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Je rentre chez moi, après cette harassante journée, à me faire chier à satisfaire les demandes
toujours plus incongrues de ces clients. A l’informatique n’est plus ce qu’elle était, maintenant il faut
ruser pour pouvoir vendre ses produits.
Je suis fatigué. J’arrive à la maison. Personne. Normal, la plus grande finie ses cours vers 19h30, et la
petite l’attend. L’école, maintenant, avec les nouveaux programmes, c’est vraiment le bagne.
J’ai mal au dos. L’ultime effort pour tourner la clé dans la serrure m’est presque insupportable.
Je ne rêve que d’une bouffe bouffée de ma pipe, un bon Amsterdamer, bien parfumé, et d’un bon
verre de rhum.
Je sors de mon frigo un quartier de citron vert, je prends mon verre, y fait délicatement couler le
sirop de canne. La couleur brune nappe les parois, et le liquide étreint la tranche de citron.
Des 5 cubis ramené de mes derniers voyages, il ne m’en reste que 3. Martinique, Guyane. J’hésite.
La douceur du rhum de Martinique, son fruité ou alors le cachet particulier de la « Belle Cabresse ».
Je me laisse tenté par le guyanais.
Ma gorge se sert, ma langue devient sèche et râpeuse. Pourvu qu’il en reste dans le dernier.
J’ai une défaillance. Je ne sais plus ou je suis. Mes pensées s’embrouillent. Ma raison me quitte.
Chancelant, ayant du mal à mettre un pas devant l’autre, je descend l’escalier qui doit me mener vers
le paradis.
Une marche ratée. Merde, je saigne du nez. La douleur est sourde, mais je ne la sent pas. Je suis
obnubilé.
Depuis cette loi qui interdit l’importation de ce précieux breuvage, il est interdit d’en vendre en
métropole.