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PROJET TUTEURE
Nous remettons nos remerciements, tout d’abord à Melle Chrystel FERMOND (chargée de
mission au sein du SMRD), ainsi qu’à M. Julien NIVOU et M. Guillaume MONIER
(techniciens du SMRD) de nous avoir accueilli au sein de leur structure et fourni une grande
aide dans ce projet complexe mais néanmoins très intéressant et instructif.
De plus, nous souhaitons remercier M. Philippe SINGER et M. Philippe CAILLEBOTE, qui
nous ont suivis tout au long de ce travail et communiqué leurs précieuses connaissances.
SOMMAIRE
Introduction ................................................................................................................................ 1
A. Réglementation .......................................................................................................... 18
1. Textes cadres ............................................................................................................. 18
2. Applications locales ................................................................................................... 19
B. Scénarii de gestion ..................................................................................................... 20
1. Scénario à l’amiable .................................................................................................. 20
2. Scénario utilisant une DUP........................................................................................ 21
C. Retours d’expériences................................................................................................ 22
1. Action test : reconquête de l’espace de mobilité de l’Adour ..................................... 22
2. Préservation de l’espace de liberté de l’Allier dans le cadre du programme Loire
nature................................................................................................................................. 23
Conclusion ................................................................................................................................ 24
Dans le cadre de notre projet tuteuré nous avons collaboré avec le Syndicat Mixte de la
Rivière Drôme et ses affluents (SMRD).
Le SMRD est la structure compétente en matière de gestion des cours d’eau sur la totalité du
bassin versant de la Drôme. Ses missions sont nombreuses et elles concernent les domaines
suivants :
Organigramme du SMRD
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
INTRODUCTION
Pendant des décennies, voir des siècles les hommes ont essayé de contenir les rivières dans
leur lit tout en les exploitants, que ce soit pour leurs graviers, pour produire de l’énergie ou
pour la navigation. Et la Drôme comme la majorité des rivières de France n’a pas échappé à
ces modes de gestion. Bien qu’elle ne fût pas aménagée pour la navigation ou l’utilisation de
la force hydraulique, l’exploitation de ses graviers d’excellente qualité et les différentes
politiques d’endiguement ont profondément et durablement perturbé l’équilibre de la rivière
et le paysage alluvial.
L’importance du nombre de crues décennales ces 20 dernières années et la survenue d’une
crue d’occurrence centennale le 3 décembre 2003 ayant entrainé beaucoup de dégâts au
niveau des ouvrages d’art, nous montre bien que les politiques menées jusqu’à présent ne sont
pas durables. Il apparaît aujourd’hui que canaliser une rivière entre deux digues est une
solution à court terme. C’est pourquoi le Syndicat Mixte de la Rivière Drôme et ses affluents
souhaite mener dans le cadre du SAGE Drôme une étude sur la définition d’un espace de
« bon fonctionnement » pour les cours d’eau du bassin versant.
En s’appuyant sur le Guide Technique N°2 de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse
« Détermination de l’espace de liberté des cours d’eau » notre travail va proposer une
méthodologie afin de définir un « espace de bon fonctionnement » de la rivière Drôme tout en
associant les contraintes socio-économiques et la capacité de divagation du cours d’eau.
Nous débuterons par une étude et une analyse du contexte local et du bassin versant afin de
mieux présenter le sujet et la démarche.
C’est dans une seconde partie que nous exposerons une méthodologie spécifique permettant
de définir un espace de « bon fonctionnement » ainsi qu’un exemple d’application.
En s’appuyant sur ces deux premières étapes nous nous permettrons de formuler des
propositions de gestion afin de répondre au mieux aux objectifs du projet en les illustrant par
des cas concrets.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
I. CONTEXTE GENERAL
Son bassin versant possède une superficie de 1640 km² et englobe quelques 82 communes.
Concernant son régime hydrologique, la Drôme présente un comportement torrentiel de type
préalpin et subméditerranéen ce qui se traduit par des crues violentes et des étiages sévères.
En effet, dans sa partie amont la Drôme est soumise à des influences typiques d’un milieu
montagnard humide (dans le Diois et le Vercors) tandis que dans sa partie avale la transition
vers un climat de type subméditerranéen influence énormément son hydrologie. Concernant la
géologie du bassin versant, on observe trois grands ensembles caractéristiques : le massif
karstique du Vercors, le massif marno-calcaire du Diois et la plaine alluviale en aval de
Crest.
