Vous êtes sur la page 1sur 14

Face à un cas de dénigrement (Sabb) de Dieu, ou de l'un

de Ses prophètes, cela nous fait de la peine au cœur, mais


il faut savoir raison garder. Ainsi, en pays non-musulman,
aucune sanction n'est applicable à qui a fait ainsi
maison-islam.com/articles/

Anas 31 mai
2018

Dieu et, également, les personnes de tous Ses prophètes sont très importants pour
nous, musulmans.

L'islam enseigne le monothéisme : cela concerne un aspect de pure croyance. Non


seulement les contours de cette croyance, mais le reste du message de l'islam aussi, sont
bâtis sur la véracité du Coran et la rectitude du prophète Muhammad (sur lui soit la
paix). C'est bien pourquoi tout l'objectif de ceux qui veulent abattre l'islam est de tenter
de discréditer le texte du Coran ou la personne du Prophète (sur lui soit la paix). Le
Coran étant ce que le Prophète a apporté (il en a été le réceptacle), toucher à l'un d'eux
revient à toucher à l'autre. C'est d'ailleurs sur l'une ou l'autre de ces deux choses que
certains tapent aujourd'hui, comme d'autres le faisaient hier.

Tout élément qui est dînî et dont il est véritablement établi que le Prophète l'a fait, l'a dit
ou l'a approuvé est considéré par nous comme étant en soi parfait : soit dans l'absolu,
soit par rapport au contexte dans lequel il vivait (car pour certaines des règles dînî
dûment établies, une prise en compte du contexte est nécessaire : ce site a traité de cela
en de nombreux articles).

Or tout le monde ne partage pas notre foi. Et même si nous sommes convaincus qu'elle
est la vérité, il nous est interdit de contraindre quelqu'un à l'embrasser.

Il existe donc et il existera encore des personnes qui ne croient pas en ce que le
prophète Muhammad a laissé (Coran et Sunna). Et, parmi l'ensemble de ces personnes
n'adhérant pas à son message (ghayru muslimîn / kâfirûn), il y en a certaines qui ne
croient pas en son message (soit qu'elles ne sont pas convaincues, soit qu'elles refusent
de s'avouer à elles-mêmes ce que leur coeur ressent pourtant) ; mais il y en a d'autres
qui n'expriment pas seulement un désaccord avec l'enseignement du Prophète mais qui,
allant plus loin, le dénigrent quant à sa personne, ou bien telles de ses actions ou de ses
paroles ; parfois ce sont des insultes, d'autres fois ce sont des caricatures avilissantes,
etc.

En tant que musulman, que faire lorsqu'on entend ou qu'on voit de telles choses ?
Réponse : la France n'est pas un pays musulman (Dâr ul-islâm), et le délit de blasphème
n'existe pas en France (la loi française accordant à chaque citoyen le droit de promouvoir
ou de critiquer n'importe quelle religion, pourvu qu'il n'appelle pas à la haine des
humains adhérant à cette religion). Il ne sert donc à rien de porter plainte auprès des
1/14
autorités judiciaires contre des personnes qui dénigrent le prophète Muhammad
(comme cela se fait en Dâr ul-islâm).
Aucun de nous ne doit non plus chercher à "faire justice soi-même" : aucun d'entre nous
ne doit agresser (ni physiquement, ni même verbalement) ce genre de personnes pour
les propos qu'elles ont tenus ou les caricatures qu'elles ont faites. C'est ce que nous
allons voir ci-dessous sous la plume de Ibn Taymiyya.

Mais, d'ores et déjà, voici un extrait d'un ancien article, traitant justement du fait
d'interdire ce qui est mal :

"Tout manquement dans la compréhension des textes et / ou du réel et, partant, toute
entreprise inadéquate risquent de produire l'inverse de l'effet escompté : l'acte auquel on
fait face risque alors non pas seulement de ne pas diminuer mais, au contraire,
d'augmenter.
Par exemple, en terre occidentale, demander aux autorités l'interdiction d'un livre ou d'une
pièce de théâtre qui critique l'islam mais n'appelle pas à la haine des musulmans, c'est ne
pas comprendre qu'en tenant ce propos, on risque fort de donner davantage d'armes aux
détracteurs, qui profiteront de l'occasion pour hurler qu'il faut lutter avec davantage de
détermination encore contre les musulmans et leur culte, car ils "sont contre la liberté
d'expression". En pareil contexte, on se trouve dans une situation comparable à celle que
Ibn Taymiyya décrit comme étant de faiblesse (et qui rejoint en partie celle que le
Prophète avait connue à la Mecque).
Bien sûr, les musulmans doivent impérativement désapprouver les idées de kufr akbar
que ce genre d'ouvrages contient (c'est le degré a) (et non pas se dire ni dire : "Oui, le
dénigrement de notre religion est salutaire ; c'est bien que l'islam passe par le
dénigrement"). Mais ce qu'ils peuvent faire c'est préparer un autre livre qui réfute point
par point les arguments du premier ouvrage ; et non pas demander l'interdiction de celui-
ci. Ceci n'a aucune chance d'aboutir."

I) Dans les Textes (Coran et Sunna), pour exprimer le cas de


"insulter", "dénigrer", "dire du mal de", on trouve les termes :
"‫ﺐ‬ّ ‫ ; "إﻳﺬاء" ; "ﺳ‬et : "‫ "ﺷﺘﻢ‬:
Cependant, le terme "‫"( "إﻳﺬاء‬causer du tort à") possède parfois ce sens à une intensité
bien moindre que celle visée par le dénigrement dont nous parlons dans cet article (en
témoigne cet autre verset : "‫ﻢ إ ِﻟ َﻰ‬ ْ ُ ‫ن ﻟ َﻜ‬ َ َ ‫ﺆذ‬ْ ُ ‫ت اﻟﻨﺒ ِﻲ إ ِﻻ أ َن ﻳ‬ َ ‫ﺧﻠ ُﻮا ﺑ ُﻴ ُﻮ‬ ُ ْ‫ﻣﻨ ُﻮا َﻻ ﺗ َﺪ‬َ ‫ﻦآ‬ َ ‫ﺬﻳ‬ِ ‫ﻬﺎ اﻟ‬
َ
َ ‫ﻳ َﺎ أﻳ‬
ْ
‫ﻦ‬
َ ‫ﺴﻴ‬ ِ ِ ‫ﺴﺘ َﺄﻧ‬ ُ ‫وَﻻ‬
ْ ‫ﻣ‬ َ ‫ﺸُﺮوا‬ َ ‫ﻢ‬
ِ َ ‫ﻓ ﺎ ﻧﺘ‬ ْ ُ ‫ﻤﺘ‬
ْ ‫ﻌ‬ِ َ‫ﻓﺈ ِذَا ﻃ‬َ ‫ﺧﻠ ُﻮا‬ َ ‫ﻢ‬
ُ ْ ‫ﻓﺎد‬ ْ ُ ‫ﻋﻴﺘ‬ ْ ِ ‫وﻟ َﻜ‬
ِ ُ‫ﻦ إ ِذَا د‬ َ ُ‫ﻦ إ ِﻧ َﺎه‬
َ ‫ﺮﻳ‬ ِ ِ‫ﻏﻴ َْﺮ ﻧ َﺎﻇ‬ َ َ‫ﻃ‬
َ ٍ ‫ﻌﺎ م‬
‫ﺤﻖ‬ َ ْ ‫ﻦ اﻟ‬ َ ‫ﻣ‬
ِ ‫ﺤﻴ ِﻲ‬ ْ َ ‫ﻪ َﻻ ﻳ‬
ْ َ ‫ﺴﺘ‬ ُ ‫وا ﻟﻠ‬َ ‫ﻢ‬ ْ ُ ‫ﻣﻨ ﻜ‬ِ ‫ﺤﻴ ِﻲ‬ ْ َ ‫ﺴﺘ‬ْ َ ‫ﻓﻴ‬ َ ‫ﺆِذي اﻟﻨﺒ ِﻲ‬ ْ ُ‫ن ﻳ‬َ ‫ﻢ ﻛ َﺎ‬ ْ ُ ‫ﺚ إ ِن ذَﻟ ِﻜ‬ ٍ ‫ﺪﻳ‬ َ ِ ‫ "ﻟ‬: Coran 33/53
ِ ‫ﺤ‬
: ici le terme "‫ "أﻳﺬاء‬n'a pas la même intensité que celle qu'il possède dans les autres
versets). Aussi, pour décrire l'intensité visée par le dénigrement, en général on emploie le

2/14
terme : "‫ﺐ‬
ّ ‫ " ﺳ‬ou encore : "‫" ﺷﺘﻢ‬.
Quant au terme "‫( "اﺳﺘﻬﺰاء‬présent en maints versets du Coran), il désigne un des
multiples cas de "‫ﺐ‬
ّ ‫" ﺳ‬.

Il y a ce verset, qui emploie le terme " ‫ﺐ‬ ِ ّ ‫ن ا ﻟﻠ‬


ّ ‫ " ﺳ‬suscité : "‫ﻪ‬ ِ ‫ﻣﻦ دُو‬
ِ ‫ن‬
َ ‫ﻋﻮ‬
ُ ْ‫ﻦ ﻳ َﺪ‬ ِ ‫ﺴﺒ ﻮا ْ ا ﻟ‬
َ ‫ﺬﻳ‬ ُ َ‫و ﻻ َ ﺗ‬
َ
‫ﻋﻠ ْﻢ‬
ِ ‫ﺮ‬
ِ ْ ‫ﻴ‬ ‫ﻐ‬
َ ‫ﺑ‬
ِ ً‫ا‬ ‫و‬ْ ‫ﺪ‬ ‫ﻋ‬
َ ‫ﻪ‬
َ ّ ‫ﻠ‬ ‫ﻟ‬ ‫ا‬ ْ ‫ا‬ ‫ﻮ‬ ‫ﺒ‬ ‫ﺴ‬
ُ َ ‫ﻳ‬ ‫ف‬
َ " : "Et ne dénigrez pas ceux qu'ils adorent en dehors de Dieu,
ils dénigreraient alors Dieu, sans science" (Coran 6/108).

":‫ }وﻻ ﺗﺠﻬﺮ ﺑﺼﻼﺗﻚ وﻻ ﺗﺨﺎﻓﺖ ﺑﻬﺎ{ ﻗﺎل‬:‫ ﻓﻲ ﻗﻮﻟﻪ ﺗﻌﺎﻟﻰ‬،‫ﻋﻦ اﺑﻦ ﻋﺒﺎس رﺿﻲ اﻟﻠﻪ ﻋﻨﻬﻤﺎ‬
‫ ﻛ ﺎ ن إ ذ ا ﺻ ﻠ ﻰ ﺑ ﺄ ﺻ ﺤ ﺎ ﺑ ﻪ ر ﻓ ﻊ ﺻ ﻮ ﺗ ﻪ‬:‫" ﻧ ﺰ ﻟ ﺖ و ر ﺳ ﻮ ل ا ﻟ ﻠ ﻪ ﺻ ﻠ ﻰ ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ و ﺳ ﻠ ﻢ ﻣ ﺨ ﺘ ﻒ ﺑ ﻤ ﻜ ﺔ‬
‫ ﻓ ﻘ ﺎ ل ا ﻟﻠ ﻪ ﺗ ﻌ ﺎ ﻟ ﻰ‬،‫ ﻓ ﺈ ذا ﺳ ﻤ ﻌ ﻪ ا ﻟ ﻤ ﺸ ﺮ ﻛ ﻮ ن ﺳﺒ ﻮا ا ﻟ ﻘ ﺮآ ن و ﻣ ﻦ أ ﻧ ﺰ ﻟ ﻪ و ﻣ ﻦ ﺟ ﺎ ء ﺑ ﻪ‬،‫ﺑ ﺎ ﻟ ﻘ ﺮآ ن‬
‫ ﻓ ﻴ ﺴ ﻤ ﻊ ا ﻟ ﻤ ﺸ ﺮ ﻛ ﻮ ن ﻓ ﻴ ﺴ ﺒ ﻮ ا‬، ‫ } و ﻻ ﺗ ﺠ ﻬ ﺮ ﺑ ﺼ ﻼ ﺗ ﻚ { أ ي ﺑ ﻘ ﺮ ا ء ﺗ ﻚ‬:‫ﻟ ﻨ ﺒ ﻴ ﻪ ﺻ ﻠ ﻰ ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ و ﺳ ﻠ ﻢ‬
‫ }واﺑﺘﻎ ﺑﻴﻦ ذﻟﻚ ﺳﺒﻴﻼ‬،‫( "اﻟﻘﺮآن }وﻻ ﺗﺨﺎﻓﺖ ﺑﻬﺎ{ ﻋﻦ أﺻﺤﺎﺑﻚ ﻓﻼ ﺗﺴﻤﻌﻬﻢ‬al-Bukhârî,
Muslim). Alors que le Prophète (sur lui soit la paix) habitait à La Mecque, lorsqu'ils
entendaient le Coran être récité à voix haute dans les prières en groupe, des Mecquois
n'aimant pas l'islam insultaient alors le texte du Coran, celui qui en était l'auteur
ainsi que celui qui l'avait apporté parmi les hommes. Dieu dit alors au Prophète (en
Coran 17/110) de se mettre à réciter à voix suffisamment haute pour que les autres
fidèles entendent sa récitation lors de la prière, mais à voix pas trop haute de sorte que
ces islamophobes puissent entendre, afin d'éviter qu'ils insultent le Coran.

