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PLAN

INTRODUCTION

I- LA PREMIERE GUERRE MONDIALE


A- Première phase : L’invasion et la guerre de mouvement d'août à
décembre 1914
B- Deuxième phase : La guerre de tranchées (novembre 1914-mars 1918)
C- Troisième phase : Le retour de la guerre de mouvement et la victoire
des Alliés (mars-novembre 1918)
II- LA SECONDE GUERRE MONDIALE
 LES CAUSES DES LA SECONDE GUERRE MONDIALE

LES GRANDES PHASES

 LES PREMIÈRES VICTOIRES DE L’AXE (1939-1941)


 LA MONDIALISATION DU CONFLIT (JUIN 1941-ÉTÉ 1942)
 L’EUROPE ET L’ASIE SOUS DOMINATION (1942)
 LA VICTOIRE DES ALLIÉS (1942-1945)

CONCLUSION
INTRODUCTION

Le centenaire de la Grande Guerre prend une dimension mondiale. À l’échelle des


continents s’inscrivent d’innombrables manifestations et se diffusent de nombreuses
productions scientifiques. Par-delà les séminaires, les colloques internationaux, les
articles et les ouvrages, les historiens interrogent la guerre de 1914-1918 et les
discours historiques se mobilisent. Comment écrire l’histoire des guerres ? Comment
écrire l’histoire du premier conflit mondial ? L’historien et l’histoire sont intimement
maillés dans l’écriture de cette guerre par des engagements passés, des joutes
nationales. Dans son numéro du mois de décembre 1914 (le premier après la
déclaration de guerre), La Revue historique s’ouvre par une adresse à ses lecteurs.
Les auteurs du texte (Charles Bémont et Christian Pfister) affirment leur fidélité à
l’esprit d’impartialité, leur volonté de ne pas s’engager dans des polémiques de
presse sur les origines de la guerre mais ne veulent pas se taire face à la publication
de l’Appel des intellectuels allemands aux nations civilisées (Appel des 93 . Ils entrent
dans la confrontation : « La guerre n’a pas été imposée à l’Allemagne par la jalousie
de ses voisins, comme on le répète à satiété de l’autre côté du Rhin, elle a été voulue
par l’Allemagne, préparée par elle avec une persévérance et une absence de
scrupules vraiment stupéfiantes, c’est elle qui lui a imprimé ce caractère de férocité
qui étonne ses amis et excite l’indignation du monde entier» En 1916, Ernest Lavisse
publie plusieurs de ses textes dans la collection Écrivains français pendant la
Guerre pour faire entendre « l’âme de la France silencieuse et héroïque... aux
nombreux amis que la France possède à l’extérieur ». Et nous retrouvons le
médiéviste Christian Pfister introduisant les textes réunis par Ernest Lavisse, « ce nom
illustre, respecté et aimé dans notre France » qui en appelle à « la jeunesse partie
pour aller défendre à la frontière le patrimoine sacré légué par nos ancêtres » contre
« le peuple allemand perverti par un colossal orgueil »
I- LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
A- PREMIERE PHASE : L’INVASION ET LA GUERRE DE MOUVEMENT (AOUT-OCTOBRE 1914)

La mobilisation des armées des principaux belligérants s’effectue rapidement dans les
derniers jours de juillet 1914, grâce à la densité formidable du réseau ferré européen en ce
début de XXe siècle.

L’objectif principal du Plan Schlieffen, qui oriente l’engagement de l’armée allemande à


l’été 1914, est d’obtenir rapidement la décision sur le front Ouest en marchant sur Paris,
grâce à une attaque surprise à travers la Belgique neutre et les plaines du Nord de la France
menée par des effectifs considérables d’infanterie, de cavalerie et d’artillerie. Dans le même
temps, les initiatives françaises sur la frontière franco-allemande doivent être neutralisées.

Le 4 août 1914, 44 divisions allemandes se ruent en Belgique et entreprennent de prendre


à revers les armées françaises, concentrées au nord-est du pays, notamment en Lorraine.
Cependant, malgré l’effet de surprise, et au prix de terribles pertes, l’armée française – avec
une aide encore limitée du Corps expéditionnaire britannique (British Expeditionary Force),
dont les premiers éléments sont arrivés en France le 14 août – fait face à l’assaut et se replie
sans s’effondrer, dans les grandes plaines situées au nord de Paris. Début septembre 1914,
les Français, dans un ultime sursaut, arrêtent la poussée allemande à 40 km de la capitale
lors de la (première) Bataille de la Marne. Le 9, l’armée allemande entreprend un repli de 60
km vers le nord, sur une ligne de défense établie le long de l’Aisne. Cette décision marque
l’échec du Plan Schlieffen qui visait à la capture de Paris et à la destruction de l’armée
française. C’est le premier signe majeur que la guerre ne sera pas conclue à brève échéance,
et qu’un affrontement massif est engagé sur le long terme.

