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DRAC Ile-de-France

Magistère d’Urbanisme et d’Aménagement, Université Paris I

Mathilde Bachelet
Coline Bres
Alexandre Djirikian
Laetitia Lot

CAHIER DES CHARGES


Un label XXe siècle
pour le logement social d’Ile-de-France

Octobre 2005 – Avril 2006


Un label XXe siècle pour le logement social d’Ile-de-France : Cahier des charges 2
Sommaire

Contexte : _________________________________________________________________ 4

Objectifs de la commande : ___________________________________________________ 5

Enjeux :___________________________________________________________________ 5

Démarche et phasage : _______________________________________________________ 6


Phase 1 : Historique de la construction du logement social de 1954 à 1973 _______________ 6
Thèmes de la recherche bibliographique: __________________________________________________ 6
Moyens : ___________________________________________________________________________ 7
Documents produits :__________________________________________________________________ 7
Phase 2 : Définition de critères à partir d’un cas de terrain ____________________________ 8
Moyens : ___________________________________________________________________________ 8
Documents produits :__________________________________________________________________ 8
Phase 3 : Projet d’aménagement __________________________________________________ 9
Moyens : ___________________________________________________________________________ 9
Documents produits. : _________________________________________________________________ 9

Equipes __________________________________________________________________ 10

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Contexte :

Pour résoudre la crise du logement de l’après guerre, et répondre à la forte demande en


confort moderne, une politique de construction de masse de logements bon marché est menée de
1954 à 1973. Suite à l’appel de l’abbé Pierre pendant l’hiver 1954, l’Etat et l’opinion publique
prennent conscience que la reconstruction n’a pas résorbé la crise du logement ; il faut donc
s’engager sur le chemin de la construction. Un consensus se forme à partir de 1955 autour de la
production de masse de logements sociaux, entre un Etat volontariste, des ingénieurs aux
propositions techniques nouvelles et bon marché, des industries du bâtiment motivées par la
construction de masse, des architectes inspirés du mouvement moderne, des élus locaux de droite
comme de gauche en attente d’une solution, une population à la recherche de logements
confortables et des médias emballés par ces nouvelles conceptions urbaines.

Cependant dès le début des années 1960, le consensus se fissure, les idées fonctionnalistes
et progressistes sont remises en cause. En 1966, le concept de ville nouvelle fait émerger une
vision plus globale et intégrée de la ville. L’Etat abandonne donc l’échelle de la zone et décide de
construire des villes autonomes à part entière, avec toutes les fonctions qui constituent l’urbanité.
En 1973, la directive Guichard sonne le glas de cette production de masse.

Dès les années 1970, on assiste à une dégradation et dévalorisation du parc de logements
sociaux. En effet les classes moyennes partent progressivement; ce qui modifie les configurations
socio-économiques des publics logés dans ces patrimoines dont la vocation sociale a évoluée du
fait de la progression des divers problèmes sociaux (chômage, incivilité, économie parallèle
insécurité) ; parallèlement sont apparus des manques d’entretiens et des dégradations
importantes. La population qui en a les moyens se tourne alors vers l’accession à la propriété,
notamment vers les maisons individuelles.

C’est pourquoi dans les années 1980, l’Etat s’investit dans la politique de la ville pour
d’une part résoudre les problèmes socio-économiques de ces quartiers et d’autre part revaloriser
leur image. Depuis quelques années, l’heure est à la politique de la rénovation urbaine, qui
consiste en la démolition - reconstruction, et en l’amélioration de la qualité de vie de ces quartiers.
La rénovation urbaine (politique de l’ANRU), suscite de nombreuses réflexions, principalement
sur la nécessité et la légitimité de la démolition - reconstruction.

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Objectifs de la commande :

C’est dans ce contexte que la DRAC d’Ile-de-France, souhaite mettre en place un label
portant sur la qualité urbaine et architecturale du logement social érigé entre 1954 et 1973. Ce
label sera défini par un croisement de différents critères d’évaluation, à déterminer, et sera élaboré
à partir d’un échantillon test proposé par la DRAC d’Ile-de-France.

Enjeux :

Dans ce cadre, nous souhaitons mettre en avant trois enjeux, qui touchent trois publics
différents :

- Un enjeu patrimonial : le label aura pour but de préserver un patrimoine parfois dégradé et
souvent méconnu, dans une démarche originale. Il s’adresse aux architectes et aux urbanistes qui
travaillent sur ces logements sociaux.

- Un enjeu de représentation : le but est également de revaloriser le logement social, et


notamment les grands ensembles, dans l’imagerie collective. Ce label s’adresse donc aussi à
l’ensemble de la population, résidente ou non des logements sociaux.

- Un enjeu de politique urbaine : le label sera un nouvel outil pour la politique de rénovation
urbaine, car il est enfin à destination des acteurs politiques et institutionnels qui prennent les
décisions et mènent les opérations de rénovation urbaine.

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Démarche et phasage :

Phase 1 : Historique de la construction du logement social de 1954 à


1973

Il s’agit tout d’abord de décrire le contexte de production du logement social de 1954 à


1973. Nous traiterons de divers thèmes pour pouvoir cerner précisément ce contexte de
production et permettre une définition ultérieure de critères.

Thèmes de la recherche bibliographique:

- Contexte économique et social : on considère souvent que c’est le contexte économique et


social qui a engendré ce type de production de masse. Il s’agit donc de confirmer ou d’infirmer
cette hypothèse.

- Doctrines urbaines et architecturales : il est important d’identifier les pensées urbanistiques


qui sous-tendent les actions entreprises.

