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Selon les philosophes John LOCKE, Thomas HOBBES, Jean-Jacques ROUSSEAU, l’ordre

politique naît de la volonté des individus d’abandonner une partie de leurs libertés au profit
d’une entité supérieure afin de garantir la paix entre les individus. Cette entité détient ainsi
un pouvoir sur les hommes qui composent la société et peut les contraindre à agir d’une
manière qui permettent le maintien de la paix sociale. Ce pouvoir est incarné par l’Etat qui
selon le sociologue Allemand Max Weber, représente une communauté humaine, qui, sur
son territoire, détient le monopole de la violence légitime. Il est donc le seul à être habilité à
faire usage de cette violence dans certaines circonstances déterminées.
La violence légitime fait référence au monopole dont dispose l’Etat pour contraindre
légalement les individus à obéir aux règles qu’il a fixé pour encadrer la liberté de chacun et
assurer leur protection. Cette contrainte peut s’exercer par la force si nécessaire. L’ordre
politique n’exclue pas la violence, elle l’intègre.

La violence est inhérente à l’humanité. Il y a une violence fondamentale en tout


homme ou due à l’interaction sociale qu’il faut canaliser. Le rôle du législateur est de
constituer la société.
D’après ROUSSEAU, l’état naturel de l’homme n’est pas l’état sociale et la sociabilité. « L’état
de nature », instrument méthodologique des philosophes pour comprendre le
fonctionnement de la société est une fiction qui vise à comprendre ce que serait l’homme en
dehors d’une société, pour mieux penser la société ».
Selon HOBBES, l’homme est par nature aussi sauvage que les animaux les plus farouches, et
il ne cherche dans la société que ce qui ne lui semble bon : « l’homme est un loup pour
l’homme ». Il a par nature, le droit de faire tout ce qu’il jugera bon pour sa conservation,
c’est-à-dire de faire ou de posséder tout ce qui lui plait, mais la raison montre aux hommes
qu’ils ont tous le même droit, qu’ils sont égaux. Il en résulte alors, que si chacun veut exercer
ce droit, une guerre de tous contre tous est inévitable, ce qui est contraire à la conservation
de chacun.
La nature, c’est-à-dire : l’instinct de conservation guidé par la raison enseigne donc à
l’homme qu’il faut chercher la paix et cesser de vouloir exercer son droit naturel illimité sur
toutes choses. Ainsi pour garantir la paix, l’Etat, organe protecteur, doit s’imposer en
« gendarme », afin d’éviter les débordements d’individus souhaitant prendre le pouvoir sur
autrui.
HOBBES, partisan du pouvoir absolu admet que les hommes de l’état de nature ne peuvent
se soumettre à une autorité quelconque que s’ils l’ont accepté. Pour cela, l’Etat crée un
pacte social. L’état social généralise la loi naturelle, puisque tous les hommes transportent
sur le souverain, ou celui qui est à la tête de l’Etat, le droit d’exercer la force pour rompre les
liens de la concorde.
HOBBES construit un état civil où règne une coexistence non guerrière, individualiste où
chacun reste préoccuper de son domaine de droit, mais où chacun est respectueux du droit
des autres.

Nous conviendrons donc que l’ordre politique doit inclure la violence, possible de
part et d’autre, dans les décisions qui sont prises. La violence apparait dès lors comme
fondatrice puisqu’elle permet à l’ordre politique de prendre le pouvoir, de le faire perdurer
et d’agir dans l’intérêt commun, y compris par la violence.
Cependant, si l’ordre politique se donne le pouvoir d’utiliser la violence pour faire
régner l’ordre, il faut souligner le fait que le citoyen dispose quant à lui du droit inaliénable
de défendre sa vie et son bien-être, de résister même contre le souverain, si celui-ci veut le
mettre en danger. La violence n’est pas un accident dans le comportement des hommes, elle
est un risque permanent et terrible, un mode d’expression social. L’une des principales
tâches de l’ordre publique est d’inventer les moyens de tenir cette violence en échec donc
de l’exclure.

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