44
qui découlait de l’influence d’Hinde- sance. Il est considéré comme le pre- Artur Cimirro, piano pianolâtres. (Olivier Eterradossi)
mith dans la musique anglaise d’alors.
Peine doublement perdue  : Edmund
Rubbra avait déjà théorisé tout cela en de meilleur », parce qu’ils étaient écrits limite et d’une ampleur d’idées quasi-
y ajoutant le génie de sa langue grani- Sélection ClicMag ! « de telle façon que chacune des deux symphonique par moments. Car malgré
tique où Nielsen avait autant d’influence voix supérieures avait autant à faire que le vœu (souvent réalisé) d’écrire deux
qu’Hindemith, et le 7 juin 1945, Peter l’autre  ». Le compositeur était devenu voix mélodiques à égalité parfaite, c’est
Grimes paraissait sur la scène de Sad- rapidement, et devait rester jusqu’à ici clairement la flûte à bec qui domine,
ler’s Wells, Benjamin Britten avait déjà la fin du siècle, un modèle universel- instrument chéri de Telemann qui en
gagné la guerre  : la révolution de la lement reconnu et loué dans ce genre jouait en virtuose, et qui lui confie ici
nouvelle musique britannique devrait particulier. Et ce aussi bien auprès des certaines de ses plus belles idées. Les
passer par l’opéra. Las, cette Première simples mélomanes que des compo- interprètes exceptionnels (Bosgraaf a
Symphonie qui dans l’esprit de Michael siteurs et théoriciens comme, entre déjà gravé plusieurs enregistrements
Tippett voulait reproduire la commotion autres, Mattheson, Scheibe et Quantz.
consacrés au maître hambourgeois)
éprouvée par les mélomanes anglais au Il faut dire qu’on trouve effectivement
de ces œuvres justement célèbres et
lendemain de la création de la Première Georg Philipp Telemann (1681-1767) dans tous ses très nombreux trios un
plusieurs fois enregistrées, nous livrent
Symphonie de William Walton ne fut Sonates en trio, TWV 42 : F8, 42 : d10, 42 : emploi optimal des instruments mis en
que le marqueur de son premier style de œuvre (à peu-près tous ceux existant à ici une lecture pleine de sève et de cou-
F2 et 40 : 111
maturité : la quarantaine venue, avec le cette époque), et une basse inventive leurs de ces joyaux du haut baroque.
Erik Bosgraaf, flûte à bec; Dmitry Sinkovsky, Le talent extraordinaire du compositeur
succès considérable de « A Child of our violon; Balázs Máté, violoncelle; Alexandra et innovante. Dans les cinq trios écrits
Time  » (1941) pour lui, seule la sym- pour flûte à bec (alto), violon et conti- apparaît dans toute sa splendeur dans
Koreneva, clavecin
phonie, terrain ou régnait encore Ralph nuo qui nous sont restés, on trouve le le duo final en si bémol, où la flûte et
0301006BC • 1 CD Berlin Classics le violon, privés de continuo, tissent
Vaughan Williams (les orages de sa Si- compositeur au meilleur de lui-même,
xième Symphonie allaient déferler bien-
tôt), pouvait exprimer son désir d’expé- D ans son autobiographie de 1718,
Telemann rapporte que ses contem-
porains affirmaient fréquemment que
avec cette capacité extraordinaire de
faire d’un instrument si humble en
une splendide broderie enchâssant la
pure merveille du « Largo e misurato »,
rimentation. C’est ce qu’entend avec apparence le vecteur d’une invention moment de bonheur sans mélange.
une pointe de génie Martyn Brabbins, « ses trios étaient ce qu’il avait produit inépuisable, d’une expressivité sans (Jean-Michel Babin-Goasdoué)

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Récitals
instrumental convoque une petite har- présente une écriture percussive, une
monie et contribue à la palette colorée utilisation des quartes à mi-chemin
de ces chants. Si les chanteurs du pré- en Bartok et le jazz. C’est exactement
sent enregistrement sont vocalement le style de musique qui convient à
assez inégaux, ils font preuve d’un Lukaszewski. La troisième Etude (en
bel enthousiasme et le chef en tire le tierces) écrite staccato est davantage
meilleur. Le second volume comprend néoclassique, la cinquième se tourne
les œuvres sacrées. La belle Missa vers Scriabine. Le court cycle de quatre
Solemnis op. 51 qui utilise le texte ca- pièces de Sawa se situe dans la même
Wladyslaw Zelenski (1837-1921) nonique latin distille un encens raffiné esthétique néoclassique, tout en étant Claude Debussy (1862-1918)
Œuvres chorales profanes et se pare d’une soyeuse vêture Saint- plus directement inspiré de Chopin. On Sonate pour violon et piano, L 140 / S.
Anna Fabrello, soprano; Beata Koska, alto; Jacek Sulpicienne évoquant le style français regrettera que le pianiste ne se soit pas Prokofiev : Sonate n° 1, op. 80 / W. Lutos-
Szymanski, ténor; Robert Kaczorowski, basse; (Gounod, Saint Saëns).Quelques Pré- cantonné aux Etudes du XXème siècle lawski : Partita pour violon et piano
Marcin Rembowski, cor; Bartolomiej Skrobot, cor; ludes nous rappellent le solide métier (Lutoslawski, Prokofiev, etc.). Malgré
Aneta Czach, piano; Ewa Rytel, piano; Ensemble Karolina Piatkowska-Nowicka, violon; Piotr
d’organiste du compositeur. L’ensemble ses défauts, ce disque aura le mérite
vocal Simultaneo; Karol Kisiel, direction; Ensemble Nowicki, piano
invite à la prière sans ostentation grâce de faire découvrir aux curieux de réper-
Art’n’Voices; Podkarpacki Chor Meski; Grzegorz
Oliwa, direction aux interprètes, le chœur de Lublin toires peu courus le cycle de Bacewicz DUX1358 • 1 CD DUX
et son chef Przemislav Stanislawski. qui en vaut la peine. (Thomas Herreng)
AP0363 • 1 CD Acte Préalable
(Jérôme Angouillant) L es compositeurs du XXème siècle
furent nombreux à enrichir le réper-
toire pour violon et piano. Les trois
œuvres enregistrées en attestent, qui
parcourent le siècle de 1916 à 1984. De
la Sonate de Debussy, les deux musi-
ciens offrent une lecture impression-
niste, très rhapsodique. Le sentiment
qu’ils donnent d’improviser la musique
rend justice au « fantasque » demandé
Wladyslaw Zelenski (1837-1921) Le Nuove Musiche par Debussy, mais moins à l’élan ryth-
Etudes pour piano Œuvres pour orgue de G. Ligeti, B. Matter,
Hymne « Mère de Dieu »; Préludes, op. mique du mouvement final. Leur Pro-
38 et 68; Salve Regina; Missa Solemnis, C. Czerny : Die Kunst der fingerfertigkeit, P.D. Peretti, A. Pärt, J. Essl, G. Fitkin, F.
kofiev se distingue par une vision très
op. 51 op. 740 / M. Moszkowski : 2 études, op. 72 Danksagmüller, A. Bofill Levi, D. Venturi,
/ G. Bacewicz : 10 études de concert / M. B. Foccroulle et P. Eben sombre. La violoniste Karolina Nowicka
Stanislaw Diwiszek, orgue; Chœur Trybunału
Koronnego w Lublinie; Przemyslaw Stanislawski, Sawa : 4 études Luca Scandali, orgue (Orgue Dell’Orto & Lanzini, excelle dans les sonorités inquiétantes,
direction Marcin Tadeusz Lukaszewski, piano Madonna di Fatima, Turin, Italie) le climat froid qui évite tout épanche-
AP0374 • 1 CD Acte Préalable AP0380 • 1 CD Acte Préalable BRIL95585 • 1 CD Brilliant Classics ment romantique. On a connu scherzo

