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! ClicMag n° 56
Votre disquaire classique, jazz, world Janvier 2018
VLADIMIR JUROWSKI
Dix ans déjà à la tête du LPO !
© Sheila Rock
Les Espaces Électroacoustiques J. Cage : Six mélodies et treize Moritz Eggert : Quintette «Amadé, Marino Formenti : Night studies Hèctor Parra : Early Life; Stress Wolfgang Rihm : Cantus Firmus;
: Chefs-d’œuvre de la musique harmonies Amadé» / W.A. Mozart : Quintette Marino Formenti, piano Tensor; Caressant l’Horizon Ricercare; Chiffre II; Séraphin-
électroacoustique. Boulez, Ligeti, A. Gahl, violon; K. Lang, Fender Rhodes piano et vents Ensemble recherche; Ensemble Contre- Sphäre + Webern, Stockhausen
Varèse, Maderna, Berio… Quintetto Amadeo champs; Ensemble intercontemporain Klangforum Wien; Emilio Pomarico
WWE40002 2 SACD Col Legno WWE20292 - 1 CD Col Legno WWE20284 - 1 CD Col Legno WWE20299 - 1 CD Col Legno WWE40402 - 1 CD Col Legno WWE20297 - 1 CD Col Legno
Hans Werner Henze : Musique de Lei Liang : Portrait du compositeur Alvin Lucier : Two Circles Lewis Nielson : Le Journal du Corps; Roger Reynolds : Les œuvres avec Iannis Xenakis : Musique élec-
chambre Ohnishi; Lin; Robinson; Karis; Quatuor Alvin Lucier Tocsin; Axis (Sandman) piano tonique, vol. 2; Hibiki Hana Ma;
Ensemble Dissonanzen Arditti; The Callithumpian Consort; Ensemble Alter Ego The JACK Quartet; red fish blue fish; Takahashi; Huebner; Nonken; François; Polytope de Cluny
Claudio Lugo Stephen Drury Steven Schick, percussion, direction Stevens; The Slee Sinfonietta Iannis Xenakis, électronique
MODE202 - 1 CD Mode MODE210 - 1 CD Mode MODE295 - 1 CD Mode MODE283 - 1 CD Mode MODE212/13 - 2 CD Mode MODE203 - 1 CD Mode
Federico Albanese : The blue hour Sven Helbig : I Eat the Sun and Christian Jost : Berlinsymphony; Nigel Kennedy : Dedications; Three Johannes Motschmann : Electric Arash Safaian : Concertos n° 1-4
Federico Albanese; Arthur Hornig; Carlota Drink the Rain Lover-Skysong Sisters Fields S. Knauer, piano; P. Schumacher, vibra-
Ibanez de Aldecoa Silvestre Vocalconsort Berlin; Kristjan Järvi Orchestre du Konzerthaus Berlin; Ivan Nigel Kennedy, violon; The Oxford J. Motschmann, pianos, synthétiseurs; B. phone; Willi Zimmermann, direction
Fischer; Deutsches Kammerorchester Philharmonic Orchestra Bolles, synthétiseurs, violon; D. Panzl
0300685NM - 1 CD Neue Mst. 0300780NM - 1 CD Neue Mst. 0300707NM - 1 CD Neue Mst. 0300878NM - 1 CD Neue Mst. 0300700NM - 1 CD Neue Mst. 0300825NM - 1 CD Neue Mst.
Johanna Magdalena Beyer : Suite P. Garland : «The Birthday Party»; L. «Moondog» Hardin : Round the Wayne Horvitz : Joe Hill, seize J. King : Free Palestine Wayne Vitale /Brian Baumbusch :
pour clarinette n° 1; Quatuors à «Blessingway»; «Amulet» World of Sound actions pour orch., voix et soliste John King, oud Ellipses
cordes n° 1-2 Aki Takahashi, piano Ensemble Muzzix; Ensemble Dedalus; Danny Barnes; Robin Holcomb; Rinde The Secret Quartet The Lightbulb Ensemble; Santa Cruz
Astra Chamber Music Society Didier Aschour; Christian Pruvost Eckert; Bill Frisell; Northwest Sinfonia Contemporary Gamelan; Brian Baumbusch
NW80678 - 2 CD New World NW80788 - 1 CD New World NW80774 - 1 CD New World NW80672 - 1 CD New World NW80786 - 1 CD New World NW80785 - 1 CD New World
Diego Conti : Quatuors à cordes Marco Podda : Chanson d’amour G. Scelsi : Quatre illustrations pour Ionisation : Musique contemporaine Giacinto Scelsi : Trilogie «The three Jeroen van Veen : 24 minimal
n° 1-6 perdue; Invenzioni; Promenade I-IV piano seul; Suite n° 9 «Ttai», pour pour percussion de Varèse, Reich, stages of man»; «Voyages» préludes
Officina Musicale Laura Antonaz; Giorgio Di Giorgi; Jacopo piano seul Chavez, Cowell, Harrison et Cage Marco Simonacci, violoncelle Jeroen van Veen, piano
Francini; Lara Macri Rossella Spinosa Ensemble Tetraktis
TC950390 - 2 CD Tactus TC961601 - 1 CD Tactus TC901901 - 1 CD Tactus BRIL95134 - 1 CD Brilliant BRIL95355 - 1 CD Brilliant BRIL95383 - 2 CD Brilliant
J. Cage : Two3, pour sheng et 5 J. Cage : Chess Pieces; Four Dances Wilhelm Killmayer : Summer’s End Liza Lim : Tongue of the invisible Angels : Compositions pour Hans Zender : Dialog mit Haydn;
conques / T. Johnson : Rational Melodies; Markus Schäfer, ténor Uri Caine; Omar Ebrahim; trompette de Lim, ayres, Haas, Issei no Kyo; Nanzen no Kyo
S. Hussong, accordéon, conque; W. Wei, Counting Duets Siegfried Mauser, piano Ensemble musikFabrik Saunders… OS de la radio de Cologne; Johannes
sheng, conque Trio Omphalos André de Ridder Marco Blaauw, trompette, cornet à pistons Kaliztke; Hans Zender
WER6758 - 2 CD Wergo WER7370 - 1 CD Wergo WER7351 - 1 CD Wergo WER6859 - 1 CD Wergo WER6781 - 1 CD Wergo WER7339 - 1 CD Wergo
En couverture
et leur inclination naturelle au répertoire la toute fin), tous témoignent du génie
français, Ravel et Dukas sont une fête de ce jeune homme qui aura trouvé sa raisonnée d’un discours tenu, intense,
Vladimir Jurowski assez entêtante, La Péri un vrai ballet, seconde patrie musicale sur les rives qui refuse le pathos et corsette la langue
Coffret 10ème anniversaire. Œuvres de J. Daphnis et Chloé une pantomime très de la Tamise. L’objet est magnifique, du compositeur du Lac des cygnes dans
Brahms, A. Dargomïzhsky, E. Denisov, P. stylisée, admirablement menée, l’un des la somme considérable, espérons que un classicisme altier ordonne jusqu’aux
Dukas, G. Enescu…
plus beau à vrais dire de la discographie vous le trouverez au pied du sapin. fééries des « Rêves d’hiver » et « dérus-
London Philharmonic Orchestra; Vladimir Jurowski
moderne (et qui peut se comparer sans (Jean-Charles Hoffelé) sise » les 2 et 3. Pour le triptyque final
