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1870- 1898 

: Mallarmé et la recherche de l’Absolu.


Stéphane Mallarmé (1842-1898)

Biographie : http://www.musee-mallarme.fr/biographie

France culture : https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-


connaissance/splendeurs-de-mallarme

Discret professeur d’anglais, Mallarmé s’impose comme le chef de file des poètes symbolistes. Ses «
mardis » où il reçoit chez lui, rue de Rome à Paris, deviennent vite célèbres. On admire son exigence
poétique élevée à la dignité d’un sacerdoce.

En haine de la vie, en acceptation du néant.

Ses premières poésies sont d'inspiration baudelairienne. Leurs thèmes sont ceux
des Fleurs du mal : la laideur du monde (Le Guignon, Les Fenêtres), la fuite vers un
ailleurs (Brise marine), l'aspiration à l'Idéal (L’Azur). Mais cet idéal demeurant
inaccessible, Mallarmé conclut à son inexistence. Ne reste dès lors que le Néant.
Long poème inachevé campant la figure biblique de Salomé, Hérodiade (1871)
symbolise la stérilité et le refus de la vie. L’Après-midi d’un faune (1876) n'est qu'une
rêverie sur le désir, d'autant plus belle que celui-ci demeure inassouvi. Igitur (1884)
proclame froidement la mort de Dieu.

La quête d’une poésie pure.

Ses poèmes ultérieurs consacrent une double disparition: celle de toute réalité; et
celle du poète, de son moi. Ne subsistent que les mots, à qui Mallarmé entend
pleinement céder l'initiative. La Poésie n'existe plus que dans le langage, mais un
langage travaillé, ciselé, grammaticalement disloqué le cas échéant. Il ne s'agit plus
de dire, encore moins de décrire ou de nommer, mais de suggérer, d'atteindre à
l'essence des choses. Son dernier poème, au titre célèbre. Un coup de dés jamais
n’abolira le hasard (1897), représente à cet égard l'expérience la plus élaborée du
symbolisme.
Une poésie exigeante.

Une réputation d'hermétisme s'attache à Mallarmé, selon laquelle sa poésie serait


réservée aux seuls initiés. Qu'elle soit difficile d'accès est une évidence ; qu'elle soit
réservée à un petit nombre est un contresens. Le langage est pour Mallarmé une
réalité quasi sacrée : on ne peut s'en approcher et se l'approprier que
progressivement. La poésie moderne - dont celle de Paul Valéry qui fut son disciple -
lui doit d'avoir enfin trouvé sa patrie : le langage redevenu pur.

« Donner un sens plus pur aux mots de la tribu. »

Stéphane Mallarmé, Poésie, « Le tombeau d’Edgar Poe »,


1877.

Un coup de dé jamais n’abolira le hasard.

Ce poème retient d’abord l'attention par sa disposition typographique. Illustration de


l’effort de la pensée pour maîtriser le chaos de l’univers, mots et phrases se
dispersent sur la page. Du même coup, le mode traditionnel de lecture (de haut en
bas, de gauche à droite) s’en trouve bouleversé. Proche des recherches picturales
de l’avant-garde qui s’épanouira au siècle suivant, le poème répond aussi à des
préoccupations métaphysiques: comment atteindre l’infini, but ultime de la poésie,
par la suppression du hasard?

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