P armi les sorties du label Acte Pré-


alable, spécialisé dans la musique
polonaise, ces deux disques de l’œuvre
L e pianiste et compositeur polonais
Marcin Tadeus Lukaszewski pré-
sente un disque autour d’études pour
plus enlevé mais rarement atmosphère
plus glaçante dans l’Andante. La « Par-
tita  » de Lutoslawski est une œuvre
chorale du compositeur Wladizlaw piano en deux parties bien distinctes.
entrée bien vite dans le répertoire des
Zelenski (1837-1921). Etudes musi- La première est consacrée au XIXème
plus grands violonistes (Pinchas Zuc-
cales à Cracovie et plus tard à Paris siècle. Evitant les pages de concert bien
(auprès de Henri Reber) il s’oriente connues, elle se concentre sur Czerny kerman, Anne-Sophie Mutter). Cette
vers la philosophie et obtient son doc- dont chaque pièce aborde un point suite de trois mouvements séparés par
torat à Prague. Zelenski a pratiqué tous technique bien identifiable. S’il fut à la des interludes libres exige du violoniste
les genres mais ses symphonies, ses fois élève de Beethoven et professeur de une virtuosité à toute épreuve. Les
opéras, sa musique de chambre sont Liszt, il est ici franchement tiré du côté Œuvres pour violon et piano deux interprètes polonais maîtrisent
tombés dans l’oubli et il a fallu des lisztien. Ce répertoire exige une légèreté G. Enescu : Sonate violon et piano n° 3 toutes les facettes d’une œuvre qu’ils
recherches fouillées à la bibliothèque irréprochable dans les guirlandes de / F. Poulenc : Sonate violon et piano, FP
de Varsovie et des musiciens motivés connaissent sur le bout des doigts. Ils
doubles croches que le pianiste néglige 119 / A. Schoenberg : Fantaisie violon et
pour dénicher et interpréter ces par- par moments. Vient ensuite le XXème piano, op. 47 / E-S. Tüür : « Conversio » et concluent avec brio ce disque qui les
titions pour chœur qui sont l’objet de siècle. La première Etude de Bacewicz « Köielkõnd », pour violon et piano montre de plus en plus à leur aise au
ces enregistrements. Le style du com- (une compositrice dont Kristian Zimer- Mari Poll, violon; Mihkel Poll, piano fur et à mesure que la musique est plus
positeur est hautement redevable des mann défend régulièrement la musique) DUX1383 • 1 CD DUX récente. (Thomas Herreng)
musiques populaires polonaises, bié-
lorusses, lituaniennes mais aussi des
romantiques allemands et de l’opéra piano qu’Amy Beach composa dans et pourrait servir d’exercice à toute
italien. Le premier disque est consacré Sélection ClicMag ! l’ultime année du dix-neuvième Siècle soprano qui y prendrait la partie du
aux chœurs profanes. Zelenski offre une peut elle demeurer aussi peu connue, violon, mais les «  Pièces de carac-
illustration musicale toujours lyrique et alors qu’elle sonne aussi bien que celle tère » signées par l’épouse suédoise de
descriptive à ces textes poétiques de de César Franck, qu’elle est aussi aven- Julius Röntgen, Amanda Maier, seront
genres variés, comptines, berceuses tureuse que celle de Lekeu et que dans pour beaucoup une jolie découverte. Le
(Reveille), hymnes, tableaux naïfs (po- son incroyable Scherzo un ménestrel charme de la Romance de le Beau n’est
pulaires), humoristiques (Humoresque) met son archet piquant  ? Irrésistible qu’anecdotique, les deux pièces de Dora
ou métaphysiques décrivant la nostal- surtout lorsqu’ un violoniste du calibre Pejacevic de pures parures de salon.
gie du temps passé, la relation entre les de Thomas Albertus Imberger y met Mais une merveille se glisse dans le
hommes et une nature sublime et rude autant de virtuosité et d’esprit. Voila disque, jadis bis favori des violonistes :
(Chanson du marin). Il existe une vraie qui commence avec brio et profon- la Sicilienne de Maria-Theresia Para-
correspondance entre cette musique Ladies Night deur tout un disque consacré au violon dies. Elle aura écrit là une des mélodies
et la peinture de genre polonaise du Œuvres pour violon et piano de composi- selon les femmes compositeurs, mais que Mozart ou Gluck auraient pu signer,
dix-neuvième siècle. Les sujets sont trices romantiques. A. M. Beach, L. A. Le disons le tout de suite, c’est ici le seul perle venue d’un autre temps, que le
les mêmes, les thèmes populaires ou Beau, P. Viardot-Garcia, A. Röntgen-Maier, opus à pouvoir se hisser au rang de violoniste viennois joue avec toute
M.T. von Paradis et D. Pejacevic
paysagers, les couleurs assourdies ou chef-d’œuvre surtout interprété avec l’armada d’une expression absolument
Thomas Albertus Irnberger, violon; Barbara Moser,
chatoyantes. Parfois l’homme Zelenski tant d’audace  : cette nouvelle version romantique, merveille intemporelle à
piano
s’engage et donne dans la glorifica- atomise la poignée des précédentes, y laquelle le piano mesuré de Barbara
tion patriotique (Cantate en l’honneur GRAM99153 • 1 CD Gramola compris le disque des Ambache pour Moser n’oublie pas de mettre la cadence
de Josef Szjuski) en hommage à une
figure nationale. L’accompagnement I l y a parfois de ces mystères... Com-
ment la grande Sonate pour violon et
Chandos. La Sonate de Viardot n’est
qu’une curiosité qui sent son solfège,
de la danse qui lui aura servi de modèle.
(Jean-Charles Hoffelé)