LPO1010 • 7 CD LPO crainte à ceux de Monteux, Cluytens, c’est l’ombre de Mravinsky qui transpa-
A
nération. Secret de cet art, les phrasés, Symphonie de George Enesco sonne u cours des années 1980, un jeune Vassily Petrenko à Liverpool (Onyx),
sculptés, variés, menant tout au long avec une ampleur, une éloquence, une chef letton faisait sensation en gra- sans pour autant que ce dernier dispose
des œuvres un discours d’une densité présence de rythmes, de sons, de cou- vant à Oslo une intégrale des Sympho- d’un orchestre aussi parfait que celui de
certaine. J’ai toujours le sentiment qu’il leurs qui rendent justice à son univers nies de Tchaikovski où renaissaient la Jurowski. (Jean-Charles Hoffelé)
J. Haydn : Les 7 dernières paroles Gustav Holst : Les Planètes, op. 32 Arthur Honegger : Pastorale d’ete; J.S. Bach : Cantate, BWV 63 / F. G. Mahler : Symphonie n° 2 G. Mahler : Symphonie n° 1
du Christ en Croix LPO Symphonie n° 4; Cantate de Noël Mendelssohn : Vom Himmel Hoch / Adriana Kucerova; LPO
Milne; Donose; Maltman Vladimir Jurowski Christopher Maltman R. V. Williams : The First Nowel LPO Vladimir Jurowski
LPO; Vladimir Jurowski LPO; Vladimir Jurowski Maltman; Milne;LPO; Vladimir Jurowski Vladimir Jurowski
LPO0051 - 1 CD LPO LPO0047 - 1 CD LPO LPO0058 - 1 CD LPO LPO0050 - 1 CD LPO LPO0054 - 2 CD LPO LPO0070 - 1 CD LPO
S. Rachmaninov : Poème sympho- S. Rachmaninov : Symphonie n° 3; I. Stravinski : Pétrouchka; Sym- P.I. Tchaikovski : Symphonies n° Mark-Anthony Turnage : Concerto Ralph Vaughan Williams : Sympho-
nique ‘L’Île des morts’; Danses Dix mélodies phonie d’instruments à vent; Ballet 4 et 5 pour alto; Concerto violon; Texan nies n° 4 et 8
symphoniques, op. 45 Vsevolod Grivnov; «Orpheus» LPO Tenebrae; Lullaby for Hans LPO; Ryan Wigglesworth
LPO; Vladimir Jurowski LPO; Vladimir Jurowski LPO; Vladimir Jurowski Vladimir Jurowski LPO; Marin Alsop; Vladimir Jurowski Vladimir Jurowski
LPO0004 - 1 CD LPO LPO0088 - 1 CD LPO LPO0091 - 1 CD LPO LPO0064 - 2 CD LPO LPO0066 - 1 CD LPO LPO0082 - 1 CD LPO
F
bastien, c’était par quinte), multipliant à rei, Aber Einsam (« Libre, mais sa solidité architecturale, ambitieuse par
la moderne tons entiers, dissonances seul ») : réunies sous la devise la noblesse de ses thèmes et la variété
et autres quarts de ton. La quatrième, du violoniste Joseph Joachim, voici de ses atmosphères, cette œuvre en fa
c’est pour un Kreisler grand arrangeur trois œuvres de Brahms qui portent la mineur perpétue tout en la renouvelant
de baroque, donc à la fois très esprit marque de cet ami, grand artiste, com- la tradition classique, fusionnant de ma-
viennois et aux mouvements archaï- pagnon de tournées et conseil influent nière originale les techniques de Bee-
sants (noter l’allemande combinée avec pour la composition. Ecrite à 20 ans, la thoven et Schubert : tirer un maximum
une passacaille). La sixième fut la seule Troisième et dernière sonate pour piano d’idées d’un motif simple pour produire
à n’être point créée par son dédicataire, (dont les premières notes du second une richesse mélodique et une palette
le grand virtuose espagnol Manuel thème du Finale sont justement fa, la, sonore exceptionnelles. Tout au long
Piroga Losada, un accident ayant brisé mi : F, A, E en allemand) s’inscrit dans de ce double album d’une grande cohé-
sa carrière. D’un seul mouvement, Domenico Bartolucci (1917-2013)
le sillage de Bach et du dernier Beetho- rence, le pianiste Matthias Kirschnereit
on taquine la habanera avec une sec- Trio pour violon, violoncelle et piano en la ven par la rigueur de sa construction, sa et ses partenaires, le Quatuor Amaryllis
tion médiane moins langoureuse que majeur; Prélude, Intermezzo et Fugue en la
puissance expressive et son dédain des et la violoniste Lena Neudauer, nous
mineur, pour violon et violoncelle; Prélude,
chromatiquement très agitée (et une effets gratuits, alliant forme classique, saisissent et nous captivent par leur
Intermezzo et Fugue en do mineur, pour
musicalité un peu vide tout de même). violon, alto et violoncelle; Sonate pour romantisme et virtuosité avec une interprétation au souffle large, narra-
Antje Weithass termine là un parcours violon et piano en sol majeur envergure (cinq mouvements) et des tive et engagée, et leur jeu clair, dense
parfait, n’oubliant pas le propos provo- Giacomo Scarponi, violon; Luca Venturi, violon; couleurs orchestrales qui inspireront à et articulé qui n’oublie ni la fluidité ni
cateur d’Ysaÿe, à savoir que plus c’est Ivo Scarponi, violoncelle; Angelo Cicillini, alto; Schumann la formule célèbre de « sym- les couleurs. Un très bel hommage à
technique... moins il faut y penser ! Tout Marco Venturi, piano phonie déguisée ». Comme souvent l’occasion du 120ème anniversaire de la
juste manque-t-elle peut-être d’un peu BRIL95451 • 1 CD Brilliant Classics chez Brahms, le piano est l’instrument disparition de Brahms. (Alexis Brodsky)
d’engagement dans Bach, l’architecture
de la fugue de la sonate devant être
plus affirmative, plus puissante dans le tion et la variation. C’est le sujet et l’ob- être autant de Bagatelles. Koroliov les
ton, en un mot plus résolue. Mais elle Sélection ClicMag ! jet de cette nouvelle incursion qu’Evgeni joue ainsi, égrenées en quelque sorte
nous comble, pour la partita, avec cette Koroliov conduit dans les opus de la dans un flot de fantaisie souvent inter-
danse dite double vraiment aérienne, maturité. Les deux ultimes cahiers de rogatif, ouvrant ce cahier que bien des
appuyant comme il convient sur le Bagatelles, sont absolument des impro- pianistes enferment dans un souci
