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Université Pierre Mendès France, UFR ESE

Licence professionnelle Economie, Gestion Durable de l’Eau et Territoires.


(EGEDUET)

AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON


FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU
BASSIN VERSANT DE LA DROME.

PROJET TUTEURE

Morgane Bellinger & Jonathan Russier

Tuteur Professionnel : Julien Nivou


Tuteur Universitaire : Philippe Caillebotte

Année 2009 - 2010


REMERCIEMENTS

Nous remettons nos remerciements, tout d’abord à Melle Chrystel FERMOND (chargée de
mission au sein du SMRD), ainsi qu’à M. Julien NIVOU et M. Guillaume MONIER
(techniciens du SMRD) de nous avoir accueilli au sein de leur structure et fourni une grande
aide dans ce projet complexe mais néanmoins très intéressant et instructif.
De plus, nous souhaitons remercier M. Philippe SINGER et M. Philippe CAILLEBOTE, qui
nous ont suivis tout au long de ce travail et communiqué leurs précieuses connaissances.
SOMMAIRE

Introduction ................................................................................................................................ 1

I. Contexte général ................................................................................................................. 2

A. La Drôme et son bassin versant. .................................................................................. 2


1. Physionomie du bassin versant de la Drôme. ............................................................ 2
2. La pression anthropique............................................................................................... 4
3. La gestion des eaux...................................................................................................... 4
B. Etat actuel de la Drôme ............................................................................................... 5
1. La problématique de l’incision du lit ........................................................................... 5
2. Une richesse écologique .............................................................................................. 6
C. Présentation du projet. ................................................................................................. 7
1. Emergence et exposé du projet .................................................................................... 7
2. Questions à résoudre .................................................................................................... 8
3. Démarche et planification ............................................................................................ 9

II. Définition de l’espace de bon fonctionnement ................................................................. 10

A. Méthodologie de définition de l’espace de bon fonctionnement ............................... 10


1. Délimitation de l’espace de liberté maximum : Emax .............................................. 10
2. Délimitation du lit mineur ......................................................................................... 11
3. Délimitation de « l’espace fonctionnel de précaution » ............................................ 11
4. Analyse socio-économique et classement par parcelle (ou groupement de parcelle
homogène)......................................................................................................................... 12
5. Cartographie finale de l’espace de « bon fonctionnement » : ................................... 15
6. Perspectives ............................................................................................................... 15
B. Application de la méthodologie ................................................................................. 16
1. Conditions de l’essai .................................................................................................. 16
2. Application de la méthodologie sur la zone test : ...................................................... 16

III. Quels modes de gestion pour le futur ? ............................................................................. 18

A. Réglementation .......................................................................................................... 18
1. Textes cadres ............................................................................................................. 18
2. Applications locales ................................................................................................... 19
B. Scénarii de gestion ..................................................................................................... 20
1. Scénario à l’amiable .................................................................................................. 20
2. Scénario utilisant une DUP........................................................................................ 21
C. Retours d’expériences................................................................................................ 22
1. Action test : reconquête de l’espace de mobilité de l’Adour ..................................... 22
2. Préservation de l’espace de liberté de l’Allier dans le cadre du programme Loire
nature................................................................................................................................. 23

Conclusion ................................................................................................................................ 24

Table des illustrations............................................................................................................... 25


LISTE DES SIGLES UTILISES

BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières


CCVD : Communauté de Commune du Val de Drôme
CLE : Commission Locale de l’Eau
CREN : Conservatoire Régional des Espaces Naturels
DIG : Déclaration d’Intérêt Général
DPF : Domaine Public Fluvial
DUP : Déclaration d’Utilité Publique
IGN : Institut Géographique National
PAPI : Programme d’Actions et de Prévention contre les Inondations
PLU : Plan Local d’Urbanisme
POS : Plan d’Occupation des Sols
PPRi : Plan de Prévention des Risques d’inondations
RMC : Rhône-Méditerranée-Corse
SAFER : Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SIG : Système d’Information Géographique
SMRD : Syndicat Mixte de la Rivière Drôme et de ses affluents
STEP : Station d’Epuration
ZNIEFF 1 : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique de type 1
ZNIEFF 2 : Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique de type 2
FICHE D’IDENTITE DE LA STRUCTURE

Dans le cadre de notre projet tuteuré nous avons collaboré avec le Syndicat Mixte de la
Rivière Drôme et ses affluents (SMRD).
Le SMRD est la structure compétente en matière de gestion des cours d’eau sur la totalité du
bassin versant de la Drôme. Ses missions sont nombreuses et elles concernent les domaines
suivants :

 Animation et coordination d’une politique équilibrée de gestion de la rivière,

 Réalisation des travaux d’entretien de la végétation des berges,

 Conseil et assistance auprès des collectivités, des riverains ou des associations.


Il s’agit d’un syndicat regroupant les 82 communes du bassin versant (qui lui ont délégué leur
compétence de gestion de rivière) ainsi que le département de la Drôme.
Le siège administratif du SMRD se situe à l’Hôtel du département à Valence. Quant à au
siège technique, au sein duquel nous avons réalisé notre projet, il se trouve à Saillans au cœur
du bassin versant. L’effectif du siège technique est constitué d’une chargée de mission, de
deux techniciens rivière, d’un technicien SIG et d’une secrétaire.

Organigramme du SMRD
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VERSANT DE LA DRÔME

INTRODUCTION

Pendant des décennies, voir des siècles les hommes ont essayé de contenir les rivières dans
leur lit tout en les exploitants, que ce soit pour leurs graviers, pour produire de l’énergie ou
pour la navigation. Et la Drôme comme la majorité des rivières de France n’a pas échappé à
ces modes de gestion. Bien qu’elle ne fût pas aménagée pour la navigation ou l’utilisation de
la force hydraulique, l’exploitation de ses graviers d’excellente qualité et les différentes
politiques d’endiguement ont profondément et durablement perturbé l’équilibre de la rivière
et le paysage alluvial.
L’importance du nombre de crues décennales ces 20 dernières années et la survenue d’une
crue d’occurrence centennale le 3 décembre 2003 ayant entrainé beaucoup de dégâts au
niveau des ouvrages d’art, nous montre bien que les politiques menées jusqu’à présent ne sont
pas durables. Il apparaît aujourd’hui que canaliser une rivière entre deux digues est une
solution à court terme. C’est pourquoi le Syndicat Mixte de la Rivière Drôme et ses affluents
souhaite mener dans le cadre du SAGE Drôme une étude sur la définition d’un espace de
« bon fonctionnement » pour les cours d’eau du bassin versant.
En s’appuyant sur le Guide Technique N°2 de l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse
« Détermination de l’espace de liberté des cours d’eau » notre travail va proposer une
méthodologie afin de définir un « espace de bon fonctionnement » de la rivière Drôme tout en
associant les contraintes socio-économiques et la capacité de divagation du cours d’eau.