II) Comme cas du "‫ﺐ‬


ّ ‫"ﺳ‬, Sabb, suscité, il existe : – le fait de
dire du mal de Dieu ; – le fait de dire du mal du prophète
Muhammad (sur lui soit la paix) ; – le fait de dire du mal de
n'importe quel autre prophète de Dieu (par exemple : Adam,
Noé, Abraham, Moïse ou Jésus) :
Al-Qâdhî 'Iyâdh a écrit cela (voir respectivement : Ash-Shifâ, 2/229 ; 2/244 ; et 2/248).

Ibn Taymiyya aussi a écrit cela (As-Sârim, p. 546 ; p. 565).

III) Qu'est-ce qui constitue véritablement du Sabb ?


--- Il faut différencier ce qui constitue du Kufr mujarrad par rapport au Prophète (sur lui
soit la paix), et ce qui constitue du Sabb (‫ﺐ‬ ّ ‫ ) ﺳ‬de sa personne :
"‫ واﻟﻨﺎس ﻳﻌﻠﻤﻮن‬.‫ وﻗﺪ ﻳﻜﻮن اﻟﺮﺟﻞ ﻛﺎﻓﺮا ﻟﻴﺲ ﺑﺴﺎب‬:‫ﻓﺈن اﻟﻜﻔﺮ ﻟﻴﺲ ﻣﺴﺘﻠﺰﻣﺎ ﻟﻠﺴﺐ‬
‫ وﻻ ﻳﺴﺒﻪ؛ وﻗﺪ ﻳﻀﻢ‬،‫ﻋﻠﻤﺎ ﻋﺎﻣﺎ أن اﻟﺮﺟﻞ ﻗﺪ ﻳﺒﻐﺾ اﻟﺮﺟﻞ وﻳﻌﺘﻘﺪ ﻓﻴﻪ اﻟﻌﻘﻴﺪة اﻟﻘﺒﻴﺤﺔ‬
‫ ﻓﻠﻴ ﺲ ﻛ ﻞ ﻣ ﺎ‬،[‫ﺐ‬ ّ ‫ وإ ن ﻛ ﺎ ﻧ ﺖ ا ﻟ ﻤ ﺴﺒ ﺔ ﻣ ﻄ ﺎ ﺑ ﻘ ﺔ ﻟﻠ ﻤ ﻌﺘ ﻘ ﺪ ]أ ي ﻟ ﻤ ﻌﺘ ﻘ ﺪ ﻣ ﻦ ﻳ ﺴ‬.‫إ ﻟ ﻰ ذ ﻟ ﻚ ﻣ ﺴﺒ ﺔ‬
‫ وﻻ ﻣﺎ ﻳﺤﺘﻤﻞ أن ﻳﻘﺎل ﺳﺮا ﻳﺤﺘﻤﻞ أن ﻳﻘﺎل ﺟﻬﺮا‬،‫( "ﻳﺤﺘﻤﻞ ﻋﻘﺪا ﻳﺤﺘﻤﻞ ﻗﻮﻻ‬As-Sârim, p.
540).
" .‫ وإ ن ﻟ ﻢ ﻳ ﻜ ﻦ ﺳﺒ ﺎ وأ ذ ى ﻟ ﻐﻴ ﺮ ه‬،‫ا ﻟ ﻤ ﻌﺘﺒ ﺮ أ ن ﻳ ﻜ ﻮ ن ﺳﺒ ﺎ وأ ذ ى ﻟﻠﻨﺒ ﻲ ﻋﻠﻴ ﻪ ا ﻟ ﺼ ﻼ ة وا ﻟ ﺴ ﻼ م‬
‫ﻓﻌﻠﻰ ﻫﺬا ]أ[ ﻛﻞ ﻣﺎ ﻟﻮ ﻗﻴﻞ ﻟﻐﻴﺮ اﻟﻨﺒﻲ ﺻﻠﻰ اﻟﻠﻪ ﻋﻠﻴﻪ وﺳﻠﻢ أوﺟﺐ ﺗﻌﺰﻳﺮا أو ﺣﺪا ﺑﻮﺟﻪ ﻣﻦ‬
3/14
‫ا ﻟ ﻮ ﺟ ﻮ ه ] و ﻫ ﺬا ﺣ ﺴ ﺐ ﻣ ﺎ ﻳ ﻘﺘ ﻀﻴ ﻪ ا ﻟ ﻌ ﺮ ف[‪ ،‬ﻓ ﺈ ﻧ ﻪ ﻣ ﻦ ﺑ ﺎ ب ﺳ ﺐ ا ﻟﻨﺒ ﻲ ﺻﻠ ﻰ ا ﻟﻠ ﻪ ﻋﻠﻴ ﻪ و ﺳﻠ ﻢ‪،‬‬
‫ﻛ ﺎ ﻟ ﻘ ﺬ ف وا ﻟﻠ ﻌ ﻦ و ﻏﻴ ﺮ ﻫ ﻤ ﺎ ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺼ ﻮ ر ة ا ﻟﺘ ﻲ ﺗ ﻘ ﺪ م ا ﻟﺘﻨﺒﻴ ﻪ ﻋﻠﻴ ﻬ ﺎ‪ .‬وأ ﻣ ﺎ ] ب [ ﻣ ﺎ ﻳ ﺨﺘ ﺺ ﺑ ﺎ ﻟ ﻘ ﺪ ح‬
‫ﻓﻲ اﻟﻨﺒﻮة‪ ،‬ﻓﺈن ﻟﻢ ﻳﺘﻀﻤﻦ إﻻ ]ب‪.‬أ [ ﻣﺠﺮد ﻋﺪم اﻟﺘﺼﺪﻳﻖ ﺑﻨﺒﻮﺗﻪ‪ ،‬ﻓﻬﻮ ﻛﻔﺮ ﻣﺤﺾ؛ وإن ﻛﺎن‬
‫ﻓﻴﻪ ]ب‪.‬ب [ اﺳﺘﺨﻔﺎف واﺳﺘﻬﺎﻧﺔ ﻣﻊ ﻋﺪم اﻟﺘﺼﺪﻳﻖ‪ ،‬ﻓﻬﻮ ﻣﻦ اﻟﺴﺐ؛ وﻫﻨﺎ ﻣﺴﺎﺋﻞ اﺟﺘﻬﺎدﻳﺔ‬
‫‪]" (As-Sârim, p. 531).‬ﻳﺘﺮدد اﻟﻔﻘﻬﺎء ﻫﻞ ﻫﻲ ﻣﻦ اﻟﺴﺐ ]ب‪.‬ب[ أو ﻣﻦ اﻟﺮدة اﻟﻤﺤﻀﺔ ]ب‪.‬أ‬
‫وأﻣﺎ ﻣﻦ أﺧﺒﺮ ﻋﻦ ﻣﻌﺘﻘﺪه ﺑﻐﻴﺮ ﻃﻌﻦ ﻓﻴﻪ‪ ،‬ﻣﺜﻞ أن ﻳﻘﻮل‪" :‬أﻧﺎ ﻟﺴﺖ ﻣﺘﺒﻌﻪ" أو "ﻟﺴﺖ"‬
‫ﻣ ﺼ ﺪ ﻗ ﻪ " أ و " ﻻ أ ﺣﺒ ﻪ " أ و " ﻻ أ ر ﺿ ﻰ د ﻳﻨ ﻪ " و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ‪ ،‬ﻓ ﺈ ﻧ ﻤ ﺎ أ ﺧﺒ ﺮ ﻋ ﻦ ا ﻋﺘ ﻘ ﺎ د أ و إ را د ة ﻟ ﻢ‬
‫ﻳﺘ ﻀ ﻤ ﻦ ا ﻧﺘ ﻘ ﺎ ﺻ ﺎ‪ ،‬ﻷ ن ﻋ ﺪ م ا ﻟﺘ ﺼ ﺪ ﻳ ﻖ وا ﻟ ﻤ ﺤﺒ ﺔ ﻗ ﺪ ﻳ ﺼ ﺪ ر ﻋ ﻦ ا ﻟ ﺠ ﻬ ﻞ وا ﻟ ﻌﻨ ﺎ د وا ﻟ ﺤ ﺴ ﺪ وا ﻟ ﻜﺒ ﺮ‬
‫و ﺗ ﻘﻠﻴ ﺪ ا ﻷ ﺳ ﻼ ف وإ ﻟ ﻒ ا ﻟ ﺪ ﻳ ﻦ‪ ،‬أ ﻛﺜ ﺮ ﻣ ﻤ ﺎ ﻳ ﺼ ﺪ ر ﻋ ﻦ ا ﻟ ﻌﻠ ﻢ ﺑ ﺼ ﻔ ﺎ ت ا ﻟﻨﺒ ﻲ‪ ،‬ﺧ ﻼ ف ﻣ ﺎ إ ذا ﻗ ﺎ ل ﻣ ﻦ‬
‫ﻛﺎن وﻣﻦ ﻫﻮ رأى ﻛﺬا وﻛﺬا ﻫﻮ وﻧﺤﻮ ذﻟﻚ‪ .‬وإذا ﻗﺎل‪" :‬ﻟﻢ ﻳﻜﻦ رﺳﻮﻻ وﻻ ﻧﺒﻴﺎ" و"ﻟﻢ ﻳﻨﺰل‬
‫ﻋﻠﻴ ﻪ ﺷ ﻲ ء " و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ ﻓ ﻬ ﻮ ﺗ ﻜ ﺬ ﻳ ﺐ ﺻ ﺮ ﻳ ﺢ‪ ،‬و ﻛ ﻞ ﺗ ﻜ ﺬ ﻳ ﺐ ﻓ ﻘ ﺪ ﺗ ﻀ ﻤ ﻦ ﻧ ﺴﺒﺘ ﻪ إ ﻟ ﻰ ا ﻟ ﻜ ﺬ ب‬
‫و و ﺻ ﻔ ﻪ ﺑ ﺄ ﻧ ﻪ ﻛ ﺬ ا ب ؛ ﻟ ﻜ ﻦ ﺑ ﻴ ﻦ ﻗ ﻮ ﻟ ﻪ‪ " :‬ﻟ ﻴ ﺲ ﺑ ﻨ ﺒ ﻲ " و ﻗ ﻮ ﻟ ﻪ‪ " :‬ﻫ ﻮ ﻛ ﺬ ا ب " ﻓ ﺮ ق ‪ ،‬ﻣ ﻦ ﺣ ﻴ ﺚ إ ن ﻫ ﺬ ا‬
‫إ ﻧ ﻤ ﺎ ﺗ ﻀ ﻤ ﻦ ا ﻟ ﺘ ﻜ ﺬ ﻳ ﺐ ﺑ ﻮ ا ﺳ ﻄ ﺔ ﻋ ﻠ ﻤ ﻨ ﺎ أ ﻧ ﻪ ﻛ ﺎ ن ﻳ ﻘ ﻮ ل‪ " :‬إ ﻧ ﻲ ر ﺳ ﻮ ل ا ﻟ ﻠ ﻪ " ‪ ،‬و ﻟ ﻴ ﺲ ﻣ ﻦ ﻧ ﻔ ﻰ ﻋ ﻦ‬
‫ﻏ ﻴ ﺮ ه ﺑ ﻌ ﺾ ﺻ ﻔ ﺎ ﺗ ﻪ ﻧ ﻔ ﻴ ﺎ ﻣ ﺠ ﺮ د ا‪ :‬ﻛ ﻤ ﻦ ﻧ ﻔ ﺎ ﻫ ﺎ ﻋ ﻨ ﻪ ﻧ ﺎ ﺳ ﺒ ﺎ ﻟ ﻪ إ ﻟ ﻰ ا ﻟ ﻜ ﺬ ب ﻓ ﻲ د ﻋ ﻮ ا ﻫ ﺎ ‪ .‬و ا ﻟ ﻤ ﻌ ﻨ ﻰ‬
‫‪" (As-Sârim, p. 540-541).‬اﻟﻮاﺣﺪ ﻗﺪ ﻳﺆدى ﺑﻌﺒﺎرات ﺑﻌﻀﻬﺎ ﻳﻌﺪ ﺳﺒﺎ وﺑﻌﻀﻬﺎ ﻻ ﻳﻌﺪ ﺳﺒﺎ‬