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3e, le piano fait comme exploser en une y trouve les genres les plus populaires l’album se poursuit avec des œuvres
irisation de fines gouttelettes les notes de l’époque  : Fantaisies et toccatas, de Johan Halvorsen (1864-1935),
qu’il vole au hautbois, avant d’opposer des danses (Gaillardes, courantes fran- Paul Hindemith (1895-1963), Rebecca
à celui-ci un motif d’obstinato achar- çaises) des fugues (F. de Milano) des Clarke (1886-1979) ou encore Alfred
né, puis de l’imiter et de le prolonger chansons transcrites (Vestiva i colli) et Pochon (1878-1959). Quant à Gordon
comme en écho. Dans la sonate de des pièces originales aux titres énigma- Jacob (1895-1984), il est représenté
Bowen, qui évoque Rachmaninov, c’est tiques : une Paganina, un Brandle (an- par une œuvre de plus grande enver-
sur un mode ludique et enjoué, sans glais) une Suzanna del Cavagliere suave gure : un Prélude, Passacaglia et Fugue.
cesse rebondissant que dialoguent les et mélancolique, et cette aimable Cas- Enfin, le voyage musical s’achève par
Ferdinando Carulli (1770-1841) instruments. Le second mouvement est sandra, sans doute un souvenir galant, deux œuvres récentes, composées
Classiques viennois : Œuvres pour guitare admirablement décanté. Et le troisième qui est la signature du compositeur. pour l’occasion par Pawel Michalowski
et piano de Diabelli, Moscheles, Carulli.. développe des facéties à la Poulenc. Ces pièces d’accès relativement faciles (1990-) et Samuel Bisson (1984-).
James Akers, guitare; Gary Branch, piano-forte Autant l’œuvre de Bowen paraît insou- d’exécution étaient destinées aussi bien (Charles Romano)
RES10182 • 1 CD Resonus ciante, autant les 9 courtes pièces qui à l’amateur qu’au musicien confirmé. Le
composent les Temporal Variations luthiste italien Domenico Cerasini qui
L e congrès de Vienne (1815), « pilo-
té  » par Metternich établit dans les
territoires de l’empire autrichien et de la
de Britten laissent transparaître en
1936 la gravité du contexte historique
joue sur un luth moderne à huit chœurs,
nous en donne une lecture savante, la
(guerre d’Espagne, nazisme). La paro- rigueur agogique l’emportant souvent
confédération germanique, une censure die grinçante à la Chostakhovitch est sur les affects et la sensualité du timbre.
draconienne sur toutes les formes d’ex- très sensible ici (March, Exercises), et (Jérôme Angouillant)
pression, et entre autres sur les produc- l’inquiétude hante et dérègle jusqu’aux
tions musicales. La musique se réfugia passages qui évoquent la danse (Polka).
alors, notamment à Vienne, dans le La sonate de Howells (1942) se meut
cercle familial et les salons bourgeois, dans un monde éthéré et un élan spi-
créant le style « Biedermeier » (du nom rituel y transcende, dans son admirable Brass Heralds
d’un personnage de fiction, archétype dernier mouvement, les tristes réalités Arrangements pour cuivre d’œuvres de
du naïf bonheur petit-bourgeois), avec de l’époque où elle fut conçue. Les JS. Bach, G.F. Haendel, J. Baston, G.P.
des œuvres simples, prévues pour de interprètes rendent avec un égal bon-
Telemann et J.P. Rameau
petits effectifs. Cette période coïncide heur les atmosphères très diverses et German Brass
avec l’avènement de la guitaromanie contrastées de ces pièces. Bel enregis- 0301005BC • 2 CD Berlin Classics
qui déferla alors sur l’Europe, créant trement (Bertrand Abraham)
de véritables «  guerres  » entre par- Etudes faciles pour guitare, vol. 2
tisans de tel ou tel virtuose. Les deux Œuvres choisies de A. Tansman, S. Dodg-
sources de ce répertoire sont le lied et son, F. Cavallone, I. Patachich et M. Ponce
la danse. Aussi ne s’étonnera-t-on pas Cristiano Porqueddu, guitare
de trouver, à côté des Nocturnes de BRIL95557 • 1 CD Brilliant Classics
Carulli (pourtant truffés de mélodies
populaires), et de la Sonate pour guitare
seule de Giuliani, des Variations sur des
airs d’opéras à la mode (de Paesiello et
Rossini), ou sur une chanson (Varia-
tions de Moscheles, pianiste virtuose
Living on the Edge
amoureux de J.S. Bach, à la couleur Maxim Vengerov Arrangements pour ensemble de
F. Schubert : Fantaisie, D 934 / P.I. trombones. G. F. Haendel : « Music for
étonnamment grave), et des Polonaises
Tchaikovski : Valse-Scherzo / H.W. Ernst : the royal Fireworks », HWV 351 / S.
endiablées comme mouvement final…. Prokofiev : Suite, extrait du Ballet « Roméo
Thème et Variations « The Last Rose of
Les instruments d’exception utilisés par et Juliette », op. 64 / M. Moussorgski :
Summer » / E. Ysaye : Sonate « Ballade »
les interprètes hors pair de cet enregis- Tableaux d’une exposition
/ M. Ravel : Tzigane / C. Debussy : Prélude Passacailles
trement restituent dans des tonalités à l’après-midi d’un faune / F. Waxman : Trombone Unit Hannover
délicieuses le charme et l’expressivité H.I.F. von Biber : Passacaille / J. Halvor-
Fantaisie « Carmen » GEN17481 • 1 CD Genuin
sen : Passacaille pour violon et alto / P.
de ces musiques mélodieuses vouées Maxim Vengerov, violon; Irina vinogradova, piano Hindemith : In Form und Zeitmas einer
au divertissement dans un cadre intime. LAW001 • 1 CD Biddulph Passacaglia / R. Clarke : Passacaille
(Jean-Michel Babin-Goasdoué) sur une mélodie anglaise ancienne / A.
Pochon : Passacaille pour alto seul / G.
Jacob : Prélude, passacaille et fugue pour
violon et alto / P. Michalowski : Passaca-
glia kołysankowa / S. Bisson : Passacaille
pour alto et boucles enregistrées
Marcin Murawski, alto; Kamil Babka, alto; Jakub
Gutowski, violon; Hanna Holeska, piano
AP0375 • 1 CD Acte Préalable

A vant tout connu pour sa promotion Classiques russes pour ensemble


de la musique et des musiciens po- de vents
The Raimondo Manuscript lonais, le label Actes Préalable propose M.I. Glinka : Ouverture « Rouslan et
Musique anglaise pour hautbois Livre de sonates pour luth du 16e et 17e ici un enregistrement sur le thème de Ludmila » / D. Chostakovitch : Suites pour
et piano siècle orchestre de variété et « Gadfly » / P.I.
la passacaille. S’il s’agit au départ d’un
Œuvres choisies de E. Rubbra, Y. Bowen, Domenico Cerasani, luth (luth de Matteo Baldinelli, court interlude entre une danse et une Tchaikovski : Caprice italien / S. Prokofiev :
B. Britten et H.N. Howells Assisi 2013) Suite « Roméo et Juliette » / I. Stravinski :
chanson, cette forme est fixée par Giro-
Marika Lombardi, hautbois; Nathalie Dang, piano BRIL95580 • 1 CD Brilliant Classics Berceuse « L’Oiseau de feu »
lamo Frescobaldi (1583-1643). La pas-
BRIL95435 • 1 CD Brilliant Classics Saxon Wind Philharmonic; Thomas Clamor,

C es œuvres pour hautbois et piano té-


moignent, chacune à leur man !ère,
O riginaire de Côme, le luthiste et
compositeur Pietro Paolo Raimondo
(autour de 1600), à défaut de nous lais-
sacaille devient alors une série de varia-
tions basées sur une figure de basse,
et souvent de caractère sérieux. Moins
direction
GEN17480 • 1 CD Genuin
de la renaissance de la musique an-
glaise au début du XX e siècle. Si la
plus récente —Rubbra (1958)— peut,
ser une biographie documentée, nous
lègue ce «  Libro de Sonate diverse  »
en vogue au XIXe siècle, cette forme
connaît un regain d’intérêt au siècle
suivant. Suivant un plan chronologique,
D es morceaux choisis (et arrangés
pour les vents) de musique russe
pour mettre en valeur l’orchestre à
très représentatif du style de luth de la
à la première écoute, paraître manquer Renaissance, période où l’instrument cet album présente une série de passa- vent saxon sous la direction de Tho-
d’audace, elle s’avère d’une inspira- était roi. Quelques pièces issues de cailles pour alto seul ou accompagné mas Clamor, trompettiste de formation,
tion racée, sobre et droite dans son 2e cette compilation non exhaustive sont d’un violon ou d’un piano. Après un membre de la Philharmonie de Berlin
mouvement (Elegy) et d’une grande attribuées à d’autres : Francesco da Mi- passage par l’âge d’or de la passacaille, pendant vingt ans, aujourd’hui chef et
richesse, dans la façon dont, dans le lano, Piccinini ou Lorenzo Tracetti. On avec une œuvre de Biber (1644-1704), pédagogue. Ce bouquet panorama per-