À partir de la fin de septembre, les deux camps entreprennent, à partir de la vallée de


l’Aisne, ce que l’on appelle la « course à la mer » : il s’agit de tenter de tourner le flanc de
l’ennemi avant qu’il n’ait pu renforcer sa ligne de défense. Pendant plusieurs semaines, les
deux armées, en mouvement permanent, s’affrontent dans des batailles désordonnées,
avec de très lourdes pertes. Le mouvement s’arrête, en octobre, sur les rives de la Mer du
Nord, au niveau de la ville belge de Nieuport. Une dernière tentative de percée allemande
est stoppée, fin octobre, près d’Ypres, par des unités françaises et britanniques. Epuisés, les
deux camps commencent à se retrancher derrière une ligne continue de tranchées et
d’ouvrages défensifs.

Le bilan de la guerre de mouvement de l’été et de l’automne 1914, par l’ampleur des


pertes enregistrées, traduit bien l’ « industrialisation de la guerre ». A elle seule, à la fin de
novembre 1914, l’armée française a perdu près d’un million d’hommes, dont 300.000 tués ;
10 % de ses officiers sont hors de combat. Les pertes sont tout aussi élevées pour les
Allemands, à l’issue d’une offensive qui s’achève par un échec stratégique complet.

[Ligne chronologique : les grandes phases et les principales offensives de la Grande Guerre ;
la participation des armées alliées est indiquée entre parenthèses : armée française (F),
armée britannique (B) ; les offensives déclenchées par les Allemands sont indiquées par la
lettre A. En gras, les offensives qui concernent le Nord-Pas de Calais.]

B- DEUXIEME PHASE : la guerre de tranchées (novembre 1914-mars 1918)

A l’automne 1914, malgré l’ampleur des pertes subies, aucune des grandes armées
engagées sur le front Ouest n’est en état de dislocation. Des mesures doivent cependant
être prises, à grande échelle, pour s’adapter à une guerre totale, aux formes totalement
inédites.

Les Allemands occupent d’importantes portions des territoires français et belges et


contrôlent des régions économiques majeures, en particulier l’ensemble des bassins miniers
belges et le principal gisement charbonnier français, le bassin du Nord–Pas de Calais, qui
assurait à lui seul la moitié de la production française du « pain de l’industrie ». Par ailleurs,
sur le plan tactique, l’armée allemande a pris un soin extrême à installer ses lignes de
défense sur les hauteurs, aussi infimes soient-elles, notamment en Flandre.

L’objectif essentiel des Français est désormais de reconquérir, quel qu’en soit le coût
humain, le territoire occupé par les Allemands. Jusqu’à la fin de l’année 1915 et la
constitution de la « nouvelle armée » britannique composée de volontaires, ils doivent
compter presque uniquement sur leurs propres forces.

Pendant l’essentiel de la guerre de position, de la fin de 1914 à la fin de 1917, les


commandants en chef des armées alliées sur le front Ouest, le maréchal Joffre du côté
français, et le Field Marshal French – puis son successeur le général Haig – sont persuadés
que la seule solution pour chasser les Allemands des territoires qu’ils occupent en France et
en Belgique consiste à mener des actions offensives répétées dans un but d’attrition. Il en
résulte le déclenchement d’une série d’attaques, à des échelles différentes allant du local au
massif, sur différents secteurs du front. Les moyens humains et matériels engagés dans ces
attaques sont d’une ampleur totalement inédite dans l’histoire militaire. Pourtant, jusqu’au
printemps 1918, toutes les tentatives aboutissent à des échecs sanglants : jamais la « percée
» décisive espérée par les protagonistes n’aura abouti. Les offensives alliées n’auront abouti,
au mieux, qu’à de médiocres gains territoriaux (dans la Somme, à Ypres), mais au prix
d’épouvantables hécatombes. A la fin de l’année 1917, malgré l’échec de sa tentative de «
saigner » l’armée française à Verdun, l’armée allemande reste puissante et invaincue sur le
front Ouest et ne cesse d’améliorer sa stratégie défensive ; depuis février-mars 1917, elle a
effectué un repli stratégique derrière une ligne de défense puissamment fortifiée, qui court
du littoral de la Mer du Nord jusqu’à Verdun, et qui semble invulnérable : la ligne
Hindenburg.