‫‪Maintenant comment distinguer concrètement :‬‬


‫‪--- quelle parole relève du Kufr Mujarrad (B.A) et n'est donc pas du Sabb,‬‬
‫‪--- et quelle parole relève du Sabb (Dénigrement) (soit vis-à-vis du Prophète comme de‬‬
‫? ))‪toute personne (A), soit vis-à-vis du Prophète particulièrement (B.B‬‬

‫‪La réponse est que cela est lié en partie au 'Urf (donc au sens que l'Usage général a‬‬
‫‪donné à ce terme), et en partie à la situation d'énonciation de la phrase :‬‬
‫ﻫﺬا اﻟﺤﻜﻢ ﻗﺪ ﻧﻴﻂ ﻓﻲ اﻟﻜﺘﺎب واﻟﺴﻨﺔ ﺑﺎﺳﻢ أذى اﻟﻠﻪ ورﺳﻮﻟﻪ‪ ،‬وﻓﻲ ﺑﻌﺾ اﻷﺣﺎدﻳﺚ ذﻛﺮ"‬
‫ا ﻟ ﺸﺘ ﻢ وا ﻟ ﺴ ﺐ‪ ،‬و ﻛ ﺬ ﻟ ﻚ ﺟ ﺎ ء ﻓ ﻲ أ ﻟ ﻔ ﺎ ظ ا ﻟ ﺼ ﺤ ﺎ ﺑ ﺔ وا ﻟ ﻔ ﻘ ﻬ ﺎ ء ذ ﻛ ﺮ ا ﻟ ﺴ ﺐ وا ﻟ ﺸﺘ ﻢ‪ .‬وا ﻻ ﺳ ﻢ إ ذا‬
‫ﻟ ﻢ ﻳ ﻜ ﻦ ﻟ ﻪ ﺣ ﺪ ﻓ ﻲ ا ﻟﻠ ﻐ ﺔ ) ﻛ ﺎ ﺳ ﻢ ا ﻷ ر ض وا ﻟ ﺴ ﻤ ﺎ ء وا ﻟﺒ ﺮ وا ﻟﺒ ﺤ ﺮ وا ﻟ ﺸ ﻤ ﺲ وا ﻟ ﻘ ﻤ ﺮ( و ﻻ ﻓ ﻲ‬
‫اﻟ ﺸ ﺮ ع ) ﻛﺎ ﺳ ﻢ اﻟ ﺼ ﻼ ة واﻟ ﺰ ﻛﺎ ة واﻟ ﺤ ﺞ وا ﻹﻳ ﻤﺎ ن واﻟ ﻜ ﻔ ﺮ( ﻓﺈﻧ ﻪ ﻳ ﺮ ﺟ ﻊ ﻓ ﻲ ﺣ ﺪ ه إﻟ ﻰ اﻟ ﻌ ﺮ ف‬
‫) ﻛ ﺎ ﻟ ﻘ ﺒ ﺾ و ا ﻟ ﺤ ﺮ ز و ا ﻟ ﺒ ﻴ ﻊ و ا ﻟ ﺮ ﻫ ﻦ و ا ﻟ ﻜ ﺮ ى و ﻧ ﺤ ﻮ ﻫ ﺎ (‪ .‬ﻓ ﻴ ﺠ ﺐ أ ن ﻳ ﺮ ﺟ ﻊ ﻓ ﻲ ا ﻷ ذ ى و ا ﻟ ﺸ ﺘ ﻢ إ ﻟ ﻰ‬
‫ا ﻟ ﻌ ﺮ ف‪ :‬ﻓ ﻤ ﺎ ﻋ ﺪ ه أ ﻫ ﻞ ا ﻟ ﻌ ﺮ ف ﺳ ﺒ ﺎ أ و ا ﻧ ﺘ ﻘ ﺎ ﺻ ﺎ أ و ﻋ ﻴ ﺒ ﺎ أ و ﻃ ﻌ ﻨ ﺎ و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ ﻓ ﻬ ﻮ ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺴ ﺐ ؛ و ﻣ ﺎ‬
‫‪ (...)." (As-Sârim, p. 531).‬ﻟﻢ ﻳﻜﻦ ﻛﺬﻟﻚ ﻓﻬﻮ ﻛﻔﺮ ﺑﻪ‪ ،‬ﻓﻴﻜﻮن ﻛﻔﺮا ﻟﻴﺲ ﺑﺴﺐ‬

‫‪Dès lors :‬‬


‫‪----- il existe le cas où c'est la parole elle-même qui constitue du Sabb, et ce d'après‬‬
‫‪:‬‬
‫‪--------- le 'Urf Universel : de façon universelle cela est considéré comme du sabb :‬‬
‫وﻧﺤﻦ ﻧﺬﻛﺮ ﻣﻦ ذﻟﻚ أﻗﺴﺎﻣﺎ ﻓﻨﻘﻮل‪ :‬ﻻ ﺷﻚ أن إﻇﻬﺎر اﻟﺘﻨﻘﺺ واﻻﺳﺘﻬﺎﻧﺔ ﻋﻨﺪ اﻟﻤﺴﻠﻤﻴﻦ"‬
‫ﺳ ﺐ‪ ،‬ﻛ ﺎ ﻟﺘ ﺴ ﻤﻴ ﺔ ﺑ ﺎ ﺳ ﻢ ا ﻟ ﺤ ﻤ ﺎ ر أ و ا ﻟ ﻜﻠ ﺐ‪ ،‬أ و و ﺻ ﻔ ﻪ ﺑ ﺎ ﻟ ﻤ ﺴ ﻜﻨ ﺔ وا ﻟ ﺨ ﺰ ي وا ﻟ ﻤ ﻬ ﺎ ﻧ ﺔ‪ ،‬أ و ا ﻹ ﺧﺒ ﺎ ر‬
‫ﺑ ﺄ ﻧ ﻪ ﻓ ﻲ ا ﻟ ﻌ ﺬا ب وأ ن ﻋﻠﻴ ﻪ آ ﺛ ﺎ م ا ﻟ ﺨ ﻼ ﺋ ﻖ‪ ،‬و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ‪ .‬و ﻛ ﺬ ﻟ ﻚ إ ﻇ ﻬ ﺎ ر ا ﻟﺘ ﻜ ﺬ ﻳ ﺐ ﻋﻠ ﻰ و ﺟ ﻪ ا ﻟ ﻄ ﻌ ﻦ‬
‫ﻓ ﻲ ا ﻟ ﻤ ﻜ ﺬ ب ﻣﺜ ﻞ و ﺻ ﻔ ﻪ ﺑ ﺄ ﻧ ﻪ ﺳ ﺎ ﺣ ﺮ ﺧ ﺎ د ع ﻣ ﺤﺘ ﺎ ل‪ ،‬وأ ﻧ ﻪ ﻳ ﻀ ﺮ ﻣ ﻦ ا ﺗﺒ ﻌ ﻪ‪ ،‬وأ ن ﻣ ﺎ ﺟ ﺎ ء ﺑ ﻪ ﻛﻠ ﻪ‬
‫ز و ر و ﺑ ﺎ ﻃ ﻞ‪ ،‬و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ‪ .‬ﻓ ﺈ ن ﻧ ﻈ ﻢ ذ ﻟ ﻚ ﺷ ﻌ ﺮا ﻛ ﺎ ن أ ﺑﻠ ﻎ ﻓ ﻲ ا ﻟ ﺸﺘ ﻢ‪ ،‬ﻓ ﺈ ن ا ﻟ ﺸ ﻌ ﺮ ﻳ ﺤ ﻔ ﻆ‬
‫و ﻳ ﺮ و ى و ﻫ ﻮ ا ﻟ ﻬ ﺠ ﺎ ء و ر ﺑ ﻤ ﺎ ﻳ ﺆ ﺛ ﺮ ﻓ ﻲ ﻧ ﻔ ﻮ س ﻛﺜﻴ ﺮ ة ﻣ ﻊ ا ﻟ ﻌﻠ ﻢ ﺑﺒ ﻄ ﻼ ﻧ ﻪ أ ﻛﺜ ﺮ ﻣ ﻦ ﺗ ﺄ ﺛﻴ ﺮ ا ﻟﺒ ﺮا ﻫﻴ ﻦ‪.‬‬
‫; )‪" (As-Sârim, p. 541‬ﻓﺈن ﻏﻨﻲ ﺑﻪ ﺑﻴﻦ ﻣﻸ ﻣﻦ اﻟﻨﺎس ﻓﻬﻮ اﻟﺬي ﻗﺪ ﺗﻔﺎﻗﻢ أﻣﺮه‬
‫وإذا ﻟﻢ ﻳﻜﻦ ﻟﻠﺴﺐ ﺣﺪ ﻣﻌﺮوف ﻓﻲ اﻟﻠﻐﺔ وﻻ ﻓﻲ" ‪-------- le 'Urf Régional seulement :‬‬
‫ا ﻟ ﺸ ﺮ ع ﻓ ﺎ ﻟ ﻤ ﺮ ﺟ ﻊ ﻓ ﻴ ﻪ إ ﻟ ﻰ ﻋ ﺮ ف ا ﻟ ﻨ ﺎ س‪ :‬ﻓ ﻤ ﺎ ﻛ ﺎ ن ﻓ ﻲ ا ﻟ ﻌ ﺮ ف ﺳ ﺒ ﺎ ﻟ ﻠ ﻨ ﺒ ﻲ ﻓ ﻬ ﻮ ا ﻟ ﺬ ي ﻳ ﺠ ﺐ أ ن‬
‫; )‪" (As-Sârim, p. 540‬ﻧﻨﺰل ﻋﻠﻴﻪ ﻛﻼم اﻟﺼﺤﺎﺑﺔ واﻟﻌﻠﻤﺎء‪ ،‬وﻣﺎ ﻻ ﻓﻼ‬
‫‪4/14‬‬
----- et il existe le cas où c'est la situation d'énonciation qui indique que la parole
est, ou n'est pas, du Sabb : ".‫ وﻓﻲ ﺣﺎل ﻟﻴﺴﺖ ﺑﺴﺐ‬،‫واﻟﻜﻠﻤﺔ اﻟﻮاﺣﺪة ﺗﻜﻮن ﻓﻲ ﺣﺎل ﺳﺒﺎ‬
‫( "ﻓﻌﻠﻢ أن ﻫﺬا ﻳﺨﺘﻠﻒ ﺑﺎﺧﺘﻼف اﻷﻗﻮال واﻷﺣﻮال‬As-Sârim, p. 540).