champignon, puis aussitôt une sara- visations, mais Koroliov les joue en les formel que le russe n’y voit pas, où
bande d’un lyrisme sans pathos inutile. ordonnant, grand piano classique qui plutôt qu’il incarne seulement dans le
(Gilles-Daniel Percet) fuit absolument les humeurs, la folie, le grand son absolument classique de
gout de la provocation qu’y aura débus- son splendide Steinway réglé à la per-
qués avec une pointe de génie Stephen fection par Gerd Finkenstein. Du coup,
Bishop-Kovacevich. L’improvisation ses Diabelli ne ressemblent à aucune
oui, la folie non. Du coup les Bagatelles des versions récemment enregistrées,
Ludwig van Beethoven (1770-1827) prennent une autre dimension, plus ré- elles m’évoquent par leur beauté un
Grande Fugue en si bémol majeur, op. flexives, elles sonnent comme le journal rien étrange celles de Schnabel, si peu
134, pour piano à 4 mains; 11 Bagatelles, secret qu’un homme de génie écrirait à connues d’ailleurs… Cet album assez
op. 119; 6 Bagatelles, op. 126; Variations son clavier et pour son clavier, dialogue fabuleux s’ouvre par la Grande Fugue
Diabelli, op. 120 de l’intime qui peut aller jusqu’aux tré- comme Beethoven l’a transcrite pour
Evgeni Koroliov, piano; Duo Koroliov fonds de l’expérience harmonique (le son instrument, œuvre inextinguible
moderato cantabile de l’opus 119). Pour où Koroliov retrouve Ljupka Hadzigeor-
Johann Sebastian Bach (1685-1750) TACET228 • 2 CD Tacet
les Bagatelles l’optique est révélatrice, gieva : lecture aux escarpements dan-
Intégrale des partitas pour clavier, BWV
825-830
Yuan Sheng, piano
B eethoven parvenu au sommet de son
art ne quittait plus son piano, creuset
de sa grammaire, et y revenait aux deux
elle l’est tout autant dans les Variations
Diabelli, dont le thème n’est que le pré-
tesques. Prise de son sublime, comme
toujours chez Tacet, l’un des rares édi-
texte, vite oublié, à une suite d’humeurs teurs phonographiques qui sache enre-
PCL10126 • 2 CD Piano Classics principes qui la formèrent : l’improvisa- pianistiques qui justement pourraient- gistrer le piano. (Jean-Charles Hoffelé)
I
vait un Quintette au ton singulièrement l voulait être musicien, mais devint
a inspirées. Une paraphrase de Balakirev
CPO555088 • 1 CD CPO passionné. Les interprètes l’ont bien ingénieur de chemins de fer. Ses amis
à la virtuosité lisztienne et des variations
L e quatuor à cordes de Franck est compris ainsi, qui se font plus fiévreux, s’appelaient Weingartner, Kienzl ou Bu-
de Lyadov, véritable couronnement du
une œuvre admirée mais assez peu plus impatients mais toujours avec soni. Il ne put échapper à sa vocation.
disque, d’une écriture ciselée avec de
jouée, restée hors du répertoire de bien cette attention aux détails de l’œuvre qui Il composa de la musique de chambre,
très beaux effets nocturnes dans les
des quatuors. Elle valut pourtant à son distingue leur lecture. Ils concluent par des symphonies, et même des opéras.
passages lents. (Thomas Herreng)
auteur un succès bien mérité. Les Danel un final emporté con fuoco. On saluera Mais c’est un petit refrain Geh’n wir ins
en livrent une version qui fera date. la prise de son qui rend lisible l’écriture Chambre séparée, ach zu dem süssen
L’équilibre entre les quatre musiciens pourtant dense de Franck. Un disque à Tête-à-tête (ou comment la culture
est admirable, leur compréhension de ne pas manquer (Thomas Herreng) française rayonnait dans la Vienne
fin de siècle !) qui apporta à Richard
Heuberger une célébrité mondiale.
« Pie Jesu » chanté par une soprano - et qui témoignent le mieux de l’inventivité
L’opérette dont il est tiré, der Opern-
des plus modestes. Requiem en version et de la richesse de l’oeuvre. Celle-ci
ball, cousine de la Chauve-souris par sa
de chambre de la main même du chef repose sur un matériau thématique
richesse mélodique et son humour (So
(violon, violoncelle, harpe et orgue), la souvent simple et sans prétention, des
eine Depesche ist oft fatal…), méritait
Messe basse et les autres pièces dans structures solides - constituant dans
cette belle représentation de l’Opera de
leurs vêtures les plus nues y compris les canzoni par exemple des épisodes Christoph Graupner (1767-1836) Graz. Avec un sens inné du rubato et
le sublime Cantique de Jean Racine qui bien séparés - qu’une sorte de glose
Cantates de l’Epiphanie de l’efficacité dramatique, Marius Bur-
referme l’album. Une douceur lénifiante interne faite d’imitations, de reprises,
Wörner; Brown; Wessel; Poplutz; Kirchheimer kert exalte la sensualité et la force de
berce tout du long, défaisant ce que le d’accélérations du rythme, d’accentua-
BachConsort; Sirkka-Liisa Kaakinen-Pilch, cette musique, et nous entraîne sans le
latin peut avoir d’antique dans le son, tions, de diminutions vient ingénieu-
direction moindre répit dans le tourbillon de cette
de déclamatoire dans le verbe noyant sement varier. Le 3e cd est consacré à
CPO555146 • 2 CD CPO histoire folle de bourgeois obsédés par
le tout dans une lecture absolument des transcriptions de motets vocaux de
la chose. Distribution vocale cohérente
S
hédoniste qui, si elle émerveille par la Gabrieli, faites par un compositeur in- ans le veto de son patron, Graup- et à la hauteur de l’enjeu. Le ténor Mar-
profondeur de ses camaïeux, oublie connu. Le travail de R. Loreggian (qui a ner aurait bien pu souffler en 1722 tin Fournier se distingue par la suavité
trop la puissance de la parole. Mais si aussi réalisé une remarquable intégrale la place de Thomaskantor de Leipzig
vous aimez votre Fauré pieux et serein, de son timbre et la fluidité de son émis-
de l’oeuvre de l’oncle) force l’admiration à un certain… Jean Sébastien Bach.