L’observation des débits caractéristiques montrent bien l’importance de ces diverses
influences climatiques. Ainsi, on peut voir que le débit moyen est de 17.7m3/s alors que le
débit d’étiage mesuré à Saillans est dix fois plus faible (1.8 /s). Il faut également noter que la
Drôme arrive à connaître des assecs complets dans sa partie avale (comme en juillet 2009).
Pour ce qui concerne les débits de crues ils sont tout aussi significatifs : 880m3/s pour la crue
centennale à Saillans. Ces débits maximums sont observés pendant l’hiver et au printemps et
les minimums apparaissent quant à eux en août/septembre.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DE LA DRÔME
2. La pression anthropique
La population du bassin versant comptabilisée dans le cadre du SAGE est de 45000 habitants.
Cependant la répartition est très inégale à l’échelle du bassin versant. L’amont concentre de
nombreuses communes de petites tailles (210 habitants en moyenne pour les communes de la
Communauté de communes du Diois) alors que 3 villes en aval du bassin versant (Crest,
Loriol et Livron) représentent à elles seules 55% de la population totale du bassin. Ces
communes sont par ailleurs les pôles économiques du bassin versant.
La pression sur la ressource devient très
importante. En effet, l’alimentation en eau
potable est assurée à 60% par la nappe
d’accompagnement de la rivière à laquelle
s’ajoute l’eau utilisée pour l’irrigation (5.5
million de m3 par an).
La répartition des volumes pour chaque usage
reste difficile sachant que l’agriculture et le
tourisme sont les activités principales du
bassin versant et qu’un débit minimum est
indispensable pour les activités
touristiques telles que le kayak et baignade Figure 3 : Activité canoë/kayak sur la Drôme
notamment.
La rivière Drôme fait l’objet depuis longtemps de mesures de gestion des cours d’eau. En
effet, dès 1990 un contrat de rivière « Drôme et haut Roubion » est porté par la CCVD
(Communauté de Commune du Val de Drôme) pour une durée de 7 ans. L’émergence de ce
contrat de rivière témoigne d’une prise de conscience de la dégradation du cours d’eau. L’un
des objectifs principaux était d’ailleurs l’amélioration de la qualité de l’eau au moyen de la
modernisation de l’assainissement.
Suite à cette première mobilisation des élus, le bassin versant de la Drôme est choisi comme
site pilote par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) pour la mise en place d’un
SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux).
C’est ainsi qu’en 1997, quelques mois seulement après l’approbation du SDAGE (Schéma
Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) RMC le premier SAGE de France a été
approuvé. Le SAGE était axé sur six orientations principales :
Restaurer du fonctionnement naturel des rivières
Améliorer de la qualité de l’eau
Préserver et restaurer les milieux aquatiques remarquables
Œuvrer pour une prévention efficace contre les risques
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
D’un point de vue morpho-dynamique, la Drôme possède un lit en tresse avec un transport
solide qui a diminué au cours du dernier siècle. Ceci est principalement dû aux nombreuses
extractions de granulats dans le lit de la Drôme dépassant la capacité de recharge naturelle,
ainsi qu’à la reforestation des versants du bassin emprisonnant les matériaux.
De plus, la réduction de l’espace de mobilité à la suite d’aménagements comme les
protections de zones urbaines par endiguement, a aussi réduit la quantité de matériaux
mobilisables par la rivière. Ces modifications ont provoqué un changement du profil en long
et notamment un abaissement du lit de plusieurs mètres à certains endroits.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Outre ces deux réserves naturelles, d’autres sites remarquables sont à notés : les ZNIEFF
(Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique), les sites Natura 2000, les
sites inscrits et classés et les zones humides.
Concernant les ZNIEFF deux types sont à différentiés : les ZNIEFF de type 1 généralement
de petites surfaces mais dont l’intérêt biologique est vraiment remarquables et les ZNIEFF de
type 2 d’une surface plus étendue, concernant de grands ensembles naturels riches et très peu
modifiés. On en compte 62 de type 1 et 15 de type 2 sur le bassin
versant.