Nous débuterons par une étude et une analyse du contexte local et du bassin versant afin de
mieux présenter le sujet et la démarche.
C’est dans une seconde partie que nous exposerons une méthodologie spécifique permettant
de définir un espace de « bon fonctionnement » ainsi qu’un exemple d’application.
En s’appuyant sur ces deux premières étapes nous nous permettrons de formuler des
propositions de gestion afin de répondre au mieux aux objectifs du projet en les illustrant par
des cas concrets.

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VERSANT DE LA DRÔME

I. CONTEXTE GENERAL

A. La Drôme et son bassin versant.


1. Physionomie du bassin versant de la Drôme.

La rivière Drôme prend sa source dans le


massif du Diois non loin du lieu-dit « la
Batie des Fonds » (1030m d’altitude) et se
jette dans le Rhône entre Livron et Loriol
(altitude 86m) parcourant ainsi 106km. La
confluence avec le Rhône constitue une
zone de delta alluviale. En outre, la Drôme
est un exemple type des cours d’eau à lit
mobile en tresse qui charrie énormément
de matériaux alluvionnaires.
La majorité de ses affluents (le Bez, La
Gervanne et la Sure notamment)
proviennent du massif du Vercors. Figure 1 : Zone de delta à la confluence Drôme/Rhône

Son bassin versant possède une superficie de 1640 km² et englobe quelques 82 communes.
Concernant son régime hydrologique, la Drôme présente un comportement torrentiel de type
préalpin et subméditerranéen ce qui se traduit par des crues violentes et des étiages sévères.
En effet, dans sa partie amont la Drôme est soumise à des influences typiques d’un milieu
montagnard humide (dans le Diois et le Vercors) tandis que dans sa partie avale la transition
vers un climat de type subméditerranéen influence énormément son hydrologie. Concernant la
géologie du bassin versant, on observe trois grands ensembles caractéristiques : le massif
karstique du Vercors, le massif marno-calcaire du Diois et la plaine alluviale en aval de
Crest.
L’observation des débits caractéristiques montrent bien l’importance de ces diverses
influences climatiques. Ainsi, on peut voir que le débit moyen est de 17.7m3/s alors que le
débit d’étiage mesuré à Saillans est dix fois plus faible (1.8 /s). Il faut également noter que la
Drôme arrive à connaître des assecs complets dans sa partie avale (comme en juillet 2009).
Pour ce qui concerne les débits de crues ils sont tout aussi significatifs : 880m3/s pour la crue
centennale à Saillans. Ces débits maximums sont observés pendant l’hiver et au printemps et
les minimums apparaissent quant à eux en août/septembre.

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DE LA DRÔME

Figure 2 : Carte du bassin versant de la Drôme


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VERSANT DE LA DRÔME

2. La pression anthropique

La population du bassin versant comptabilisée dans le cadre du SAGE est de 45000 habitants.
Cependant la répartition est très inégale à l’échelle du bassin versant. L’amont concentre de
nombreuses communes de petites tailles (210 habitants en moyenne pour les communes de la
Communauté de communes du Diois) alors que 3 villes en aval du bassin versant (Crest,
Loriol et Livron) représentent à elles seules 55% de la population totale du bassin. Ces
communes sont par ailleurs les pôles économiques du bassin versant.
La pression sur la ressource devient très
importante. En effet, l’alimentation en eau
potable est assurée à 60% par la nappe
d’accompagnement de la rivière à laquelle
s’ajoute l’eau utilisée pour l’irrigation (5.5
million de m3 par an).
La répartition des volumes pour chaque usage
reste difficile sachant que l’agriculture et le
tourisme sont les activités principales du
bassin versant et qu’un débit minimum est
indispensable pour les activités
touristiques telles que le kayak et baignade Figure 3 : Activité canoë/kayak sur la Drôme
notamment.

3. La gestion des eaux

La rivière Drôme fait l’objet depuis longtemps de mesures de gestion des cours d’eau. En
effet, dès 1990 un contrat de rivière « Drôme et haut Roubion » est porté par la CCVD
(Communauté de Commune du Val de Drôme) pour une durée de 7 ans. L’émergence de ce
contrat de rivière témoigne d’une prise de conscience de la dégradation du cours d’eau. L’un
des objectifs principaux était d’ailleurs l’amélioration de la qualité de l’eau au moyen de la
modernisation de l’assainissement.
Suite à cette première mobilisation des élus, le bassin versant de la Drôme est choisi comme
site pilote par l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) pour la mise en place d’un
SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux).
C’est ainsi qu’en 1997, quelques mois seulement après l’approbation du SDAGE (Schéma
Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) RMC le premier SAGE de France a été
approuvé. Le SAGE était axé sur six orientations principales :
 Restaurer du fonctionnement naturel des rivières
 Améliorer de la qualité de l’eau
 Préserver et restaurer les milieux aquatiques remarquables
 Œuvrer pour une prévention efficace contre les risques
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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

 Mener une gestion de l’eau en terme d’aménagement du territoire


 Renforcer la gestion totale et concertée au niveau du bassin
Sur la base du premier contrat de rivière achevé en 1997 et en s’appuyant sur les orientations
du SAGE, un second contrat de rivière a été signé en 1999.
Jusqu’à fin 2006, la compétence rivière était assurée par les différentes communes ou
communautés de communes et le SMRD. Ce n’est qu’en 2007, après un changement de statut,
que le SMRD prendra la compétence rivière sur tout le bassin versant.
C’est dans le cadre de la révision du SAGE Drôme, qui a débuté en 2008 et qui devrait
s’achever fin 2010, que nous menons aujourd’hui ce projet.

B. Etat actuel de la Drôme


1. La problématique de l’incision du lit

D’un point de vue morpho-dynamique, la Drôme possède un lit en tresse avec un transport
solide qui a diminué au cours du dernier siècle. Ceci est principalement dû aux nombreuses
extractions de granulats dans le lit de la Drôme dépassant la capacité de recharge naturelle,
ainsi qu’à la reforestation des versants du bassin emprisonnant les matériaux.
De plus, la réduction de l’espace de mobilité à la suite d’aménagements comme les
protections de zones urbaines par endiguement, a aussi réduit la quantité de matériaux
mobilisables par la rivière. Ces modifications ont provoqué un changement du profil en long
et notamment un abaissement du lit de plusieurs mètres à certains endroits.

Figure 4 : Schéma explicatif des effets de l'endiguement sur l'incision du lit 55

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VERSANT DE LA DRÔME

La figure 4 illustre bien que l’endiguement provoque un phénomène de dépôt à l’entrée de


l’entonnoir, qui se traduit par un remous et une élévation de la lame d’eau. Après ce dépôt, le
remous à tendance à creuser et donc à inciser le lit. Le même phénomène se produit dans le
sens inverse à la sortie de l’endiguement.
De plus, les seuils positionnés dans le lit sont responsables d’une érosion progressive par le
blocage des sédiments en amont.
C’est ainsi qu’aujourd’hui le substratum rocheux affleure sur 6% du linéaire de la Drôme.

