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Elaboration du projet dans une démarche d’écoconstruction

Acteurs
La décision de la réalisation d’un bâtiment en certification HQE* appartient au Maître d’Ouvrage.

C’est ensuite aux équipes de conception de suivre ces directives et d’atteindre les meilleures performances
dans un coût raisonnable. Les bureaux d’études structure et technique ainsi que l’architecte jouent un rôle
primordial dans l’obtention des certificats en phase de programmation et de réalisation.

Enfin, lors de la réalisation de l’ouvrage c’est aux équipes travaux à qui il convient d’assurer le bon respect
des critères de la certification et des performances établies en phase conception. Un ingénieur travaux est
désigné à cette tâche et effectue un suivi quotidien.

Durant toutes ces étapes un Assistant à la Maîtrise d’Ouvrage a guidé les différents acteurs en les conseillant
dans leur choix.

Les intérêts d’une telle démarche


Les enjeux de la démarche HQE sont nombreux. En effet, face à la croissance immobilière et aux besoins
énergétiques de plus en plus grandissants, il devient urgent de construire autrement. Autrement veut dire
de façon plus durable, dans le respect de l’environnement, de notre santé et de notre bien-être. Construire
HQE c’est donc construire des bâtiments économiques, écologiques, durables et sains.

La construction de bâtiments HQE est un exemple que les entreprises souhaitent mettre en avant. C’est
aussi une vitrine technologique et un moyen de valoriser un projet et d’attirer des investisseurs.

Les cibles HQE relative à l’écoconstruction


Chaque cible, pour être validée, demande le respect d’un grand nombre de critères.

Axes de travail
Le sujet de la certification HQE* étant très vaste, je me suis intéressé à certains cibles en particulier (cibles
1,2 et 3). Durant mon stage j’ai cherché à apporter à l’entreprise des outils afin de la guider dans des choix
et des actions de respect d’environnement en phase travaux.
Cible 1 : Relation du bâtiment avec son environnement immédiat
La cible 1 concerne l’impact du bâtiment sur son environnement. Elle englobe aussi bien des préoccupations
concernant la faune et la flore environnante que les nuisances diverses vis-à-vis des riverains. Le respect de
ces critères permet aux bâtiments de s’intégrer au mieux dans leur milieu en ayant un faible impact. C’est
donc des considérations d’urbanisme sur les transports, l’environnement et le voisinage qui sont à prendre
en compte dans cette cible. La liste ci-dessous recense les préoccupations de la cible 1.

Préoccupations de la cible 1 :

- Assurer la cohérence entre l’aménagement de la parcelle et la politique de la collectivité.

- Optimiser les accès et gérer les flux.

- Maîtriser les modes de déplacement et favoriser ceux qui sont les moins polluants pour une fonctionnalité
optimale.

- Préserver / Améliorer la qualité écologique et paysagère du site.

- Préserver / Améliorer la biodiversité.

- Gérer l’intégration paysagère de la gestion des eaux pluviales et/ou usées.

- Créer une ambiance climatique extérieure satisfaisante.

- Créer une ambiance acoustique extérieure satisfaisante.


- Créer une ambiance visuelle satisfaisante.

- Assurer des espaces extérieurs sains.

- Développer l’accessibilité, le bien-être et convivialité.

- Réduire pollution visuelle.

- Assurer le droit au soleil et à la lumière aux riverains.

- Assurer le droit aux vues aux riverains.

- Assurer le droit à la santé aux riverains.

- Assurer le droit au calme aux riverains.

- Limiter la pollution visuelle nocturne.

Cible 2 : Choix des produits, systèmes et procédés de construction


La cible 2 porte quant à elle sur l’empreinte écologique des matériaux employés lors de la conception du
bâtiment. Elle s’inscrit dans la démarche de développement durable et incite à l’utilisation de produits
impactant peu l’environnement, de matériaux recyclables et le tout dans les plus faibles quantités possibles.

Préoccupations de la cible 2 :

- Réfléchir sur l'adaptabilité de l'ouvrage dans le temps en fonction de sa durée de vie souhaitée et de ses
usages.

- Adapter les choix constructifs aux durées de vie de l’ouvrage.

- Réfléchir sur la démontabilité / séparabilité des produits, systèmes et procédés de construction.

- Choisir des produits, systèmes ou procédés dont les caractéristiques sont vérifiées et compatibles avec
l’usage.

- Assurer la facilité d’accès pour l'entretien du bâti.

- Choisir des produits de construction faciles à entretenir et limiter les impacts environnementaux de
l’entretien.

- Connaître la contribution des produits de construction aux impacts environnementaux de l’ouvrage.

- Choisir les produits de construction pour limiter leur contribution aux impacts environnementaux de
l’ouvrage.

- Utiliser des matériaux et des produits issus de filières les plus courtes et les moins polluantes.

- Mettre en oeuvre un volume minimum de bois.

- Connaître l'impact sanitaire des produits de construction vis-à-vis de la qualité d’air intérieur.