Les sites Natura 2000 sont une initiative de l’Union Européenne qui
vise à répertorier les sites d’intérêts communautaires. Le réseau
Natura 2000 comptabilise 30 sites sur le territoire de la Drôme.
Les sites inscrits et classés concernent des zones ou des monuments
naturels représentant un intérêt général et dont la protection paysagère
est nécessaire. Le bassin versant compte deux sites inscrit naturels : le
Figure 6 : Epipactis
des marais 6
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
C. Présentation du projet.
1. Emergence et exposé du projet
Avec la promulgation de la loi du 3 Janvier 1992 et la création des SDAGE et des SAGE, on
assiste à la reconnaissance de l’eau comme « patrimoine commun de la nation » et de son
intérêt général. C’est ainsi que le SDAGE et les SAGE deviennent des textes à portée
règlementaire.
C’est l’une des orientations du SDAGE RMC qui incite les gestionnaires de bassin versant à
mener cette étude sur la reconquête de l’espace de liberté des cours d’eau. Cette
problématique a d’ailleurs fait l’objet d’un guide technique spécifique (cf. Guide technique
n°2 de l’Agence de l’Eau RMC).
En ce qui concerne le SMRD, le questionnement sur la mise à disposition d’un espace de
liberté pour la Drôme s’intègre dans le cadre de la révision du SAGE.
De plus, la mise en place d’un espace de liberté serait
un début de réponse au problème de l’incision du lit
de la Drôme qui provoque la déstabilisation des
aménagements tels que les digues, les seuils et les
ponts qui se trouvent perchés et affouillés. (cf. figure
9)
En outre, ces aménagements sont responsables de la
déconnexion des différents milieux naturels entre eux
(ex : ripisylve déconnectée de la rivière, séparation de
Figure 9
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
2. Questions à résoudre
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
3. Démarche et planification
Dans le cadre du 2nd SAGE de la rivière Drôme, la Commission Locale de l’Eau ainsi que le
Syndicat Mixte de la Rivière Drôme souhaitent redonner à la rivière un espace dans lequel
elle pourra suivre son cours « naturellement ». Elle pourra, ainsi, retrouver progressivement
son équilibre sur le transport de sa charge sédimentaire, qui pose de nombreux problèmes sur
l’ensemble du bassin.
La CLE et le SMRD, bien qu’ils soient dans une optique de préservation de l’environnement,
désirent néanmoins ne pas oublier les enjeux socio-économiques existants sur le territoire.
Pour établir cet espace de bon fonctionnement, la déclaration d’utilité publique sera donc
exclue ainsi que tout autre procédé administratif contraignant lourdement les différents
acteurs locaux.
Ces acteurs ont chacun des enjeux qu’il faut prendre en compte dans la définition de cet
espace. Ces acteurs sont :
Toutes les populations habitant sur les lieux et ne pouvant être expropriées,
Les agriculteurs dont la ressource financière provient de leurs terres,
Les collectivités possédant de nombreuses infrastructures coûteuses et d’intérêt public,
Et les industries prenant une part importante dans l’économie locale.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Le projet se poursuivra ensuite par des visites sur le site par la CLE, en présence des acteurs
concernés (élus locaux, propriétaires,…), afin de définir plus précisément et de matérialiser
les limites de l’espace de bon fonctionnement.
Enfin, la CLE validera cet espace par cours d’eau ou bien par tronçon de cours d’eau.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
12 000ans) qui ont été déposés par le retrait des glaciers et qui sont potentiellement
mobilisables par la rivière.
L’enveloppe externe de l’Emax correspond donc à la limite externe des alluvions modernes
Fx et Fy. L’Emax équivaut à l’espace balayé par la rivière au cours des derniers milliers
d’années.
Le travail de SIG à réaliser est simple mais relativement long. Il consiste à suivre les
limites externes des alluvions Fx et Fy en utilisant la fonction « polygone ».
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Le travail de SIG à réaliser consiste à créer une zone tampon de 250m autour de
l’enveloppe externe de la crue centennale. Puis de la redécouper en tenant compte des
facteurs limitants tel que : une voie ferrée, une ligne TGV, une route départementale
ou nationale. On obtient ainsi une enveloppe élargie correspondant à « l’espace
fonctionnel de précaution ».