2. Une richesse écologique

Le potentiel et la richesse écologique du bassin versant de la Drôme sont évidents. En effet,


de nombreux sites remarquables sont présents sur le bassin versant. Notons tout d’abord la
Réserve Naturelle des Ramières du Val de Drôme qui présente une biodiversité
exceptionnelle : plus de 630 espèces de végétaux, 250 espèces de vertébrés, 10 espèces de
reptiles, 183 espèces d'oiseaux, 17 espèces de poissons, etc. Cet écosystème est caractéristique
des hydrosystèmes subméditerranéens. Il est étroitement lié au style fluvial en tresse de la
rivière. Le bassin versant de la Drôme est concerné par une autre réserve naturelle, celle des
Hauts Plateaux du Vercors qui concerne une superficie de 3200ha sur ce territoire.

Figure 5 : Aperçu de la réserve des Ramières du Val de Drôme

Outre ces deux réserves naturelles, d’autres sites remarquables sont à notés : les ZNIEFF
(Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floristique et Faunistique), les sites Natura 2000, les
sites inscrits et classés et les zones humides.
Concernant les ZNIEFF deux types sont à différentiés : les ZNIEFF de type 1 généralement
de petites surfaces mais dont l’intérêt biologique est vraiment remarquables et les ZNIEFF de
type 2 d’une surface plus étendue, concernant de grands ensembles naturels riches et très peu
modifiés. On en compte 62 de type 1 et 15 de type 2 sur le bassin
versant.
Les sites Natura 2000 sont une initiative de l’Union Européenne qui
vise à répertorier les sites d’intérêts communautaires. Le réseau
Natura 2000 comptabilise 30 sites sur le territoire de la Drôme.
Les sites inscrits et classés concernent des zones ou des monuments
naturels représentant un intérêt général et dont la protection paysagère
est nécessaire. Le bassin versant compte deux sites inscrit naturels : le
Figure 6 : Epipactis
des marais 6
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
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cirque d’Archiane et les gorges du Gas. Il y a également deux sites


classés : les gorges d’Omblèze et cascade de la Druise ainsi que le
claps et le saut de la Drôme.
C’est grâce à la diversité de ces milieux que la richesse écologique
s’exprime sur le bassin versant, notamment par la présence d’espèces
remarquables : l’apron, le castor, la
loutre, le triton, la truite Fario, l’Azuré
des Alpes pour ce qui est de la faune
mais également, l’Orchys de la Drôme,
l’Epipactis des marais concernant la
flore.
Ces espèces nécessitent donc une
vigilance accrue afin de préserver au
mieux leur habitat respectif et de
Figure 7 : L'apron, une espèce conserver cette fabuleuse biodiversité.
endémique du bassin du Rhône

Figure 8 & 9: Gorges d'Omblèze et


cascade de la Druise

C. Présentation du projet.
1. Emergence et exposé du projet

Avec la promulgation de la loi du 3 Janvier 1992 et la création des SDAGE et des SAGE, on
assiste à la reconnaissance de l’eau comme « patrimoine commun de la nation » et de son
intérêt général. C’est ainsi que le SDAGE et les SAGE deviennent des textes à portée
règlementaire.
C’est l’une des orientations du SDAGE RMC qui incite les gestionnaires de bassin versant à
mener cette étude sur la reconquête de l’espace de liberté des cours d’eau. Cette
problématique a d’ailleurs fait l’objet d’un guide technique spécifique (cf. Guide technique
n°2 de l’Agence de l’Eau RMC).
En ce qui concerne le SMRD, le questionnement sur la mise à disposition d’un espace de
liberté pour la Drôme s’intègre dans le cadre de la révision du SAGE.
De plus, la mise en place d’un espace de liberté serait
un début de réponse au problème de l’incision du lit
de la Drôme qui provoque la déstabilisation des
aménagements tels que les digues, les seuils et les
ponts qui se trouvent perchés et affouillés. (cf. figure
9)
En outre, ces aménagements sont responsables de la
déconnexion des différents milieux naturels entre eux
(ex : ripisylve déconnectée de la rivière, séparation de

Figure 10 : Destruction du pont des


Chênes à cause de l'incision
7

Figure 9
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

l’amont et de l’aval par des seuils,…).


Ainsi, la création d’un espace de liberté fonctionnel permettra de répondre aux enjeux
suivants :
 Mobilisation de matériaux sédimentaires pour obtenir un équilibre des phénomènes
d’érosion/sédimentation le long du profil de la rivière.
 Maintien des ouvrages d’art par réduction de l’incision du lit.
 Restauration de la continuité écologique de la rivière Drôme.

2. Questions à résoudre

Comme la majorité des cours d’eau, la Drôme et ses


affluents ont été perturbés par de nombreux
aménagements.
En effet, ces aménagements et usages ont altéré le
fonctionnement naturel des cours d’eau que l’on peut
définir de « bon fonctionnement » (modifications du
régime hydrologique, du transport solide, de la
continuité écologique, de la relation avec les milieux
annexes….).
Figure 11 : Endiguement de la Drôme
La restauration et/ou la conservation des potentiels entre Crest et Livron
morpho-dynamique et écologique des cours d’eau passe par la définition de cet espace. Il est
notamment garant de l’atteinte du bon état écologique des masses d’eau définit par la
directive européenne cadre sur l’eau du 23 octobre 2000.
L’enjeu du SAGE Drôme récemment révisé est donc de réaliser une définition de critères afin
de protéger, restaurer et gérer au mieux cet espace. De plus, un certain nombre de
préconisations et de recommandations pourront être apporté.
L’objectif de notre projet est d’apporter une aide à la définition de critères et d’une méthode
de définition de l’espace de bon fonctionnement de la Drôme et du Bez, et de réaliser une
première définition cartographique de cet espace.
Ce travail permettra d’apporter des pistes de travail et de réflexion à la commission technique
qui, au sein de la CLE (commission locale de l’eau), est chargée de le définition et de la
cartographie de l’espace de bon fonctionnement des cours d’eau du bassin versant de la
Drôme.

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

3. Démarche et planification

Dans le cadre du 2nd SAGE de la rivière Drôme, la Commission Locale de l’Eau ainsi que le
Syndicat Mixte de la Rivière Drôme souhaitent redonner à la rivière un espace dans lequel
elle pourra suivre son cours « naturellement ». Elle pourra, ainsi, retrouver progressivement
son équilibre sur le transport de sa charge sédimentaire, qui pose de nombreux problèmes sur
l’ensemble du bassin.
La CLE et le SMRD, bien qu’ils soient dans une optique de préservation de l’environnement,
désirent néanmoins ne pas oublier les enjeux socio-économiques existants sur le territoire.
Pour établir cet espace de bon fonctionnement, la déclaration d’utilité publique sera donc
exclue ainsi que tout autre procédé administratif contraignant lourdement les différents
acteurs locaux.
Ces acteurs ont chacun des enjeux qu’il faut prendre en compte dans la définition de cet
espace. Ces acteurs sont :
 Toutes les populations habitant sur les lieux et ne pouvant être expropriées,
 Les agriculteurs dont la ressource financière provient de leurs terres,
 Les collectivités possédant de nombreuses infrastructures coûteuses et d’intérêt public,
 Et les industries prenant une part importante dans l’économie locale.