ce disque vous enchantera, jusque dans sion. On aimerait le retrouver dans les
par un souci constant d’authenticité Demeuré plus de 45 ans à Darmstadt,
les deux pièces d’orgue jouées dans la rôles mozartiens. Livret en allemand
et de vérité musicologiques. Interpré- il composa (entre autres !) plus de
même lumière un peu grise par Robert uniquement, et qui ne reprend que les
tation habitée, équilibrée, animée, 1400 cantates (1414 recensées par
Bennesh. (Jean-Charles Hoffelé) passages chantés. Un disque enivrant.
d’une belle venue, pleine d’une énergie le Graupner Project de l’Université de (Olivier Gutierrez)
entraînante, en particulier au clavecin. Gand). Pas un tâcheron pour autant :
(Bertrand Abraham)
un maître de l’instrumentation, d’une
inventivité et d’une habileté rhétorique
saisissantes. En 5 cantates destinées
aux dimanches de l’Épiphanie, on par-
court tout un monde : le « Was Gott
thut » de 1743 emprunte des chemins
harmoniques complètement déstabili-
sants, alors que son double de 1730 est
adouci par les couples flûte d’amour /
Giovanni Gabrieli (1554-1612)
hautbois d’amour et alto / ténor. La viole André Jolivet (1905-1974)
Intégrale de l’œuvre pour clavier
d’amour de « Erwacht, ihr Heyden » Intégrale de la musique de chambre pour
Roberto Loreggian, orgue (Orgue Duomo di Mikhail Ivanovitch Glinka (1804-1857)
entendu son « Bouquet » cantate écrite phon est toujours disponible - Libor
Sélection ClicMag ! pour la radiodiffusion, depuis sa créa- Pesek lui donna une dimension plus
tion par Otakar Jeremias à Prague en lyrique (Supraphon serait bien inspiré
1938, alors même qu’il était déjà en de rééditer cette magnifique gravure en
exil. Puis en décembre 1955 Karel CD) que Thomas Netopil reprend à son
Gustav Mahler (1860-1911) Ancerl annonça qu’il reprenait l’œuvre compte, dorant l’orchestre, ébrouant les
Symphonie n° 4 et l’enregistrait pour Supraphon, te- chœurs d’enfants, menant ses solistes
Hanna-Elisabeth Müller, soprano; Düsseldorfer nant le compositeur quotidiennement grand train, et ménageant pourtant une
Symphoniker; Adam Fischer, direction au courant des sessions phonogra- lecture plus dramatique qu’à l’accoutu-
AVI8553378 • 1 CD AVI Music phiques. Martinu aura-t-il eu le temps mée : ce bouquet n’est pas que printa-
d’entendre son disque avant que la nier, Martinu y tenait d’ailleurs. Bravo !
S econd volet d’une intégrale mure-
ment réfléchie, avec un orchestre
choisi dont Adam Fischer est le patron
Bohuslav Martinu (1890-1959) mort le prenne ? Si oui, cette œuvre
fraiche comme le jour dut le surprendre
D’autant que la prise de son est somp-
tueuse. Mais le travail de Jan Novak qui
« Bouquet of Flowers », H 260; « A Carol »;
depuis deux ans. Immédiatement il aura « Man and Death »] / J. Novák : « Philhar- par l’élégance preste de son écriture se fit un prénom avec ses « Danses
entrepris un cycle Mahler, à l’égal de ce- monic Dances » qui revenait aux rythmes et aux har- Philharmoniques » entache un rien un
lui de son frère, mais sans cacher pour K. Knezikova, soprano; M. Kapustova, alto; J. monies de la musique tchèque, et sur- disque qu’on aurait préféré tout entier
sa part qu’il revendique d’enregistrer Brezina, ténor; A. Plachetka, basse; Orchestre tout morave, avec une fantaisie que le dédié à Martinu : ses cantates abondent,
toutes les Symphonies et même tous Symphonique de la radio de Prague; Tomas Janacek de « La petite renarde rusée » le choix eut été aisé. L’éditeur nous rem-
Netopil, direction
les lieder avec orchestre. Sa baguette n’aurait pas désavouée. Si la version de bourse avec, comme pour la gravure
précise décante un Mahler serein, léger, SU4220 • 1 CD Supraphon Karel Ancerl surprend toujours pas son récente de « Gilgamesh » par Man-
avec une pointe de fantasque qui capte
chacun des visages de la 4e Sympho- U n regret taraudait Bohuslav Martinu
au soir de sa vie : il n’avait jamais
énergie farouche - le concert a été édité
par Praga, l’enregistrement pour Supra-
fred Honeck, un bel album artistement
conçu. (Jean-Charles Hoffelé)
P armi les œuvres présentées ici, Dresde) distille une tendresse rêveuse rent. Quand bien même nos musiciens
seules les 3 romances op. 94 furent qui transforme ce qui aurait pu n’être Georg Philipp Telemann (1681-1767) auraient contourné la séduction des
vraiment pensées d’emblée pour le qu’une belle et anecdotique carte de vi- Concerto pour trompette n° 1-3, TWV 51, sens pour viser l’essence, l’auditeur doit
hautbois ou son alter ego à cordes, le site en un moment de poésie au charme 53, 43; Sonate en si mineur, TWV 41 : h3; savoir qu’il n’aura finalement droit ni à
violon. Les autres sont des transcrip- irrésistible. (Olivier Eterradossi) Sonate en sol mineur, TWV 41 : g6; Sym- l’une ni à l’autre. (Pascal Edeline)
F ête magnifique et bonheur absolu que bout. Et comment résister aux figura- tré des pupitres, une direction qui fait ductions d’orchestre copieuses et très
ce 5e volume de concertos de Tele- tions arachnéennes du violon qui tient un sort à tout sans perdre de vue l’unité
élaborées qui attestent du grand talent
mann, après les précédents, non moins tête à la fois crânement et délicatement pourtant si mouvante. Il faut, pour cela,
réussis. Il s’ouvre sur deux composi- aux tutti avec cors puis trompettes qui l’aisance d’un funambule. C’est ce à de Westerhoff. On retrouve ici le parfum
tions « descriptives » des toutes der- viennent « converser » avec lui dans le quoi la Stagione Frankfurt et Michael de l’école de Mannheim (Carl Stamitz,
nières années du compositeur. L’une, Concerto en Fa majeur datant des an- Schneider parviennent. Une magni-
conçue comme une suite de danses fique interprétation, dont l’écho se Rosetti), dont plusieurs compositeurs
nées 1740 ? La musique de Telemann
au parfum parfois rustique, évoque est inventivité, diversité et multiplicité à prolonge en nous bien après l’audition. ont également écrit des concertos pour
les moments de la chasse (cors triom- tous les niveaux : creuset où se mêlent (Bertrand Abraham) alto, à côté de contemporains comme
Vanhal, Hoffmeister, Pichler ou Rolla.