Cultures pérennes : toutes cultures qui occupent la parcelle pendant plusieurs années
(verger, vignes, lavandin essentiellement) et qui induisent une forte valeur ajoutée.
Espace naturel : parcelles pour lesquelles l’intervention humaine y est très faible ou
sans impact durable sur le milieu (par exemple : prairies naturelles, forêts non
exploitées, zones humides).
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
La classe N°1 (classe verte) indique que la parcelle peut être incluse directement dans
l’espace de bon fonctionnement au titre que leur participation dans la vie de la rivière
est essentielle.
La classe N°2 indique que le classement de la parcelle mérite d’être étudié plus
particulièrement. Cette classe comporte 2 niveaux en raison de l’approche qui peut
être envisagée ensuite :
La classe N°3 (couleur rouge) indique que la parcelle ne peut pas être incluse dans
l’espace de bon fonctionnement en raison de la présence d’enjeux limitants.
Cette clé se base sur une méthode d’exclusion par critère. La présence ou l’absence d’un
critère conditionne le classement. Par exemple, pour la première étape la présence d’un
facteur limitant classe directement la parcelle en catégorie rouge ou 3 et l’exclue donc
directement de l’espace de bon fonctionnement. Dans le cas contraire (absence de facteur
limitant) on passe à l’étape suivante et ainsi de suite.
L’analyse des enjeux est à réaliser seulement dans l’espace fonctionnel de précaution délimité
précédemment et à l’échelle de la parcelle cadastrale. Cependant, dans le cas de parcelles dont
l’occupation est uniforme, un regroupement de celles-ci est à privilégier afin de limiter la
charge de travail à réaliser.
L’identification des enjeux nécessite l’utilisation de toutes les ressources documentaires
disponibles afin d’avoir un inventaire le plus précis possible. Les documents nécessaires sont
ceux relatifs à l’occupation du sol (orthophotoplans, Plan Local d’Urbanisme, Plan
d’Occupation des Sols, cadastre, Programme d’Actions de Prévention des Inondations...) ainsi
que tous documents permettant de situer des enjeux tel que les captages, les STEP (Station
d’Epuration), les zones protégées, les zones Natura 2000, etc.
L’étude des enjeux par parcelle à donc pour finalité de déterminer si celle-ci (ou le
groupement de parcelles) étudiée peut être incluse dans l’espace de bon fonctionnement final
grâce à la clé de détermination.
L’utilisation de la clé de détermination doit être couplée à celle du « bordereau des enjeux »
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Dans le cas ou une analyse au cas par cas et une discussion avec le propriétaire s’avèreraient
nécessaire, les renseignements fournis dans ce bordereau permettront de servir d’arguments
au syndicat afin d’appuyer sa décision.
Pour cette étape le travail se traduit donc par une synthèse des données socio-
économiques existantes et la représentation cartographique du classement de chaque
parcelle ou groupement de parcelle.
6. Perspectives
Ces deux outils ne sont pas forcément exhaustifs et ils seront surement amenés à évoluer à la
suite des concertations avec les différents acteurs. Notre réflexion et celle des techniciens du
syndicat ont abouti à plusieurs méthodes notamment une reposant sur la caractérisation des
enjeux par un système de points et de facteurs favorisants ou limitants (cf. Annexe 1 & 2). Ces
outils utilisent une méthode plus mathématique (et donc moins sujette à la subjectivité) mais
nécessitent une quantité de données plus importante.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
B. Application de la méthodologie
1. Conditions de l’essai
Dans le but de valider la clé de détermination, nous avons estimé qu’il était nécessaire de la
tester et d’en mesurer l’efficacité. Pour ce faire et en concertation avec les techniciens du
SMRD nous avons délimité une « zone test » afin de vérifier la pertinence et la justesse des
critères choisis.
Le choix de la zone test doit être judicieux. Elle doit, dans l’idéal, comporter une grande
diversité d’enjeux, concentrés dans une zone peu étendue. Or, les enjeux sont très différents
entre l’amont et l’aval du bassin versant de la Drôme. En effet, l’attachement patrimonial aux
terrains bordant les cours d’eau est très important à l’amont du bassin versant
Le choix s’est donc porté sur la zone endiguée et la Réserve Naturelle des Ramières entre
Allex et Crest. Elle concerne un linéaire d’environ 8 km sur la partie aval de la Drôme et
concentre un certain nombre d’enjeux socio-économiques :
Présence d’un pôle économique : Crest
Enjeux environnementaux : Réserve Naturelle des Ramières du Val de Drôme
Axes de communication : ligne TGV, voie ferrée, route départementale…
Pôle urbain et habitat dispersé
Nous avons donc appliqué la méthodologie précédemment établie sur la zone test choisie en
respectant les cinq étapes.