Néanmoins, il semble impossible de délimiter un espace de bon fonctionnement s’il faut


exclure chaque terre appartenant à ces acteurs. L’un des problèmes majeur de ce projet sera
donc de trouver « LE » compromis entre les enjeux environnementaux et les enjeux socio-
économiques.
Le projet s’articulera ainsi :
 Centralisation de l’ensemble des données existantes avec la réalisation de leur analyse
et synthèse de l’ensemble des éléments.
 Elaboration de critères et d’une méthode pour la définition de l’espace de bon
fonctionnement physique à l’aide des différentes études réalisées sur la rivière Drôme
et le guide technique N°2 « Détermination de l’espace de liberté des cours d’eau » de
l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Une 1ère cartographie sera réalisée.
 Elaboration de critères et d’une méthode pour la finalisation de l’espace de
fonctionnement en fonction des spécificités socio-économiques locales.
 Croisement des données physiques et socio-économiques pour la réalisation d’une
première cartographie de l’espace de bon fonctionnement sur une zone test s’étendant
de Crest à Loriol-sur-Drôme.
 Définition des problèmes rencontrés, des recommandations ainsi que des propositions
de gestion : BILAN.

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

Le projet se poursuivra ensuite par des visites sur le site par la CLE, en présence des acteurs
concernés (élus locaux, propriétaires,…), afin de définir plus précisément et de matérialiser
les limites de l’espace de bon fonctionnement.
Enfin, la CLE validera cet espace par cours d’eau ou bien par tronçon de cours d’eau.

Figure 12 : Planning prévisionnel du projet

II. DEFINITION DE L’ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT

A. Méthodologie de définition de l’espace de bon fonctionnement


1. Délimitation de l’espace de liberté maximum : Emax

Cette délimitation est réalisable en utilisant une carte


Docs nécessaires : carte
géologique du bassin versant. géologique
Où trouver les données :
Sur la carte géologique sont renseignés les différents BRGM
substratums. Or, pour la délimitation de l’espace maximum Quels outils sont
nous nous intéressons aux alluvions modernes notés Fx et Fy nécessaires : Logiciel SIG
sur les cartes du BRGM. Les alluvions modernes sont des fonction « polygone »
alluvions datant de la dernière glaciation (glaciation de Würm, -

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

12 000ans) qui ont été déposés par le retrait des glaciers et qui sont potentiellement
mobilisables par la rivière.
L’enveloppe externe de l’Emax correspond donc à la limite externe des alluvions modernes
Fx et Fy. L’Emax équivaut à l’espace balayé par la rivière au cours des derniers milliers
d’années.
Le travail de SIG à réaliser est simple mais relativement long. Il consiste à suivre les
limites externes des alluvions Fx et Fy en utilisant la fonction « polygone ».

2. Délimitation du lit mineur

Cette délimitation est réalisable à partir d’orthophotoplans du


Docs nécessaires :
bassin versant. orthophotoplan
Où trouver les données :
Une campagne orthophoto nous donne une vision à un instant IGN
t de la rivière : lit mineur, section mouillée, ripisylve… Quels outils sont
nécessaires : Logiciel SIG
Dans l’idéal et selon les directives du SDAGE il serait fonction « polygone »
nécessaire de faire ce travail de délimitation du lit mineur à
partir de toute les anciennes photos aériennes et les anciennes
cartes disponibles afin d’obtenir « l’espace de divagation historique ». Cet espace correspond
à l’enveloppe externe des différents lits mineurs que la rivière à occupés au cours de l’histoire
récente (environ 200ans en arrière).
Le travail de SIG se limite ici à suivre les limites du lit mineur que l’on peut trouver
grâce à la ripisylve qui s’installe sur les berges. Là où la ripisylve est absente il s’agit
de distinguer les atterrissements (qui font partis du lit mineur) des berges qui le
délimitent.

3. Délimitation de « l’espace fonctionnel de précaution »

Cette délimitation est à réaliser à partir de l’enveloppe externe


de la crue centennale sans digues. Données nécessaires :
Limite de la crue
Les données hydrauliques sont disponibles à partir des études centennale
Où trouver les données :
réalisées dans le cadre des PPRi. PPRi
Quels outils sont
Les directives données par le SDAGE définissent cet espace nécessaires : Logiciel SIG
comme un espace de précaution répondant à une politique de fonction « tampon »
gestion plus qu’à des critères physiques. De plus, le cas des
rivières en tresses ne permet pas de se baser sur des critères
hydro-morphologiques précis (comme l’amplitude d’équilibre dans le cadre d’une rivière à
méandre) en raison du manque de connaissances de la dynamique fluviale de ce type de
rivière.

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

Le travail de SIG à réaliser consiste à créer une zone tampon de 250m autour de
l’enveloppe externe de la crue centennale. Puis de la redécouper en tenant compte des
facteurs limitants tel que : une voie ferrée, une ligne TGV, une route départementale
ou nationale. On obtient ainsi une enveloppe élargie correspondant à « l’espace
fonctionnel de précaution ».

4. Analyse socio-économique et classement par parcelle (ou groupement de parcelle


homogène)

Cette étape est probablement la plus délicate à réaliser.


Docs nécessaires :
Dans les instructions données par le SDAGE Rhône- Orthophotoplans, données
Méditerranée-Corse, les contraintes socio-économiques SIG socio-économiques :
existant dans le lit majeur du cours d’eau interviendront avec captages, habitations,
un poids important dans la délimitation finale de l’espace de route….
Où trouver les données :
mobilité fonctionnel. C’est dans ce cadre que la clé de IGN, relevé de terrain,
détermination a été réalisée afin d’aider à la décision. PAPI, cadastre
Quels outils sont
Détails des critères de la clé de détermination : nécessaires : « clé de
détermination »,
 Liste des facteurs limitants : enjeux dont le « bordereau d’enjeux » et
déplacement n’est pas envisageable et qui constituent logiciel SIG
donc une « barrière » au fonctionnement de la rivière
(par exemple : voie ferrée, ligne TGV, route
départementale, route nationale, pont, maison habitée, industrie, commerce).

 « Utilisation : production agricole » : toute occupation du sol qui se traduit par la


production d’une récolte (par exemple : vigne, verger, culture de céréales, culture
d’oignon…) à l’exclusion du fourrage.

 Cultures pérennes : toutes cultures qui occupent la parcelle pendant plusieurs années
(verger, vignes, lavandin essentiellement) et qui induisent une forte valeur ajoutée.

 Espace « semi-naturel » : toutes parcelles dont l’utilisation ne représente pas une


perturbation majeure pour le milieu naturel (par exemple : prairie artificielle, parcelle
à forte valeur patrimoniale à usage potager ou récréatif, anciennes zones d’extraction
de granulats naturalisées).