cien attachant originaire d’Osnabrück,
Le concerto pour flûte, de dimensions
dont malheureusement seulement une
partie de la production a été préservée. plus amples, avec trompettes et tim-
Fils et frère de musicien professionnels balles venant étoffer l’orchestre, date
travaillant à Osnabrück, il dut trouver
de 1798 et présente une partie soliste
un poste à la cour voisine du Comte
zu Bentheim und Steinfurt dès 1786, y de haute virtuosité, et un Finale intitulé
travaillant comme violon d’orchestre et « La Réveille » qui sacrifie à la mode des
contrebasse solo. C’est certainement à
Anton Urspruch (1850-1907)
Christian Westerhoff (1763-1806) œuvres « de chasse » typique de la fin
cette occasion qu’il développa de bril-
Fantaisies, op. 2 n° 1-5; Danses alle- Concertos pour alto en sol et do majeur; lantes qualités d’altiste, consacrant 4 du XVIIIème siècle. Ces trois œuvres
mande; Thème et Variations; 5 pièces Concerto pour flûte en ré majeur concertos à cet instrument, dont les 1er viennent ajouter, dans une excellente
pour piano, op. 19; Cavatine; Arabesque; Barbara Buntrock, alto; Gaby Pas-Van Riet, flûte; et 3ème enregistrés ici pour la première
Prélude; Caprice Orchestre Symphonique d’Osnabrück; Andreas fois. C’est d’ailleurs en qualité de Kon- interprétation, une pierre brillante dans
Ana-Marija Markovina, piano Hotz, direction
zertmeister, violoniste et altiste qu’il fut la couronne posthume de Westerhoff et
HC16015 • 3 CD Hänssler Classic CPO777844 • 1 CD CPO embauché à la Cour de Bückebourg, où dans la résurrection d’un passionnant
C
cas le maitre d’un art qui saisit tout de hez les Telemann, on ne badinait pas ter le poste de maître de chapelle du que la sonate à 4 pour cordes (première
son temps, perméable aux esthétiques avec une carrière. Malgré le talent Comte Promnitz, à Sorau, en Basse mondiale à ma connaissance) est un
nouvelles mais les transcrivant par son musical éclatant et précoce du jeune Lusace (Pologne), où il devait s’initier kaléidoscope des différents styles maî-
propre prisme. Témoin précieux de ce Georg Philipp, il n’était pas question aux « beautés barbares de la musique trisés par l’auteur qui se permet même
romantisme parvenu à sa maturité, dont pour ses parents qu’il devienne musi- hanaque des paysans et des bergers un hommage appuyé à Corelli dans le
d’Ana-Marija Markovina débrouille les cien professionnel, cette carrière étant polonais », comme il l’écrit dans une de finale. L’interprétation de la Freitagsa-
textes profus avec un sacré caractère. pour eux assimilable à celle de bateleur ses 3 autobiographies. Un style dont il kademie est savoureuse et exemplaire.
(Jean-Charles Hoffelé) ou autre jongleur. Telemann débarqua avait déjà fait son miel à cette époque (Jean-Michel Babin-Goasdoué)
C
édité. Les zélateurs de Furtwängler au- APR regroupe les premières gravures hoix terrible mais apparemment jouer un rien sec qui semblait aller à
ront souligné à juste titre l’éloquence de concertantes consenties à Columbia assumé : regrouper les gravures l’encontre des pratiques de l’école de
cette soirée du 26 aout 1953 où le chef par Gieseking. On est dans les années beethoveniennes que Kempff engran- piano impériale – il avait été l’élève
allemand renouait avec les fulgurances trente, période bénie pour le pianiste qui gea pour Grammophon – (pas encore d’Anna Essipova au Conservatoire de
de ses concerts de l’entre-deux guerres, rappelle à quel point il y eut deux Gie- Deutsche) – durant la guerre. Beetho- Saint-Pétersbourg- un grand sens des
L
et cinquième degrés de la tonalité. A a réunion de ces trois concertos
vaste panel, des gravures acoustiques Dresde, fils de hautboïste, le «kapel-
- bien reportées par Mark Obert-Thorn pour violoncelle illustre parfaite-
lorganist» Christlieb Siegmond Binder, ment l’évolution stylistique du baroque
- aux ultimes sessions Saga de 1958,
autre expérimentateur formel (à ne pas vers le classique. Unique au sein d’une
alors que Pouishnoff demeurait une
confondre avec ses deux fils également production essentiellement consacrée à
légende à Londres. Le son est d’une
Libros de musica para vihuela musiciens), donna dans le clavecin et
beauté si douce, si tendrement chan- l’opéra seria, celui du napolitain Nicola
Œuvres pour vihuela de L. Milan, L. de
les sonates en trio, sans dépasser la
tante dans le Nocturne op. 9 n°2, dans Porpora traite son soliste comme un
Narvaez, D. Pisador, M. de Fuenllana, A. renommée locale. Mais, de surprise dé-
la Berceuse, quel dommage qu’il se soit acteur lyrique virtuose dont il exploite
Mudarra... licieuse en émotion fondante, c’est tout
éteint si tôt, une année plus tard, dans souvent le registre aigu. En quatre mou-
Massimo Lonardi, vihuela le programme ici qui porte merveille
sa soixante et unième année. Limite de vements lent-vif-lent-vif, ce concerto
STR33784 • 1 CD Stradivarius et grâce, entre musique dite galante,
son art, la grande forme : la Sonate D semble construit comme une suc-
baroque, et surtout au sentiment bien
894 en atteste, un rien raide, trop volon- cession de scènes, avec des thèmes
en bandoulière : ce fameux Empfind-
taire. Au rayon Schubert mieux aurait ornementés et des rythmes syncopés
samkeit que l’on rattache volontiers à
fallu publier les merveilleuses faces de qui contrastent avec de sages mélodies
CPE Bach (notez comme son présent
Lieder qu’il grava avec Frank Titterton. rigoureusement développées dans les
larghetto pourrait faire sarabande d’une
(Jean-Charles Hoffelé)
suite soliste de son père). Bref, voilà un adagios. On franchit une étape avec
enregistrement somptueux autant que l’autrichien Georg Mathias Monn dont
magnifique, par de remarquables musi- le séduisant concerto (seul également
ciens. Le claveciniste est peut-être un au sein d’un catalogue dominé cette
peu discret, mais alors quelle altiste, et fois par la symphonie) déploie autour
quel instrument (renversant Paolo Mag- de thèmes bien caractérisés une ligne
Musique pour violon et orgue ghini de 1610) ! Le monde n’est plus de chant nettement plus libre, simple et
Œuvres de Saint-Saëns, Gounod, Guilmant, que rebonds bien frottés, raucités salta- spontanée que chez Porpora. Elève de
Dubois… toires, feulements rêveurs au bon goût ce dernier, Haydn compose son premier
Anne Robert, violon; Jacques Boucher, orgue boisé. O Temps, suspends ta viole...