Dans un premier temps, nous avons délimité l’enveloppe de l’espace de liberté
maximum (Emax) en utilisant donc la carte géologique obtenue auprès du BRGM (Bureau de
Recherches Géologiques et Minières).
La principale difficulté que nous avons rencontrée se situe au niveau des confluences avec les
divers affluents de la Drôme. En effet, notre travail se concentre sur l’espace de liberté de la
rivière de Drôme. Cependant sur la carte géologique on ne peut pas différencier les alluvions
originaires de la Drôme de ceux déposés par ses affluents. Or ce sont ces alluvions qui nous
permettent de connaitre l’espace maximum. Ainsi dans ces zones de confluences ou les
alluvions de diverses origines se mélangent, nous avons essayé d’obtenir une enveloppe qui
remonte légèrement à l’intérieur de l’affluent tout en gardant une limite « lissée » et
relativement homogène.
Au regard du temps dont nous disposions, nous avons décidé de réaliser cette étape pour tout
le linéaire de la Drôme et une partie de son affluent le Bez. (cf. annexe 3)
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Nous avons ensuite réalisé la seconde étape qui préconise de représenter le lit mineur
de la rivière. Pour ce faire, nous avons utilisé les orthophotoplans de 2006, les plus récents
dont dispose le syndicat. A partir de ces documents, nous avons estimé la limite du lit mineur
en se basant sur la bordure de la ripisylve qui s’installe sur les berges. Sur la zone test deux
particularités sont à noter. Tout d’abord, dans la partie endiguée nous avons situé le lit au pied
de la digue. En effet, dans ce cas précis on ne peut pas considérer le lit mineur comme étant
l’espace au-delà duquel la rivière déborde. Ensuite, en raison du régime hydrologique de la
Drôme et de sa charge sédimentaire importante, nous observons de nombreux atterrissements
(amas d’alluvions formant des bancs de sable et de galets). Or parfois ces atterrissements
présentent une végétation s’apparentant à une ripisylve primaire il est donc important d’être
particulièrement vigilant sur ce point car un atterrissement se situe dans le lit mineur du cours
d’eau.
A la fin de ce travail nous obtenons deux enveloppes purement morphologiques qui
« bornent » les limites maximale et minimale du futur espace de bon fonctionnement. (cf.
annexe 4)
Il s’est agit ensuite de restreindre encore cette zone définie par l’Emax et le lit mineur
ou se trouvera l’enveloppe externe de l’espace de bon fonctionnement. Pour ce faire, la
représentation d’une zone tampon de 250 m au-delà de la limite externe de la zone inondée
pour une crue centennale est nécessaire. Il faut ensuite redécouper cette zone tampon selon les
enjeux limitants en présence. Ainsi une route départementale passant à l’intérieur de cette
zone devient la limite externe de cette enveloppe par exemple.
A l’issue de ce travail on obtient un espace de liberté (que l’on appelle dans notre cas « espace
fonctionnel de précaution ») tout à fait adaptée à la rivière mais qui ne tient cependant pas
compte des enjeux socio-économiques. (cf. annexe 5)
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
Pour réaliser la délimitation finale, il est a été nécessaire de prendre en compte les
ouvrages d’art. En effet, l’assise des ponts nécessite une stabilité des berges sur un linéaire
d’une quinzaine de mètres à l’amont et à l’aval de la structure. Ce rayon de précaution reste
estimatif et mériterait une analyse plus précise. Cette contrainte implique une réduction
progressive de l’espace de bon fonctionnement à l’amont et inversement à l’aval. (cf. annexe 7)
A. Réglementation
1. Textes cadres
Concernant la mise en place d’un espace de mobilité de la rivière trois textes majeurs sont à
prendre en compte :
l’arrêté du 24 janvier 2001 relatif aux exploitations de carrières qui s’intéresse aux
problématiques d’aléas d’érosion.
les SDAGE rédigés pour les 6 bassins hydrographiques nationaux qui raisonnent sur
un concept « d’espace réservé » pour la rivière.