IV) Y a-t-il une sanction particulière prévue pour cette


mauvaise action dans l'au-delà ? Et y a-t-il possibilité, pour
celui qui a commis cette action de Sabb et ensuite a pris
conscience de son erreur, de se repentir ?
ُ ْ ‫ﻗ‬ ُ ‫ﻫ‬
Dieu dit : "‫ﻦ‬ ُ ‫ﻣ‬ِ ‫ﺆ‬ ْ ُ ‫وﻳ‬َ ‫ﻪ‬ِ ّ ‫ﻦ ﺑ ِﺎﻟﻠ‬ ُ ‫ﻣ‬ ِ ‫ﺆ‬ْ ُ‫ﻢ ﻳ‬ ْ ُ ‫ﺮ ﻟﻜ‬ ٍ ْ ‫ﺧﻴ‬
َ ‫ن‬ ُ ُ ‫ﻞ أذ‬ ُ ‫ن‬ٌ ُ ‫ﻮ أذ‬َ ُ ‫ن‬ َ ‫ﻘﻮﻟ ُﻮ‬ ُ ِ ‫وﻳ‬َ ‫ن اﻟﻨﺒ ِﻲ‬ َ ‫ﺆذُو‬ ْ ُ‫ﻦ ﻳ‬ َ ‫ﺬﻳ‬ِ ‫ﻢ اﻟ‬ُ ‫ﻬ‬
ُ ْ ‫ﻣﻨ‬
ِ ‫و‬
َ
َ َ ّ ْ ْ
‫ﻢ‬ ٌ ‫ﻋﺬَا‬
ٌ ‫ب أﻟ ِﻴ‬ َ ‫ﻢ‬ ْ ‫ﻬ‬ُ ‫ﻪﻟ‬ ِ ‫ل ا ﻟﻠ‬ َ ‫ﺳﻮ‬ ُ ‫ن َر‬ َ ‫ﺆذُو‬ ْ ُ‫ﻦ ﻳ‬َ ‫ﺬﻳ‬ِ ‫واﻟ‬ َ ‫ﻢ‬ ْ ُ ‫ﻣﻨ ﻜ‬
ِ ‫ﻣﻨ ُﻮا‬َ ‫ﻦآ‬ َ ‫ﺬﻳ‬ ِ ‫ﺔ ﻟﻠ‬ ٌ ‫ﻤ‬ َ ‫ﺣ‬ ْ ‫وَر‬َ ‫ﻦ‬َ ‫ﻣﻨ ِﻴ‬
ِ ‫ﺆ‬ ُ ‫ "ﻟ ِﻠ‬: "Et ceux
ْ ‫ﻤ‬
qui font du tort au Messager de Dieu auront (dans l'au-delà) un châtiment douloureux"
(Coran 9/61).
Dieu dit encore : "‫ﻢ‬ ْ ‫ﻬ‬ ُ َ ‫ﻋﺪ ﻟ‬ َ َ ‫وأ‬
َ ‫ة‬ ِ ‫ﺧَﺮ‬ ِ ‫واْﻵ‬ َ ‫ﻓﻲ اﻟﺪﻧ ْﻴ َﺎ‬ ِ ‫ﻪ‬ُ ‫ﻢ ا ﻟﻠ‬ ُ ‫ﻬ‬
ُ َ ‫ﻌﻨ‬َ َ‫ﻪ ﻟ‬
ُ َ ‫ﺳ ﻮﻟ‬ ُ ‫وَر‬ َ ‫ﻪ‬َ ‫ن ا ﻟﻠ‬َ ‫ﺆذُو‬ ْ ُ‫ﻦ ﻳ‬َ ‫ﺬﻳ‬ِ ‫إ ِن اﻟ‬
‫ﻬﻴﻨ ًﺎ‬ِ ‫ﻋﺬَاﺑ ًﺎ ﻣ‬َ " (Coran 33/57).

Celui qui a commis cette mauvaise action mauvaise peut-il regretter ce qu'il a fait
et se repentir ? pareil repentir sera-t-il agréé par Dieu ?

Oui, le repentir pour cela est toujours possible, comme pour toute autre mauvaise
action.
Si la personne qui a commis du Sabb a la guidance de se repentir, il s'agit pour elle de
regretter sincèrement ce qu'elle a dit ou fait, de demander pardon à Dieu, et de
promettre à Dieu de ne plus recommencer. Il s'agit également de réparer ce qu'elle avait
dit ou fait (affirmer, devant les mêmes personnes, qu'elle avait "dit n'importe quoi tel
jour" et qu'elle "revient sur ces propos" ; si elle avait fait une vidéo, faire une nouvelle
vidéo et exprimer qu'elle regrette ce qu'elle avait dit dans la précédente).

– Par rapport à l'au-delà cela aura systématiquement un effet bénéfique : suite à la


demande de pardon adressée à Dieu, ce péché sera pardonné par Dieu.

V) Et par rapport à ce monde, y a-t-il une sanction prévue pour


ce péché ?

Rappelons tout d'abord que dans les pays sécularisés aussi le manque de respect à
certains symboles perçus comme "les fondements des valeurs de la société" ou comme "le
ciment de la cohésion sociale" est passible de sanctions. En France, sont ainsi concernés
les faits de piétiner le drapeau bleu-blanc-rouge, d'outrager un buste de Marianne, de
siffler la Marseillaise, etc.

5/14
Dans les pays musulmans (Dâr ul-islâm), le manque de respect à Dieu, à un prophète
de Dieu, au Coran, sont, pareillement, passibles de sanctions :

– Si c'est un musulman résident de la Dâr ul-islâm qui l'a fait , alors cela constitue un
cas d'apostasie. Lire notre article exposant l'avis de Salîm al-'Awwâ au sujet de la
sanction pour apostasie en pays musulman.

– Si c'est un non-musulman résident de la Dâr ul-islâm qui l'a fait , alors, selon les
anciens de l'école hanafite il y a seulement, pour ce délit en lui-même, une ta'zîr, une
sanction laissée à l'appréciation du juge : As-Sârim, p. 10 ; cet avis a été également cité
(avec un autre) dans Radd ul-muhtâr 6/345. C'est à cet avis que j'adhère.

-
V) Dans quel lieu et en quelle situation ce principe d'une sanction existe-t-il ?
– Quand il vivait à la Mecque , il était demandé au Prophète de faire preuve de patience
face à ce genre de paroles : "‫ﻤﻴًﻼ‬ ِ ‫ﺟ‬ َ ‫ﺠًﺮا‬ ْ ‫ﻫ‬ َ ‫ﻢ‬ ْ ‫ﻫ‬
ُ ‫ﺠْﺮ‬ ُ ‫ﻫ‬
ْ ‫وا‬َ ‫ن‬َ ‫ﻘﻮﻟ ُﻮ‬ ُ َ ‫ﻣﺎ ﻳ‬َ ‫ﻋﻠ َﻰ‬َ ‫ﺻﺒ ِْﺮ‬
ْ ‫وا‬ َ " : "Fais preuve
de patience face à ce qu'ils disent, et délaisse-les d'une bonne façon" (Coran 73/10 ; voir
aussi 50-39, 38/17). "‫ﻦ‬
َ ‫ﺰﺋ ِﻴ‬
ِ ‫ﻬ‬
ْ َ ‫ﺴﺘ‬ ُ ْ ‫ك اﻟ‬
ْ ‫ﻤ‬ َ َ ‫ﻦ إ ِﻧﺎ ﻛ‬
َ ‫ﻔﻴ ْﻨ َﺎ‬ َ ‫ﺮﻛ ِﻴ‬
ِ ‫ﺸ‬ْ ‫ﻤ‬ُ ْ ‫ﻦ اﻟ‬
ِ ‫ﻋ‬ َ ‫ض‬ْ ‫ﺮ‬ِ ‫ﻋ‬ْ َ ‫وأ‬
َ ‫ﻣُﺮ‬ ْ ُ‫ﺗ‬
َ ‫ﺆ‬ ":
"Et détourne-toi des Polythéistes, Nous te Suffisons par rapport à ceux qui se moquent"
(Coran 15/94-95).

– Après l'émigration du Prophète (sur lui soit la paix) à Médine :


--- Il y eut une période où il lui fut également demandé de faire preuve de patience. En
effet, car, comme Ibn Taymiyya l'a relevé, le verset 48 de la sourate al-Ahzâb, révélé à
Médine, demandait toujours de faire preuve de patience face à de tels propos : "‫وَﻻ‬ َ
ً‫وﻛ ِﻴﻼ‬ َ َ َ ْ َ ْ
َ ‫ﻪ‬
ِ ‫ﻔﻰ ﺑ ِﺎﻟﻠ‬ َ ‫وﻛ‬ َ ‫ﻪ‬ِ ‫ﻋﻠ ﻰ ا ﻟﻠ‬ َ ‫ﻞ‬ ْ ‫ﻮﻛ‬ َ َ ‫وﺗ‬َ ‫ﻢ‬
ْ ‫ﻫ‬ُ ‫ع أذَا‬ ْ َ ‫ود‬َ ‫ﻦ‬َ ‫ﻘﻴ‬ ِ ‫ﻓ‬
ِ ‫ﻤﻨ َﺎ‬
ُ ‫واﻟ‬َ ‫ﻦ‬
َ ‫ﺮﻳ‬ ِ ‫ﻓ‬
ِ ‫ﻊ اﻟ ﻜﺎ‬ ِ ِ‫ "ﺗ ُﻄ‬: "Et n'obéis
pas aux Incroyants et aux Hypocrites, laisse leur tort* et remets-toi à Dieu. Et Dieu
suffit comme garant" (Coran 33/48) ; * = le tort qu'ils te font : commentaire de Mujâhid
ibn Jabr). Ibn Taymiyya écrit ainsi : "‫ﻧﻌﻢ ﻗﺪ ﻗﺪﻣﻨﺎ أن اﻟﻨﺒﻲ ﺻﻠﻰ اﻟﻠﻪ ﻋﻠﻴﻪ وﺳﻠﻢ ﻛﺎن‬
‫ﻳ ﺴ ﻤ ﻊ ﻣ ﻦ ا ﻟ ﻜ ﻔ ﺎ ر و ا ﻟ ﻤ ﻨ ﺎ ﻓ ﻘ ﻴ ﻦ ﻓ ﻲ أ و ل ا ﻹ ﺳ ﻼ م أ ذ ًى ﻛ ﺜ ﻴ ﺮ ا و ﻛ ﺎ ن ﻳ ﺼ ﺒ ﺮ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ ا ﻣ ﺘ ﺜ ﺎ ﻻ ﻟ ﻘ ﻮ ﻟ ﻪ‬
‫ ﻷ ن إ ﻗ ﺎ ﻣ ﺔ ا ﻟ ﺤ ﺪ و د ﻋ ﻠ ﻴ ﻬ ﻢ ﻛ ﺎ ن ﻳ ﻔ ﻀ ﻲ‬، { ‫ } و ﻻ ﺗ ﻄ ﻊ ا ﻟ ﻜ ﺎ ﻓ ﺮ ﻳ ﻦ و ا ﻟ ﻤ ﻨ ﺎ ﻓ ﻘ ﻴ ﻦ و د ع أ ذ ا ﻫ ﻢ‬:‫ﺗ ﻌ ﺎ ﻟ ﻰ‬
‫( "إﻟﻰ ﻓﺘﻨﺔ ﻋﻈﻴﻤﺔ وﻣﻔﺴﺪة أﻋﻈﻢ ﻣﻦ ﻣﻔﺴﺪة اﻟﺼﺒﺮ ﻋﻠﻰ ﻛﻼﻣﺎﺗﻬﻢ‬As-Sârim, p. 223 ;
voir également p. 359). Il n'y avait pas d'Hypocrite à La Mecque : Ibn Taymiyya, en citant
ce verset 33/48 et en évoquant "fî awwal il-islâm", parle donc bien des débuts à Médine.
Le verset suivant, de Âlu 'Imrân, également révélé à Médine, dit la même chose : "‫ﻮن‬ ُ َ ‫ﻟ َﺘ ُﺒ ْﻠ‬
‫ﺷَﺮﻛ ُﻮا ْ أ َذًى‬ ْ َ‫ﻦ أ‬
َ ‫ﺬﻳ‬ ِ ‫ﻦ اﻟ‬ َ ‫ﻣ‬
ِ ‫و‬َ ‫ﻢ‬ ْ ُ ‫ﻗﺒ ْﻠ ِﻜ‬
َ ‫ﻣﻦ‬ ِ ‫ب‬
ُ
َ ‫ﻦ أوﺗ ُﻮا ْ اﻟ ْﻜ ِﺘ َﺎ‬َ ‫ﺬﻳ‬ ِ ‫ﻦ اﻟ‬َ ‫ﻣ‬ِ ‫ﻌﻦ‬ ُ ‫ﻤ‬
َ ‫ﺴ‬ ْ َ ‫وﻟ َﺘ‬َ ‫ﻢ‬ْ ُ ‫ﺴﻜ‬ ُ ‫وأ َﻧ‬
ِ ‫ﻔ‬ ْ ُ ‫ﻮاﻟ ِﻜ‬
َ ‫ﻢ‬ َ ‫ﻣ‬
َ
ْ ‫ﻓﻲ أ‬ ِ
ُ َ ْ ‫ﻘ ﻮا‬
‫ر‬
ِ ‫ﻣﻮ‬ ُ ‫ﻋْﺰم ِ اﻷ‬ َ ‫ﻦ‬ْ ‫ﻣ‬ِ ‫ﻚ‬ َ ِ ‫ﻓﺈ ِن ذَﻟ‬ َ ْ ‫ﺼﺒ ُِﺮوا‬
ُ ‫وﺗ َﺘ‬ ْ َ ‫وإ ِن ﺗ‬ َ ‫ " ﺜ ِﻴًﺮا‬: "Et vous entendrez, de la part de
ceux à qui l'Ecriture a été donnée avant vous et de la part des Polythéistes, beaucoup
de propos désagréables. Et si vous faites preuve de patience et êtes pieux, alors cela
relève des choses de la résolution" (Coran 3/186).