(Orgue Casavant opus 615 de l’Eglise Saint-Jean- concerto pour violoncelle vers 1767 :
(Gilles-Daniel Percet)
Musique anglaise piano 4 mains Baptiste de Montréal) d’une ampleur supérieure à ceux de
XXI1716 • 1 CD XXI-21 Productions ses aînés, il apparaît comme un abou-
P. Mccartney : A Leaf; Singalong junk /
R. Vaughan Williams : Ouverture « The tissement, s’inscrivant dans un cadre
Wasps » / W. Walton : Duos pour enfants, classique qui a alors trouvé ses règles
livres 1 et 2 / E. Elgar : Introduction et et fixé ses canons. Même si l’orchestra-
allegro, op. 47 tion choisie ici écarte volontairement les
Piano Duo Caron instruments à vent, on reste sensible à
XXI1603 • 1 CD XXI-21 Productions la poésie sensuelle de son adagio et à
la vitalité réjouissante de son exubérant
Finale. Brillamment accompagné par
Roland Glassl les solistes de la Capella Neapolitana,
Adriano Maria Fazio joue avec talent
M. Reger : Suites pour alto n° 1-3, op.
Musique pour cordes et orgue du 131d / A. Busch : Suite pour alto, op. 16a / et un réel engagement un beau violon-
Novecento historique J. Weinreich : Suite pour alto n° 1-3 celle baroque aux sonorités chaudes et
Œuvres de Respighi, Corelli, Pastorale, Roland Glassl, alto soyeuses. (Alexis Brodsky)
Vivaldi, Albinoni, Locatelli… AUD97721 • 1 CD Audite
I Solisti Laudenzi; Fabio Merlini, orgue, direction
I nfatigable pianiste, Enguerrand Lühl Viaggio nel tempo Sonates pour flûte à bec, violoncelle et
se complaît aussi dans les transcrip- Œuvres pour contrebasse et piano de H. clavecin de Corelli, Dall’Abaco, Scarlatti,
tions. Ses échanges avec John Williams Viola Galante Eccles, J.S. Bach, J. Haydn, F. Chopin, S. Veracini, Fontana…
lui permettent d’être le transcripteur Koussevitzky, A. Piazzolla et G. Kurtág Lorenzo Cavasanti, flûte à bec; Caroline Boersma,
Sonates pour alto. Œuvres de CPE Bach,
pour piano(s) des oeuvres du grand Erno Rácz, contrebasse; Veronika Trisko, piano violoncelle; Sergio Ciomei, clavecin
W. Flackton, G. Antoniotto, F. Benda et
musicien américain. Après Star Wars Christlieb S. Binder GRAM99102 • 1 CD Gramola STR33847 • 1 CD Stradivarius
un quatuor féminin. Musique épurée à Il s’entoure ici du violoniste Bielow et Daniel Rybak, piano; Adam Manijak, piano; Duo
Immortal Bach base d’harmonies robustes, quartes et de l’excellent pianiste Schuch. Dès les Clarigotto [Miroslaw Klys, clarinette; Dorota
J.S. Bach : Suite n° 3, Courante, Sara- quintes, dans le style de l’Ars Nova mais premières mesures, l’équilibre en les Gegielska, basson]
bande, Bourrées I e, Gigue, BWV 1009 / avec un début de lyrisme qui annonce le deux instruments mélodiques frappe : DUX1227 • 1 CD DUX
R. Bocca : Esegesi / C. Boccadoro : Power
madrigal italien de la Renaissance. Mi- de délicats pianos bien timbrés et une
Station / K. Nystedt : Immortal Bach /
I. Xenakis : Rebonds B / J. Cage : Third nutage généreux (80’) mais un regret, recherche constante du legato. Klieser
Construction pas de livret en français et absence des montre une longueur de souffle impres-
Simone Rubino, percussion textes. (Benoît Desouches) sionnante, qui lui permet un tempo très
GEN17479 • 1 CD Genuin retenu et un chant pudique dans l’Ada-
gio mesto. L’enregistrement laisse le
piano un peu en retrait, mais le Scherzo
y gagne une grâce quasiment mendels-
sohnienne - malgré l’écriture chargée
de Brahms, surtout dans les graves.
Le final affiche également un tempo Crossings
étourdissant. On perd en étendue dyna- Œuvres pour flûte et guitare de A. Piazzol-
mique (peu de forte) mais on gagne en la, M. Castelnuovo-Tedesco, J. Ibert, F.
élan et en fraîcheur. Cet enregistrement Chopin, M. Giuliani et F. Borne
Allegro Danzante propose assurément un regard neuf et Grzegorz Cimoszko, flûte; Jan Cimoszko, guitare
habile sur l’œuvre. Très intelligemment, GRAM99143 • 1 CD Gramola
Venetia Mundi Splendor N. Rota : Allegro danzante; Sonate en ré /
ce trio est accompagné d’autres pages
F. Busoni : Elégie / M. Castelnuovo-Tedes-
Musique et politique à Venise entre le écrites pour la même formation. On y
co : Sonate, op. 128 / E. Morricone : Ipotesi
Moyen-Âge et l’Humanisme : Landini, découvre que Brahms n’est pas le pre-
/ V. Fellegara : Wiegenlied / R. Cacciola :
Dufay, Ciconia, Lantins...