Bien que l’arrêté du 24 janvier 2001 évoque la notion d’espace de mobilité, c’est la
loi 2003-699 du 30 juillet 2003 sur les risques naturels et technologiques qui établit
réellement la reconnaissance législative de l’espace de liberté. En outre, elle a apporté de
nombreux changements concernant les modalités de gestion de l’espace de liberté :
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
La modification significative apportée par cette loi résulte de la possibilité d’instituer des
servitudes dans l’espace de liberté. Ces servitudes sont en quelques sortes des conventions
entre les propriétaires et la collectivité locale responsable du projet. Elles permettent à la
collectivité de demander au propriétaire concerné de ne pas intervenir sur la stabilité des
berges afin de faciliter la mobilisation de matériaux. De plus, la mise en place de servitude
autorise la collectivité à indemniser le propriétaire au prorata de la surface de son terrain qui a
été érodé. En effet, auparavant l’indemnisation des riverains était impossible.
Cette loi définit également les bénéficiaires de ces changements (Etat, collectivités
territoriales ou leur groupement) mais aussi les espaces concernés (espaces riverains d’un
cours d’eau, d’une dérivation que ce soit dans un bassin versant ou une zone d’estuaire).
La loi 2003-699 établit également des interdictions dans le cadre de la mise en place d’un
espace de liberté. Ainsi, il devient impossible de réaliser des travaux de protection de berge
dans les zones incluses dans l’espace de mobilité, de même pour la réalisation de digue ou de
remblais et la construction d’ouvrages faisant obstacle au déplacement naturel du cours. Cette
loi instaure aussi le gel des constructions à l’intérieur de l’espace de mobilité.
Le SDAGE RMC définit l’espace de mobilité d’un cours d’eau comme : « espace du
lit majeur à l’intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales
pour permettre une mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des
écosystèmes aquatiques et terrestres ». C’est la définition la plus communément admise et
utilisée. La méthodologie proposée par le SDAGE est principalement basée sur des critères
physiques et écologiques (cf. Guide technique N°2). Néanmoins, elle laisse au gestionnaire le
soin d’intégrer les enjeux socio-économiques selon son appréciation.
Un autre texte intervient dans la mise en place de l’espace de liberté, il s’agit de la loi 2005-
157 relative au développement des territoires ruraux. Cette loi a notamment pour objectif
d’assurer la cohérence des politiques publiques sur les zones humides. Ainsi, elle instaure la
possibilité de créer des zones humides stratégiques pour la préservation de l’eau, tout en
permettant de mettre en place des servitudes. De plus, la possibilité d’exonérer de la taxe sur
le foncier non bâti les riverains concernés peut être un outil pour faciliter la décision.
2. Applications locales
Toutes les réglementations citées précédemment sont relayées à l’échelle locale par une
multitude d’outils à la disposition des collectivités territoriales.
Le SAGE est le seul outil réalisable à l’échelle d’un bassin versant. Il doit être en accord avec
les directives du SDAGE et possède une portée réglementaire. Il permet d’instaurer des
orientations relatives à la gestion des milieux aquatiques et à l’aménagement du territoire. De
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
plus, le SAGE prévaut sur tous les plans et schémas d’aménagement territoriaux (PLU, POS,
PAPI, PPR, SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale …).
Ces documents de gestion du territoire peuvent être utilisés afin d’établir et de préserver
l’espace de liberté en contrôlant l’implantation de nouvelles infrastructures.
B. Scénarii de gestion
Le rôle des techniciens est de présenter les avantages et les inconvénients et d’évaluer les
impacts de chaque solution. Ils émettent des avis, favorables ou non, basés sur des critères
pertinents, tout en sachant que la décision finale relève de la CLE.
Pour aboutir à une véritable gestion durable, ces choix pourront ensuite être traduits dans des
documents d’urbanisme (PPR, PLU…) ou les schémas d’aménagement (DUP: Déclaration
d’Utilité Publique, DIG : Déclaration d’Intérêt Général, SAGE, etc.), afin d’assurer leur
pérennité et leur prise en compte dans l’aménagement du territoire.