- Choisir les produits de construction pour limiter les impacts sanitaires de l’ouvrage.

- Connaître les émissions de fibres et de particules des produits en contact avec l’air.

- Limiter la pollution par les éventuels traitements des bois.

Cible 3 : Chantier à faible impact environnemental


La cible 3 concerne essentiellement la phase réalisation du bâtiment. Elle est destinée aux entreprises
réalisant les travaux. Elle vise à réduire au maximum l’impact environnemental du chantier, les nuisances
vis-à-vis du voisinage et les pollutions diverses. C’est un point que je développerai plus en détail dans la suite
du rapport.

Préoccupations de la cible 3 :
- Optimiser la collecte, le tri et le regroupement des déchets de chantier.

- Valoriser au mieux les déchets de chantier en adéquation avec les filières locales existantes et s’assurer de
la destination des déchets.

- Réduire les déchets de chantier à la source.

- Limiter les nuisances acoustiques.

- Limiter les nuisances visuelles.

- Limiter les nuisances dues au trafic.

- Limiter les nuisances dues à la poussière, à la boue et aux laitances de béton.

- Limiter la pollution des eaux et du sol.

- Limiter la pollution de l’air.

- Limiter les consommations de ressources.

Cible n°1 : Relation du bâtiment avec son environnement


L’évaluation de la cible 1 : « Relation du Bâtiment avec son Environnement Immédiat » se fait en lien étroit
avec les éléments issus de l’analyse de site telle qu’elle est demandée dans le Système de Management de
l’Opération (SMO).

Aménagement de la parcelle pour un développement urbain durable


Assurer la cohérence entre l’aménagement de la parcelle et la politique de la collectivité :

- Prise en compte des enjeux de développement urbain durable de la collectivité et réponse


pertinente en fonction de l’opération notamment vis-à-vis de l'exploitation rationnelle des réseaux
ou ressources disponibles localement (énergie, environnement, eau, assainissement), et en vue de
minimiser les nouvelles contraintes sur la collectivité (déchets, entretien infrastructures, services).
- Optimiser la consommation de territoire et inscrire le projet dans une optique de requalification
urbaine.

Optimiser les accès et gérer les flux

- Dispositions prises pour assurer la facilité d’accès des parkings VL au bâtiment, la lisibilité et la
sécurisation des cheminements pour les piétons et les personnes à mobilité réduite par rapport aux
voiries et aux arrêts de transports en commun éventuels.
- Dispositions justifiées et satisfaisantes pour que les zones de livraison et de déchets possèdent des
accès clairement différenciés.

Favoriser la végétalisation des surfaces

- Végétalisation de la parcelle :
 Tous les espaces extérieurs hors parvis, cours, voiries, cheminements et stationnements sont
végétalisés.
- Taux de végétalisation du bâti :
 Toiture : Surface végétalisée supérieure à 50% de la surface de toiture
 Façades : Présence d’une surface verticale végétalisée

Préserver / Améliorer la biodiversité

- Les espèces plantées sont complémentaires entre elles, non invasives, bien adaptées au climat et au
terrain, de façon à limiter les besoins en arrosage, maintenance et engrais.

Intégration paysagère du bâtiment et des équipements extérieurs


- Concevoir des clôtures, dispositifs et systèmes de sécurité ou de gardiennage, des zones déchets
et/ou livraisons, intégrés de façon paysagère.

Qualité d’ambiance des espaces extérieurs pour les usagers


Créer une ambiance climatique extérieure satisfaisante

- A partir de l’analyse du site et du projet, dispositions architecturales et de plan masse justifiées et


satisfaisantes pour :
 Protéger les zones sensibles au vent et aux précipitations
 Optimiser le rapport au Soleil sur la parcelle

Créer une ambiance acoustique extérieure satisfaisante

- Aménagement de la parcelle en cohérence avec les sources de bruit en extérieur identifiées dans
l’analyse de site afin de protéger les espaces extérieurs fréquentés en fonction des activités
auxquelles ils sont destinés.

Assurer des espaces extérieurs sains

- Aménagement de la parcelle en prenant en compte les risques de pollution ou de nuisances


olfactives des espaces extérieurs.
- Réalisation d’une étude spécifique sur l’aménagement paysager du projet et l’impact du potentiel
allergisant des essences plantées.

Cible n°2 : Choix intégré des procédés et produits de construction


Les données environnementales sont un complément aux caractéristiques fonctionnelles. En effet, il est
important que les produits soient d’abord choisis en fonction de leur aptitude à l’usage.

Critères à respecter
Connaître les impacts environnementaux des produits de construction :

- Connaissance des indicateurs d’impact environnementaux des produits de construction, selon la


norme NF P01-010
- Calculer les impacts environnementaux globaux de l’ouvrage selon la norme XP P 01-020-3, cette
norme permet à l’ensemble des acteurs BTP d’adopter des règles pour évaluer la qualité
environnementale d’un bâtiment sur l’ensemble des étapes de son cycle de vie.