--- Ensuite vint une autre période à Médine (donc une 3ème situation) où le Prophète
fit appliquer des sanctions : un certain nombre de relations (bien connues) en attestent :
elles ont été recensées dans par exemple le livre As-Sârim, de Ibn Taymiyya. Il y a ainsi le
cas de 'Uqba ibn Abî Mu'ayt (pp. 143-145) ; an-Nadhr ibn ul-Hârith (pp. 143-145) ; Ibn
Khatal, qui avait apostasié puis avait fait sabb (p. 135) ; Arnab .
6/14
(Cependant, même dans cette 3ème période, il fit parfois de nouveau preuve de
patience et n'entreprit rien, comme avec Dhu-l-Khuwayssira et avec Abdullâh ibn
Ubayy Ibn Salûl, et ce parce qu'il s'agissait de son droit personnel et/ou parce que la
mafsada que cela aurait entraîné était plus grande que sa maslaha : lire notre article au
sujet de ce que Dhu-l-Khuwayssira et Abdullâh ibn Ubayy lui dirent. De même,
toujours dans cette ultime période, il pardonna (sur intercession de Compagnons) à
d'autres personnes l'ayant auparavant insulté, comme à Abdullâh ibn Sa'd ibn Abî Sar'h
et à d'autres encore.)
-

Aujourd'hui, de nouveau, quand le musulman se trouve dans une situation semblable à la


1ère ou à la 2nde situations que le Prophète a connues, c'est le devoir de patience qui est
applicable, et aucune sanction n'est applicable.
-
C'est si une société musulmane se trouve dans une situation semblable à la 3ème
situation, qu'il y a le principe d'une sanction, celle-ci devant ensuite être appliquée
seulement si cela n'entraîne pas une mafsada plus grande que la maslaha recherchée
(comme le prouvent l'épisode avec Dhu-l-Khuwayssira et celui avec Abdullâh ibn Ubayy).
-
C'est pourquoi Hudhayfa ibn ul-Yamân avait dit : "‫ إﻧﻤﺎ ﻛﺎن اﻟﻨﻔﺎق ﻋﻠﻰ ﻋﻬﺪ اﻟﻨﺒﻲ‬:‫ ﻗﺎل‬،‫ﻋﻦ ﺣﺬﯾﻔﺔ‬
‫( "ﺻﻠﻰ اﷲ ﻋﻠﯿﻪ وﺳﻠﻢ؛ ﻓﺄﻣﺎ اﻟﯿﻮم ﻓﺈﻧﻤﺎ ﻫﻮ اﻟﻜﻔﺮ ﺑﻌﺪ اﻹﯾﻤﺎن‬al-Bukhârî, 6697). Ibn Hajar écrit :
" ‫ ﻷ ن اﻟ ﻨ ﻔﺎ ق إ ﻇ ﻬﺎ ر ا ﻹ ﯾ ﻤﺎ ن و إ ﺧ ﻔﺎ ء اﻟ ﻜ ﻔ ﺮ‬. ‫ و إ ﻧ ﻤﺎ أ ر ا د ﻧ ﻔ ﻲ ا ﺗ ﻔﺎ ق اﻟ ﺤ ﻜ ﻢ‬،‫و اﻟ ﺬ ي ﯾ ﻈ ﻬ ﺮ أ ن ﺣ ﺬ ﯾ ﻔ ﺔ ﻟ ﻢ ﯾ ﺮ د ﻧ ﻔ ﻲ اﻟ ﻮ ﻗ ﻮ ع‬
‫ و إ ﻧ ﻤﺎ ا ﺧ ﺘﻠ ﻒ اﻟ ﺤ ﻜ ﻢ ﻷ ن اﻟ ﻨ ﺒ ﻲ ﺻﻠ ﻰ ا ﷲ ﻋﻠ ﯿ ﻪ و ﺳﻠ ﻢ ﻛﺎ ن ﯾ ﺘﺄﻟ ﻔ ﻬ ﻢ و ﯾ ﻘ ﺒ ﻞ ﻣﺎ أ ﻇ ﻬ ﺮ و ه ﻣ ﻦ‬. ‫و و ﺟ ﻮ د ذﻟ ﻚ ﻣ ﻤ ﻜ ﻦ ﻓ ﻲ ﻛ ﻞ ﻋ ﺼ ﺮ‬
‫ا ﻹ ﺳ ﻼ م وﻟ ﻮ ﻇ ﻬ ﺮ ﻣ ﻨ ﻬ ﻢ ا ﺣ ﺘ ﻤﺎ ل ﺧ ﻼ ﻓ ﻪ ؛ و أ ﻣﺎ ﺑ ﻌ ﺪ ه ﻓ ﻤ ﻦ أ ﻇ ﻬ ﺮ ﺷ ﯿ ﺌﺎ ﻓﺈ ﻧ ﻪ ﯾ ﺆ ا ﺧ ﺬ ﺑ ﻪ و ﻻ ﯾ ﺘ ﺮ ك ﻟ ﻤ ﺼﻠ ﺤ ﺔ اﻟ ﺘﺄﻟ ﻒ ﻟ ﻌ ﺪ م‬
‫( "اﻻﺣﺘﯿﺎج إﻟﻰ ذﻟﻚ‬Fat'h ul-bârî).
-

Ibn Taymiyya écrit : "‫ﻓﻤﻦ ﻛﺎن ﻣﻦ اﻟﻤﺆﻣﻨﯿﻦ ﺑﺄرض ﻫﻮ ﻓﯿﻬﺎ ﻣﺴﺘﻀﻌﻒ ]أي ﻓﻲ أرض ﻛﻔﺮ[ أو ﻓﻲ وﻗﺖ ﻫﻮ‬
‫ ﻓﻠ ﯿ ﻌ ﻤ ﻞ ﺑ ﺂ ﯾ ﺔ اﻟ ﺼ ﺒ ﺮ و اﻟ ﺼ ﻔ ﺢ ﻋ ﻤ ﻦ ﯾ ﺆ ذ ي ا ﷲ و ر ﺳ ﻮﻟ ﻪ ﻣ ﻦ اﻟ ﺬ ﯾ ﻦ أ و ﺗ ﻮ ا‬،[ ‫ﻓ ﯿ ﻪ ﻣ ﺴ ﺘ ﻀ ﻌ ﻒ ] أ ي ﻣ ﻊ أ ﻧ ﻪ ﻓ ﻲ أ ر ض إ ﺳ ﻼ م‬
‫ "اﻟﻜﺘﺎب واﻟﻤﺸﺮﻛﯿﻦ‬: "Celui d'entre les croyants qui se trouve dans une terre où [le Dîn]
est faible [= en pays non-musulman] ou dans un moment où [le Dîn] est faible [= fût-
il alors en pays musulman], qu'il pratique le verset demandant de faire preuve
d'abnégation et de passer sur celui des Gens du Livre et des Polythéistes qui fait ‫إﯾﺬاء‬
à Dieu et à Son Messager" (As-Sârim, p. 221).
-

Il s'agit non pas de naskh (abrogation) mais de nas' (ou : "insâ'"), "reporté à situation
semblable" : cliquez ici et ici.
-
Tout ceci fait que, c'est aux autorités judiciaires de la Dâr ul-islâm (et non pas au
commun des musulmans) qu'il revient de juger si le propos est attentatoire ou pas, si
sanction il y a ou pas, et quelle est cette sanction.

7/14
‫‪-‬‬
‫‪V) Une objection faite par certains coreligionnaires à ce que nous venons de‬‬
‫‪dire, et sa réponse :‬‬
‫‪Ibn Taymiyya a également écrit, dans le même livre :‬‬
‫ﻓﻜﺜﻴﺮ ﻣﻤﺎ ﻛﺎن ﻳﺤﺘﻤﻠﻪ ﻣﻦ اﻟﻤﻨﺎﻓﻘﻴﻦ ﻣﻦ اﻟﻜﻼم وﻣﺎ ﻳﻌﺎﻣﻠﻬﻢ ﻣﻦ اﻟﺼﻔﺢ واﻟﻌﻔﻮ"‬
‫و ا ﻻ ﺳ ﺘ ﻐ ﻔ ﺎ ر ﻛ ﺎ ن ﻗ ﺒ ﻞ ﻧ ﺰ و ل ﺑ ﺮ ا ء ة ‪ ،‬ﻟ ﻤ ﺎ ﻗ ﻴ ﻞ ﻟ ﻪ‪ } :‬و ﻻ ﺗ ﻄ ﻊ ا ﻟ ﻜ ﺎ ﻓ ﺮ ﻳ ﻦ و ا ﻟ ﻤ ﻨ ﺎ ﻓ ﻘ ﻴ ﻦ و د ع أ ذ ا ﻫ ﻢ { ‪،‬‬
‫ﻻ ﺣﺘﻴ ﺎ ﺟ ﻪ إ ذ ذا ك إ ﻟ ﻰ ا ﺳﺘ ﻌ ﻄ ﺎ ﻓ ﻬ ﻢ و ﺧ ﺸﻴ ﺔ ﻧ ﻔ ﻮ ر ا ﻟ ﻌ ﺮ ب ﻋﻨ ﻪ إ ذا ﻗﺘ ﻞ أ ﺣ ﺪا ﻣﻨ ﻬ ﻢ‪ .‬و ﻗ ﺪ ﺻ ﺮ ح‬
‫ﺻ ﻠ ﻰ ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ و ﺳ ﻠ ﻢ ﻟ ﻤ ﺎ ﻗ ﺎ ل ا ﺑ ﻦ أ ﺑ ﻲ‪ } :‬ﻟ ﺌ ﻦ ر ﺟ ﻌ ﻨ ﺎ إ ﻟ ﻰ ا ﻟ ﻤ ﺪ ﻳ ﻨ ﺔ ﻟ ﻴ ﺨ ﺮ ﺟ ﻦ ا ﻷ ﻋ ﺰ ﻣ ﻨ ﻬ ﺎ ا ﻷ ذ ل {‬
‫و ﻟ ﻤ ﺎ ﻗ ﺎ ل ذ و ا ﻟ ﺨ ﻮ ﻳ ﺼ ﺮ ة‪ :‬ا ﻋ ﺪ ل ﻓ ﺈ ﻧ ﻚ ﻟ ﻢ ﺗ ﻌ ﺪ ل و ﻋ ﻨ ﺪ ﻏ ﻴ ﺮ ﻫ ﺬ ه ا ﻟ ﻘ ﻀ ﻴ ﺔ أ ﻧ ﻪ أ ﻧ ﻤ ﺎ ﻟ ﻢ ﻳ ﻘ ﺘ ﻠ ﻬ ﻢ ﻟ ﺌ ﻼ‬
‫ﻳﺘ ﺤ ﺪ ث ا ﻟﻨ ﺎ س أ ن ﻣ ﺤ ﻤ ﺪا ﻳ ﻘﺘ ﻞ أ ﺻ ﺤ ﺎ ﺑ ﻪ ﻓ ﺈ ن ا ﻟﻨ ﺎ س ﻳﻨ ﻈ ﺮ و ن إ ﻟ ﻰ ﻇ ﺎ ﻫ ﺮ ا ﻷ ﻣ ﺮ ﻓﻴ ﺮ و ن وا ﺣ ﺪا‬
‫ﻣ ﻦ أ ﺻ ﺤ ﺎ ﺑ ﻪ ﻗ ﺪ ﻗﺘ ﻞ ﻓﻴ ﻈ ﻦ ا ﻟ ﻈ ﺎ ن أ ﻧ ﻪ ﻳ ﻘﺘ ﻞ ﺑ ﻌ ﺾ أ ﺻ ﺤ ﺎ ﺑ ﻪ ﻋﻠ ﻰ ﻏ ﺮ ض أ و ﺣ ﻘ ﺪ أ و ﻧ ﺤ ﻮ ذ ﻟ ﻚ‬
‫ﻓﻴﻨ ﻔ ﺮ ا ﻟﻨ ﺎ س ﻋ ﻦ ا ﻟ ﺪ ﺧ ﻮ ل ﻓ ﻲ ا ﻹ ﺳ ﻼ م وإ ذا ﻛ ﺎ ن ﻣ ﻦ ﺷ ﺮ ﻳ ﻌﺘ ﻪ أ ن ﻳﺘ ﺄ ﻟ ﻒ ا ﻟﻨ ﺎ س ﻋﻠ ﻰ ا ﻹ ﺳ ﻼ م‬
‫‪.‬ﺑﺎﻷﻣﻮال اﻟﻌﻈﻴﻤﺔ ﻟﻴﻘﻮم دﻳﻦ اﻟﻠﻪ وﺗﻌﻠﻮ ﻛﻠﻤﺘﻪ ﻓﻸن ﻳﺘﺄﻟﻔﻬﻢ ﺑﺎﻟﻌﻔﻮ أوﻟﻰ وأﺣﺮى‬
‫ﻓﻠ ﻤ ﺎ أ ﻧ ﺰ ل ا ﻟﻠ ﻪ ﺑ ﺮا ء ة و ﻧ ﻬ ﺎ ه ﻋ ﻦ ا ﻟ ﺼ ﻼ ة ﻋﻠ ﻰ ا ﻟ ﻤﻨ ﺎ ﻓ ﻘﻴ ﻦ وا ﻟ ﻘﻴ ﺎ م ﻋﻠ ﻰ ﻗﺒ ﻮ ر ﻫ ﻢ وأ ﻣ ﺮ ه أ ن‬
‫ﻊ ﻣ ﺎ ﻛ ﺎ ن ا ﻟ ﻤﻨ ﺎ ﻓ ﻘ ﻮ ن ﻳ ﻌ ﺎ ﻣﻠ ﻮ ن ﺑ ﻪ ﻣ ﻦ‬ ‫ﺴ َ‬
‫ﺦ ﺟ ﻤﻴ ُ‬ ‫ﻳ ﺠ ﺎ ﻫ ﺪ ا ﻟ ﻜ ﻔ ﺎ ر وا ﻟ ﻤﻨ ﺎ ﻓ ﻘﻴ ﻦ و ﻳ ﻐﻠ ﻆ ﻋﻠﻴ ﻬ ﻢ‪ ،‬ﻧ ُ ِ‬
‫اﻟﻌﻔﻮ‪ ،‬ﻛﻤﺎ ﻧﺴﺦ ﻣﺎ ﻛﺎن اﻟﻜﻔﺎر ﻳﻌﺎﻣﻠﻮن ﺑﻪ ﻣﻦ اﻟﻜﻒ ﻋﻤﻦ ﺳﺎﻟﻢ‪ ،‬وﻟﻢ ﻳﺒﻖ إﻻ إﻗﺎﻣﺔ اﻟﺤﺪود‬
‫‪" (As-Sârim, pp. 237-238).‬وإﻋﻼء ﻛﻠﻤﺔ اﻟﻠﻪ ﻓﻲ ﺣﻖ اﻹﻧﺴﺎن‬