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Récitals
met d’apprécier la haute tenue de cet Orchestre Philharmonique de Strasbourg; Alain The Gate of Glory
orchestre brillant, précis, à la sonorité Lombard, direction; Theodor Guschlbauer, direc-
tion; Jan Latham-Koenig, direction Music from Eton choirbook, vol. 5. Œuvres
claire dans des œuvres diverses voulant de musique sacrée.
illustrer la singularité du génie musi- AVIE2067 • 1 CD AVIE Records
Chœur de la Cathédrale Christ Church d’Oxford;
cal russe. Morceaux de bravoure qui
Stephen Darlington, direction
s’enchainent mais dont l’audition en
continu peut lasser. Peu donc d’œuvres AVIE2376 • 1 CD AVIE Records
complètes à l’exception du « Capriccio
italien » de Tchaïkovski, des extraits de
la «  Suite pour orchestre de variété  » Joyaux du 20ème siècle
(ex «  Jazz suite n°2  ») de Chostako- Œuvres choisies de Debussy, Roussel,
vitch, des suites du ballet «  Romeo et Huybrechts et Schulhoff
Juliette » de Prokofiev, de « L’oiseau de Nozomi Kanda, flûte, flûte piccolo; Daniel Rubens-
feu  » de Stravinsky. L’auditeur friand tein, alto; Ingrid Procureur, harpe; Didier Poskin,
d’intégrales est frustré et reste un peu violoncelle; Koenraad Hofman, contrebasse
Deutscher Jungendkammerchor
sur sa faim même si le repas est co- DUX1340 • 1 CD DUX
Nachtschichten. Œuvres chorales de

I
pieux … ou alors risque plus certaine- nstrument millénaire et universel, sous Brahms, Reger, Ravel, Sisask, Nystedt…
ment l’indigestion  ! Un enregistrement différentes formes et dans des tradi- Deutscher Jugendkammerchor; Florian Benfer, Corpus Christi
carte de visite prouvant une nouvelle tions musicales différentes, quelque direction
fois que le mieux est l’ennemi du bien ! Musique sacrée pour la Fête-Dieu. Œuvres
peu marginalisée au cours du siècle CAR83476 • 1 CD Carus de M. Rios, A. T. Ortells, A. Baylón, J.
De très beaux moments musicaux, romantique, la flûte connaît un regain
Hinojosa…
interprétés par un superbe orchestre, à d’intérêt («  Syrinx  » de Debussy en
écouter et apprécier de façon sélective ! Victoria Musicae; Joseph R. Gil-Tarrega, direction
1912) au tournant du siècle dernier.
(Emilio Brentani) Du fait de l’exigüité du spectre et de la BRIL95263 • 1 CD Brilliant Classics
faible puissance sonore de l’instrument,
cette renaissance s’accomplit dans des
formations orchestrales réduites, plus
propices à son expressivité. Associée
comme ici à l’alto, au violoncelle, à la
contrebasse, à la harpe, la flûte s’épa-
nouit dans l’univers de la sonate (De-
bussy, 1915), du trio (Roussel, 1929) Into the deepest sea
de la sonatine (Huybrechts, 1934), et Lieder de Schubert, Brahms, Sibelius,
du concertino (Schulhoff, 1925). Quatre Quilter, Grieg, Clarke, Bridge et Strauss
compositions qui jalonnent les voies Sarah Wegener, soprano; Götz Payer, piano
Œuvres pour alto, clarinette et Cantus Dei Gloriae
modernes de l’instrument : Recherches AVI8553374 • 1 CD AVI Music
piano
S
de couleurs nouvelles, de nuances ryth- WR propose une collection de 24 Musique sacrée à Trieste au 20ème siècle.
R. Schumann : « Märchenbilder », pour
miques, d’alliages de timbres inédits, lieder et autres mélodies, collection Œuvres de G. Radole, M. Sofianopulo et
alto et piano, op. 113; « Märchenerzählun-
gen », pour clarinette, alto et piano, op.
lyrisme assumé passant du registre large et plutôt éclectique, inaugurée par R. Brisotto
132 / H.-U. Lehmann : « Withoud words », sonore extatique voire faunesque (pas- des œuvres de Brahms et Schubert et Gruppo Incontro; Rita Susovsky, direction; Wladi-
7 Mélodies pour alto et piano / G. Kurtág : torale de Debussy, andante du trio de se concluant sur trois opus de Strauss. mir Matesic, orgue
« Hommage à R. schumann », pour clari- Roussel), mystérieux, inquiétant (très Le livret ne comprend aucun texte. Si le TC960002 • 1 CD Tactus
nette, alto et piano, op. 15D lent de la sonatine de Huybrechts) au principe fédérateur est prétendument
Jürg Dähler, alto; François Benda, clarinette; Gilles silence mais aussi recherche (ou retour thématique, la déclaration d’intention
Vonsattel, piano à …) d’une dynamique chorégraphique de l’artiste ne suffit cependant pas à
GEN17485 • 1 CD Genuin (allegro du trio de Roussel, allegro légitimer de façon vraiment convain-
furioso et rondo final du concertino de cante la sélection. On appréciera au
Schulhoff) s’opposant à l’« impression- moins d’avoir l’occasion d’entendre des
nisme  » debussyste teinté d’onirisme. œuvres rares, et touchantes, comme
Œuvres donc antérieures à «  Densité celles de Clarke, Quilter et Bridge. De
21.5  » de Varese (1936) qui changera même que le jeu de piano toujours
le paradigme de l’instrument. Un bel fluide et expressif de Götz Payer. Côté
enregistrement thématique, servi par de voix, la soprano manque tout de même
remarquables interprètes, qui permet d’intériorité pour un programme, à en Clangori di Tromba
aussi à l’auditeur de lever un coin du croire le titre de l’album, voulant illus- Marche funèbre et rites de la Semaine
voile sur les mondes musicaux trop tôt trer la « profondeur » : la voix se projette Sainte. Œuvres choisis de G. Peruzzi, V.
interrompus d’Albert Huybrechts (1899 certainement plus vers l’extérieur (cf
Les Six Femmes d’Henry VIII Lucivero, F. Peruzzi, A. Luiso...
-1938), compositeur belge, type même «  Chanson de Solveig  » de Grieg) que
Quatuors pour flûtes à bec de Piet Swerts Orchestre Gran Complesso Bandistico « Francesco
de l’intransigeance et de la malédiction dans la profondeur, ce que la prise de
Quatuor Flanders Recorder Peruzzi » Citta’ Di Molfetta; Michele Consueto,
(Valérie Dufour) et de Erwin Schulhoff son semble encore accentuer. Une ap-
PAS948 • 1 CD Passacaille direction
(1894-1942), compositeur tchèque, proche plus humble et plus homogène
victime des nazis. Très recommandé. DCTT72 • 1 CD Digressione
quant au choix des titres, notamment
(Emilio Brentani)
en privilégiant le répertoire de langue
anglaise que l’interprète est fondée à
mieux faire connaitre, aurait davantage
convaincu à propos de la pérennité de
l’art du lied à laquelle se réfère le livret.
(Alain Monnier)

Quintettes pour clarinette


W.A. Mozart : Quintette pour clarinette, K Conzasiegge
581 / E.L. Leitner : Quintette pour clarinette L’Orchestre Philharmonique de
« Metamorphoses » / M. Reger : Quintette Marches funèbres traditionnelles de la
Strasbourg fête ses 150 ans région de Molfetta (Pouilles, Italie)
pour clarinette, op. 146
Œuvres Symphoniques de Bizet, D’Indy et
Simon Reitmaier, clarinette; Quatuor Auner Accademia Mandolinistica Pugliese
Strauss. Lombard, Guschlbauer, Latham-
GRAM99123 • 1 CD Gramola Koenig. DCTT49 • 1 CD Digressione