Si le moral de l’armée allemande reste globalement élevé, l’armée française traverse, après
l’échec terrible de l’offensive commandée par le général Robert Nivelle sur le Chemin des
Dames en avril 1917, une crise grave, avec des mutineries à grande échelle au printemps
1917.

L’armée britannique, réorganisée de fond en comble au début de l’année 1915 avec la


formation de la « nouvelle armée », formée d’engagés volontaires placés sous le
commandement du Field Marshal Horatio Kitchener, subit une tragique saignée lors de la
bataille de la Somme, en juillet 1916. Les leçons apprises de ce sanglant échec tardent à
trouver une traduction efficace sur le terrain.

Quant à l’appui américain, considéré par les Français et les Britanniques comme devant être
décisif pour faire pencher la balance du côté des Alliés, il ne se concrétise que très
lentement. Les Américains ont choisi de s’établir méthodiquement sur le front Ouest et d’y
apprendre les règles de la guerre de tranchées, avant de s’engager à grande échelle sur le
champ de bataille.

C- TROISIEME PHASE : Le retour de la guerre de mouvement et la victoire des Alliés (mars-novembre


1918)

A partir de la fin 1917, l’armée allemande, commandée par le général Erich Von Ludendorff, a
décidé de tenter d’obtenir la décision sur le front Ouest, après l’effondrement de l’armée russe sur
le front Est consécutif à la révolution bolchevique. L’état-major allemand regroupe et entraîne des
effectifs considérables, en vue d’une offensive de très grande envergure sur le front Ouest,
s’appuyant sur une tactique nouvelle, qui donne la priorité à des troupes de choc, soutenues dans
leur assaut par des groupes d’artillerie légère très mobiles.

Une masse formidable de 74 divisions (soit environ 900.000 hommes) est progressivement
concentrée face à 80 km de front tenus par 30 divisions britanniques, de Bapaume à Saint-Quentin.
L’objectif de Ludendorff est de percer jusqu’à la Manche et de s’emparer des ports assurant le lien
avec la Grande-Bretagne, et ce, avant que les renforts américains n’arrivent en grand nombre.
L’Allemagne serait alors en mesure de négocier la fin de la guerre à des conditions avantageuses
pour elle.

Ludendorff a baptisé son offensive décisive la Kaiserschlacht – « la Bataille de l’Empereur » –, mais


le nom de code employé est Michael. Il s’agit d’une attaque planifiée de façon flexible, avec
plusieurs points d’impact successifs. Le plan prévoit un rôle important pour l’aviation, ce qui interdit
un déclenchement en période hivernale ; de fait, le premier jour de l’attaque, les Allemands
mettent en ligne environ 700 avions pour le support des troupes au sol.

Les Alliés se trouvent dans une situation fragile au printemps 1918. L’armée française a été
saignée par les combats de Verdun et par l’échec tragique du Chemin des Dames ; son moral est
affaibli par les mutineries de 1917 et par l’agitation sociale à l’arrière. Quant à l’armée britannique,
ses effectifs sont inférieurs à ce qu’ils étaient une année plus tôt, avant les désastreuses offensives
de 1917, alors qu’ils doivent désormais couvrir une partie plus longue du front ; en outre la plupart
des fantassins sont de très jeunes soldats, quasiment  inexpérimentés. Enfin, l’apport américain n’a
pas encore fait ses preuves sur le terrain.

La grande offensive allemande commence à l’aube du 21 mars 1918. Elle est dévastatrice :
le front britannique est enfoncé et les pertes très élevées (38.000 victimes en une journée, 20.000
prisonniers) ; une retraite improvisée commence aussitôt. Ce n’est qu’après un mois de combats
que Ludendorff décide d’interrompre l’attaque ; les Allemands ont progressé en certains points de
plus de 60 km dans les lignes alliées, mais leurs troupes sont épuisées et la logistique se révèle
défaillante. Après une pause de quelques jours et un retour à la guerre de tranchées sur des lignes
improvisées, Ludendorff décide pourtant de relancer l’offensive, sous la forme d’attaques
concentrées, à caractère tactique, sur des secteurs limités du front. C’est notamment le cas
de l’opération « Georgette », sur la vallée de la Lys, en direction de Béthune, entre le 9 et le 19
avril ; le Corps expéditionnaire portugais y est balayé, et le cœur de Béthune anéanti par les
bombardements d’artillerie.