‫‪Certains coreligionnaires se sont fondés sur cet écrit pour dire que, chez Ibn Taymiyya,‬‬
‫‪après la révélation de sourate at-Tawba (Barâ'ah), la possibilité de ne pas appliquer de‬‬
‫‪sanction à celui qui a manqué de respect à la personne du Prophète, cela a été‬‬
‫‪complètement abrogé.‬‬

‫‪Mais ce que ces coreligionnaires disent là est erroné. Car ce que Ibn Taymiyya a écrit‬‬
‫‪dans les 2 pages qui suivent cet écrit, montre que, tout au contraire, chez lui aussi cette‬‬
‫‪possibilité demeure, même aujourd'hui. Présentant plusieurs réponses au fait que,‬‬
‫‪dans des cas où quelqu'un a manqué de respect au Prophète à l'époque de celui-ci,‬‬
‫‪aucune sanction ne lui a été appliquée, Ibn Taymiyya expose ainsi l'une d'elles :‬‬
‫أن ذﻟﻚ ﻛﺎن ﻓﻲ ﺣﺎل ﺿﻌﻒ اﻹﺳﻼم‪ ،‬ﻓﻲ اﻟﺤﺎل اﻟﺘﻲ أﺧﺒﺮ اﻟﻠﻪ ﻋﻦ رﺳﻮﻟﻪ واﻟﻤﺆﻣﻨﻴﻦ"‬
‫أ ﻧ ﻬ ﻢ ﻳ ﺴ ﻤ ﻌ ﻮ ن ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺬ ﻳ ﻦ أ و ﺗ ﻮا ا ﻟ ﻜﺘ ﺎ ب وا ﻟ ﻤ ﺸ ﺮ ﻛﻴ ﻦ أ ذ ى ﻛﺜﻴ ﺮا وأ ﻣ ﺮ ﻫ ﻢ ﺑ ﺎ ﻟ ﺼﺒ ﺮ وا ﻟﺘ ﻘ ﻮ ى‪ .‬ﺛ ﻢ‬
‫إ ن ذ ﻟ ﻚ ﻧ ﺴ ﺦ ﻋﻨ ﺪ ا ﻟ ﻘ ﻮ ة‪ ،‬ﺑ ﺎ ﻷ ﻣ ﺮ ﺑ ﻘﺘ ﺎ ﻟ ﻬ ﻢ ﺣﺘ ﻰ ﻳ ﻌ ﻄ ﻮ ا ا ﻟ ﺠ ﺰ ﻳ ﺔ ﻋ ﻦ ﻳ ﺪ و ﻫ ﻢ ﺻ ﺎ ﻏ ﺮ و ن؛ و ا ﻟ ﺼ ﺎ ﻏ ﺮ‬
‫‪.‬ﻻ ﻳﻔﻌﻞ ﺷﻴﺌﺎ ﻣﻦ اﻷذى ﻓﻲ اﻟﻮﺟﻪ وﻣﻦ ﻓﻌﻠﻪ ﻓﻠﻴﺲ ﺑﺼﺎﻏﺮ‬
‫ﺛﻢ إن ﻣﻦ اﻟﻨﺎس ﻣﻦ ﻳﺴﻤﻲ ذﻟﻚ ﻧﺴﺨﺎ ‪ ،‬ﻟﺘﻐﻴﺮ اﻟﺤﻜﻢ؛ وﻣﻨﻬﻢ ﻣﻦ ﻻ ﻳﺴﻤﻴﻪ ﻧﺴﺨﺎ‪ ،‬ﻷن اﻟﻠﻪ‬
‫ﺗ ﻌ ﺎ ﻟ ﻰ أ ﻣ ﺮ ﻫ ﻢ ﺑ ﺎ ﻟ ﻌ ﻔ ﻮ وا ﻟ ﺼ ﻔ ﺢ إ ﻟ ﻰ أ ن ﻳ ﺄ ﺗ ﻲ ا ﻟﻠ ﻪ ﺑ ﺄ ﻣ ﺮ ه‪ ،‬و ﻗ ﺪ أ ﺗ ﻰ ا ﻟﻠ ﻪ ﺑ ﺄ ﻣ ﺮ ه ﻣ ﻦ ﻋ ﺰ ا ﻹ ﺳ ﻼ م‬
‫و إ ﻇ ﻬ ﺎ ر ه و ا ﻷ ﻣ ﺮ ﺑ ﻘ ﺘ ﺎ ﻟ ﻬ ﻢ ﺣ ﺘ ﻰ ﻳ ﻌ ﻄ ﻮ ا ا ﻟ ﺠ ﺰ ﻳ ﺔ ﻋ ﻦ ﻳ ﺪ و ﻫ ﻢ ﺻ ﺎ ﻏ ﺮ و ن ‪ .‬و ﻫ ﺬ ا ﻣ ﺜ ﻞ ﻗ ﻮ ﻟ ﻪ ﺗ ﻌ ﺎ ﻟ ﻰ‪:‬‬
‫} ﻓ ﺄ ﻣ ﺴ ﻜ ﻮ ﻫ ﻦ ﻓ ﻲ ا ﻟﺒﻴ ﻮ ت ﺣﺘ ﻰ ﻳﺘ ﻮ ﻓ ﺎ ﻫ ﻦ ا ﻟ ﻤ ﻮ ت أ و ﻳ ﺠ ﻌ ﻞ ا ﻟﻠ ﻪ ﻟ ﻬ ﻦ ﺳﺒﻴ ﻼ{ و ﻗ ﺎ ل ا ﻟﻨﺒ ﻲ ﺻﻠ ﻰ‬
‫ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ و ﺳ ﻠ ﻢ‪ " :‬ﻗ ﺪ ﺟ ﻌ ﻞ ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻟ ﻬ ﻦ ﺳ ﺒ ﻴ ﻼ "‪ .‬ﻓ ﺒ ﻌ ﺾ ا ﻟ ﻨ ﺎ س ﻳ ﺴ ﻤ ﻲ ذ ﻟ ﻚ ﻧ ﺴ ﺨ ﺎ ‪ ،‬و ﺑ ﻌ ﻀ ﻬ ﻢ ﻻ‬
‫‪ .‬ﻳ ﺴ ﻤﻴ ﻪ ﻧ ﺴ ﺨ ﺎ‪ .‬وا ﻟ ﺨ ﻼ ف ﻟ ﻔ ﻈ ﻲ‬
‫و ﻣﻦ اﻟﻨﺎس ﻣﻦ ﻳﻘﻮل‪ :‬اﻷﻣﺮ ﺑﺎﻟﺼﻔﺢ ﺑﺎق ﻋﻨﺪ اﻟﺤﺎﺟﺔ إﻟﻴﻪ‪ ،‬ﺑﻀﻌﻒ اﻟﻤﺴﻠﻢ ﻋﻦ اﻟﻘﺘﺎل ﺑﺄن‬
‫ﻳ ﻜ ﻮ ن ﻓ ﻲ و ﻗ ﺖ أ و ﻣ ﻜ ﺎ ن ﻻ ﻳﺘ ﻤ ﻜ ﻦ ﻣﻨ ﻪ؛ و ذ ﻟ ﻚ ﻻ ﻳ ﻜ ﻮ ن ﻣﻨ ﺴ ﻮ ﺧ ﺎ إ ذ ا ﻟ ﻤﻨ ﺴ ﻮ خ ﻣ ﺎ ا ر ﺗ ﻔ ﻊ ﻓ ﻲ‬
‫‪" (As-Sârim, p. 239).‬ﺟﻤﻴﻊ اﻷزﻣﻨﺔ اﻟﻤﺴﺘﻘﺒﻠﺔ‬

‫ﻓﻤﻦ" ‪Or Ibn Taymiyya lui-même est de ce dernier avis, comme il l'a écrit auparavant :‬‬
‫ﻛ ﺎ ن ﻣ ﻦ ا ﻟ ﻤ ﺆ ﻣﻨﻴ ﻦ ﺑ ﺄ ر ض ﻫ ﻮ ﻓﻴ ﻬ ﺎ ﻣ ﺴﺘ ﻀ ﻌ ﻒ ]أ ي ﻓ ﻲ أ ر ض ﻛ ﻔ ﺮ[ أ و ﻓ ﻲ و ﻗ ﺖ ﻫ ﻮ ﻓﻴ ﻪ‬
‫ﻣ ﺴﺘ ﻀ ﻌ ﻒ ]أ ي ﻣ ﻊ أ ﻧ ﻪ ﻓ ﻲ أ ر ض إ ﺳ ﻼ م[‪ ،‬ﻓﻠﻴ ﻌ ﻤ ﻞ ﺑ ﺂ ﻳ ﺔ ا ﻟ ﺼﺒ ﺮ وا ﻟ ﺼ ﻔ ﺢ ﻋ ﻤ ﻦ ﻳ ﺆ ذ ي ا ﻟﻠ ﻪ‬
‫‪8/14‬‬
‫( "ورﺳﻮﻟﻪ ﻣﻦ اﻟﺬﻳﻦ أوﺗﻮا اﻟﻜﺘﺎب واﻟﻤﺸﺮﻛﻴﻦ‬As-Sârim, p. 221).

En fait, par principe, la sanction n'est applicable que là où elle ne va pas entraîner une
mafsada plus grande que la mafsada qu'elle entendait réparer : Quand c'est par rapport à
un contexte précis que la Mafsada de l'action domine sa Maslaha (- ‫اﻟﻔﺮق ﺑﯿﻦ اﻟﻨﺴﺦ واﻟﻨﺲء‬
‫)ﻓﻘﻪ اﺧﺘﻼﻓﺎت اﻷﺣﻮال اﻟﺘﻲ ﺗﻌﯿﺸﻬﺎ ﻛﻞ ﺟﺎﻟﯿﺔ ﻣﺴﻠﻤﺔ‬.

VI) En cas de Sabb puis de repentir, ce repentir efface-t-il toute


applicabilité de sanction temporelle (la question de cette
applicabilité ne se posant - comme nous l'avons vu - qu'en Dâr
ul-islâm) ?
En fait il existe ici plusieurs cas de figure :
--- 1) la personne ne revient pas sur ce qu'elle a dit ;
--- 2) la personne regrette ce qu'elle avait dit et se repent :
----- 2.1) mais c'est après avoir été interpelée qu'elle se repent (‫ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ‬
‫ )اﻟﺴﻠﻄﺎن‬:
-------- alors que le témoignage avait déjà été produit contre son délit ;
-------- alors que le témoignage n'avait pas encore été produit contre son délit mais allait
l'être ;
----- 2.2) elle s'était déjà repentie, et c'est par la suite qu'elle a été interpelée (‫ﺗﺎب‬
‫; ) ﻗﺒ ﻞ أ ن ﻳ ﺮ ﻓ ﻊ إ ﻟ ﻰ ا ﻟ ﺴﻠ ﻄ ﺎ ن‬
----- 2.3) sans être interpelée, elle est venue d'elle-même exprimer son repentir
devant les autorités (‫)ﺟﺎء إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن ﺗﺎﺋﺒ ًﺎ‬.