 Espace naturel : parcelles pour lesquelles l’intervention humaine y est très faible ou
sans impact durable sur le milieu (par exemple : prairies naturelles, forêts non
exploitées, zones humides).

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VERSANT DE LA DRÔME

Figure 13 : Clé de détermination des enjeux socio-économiques 13


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VERSANT DE LA DRÔME

Détail des différentes classes :

 La classe N°1 (classe verte) indique que la parcelle peut être incluse directement dans
l’espace de bon fonctionnement au titre que leur participation dans la vie de la rivière
est essentielle.

 La classe N°2 indique que le classement de la parcelle mérite d’être étudié plus
particulièrement. Cette classe comporte 2 niveaux en raison de l’approche qui peut
être envisagée ensuite :

- Niveau 1 (couleur jaune) : la discussion ne porte pas sur l’inclusion ou non


dans l’espace mais sur la technique de gestion qu’il conviendra de mettre
en place. En effet, pour ce niveau la parcelle est à inclure dans la
délimitation mais il est nécessaire de voir avec le propriétaire quelle
gestion il désire : indemnisation ou rachat (en fonction des moyens
financiers du syndicat).
- Niveau 2 (couleur orange) : cette fois-ci trois possibilités dont à envisager
en fonction du choix du propriétaire : indemnisation, rachat (toujours en
fonction des moyens financiers à disposition) ou exclusion de l’espace.

 La classe N°3 (couleur rouge) indique que la parcelle ne peut pas être incluse dans
l’espace de bon fonctionnement en raison de la présence d’enjeux limitants.
Cette clé se base sur une méthode d’exclusion par critère. La présence ou l’absence d’un
critère conditionne le classement. Par exemple, pour la première étape la présence d’un
facteur limitant classe directement la parcelle en catégorie rouge ou 3 et l’exclue donc
directement de l’espace de bon fonctionnement. Dans le cas contraire (absence de facteur
limitant) on passe à l’étape suivante et ainsi de suite.
L’analyse des enjeux est à réaliser seulement dans l’espace fonctionnel de précaution délimité
précédemment et à l’échelle de la parcelle cadastrale. Cependant, dans le cas de parcelles dont
l’occupation est uniforme, un regroupement de celles-ci est à privilégier afin de limiter la
charge de travail à réaliser.
L’identification des enjeux nécessite l’utilisation de toutes les ressources documentaires
disponibles afin d’avoir un inventaire le plus précis possible. Les documents nécessaires sont
ceux relatifs à l’occupation du sol (orthophotoplans, Plan Local d’Urbanisme, Plan
d’Occupation des Sols, cadastre, Programme d’Actions de Prévention des Inondations...) ainsi
que tous documents permettant de situer des enjeux tel que les captages, les STEP (Station
d’Epuration), les zones protégées, les zones Natura 2000, etc.
L’étude des enjeux par parcelle à donc pour finalité de déterminer si celle-ci (ou le
groupement de parcelles) étudiée peut être incluse dans l’espace de bon fonctionnement final
grâce à la clé de détermination.
L’utilisation de la clé de détermination doit être couplée à celle du « bordereau des enjeux »

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VERSANT DE LA DRÔME

Figure 14 : Bordereau des enjeux

Dans le cas ou une analyse au cas par cas et une discussion avec le propriétaire s’avèreraient
nécessaire, les renseignements fournis dans ce bordereau permettront de servir d’arguments
au syndicat afin d’appuyer sa décision.
Pour cette étape le travail se traduit donc par une synthèse des données socio-
économiques existantes et la représentation cartographique du classement de chaque
parcelle ou groupement de parcelle.

5. Cartographie finale de l’espace de « bon fonctionnement » :

Cette étape est une synthèse des deux précédentes il s’agit de


Données nécessaires :
dessiner l’espace de bon fonctionnement final en appliquant les Analyse socio-économique
contraintes issues des enjeux socio-économique présents dans par parcelle, délimitation
l’espace fonctionnel de précaution. de l’espace fonctionnel de
précaution
Le travail à réaliser ici se résume à de la cartographie Où trouver les données :
visant à redécouper, à la délimitation de l’espace Elles sont issues de l’étape
fonctionnel de précaution, les parcelles classées en précédente.
Quels outils sont
catégorie 3 et celle en catégorie 2 niveau 2 dont la
nécessaires : logiciel SIG
discussion a abouti à l’exclusion. Il faudra ensuite fonction « dessin »
« lisser » la limite externe afin d’obtenir une enveloppe
cohérente.

6. Perspectives

Ces deux outils ne sont pas forcément exhaustifs et ils seront surement amenés à évoluer à la
suite des concertations avec les différents acteurs. Notre réflexion et celle des techniciens du
syndicat ont abouti à plusieurs méthodes notamment une reposant sur la caractérisation des
enjeux par un système de points et de facteurs favorisants ou limitants (cf. Annexe 1 & 2). Ces
outils utilisent une méthode plus mathématique (et donc moins sujette à la subjectivité) mais
nécessitent une quantité de données plus importante.

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B. Application de la méthodologie
1. Conditions de l’essai

Dans le but de valider la clé de détermination, nous avons estimé qu’il était nécessaire de la
tester et d’en mesurer l’efficacité. Pour ce faire et en concertation avec les techniciens du
SMRD nous avons délimité une « zone test » afin de vérifier la pertinence et la justesse des
critères choisis.
Le choix de la zone test doit être judicieux. Elle doit, dans l’idéal, comporter une grande
diversité d’enjeux, concentrés dans une zone peu étendue. Or, les enjeux sont très différents
entre l’amont et l’aval du bassin versant de la Drôme. En effet, l’attachement patrimonial aux
terrains bordant les cours d’eau est très important à l’amont du bassin versant
Le choix s’est donc porté sur la zone endiguée et la Réserve Naturelle des Ramières entre
Allex et Crest. Elle concerne un linéaire d’environ 8 km sur la partie aval de la Drôme et
concentre un certain nombre d’enjeux socio-économiques :
 Présence d’un pôle économique : Crest
 Enjeux environnementaux : Réserve Naturelle des Ramières du Val de Drôme
 Axes de communication : ligne TGV, voie ferrée, route départementale…
 Pôle urbain et habitat dispersé

2. Application de la méthodologie sur la zone test :

Nous avons donc appliqué la méthodologie précédemment établie sur la zone test choisie en
respectant les cinq étapes.
Dans un premier temps, nous avons délimité l’enveloppe de l’espace de liberté
maximum (Emax) en utilisant donc la carte géologique obtenue auprès du BRGM (Bureau de
Recherches Géologiques et Minières).
La principale difficulté que nous avons rencontrée se situe au niveau des confluences avec les
divers affluents de la Drôme. En effet, notre travail se concentre sur l’espace de liberté de la
rivière de Drôme. Cependant sur la carte géologique on ne peut pas différencier les alluvions
originaires de la Drôme de ceux déposés par ses affluents. Or ce sont ces alluvions qui nous
permettent de connaitre l’espace maximum. Ainsi dans ces zones de confluences ou les
alluvions de diverses origines se mélangent, nous avons essayé d’obtenir une enveloppe qui
remonte légèrement à l’intérieur de l’affluent tout en gardant une limite « lissée » et
relativement homogène.
Au regard du temps dont nous disposions, nous avons décidé de réaliser cette étape pour tout
le linéaire de la Drôme et une partie de son affluent le Bez. (cf. annexe 3)