- Politique institutionnelle (réglementations, lois, jeux d’acteurs) : les institutions ont eu un rôle
indéniable dans la constructions de logements sociaux. Il convient de définir les différents
acteurs, de préciser leurs rôles et leur échelle de compétence.

- Politiques de financement : quels moyens les organismes de financement ont-ils mobilisé


pour la réalisation des logements ?

- Techniques de construction : quelles techniques innovantes développées par les ingénieurs


ont-elles rendu possible la construction de masse et à moindre coût ?

- Conception du logement et des critères de confort : l’intérêt de cette production de masse


est aussi d’avoir développé le confort moderne intérieur des logements tant attendu par la
population.

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Moyens :

- Analyse terminologique et définition de : logement social, grand ensemble, fonctionnalisme,


pensée moderne, production de masse, etc..

- Dépouilles de presse et revues pour saisir les opérations clefs des politiques de grands
ensembles : Urbanisme, Architectures d’aujourd’hui, Techniques de l’architecture, La Construction moderne…

- Livres spécialisés et universitaires pour l’élaboration d’une bibliographie détaillée.

- Dépouillement des archives nationales de l’ancien Ministère de la Reconstruction, des archives


départementales de Seine-Saint-Denis et des archives communales de Pantin et d’Aubervilliers
pour connaître les politiques de financement de l’époque.

- Partenariat avec le laboratoire de recherche de l’Ecole d’Architecture de Paris-Belleville (à


définir)

- Conférence sur l’histoire du logement social en Seine-Saint-Denis de Benoît Pouvreau en


décembre 2005.

- Visite de terrain des opérations emblématiques de Seine-Saint-Denis en janvier 2006.

Documents produits :

- Rapport thématique et analytique.

- Tableau synthétique du contexte du logement social de 1955 à 1975.

- Réalisation d’une carte historique et thématique pour pouvoir identifier spatialement les
programmes de logements sociaux d’Ile-de-France.

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Phase 2 : Définition de critères à partir d’un cas de terrain

Sur la base de nos recherches historiques et notre étude de terrain, il s’agira de déterminer
des critères pertinents pour établir le label et de les hiérarchiser. Notre étude de terrain s’appuiera
sur le parc de logements de l’OPAC Plaine commune.

Moyens :

- Délimitation du terrain d’étude et identification du patrimoine à étudier.

- Lecture de monographies d’articles et d’études sur ce parc en particulier.

- Rencontres et entretiens avec le président de l’office HLM ou un de ses collaborateurs et avec


une personne chargée du logement social à la communauté d’agglomération Plaine commune.

- Visite et analyse détaillée du parc test.

- Partenariat avec le laboratoire de recherche de l’Ecole d’Architecture de Paris-Belleville (à


définir)

Documents produits :

- Fiches descriptives et interprétatives pour chaque ensemble de logements.

- Identification d’indicateurs et de critères de labellisation : définition du label et d’une grille


d’indicateurs mobilisables pour déterminer si un ensemble est ou non labellisable.

- Proposition de scénarios pertinents de labellisation parmi lesquels un scénario sera préféré.

- Proposition d’ensembles de logements labellisables.

- Application du label sur notre terrain d’études : carte représentant les ensembles labellisés dans
le parc étudié
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- Guide d’utilisation du label à destination des personnels politiques et administratifs.

- Propositions d’application du label par la DRAC Ile-de-France.

Phase 3 : Projet d’aménagement

Propositions d’aménagement d’un grand ensemble pour le rendre labellisable (au vu de la


définition du label retenue dans la phase 2)

Moyens :

- Analyse terminologique et définition de : réhabilitation, rénovation, etc.

- Visite de l’ensemble en question, grille en main pour déterminer quels critères sont à améliorer.

- Cartes produites en phases 1 et 2, fiches descriptives produites en phase 2.

- Réflexion sur des aménagements faisables qui amélioreraient les points faibles de l’ensemble en
question.

Documents produits. :

- Diagnostic, étude de l’ensemble avec aspects comparatifs portant sur les critères définis dans la
phase 2

- Etudes de programmation (besoins spécifiques pour le rendre labellisable)

- Propositions de projet écrite et sur plan.

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Equipes
Cette recherche sera menée par le l’IPRAUS, laboratoire de recherche de l’Ecole
d’architecture de Paris-Belleville, qui en aura la responsabilité scientifique, représenté par :
Jean-Michel Léger, sociologue, chercheur CNRS à l’IPRAUS
Béatrice Mariolle, architecte urbaniste, chercheur à l’IPRAUS.

L’équipe comprendra également :


Antoine Brès, architecte, docteur en urbanisme, chercheur au CRIA
Benoît Pouvreau, historien de l’architecture, Bureau du Patrimoine 93
Groupe d’étudiants du Magistère d’Urbanisme de l’Université Paris I
Groupe d’étudiants de l’Ecole d’architecture de Paris-Belleville

Un comité scientifique aura en charge le suivi des études et leur validation. Il sera
composé de :
Alain Coulon
Emmanuel Nebout, architecte conseil
Bernard Toulier

Un groupe de pilotage élargi pourra se réunir au cours de deux séances plénières :


Union Régionale des CAUE
SDAP 94
PUCA
Ministère de la Culture
ANRU

Un certain nombre d’experts pourront intervenir ponctuellement autour de séances


thématiques de présentation de l’avancement de la recherche :
J.-P. Fortin, architecte
M.-J. Dumont, historienne
A. Dervieux, architecte
E. Girard, architecte
J.-M. Weill, ingénieur

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