Ce sont les Français et les Américains qui, à partir de mai 1918, mettent en échec les
poussées allemandes. Fin juillet, le mouvement s’inverse, avec le déclenchement d’une
puissante contre-offensive alliée, avec coordination des actions des trois grandes armées. Le 8 août
1918, qui marque le début d’une offensive continue des Alliés sur l’ensemble du front, est qualifié
par Ludendorff de « journée noire » pour l’armée allemande dans la Grande Guerre. Cette offensive
aboutit, après 100 jours de combats, à la victoire des Alliés et à l’armistice du 11 novembre qui met
un terme au grand carnage.

Ainsi, après quatre années de combats inédits, tant par leur ampleur que par leur tragique
bilan, les Alliés ont vaincu, sur le front Ouest, ce qui était alors l’armée la plus puissante et la plus
professionnelle de la planète.

Si la France se tient au premier rang des vainqueurs, le coût de la Grande Guerre est
écrasant : elle a perdu une génération entière de jeunes adultes et des régions parmi les plus riches
de son territoire, tant sur le plan industriel qu’agricole, ont été ravagées.

Le prix payé est tout aussi tragique pour le Royaume-Uni et son empire : des pertes
humaines sans précédent dans l’histoire de la nation britannique, tout comme la perte d’énormes
réserves financières accumulées depuis plusieurs siècles. Cependant, la Grande Guerre a abouti à la
transformation de l’armée britannique, jusqu’alors conçue pour des tâches coloniales, en une
puissante machine de combat apte à mener des opérations de grande envergure. En outre, la
guerre a fortement contribué à forger le sentiment national au sein des dominions de l’Empire
(Canada, Australie et Nouvelle-Zélande) et semé les germes d’une volonté de séparation de la patrie
britannique  

Si le bilan de la guerre est très négatif pour l’Allemagne – de lourdes pertes humaines, des
finances épuisées - , son territoire est resté intact et la défaite a été attribuée par de nombreux
Allemands aux manœuvres politiciennes de l’arrière. Il y a là un terreau fertile pour l’émergence
d’un nationalisme revanchard, en particulier chez certains anciens combattants, comme Adolf
Hitler.

L’engagement tardif des Américains s’est révélé décisif en poussant l’Allemagne à une
offensive fatale. Avec des pertes limitées et une puissance économique et financière renforcée, les
Etats-Unis accèdent en 1918 au rang de puissance dominante à l’échelle planétaire.

II- LA SECONDE GUERRE MONDIALE

 Causes de la Seconde Guerre mondiale

Les causes de la Seconde Guerre mondiale sont un ensemble de facteurs que


les historiens analysent comme ayant influencé le déroulement des événements en
faveur d'un conflit armé, entraînant ainsi le déclenchement de la Seconde Guerre
mondiale. Ces causes peuvent être profondes et anciennes, ou des épiphénomènes
ponctuels, et leur influence est l'objet de débats au sein de la communauté des
historiens. Diverses causes sont généralement avancées, comme les conséquences de
la Première Guerre mondiale et notamment l'Europe qui découle du traité de
Versailles, les relations internationales entre les principaux acteurs du futur conflit,
ou les situations géostratégiques et économiques des divers belligérants. Elles ont
conduit à l'invasion de la Pologne par l'Allemagne et l'Union Soviétique, aux attaques
du Japon sur la Chine, les États-Unis et les colonies britanniques, françaises
et néerlandaises, entraînant l'entrée en guerre de multiples belligérants, et
mondialisant le conflit.

 LES GRANDES PHASES


À partir de 1939, Hitler et ses alliés se lancent dans la conquête rapide de l’Europe et
de l’Asie. À la fin de 1941, la victoire leur semble acquise. Mais l’entrée en guerre de
l’URSS, puis des États-Unis, ajoutée à d’immenses efforts, permet aux vainqueurs de
sortir d’un conflit marqué par des génocides atroces.
 LES PREMIÈRES VICTOIRES DE L’AXE (1939-1941)

Pour conquérir l’Europe, Hitler utilise la stratégie de la « guerre-éclair » appuyée par les blindés et
l’aviation.