Storie / M. Dall’Ongaro : Errata corrige mier à l’adopter. On y découvre surtout
Ensemble Oktoechos; Lanfranco Menga, direction
Rocco Parisi, clarinette; Gabriele Rota, piano que Koechlin, aujourd’hui bien négligé,
TC390001 • 1 CD Tactus lui a consacré quatre pièces brèves.
CON2005 • 1 CD Concerto
C
Machaut, l’Ecole Notre-Dame. L’en- ertes, le corniste Felix Klieser s’est J. Brahms : Trio pour clarinette, op. 114
(arr. pour clarinette, basson et piano) /
semble Oktoechos, fondé en 1995 par fait remarquer pour n’avoir point
F. Mendelssohn : Pièce de concert n° 2,
le musicologue Lanfranco Menga fait... de bras et jouer avec ses pieds. Mais op. 114, MWV Q 24 (arr. pour clarinette,
écho à cette période avec un ensemble il est trop bon musicien pour ignorer basson et piano) / M. Bruch : 8 pièces pour The Medieval Piper
de motets polyphoniques « vénitiens » que, dans le chef d’œuvre qu’est le trio clarinette, alto et piano, op. 83 (arr. pour Musique du Moyen-Âge et de la Renais-
en latin magnifiquement interprétés par de Brahms, seule la musique compte. clarinette, basson et piano) sance pour instruments à vent. Œuvres de
2
Enfin son Toast a de la fureur sinon de « Don Quichotte », un travail à quatre 017. Le Festival de Pâques de Salz-
l’élan, contrairement à bien des pages mains entre le compositeur et son bourg revisite la Walkyrie mise
que la direction sans style et inexplica- inspirateur. Triomphe pour Noureev en scène par Karajan 50 ans plus tôt.
blement fluctuante de Paolo Carignani, qui marqua à jamais le rôle, alignant Christopher Wheeldon
L’originale était très en dessous des
qui défigure l’orchestre et le drame de au long de l’ouvrage quinze études où J. Talbot : Alice au pays des merveilles,
visions picturales du Neues Bayreuth.
Bizet d’un même geste. Mais, car il y a toute la grammaire du ballet impérial ballet d’après Lewis Carroll / S. Prokofiev :
Cendrillon, ballet en 3 actes Entre temps, le Regietheater a fait ses
un mais, il faut voir cette Carmen pour est revisitée : il y opérait une révolu-
The Royal Ballet; Orchestre du ROH; Barry ravages, et on est soulagé de voir un
Carmen. En rouge, la couleur de la mort tion, pliant l’académisme de la danse
Wordsworth; Christopher Wheeldon (Alice au spectacle qui ne nuit ni à la musique ni
(vous comprendrez très vite en regar- des compagnies soviétiques qui avaient
pays des merveilles); Holland Symfonia; Ermanno aux chanteurs. Christian Thielemann fut
dant), Gaëlle Arquez éclate les cadres, dévitalisé l’ouvrage en y réintroduisant Florio; Het Nationale Ballet; Christopher Wheeldon;
élégante comme une Los Angeles, tra- le sens narratif, objet premier du pro- l’assistant de Karajan. Qu’a-t-il retenu
Jeff Tudor, mise en scène (Cendrillon)
gédienne comme une Callas, la voix du jet de Minkus et de Petipa, mieux, en le des leçons du maître ? Au-delà de la
OA1234BD • 2 DVD Opus Arte beauté sonore enivrante de la Staats-
bon Dieu et un chic fou. Rien que pour modernisant. Le spectacle fit le tour du
elle, mais aussi pour la Michaela d’Ele- monde avant de s’ancrer à l’Opéra de OABD7227BD • 2 BLU-RAY Opus Arte kapelle, le discours est grandiloquent
na Tsallagova, cette soirée se gardera, Paris en 1981, rapidement Noureev y et creux. On est loin de ce que le chef
preuve d’une grande soprano à ses remarque Manuel Legris, passant d’une salzbourgeois faisait du Ring. Vocale-
débuts. (Jean-Charles Hoffelé) silhouette à une autre, la grâce, le sens ment, quel luxe ! Sieglinde incandes-
de l’expression juste, la perfection de la cente d’Anja Harteros, Siegmund d’une
technique. En 1985 il lui confie le rôle humanité déchirante d’un Peter Seiffert
de Basile alors que le corps de ballet de malheureusement éprouvé par ses Tris-
l’Opéra se produit à la Scala, le jeune tan. La Brünnhilde d’Anja Kampe, voix
homme y gagnera sa nomination de saine aux aigus d’airain convoque les
« Premier danseur étoile ». C’est donc mânes de Birgit Nilsson. Georg Zep-
pure logique si Manuel Legris, présidant penfeld, c’est presque trop de beauté
aux destinés du Wiener Statsballett, The Royal Opera Collection
vocale pour une brute épaisse comme
n’eut de cesse d’y reprendre ce « Don W.A. Mozart : Les Noces de Figaro; Don
Hunding. Vitalij Kowaljow ne peine
Quichotte » cinquante après sa création Juan; La Flûte enchantée / G. Verdi :
Macbeth; La Traviata / R. Wagner : Parsifal jamais en Wotan dont il a l’exacte tes-
Kenneth MacMillan (1929-1992) in loco. Décors et costumes renouvelés
plongent l’action dans une Espagne / P. Mascagni : Cavalleria rusticana / R. siture de basse-baryton, et confère à
Manon, ballet-pantomime sur une musique Leoncavallo : Pagliacci / G. Puccini : son personnage l’autorité implacable du
de Massenet; Mayerling, ballet sur une très XVIIIe Siècle, où l’emprise de Goya
La Bohème; Turandot; Le Triptyque / R. dieu, la tendresse du père, et la détresse
musique de Liszt / S. Prokofiev : Roméo et est évidente, ce qui donne à bien des Strauss : Salomé / K. Szymanowski : Le Roi
Juliette, ballet tableaux une profondeur psychologique Roger / B. Britten : Gloriana / G. Benjamin :
de l’homme prisonnier de son devoir.