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DVD et Blu-ray

Sélection ClicMag ! D ifficile d’habiter la très longue parti-


tion de Prokofiev sans qu’il y ait des
moments de remplissage, notamment
nique évolutif de Misty Copeland visi-
blement habitée par le personnage de
Juliette  : de la toute jeune fille jouant
au niveau des scènes de foule. Le cho- encore avec sa poupée, timide et en
régraphe Kenneth Macmillan choisit ici questionnement sur sa personne, à la
de s’appuyer sur des décors réalistes et découverte, au développement et à la
des costumes d’époque chatoyants qui concrétisation de l’amour pour finir sur
assurent parfaitement leurs fonctions. le doute et le choix terrible de la mort.
On notera la chorégraphie impeccable Les deux grandes scènes en duo (bal et
The Royal Ballet des duels où le choc des fleurets est balcon) tendent vers l’expressionnisme,
F. Ashton : Voices of Spring; pas de en parfaite symbiose avec la rythmique illustrées de figures chorégraphiques
deux / K. MacMillan : Roméo et Juliette; musicale au point de devenir des ins- toutes en courbes et en mouvements
Concerto; Elite Syncopations; Manon; Serge Prokofiev (1891-1953) truments percussifs à part entière. Le somptueux jouant subtilement la vi-
Mayerling / W. McGregor : Limen / C. choix de couleurs symboliques – vert tesse et la lenteur. La scène finale fait
Roméo et Juliette, ballet en 3 actes
Wheeldon : Alice aux pays des merveilles; pour les Montaigus, rouge pour les monter la tension à son comble. L’or-
The Winter’s Tale / A. Adam : Gisèle / L. Roberto Bolle; Misty Copeland; Orchestre et
Ballet du Théâtre de la Scala; Kenneth MacMillan, Capulets – et une utilisation heureuse chestre de la Scala de Milan dirigé par
Minkus : Don Quichotte / P. I. Tchaikovski :
Le lac des Cygnes; Casse-Noisette chorégraphie; Patrick Fournillier, direction des lumières font de ce spectacle un Patrick Fournillier n’hésite pas à mettre
The Royal Ballet grand plaisir purement visuel. Le couple en valeur les passages modernistes
CM743508 • 2 DVD C Major Enter-
des amants de Vérone nous transmet de la partition et les musiciens, rom-
OA1118D • 1 DVD Opus Arte tainment également beaucoup d’émotions  : on pus à la musique scénique, la jouent
OABD7130D • 1 BLU-RAY Opus Arte CM743604 • 1 BLU-RAY C Major remarquera pourtant que Roberto Bolle finalement comme un opéra sans voix.
Entertainment reste davantage discret que le jeu scé- (Nicolas Mesnier-Nature)

mené lestement par Rinaldo Alessandri- CM740408 • 1 DVD C Major trop allemand, Markus Werba, mais sa
ni. D’une toute autre portée est l’Inco- CM740504 • 1 BLU-RAY C Major prestance en scène rembourse cela),
ronazione du Liceo. Non que la mise en la Comtesse au timbre ambré de Diana
scène de style composite - Ottone a la Damrau (le souvenir de celle assez
défroque de Belmonte, le damier du dé-
mûre de Gundula Janowitz telle qu’on
cor fait très années cinquante, comme
le jeu des chanteurs qui ne dessine pas l’a vit à Garnier y passe, vibrato com-
un personnage - apporte quoi que ce pris dans le «  Porgi amor  », hélas  !)  :
Renée Fleming en concert tous font une vraie troupe de théâtre
soit à l’affaire : David Alden y est très
R. Strauss : Lieder, op. 29 n° 1, op. 33 en dessous de ses propres standards. solaire, impertinente, heureuse jusque
n° 2, op. 39 n° 4 et op. 48 n° 5; « Mein
Elemer ! », extrait d’ « Arabella »; Une
Mais il y a ici de sacrés chanteurs : ma- dans le moindre de ses rôles (le Basiio
symphonie alpestre / H. Wolf : 5 Mélodies / gnifique d’émotion, Ottone selon Jordi et le Curzio de Kresimir Spicer !). Alors
A. Bruckner : Symphonie n° 7 Domenech (malgré l’ignoble travestis- ne boudez pas votre plaisir, regardez et
sement dont il est affublé pour la scène
Wolfgang A. Mozart (1756-1791)
Renée Fleming, soprano; Wiener Philharmoniker; écoutez. (Jean-Charles Hoffelé)
Staatskapelle Dresden; Christian Thielemann, de l’assassinat raté), splendidement dit Les Noces de Figaro K. 492
direction le Seneca de Franz Josef Selig. L’Ottavia C. Alvarez; D. Damrau; G. Schultz; M. Werba; M.
Crebassa; AM. Chiuri; Chœur et Orchestre du
OA1258BD • 2 DVD Opus Arte de Maité Beaumont sera un modèle de
Théâtre de la Scala; Franz Welser-Möst, direction;
OABD7235BD • 2 BLU-RAY Opus Arte chant expressif comme le rêvait Monte- Frederic Wake-Walker, mise en scène
verdi, Dominique Visse, inusable, refait
CM743108 • 2 DVD C Major
ses irrésistibles Arnalta et Nutrice. Et le
couple impérial ? Alors dans la jeunesse CM743204 • 1 BLU-RAY C Major
insolente de sa voix, Sarah Connolly
campe un Nerone hanté par le désir,
rappelant la puissance expressive qu’y
2 016, La Scala s’offre une nouvelle
mise en scène des « Nozze di Figa-
ro » : Frederic Wake-Walker n’a pas eu
mettait jadis Elisabeth Söderström pour froid aux yeux, succéder au spectacle
Nikolaus Harnoncourt, mais le génie idéal de Strehler (même repris et un Giacomo Puccini (1858-1924)
absolu revient à Miah Persson, séduc- peu abandonné de son théâtre depuis La Bohème, opéra en 4 actes
trice et dangereuse, ancêtre lointain de sa mort) est un sacré challenge. Sa
Irina Lungu, soprano; Giorgio Berrugi, ténor;
Lulu. David Alden réserve au couple régie très classique de décors, de cos-
Claudio Monteverdi (1567-1643) le meilleur de son art, Harry Bicket tumes, assez subtile par sa direction
Kelebogile Besong, soprano; Massimo Cavalletti,
Orphée, opéra en 1 prologue et 5 actes; Le baryton; Orchestre del Teatro Regio de Turin;
choisi une version quasi complète qu’il d’acteur absolument traditionnelle, fait
Couronnement de Poppée SV 308, opéra en Gianandrea Noseda, direction; Àlex Ollé, mise
défigure par des jeux en fosse voulues un spectacle consensuel pour le plus
1 prologue et 3 actes en scène
par le metteur en scène, scorie devenu impertinent des opéras de Mozart,
Rinaldo Alessandrini, direction; Robert Wilson, CM742608 • 1 DVD C Major
courante aujourd’hui où l’on veut que c’est parfois un peu court de propos,
mise en scène; Harry Bicket, direction; David
Alden, mise en scène le théâtre soit aussi hors du plateau. mais se regarde toujours avec un sacré CM742704 • 1 BLU-RAY C Major
Pour Connolly et Persson, vous ferez le plaisir (malgré la scène tournante qui
OA1256BD • 2 DVD Opus Arte
détour. (Jean-Charles Hoffelé) occasionne quelques maladresses) et
OABD7233BD • 2 BLU-RAY Opus Arte surtout s’écoute  ! Franz Welser-Möst