– Si, quand la personne a exprimé qu'elle regrette et revient sur ce


qu'elle avait dit, il y avait déjà eu plainte et interpellation de sa
personne (soit le cas 2.1 : ‫)ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬, alors :
--- S'il s'agissait d'un dénigrement de Dieu :
----- certains ulémas sont d'avis que la personne sera malgré tout sanctionnée :
c'est l'avis de Mâlik et de la plupart des malikites, ainsi que celui de certains
hanbalites tels que Abu-l-Khattâb (As-Sârim, pp. 546-547). Pour ces ulémas, le cas du
sabb ullâh est différent du cas d'apostasie simple. Pour ces hanbalites, quand le
repentir survient après que l'interpellation a déjà eu lieu (2.1), la sanction demeure
applicable. Quant aux malikites, de toutes façons, d'après leur interprétation, même si
la personne se repent avant d'être interpelée (soit le cas 2.2), cela n'a pas d'incidence sur
l'applicabilité de la sanction (cette dernière demeure applicable) : à plus forte raison,
donc, quand la personne a été interpelée d'abord (2.1) ;

----- d'autres ulémas sont d'avis que le repentir de cette personne entraînera
l'abandon de toute poursuite contre elle, car ce cas de sabb ullâh est comparable au
cas d'apostasie : or pour tout cas d'apostasie, quand la personne a été interpelée puis se
9/14
repent, il n'y a plus de poursuite contre elle. C'est l'avis de Abû Hanîfa ; des shafi'ites ;
de certains malikites tels que Muhammad ibn Maslama, al-Makhzûmî et Ibn Abî
Hâzim ; ainsi que de certains hanbalites tels que Abû Ya'lâ et Ibn 'Aqîl (Ash-Shifâ,
2/229 ; As-Sârim, p. 547) ;

-
--- Et s'il s'agissait d'un dénigrement du prophète Muhammad (sur lui soit la
paix) ou de tout autre prophète, alors :
----- certains ulémas sont d'avis que c'est le même cas que s'il s'était agi d'un
dénigrement de Dieu : on retrouve alors ici les deux avis venant d'être évoqués :
-------- le repentir a une incidence par rapport à l'application en ce monde : il n'y a plus
de sanction applicable ;
-------- le repentir n'aura d'effet que pour l'au-delà, et pas en ce monde, où la sanction
sera quand même appliquée ;

----- cependant, d'autres ulémas sont pour leur part d'avis qu'il y a une différence
entre les deux : ces ulémas-là sont d'avis que quand il s'agit d'un dénigrement de Dieu,
le repentir de la personne lui sera bénéfique même par rapport à la sanction temporelle
; mais que, par contre, quand il s'agit d'un dénigrement d'un prophète de Dieu, cela
touche au droit de cette personne, et donc ici le pardon dépend de cette personne. Cette
différenciation est valable chez certains hanbalites, parmi lesquels Abû Ya'lâ et
Ibn 'Aqîl (As-Sârim, p. 547).

Cela rejoint la question que nous allons évoquer ci-après.

VII) Le droit du Prophète (sur lui soit la paix), comme de tout


autre prophète, à ne pas être dénigré (donc à ne pas être
objet de Sabb), est-ce un pur droit de Dieu (catégorie A) ? ou
bien un droit de seulement la personne de ce prophète
(catégorie B) ? ou encore un droit de sa personne ainsi que de
Dieu (catégorie C ou D) ?

– Durant le vivant du Prophète (sur lui soit la paix), ce droit


relevait de la catégorie D (il s'y trouve du droit de Dieu, ainsi
que du droit de la personne du Prophète, et c'est le droit de sa
personne qui y domine) :
----- d'un côté, à supposer (de façon purement théorique, car cela est inimaginable) que
le Prophète ait autorisé quelqu'un à le dénigrer (sabb) (‫ﺐ‬
ّ ‫) ﺳ‬, cela n'en serait pas devenu
autorisé, car chaque personne a le devoir, vis-à-vis de Dieu, d'utiliser sa langue dans la
vérité. Plus encore, vu que Muhammad (sur lui soit la paix) est le messager de Dieu, le
dénigrer revient à manquer de respect à Dieu, Celui qui l'a dépêché. Tout cela est
l'indice de la présence du droit de Dieu. Quant à ce que Muhammad ibn Maslama a
10/14
formulé devant Ka'b ibn ul-Ashraf au sujet du Prophète, ce n'était pas une tasrîh bi-s-
sabb ni même une ta'rîdh bi-s-sabb, c'était une tawriya ; il a malgré tout requis et obtenu
l'autorisation du Prophète avant de l'utiliser (cf. Fat'h ul-bârî 5/191-192) ;

----- d'un autre côté, à maintes reprises le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a
pardonné à des personnes qui l'avaient dénigré. Cela est l'indice que, dans ce délit,
c'était le droit personnel du Prophète qui dominait alors.

Il faut ici savoir que la conversion à l'islam et, de façon plus générale, le repentir
(cas 2), effacent les lésions aux droits de Dieu, mais pas (par rapport aux règles
applicables en ce monde) les lésions aux droits d'autrui :
----- qui sont, dans l'absolu, injustifiées ;
----- ou qui étaient, du point de vue de ce non-musulman aussi, injustices (ce qui n'est
pas le cas des combats menés par ceux qui étaient alors non-musulmans harbî : de leur
point de vue cela était justifié, et cela est donc systématiquement pardonné lors de la
conversion à l'islam).
C'est pourquoi, à des harbî ayant fait sabb et se trouvant ensuite dans le cas 2.1, le
Prophète a parfois fait appliquer la sanction, exerçant son droit personnel. Et à ceux qui
étaient harbî quand ils avaient fait sabb mais qui furent ensuite dans le cas 2.3 - "‫ﺟﺎءوا‬
‫ " ﺗﺎﺋﺒﻴﻦ‬-, il a systématiquement accordé son pardon : voir cette règle in As-Sârim, p. 416.
Ainsi, Ka'b ibn Zuhayr, qui était harbî quand il avait fait sabb, puis qui s'est repenti, s'est
converti à l'islam et ensuite s'est rendu de lui-même auprès du Prophète - pp. 145-146 - ;
Ibn uz-Ziba'râ, dont le cas est semblable - p. 137. De même en est-il de Abdullâh ibn
Abî Umayya - p. 409, p. 448 -, qui était harbî lorsqu'il a fait le sabb puis qui est venu
repentant - p. 409 - ; et de Abû Sufyân ibn ul-Hârith - pp. 137-141, p. 409, p. 448 -, qui
était harbî quand il avait fait le sabb puis qui est venu repentant - p. 409 - : Ibn Taymiyya
relève qu'il n'est pas dit dans les récits concernant ces 2 hommes, que le Prophète
souhaitait leur appliquer une sanction puis finit par leur pardonner, mais seulement qu'il
se détourna d'eux, puis finit par leur pardonner - p. 448.
Quant aux mu'âhid ayant fait le sabb après avoir été mu'âhid, cela a constitué de leur
part chose plus grave encore. C'est pourquoi parfois le Prophète a accordé son pardon
mais a exprimé qu'il aurait pu quand même sanctionner pareille personne, et ce, bien
que celle-ci se fût entretemps repentie ("‫ب ﻗﺒﻞ اﻟﻘﺪرة ﻋﻠﻴﻪ‬ ّ ‫" ﺗﺎب اﻟﺴﺎ‬, soit le cas 2.2 ou
2.3) ; ce fut le cas de Abdullâh ibn Sa'd ibn Abî Sar'h (As-Sârim, pp. 109-126, p. 409, p.
448), qui avait apostasié et avait fait sabb et iftirâ', puis s'était reconverti à l'islam : le
Prophète finit par lui pardonner suite à l'intercession de Uthmân ibn 'Affân ; et ce fut le
cas de Anas ibn Zunaym (As-Sârim, p. 448), qui était mu'âhid lorsqu'il avait fait sabb, puis
est venu, se repentant et s'étant converti à l'islam : le Prophète finit par lui pardonner
suite à l'intercession de Nawfal. Dans ces deux cas, malgré qu'ils étaient dans le cas 2.2
ou 2.3 il a exprimé qu'il aurait pu leur appliquer la sanction, et ce parce qu'ils étaient
mu'âhid avant de faire ce sabb. Mais il finit par leur accorder son pardon.

-
– Depuis le décès du Prophète (sur lui soit la paix) :
11/14
--- cas i) si c'est une personne jusqu'alors musulmane qui a commis
ce Sabb, alors :
------- si cette personne a été interpelée, et ensuite seulement s'est repentie
(‫ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬, soit le cas 2.1), alors :
----------- d'après l'école hanafite, et d'après l'avis le plus répandu au sein de l'école
shafi'ite, aucune sanction ne lui est applicable ; la raison en est que ces ulémas ne
font pas de différence entre les différents cas d'apostasie ; dans tous les cas d'apostasie,
ces ulémas préconisent donc la istitâba, pour que la personne revienne justement sur ce
qu'elle avait proférée ; et dès qu'elle revient, aucune sanction ne lui est plus applicable
(As-Sârim, p. 313) ;
----------- d'après les ulémas des écoles malikite et hanbalite, la sanction reste alors
applicable (cela, bien sûr, jamais en pays non-musulman, mais en pays musulman,
et encore, dans le pays musulman qui a atteint le niveau voulu par rapport à sa
société : nous l'avons dit plus haut) ; cela est dû au fait que :
--------------- certains de ces ulémas pensent que, après le décès du Prophète, cela est
toujours une atteinte aux droits de sa personne, comme le qadhf l'est pour toute
personne (catégorie D) : or une atteinte au droit d'une personne ne peut être
pardonnée que par la personne lésée elle-même ; vu que le Prophète est décédé et
qu'on ne peut pas savoir s'il pardonne ou pas, la sanction demeure applicable ;
--------------- d'autres ulémas sont quant à eux d'avis que, depuis le décès du Prophète
(sur lui soit la paix), les cas de dénigrement de sa personne ne constituent plus qu'une
atteinte aux seuls droits de Dieu (catégorie A) ; or, pour une atteinte aux purs droits de
Dieu également, si c'est après avoir été interpelée que la personne se repent, la sanction
demeure applicable sur le plan temporel (bien que dans l'au-delà son repentir lui sera
bénéfique dans la mesure où le Prophète ne réclamera pas son droit). "‫وذﻟﻚ أﻧﻪ إذا ﻛﺎن‬
‫ ﻛ ﺎ ن ا ﻟ ﻤ ﻐﻠ ﺐ ﻓ ﻲ ﻫ ﺬا ا ﻟ ﺤ ﺪ ﺣ ﻘ ﻪ ) ﺑ ﻤﻨ ﺰ ﻟ ﺔ‬،‫ﺻﻠ ﻰ ا ﻟﻠ ﻪ ﻋﻠﻴ ﻪ و ﺳﻠ ﻢ ﻗ ﺪ أ ﺑ ﺎ ح ا ﻟﻠ ﻪ ﻟ ﻪ أ ن ﻳ ﻌ ﻔ ﻮ ﻋﻨ ﻪ‬
، ‫ و إ ذ ا ﻛ ﺎ ن ا ﻟ ﻤ ﻐ ﻠ ﺐ ﺣ ﻘ ﻪ‬.( ‫ﺳ ﺐ ﻏ ﻴ ﺮ ه ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺒ ﺸ ﺮ ؛ إ ﻻ أ ن ﺣ ﺪ ﺳ ﺎ ﺑ ﻪ ا ﻟ ﻘ ﺘ ﻞ * و ﺣ ﺪ ﺳ ﺎ ب ﻏ ﻴ ﺮ ه ا ﻟ ﺠ ﻠ ﺪ‬
‫ و ﻳ ﻘﻴ ﻢ ﺑ ﺎ ﻟ ﻌ ﻘ ﻮ ﺑ ﺔ‬،‫و ﻛ ﺎ ن ا ﻷ ﻣ ﺮ ﻓ ﻲ ﺣﻴ ﺎ ﺗ ﻪ ﻣ ﻔ ﻮ ﺿ ﺎ إ ﻟ ﻰ ا ﺧﺘﻴ ﺎ ر ه ﻟﻴﻨ ﺎ ل ﺑ ﺎ ﻟ ﻌ ﻔ ﻮ ﻋﻠ ﻲ ا ﻟ ﺪ ر ﺟ ﺎ ت ﺗ ﺎ ر ة‬
‫( وإذا ﻛﺎن ﻳﺠﻮز ﻟﻪ ]ﻓﻲ ﺣﻴﺎﺗﻪ[ أن ﻳﻘﺘﻞ* ﻫﺬا‬...) .‫ﻣﻦ اﻟﺤﺪود ﻣﺎ ﻳﻨﺎل ﺑﻪ أﻳﻀﺎ ﻋﻠﻰ اﻟﺪرﺟﺎت‬
‫ و ﺗ ﻤ ﺤ ﻀ ﺖ ا ﻟ ﻌ ﻘ ﻮ ﺑ ﺔ‬،‫ و ﻟ ﻪ أ ن ﻳ ﻌ ﻔ ﻮ ﻋﻨ ﻪ؛ ﻓﺒ ﻌ ﺪ ﻣ ﻮ ﺗ ﻪ ﺗ ﻌ ﺬ ر ا ﻟ ﻌ ﻔ ﻮ ﻋﻨ ﻪ‬،‫ا ﻟ ﺴ ﺎ ب ﺑ ﻌ ﺪ ﻣ ﺠﻴﺌ ﻪ ﻣ ﺴﻠ ﻤ ﺎ‬
‫( "ﺣﻘﺎ ﻟﻠﻪ ﺳﺒﺤﺎﻧﻪ ﻓﻮﺟﺐ اﺳﺘﻴﻔﺎؤﻫﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﻻ ﻳﺨﻔﻰ‬As-Sârim, p. 417) (* un autre avis
existe quant à la nature de la sanction applicable, nous l'avons cité plus haut) ;