The Royal Ballet; Orchestre du Royal Opera House; inédite sans jamais leur ôter leur élan Written on Skin Malgré la faiblesse de la direction et de
Martin Yates; Barry Wordsworth populaire. Dans la fosse Kevin Rhodes Schrott; Finley; Fleming; Calleja; Antonacci; la mise en scène, une publication qui
OA1246BD • 3 DVD Opus Arte règle un orchestre fusant, qui allège et Kaufmann; Westbroek; Purves; Hannigan; Metha… s’imposait. (Olivier Gutierrez)
I. Albéniz : Suite Iberia Beethoven : Symphonies n° 3 et 8 Alexandre Borodin : Symphonie n° J. Brahms : Sonates violoncelle, op. J. Brahms : Quintette pour piano, M. Bruch : Concerto violon n° 1;
Alicia de Larrocha, piano LSO 2; Marche polovtsienne; Ouverture 38, 78 et 99 op. 34 / C. Franck : Quintette pour Fantaisie écossaise / J. Brahms :
Wyn Morris, direction «Prince Igor»; Dans les steppes Karine Georgian, violoncelle; Pavel piano en fa mineur Danses hongroises n° 5, 8, 9
RPO; Ole Schmidt Gililov, piano Sviatoslav Richter; Quatuors Borodin David Oistrakh; LSO; Lovro von Matacic
ALC1259 - 1 CD Alto ALC1353 - 1 CD Alto ALC1215 - 1 CD Alto ALC1352 - 1 CD Alto ALC1361 - 1 CD Alto ALC1356 - 1 CD Alto
D. Chostakovitch : Symphonie n° 8 Aaron Copland : Billy The Kid; Appa- C. Debussy : Œuvres choisies pour L’Art d’Alfred Deller : Œuvres de E. Elgar : Sonates pour orgue n° 1-2; Reinhold Glière : Symphonie n° 3;
OP de Saint-Petersbourg; Yevgeni lachian Spring; 4 Dance Episodes piano Purcell, Byrd, Hanedel, Schütz… Vesper Voluntaries, op. 14; Nimrod; Concerto violoncelle, op. 87
Mravinsky Minneapolis SO; LSO Martino Tirimo, piano Alfred Deller, contreténor; Desmond Dupré, Marche Impériale RPO; Harold Farberman; OS Cinématogra-
Antál Dorati luth; The Deller Consort Donald Hunt, orgue phique Russe; Sergei Skripka
ALC1150 - 1 CD Alto ALC1229 - 1 CD Alto ALC1364 - 1 CD Alto ALC1018 - 1 CD Alto ALC1313 - 1 CD Alto ALC2019 - 2 CD Alto
E. Granados : Poème symphonique Alexander Gretchaninov : Liturgie de G.F. Haendel : «Arrival of the Queen Gustav Holst : Œuvres chorales et Aram Khachaturian : Suites «Mas- Erich Wolfgang Korngold : Concerto
«Dante»; Goyescas St Jean Chrysostome n° 4 of Sheba»; «Largo» de «Xeres»... orchestrales querade», «The Valencian Widow», pour violoncelle; Suites; Aria
Frances Lucey; Nancy Fabiola Herrera; OP Cantus Sacred Music Ensemble; Goossens; Johannes Somary; George BBC Northern Singers; BBC SO; LPO; «The battle of Stalingrad» Zuill Bailey; Linz Bruckner Orchestra;
de Gran Canaria; Adrian Leaper Ludmila Arshavskaya Szell; Yehudi Menuhin Sir Adrian Boult OP Arménien; Loris Tjeknavorian Caspar Richter
ALC1348 - 1 CD Alto ALC1069 - 1 CD Alto ALC1340 - 1 CD Alto ALC1359 - 1 CD Alto ALC1019 - 1 CD Alto ALC1390 - 1 CD Alto
F. Lehár : La Veuve joyeuse, G. Mahler : Rückert-Lieder; Le Les plus belles ballades tradition- Nikolai Miaskovski : Intégrale des C. Monteverdi : Livre de Madrigaux S. Prokofiev : Symphonie n° 1 & 5
opérette en 3 actes Chant de la Terre nelles irlandaises sonates et petites pièces pour piano n° 4 et 5 The Philharmonia Orchestra
Schwarzkopf; Niessner; Ferrier; Patzak; OP de Vienne; John McCormack, ténor Murray McLachlan, piano Ex Cathedra Rudolf Barshai
Gedda; Philharmonia; Otto Ackermann Bruno Walter Jeffrey Skidmore, direction
ALC1363 - 1 CD Alto ALC1120 - 1 CD Alto ALN1962 - 1 CD Alto ALC2506 - 3 CD Alto ALC1376 - 1 CD Alto ALC1086 - 1 CD Alto
G. Puccini : Tosca, opéra en 3 actes G. Puccini : Romance et Drame. S. Rachmaninov : Etudes-Tableaux, S. Rachmaninov : Les cloches; Rodgers & Hammerstein II : «South Joaquin Rodrigo : Concertos «De
Callas; Di Stefano; Gobbi; Airs d’opéras op. 33 et 39; Préludes, op. 23 et 32 Cantate «Printemps»; Vocalise Pacific» et «Oklahoma !» Aranjuez» et «Pastorale»
Orchestre de la Scala; M. Callas; M. Freni; V. de los Angeles… Sviatoslav Richter, piano Yakovenko; Maslennikov; Pisarenko; OS Luna; Martin; Pinza; Hall; Chœur et C. Bonnel, guitare; J. Stinton, flûte;
Victor De Sabata Herbert von Karajan de l’URSS; Evgeni Svetlanov Orchestre de Broadway English Chamber Orch.; Steuart Bedford
ALC2030 - 2 CD Alto ALC1601 - 2 CD Alto ALC1072 - 1 CD Alto ALC1314 - 1 CD Alto ALN1964 - 1 CD Alto ALC1090 - 1 CD Alto
F. Schubert : Sonates piano n° 15 et F. Schubert : Sonate piano n° 19 R. Strauss : 4 derniers lieder; P.I. Tchaikovski : Concerto violon, P.I Tchaikovski : Liturgie de Saint P.I. Tchaikovski : Intégrale des
19; 16 Dances allemandes et 21 Extraits de «Ariane à Naxos», op. 35; Méditation, op. 42 / J. Sibe- Jean Chrysostome, op. 41 symphonies
Alfred Brendel, piano Sviatoslav Richter, piano «Arabella» lius : Concertos violon, op. 47 Irina Arkhipova; Sergei Babeshko; Valeri Rozhdestvensky; Cherkasov;
Della Casa; Gueden; London; Karl Böhm; David Oistrakh; Eugene Ormandy Polyansky, direction Kogan; Ivanov; Skripka
ALC1040 - 1 CD Alto ALC1074 - 1 CD Alto ALC1129 - 1 CD Alto ALC1354 - 1 CD Alto ALC1327 - 1 CD Alto ALC6003 - 6 CD Alto
Les prix indiqués sont en euros, toutes taxes comprises et incluent 30% de remise sur le prix de vente généralement constaté.
Si votre commande comporte plus de disques, veuillez continuer sur papier libre. TOTAL B €
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