D oublé périlleux qu’assemble une


réédition qui n’est que le fait de
l’éditeur : rien entre « l’Orfeo » où Mon-
dirige sur les pointes, avec pourtant
plus de tendresse que d’esprit, infusant
aux musiciens milanais quelque chose
teverdi réinvente l’opéra et « l’Incoro- du ton soyeux de ses Wiener Philhar-
nazione di Poppea », chef d’œuvre de moniker, comme s’il les avait emme-
théâtre où déjà Shakespeare pourrait se nés dans ses bagages avec lui. Mais
reconnaitre ne pourrait faire passerelle. c’est le cast qui souvent émerveille : le
On passe sur l’essai de statisme esthé- Conte carnassier de Carlos Alvarez est
tisant tenté par Bob Wilson dans un ou- formidable mais quel dommage que Giuseppe Verdi (1813-1901)
vrage où tout échappe à sa grammaire, les caméras n’aient pas filmé une des
Wolfgang A. Mozart (1756-1791) Missa da Requiem
le grand madrigal des bergers comme représentation où Simon Keenlyside y Julianna Di Giacomo; Michelle DeYoung; Vittorio
La Flûte enchantée, opéra en 2 actes
le théâtre baroque des enfers, Georg mettait sa silhouette et son chant autre- Grigolo; Ildebrando D’Arcangelo; Los Angeles
Martin Summer; Yasmin Öskan; Martin Piskorski;
Nigl claironnant son Orfeo face à la déli- ment noble ; le Chérubin irrésistible de Master Chorale; Los Angeles Philharmonic
Fatma Said; Theresa Zisser; Till von Orlowsky;
cieuse Euridice de Roberta Invernizzi. Chœur de l’Académie du Théâtre de La Scala;
Marianne Crebassa qui rappelle tant ce- Orchestra; Gustavo Dudamel, direction
Dans ce ballet codifié, seule la Messa- Alberto Malazzi, direction; Orchestre de l’Académie lui de Von Stade, la Suzanne divinement
giera de Sara Mingardo et l’Apollon de chantée de la prodigieuse Golda Schultz CM741208 • 1 DVD C Major
du Théâtre de La Scala; Adam Fischer, direction;
Furio Zanasi tirent leurs épingles du jeu, Peter Stein, mise en scène et son Figaro un peu rêche de voix (et CM741304 • 1 BLU-RAY C Major

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Sélection Brilliant Classics

J.S. Bach : Les Suites pour violon- J.S. Bach : Les Suites Françaises J.S. Bach : Concertos brandenbour- C.P.E. Bach : Concertos pour flûte, C.P.E. Bach : Erwacht zum neuen H. Berlioz : Te Deum op. 22
celle seul Pieter-Jan Belder, clavecin geois n° 4-6 Wq 22, 164, 165 Leben, mélodies sacrées K. Lewis, ténor
Jaap ter Linden, violoncelle Musica Amphion M. Takahashi, flûte; Julian Redlin, bass; OS Radio de Francfort
Pieter-Jan Belder Orchestre Concertgebouw; Roland Kieft Jörn Boysen, clavecin Eliahu Inbal
BRIL93132 - 2 CD Brilliant BRIL93322 - 2 CD Brilliant BRIL93987 - 1 CD Brilliant BRIL93988 - 1 CD Brilliant BRIL94309 - 1 CD Brilliant BRIL93945 - 1 CD Brilliant

J. Brahms : Intégrale D. Chostakovitch : Intégrale des D. Chostakovitch : Jazz Suites n° Muzio Clementi : Intégrale Edition Arcangelo Corelli Hommage à Debussy : Musique
des variations pour piano Symphonies 1-2,; Ouvertures « Festive » et « Sur des sonates pour piano, vol. 2 Baudet; Yamagata; Brüggen; Ter Linden; française et espagnole pour guitare.
Wolfram Schmitt-Leonardy, piano Orchestre de la WDR des thèmes russes… » Costantino Mastroprimiano, pianoforte Musica Amphion Poulenc, Sauguet, Falla, Rodrigo...
Rudolf Barshai OS National d’Ukraine; Theodore Kuchar Pieter-Jan Belder Izhar Elias, guitare
BRIL92512 - 2 CD Brilliant BRIL6324 - 11 CD Brilliant BRIL8480 - 1 CD Brilliant BRIL93685 - 3 CD Brilliant BRIL94112 - 10 CD Brilliant BRIL9246 - 1 CD Brilliant

John Dowland : Intégrale Mauro Giuliani : Concertos pour G.F. Haendel : Oratorio « La Resur- G.F. Haendel : Oratorio « Le Mes- J. Haydn : Les 7 dernières paroles Franz Krommer : Partitas pour
de l’œuvre pour luth guitare n° 1 et 3 rezione », HWV 47 sie », HWV 56 du Christ en Croix octuor, op. 57, 67 et 79
Jakob Lindberg, luth C. Macari, guitare; P. Pugliese, guitare; Van Veldhoven; True; Gether Dawson; Summers; Ainsley; Miles; Bran- Sans; Fischesser; Labitzke; Chamber Choir Rotterdam Philharmonic Wind Ensemble
Ensemble Ottocento Constrasto Armonico; Marco Vitale deburg Consort; Stephen Cleobury of Europe; Nicol Matt
BRIL93698 - 4 CD Brilliant BRIL93264 - 1 CD Brilliant BRIL93805 - 2 CD Brilliant BRIL93948 - 2 CD Brilliant BRIL94290 - 1 CD Brilliant BRIL93759 - 1 CD Brilliant

Ferruccio Busoni : Etudes F. Menselssohn : Concertos violon, F. Mendelssohn : Sonate piano n° W.A. Mozart : Concertos piano n° 4, W.A. Mozart : Gran Partita W.A. Mozart : Concerto clarinette,
et transcritpions de Liszt op. 64 et posth. 1; Variations; Rondo; Préludes et 14, 18, 26, 27, K. 271 et 491 (arr. pour cordes) KV 622; Concerto flûte et harpe
Sandro Bartoli, piano E. Verhey, violon Fugues D. Han, piano; Philharmonia; Paul Amati Ensemble; Solistes de Salzbourg De Boer; Grauwels; Herbert; Amsterdam
Budapest SO; Gil Sharon Pieter-Jelle de Boer, piano Freeman Sinfonietta; Les Violons du Roy
BRIL94200 - 1 CD Brilliant BRIL93280 - 1 CD Brilliant BRIL93912 - 1 CD Brilliant BRIL92866 - 3 CD Brilliant BRIL93696 - 1 CD Brilliant BRIL93843 - 1 CD Brilliant

W.A. Mozart : Messe en si mineur, C. Orff : Carmina Burana Bernardo Pasquini : Cantates de Maximo Diego Pujol : Historias sin Ferdinand Rebay : Quatuors pour Ferdinand Rebay : Sonates pour
K 427 Archibald; Graham-Hall; Sidhom; RPO; la Passion palabras; Color sepia; Torino guitare en ré mineur et la mineur flûte et guitare n° 1 et 2
Heuvelmans; Werner; Morvaj Richard Cooke Capella Tiberiana; Giovanni Caruso Giorgio Mirto, guitare J. Villabla; G. Noque; P. Torres; R. Galindo; Gonzalo Noque, guitare
Camerata Würzburg; Nicol Matt A. Fernandez-Cueva Maria Belotto, flûte
BRIL93951 - 1 CD Brilliant BRIL9155 - 1 CD Brilliant BRIL94225 - 1 CD Brilliant BRIL9209 - 1 CD Brilliant BRIL9250 - 1 CD Brilliant BRIL9291 - 1 CD Brilliant