A. La guerre-éclair : la « blitzkrieg » (septembre 1939–juin 1940)

Le 1er septembre 1939, l’armée allemande – la Wehrmacht – envahit la Pologne par l’ouest, tandis
que l’URSS occupe l’est du pays. Les Polonais capitulent en un mois. Du côté occidental,
Britanniques et Français attendent l’attaque des Allemands : c’est la « drôle de guerre ».

À partir du 10 mai 1940, les Pays-Bas, la Belgique puis la France sont attaqués. C’est rapidement la
débâcle, accompagnée de l’exode des civils. En France, le maréchal Pétain demande l’armistice le 17
juin 1940. Il est signé le 22 juin à Rethondes, là même où avait été signé celui du 11 novembre 1918.

B. La bataille d’Angleterre (juin 1940-octobre 1940)

Hitler cherche à anéantir le Royaume-Uni qui reste le seul État occidental à lui résister. Il soumet la
région de Londres et le sud de l’Angleterre à d’intenses bombardements mais les Britanniques,
encouragés par leur premier ministre Churchill, résistent.

C’est un premier échec pour les Allemands. Ces derniers se lancent dans la « bataille de l’Atlantique
» en organisant le blocus de la Grande-Bretagne par leurs sous-marins.

C. La guerre en Méditerranée (avril 1941)

Mussolini, allié d’Hitler (Cf. Séquence 6), tente d’envahir les Balkans, mais il se heurte à une
résistance acharnée des Yougoslaves. Hitler doit venir l’aider. En avril 1941, il écrase la Yougoslavie
et la Grèce.

Les Allemands, qui occupent déjà la Roumanie, la Bulgarie et la Libye, entrent en Égypte, afin de
couper la route des Indes aux Britanniques.

 LA MONDIALISATION DU CONFLIT (JUIN 1941-ÉTÉ 1942)

A. L’invasion de l’URSS

Le 22 juin 1941, Hitler attaque son alliée l’URSS : c’est le plan « Barbarossa » destiné à étendre l’«
espace vital » des Allemands et à lutter contre les communistes. L’armée Rouge, mal préparée,
recule face à l’ampleur des moyens déployés par la Wehrmacht. Leningrad et Moscou sont
assiégées, mais sauvées par le terrible hiver russe. Hormis quelques exceptions, l’Europe est
devenue allemande.

B. La guerre du Pacifique : l’entrée en guerre des États-Unis (décembre 1941)

Le 7 décembre 1941, l’aviation japonaise détruit la base américaine de Pearl Harbor (îles Hawaii).
Les États-Unis entrent en guerre aux côtés des alliés ; mais, jusqu’en mai 1942, ils sont incapables
de contrer l’avancée fulgurante des Japonais vers la Birmanie et l’Australie.

C. Une guerre totale

Devenue mondiale, la guerre entraîne une mobilisation intense de toute la population, dans tous les
domaines : armement, économie, propagande… Au Royaume-Uni comme en URSS, la main-
d’œuvre, y compris féminine, est réquisitionnée dans les usines d’armements.

Le rationnement des vivres et du charbon est mis en place. Toute la production se tourne vers la
satisfaction des besoins des armées. Les colonies concourent à cet effort de guerre exceptionnel.
Plus de 60 millions de combattants s’affrontent.

 L’EUROPE ET L’ASIE SOUS DOMINATION (1942)

A. L’Europe allemande

L’Europe est presque entièrement réorganisée et exploitée économiquement par l’Allemagne. On


peut distinguer : Le Grand Reich, soit l’Allemagne de 1939, agrandie de territoires considérés
comme germaniques : Luxembourg, Alsace-Lorraine, une partie de la Pologne… Les territoires
occupés comme la partie de la France située au nord de la ligne de démarcation. Les États satellites
alliés du Reich. Sont restés neutres : la Suisse, la Suède, l’Espagne, le Portugal, la Turquie.

B. Extermination et génocides

Dans cette Europe dominée par les nazis, comme dans l’Asie dirigée par le Japon, l’occupation est
très dure et repose sur la terreur. Pillage, travail forcé, réquisitions obligatoires sont quotidiens. La
répression contre toute tentative de résistance est impitoyable.