Le schéma (cf. figure 15) montre l’ensemble des interactions afin d’aboutir à un projet
raisonné et ancré dans le contexte local.
1. Scénario à l’amiable
Ce modèle de gestion est axé sur des négociations à l’amiable entre les riverains et la
collectivité gestionnaire. Dans le cadre du bassin versant de la Drôme, il s’agit de la méthode
pressentie par le syndicat pour mettre en place l’espace de liberté.
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
C. Retours d’expériences
1. Action test : reconquête de l’espace de mobilité de l’Adour
Ce projet mené sur le bassin versant de l’Adour est une des premières initiatives ambitieuses
de reconquête de l’espace de liberté du fleuve. Il est porté par l’Institution Adour. Les
responsables de l’étude ont suivis une méthodologie similaire à celle définit dans le guide
technique N°2 de l’Agence de l’Eau RMC :
Délimitation de l’espace de mobilité « géologique »
Conclusion :
Le coût prévisionnel du projet à moyen terme comprenant : le déplacement d’enjeux,
mise en place d’un cordon rivulaire, déplacement de digues de protection, et l’acquisition à
court et moyen d’environ 130 ha s’élève à 2 854 013 € (financement : 64% Agence de l’eau
Adour Garonne, 11% Etat, 15% Région et 10% Institution Adour). Ce coût estimatif est à
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
confronter au coût d’entretien et de gestion nécessaire sans l’aménagement de cet espace qui
se chiffre à 3 717 813 € dont 20% à la charge de l’Institution Adour.
Au travers de ce projet, les administrateurs de l’Adour ont mis en évidence qu’il n’est
plus possible de gérer les cours en « linéaire » mais de raisonner à une dimension spatiale.
Conclusion :
Depuis 1993, 170 ha ont été
acquis dans le cadre du projet qui
représente 10% du domaine privé de
l’espace de liberté.
Les coûts moyens estimés sont de
3220 €/ha pour l’acquisition et de 15 à
30 000 € pour la protection par
enrochement de 100 m de berges
(équivalant à 1 ha protégé).
Ce travail a permis de soulever les
limites de la maitrise foncière. En effet, il
est impossible de tout acheter en raison
des budgets limités, de la spéculation
foncière, des propriétaires réticents…
Toutefois un compromis satisfaisant a été Figure 17 : Cartographie de l'espace de liberté de l'Allier
trouvé en menant une politique de gestion
agricole raisonnée. Elle se traduit par une incitation à la pratique du pâturage extensif,
limitation des intrants en échange d’avantages pour l’exploitant agricole : loyer modéré voire
à titre gratuit, clôtures prises en charge par les Conservatoires gestionnaires des parcelles…
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME
CONCLUSION
Notre travail dans le cadre de la délimitation de l’espace de mobilité de la Drôme s’est traduit
par l’élaboration d’une méthodologie qui allie la géomorphologie de la rivière et les enjeux
socio-économiques présents sur le bassin versant. Celle-ci s’appuie sur les recommandations
du guide technique N°2 de l’agence Rhône-Méditerranée-Corse (document de référence sur
le sujet). Cependant, l’étude que nous avons menée n’est pas exhaustive et peut être amenée à
être modifiée et complétée, dans un premier temps par le syndicat puis par commission
référente.
De plus, la récente émergence de cette problématique ne permet pas encore d’avoir des
retours d’expériences significatifs. Ainsi, ce type d’action génère probablement des bénéfices
indirects difficiles à estimer à l’heure actuelle, notamment l’amélioration de la recharge de la
nappe d’accompagnement du cours d’eau ; mais aussi d’éventuelles économies pour les
communes concernant la pollution de l’eau par exemple en préservant des zones
d’autoépuration.
Pour aboutir concrètement à une délimitation finale de l’espace de liberté un long travail de
concertation et de négociation attend les porteurs du projet : élus, techniciens… S’inscrivant
dans le long terme, ce projet est représentatif d’une gestion durable et intégrée de l’eau dans la
logique directe du SDAGE et du SAGE.
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VERSANT DE LA DRÔME
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ANNEXES
TABLE DES ANNEXES
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT
DE LA DRÔME
D est la différence entre la somme des facteurs favorisants et la somme des facteurs limitants
(définis à partir du tableau d’évaluation des enjeux : annexe 1)
(D = Ff Ŕ Fl)
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