F. Schubert : Œuvres tardives. R. Schumann : Lieder; Sonate violon H. Schütz : Symphoniae Sacrae, Spohr : Mélodies allemandes, R. Strauss : 4 derniers lieder; G.P. Telemann : Intégrale
Trios piano, Quatuors et quintettes à n° 2; Scènes pour enfants op. 6 et 10 op.37, 41 & 72 / Mozart : Mélodies Méldoies orchestrales de la musique de table
cordes, octuor Francesco Dillon, violoncelle; Emanuele Cappella Augustana; Matteo Messori K 152, 349, 351, 476, 523 Charlotte Margiono; OP de la Radio Musica Amphion
Amsterdam Piano Trio;Quatuor Brandis Torquati, piano A.E. Brown, soprano; A. Sebastiani, guitare Hollandaise; Edo de Waart Pieter-Jan Belder
BRIL94424 - 6 CD Brilliant BRIL94060 - 2 CD Brilliant BRIL93953 - 1 CD Brilliant BRIL94274 - 1 CD Brilliant BRIL9065 - 1 CD Brilliant BRIL92177 - 4 CD Brilliant

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Penderecki, Moss, Lutoslawski : Musique polonaise pou... CC0066 12,48 € p. 2  Wladyslaw Zelenski : Œuvres chorales sacrées. Diwisze... AP0374 12,48 € p. 14 
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Gerhard Oppitz Classiques russes pour ensemble de vents. Clamor. GEN17480 13,92 € p. 15 
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Beethoven : Sonates pour piano choisies. Oppitz. HAN94609 11,76 € p. 3  Mozart, Reger, Leitner : Quintettes pour clarinette. ... GRAM99123 13,92 € p. 16 
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Fujiie, Takemitzu, Ikebe, Moroi : Œuvres pour piano. ... HAN98631 13,20 € p. 3  Into the deepest sea : Lieder. Wegener, Payer. AVI8553374 15,36 € p. 16 
Musique contemporaine Eton Choirbook, vol. 5 : The Gate of Glory. Darlington. AVIE2376 13,92 € p. 16 
Glass : Intégrale des études pour piano. Van Veen. BRIL95563 8,16 € p. 3  Corpus Christi : Musique sacrée pour la Fête-Dieu. Vi... BRIL95263 6,72 € p. 16 
Mickaël Levinas : Le Petit Prince, opéra. Crousaud, L... CLA1725 14,64 € p. 3  Cantus Dei Gloriae : Musique sacrée à Trieste au 20èm... TC960002 12,48 € p. 16 
Pärt : Anima, transcriptions pour quatuor de saxophon... WWE20437 16,08 € p. 3  Clangori di Tromba : Marche funèbre et rites de la Se... DCTT72 13,92 € p. 16 
Enjott Schneider : Mystic Landscapes. Wagner, Albrecht. WER5117 15,36 € p. 3  Conzasiegge : La marche funèbre traditionnelle de Mol... DCTT49 13,92 € p. 16 
Alfred Schnittke : Requiem. Olés-Blacha, Korybalska, ... DUX1407 13,92 € p. 4  DVD et Blu-ray
Galina Ustvolskaya : Musique de chambre. Malov, Karan... NFPMA99122 11,76 € p. 4  The Royal Ballet : Pas de deux. OA1118D 19,32 € p. 17 
Modern Lied. Sun, Schulze. MODE297 14,64 € p. 4  The Royal Ballet : Pas de deux. OABD7130D 25,08 € p. 17 
Alphabétique Renée Fleming en concert : Strauss, Bruckner, Wolf. T... OA1258BD 19,32 € p. 17 
Charles-Valentin Alkan : Douze études, op. 35. Viner. PCL10127 13,92 € p. 4  Renée Fleming en concert : Strauss, Bruckner, Wolf. T... OABD7235BD 25,08 € p. 17 
Gaetano Amadeo : Œuvres pour orgue. Merlini. TC820101 12,48 € p. 4  Monteverdi : L’Orfeo - Le Couronnement de Poppée. Nig... OA1256BD 19,32 € p. 17 
Bach : Œuvres pour clavier. Levin, Pinnock, Hill, Wat... HC17017 35,76 € p. 4  Monteverdi : L’Orfeo - Le Couronnement de Poppée. Nig...OABD7233BD 25,08 € p. 17 
Bach : Concertos pour violon. F.P. Zimmermann, S. Zim... HC17046 13,20 € p. 5  Mozart : La Flûte enchantée. Said, Piskorski, Özkan, ... CM740408 21,84 € p. 17 
J.S. Bach: Clavier-Ubung III. Farr. RES10120 19,68 € p. 5  Mozart : La Flûte enchantée. Said, Piskorski, Özkan, ... CM740504 29,28 € p. 17 
C.P.E. Bach : Concertos pour piano, vol. 5. Rische. HC17034 13,20 € p. 5  Mozart : Les Noces de Figaro. Alvarez, Damrau, Schult... CM743108 25,44 € p. 17 
Beethoven : Intégrale des sonates pour piano. Rasch. AUD21451 24,00 € p. 5  Mozart : Les Noces de Figaro. Alvarez, Damrau, Schult... CM743204 29,28 € p. 17 
Bernaola : Œuvres orchestrales. Moreno, Mena. CLA1214 14,64 € p. 5  Prokofiev : Roméo et Juliette. Bolle, Copeland, Balle... CM743508 21,84 € p. 17 
Boismortier : Six Sonates pour violon, op. 51. Ensem... RES10171 13,92 € p. 5  Prokofiev : Roméo et Juliette. Bolle, Copeland, Balle... CM743604 29,28 € p. 17 
Johann Evangelist Brandl : Symphonies, op. 12 et 25. ... CPO555157 15,36 € p. 6  Puccini : La Bohème. Lungu, Berrugi, Besong, Cavallet... CM742608 21,84 € p. 17 
Giacomo Carissimi : Oratorio du Prophète Daniel. Wese... CPO777489 15,36 € p. 6  Puccini : La Bohème. Lungu, Berrugi, Besong, Cavallet... CM742704 29,28 € p. 17 
Chostakovitch, Schnittke : Sonates pour violon et pia... NFPMA9902 11,76 € p. 6  Verdi : Requiem. Di Giacomo, DeYoung, Grigolo, Illdeb... CM741208 19,68 € p. 17 
Debussy : Intégrale de l’œuvre pour piano seul. Devine. PCL10130 25,44 € p. 6  Verdi : Requiem. Di Giacomo, DeYoung, Grigolo, Illdeb... CM741304 29,28 € p. 17 
Debussy : Œuvres pour piano. Hough. CDA68139 15,36 € p. 6  Sélection Urania
Albert Dietrich : Œuvres pour violoncelle et piano. W... CPO555108 10,32 € p. 7  Bach : Passion selon St. Matthieu. Haefliger, Berry, ... WS121320 18,60 € p. 10 
Nico Dostal : Princesse Néfertiti, opérette. Milev, W... ROP614748 16,80 € p. 7  Glenn Gould en Russie : Bach, Beethoven, Berg, Webern... WS121326 12,48 € p. 10 
Giovanni Battista Fasolo : Œuvres sacrées. Del Sordo,... BRIL95512 8,16 € p. 7  Beethoven : Sonates pour piano. Richter. WS121226 12,48 € p. 10 
Carlo Andrea Gambini : Œuvres pour orgue. Ruggeri. BRIL95515 8,16 € p. 7  Beethoven : Egmont - Symphonie n° 6. Lovro von Matacic. WS121364 12,48 € p. 10 
Kodály : Œuvres orchestrales. A. Fischer, I. Fischer. BRIL95603 8,16 € p. 7  Brahms, Strauss : Œuvres orchestrales. Knappertsbush. WS121197 12,12 € p. 10 
Korngold : Sérénade symphonique, op. 39 - Sextuor, op... CPO555138 10,32 € p. 7  Chostakovitch : Symphonies n° 4 et 9 - L’Exécution de... WS121333 12,48 € p. 10 
Franz Krommer : Symphonies n° 4, 5 et 7. Griffiths. CPO555125 15,36 € p. 8  Copland : Œuvres orchestrales. Bernstein. WS121169 12,48 € p. 10 
Mahler : Symphonie n° 1. Fischer. AVI8553390 15,36 € p. 8  Alexandre Glazounov : Symphonies n° 2 et 3 - Concerto... WS121315 12,48 € p. 10 
Mahler : Symphonie n° 4. Schnabel : Lieder. Harnisch,... CLA1709 14,64 € p. 8  Glenn Gould joue Beethoven, Brahms, Strauss et Weber.... WS121362 12,48 € p. 10 
Emilie Mayer : Quatuors pour piano n° 1 et 2. Quatuor... CPO555094 10,32 € p. 8  Haendel : Samson, oratorio. Haefliger, Stader, Höffge... WS121360 12,48 € p. 10 
Joseph Mayseder : Musique de chambre, vol. 2. Quatuor... GRAM99148 13,92 € p. 8  I Musici : Les enregistrements Columbia, 1953-1954. WS121361 18,60 € p. 10 
Mendelssohn : Intégrale des symphonies. Fey. HC16098 32,88 € p. 8  Liszt : Œuvres pour piano. Sergio Fiorentino. WS121357 12,48 € p. 10 