16
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VERSANT DE LA DRÔME

Nous avons ensuite réalisé la seconde étape qui préconise de représenter le lit mineur
de la rivière. Pour ce faire, nous avons utilisé les orthophotoplans de 2006, les plus récents
dont dispose le syndicat. A partir de ces documents, nous avons estimé la limite du lit mineur
en se basant sur la bordure de la ripisylve qui s’installe sur les berges. Sur la zone test deux
particularités sont à noter. Tout d’abord, dans la partie endiguée nous avons situé le lit au pied
de la digue. En effet, dans ce cas précis on ne peut pas considérer le lit mineur comme étant
l’espace au-delà duquel la rivière déborde. Ensuite, en raison du régime hydrologique de la
Drôme et de sa charge sédimentaire importante, nous observons de nombreux atterrissements
(amas d’alluvions formant des bancs de sable et de galets). Or parfois ces atterrissements
présentent une végétation s’apparentant à une ripisylve primaire il est donc important d’être
particulièrement vigilant sur ce point car un atterrissement se situe dans le lit mineur du cours
d’eau.
A la fin de ce travail nous obtenons deux enveloppes purement morphologiques qui
« bornent » les limites maximale et minimale du futur espace de bon fonctionnement. (cf.
annexe 4)

Il s’est agit ensuite de restreindre encore cette zone définie par l’Emax et le lit mineur
ou se trouvera l’enveloppe externe de l’espace de bon fonctionnement. Pour ce faire, la
représentation d’une zone tampon de 250 m au-delà de la limite externe de la zone inondée
pour une crue centennale est nécessaire. Il faut ensuite redécouper cette zone tampon selon les
enjeux limitants en présence. Ainsi une route départementale passant à l’intérieur de cette
zone devient la limite externe de cette enveloppe par exemple.
A l’issue de ce travail on obtient un espace de liberté (que l’on appelle dans notre cas « espace
fonctionnel de précaution ») tout à fait adaptée à la rivière mais qui ne tient cependant pas
compte des enjeux socio-économiques. (cf. annexe 5)

Dans le cadre de notre essai, nous avons réalisé l’analyse socio-économique en


utilisant deux outils tels qu’ils sont présentés dans ce rapport : la « clé de détermination » et le
« bordereau des enjeux ». Les principaux problèmes rencontrés lors de la réalisation de cette
étape relèvent de la disponibilité des données. En effet, cette analyse nécessite une grande
quantité de données qu’il nous a été difficile de réunir dans le cadre de notre projet.
Cependant, la méthodologie tient compte du fait que le syndicat pourra avoir accès à ces
données lorsqu’il entreprendra l’étude sur la délimitation de l’espace de bon fonctionnement
sur l’ensemble du bassin versant.
Nous avons tout de même réalisé une analyse à partir des données dont nous disposions, c'est-
à-dire des données relatives à l’occupation du sol (issue des PLU, POS, PAPI, etc.) et au type
d’agriculture pratiquée (orthophotoplans, diverses études menées sur le bassin versant) ; mais
également des données nous informant de la présence d’enjeux spécifiques (périmètre de
protection des captages, réserve naturelle, site Natura 2000, Station d’épuration…).
Au regard de toutes ces informations nous avons été en mesure de réaliser un classement des
parcelles selon les classes définies dans la clé de détermination. (cf. annexe 6)

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Pour réaliser la délimitation finale, il est a été nécessaire de prendre en compte les
ouvrages d’art. En effet, l’assise des ponts nécessite une stabilité des berges sur un linéaire
d’une quinzaine de mètres à l’amont et à l’aval de la structure. Ce rayon de précaution reste
estimatif et mériterait une analyse plus précise. Cette contrainte implique une réduction
progressive de l’espace de bon fonctionnement à l’amont et inversement à l’aval. (cf. annexe 7)

III. QUELS MODES DE GESTION POUR LE FUTUR ?

A. Réglementation
1. Textes cadres

Concernant la mise en place d’un espace de mobilité de la rivière trois textes majeurs sont à
prendre en compte :

 l’arrêté du 24 janvier 2001 relatif aux exploitations de carrières qui s’intéresse aux
problématiques d’aléas d’érosion.

 la loi 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques


et naturels.

 les SDAGE rédigés pour les 6 bassins hydrographiques nationaux qui raisonnent sur
un concept « d’espace réservé » pour la rivière.

L’arrêté ministériel du 24 janvier 2001 (qui modifie l’arrêté du 22 septembre 1994)


émet la notion d’espace de liberté qui y est mentionnée sous le terme « espace de mobilité ».
L’article II alinéa 1 précise que : « Les exploitations de carrières de granulats sont interdites
dans l’espace de mobilité du cours d’eau ». Ainsi la mise en place d’un tel espace pourrait
permettre de stopper le prélèvement de matériaux éventuellement mobilisables par la rivière.
L’alinéa 2 de ce même article définit succinctement l’espace de mobilité comme : « l’espace
du lit majeur à l’intérieur duquel le lit mineur peut se déplacer ».

Bien que l’arrêté du 24 janvier 2001 évoque la notion d’espace de mobilité, c’est la
loi 2003-699 du 30 juillet 2003 sur les risques naturels et technologiques qui établit
réellement la reconnaissance législative de l’espace de liberté. En outre, elle a apporté de
nombreux changements concernant les modalités de gestion de l’espace de liberté :

 la possibilité d’instituer des « servitudes » dans l’espace de liberté.

 la nécessité d’une gestion cohérente.

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 la possibilité de transférer le DPF (Domaine Public Fluvial) vers les collectivités


territoriales.

La modification significative apportée par cette loi résulte de la possibilité d’instituer des
servitudes dans l’espace de liberté. Ces servitudes sont en quelques sortes des conventions
entre les propriétaires et la collectivité locale responsable du projet. Elles permettent à la
collectivité de demander au propriétaire concerné de ne pas intervenir sur la stabilité des
berges afin de faciliter la mobilisation de matériaux. De plus, la mise en place de servitude
autorise la collectivité à indemniser le propriétaire au prorata de la surface de son terrain qui a
été érodé. En effet, auparavant l’indemnisation des riverains était impossible.

Cette loi définit également les bénéficiaires de ces changements (Etat, collectivités
territoriales ou leur groupement) mais aussi les espaces concernés (espaces riverains d’un
cours d’eau, d’une dérivation que ce soit dans un bassin versant ou une zone d’estuaire).