Des camps de concentration s’établissent partout. Ils sont destinés à éliminer tous les résistants par
le travail et les mauvais traitements. À partir de 1942, les Juifs d’Europe sont systématiquement
exécutés dans des camps d’extermination situés en Pologne comme Auschwitz ou Treblinka : c’est
la Solution Finale, qui envoie 6 millions de Juifs à la mort dans des conditions atroces. Les Tziganes
sont également éliminés sans pitié.

C. Collaboration et résistances

Certains gouvernements, certaines personnes collaborent avec l’occupant, soit par intérêt, soit par
conviction qu’un ordre nouveau s’est définitivement établi. Mais les résistances sont plus
nombreuses et bénéficient souvent de l’aide des populations. La résistance extérieure s’organise à
Londres, où se réfugient les gouvernements en exil. Les résistances intérieures se développent,
surtout à partir de 1942, et unissent des tendances politiques variées. Parfois regroupés en maquis
– lieux retirés où ils peuvent se cacher – les résistants fournissent des renseignements aux alliés,
permettent l’essor d’une presse clandestine, assurent des opérations de sabotage, malgré une
répression allemande impitoyable. Leur rôle est très important dans les phases de libération de leur
pays.

 LA VICTOIRE DES ALLIÉS (1942-1945)

A. Les années-charnières (1942-1943)

Les offensives de l’Axe sont stoppées dans trois zones différentes :

Dans le Pacifique, la bataille de Midway (juin 1942) est remportée par les Américains contre les
Japonais.

En Afrique du Nord, les Britanniques s’imposent face aux Allemands et aux Italiens à El-Alamein
(novembre 1942) et organisent un débarquement en Sicile après avoir obtenu un renfort des États-
Unis.

En URSS, les Allemands capitulent devant Stalingrad (février 1943).

B. L’échec de l’Axe en Europe (1944-1945)

Dès juillet 1943, les forces de l’Axe sont prises en tenaille entre :

Les Soviétiques qui avancent rapidement à l’Est.

Les Anglo-américains qui « remontent » par la Sicile et le sud de l’Italie qui capitule en septembre
1943.

Les Alliés qui débarquent en Normandie le 6 juin 1944 et en Provence le 15 août 1944.

L’Allemagne, bombardée de façon intensive, est envahie à partir de janvier 1945. Les Alliés y font
leur jonction en avril 1945. Après le suicide d’Hitler le 30 avril, la capitulation allemande est signée
le 8 mai 1945.

C. La défaite du Japon (1944-1945)

Dans le Pacifique, l’avancée des Américains se heurte à la résistance très énergique des Japonais. Le
6 et le 9 août 1945, les États-Unis envoient deux bombes atomiques sur les villes d’Hiroshima et de
Nagasaki. Le Japon capitule le 2 septembre 1945.

La fin de ce conflit est aussi le début de la prise de conscience, par le monde entier, des atrocités
commises. Le choc est violent, même si les valeurs de démocratie et de respect des hommes
semblent avoir une fois de plus triomphé. Les Alliés vainqueurs doivent réorganiser un monde
complètement détruit et épuisé.

CONCLUSION
Entre 1900 et 1945, les Européens ont été entraînés dans deux des conflits les
plus sanglants de l’histoire, ils ont dû surmonter l’instabilité économique et
l’extrémisme politique, et l’une des grandes nations du continent s’est livrée au
génocide systématique de tout un peuple. Puis, dans la seconde moitié du
siècle, ils ont été contraints d’accepter une perte d’influence sur la scène
internationale, mais ils ont mis en place des bases institutionnelles inédites qui
ont ouvert la voie à des régimes démocratiques, à la croissance économique, à
un système de sécurité sociale partagé et à la paix entre pays voisins.
Laquelle de ces deux périodes représente le « véritable visage » de l’Europe au
vingtième siècle ? Beaucoup d’historiens se sont sentis obligés de prendre
position et, vu les échecs spectaculaires de l’Europe entre 1914 et 1945, il n’est
guère surprenant qu’ils aient le plus souvent insisté sur la barbarie plutôt que
sur le progrès. On pense ainsi à L’Âge des extrêmes ou au Continent sombre,
deux ouvrages écrits par d’éminents historiens européens et qui constituent
des synthèses passionnantes. Il existe pourtant une autre interprétation –
toutefois minoritaire – qui considère que la période 1914-1945 (ou 1914-1953
pour ceux qui s’arrêtent à la mort de Staline) constitue en réalité une déviation
de l’Europe par rapport à une trajectoire de long terme qui tendrait vers la
prospérité et la modération politique…

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