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Bon de commande n° 57 / Février 2018
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Schubert, Liszt : Œuvres pour piano. Richter. WS121316 12,48 € p. 10  Arcangelo Corelli : Intégrale de l’œuvre. Belder, Bau... BRIL94112 32,16 € p. 18 
Schumann : Manfred, op. 115. Delius : Sea Drift. Schu... WS121345 12,48 € p. 10  Hommage à Debussy : Musique française et espagnole po... BRIL9246 6,72 € p. 18 
Georg Solti dirige Kodály, Bartók et Rachmaninov. Mc ... WS121191 12,12 € p. 10  John Dowland : Intégrale de l’œuvre pour luth. Lindbe... BRIL93698 13,20 € p. 18 
Leopold Stokowski dirige Holst, Schoenberg, Bartók et... WS121158 12,48 € p. 10  Mauro Giuliani : Concertos pour guitare n° 1 et 3. Ma... BRIL93264 6,72 € p. 18 
Leopold Stokowski dirige Chostakovitch, Stravinski, S... WS121168 12,48 € p. 10  Haendel : La Resurrezione, oratorio. Van Veldhoven, T... BRIL93805 8,16 € p. 18 
Tchaikovski : Œuvres orchestrales. Shafran, Kogan, Ko... WS121312 12,48 € p. 10  Haendel : Le Messie, oratorio. Dawson, Summers, Ainsl... BRIL93948 8,16 € p. 18 
Tibor Varga joue Beethoven, Bruch, Mozart et Tchaikov... WS121363 12,48 € p. 10  Haydn : Les sept dernières paroles du Christ en Croix... BRIL94290 6,72 € p. 18 
Verdi : Missa da Requiem - Quatre pièces sacrées. Sta... WS121284 12,48 € p. 10  Franz Krommer : Partitas pour octuor à vent. Rotterda... BRIL93759 6,72 € p. 18 
Vivaldi : L’Estro Armonico. 12 concertos, op. 3. Ense... WS121318 12,48 € p. 10  Liszt/Busoni : Études et Transcriptions. Bartoli. BRIL94200 6,72 € p. 18 
Arrigo Boito : Mefistofele. Neri, Pobbe, Tagliavini, ... WS121290 12,48 € p. 10  Menselssohn : Concertos pour violon. Verhey, Joo. BRIL93280 6,72 € p. 18 
Donizetti : Don Pasquale. Bruscantini, Valletti, Borr... WS121212 12,48 € p. 10  Mendelssohn : Œuvres pour piano. De Boer. BRIL93912 6,72 € p. 18 
Donizetti : L’Élixir d’amour. Alva, Carteri, Panerai,... WS121187 12,48 € p. 10  Mozart : Les grands concertos pour piano, vol. 2. Han... BRIL92866 9,60 € p. 18 
Donizetti : La Fille du régiment, opéra. Gardino, Fio... WS121331 12,48 € p. 10  Mozart : Gran Partita (Arrangements pour cordes). Ens... BRIL93696 6,72 € p. 18 
Mozart : Don Giovanni. Taddei, Tajo, Valletti, Gavazz... WS121294 18,60 € p. 10  Mozart : Concerto pour clarinette - Concerto pour flû... BRIL93843 6,72 € p. 18 
Mozart : L’Enlèvement au sérail. Marshall, Hollweg, S... WS121299 12,48 € p. 10  Mozart : Messe en do mineur. Farcas, Kremer, Sans, Fi... BRIL93951 6,72 € p. 18 
Rossini : Le Barbier de Séville. Capecchi, Monti, Tad... WS121203 12,12 € p. 10  Carl Orff : Carmina Burana. Cooke. BRIL9155 6,72 € p. 18 
Sir John Barbirolli dirige Vaughan Williams. WS121160 12,48 € p. 10  Pasquini : Cantates pour la Passion. Caruso. BRIL94225 6,72 € p. 18 
Verdi : Rigoletto. Pavarotti, Scotto, Paskalis, Giuli... WS121310 12,48 € p. 10  Maximo Diego Pujol : Historias sin palabras, œuvres p... BRIL9209 6,72 € p. 18 
Verdi : Nabucco. Silveri, Binci, Gatti, Cassinelli, B... WS121293 12,48 € p. 10  Ferdinand Rebay : Quatuors pour guitare, flûte et cor... BRIL9250 6,72 € p. 18 
Verdi : La Traviata. De Los Angeles, Chissari, Berton... WS121145 12,48 € p. 10  Ferdinand Rebay : Sonates pour flûte et guitare n° 1 ... BRIL9291 6,72 € p. 18 
Verdi : Aïda. Nelli, Tucker, Valdengo, Gustavson, Tos... WS121183 12,48 € p. 10  Schubert : Œuvres tardives de musique de chambre. Tri... BRIL94424 19,68 € p. 18 
Sélection Brilliant Classics Robert Schumann : Transcriptions pour violoncelle et ... BRIL94060 8,16 € p. 18 
Bach : Intégrale des Suites pour violoncelle seul. Te... BRIL93132 8,16 € p. 18  Schütz : Symphoniae Sacrae. Messori. BRIL93953 6,72 € p. 18 
Bach : Les Suites Françaises. Belder. BRIL93322 8,16 € p. 18  Spohr : Lieder pour voix et guitare. Sebastiani. BRIL94274 6,72 € p. 18 
Bach : Concertos brandebourgeois n° 4-6. Musica Amphi... BRIL93987 6,72 € p. 18  Strauss : Quatre derniers lieder - Mélodies orchestra... BRIL9065 6,72 € p. 18 
C.P.E. Bach : Concertos pour flûte. Takahashi, Kieft. BRIL93988 6,72 € p. 18  Telemann : Intégrale de la musique de table. Baudet, ... BRIL92177 13,20 € p. 18 
C.P.E. Bach : Erwacht zum neuen Leben, mélodies sacré... BRIL94309 6,72 € p. 18 
Berlioz : Te Deum, op.22. Lewis, Eisenberg, Inbal. BRIL93945 6,72 € p. 18 
Brahms : Intégrale des variations pour piano. Schmitt... BRIL92512 8,16 € p. 18 
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