La loi 2003-699 établit également des interdictions dans le cadre de la mise en place d’un
espace de liberté. Ainsi, il devient impossible de réaliser des travaux de protection de berge
dans les zones incluses dans l’espace de mobilité, de même pour la réalisation de digue ou de
remblais et la construction d’ouvrages faisant obstacle au déplacement naturel du cours. Cette
loi instaure aussi le gel des constructions à l’intérieur de l’espace de mobilité.

Le SDAGE RMC définit l’espace de mobilité d’un cours d’eau comme : « espace du
lit majeur à l’intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales
pour permettre une mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des
écosystèmes aquatiques et terrestres ». C’est la définition la plus communément admise et
utilisée. La méthodologie proposée par le SDAGE est principalement basée sur des critères
physiques et écologiques (cf. Guide technique N°2). Néanmoins, elle laisse au gestionnaire le
soin d’intégrer les enjeux socio-économiques selon son appréciation.

Un autre texte intervient dans la mise en place de l’espace de liberté, il s’agit de la loi 2005-
157 relative au développement des territoires ruraux. Cette loi a notamment pour objectif
d’assurer la cohérence des politiques publiques sur les zones humides. Ainsi, elle instaure la
possibilité de créer des zones humides stratégiques pour la préservation de l’eau, tout en
permettant de mettre en place des servitudes. De plus, la possibilité d’exonérer de la taxe sur
le foncier non bâti les riverains concernés peut être un outil pour faciliter la décision.

2. Applications locales

Toutes les réglementations citées précédemment sont relayées à l’échelle locale par une
multitude d’outils à la disposition des collectivités territoriales.
Le SAGE est le seul outil réalisable à l’échelle d’un bassin versant. Il doit être en accord avec
les directives du SDAGE et possède une portée réglementaire. Il permet d’instaurer des
orientations relatives à la gestion des milieux aquatiques et à l’aménagement du territoire. De

19
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

plus, le SAGE prévaut sur tous les plans et schémas d’aménagement territoriaux (PLU, POS,
PAPI, PPR, SCOT : Schéma de Cohérence Territoriale …).
Ces documents de gestion du territoire peuvent être utilisés afin d’établir et de préserver
l’espace de liberté en contrôlant l’implantation de nouvelles infrastructures.

B. Scénarii de gestion

Le rôle des techniciens est de présenter les avantages et les inconvénients et d’évaluer les
impacts de chaque solution. Ils émettent des avis, favorables ou non, basés sur des critères
pertinents, tout en sachant que la décision finale relève de la CLE.
Pour aboutir à une véritable gestion durable, ces choix pourront ensuite être traduits dans des
documents d’urbanisme (PPR, PLU…) ou les schémas d’aménagement (DUP: Déclaration
d’Utilité Publique, DIG : Déclaration d’Intérêt Général, SAGE, etc.), afin d’assurer leur
pérennité et leur prise en compte dans l’aménagement du territoire.

Le schéma (cf. figure 15) montre l’ensemble des interactions afin d’aboutir à un projet
raisonné et ancré dans le contexte local.

Figure 15 : Schéma illustrant la conduite du projet

1. Scénario à l’amiable

Ce modèle de gestion est axé sur des négociations à l’amiable entre les riverains et la
collectivité gestionnaire. Dans le cadre du bassin versant de la Drôme, il s’agit de la méthode
pressentie par le syndicat pour mettre en place l’espace de liberté.
20
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

 L’acquisition foncière : permet aux collectivités de devenir propriétaire des parcelles


présentes dans l’espace de mobilité et ainsi les gérer. L’acquisition peut nécessiter le
concours de la SAFER (Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Rural)
pour l’appui technique. De plus, la collectivité (commune, communauté de communes
ou département) peut exercer son droit de préemption.
Le CREN (Conservatoire Régional des Espaces Naturels) peut ensuite collaborer pour
la gestion des parcelles acquises. Une convention de gestion avec un agriculteur peut
être envisagée dans le cas où le terrain a déjà une vocation agricole. Elle peut prendre
la forme d’un contrat d’occupation du domaine publique, d’un bail emphytéotique
administratif, d’un contrat à titre gratuit, d’une convention de mise à disposition ou
d’un bail SAFER. Au travers de cette convention l’agriculteur s’engage à appliquer
des pratiques respectueuses de la qualité du milieu.
L’inconvénient de ce mode de gestion est son coût financier. En effet, il est nécessaire
de posséder des fonds suffisants.

 La redistribution foncière : ce procédé permet au gestionnaire d’échanger un terrain


privé contre un terrain équivalent appartenant à la collectivité et étant en dehors de
l’espace de mobilité.
Cette méthode requiert une réserve foncière importante.

 L’indemnisation : en cas d’érosion partielle d’une terre en bordure de cours d’eau et à


la condition où une servitude a préalablement été instaurée, le propriétaire peut se voir
indemniser par la collectivité.
L’évaluation de la surface érodée est nécessaire afin de pouvoir indemniser la
personne sinistrée selon un taux fixé tenant compte de la valeur du foncier et
éventuellement de la perte financière (ex. culture agricole).

A l’échelle du bassin versant la mise en place d’un scénario à l’amiable nécessitera


concrètement l’usage complémentaire des trois méthodes ci-dessus.

2. Scénario utilisant une DUP

Ce scénario se base sur la reconnaissance d’utilité publique du projet qui permet au


gestionnaire de procéder à des expropriations. Seule l'utilité publique peut justifier qu'une
personne soit privée, contre sa volonté, de son droit de propriété sur un bien.
Le recours à une DUP a pour conséquence de rendre l’espace de mobilité opposable et de
permettre aux communes de mettre en conformité leurs documents d’urbanisme.
L’utilité publique ne peut être reconnue que si au moins un des aspects suivants est concerné :
 Protection de la ressource en eau,

 Mise en valeur de la ressource en eau,

 Respect des équilibres naturels,

 Prévention des risques naturels.


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VERSANT DE LA DRÔME

C. Retours d’expériences
1. Action test : reconquête de l’espace de mobilité de l’Adour

Ce projet mené sur le bassin versant de l’Adour est une des premières initiatives ambitieuses
de reconquête de l’espace de liberté du fleuve. Il est porté par l’Institution Adour. Les
responsables de l’étude ont suivis une méthodologie similaire à celle définit dans le guide
technique N°2 de l’Agence de l’Eau RMC :
 Délimitation de l’espace de mobilité « géologique »

 Délimitation de l’espace de mobilité « historique »

 Définition des enjeux publics

 Délimitation de l’espace de mobilité « admissible » (qui prend en compte les


contraintes socio-économiques et qui correspond à ce que l’on a appelé « espace de
bon fonctionnement »)
Le projet de l’Institution Adour porte sur une zone test de 44 km et concernant 18 communes
riveraines.

