24 HEURES

LES FAITS DIVERS Sevran

DUGNY
Un mort dans l’incendie du cabanon
Nassima a vécu dix jours
U N SOL carbonisé, un amas de débris noircis de suie… C’est
tout ce qu’il restait dimanche matin du cabanon de bois ravagé
par un incendie, rue de l’Extension. Le sinistre a fait une victime : le
le quotidien des Palestiniens
corps d’un homme sans vie a été retrouvé dans les ruines du
baraquement. Les services de police ne l’avaient pas encore
formellement identifié hier soir, mais il pourrait s’agir d’un SDF. Les
habitants du quartier l’apercevaient de temps à autre, vivotant dans
cet abri de fortune. Le sinistre est probablement d’origine
accidentelle. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale.

SAINT-DENIS
Une fillette chute du troisième étage
U NE PETITE fille de 2 ans était toujours hier soir dans un état
critique. L’enfant est tombée samedi après-midi de la fenêtre de
l’appartement familial, situé au troisième étage d’un immeuble de la
rue de la Légion-d’Honneur. Elle a été transportée à l’hôpital Necker
à Paris. Il aurait suffi de quelques secondes pour que la fillette
bascule dans le vide après avoir grimpé sur un radiateur, alors que
sa mère se trouvait dans l’appartement. La sûreté départementale a
également été chargée de l’enquête.

VIVRE EN SEINE-SAINT-DENIS

A NOTER
Alerte pollution DEISHE (CISJORDANIE), LA SEMAINE DERNIERE. « J’en ai appris plus en deux semaines que dans tous
les livres que j’ai pu lire avant », insiste Nassima, 23 ans, étudiante en relations internationales à
L VA FAIRE au moins 28 oC aujourd’hui et il n’y aura presque
I pas de vent. Airparif, l’organisme de contrôle de la qualité de l’air
en Ile-de-France, prévoit un épisode de pollution à l’ozone. Le
l’université de Villetaneuse. (LP/SARAH BOUILLAUD.)
hender. A Tel-Aviv, elle est surprise gardera longtemps le souvenir de
dépassement du seuil de 180 microgrammes (au-delà duquel il faut Ramallah (Cisjordanie) « par tous ces gens qui font leur jog- « ce sniper israélien qui me suivait
informer la population) devrait durer une heure. Demain, il devrait De notre envoye special ging. Dans ma tête, je les imaginais avec son fusil dès que je faisais un
faire 31 oC et la pollution sera encore plus forte. Il est recommandé beaucoup plus sur leurs gardes ». pas ». Pour le reste, cette étudiante se

E
LLE a eu 22 ans le 23 juillet.
aux enfants ainsi qu’aux personnes âgées, asthmatiques et aux Une fois n’est pas coutume,
insuffisants respiratoires chroniques d’éviter les activités physiques Nassima, une habitante de
intenses. Une permanence téléphonique médicale est assurée à Sevran, a fêté son anniversaire dans
l’hôpital Fernand-Widal au 01.40.34.76.14. le camp de réfugiés palestinien de
Pour suivre les niveaux de pollution : Airparif.asso.fr. Deishé, à côté de Bethléem. Depuis
dix jours, cette étudiante en relations
internationales à l’université de Ville-
Un siècle après/Les Lilas (17/40) taneuse a pris ses quartiers ici, en
Cisjordanie, participant au voyage-
découverte de l’association Généra-
tion Palestine visant à « déconstruire
les clichés » sur la situation au
Proche-Orient. « J’en ai appris plus
en deux semaines que dans tous les
livres que j’ai pu lire avant », attaque
cette petite brune qui brandit Nelson
Mandela comme idole.
La Palestine, elle en entend parler
depuis toute petite. Alors quand l’op-
portunité s’est présentée d’y aller, elle
n’a pas hésité. « Ma mère m’a encou-
ragé, raconte Nassima. J’ai cette pos-
sibilité qu’elle n’a pas eue quand elle
était plus jeune. Elle aurait aimé
vivre ce que je vis en ce moment. »
Nassima a plongé dans le grand bain
d’une réalité parfois difficile à appré-
Quelques checks points israéliens
plus loin, Nassima quitte Israël et ral-
lie Deishé.
« Ce sniper israélien me
suivait avec son fusil dès
que je faisais un pas »
« Là, on n’essaye plus de cacher les
choses aux touristes. » Dans ce camp
de réfugiés, 12 000 personnes s’en-
tassent sur 1 km2. « Naïvement,
j’imaginais des tentes partout, alors
que tout est construit. » Ce qui n’em-
pêche pas une impression « de pri-
son à ciel ouvert, décrit Nassima. La
base militaire israélienne est sur les
hauteurs. On sent sa présence toute
la journée. » Au cours de son séjour,
la jeune femme a enchaîné les visites
dans des familles, les conférences
avec des personnalités politiques et
une poignée d’excursions mar-
quantes.
De son détour express sur le toit
d’une maison à Hébron, Nassima
défend de tout amalgame. « Il y a des
bons et des mauvais des deux côtés.
Israélien ne signifie pas sioniste.
D’ailleurs, ma mère m’a dit que tous
les Israéliens sympas que je rencon-
trerai seraient les bienvenus. »
Ce qui n’empêche pas Nassima
d’avoir du mal à décrire l’irrationnel
de certaines situations. « Je com-
prends l’attachement des Israéliens à
leur terre, mais pas cette situation
d’apartheid et toutes les discrimina-
tions qu’ils font vivre aux Palesti-
niens. » Tels ces checks points laissés
au bon vouloir des soldats, où vous
pouvez passer deux heures en plein
soleil sans raison. « Pourtant,
contrairement au Maroc où tout le
monde veut vivre en Occident, les
Palestiniens sont prêts à tout pour
rester. » Demain matin, Nassima
rentrera chez elle. Le soir même, elle
repartira… au Sénégal pour un mois,
construire un dispensaire avec
Consud, une association humani-
taire dont elle est la présidente.
Nicolas Jacquard