Analyse cycle vie brique rouge


L’Analyse du Cycle de Vie ou ACV d’un mur en brique à terre cuite couvre toutes les étapes de son existence,
la fabrication du produit, mise en œuvre, usage dans le bâtiment, et le recyclage ou élimination en fin de vie.
Chaque étape du cycle de vie génère des bénéfices au service des usagers et des impacts sur
l’environnement, depuis l’extraction de l’argile jusqu’à la fin de vie de la construction, elle permet d’établir
la liste des consommations de ressources qu’en rejets ou émissions.
Entrants
energies:
matieres matieres
electricité, gaz, eau
premiers secondaires
pétrole.

1-production matieres premiere: découverte argile;chargement;transport


2-transformation dans l'usine de fabrication
3-Transport chantier
4-Mise en oeuvre:construction batiment
5-vie en oeuvre:entretien et maintenance des murs et cloisons

Extrants
Dechets inertes: matieres non-
Emissions à l'air, l'eau et au sol
valorisées

Indicateurs d’impacts environnementaux


Toutes les données sont fournies pour une unité fonctionnelle (UF) qui correspond à l’usage du produit dans
l’ouvrage. Cela inclut les matériaux complémentaires indispensables à la mise en œuvre, tel que le mortier
dans le cas du mur terre cuite.

Son unité fonctionnelle est d’assurer la fonction de mur sur 1 m2 de paroi et l’isolation thermique
(résistance thermique additive de 0,38 m2 K/W dans le cas du mur de 20 blocs pendant une annuité).

Le produit pas forcément le grand « effet » sur le bâtiment. Si on parle d’énergie, il serait réducteur de ne
comparer que la résistance thermique des produits. Il ne faut pas oublier que la capacité à traiter les ponts
thermiques ainsi que l’inertie thermique ont un effet non négligeable sur la consommation énergétique d’un
bâtiment. Les constructions en mur terre cuite sont faites pour durer. La durée de vie du mur a été prise à
100 ans. Le tableau suivant est issu de la norme NF P 01 010. Il permet de synthétiser les impacts
environnementaux des produits.
Impact Valeurs Commentaire
Consommation de 3.4 kg/UF Le brique à Terre Cuite
ressources non consomme principalement de
énergétique l’argile.

Consommation de 10.21 MJ/UF Dont 88 % de gaz naturel et


ressources énergétiques 7,3% de pétrole provient des
phases transport et
production.

Consommation d’eau 1.46 l/UF La consommation d’eau


provient pour l’essentiel des
phases de production.
Lors de la construction la
production du mortier ne
compte que 12 % du total.
Production des déchets :
Déchets inertes 0.7 - 1 kg/UF La plupart des déchets
proviennent de la construction,
les emballages sont
négligeables.

Changement climatique 0.697 kg équivalent CO2/UF Combustion du gaz naturel


pendant la cuisson des briques.

Acidification 0.00375 kg équivalent SO2/UF Combustion du gaz naturel


atmosphérique pendant la cuisson des briques
et transport jusqu’au chantier
de construction.

Pollution de l’air 301.02 m3/UF Les émissions dans l’air


proviennent essentiellement
lors de la production et la
cuisson.

Cible n°3 : Chantier à faible impact environnemental


Critères à respecter
La cible 3 du référentiel HQE* est un des axes majeurs en phase réalisation. Elle vise à respecter un
ensemble de critères stricts pour limiter l’empreinte écologique du chantier. Elle est basée sur 4 axes
principaux :

- La gestion des déchets de chantier. Limiter leur quantité et assurer le meilleur tri possible.

- La réduction des nuisances sonores, visuelles et l’amélioration de la qualité de l’air.

- La réduction de l’impact écologique en identifiant et en limitant les sources de pollution.

- La réduction des consommations de ressources.

Les contraintes sont multiples puisque le niveau de certification visé pour cette cible est Très Performant.
Acteurs
L’Entreprise Générale
En phase de réalisation, l’Entreprise générale est responsable du bon respect des critères imposés par la
cible 3. C’est à elle qu’il revient de faire un suivi détaillé des déchets, d’appliquer les mesures pour limiter les
productions des déchets par :

Le calepinage et l'utilisation d'accessoires appropriés évitent les opérations de découpe et


limitent les déchets de chantier.

L’évaluation correcte du quantitatif évite des transports superflus.

La réduction du nombre de découpes diminue les quantités des déchets, ainsi que les
émissions.

Le chantier propre

Toutes les entreprises intervenant sur le chantier (y compris les sous-traitants) s’engagent à respecter
l’environnement de la construction.

Les 3 piliers du chantier propre

Les prestataires d’enlèvement de déchets


Les prestataires d’enlèvement de déchets jouent un rôle important dans la gestion du tri des déchets de
production. Ils ont à charge l’évacuation et le tri des déchets. Ils doivent être en mesure de fournir des
attestations sur la quantité de matière valorisée.

Gestion des déchets

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