Figure 16 : Cartographie de l'espace de mobilité de l'Adour

Conclusion :
Le coût prévisionnel du projet à moyen terme comprenant : le déplacement d’enjeux,
mise en place d’un cordon rivulaire, déplacement de digues de protection, et l’acquisition à
court et moyen d’environ 130 ha s’élève à 2 854 013 € (financement : 64% Agence de l’eau
Adour Garonne, 11% Etat, 15% Région et 10% Institution Adour). Ce coût estimatif est à
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VERSANT DE LA DRÔME

confronter au coût d’entretien et de gestion nécessaire sans l’aménagement de cet espace qui
se chiffre à 3 717 813 € dont 20% à la charge de l’Institution Adour.
Au travers de ce projet, les administrateurs de l’Adour ont mis en évidence qu’il n’est
plus possible de gérer les cours en « linéaire » mais de raisonner à une dimension spatiale.

2. Préservation de l’espace de liberté de l’Allier dans le cadre du programme Loire nature

Ce projet mené sur l’Allier concerne un


linéaire de 26 km de rivière traversant 10
communes du département de l’Allier
(entre Varennes et Moulins).
3200 ha sont concernés (dont 1700 de
DPF) pour une largeur comprise entre
500 et 2500 m.
Le mode de gestion utilisé sur ce projet a
été l’acquisition foncière visant à
conquérir 1057 ha en deux étapes.

Conclusion :
Depuis 1993, 170 ha ont été
acquis dans le cadre du projet qui
représente 10% du domaine privé de
l’espace de liberté.
Les coûts moyens estimés sont de
3220 €/ha pour l’acquisition et de 15 à
30 000 € pour la protection par
enrochement de 100 m de berges
(équivalant à 1 ha protégé).
Ce travail a permis de soulever les
limites de la maitrise foncière. En effet, il
est impossible de tout acheter en raison
des budgets limités, de la spéculation
foncière, des propriétaires réticents…
Toutefois un compromis satisfaisant a été Figure 17 : Cartographie de l'espace de liberté de l'Allier
trouvé en menant une politique de gestion
agricole raisonnée. Elle se traduit par une incitation à la pratique du pâturage extensif,
limitation des intrants en échange d’avantages pour l’exploitant agricole : loyer modéré voire
à titre gratuit, clôtures prises en charge par les Conservatoires gestionnaires des parcelles…

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

CONCLUSION

Notre travail dans le cadre de la délimitation de l’espace de mobilité de la Drôme s’est traduit
par l’élaboration d’une méthodologie qui allie la géomorphologie de la rivière et les enjeux
socio-économiques présents sur le bassin versant. Celle-ci s’appuie sur les recommandations
du guide technique N°2 de l’agence Rhône-Méditerranée-Corse (document de référence sur
le sujet). Cependant, l’étude que nous avons menée n’est pas exhaustive et peut être amenée à
être modifiée et complétée, dans un premier temps par le syndicat puis par commission
référente.
De plus, la récente émergence de cette problématique ne permet pas encore d’avoir des
retours d’expériences significatifs. Ainsi, ce type d’action génère probablement des bénéfices
indirects difficiles à estimer à l’heure actuelle, notamment l’amélioration de la recharge de la
nappe d’accompagnement du cours d’eau ; mais aussi d’éventuelles économies pour les
communes concernant la pollution de l’eau par exemple en préservant des zones
d’autoépuration.
Pour aboutir concrètement à une délimitation finale de l’espace de liberté un long travail de
concertation et de négociation attend les porteurs du projet : élus, techniciens… S’inscrivant
dans le long terme, ce projet est représentatif d’une gestion durable et intégrée de l’eau dans la
logique directe du SDAGE et du SAGE.

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AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : Zone de delta à la confluence Drôme/Rhône ............................................................ 2


Figure 2 : Carte du bassin versant de la Drôme........................................................................ 3
Figure 3 : Activité canoë/kayak sur la Drôme ........................................................................... 4
Figure 4 : Schéma explicatif des effets de l'endiguement sur l'incision du lit ........................... 5
Figure 5 : Aperçu de la réserve des Ramières du Val de Drôme ............................................... 6
Figure 6 : Epipactis des marais ................................................................................................ 6
Figure 7 : L'apron, une espèce endémique du bassin du Rhône ................................................ 7
Figure 8 & 9: Gorges d'Omblèze et cascade de la Druise ........................................................ 7
Figure 10 : Destruction du pont des Chênes à cause de l'incision ............................................ 7
Figure 11 : Endiguement de la Drôme entre Crest et Livron .................................................... 8
Figure 12 : Planning prévisionnel du projet ............................................................................ 10
Figure 13 : Clé de détermination des enjeux socio-économiques ........................................... 13
Figure 14 : Bordereau des enjeux ............................................................................................ 15
Figure 15 : Schéma illustrant la conduite du projet ................................................................ 20
Figure 16 : Cartographie de l'espace de mobilité de l'Adour .................................................. 22
Figure 17 : Cartographie de l'espace de liberté de l'Allier ..................................................... 23

25
ANNEXES
TABLE DES ANNEXES

Annexe 1 : tableau d’évaluation des enjeux..........................................................................................................................................1

Annexe 2 : Système de classement des enjeux....................................................................................................................................2

Annexe 3 : Espace maximum de mobilité de la Drome et du Bez................................................................................................3

Annexe 4 : Cartographie de l’Emax et du lit mineur dans la zone test...........................................................................................4

Annexe 5 : Cartographie de l’espace fonctionnel de précaution et des enjeux limitant.............................................................5

Annexe 6 : Application de la clé de détermination sur la zone test .................................................................................................6

Annexe 7 : Cartographie finale des différentes enveloppes de l’espace de bon fonctionnement...........................................7


AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DE LA DRÔME

ANNEXE 1 : TABLEAU D’EVALUATION DES ENJEUX

1
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT
DE LA DRÔME

ANNEXE 2 : SYSTEME DE CLASSEMENT DES ENJEUX

D est la différence entre la somme des facteurs favorisants et la somme des facteurs limitants
(définis à partir du tableau d’évaluation des enjeux : annexe 1)
(D = Ff Ŕ Fl)

2
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ANNEXE 3 : ESPACE MAXIMUM DE MOBILITE DE LA DROME ET DU BEZ

3
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN
VERSANT DE LA DRÔME

ANNEXE 4 : CARTOGRAPHIE DE L’EMAX ET DU LIT MINEUR DANS LA ZONE TEST

4
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VERSANT DE LA DRÔME

ANNEXE 5 : CARTOGRAPHIE DE L’ESPACE FONCTIONNEL DE PRECAUTION ET


DES ENJEUX LIMITANT

5
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DE LA DRÔME

ANNEXE 6 : APPLICATION DE LA CLE DE DETERMINATION SUR LA ZONE TEST

6
AIDE A LA DEFINITION D’UN ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT DES COURS D’EAU DU BASSIN VERSANT DE LA DRÔME

ANNEXE 7 : CARTOGRAPHIE FINALE DES DIFFERENTES ENVELOPPES DE L’ESPACE DE BON FONCTIONNEMENT

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