ROND-POINT DU GARDE-CHASSE, VERS 1900.

DEPARTEMENTALES.)
(ARCHIVES
AUJOURD’HUI. Le rond-point du Garde-Chasse est toujours un
rond-point, mais il a été rebaptisé depuis place Charles-de-Gaulle.
L’Institution Gay, une école et un pensionnat privés pour jeunes
filles installés dans l’ancien hôtel particulier du comte
d’Anglemont (maire des Lilas de 1870 à 1871), est devenue un
bâtiment municipal. Il regroupe aujourd’hui le centre culturel, la
bibliothèque et le conservatoire sous le nom d’espace
d’Anglemont. Les Lilas, qui recensaient 10 470 habitants en 1906,
en compte aujourd’hui 22 200. (LP/JULIEN DUFFE.)
II
Epinay-sur-Seine
La Sécu menacée
à Orgemont
L E CENTRE de Sécurité sociale du quartier Orgemont
est-il condamné à la fermeture ? C’est la crainte affi-
chée par la délégation d’élus, de syndicalistes et d’usagers
qui se rendra, cet après-midi à 15 heures, au siège dépar-
temental de la CPAM de Bobigny. Ils espèrent obtenir un
rendez-vous avec le directeur pour lui demander la réou-
verture de l’antenne de la rue Félix-Merlin, fermée la se-
maine dernière. Une fermeture « sans aucune informa-
tion préalable », selon Yannick Trigance, élu d’opposition
PS. Pour lui, cette situation rappelle dangereusement « la
fermeture du centre de Sécurité sociale de la rue Guyne-
mer, il y a quelques années ». L’élu, les représentants syn-
dicaux et plusieurs responsables d’associations et d’usa-
gers sont déterminés à « refuser cette nouvelle
dégradation des services à la population ».
Leur démarche semble pourtant vouée à l’échec, au re-
gard de la volonté de la CPAM de « rationaliser » ses im-
plantations. « Des deux bureaux d’Epinay, celui d’Orge-
mont n’a qu’une très faible fréquentation et son maintien
ne se justifie plus, répond le directeur adjoint, M. Boïs. La
CPAM entend garantir un maillage de qualité. D’ailleurs,
le bureau du centre-ville proposera de nouveaux ser-
vices. »
E.S.
Vaujours
La police municipale
renforcée
L E NOUVEAU maire DVD Dominique Bailly veut
renforcer la police municipale. Ce chef de sécurité
incendie a déjà eu à traiter de ces questions à Villepinte,
où il était adjoint au maire. Il a d’ailleurs débauché l’an-
cien chef adjoint de la police municipale villepintoise,
Florian Faure, qui va « revoir l’organisation du service ».
Dominique Bailly souhaite que les fonctionnaires termi-
nent leur service plus tard. « La police municipale finit à
17 h 30. Or, beaucoup d’habitants rentrent tard de la gare
RER du Vert-Galant. Il y a déjà eu des agressions. Je veux
aussi sécuriser les abords des établissements sportifs, où
les associations se retrouvent le soir. » Les effectifs muni-
cipaux pourraient travailler jusqu’à 20 heures, voire plus
tard. Un comité technique paritaire devra en décider.
Dominique Bailly annonce aussi que les effectifs pas-
seront de 5 à 8 à la rentrée prochaine, et songe à instaurer
une brigade motorisée pour lutter contre le phénomène
des quads et des minimotos. L’opposition, elle, reste pru-
dente. « Il est trop tôt pour juger, estime le conseiller so-
cialiste Gilles Guillard. Mais il ne faudrait pas que la ville
devienne un exemple de sursécurisation alors que les
communes voisines ont des difficultés bien plus grandes
en ce domaine… »
Gwenael Bourdon
LUNDI 28 JUILLET 2008