------- et si cette personne (jusqu'alors musulmane et qui avait manqué de


respect à la mémoire du Prophète) s'était déjà repentie, et que c'est ensuite
qu'elle a été interpelée ( ‫ﺗﺎب ﻗﺒﻞ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬, soit le cas 2.2 ou 2.3),
alors :
----------- d'après l'avis des malikites, la sanction lui est quand même applicable : le
fait est que cette école n'applique pas de différence entre "‫ﺗﺎب ﻗﺒﻞ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ‬
‫( "اﻟﺴﻠﻄﺎن‬cas 2.1) et "‫( " ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬cas 2.2), nous l'avons déjà vu plus
haut ;
----------- d'après l'avis retenu par des ulémas hanbalites, la sanction lui est quand
même applicable, car cela a touché le droit personnel du Prophète (catégorie D) : or une
telle atteinte ne peut être excusée que par la personne lésée elle-même ; depuis que le
12/14
Prophète est décédé, on ne peut pas savoir s'il pardonne ou pas, la sanction demeure
donc applicable ;
----------- d'après l'école hanafite et d'après l'avis le plus pertinent au sein de l'école
shafi'ite, aucune sanction n'est applicable à cette personne (As-Sârim, p. 313) : c'est
ici la même règle que précédemment (dans le cas 2.1). L'école hanafite n'applique pas
de différence entre "‫( "ﺗﺎب ﻗﺒﻞ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬cas 2.1) et "‫ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ‬
‫( "اﻟﺴﻠﻄﺎن‬cas 2.2), et les deux cas entraînent donc la même règle. Quant à l'école
shafi'ite, quand là-bas (" ‫ " ﺗﺎب ﺑﻌﺪ أن ﻳﺮﻓﻊ إﻟﻰ اﻟﺴﻠﻄﺎن‬: cas 2.1) aucune sanction n'est
applicable, alors à plus forte raison ici (2.2 et 2.3) ;
----------- d'après certains autres ulémas (hanbalites ?), aucune sanction n'est
applicable à cette personne : et ce car ce délit est (depuis le décès du Prophète, sur lui
soit la paix) devenu comparable à un Sabb-ullâh (soit un droit de la catégorie A) ; or,
d'après ces ulémas, pour toute atteinte aux purs droits de Dieu (catégorie A), le repentir
fait avant d'être interpelé (2.2) rend la sanction caduque (même si un témoignage est
produit entretemps) : "[‫ و]ب‬،‫وأﻣﺎ ﻣﻦ ]أﻟﻒ [ ﺳﻮى ﺑﻴﻦ ﻣﻦ ﺳﺐ اﻟﻠﻪ وﻣﻦ ﺳﺐ رﺳﻮﻟﻪ‬
‫ ﻷ ﻧ ﻪ ﺣ ﺪ ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺤ ﺪ و د‬، ‫ ﻓ ﺈ ﻧ ﻪ ﻳ ﺴ ﻘ ﻂ ا ﻟ ﻘ ﺘ ﻞ ﻫ ﻨ ﺎ‬، " ‫ " إ ن ا ﻟ ﺤ ﺪ و د ﺗ ﺴ ﻘ ﻂ ﺑ ﺎ ﻟ ﺘ ﻮ ﺑ ﺔ ﻗ ﺒ ﻞ ا ﻟ ﻘ ﺪ ر ة‬:‫ﻗ ﺎ ل‬
‫ "إ ن ﺗ ﻮ ﺑﺘ ﻪ‬: ‫ ) و ﻫ ﺬا ﻣ ﻮ ﺟ ﺐ ﻗ ﻮ ل ﻣ ﻦ ﻗ ﺎ ل‬.‫ا ﻟ ﻮا ﺟﺒ ﺔ ﻟﻠ ﻪ ﺗ ﻌ ﺎ ﻟ ﻰ ﺗ ﺎ ب ﺻ ﺎ ﺣﺒ ﻪ ﻗﺒ ﻞ ا ﻟ ﻘ ﺪ ر ة ﻋﻠﻴ ﻪ‬
‫ و ﻳ ﺴ ﻘ ﻂ ﻋﻨ ﻪ ﺣ ﻖ ا ﻟ ﺮ ﺳ ﻮ ل ﻓ ﻲ ا ﻵ ﺧ ﺮ ة "؛ و ﺑ ﻪ ﺻ ﺮ ح ﻏﻴ ﺮ و ا ﺣ ﺪ ﻣ ﻦ‬،‫ﺗﻨ ﻔ ﻌ ﻪ ﻓﻴ ﻤ ﺎ ﺑﻴﻨ ﻪ و ﺑﻴ ﻦ ا ﻟﻠ ﻪ‬
‫( ﻷ ن ا ﻟﺘ ﻮ ﺑ ﺔ ا ﻟ ﻤ ﺴ ﻘ ﻄ ﺔ ﻟ ﺤ ﻖ ا ﻟﻠ ﻪ و ﺣ ﻖ ا ﻟ ﻌﺒ ﺪ و ﺟ ﺪ ت ﻗﺒ ﻞ أ ﺧ ﺬ ه ﻹ ﻗ ﺎ ﻣ ﺔ ا ﻟ ﺤ ﺪ‬. ‫أ ﺻ ﺤ ﺎ ﺑﻨ ﺎ و ﻏﻴ ﺮ ﻫ ﻢ‬
‫ف ﻋﻨ ﻪ ] ﺑ ﻌ ﺪ ﻣ ﻮ ﺗ ﻪ ﺻﻠ ﻰ ا ﻟﻠ ﻪ ﻋﻠﻴ ﻪ و ﺳﻠ ﻢ[؛ ﻓ ﺈ ن ﻟ ﻢ ﺗ ﻜ ﻦ‬ ٍ ‫ﻋﻠﻴ ﻪ؛ و ذ ﻟ ﻚ أ ن ﻫ ﺬ ا ا ﻟ ﺤ ﺪ ﻟﻴ ﺲ ﻟ ﻪ ﻋ ﺎ‬
‫ﻮ‬
َ ‫ و ﻻ ﻋ ﻔ‬،‫ ﻟ ﺰ م أ ن ﻳ ﻜ ﻮ ن ﻣ ﻦ ا ﻟ ﺤ ﺪ و د ﻣ ﺎ ﻻ ﺗ ﺴ ﻘ ﻄ ﻪ ﺗ ﻮ ﺑ ﺔ ﻗﺒ ﻞ ا ﻟ ﻘ ﺪ ر ة‬،‫ا ﻟﺘ ﻮ ﺑ ﺔ ﻣ ﺴ ﻘ ﻄ ﺔ ﻟ ﻪ‬
‫ ﺑ ﺴﺒ ﺐ ﻣ ﻮ ت ﺻ ﺎ ﺣ ﺐ ا ﻟ ﺤ ﻖ[؛ و ﻟﻴ ﺲ ﻟ ﻬ ﺬ ا ﻧ ﻈﻴ ﺮ ] ﻓ ﻲ ا ﻟ ﺸ ﺮ ع ﺣ ﺴ ﺐ ﺗ ﺄ و ﻳ ﻞ ا ﻟ ﻤ ﺬ ﻫﺒﻴ ﻦ‬،‫] ﻳ ﻤ ﻜ ﻦ‬
، ‫ ﻟ ﻮ ﻛ ﺎ ن ا ﻟ ﺮ ﺳ ﻮ ل ﺻ ﻠ ﻰ ا ﻟ ﻠ ﻪ ﻋ ﻠ ﻴ ﻪ و ﺳ ﻠ ﻢ ﺣ ﻴ ﺎ‬، ‫ ﻧ ﻌ ﻢ‬.[ ‫ا ﻟ ﺸ ﺎ ﻓ ﻌ ﻲ و ا ﻟ ﺤ ﻨ ﺒ ﻠ ﻲ ﻓ ﻲ ا ﻟ ﻤ ﺸ ﻬ ﻮ ر ﻣ ﻨ ﻬ ﻤ ﺎ‬
‫ ﻻ ﻳﺴﻘﻂ اﻟﺤﺪ إﻻ ﻋﻔﻮه ﺑﻜﻞ ﺣﺎل‬:‫( "ﻟﺘﻮﺟﻪ أن ﻳﻘﺎل‬As-Sârim, pp. 511-512). Cette " ‫اﻟﺘﺴﻮﻳﺔ‬
‫ "ﺑﻴﻦ ﻣﻦ ﺳﺐ اﻟﻠﻪ وﻣﻦ ﺳﺐ رﺳﻮﻟﻪ‬semble ne concerner que la période qui suit le décès
: " ‫ ( ؛ ﻓ ﺒ ﻌ ﺪ ﻣ ﻮ ﺗ ﻪ ﺗ ﻌ ﺬ ر‬...) ‫ و ﻛ ﺎ ن ا ﻷ ﻣ ﺮ ﻓ ﻲ ﺣ ﻴ ﺎ ﺗ ﻪ ﻣ ﻔ ﻮ ﺿ ﺎ إ ﻟ ﻰ ا ﺧ ﺘ ﻴ ﺎ ر ه‬، ‫و إ ذ ا ﻛ ﺎ ن ا ﻟ ﻤ ﻐ ﻠ ﺐ ﺣ ﻘ ﻪ‬
‫ وﺗﻤﺤﻀﺖ اﻟﻌﻘﻮﺑﺔ ﺣﻘﺎ ﻟﻠﻪ ﺳﺒﺤﺎﻧﻪ‬،‫( "اﻟﻌﻔﻮ ﻋﻨﻪ‬As-Sârim, p. 417).

-
--- cas ii) et si c'est une personne non-musulmane résidant en Dâr ul-
islâm qui a fait le Sabb du Prophète (sur lui soit la paix) ou d'un autre
prophète (par exemple elle a affirmé que Jésus était un fils
d'adultère : Ad-Durr ul-mukhtâr 6/347), alors :
--------- d'après les écoles hanafite et shafi'ite, c'est, alors, systématiquement une
sanction laissée à l'appréciation du juge qui est applicable à cette personne (As-
Sârim, p. 313) (cela sous réserve que cela ne va pas entraîner une mafsada plus grande
que celle qu'on entend réparer, comme expliqué plus haut). Et :
------------- d'après l'école shafi'ite, cette règle que nous venons de voir est applicable à
cette personne seulement lorsqu'elle regrette et dit revenir au pacte ('ahd) la liant en tant
que non-musulmane au pays musulman (Dâr ul-islâm) (As-Sârim, p. 330). Car, selon cette
école (comme d'après les écoles malikite et hanbalite), le Sabb rompt ce pacte (et c'est
alors une sanction plus grave qui est applicable d'après ces écoles) ;
------------- et d'après l'école hanafite, cette règle est systématique (As-Sârim, p. 10 ; cet
avis a été également cité dans Radd ul-muhtâr 6/345). Par ailleurs, d'après cette école, ce
13/14
Sabb constitue un délit mais ne rompt pas le pacte liant cette personne non-musulmane
au pays musulman (Dâr ul-islâm) (Ad-Durr ul-mukhtâr, 6/344-345). Par ailleurs, la rupture
du pacte n'entraîne pas, d'après l'école hanafite, une sanction aussi grave que c'est le cas
d'après les 3 autres écoles.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

14/14

Vous aimerez peut-être aussi